1
sixième armée.
ïsr. 48.
1 Décembre ISTI.
L’ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialemeol consacrée aux intérêts matériels et spirituels
(le la Famille Vandoise.
()ud toutes les choses qui sont véritables. occupeui
vos pensées — { Philippiens., IV. 8.)
PRIX D ABONNEMENT :
Italie, k domicile f«»! an) Fr. 3
Suisse................» 5
France................* 6
Allemagne.............*6
Angleterre , Pays-Bas . » 8
Vn meméro séparé ; 5 cent.
Un numéro arriéré : 10 cent.
BUREAUX D ABONNEMENT
Torrb-Fem.îce : Via Maestra,
N. 42, (Agenzia bibliografica)
PiGNERoL : J. Chtantore Irapr.
Türîn r»*on, via Lagrange
près Je N. 22.
Florence : Libreria Evange~
lica, via de'Panzani.
ANNON<UiS : 5 cent, la ligne
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S'adresser pour l'administration
au Bureau « Torr.e’PeUice,
via Maestra N. 42 — polirla
rédaction: à Mr. E. Malan
Prof • k Torre-Pellce.
Somixialre.
Lettre de M. Lantaret, et documents. —
Evangélisation. —Nouvelles religieuses. — Chronique Vaudoise, — Chronique politique. — Souscription Stewart.
La Tour, le 21 Dovembre 1871.
Monsieur le Rédacteur,
Comme il y a malheureusement
encore dans ce pays trop de gens
qui n’ont qu’une manière d’expliquer le silence, en se persuadant
que quiconque se tait lorsqu’il est
attaqué, se reconnaît coupable,je
viens vous prier, au nom de la Table, de publier dans le prochain
N. de VEcho le document ci-joint
( deliberation de destitution de M.
Poëtti), et les quelques explications
suivantes.
Vous comprendrez, et vos lecteurs
avec vous, que ce qui les provoque
et qui nécessite la publication de
deux délibérations de la Table,
c’est un infâme libelle portant pour
titre « La question dCAngrogne » et
dont l’auteur se cache lâchement
sous le voile de l’anonyme. Comme
cette fwiille, que l'imprimeur même
n a pas ose
est largement
répandue à l’intérieur et dans le
voisinage des Vallées, nul ne saurait trouver mauvais que la Table
use de son droit, en publiant à son
tour ce qu’elle aurait préféré laisser
dans l’ombre. Elle croit d’ailleurs,
en le faisant, accomplir un devoir
envers l’Eglise dont elle est l’administration.
Elle tient tout d’abord à déclarer,
de la manière la plus formelle, que
le Journal qui accueille ces lignes
dans ses colonnes n’est, à auenn
degré, le Journal officiel de la Table. — C’est le rédacteur lui même
qni a l’entière responsabilité, —
soit de ce qu’il signe, soit des communications qu'il accueille ou repousse,,, avec une entière liberté.
Seulement la Table, et généralement tous ceux que cela peut intéresser , doivent de la reconnaissance an Rédacteur de VEcho des
Vallées pour la publicité qu’il a
bien voulu, plus d’une fois, donner
à certaines délibérations relatives
surtout à des examens de concours
ou autres et à la réouverture de
nos divers établissements.
2
-370u
Il’est bon que I’oa sache que jamais, jusqu’à ces dernières semaines, M. Poëtti n’a e'té Régent communal d’Angrogne. Nommé par
une délibération des membres du
Consistoire et des membres protestants du Conseil communal à une
majorité de 13 contre 9, —(le
procès-verbal existe dans les archives du Consistoire et nulle purt
ailleurs), — il a été constamment
qualifié de Régent paroissial. —
C’est en cette qualité qu’il a été
logé et qu’il a enseigné dans les
bâtiments .du Consistoire, — dont
il ne voudrait pas sortir, même
après que le Consistoire s’est pourvu
d’un autre Régent.
Puisque l’occasion s’en présente,
je crois utile pour Angrogne et
pour d’autres localités encore , de
rappeler que ce qu’on appelle des
contributions de la Commune pour
bâtisses d’écoles, ne sont pas en
réalité des contributions communales, puisqu’elles étaient invariablement fournies par le régistre
vaudois, distinct alors du régistre
catholique. Aucune administration
n’a donc le droit de revendiquer
tout ou partie de ces bâtiments
comme propriété communale; encore moins, comme cela s’est fait
quelque part, de transporter sans
autre, à la colonne de la Commune
des immeubles dont le Consistoire
a les titres de possession.
Un autre point sur lequel la Table tient à s’expliquer catégoriquement et sans arrière pensée, est
celle de l’établissement d’Ecoles
communales dans l’intérieur des
Vallées. Jamais elle n’a contesté le
droit des administrations communales d’user de la faculté que la loi
leur accorde, et je dirai même de
remplir le devoir qu’elle leur impose , de fonder dans leur sein’ au
moins une semblable école, — ce
qui lui a toujours paru beaucoup
moins clair, c’est la convenance et
la possibilité d’user de ce droit. Au
sein d’une population mixte, la minorité, quelle qu’elle soit, aura
toujours une invincible répugnance
â confier ses enfants aux soins d’un
régent appartenant à l’autre confession. Chose singulière! même
les gens qui, pour leur propre
usage, se passent fort bien de religion, préfèrent savoir leurs enfants
sous la direction de personnes vraiment pieuses ; et ce n’est certes
pas moi qui les en blâmerai ; —
mais il en résulte naturellement
pour quelques uns la crainte que le
régent, môme sans enseigner positivement la religion, n’aît une fâcheuse influence sur leurs enfants ;
cela est si vrai que, si je suis bien
informé, les catholiques d’Angrogne ne veulent pas d’une école communale. Aussi, n’y en a-t-il point
dans cette Commune, mais uniquement une école vaudoise fondée
pour le Régent Poêtti et surveillée
par un Comité de conseillers vaudois, tandis que les écoles catholiques sont surveillées et dirigées
par un Comité ou une Commission
composée de catholiques. — La
question reste donc au sein des
Vallées et dans nos communes mixtes, à l’état de théorie n’ayant pu
nulle part jusqu’ici être traduite ,
en pratique.
Que le Conseil Provincial Scolaire
ait approuvé la délibération de la
majorité du Conseil d’Angrogne,
d’établir une école communale, rien
de plus naturel; — il aurait fallu
pour décider autrement se procurer.
3
-371
sur les lieux mêmes, certains renseignements intimes qu’il n’a pas
jugé devoir rechercher. Que, en
l’absence de faits clairement articulés et de preuves matérielles de
culpabilité, le même Conseil ait
prononcé que l'école pouvait être
confiée à M. Poëtti , rien encore
d’étonnant ni qui ait le moins du
monde surpris la Table. Elle ne
s’était pas crue appelée à accuser
l’ex-régent paroissial d’Angrogne
auprès de l’Autorité civile; elle
avait la conviction bien profonde
qu’il ne pouvait plus être régent
de l’Eglise et elle possédait par devers elle des motifs parfaitement
suffisants pour prononcer sa destitution.
L’Autorité civile, ayant demandé
en voie tout à fait réservée , quelques informations au Modérateur,
celui-ci les a données, sans colère
et sans haine, mais ceux qui le
connaissent savent que ce n’est pas
son habitude de reculer devant l’accomplissement d’un devoir, même
désagréable et pénible.
Comme vous le voyez, M. le Rédacteur, le libelle que j’ai nommé,
en commençant, a été pour la Table l’occasion de faire à l’Eglise
quelques communications jugées
nécessaires, plutôt qu’il ne l’a entraînée à une réfutation détaillée.
Jamais elle ne descendra dans la
boue où il se traîne et elle ne consentirait à répondre à certaines
accusations que si leur auteur osait
lever le voile de l’anonyme.
Au document que vous êtes prié
de publier, à la suite de cette lettre,
ayez l’obligeance d’ajouter le billet
par lequel la Table faisait prier
MM. les Conseillers d’Angrogne
d’avoir une entrevue avec elle et
avec les Anciens de cette même paroisse. Je fais encore observer que
les Conseillers n’ont pas été le
moins du monde scandalisés de
cette invitation, puisqu’ils sont descendus jusqu’à la Tour où des personnes à nous bien connues les ont
détournées de s’aboucher avec la
Table.
Recevez, M. le Rédacteur, l’assurance etc.
Pour la Table
P. Lantaret Modérateur.
DestUalion de M' Poëlli de sa charge
de régent de la paroisse d'Angrogne.
Aujourd’hui, vingt-uniôme jour
du mois d’octobre, la Table réunie
à La Tour, au local ordinaire de
ses séances, a pris la délibération
suivante:
Considérant que M'' le régent
Poëtti Etienne d’Angrogne, en suite
d’accusations portées contre lui, a
annoncé par sa lettre à la Table
reçue le 12 juillet, qu’il donnait
sa démission de sa charge d’instituteur paroissial, à laquelle il avait
été nommé par le Conseil communal
et le Consistoire ;
Vu la délibération du 12 juillet
par laquelle la Table accordait à
M” Poëtti sa pension de retraite,
à la condition exprimée dans sa
lettre qu’il donnait réellement sa
démission et qu’il cessait ses fonctions dès la fin d’octobre;
Vu que la démission n’a été
acceptée que par le Consistoire et
que le Conseil communal, non seulement ne Ta pas acceptée, mais
persiste à maintenir M' Poët dans
sa charge :
4
-Ï7«
Vu que M'’ Poët, interpellé par
la Table dans une entrevue qu’elle
a eue avec lui au Collège de la
Tour le 3 courant, s’il voulait se
retirer du poste d’instituteur d’Angrogne, selon qu’il l’a déclaré dans
sa lettre, ou s’il persistait à rester
comme régent communal, a demandé 15 jours pour répondre;
Vu que les 15 jours sont échus
le 18 courant, et que M'' Poêt n’a
fait que transmettre, pour toute
réponse, la délibération du Conseil
par laquelle il est confirmé dans
la charge de Régent communal;
Vu les articles 238 et 239 de
la Discipline Vaudoise, la Table
qui avait accepté la démission de
M'' Poët et accordé un nouveau
délai, par amour pour la paix, et
afin d’éviter un scandale, obligée,
bien malgré elle, de prendre en
sérieuse considération les accusations portées contre M” Poët et de
consigner dans ses livres le résultat
de ses enquêtes et de ses informations:
Convaincue par des enquêtes et
des informations sérieuses que les
accusations d’immoralité portées
par diflFérentes personnes de la
paroisse contre M'' Poet ne sont
malheureusement que trop fondées,
persuadée que la nature de quelques
unes de ces accusations et la qualité des personnes excluent tout
doute à cet égard, malgré les dé
négations du -régent lui-même ;
Ayant déjà, du reste, déclaré
explicitement lors de l’entrevue sus
dite avec M'Poët que sa présence à
Angrogne, après les faits mis à
sa charge et dont il lûi a été donné
connaissance, ne pouvait qu’être
désastretise au point de vue moralî
arrête; .
PM' Poêt est destitué de sa
charge de Régent à Angrogne.
2° Il est déclaré déchu de son
droit d’être Instituteur de l’Eglise
Vaudoise.
3" La délibératiou de la Table
du 12 juillet estannullée etM'Poêt
est privé de tout droit à la pension
de retraite.
P. Lantaret Modérateur.
E. Malan Modérateur adj.
Ant. Gay Secrétaire.
E. CoSTABEL M, L.
J. A. Micol m. l.
A Monsieur le Syndic et Messieurs
les Membres du Conseil d'Angrogne.
La Tour, le 30 septembre 1871.
M' le Syndic et MM. les Membres du Conseil. La Table, en suite
d’un désir manifesté par plusieurs,
et par un besoin qu’elle sent ellemême, vous prie, M' le Syndic ,
et vous charge de prier en son
nom, MM. vos collègues de se rencontrer à La Tour avec elle et
avec le Consistoire d’Angrogne ,
afin de nous entretenir e^nsemble
de la grave question de vos écoles
et spécialement de l’école paroissiale.
La Table, cela est évident, ne
prétend avoir aucun droit de vous
convoquer ainsi, et aucun de vous
n’est obligé de répondre à eon
appel, mais elle pense qu’elle
a des explications à vous donner
et peut-être aussi quelque chose
à entendre de votre part.
Elle s’adresse donc ici à vous
comme à des concitoyens, animés,
comme nous,'dû désir de faire
marcher l’instruction et l’éducation à Angrofgne dans la voie du
5
-373
progrès, de la vérité et de la moralité.
Veuillez donc M'" le Syndic et
MM. le Conseillers intervenir à notre
convocation, dans une des salles
du Collège, mardi matin 3 octobre
prochain à 9 heures du matin.
Agréez, etc.
Pour la Table
Etienne Malan, Mod. Adj
(^iranjjclbation.
Si les limites étroites de notre
petit journal nous le permettaient
nous traduirions et reproduirions
en entier la lettre de M.Aug. Malan,
évangéliste à Messine, sur la tournée d'évangélisation qu’il a faite
dans le centre de la Sicile. Obligé
de nous restreindre nous n’eu donnerons que des fragments. —Invité
a se rendre à Riesi, gros village de
10 à 12 mille habitants, situé sur
les montagnes au midi de la Sicile
à 18 milles de Caltanisetta et à 38
de Girgenti, il y alla comme il put,
en voiture, puis à cheval. A peine
arrivé, dit-il, les souscripteurs de la
lettre par laquelle il avait été invité
entourèrent le nouveau venu, et en
un moment le bruit courut partout
le pays que le nouveau curé de
Riesi était la « celui qui prêche
seulement Christ et qui ne finit
pas en demandant de l’argent », il
fut pourvu d’an logement et il y
fut conduit. — Le peuple de Riesi
vit de bon œil l’étranger qui, pour
la première fois, parco-urait les rues
de son village ; il attendait avec une
espèce d’anxiété l’ouverture de l’Eglise de S‘ Joseph, dans laquelle
11 devait l’entendre annoDcer Jésus
Christ. Enfin après deux jours.
l’Eglise fut ouverte, c’était le matin
du 31 octobre dernier. Dès les
premières heures du jour les cloches de S‘ Joseph furent mises en
mouvement et on sonna à •prêche
pendant 4 heures, afin que tout le
monde fût bien averti par l'airain
sacré que la prédication aurait
lieu dans laquelle Christ seul devait
se trouver. Une heure d’avance
l’assemblée était formée ; le syndic
de la Commune accompagné de plusieurs conseillers, de deux carabiniers et de deux hersaglieri était
à son poste devant la table où
le prédicateur devait se placer,
quand celui-ci entra et vit devant
lui au moins 450 personnes et parmi
elles environ 150 femmes.
C’était la première fois que l’Evangile devait être prêché à Riesi,
c’était aussi la première fois en
Italie que les portes d’un temple
catholique romain étaient ouvertes
à un ministre de l’Evangile, pour
qu’il y prêchât Christ; c’était la
première fois dans notre patrie
que les cloches baptisées par les
prêtres avaient appelé les fideles
à se réunir pour entendre la lecture
et la prédication de l’Evangile.
Aussi celui qui devait parler sentait tout particulièrement le secours tout puissant du Seigneur
pour lui et pour ses nouveaux auditeurs. Après la prière, écoutée
avec attention et recueillement,
l’orateur lut le chap. 2 de 1 Cor.,
ensuite il parla sur le 2’ verset de
ce chapitre; «Je ne m’étais pas pro
posé de savoir autre chose parmi
vous que Jésus-Christ et Jésus-Christ
crucifié ». — En effet il ne fut question que de Christ, du récit de
sa vie et surtout de la mort ignomi-
6
.3Î4
Bieuse et cruelle, qu’il a endurée
pour sauver l’homme qui était perdu;
il fut déclaré que la religion révélée
par cet adorable Rédempteur était
celle qui devait être prêchée à Riesi,
que celui qui parlait n’en avait pas
une autre, et qu’il espérait voir,
peu-à-peu tous ses auditeurs l’embrasser et être sauvés par JésusChrist. — Ces pauvres gens qui ne
connaissaient rien de Jésus, si ce
n’est sa naissance dans une grotte
et sa mort sur la croix, furent
tous étonnés et stupéfiés d’entendre parler ainsi de leur Sauveur,
puis intéressés et, enfin, attendris
jusqu'aux larmes. Non, les missionnaires ne mentent pas, quand ils
racontent que les sauvages pleurent
quand ils entendent parler del’amour
de Dieu pour les hommes, par lequel il a envoyé son fils unique pour
souffrir et pour mourir pour eux.
La réunion de Riesi nous a montré
que pour conduire les âmes à Dieu,
il n’y a que Christ, et que pour
toucher les coeurs des hommes, il
n’y a rien de mieux à faire que de
leur parler de Christ qui meurt pour
le pécheur.
Ainsi les calomnies des prêtres
de Riesi tournèrent contre eux; ils
avaient prédit que le pasteur était
un fils de leur santodiavolone (blasphème sicilien), que c’était un loup
ravissant, qu’il proférerait des infamies contre Dieu, contre Christ,
contre la Vierge; au contraire les
habitants de Riesi entendirent parler du Christ Sauveur, de Dieu
le père, du S‘ Esprit Consolateur
et de Marie « bénie parmi les femmes» . Les préventions disparurent
après le premier discours et la
confiance et l’estime de ces bonnes
gens furent si grandes que, après
que l’Evangéliste eut fini de parler,
tous l’entourèrent, le priant les
uns de parler encore et les autres
de répondre aux questions qu’ils
désiraient lui poser. Quelques bonnes femmes lui demandèrent même
de les confesser.
Les conférences continuèrent
pendant six jours consécutifs, toujours précédées par le son prolongé des cloches. Différentes sujets
d’édification furent traités; les sujets de controverse directe furent
laissés de côté, parcequ’il s’agissait d’édifier et non pas de détruire,
la destruction de la foi et des moeurs
étant déjà malheureusement trop
avancée par l’œuvre de ceux qui
auraient dû édifier. Les assemblées
furent toujours très nombreuses,
et malgré la saison des semailles
qui obligeaient toute le population essentiellement agricole àaller
aux champs, les auditeurs ne furent
jamais au dessous de 300 à 350 ,
et, le jour de la Toussaint et le dimanche , leur nombre s’éleva à plus
de 600 à 650. — Ce fut à contre
cœur que l’Evangéliste A. Malan fut
obligé, après un séjour de neuf jours
au milieu de la sympatique population de Riesi, de retourner dans sa
station de Messine, se promettant
bien, si telle est la volonté de Dieu,
d’y retourner et exprimant l’espoir
que la Commission d’Evangélisation
y enverra bientôt un pasteur qui ,
sous le regard et avec la bénédiction de Dieu, y continuera l’œuvre
si heureusement commencé.
reUjgteusee
Association 1’ Eglise
Suisse EvangéllQLue.
Si les libéraux forment des associations
pour détruire, les membres orthodoxes
7
-375
de l’Eglise évangélique en Suisse-en forment à leur tour pour les empêcher de
détruire et pour édifier. L’expérience nous
enseigne que dans notre pays, comme
ailleurs, et dans les jours d’agitalion surtout les hommes bien pensants se tiennent
coi, tellement qu’on peut sans leur faire
du tort les acuser d’inditférence et même
de lâcheté. Les membres fidèles des églises
évangéliques suisses se réveillent eu présence du danger commun, et pour le
combattre. Nous nous en réjouissons. C’est
de cetle manière, par l’activité, par la
persuasion et non pas par les persécutions
ou la répression extérieure qu’il faut combattre avec fruit les doctrines dissolvantes.
\ cet égard , nous extrayons de la Semaine
religieuse, qui l’emprunte, à son tour au
Kirchenfreund, l’article qui suit:
« Le 26 septembre dernier, les délégués
des Cantons réformés de la Suisse ont eu
à OIten une conférence dont le but était
d’examiner les devoirs imposés à l’Eglise
réformée eu Suisse, en présence des attaijues de l’Ecole libérale, et la convenance de fonder une association de l’Eglise suisse évangélique.
Cette conférence, présidée par le Conseiller Christ, de Bâle, a été ouverte par
un rapport de M. le doyen Giider, de Berne,
démontrant;
1* L’incompatibilité qui existe entre les
principes de l’ancienne foi réformée, fidèle à l’Evangile et les théories modernes
de la liberté illimitée en matière de croyance et d’enseignement; 2“ La nécessité
pour les chrétiens évangéliques de s’unir
dans une action commune et énergique.
Après une sérieuse et intéressante délibération, l’Assemblée a jeté les bases
de cette association, dont les statuts définitifs seront publiés prochainement, et
dont voici, en attendant, un aperçu;
1” Le but de l’Association de l’Eglise
Evangélique est de travailler à conserver
la foi dans notre Eglise réformée nationale.
2" L’Association s’appliquera à réveiller
et à entretenir les sentiments religieux et
la vie chrétienne dans les paroisses par
le moyeu de réunions où on en traitera
les questions religieuses, par une participation plus active aux affaires de l’Eglise,
par la défense de ses droits légaux, par
l’exposition, au moyen de la presse et des
discours, du but que se propose l’Association, par l’influence à exercer sur l’éducation et l’instruction de la jeunesse
dans l’Eglise el dans l’Ecole, dans le sens
de l’Evangile et sur le développement d’ecclésiastiques et d’instituteurs chrétiens;
enfin, par l’appui et tes secours à donner
aux communautés qui sont notoirement
privées de la prédication du pur Evangile.
3" Tous ceux qui le désirent peuvent
être membres de l’Association en promettant de travailler selon leurs moyens à la
poursuite du but (¡u’elle se propose, et
payant une cotisation annuelle de 50 centimes.
Le journal du quel nous extrayons ce
qui précède ajoute en terminant;
« C’est avec joie que nous saluons la
fondation de celte Association si utile pour
l’avenir de notre Eglise. Et maintenant à
l’œuvre, et que le Seigneur donne sa bénédiction à celte nouvelle Associatiou ».
(fflir0nic|ue ®aubois0
Aiifit'osno. Monsieur le régent Poët
démissionnaire auprès de la Table et ensuite auprès du Consistoire, ayant accepté
la nomination au poste de régent de la
part de la majorité du Conseil cotnmunal,
la Table a cru avoir des motifs suffisants
de le destituer; par contre le Conseil provincial scolaire a approuvé la délibération
de la majorité du Conseil, qui a créé, sous
le nom d’école communale, un poste pour
Monsieur Poét, de sorte qu’il existe maintenant de fait, à Angrogné, trois écoles:
celle de l’église, qui n’a pas encore pu
être ouverte pareeque le Cunsisloiro n’a
pa pu avoir les clefs de son local dont il
possède cependant les titres do propriété,
l’école dos catholiques, payée, nous lo
pensons , en partie, par la Commune,
comme par le passé, et l’école de .M. Poët
qui a été ouverte, lundi dernier, avec l’intervention de la majorité du Conseil, et
dans lo local de propriété do l’Eglise. —
Nous nous abstenons do qualifier ce dernier fait.
Voici les motifs pour lesquels le Conseil
scolaire provincial a approuvé la nomination de M. Poët par le Conseil communal, tels qu’ils nous sont communiqués :
Que la Commune d’Angrogne a le droit
de se nommer son régent, eu émancipant
l’instruction élémentaire de toute influence
étrangère à l’administration de la Commune; que les questions concernant la
propriété du local des écoles doivent être
laissées à la discussion entre la Commune
el la Table Vaudoise (lisez, le Consistoire
d’Angrogne); que tes accusations sur la
conduite morale du régent Poët sont vagues et générales, contredites par son
long exercice de régent dans la Vallée et
spécialement dans la Commune d’Angrogne, par sa confirmation récente comme
régent de la part de la grande majorité
du Conseil communal et par les déclarations de 177 pères de famille de la Commnne d’Angrogne. - Nous ne pensons pas
8
-376
que le Conseil scolaire provincial ait pu
s’assurer si ces 177 signataires sont réellement tous pères de famille.
Le Conseil provincial scolaire avait deux
voies do résoudre la question qui lui était
posée, ou bien de faire une enquête, ou
bien d’approuver tout simplement la délibération du Conseil d’Angrogne, laissant
à ce dernier toute la responsabilité. Il a
choisi cette seconde voie comme plus
simple, plus prompte et plus facile. Nous
le comprenons parfaitement. C’était une
bonne occasion pour lui d’établir l’école
communale ; les accusations, telles qu’elles lui sont parvenues, éloigné comme il
l’est du théâtre des événements, ne pouvaient être que vagues et générales; et
ceux auprès desquels il a pris des informations ne pouvaient ou ne voulaient
lui en donner que de telles; mais ce que
le Conseil scolaire n’a pas pu faire dans le
peu de temps qu’il avait pour prendre
une décision, il pourra le faire encore ;
car, quoique les autorités civiles jugent
un peu autrement des questions morales
que les autorités ecclésiastiques, nous avoos assez bonne opinion de nos autorités
scolaires supérieures pour ne pas croire
que pour elles, comme pour certaines
personnes, l’instruction des enfants soit
tout et leur éducation morale ne soit rien
d’important.
(iPItrontque pUttque.
Rome. — Le roi est arrivé le matin
du 21. Accueil enthoustiaste. Environ 20
mille personnes s’étaient réunies sur la
place du Vatican.— La ville est ornée de
drapeaux comme en un jour de fête. —
Lundi 27 a eu lieu l’ouverture et l’installation des deux Chambres au Monte Citorio. Le roi et sa famille sont au Quiriaal
et le pape au Vatican.
— Il est plus que jamais question dupro"
Chain départ du pape. Le parti qui cherche
depuis longtemps à lui faire prendre cette
décision a été renforcé ces derniers temps
par la présence de plusieurs légitimistes
français et ultramontains belges. Le
Journal des débats rapporte à ce sujet les
paroles suivantes de M. Thiers à ce sujet:
« Les instructions que j’ai données à nos
représentants en Italie, dans le cas très
peu probable que le pape demanderait
asile à la France sont très simples et très
claires. Nous n’exprimons, sur la résolution que le pape croira devoir prendre,
aucune opinion, aucun vœu, aucun souhait. Dieu illuminera son vicaire par la
voix des événements et nous n’y mêlerons pas la voix du Gouvernement français.... Tout ce que nous voulons que le
pape sache, e’est que S’il demande asile
à la France, il y sera reçu avec l’empressement le plus respectueux, avec la plus
sincère vénération,.. Le pape n’a qu’à dire
un mot et tout sera prêt pour le recevoir;
d’abord j’avais pensé à lui offrir Avignon,
mais les monuments y conservent les traditions plus que ne le font les habitants.
Je lui offre donc le château de Pau, le
château du grand rbi (Henri IV) qui s’est
fait catholique. Arrivé à Civitavecchia il y
trouve notre frégate. Là, personne ne
pourra le prendre ; mais je ne crois pas
que le pape songe à quitter l’Italie. Il
suffit qu’il sache que, s’il veut venir en
France, il le peut». — Le Temps, les Débats, l’Opinion nationale, et le Siècle sont
pleins de détails .sur les difficultés que
susciterait à la France la présence du
pape sur son territoire, et s’étonnent que
Thiers parle de la chose avec autant d’assurance et le cœur léger. C’est sans doute
parcequ’il est bien persuadé qu’il n’abandonnera pas le Vatican.
Br*u-x.elles. Il y a eu de graves
tumultes à Bruxelles à la suite de la nomination de Dedecker, agent de la Société
Langrand-Dumonceau, aux fonctions do
gouverneur du Limbourg. Les vitres des
maisons des députés cléricaux ont été
brisées.
Autrlclxe. Rellersperg n’ayant pas
pu former le ministère, l’empereur en a
chargé Auersperg qui a réussi.
Mu-xiloli.. La proposition suivante ,
faite par la Bavière dans le Parlement de
l’Empire allemand, a été adoptée en suite
d’un discours très vif du prince de Bismark,
et a été insérée dans le Code pénal ; —
« Tout prêtre ou tout fonctionnaire ecclésiastique qui, dans l’exercice public de ses
fonctions, devant une assemblée populaire , dans une église, ou dans un lieu
déstiné à des assemblées réligieuses, discuterait ou blâmerait les affaires de l’Etat
de manière à provoquer une perturbation
de la tranquillité publique, est puni par
un emprisonnement qui pourra s’élever à
deux ans.
Holland-o. La Chambre des députés
a adopté avec 39 voix contre 33 un ordre
du jour tendant à abolir le poste d’ambassadeur auprès du pape.
SOUSCRIPTION
POCR LES PORTRAITS DU DOCT. STEWART
Liste précédente . . Fr. 424 10.
M’et Sr“ B. Pons de Turin » 10
De M’J. J. Iron de Turin » 5
Total Fr. 439 10.
E. Malak Directeur-Gérant.
Pignerol, Impr. Chiantoro.