1
Troisième Année.
Mai 1877
«Toui-nia de 1’Ég‘líse :É van gaélique Vaxidoise
Vous me serez témoins. Actes 1. 8.
P RII DR l’aBONNRMRNT ha R AK
Italie . ... I. 3
Tous les pays de TUnion de
poste. . . . . atï
Amérique .... . » 9
Paraissant chaque-Vendredi
___ _ Suivant la virile acec la charité!'Èf. 1, 15.
On s’a'bonne:
Pour Vlnteritur chez MM. les pasteurs et les
libraires de Torre Peilice.
Pour l'Extérieur au Bureau d’Administration.
Pour la Rédactlan adresser ainsi: A la Direction du Témoin. Pninarello (Pinerolo) Itaiio
Pour iAdminîglraÜon adrnssor ainsi: A rAdministration du témoin, Pnmarptto (Pinerolo) Italie
Un numéro séparé: lO^jeniimes.
Annonces: 25 centimes par ligne.
Les envoie d’argent s» font par Uiire recommandée ou par mandats sur le
Bureau de Perosa Argentina.
i«íoni injt I
EncofP dp la saintp Cène. — La qiiosliou du dimanctïP. — Courrier do l’Evan?étisation. — Madame A. Brewin. — Correspondance. — Reme í
e\ca»E DE \À smn
__ 't
Noh.s avoiKs publié, dans notre.,
dernier N®, une lettre relati.ve à
certaines vue.s que notre eorres* >
pondant jnjje , avec raison , fort
peu protestante.^, sûr *la question
de la Cèné; * ', ’
Persuadé! comme lui, que le
compte-rendiV d'où elles ressortent
ne saurait être exact, nous fi’y
reviendrons pas directement. Mais
nous voudrions, à cette occasion,
présenter deux observations qui
nous sernbleni avoir quelque opr
portunité, en même temps qu’une
certaine importance. * ‘
Il y a des hommes qui croiraient
s’abaisser en recevant tout sans
donner à leur tour. La reconnaissance leur pèse et la vanité les
aveugle ; ils sont riches, ils sont
dans l’abondance, ils n’ont besoin
de rien. —■ Et si, lorsque leuf
intelligence est éclairée par l’EYatvgile, si leur, cœur n'a pas été
changé, s’ils n’ont pas appris l’humilité à l’école de Jésus-Christ ,
ils garderont vis-à-vis de Dieu.
sans s’en douter , la môme suffisance hautaine et'les mêmes prétentions. Invités à la table sainte,
ils n’y voudront pas venir à vide,
et appelés a faire, la commémoration du Sacrifice sanglant du
Sauveur, ils prétendronf lui offrir
en retour quelque sacrifice non
sanglant, par exemple le sacrifice
d‘eu x-mêm es. A-‘ tihnnant, donnanl,
telle est leur devise et leur réglé.
Or nous pensons que c’est là
line très grave erreur. Que pendant toute sa vie. le racheté de
Jésus-Christ , résistant jusqu’au
sang, en combattait dontre le
péché, offre à Dieu ^n corp,s en
sacrifice vivant etjsilnt, ce qui
est son .service rafso ihafile
est naturel et légiti m«, Mais quand
jil s’agit de prendre ||àft as rèpa-s
¡sacré que le Sauvéù^ â préparé
Ipour lui, il va pour repôvoir, pour
se nourrir, et s’il apporte'quelque
¡chose ce ne peut-êip»qae la faim
et la soif de grâces pèuvelle.? et
.plus abondantes. Lèi. les riches
sont renvoyés à vide, et les a#amé.s sont rassasiés.
Notre seconde observation est
relative à la fréquence de la participation à la Sainte Cène 11
semble à plusieurs que le sacrement n’aît pas toute la place qui
lui revient dans les actes du culte
public. C’est, suivant les un.s
chaque mois que la Sainte-Cène
doit se célélwer dans les assemblées dé l’Eglise ; selon d'autres
même chaque dimanche. Or comme
il ne nous importe pas outre mesure de savoir ce qui se pratiquait
au 11®, ou au 111® siècle, que nous
ne roudrions pas même adopter,
sans réserve, toutes les pratiques
en vigueur dans «eriaines église«,
au siècle apostolique, nous iiHerro
geons la Parole de Dieu, source
seule infaillible de renseignements
et de prescriptions authetitiques.
Q.ue voyons nous dans les Evangiles et dans les épîlres de Saint
Paul î Simplement le commandement du Seigneur à ses disciples;
Faites ceci en mémoire de wor^Luc
XXII, 19), et la déclaration de
1 apôtre : Toutes les fois que vous
mangerez (ou que vous mangez i
de ce pain, et que vous boirez de
cette coupe, nous annoncerez la
mort du Seigneur jusqu'à ce qu’il
vienne (1 Cor. xi, 26). Pas àn
root dans tout le Nobvcru Testameirt» qui prescrive la célébraijon de la Cène à de.s iniervalles
déterminés ; rien non plus qui
indique d’une manière positive que
la coutume de la célébrer fré-^
quemment se soit maintenue dans
l’église de Jérusalem et se soit
établie dans les églises fondées
par les apôtres
PI«« -mi vantait l’importance
de cette auguste cérémonie, moins
on a dû etre porté à en multiplier
la célébration de peur de la rabaisser et de la vulgariser par on
usoge fréquent. Ki à considérer
la Sainie Cène ctmiine un repas
spirituel, préparé par le Sauveur
pour ses disciples, dans lequel il
se donne lui-même à eux toiit de
nouveau , il nous paraît évident
que si' la table est toujours servie
chacun s en approche quand il a
faim, et que dans les choses spirituelles, eotnme dans les choses
matérielles, iï est absurde de prétendre que, en multipliant les repas,
on donne de rappétil à qui n'en
a point.
LA ÔHESTIÔIÜ »11 DIMANCHE
La question du repos dominical
courageusement posée et poussée
en avant, avec cette admirable vigueur et cette inébranlable perseverance que donnent une profonde
conviction, par Monsieur le banquier A. Lombard de Genève ,
fait tju chemin et, dé jour en jour,.
2
w
s’impose davantage à rattentiqor.
de ceux qui ' réfléchissant dans
tous les Etatsjfl€|l’Eurepe
chose digne d’iiitéj'lt! lesii^rétiens
ne sont plus seuls à se faire les
avocats et les propagateurs de
cette institutton bénie ; les politiques , les socialistes eux-rnêmes
(ces derniers opposés à toute religion ) combattent avec eux pour
la même cause, quoi qu’avec d’autres arguments:
«Le dimanche, disait, dans une
grande réunion tenue à Hambourg
sur ce sujet, en février dernier ,
un socialiste , membre du parlement allemand, « doit être consacré
à la famille, à la culture intellectuelle et à la récréation, afin que
chacun se prépare au . travail de
la semaine. Aussi, quoique le mouvement soit parti du côté des piétistes (croyants) nous n’hésitons
pas à nous y associer, paroequ’il
est bon ».
Des réunions destinées à éveiller
l’attention sur cet important sujet,
ont été tenues dans le courant de
l’hiver, à Leysin, à Bex, à Aigle,
dans le Canton de Vand, au Locle
et à La Chaux-de-Fonds, dans
celui de Neuchâtel, , et partout
ces péu'nions ont été très nombreuses . et la nécessité d'agir
promptement et vigoureusement
dans le sens d'une observation
plus fidèle du jour du Seigneur
parait s'y être imposée à beaucoup
d’esprits et de consciences.
Un fait raconté, dans une réunion pareille, tenue, le 2 mars,
à Genève, par un pasteur du Canton
deVàud,dans la paroisse duquel
il s'était passé, met, sur la voie
du moyen vraiment efficace à employer pour réussir, dans, cette
entreprise: « Les paysans des environs . disait ce pasteur, avaient
l’habitude de venir le dimanche,
à la ville (qui s’appelle Cononay
et qui pourrait tout aussi bien
s’appeler Torre-Pellice), pour y
faire leurs emplettes. Un jeune
homme, ayant établi une librairie
chrétienne, ferma son magasin,
dès le premier dimanche après
son installation. On fit toutes sortes de démarches pour" l’en dissuader, mais il tint ferme Les
employés des autres magasins,
voyant cela, se demandèrent pourquoi ils ne pourraient pas jouir
eux aussi de leurs dimanches, au
LË TÉM01^
moins an partie, ce qui.amena un
arrangement !avec les patrons. —
Puis survint le Congrès (le Congrès sur le Dimanche, tenu, à Genève, en septembre 1876), à l’occasion duquel le pasteur eut des
entretiens avec ses paroissiens, et,
enfin i on prit la résolution de
fermer les magasins, ce qui fut
exécuté par tous les négociants ,
sauf trois. Cet exemple a été suivi
dans le village de l’isle , et la
question s’agite à Moudon, à Echàllons et à Orbe (trois chefs lieux
de district). A St. Petersbourg
bon nombre d’ecclésiastiques et
de la'iques, grecs, luthériens et
réformés, se sont rassemblés chez
l’un d’eux, en février dernier, et
y ont décidé la fondation d'une
Société pour la sanctiftcation du
Dimánche.
On assure, en outre que deux
souverains d’Allemagne, le granddu6 «de Bade et le roi de "Wurtemberg ont décidé de ne plus
avoir, à l’avenir, de soirées ou de
concerts d la Cour, ni le samedi
soir, ni surtout le Dimanche.
Dans une grande assemblée tenue
dans le dernier de ces pays, à
Stuttgart même, M. Wittich, prédicateur de la Cour, chargé de
référer sur le Congrès de Genève,
auquel il avait été délégué, a terminé son élpquent discours par la
double exhortation suivante ;
« 1. Que tous les amis du repos
dominical l’observent eux-mêmes
fidèlement, èt le fassent observer
dans leurs pr-opres familles Pourvu
qu’on veuille faire preuve d’uu peu
de renoncement, on pourra parvenir à un bon résultat, surtout
en ce qui concerne les employés
et les domestiques, aussi bien en
Allemagne, qu’eu Angleterre et
aux Etats-Unis
» 2. Que ceux qui ont les mômes convictions, à cet égard, constituent des Sociétés locales, pour
encourager le développement de
l’œuvre. Il faudra ensuite mettre
en rapport ces Sociétés locales,
les relier et les consolider sous
la direction d'un Comité central».
Voilà ce que l’on fait en bien
des lieux divers pour le triomphe
de cette cause bénie? Et nous,
frères vaudois, que faisons-nous,
de ce que nous devrions faire ?
GOURKIER DE L’EV4G£LISim0i^
*
Le dernier numéro du &trélien Evangélique (20 mai 1877) contient une
lettre importante du pasteur de l’Eglise
Suisse de Naples, M. John Peler, sur le
mouvement religieux en italie. Les lecteurs Vaudois du Témoin . me sauront
gré sans doute de transcrire aujourd’hui
la partie de celte lellre qui se rapporte
à l’évangélisation italienne et de renvoyer à un autre numéro te Courrier
proprement dil.
Les conseils et les jiigemenls de
M. Peler mérileni d’être connus car
ils parlent d’un homme impartial et parfaitement au courant de ce qui se passe.
« L’un des journaux catholiques, dit
M. Peler dans sa lellre, qui se distingue
le plus dans la croisade contre le protestantisme est \'Osset'vatore Romano,
fort répandu à Rome et à Naples. Ce
journal saisit avec avidité loul ce qui
peut discréditer les évangéliques et. en
remplit ses colonnes. Ces temps der- .
niers il n’a pas manqué l'occasion de
faire du scandale; voici l'affaire en
deux mots. L’église évangélique qui
perle le nom d’égliso libre italienne a
fondé, il y a quelques temps, une école
de théologie. Celle école n’a pas vécu f
pour quelles causes? C’est ce que nous
ne voulons pas examiner aujourd’hui.
L’un des profe.sseurs, .s’appelait Borgia,
nom de sinistre augure. La fermeture
de l’école l’a mis sur le pavé presque
d’un jour à l’aulre.
» Cel homme qui croit avoir à se
plaindre de ceux qui l’ont employé
vient de publiei' dans Wsservatdré
Romano des articles diffamatoires. U
y livre à la publicité des lellres (elles
n’ont piis'élé contestée.«) qui prouvent
que certains :uombre.s du Comité de
l’Eglisé' libre ont en fort petite eslinie
certains de leurs collègues; elles font
ressortir avec une triste évidence l’absence de discernement que le Comité,
qui se recihie lui-même, a mis fré,quemjneni dans le choix de ses employés et de ses membres. Gomment
est-il possible que le Comité de l’Eglise
' libre ail pu employer un homme comme
Borgia par exemple, qu’il n’ait pas vu
ce qu’élail l’individu? C’est ce qu’on
se demande en lisant l’immonde littérature du dil professeur.
» Je n’aurais pas parlé de celte déplorable histoire, si . elle n’élail pa.s
tellement entrée dans le domaine public qu’elle a pendant plusieurs semaines ' défrayé les conversations à
Rome et à Naples et que ['Univers en
a parlé. GsUe triste histoire ne fait
que mettre à nu une des plaies de
révahgélisalion ilalienne. Vous vous
êtes souvent demandé pourquoi avec
les efforts que font tant d’individus et
de sociétés, on arrive à de si petits
résiïllals; je vais vous le dire; s’il y
a, un temps pour taire, il y en a
aussi un pour pàîler. 11 est urgénl
qii’on le sache si il’on ne veiil pas que
rEvangélisaiion ilalienne continue â
péricliter.
3
LE TÉMOIN
91
. »AA/WVVw/V\Art#\j\«
» Noire mallieur c’est l’absence com|)lcte de_ sérieux, avec lequel certaines
églises étrangères qui viennent faire
(le la propagande en Italie choisissent
leurs instruments. La facilité de parole
et une bonne volonté plus ou moins
désinlére.ssée, c’est là tout ce qu’elles
riemandenl. Niera-l’on par exemple
que deux ouvriers des églises bapiisles,
se qiialiliant au tribunal de ministres
de l'Evangile, ont été condamnés à
plusieurs années de prison pour fabrication de faux diplôme.s de l’ordre de
la Couronne d’Italie? Conleslei'a-t’on
que des ernployé.s uiis dé côté pour
immoralité par des Comités d’évangélisation qui ont conscience de leur
mission, ont été pris immédiatement
et sans inforrnation.s par des comités
moins scrupuleux ? Tout le monde en
Italie ne sait-il pas les boiilTonneries,
les indécences, les trivialités que se
permet lent en chaire les coryphées de
certaines sociétés religieuses? Ah! que
la resimiisabilité de certains agents des
églises étrangères est grande à ce sujet!
avec quelle naïve et déplorable candeur, ils choisissent leur employés!»
d II serait de tonte nécessité que
les .sociétés qui les envoient ne leur
laissassent pas carte blanche, qu’elles
soumis.sent leurs actes à un contrôle
intelligent et fréquent, qu’elles les empêchassent de donner avec.une facilité
déplorable le titre de miriisire de l’Evangile.... ».
« Fort lieureusement que peu a peu
l’opinion commence à être éclairée
sur cette source de scandales et d’insuccès ; le peu de sérieux dans le choix
des employés de l’évangélisation. J’ai
eu, il n’y a pas longtemps, à Naples
la visite du secrétaire d’une des principales sociétés religieuses; il venait
de ,faire le tour de l’Italie et il en
reparlait Iri.stement édifié, décidé à
éclairer ses amis sur le peu de valeur
•de cci'tains ouvriers ».
Après avoir cité quelques autres faits
|iour pi'ouver l’entière exactitude de
ce qu’il avance, M. Peler conclut celle
partie de sa lettre par ces mots qui
sont pour l’Eglise Vaudoise un puissant
éncouragemenl, en même temps qu’un
témoignage rendu à sa fidélité. « N’aije donc pas raison de dire que l’évangélisation italienne ne peut elre sauvée
que par le contrôle le plus Sérieux et
cela le plus vile possible? Si telle est
mon appréciation générale de l’évan4>élisalion en llalie,'je liens à rappeler
qu’il est d’honorabies exceptions, je
nommerai en particulier l’Eglise Vaudoi.se du Piémont. La raideur, l’élroilesse ecclésiastique qu’on lui reproche
est le plus souvent pour moi de la
con.science et de la fidélité.
» Ce n’est pas elle qui cionne au premier venu le litre de ministre de l’Evangile .sans vérifiei' ses antécédents, i
Ses capacités, sans connaître son caractère. Ce n’est pas elle qui'a jamais
hésité à se séparer de l’Ouvrier indigne |
ou incapable. Si elle admet parfois un I
homme qui n’a pas fait d’éludeS pour !
le ministère de la parole, c’est après
l’avoir yonguemenl expérimenlé; Ses
jeunes ministres doivent faire leurs
preuves avant de recevoir l’imposition
des mains, ils font de bonnes éludes
théologiques, ils vivent en rapport avec
la vie générale, ils chercheni à agir
nu sein de la classe intelligente et
cultivée et ils s’y préparent sans négliger aircunemenl les petits que JésusCbrisl aime ».
D. Armand Ugon.
Le numéro de Mai de la lUvisia Crisllana contient les matières suivantes;
Il siimmario della scrillura, ImUé du
XVI* siècle. — La testimonianza del cri.stiano, prof. T. S. Laura. — La libreria
Cniceiardiiiiana, Sur la réforme au xvi*
siècle, T. t\ RnssHli. — Leimi biblioiiralici,
prof. Eni. Comba. — Corrispondenze da
Cermsalemme, T. Gay. — Id. da .Strasburgo,
dori-. Ed. Boehmer. — Eco dello rivisle ,
prof. A. Remi. — Rassegna ilaliaoa, Maggio]
— Piecola rassegna evangelica, Corriere
Evangelico.
Non sans quelques regrets nous avons
dû constater que ce Courrier d'une
inconte.slable utilité, est celle fois tellement maigre qu’il peut. à peine se
soutenir sur ses jambes. Il ne doit pas
être fatigué pour avoir trop couru
puisque c’est la .seconde fois seulement
qu’il voit le jour.
Le prochain numéro nous apportera
sans doute quelque chose de .mieux. En
iilleiidanl serait-il pcrmi.s^de proposer
une souscription pour donner une médaille à ce certain correspondant de
la lettre duquel on cite complaisqmmenl une partie, qui accorde très gracioiisernenl au nouveau-né l’imparlialilé, et même l’infaillibilité. Seul entre
tous, ce Corriere fera connaître la vérité
que les autres déguisent ou cachent.
Les journaux évangéliques sans excephon seront charmés du compliment.
mum A. mmm
Encore un des amis” dévoués dé
l’Egli.se vaudoise qui vient de disparaître,
dans la personne de .M'v° A. Breva'IN
décédée a Cannes le 2i2 mai.
Mme Brewin était la digne veuve de
ce M. Ambroise Brewin qui en 1850,
— de concert avec son ami M. Miisom de
Lyon et le général Beckwiih, — avait
pou.ssé et pourvu à la fondation de la
station d’Evangélisaiion de Turin, première étape de l’EgUse vaiidoi.'ie dans
l’œuvre (le l’Evangélisation italienne.
Quelques années plus lard, l’Administration de celte Eglise, alors présidée par le D'' Revel (on le voit, nous
n’avons guère à nommer que des
mortsIj, ayant décidé la construction
au midi du temple qui venait d'être
achevé, d’une maison devant servir à
lu fois (ie presbytère, d’iiôpilal et d’école,
M. Brewin lui avait piêlé à cet elfel
la somme considérable de 80,000 fr.
remboursable par 5®, d’année en année.
Ce retnbours n’eut loule-fois pas à
s'effectuer. Dieu ayant retiré à lui M.
Brewin assez peu de temps après; et
sa digne veuve constituée par son leslament, son bérilière, n’ayant pas cru
pouvoir mieux inlerprêlei' les intentions de son mari , envers l’Eglise
vaudoise qiTen faisant abandon à celleci do la somme entière, à la seule condition que le produit net de l’immeuble
à la construction duquel celle somme
avait servi, serait entièrement consacré,
par cette Eglise, à son œuvre d’Evangélisaiion en Italie.
El cet acte de libéralité ne fut pa.s
le seul dont notre Eglise lui ail été
redevable. Chaque année dès lors, son
nom n’a cessé de figurer sur les rapports de plusieurs de nos œuvres, à
côté de somnies considérables et qui
pourtant ne disaient que liès-faiblement
l’inlérêl spirituel et chrétien qu’elle
nous portail et qui, — soit qu’il
s’exprimât par lettres ou de vive voix,
— respirait loiijoiirs quelque chose
de si ferme en même temps que de
si alfeclueux et nous dirions presque
de si tendre.
C’est, comme nous l’avons (lit , le
22, du raoi.s qui vient de finir, à Cannes,
où elle était venue chercher, depuis
six semaines , un air plus doux , que
que le Seigneur, qu’elle s’était appliquée à glorifier pendant sa vie, l’a
rappelée à lui, à l’âge de près de 70
ans, réalisant ainsi l’ardent soupir de
son cœur.: d’être réunie à l’époux si
tendrement aimé qui Tavail précédée,
de plus de 20 ans dans les demeures
éternelles. Oh! qu’une mort dams la
paix de Christ terminant une vie consacrée à son service , est une belle
chose , et bienfaisante à conlem|tler !
Que Dieu nous donne d’en voir souvent
de pareilles !
(fforrc0ponbançe
Porter, 14 mai IS'I.
Puisque vou.s avez eu l’obligeance
d’accueillir dans votre journal une
première lettre , je profite de votre
bonté pour, vous en adresser une .seconde que je vous ai déjà annoncée.
Monsieur l’Avocat B., tout en déplorant la pauvreté du sol de la vallée (l(i
St Martin, souhaiterait que ses habilanis
sussent tirer meilleur parti de quelques
richesses naturelles qu’ils possèdent.
11 mentionne les mines de cuivre , de
soufre et même de fer, surtout celles
de talc qui existent en abondance dans
les communes de. Manille et de Praly
où qn les exploite depuis quelques
années. Le talc que l’on exporte en
France, en Angleterre et même en
Amérique est une véritable richesse
pour le pays et un gâgne-pain poui'
nn grand nombre de familles; il serait
seulement à désirer que le produit
qu’on en relire fût réparti un peu
plus éqiiilableinenl entre les ouvriers
et les entrepreneurs.
4
92
LE TÉMOIN
Quant à rinslruclion, où en sommes
nous? se demande M. l’Av. B. — H
ne vondrail pas affirmer qu’il n’y aîl
dans la vallée ancnn de ces illgurés
dont la chiffre s’élève encore en Italie |
à environ 17 millions. Mais il est per- |
,‘itiadé que ce nombre serait extrême- I
ment réduit si le contingent de lotîtes I
les provinces ne dépassait pas celui |
de la nôtre. 11 est juste de faire à ce j
propos une légère distinction entre |
catholiques et vaudois. Tandisque les i
premiers n’ont que des écoles élémen- !
iaires ,yec dos régents maigrement !
rétribues ( il affirme ce que nous avons i
de la peine è croire, que tel d’enlr’eux
n’a que 3,75 par mois de fixe )', les i
régents vaudois le sont comparativement '
beaucoup mieux. La Table pourvoit en i
^ffet à leurs besoins, non pas avec !
ses propres rentes, puisqu’elle n’a pas i
reçu de donation impériale et qu’elle
n’a aucune part au denier de St Pierre,
mais au moyen de collectes et de dons
d’amis généreux qui s’intéressent à
l’Eglise vaudoise. Aussi les vaudois
ont-ils, outre les écoles élémenlaire?,
communales et paroissiales, une école
normale , un collège et une Ecole de
théologie fréquentées par un nombre
considérable d’élèves. Les catholiques
parlent uniquement le dialecte piemontais et un peu l’italien ; les vaudois
parlent en outre le français et leur
propre dialecte, qui n’est autre que
rancienne langue romande mélangée
d’un peu d’ilaiion et de piémonlais.
Il est peut-être à regretter que la
langue du culte soit encore le fi'ançais,
mais il y a, sans doute, de bonnes
raisons pour la maintenir.
Du reste les vaudois sont italiens;
ils l’ont mainles-fois prouvé, et le cas
échéant il le démontreront encore.
C’est avec une satisfaction très vive
que j’ai vu tout récemment un capitaine du génie faire leur éloge et vanter
leur patriotisme dans son rapport au
Comité du génie militaire.
Ce que nous venons de dire de l’instruction parmi les vaudois, nous pourrions le dire également de leurs oeuvres
de bienfaisance. Ils possèdent en effet
deux hôpitaux, un orphelinat florissant
et des diaconios qui pourvoient aux besoins le plus urgents de leurs pauvres.
« Leur organisation dcclésiaslique est
des plus simples. Les paroisses sont
toutes égales entr’elles et toutes se
.«oumetlent aux décisions du Synode qui
est l’autorité suprême et auquel les
paroisses envoyent leurs députés et
leur pasteur. La discipline est exercée
par les Consistoires coiuposés d’anciens
et de diacres et présidés par le pasteur.
Quelle dilférence entre cette ojganisalion si simple et si démocratique et
l’autorité absolue et indiscutable d’un
pape qui, en inventant de nouveaux
dogmes, ne laisse aux fidèles que la
liberté de courber la tête et d’approuver ! #
Agréez etc.
Votre dévoué
t C. A. T R O N.
itouüellcs teitigtcused
et faits divers
AÈnéHe/ue. — Au Mexique, la
pei'sécution contre les chrétiens évangéliques, loin de se ralentir, redouble
de violence, surtout dans la province.
Plusieurs congrégations ayant tenté de
reprendre leur culte en commun, la
populace, fanatisée par les prètics, a
envahi les chapelles et dispersé les
fidèles par la force. Deux colporteurs,
qui se rendaient k Toluco, ont été arrêtés sur la route par six cavaliers qui
se disposaient à les pendre, après avoir
fait un auto da fè de Bibles et de
traités religieux lorsque l’arrivée d’une
troupe de marchands les a obligés à
prendre la fuite.
Au Canada, par contre, le fanatisme
ultramontain a dû se modérer, en présence de mesures énergiques prises
par le gouvernement, pour iniéler la
liberté de conscience. Des évangélistes
anglai.s tiennent actuellement dans les
villes principales des séries de meetings
qui ailireni les foules. On se réunit
dans les cathédrales, faute de place
ailleurs.
A Boston, les puissants appels de
MM. Moody et Sankey continuent à
donner les plus magnifiques résultats.
Une lettre du 23 rnai's raconte que la
veille, au meeting pour les ivrognes,
la grande assemblée de 5000 personnes
fondait en larmes en voyant les esclaves
de la boisson, affranchis par l’esprit
de Dieu, se lever les uns après les
autres pour raconter les misères de
leur vie passée et la puissance merveilleuse du Seigneur. Au meeting de midi
institué en vue spécialement des hommes d’affaires, cnaqne jour, à l’heure
fixée, la salle se remplit en même
temps que les ateliers et les bureaux
se vident. Des industriels, des légistes,
des artistes, des membres de la plus
haute société s’y sont convertis. On
cite(, en particulier, la conversion du
général Svift. Gel agilaleur politique,
cet orateur de la tribune populaiie se
fait entendre aujourd’hui dans toutes
les réunions do prière,
Hcüuc poltttque.
La Chambre des députés a longuement discuté le projet de loi de l’impôt
sur les sucres qui doit rapporter environ 16 millions. Non seulement la
droite par l’organe de Minghelli, de
Sella et de Luzzati, s’y est opposée
avec force, mais encore une partie de
la gauche et des anciens amis du Ministère. Mais Depretis ayant fait de
l’adoption de celle loi une question
de cabinet, la loi a été adoptée par
275 voix contre 120. Ces 16 millions
ne serviront ni a abolir le cours forcé,
ni fl diminuer d’aufi'es impôts niais
à couvrir des dé[ienses majeurès , en
partie déjà volées et en partie nécessairemcnl amenées par la mise à la
relraile de nombreux généraux et autres
ofliciers supérieurs et par les promotions par choix dont les colonnes des
jonrnanx sont chaque jour remplies.
La Chambre des députés est maintenant occupée de l’examen définitif
des divers budgets; puis viendront les
vacances. Aucune réforme ou loi essentielle n’aura été volée.
Wrance. Le parti républicain, la
rnajorilé de la Chambre, subit le Ministère conservateur et clérical qui lui
a été imposé; il a foi en l’avenir. Il
s’attend à la dissolution de la Chambre,
mais il espère que les élections qui
auront lieu dans 4 ou 5 mois seront
encore plus favorables à la république
que les dernières qui étaient cependant
dirigé par M. Buffet.
Soit Mac-Mahon, soit le duc Deeazes
ministre des affaires étrangères ont
donné les assurances à Berlin et à
Rome qu’il n’y a rien de changé dans
les relations avec l’étranger et M.
Deeazes a déclaré, au nom du pape,
qu’il exigeait que le haut clergé de
France cessât d’agiter le pays et de
provoquer l’ilalie et rAllernagne, Monseigneur Meglia, nonce à Paris, a informé- le Vatican des intentions du
nouveau gouvernement français.
Attemagn«. — Est-ce la guerre
d’Orient ou les évènements qui viennent
de se passer en France qui ont fait
sortir Bismark de sa solitude? Le
Chancelier de l’empire a fait une apparition à Berlin où il s’csl occupé
avec ses secrétaires; et, quoiqu’il doive
se rendre pour quelque temps aux
bains de Lissingen, il a repris la haute
direction des affaires do l empire.
dttefire a'Ofient. — De part cl
d’autre d’n amasse des corps de li'oupes
formidables sur le théâtre de là guerre.
On assure que la Turquie aurait déjà
sur le Danube, aux Balcans et sur les
frontières de la Grèce environ 350 à
400 milles hommes. La Russie s’avance
lentement. La Roumanie s’est déclarée
indépendante de la Turquie et, s’élanl
alliée à la Russie, a déclaré la guerre
à la Poile.
SOUSCRIPTION POUR- LE ROSARIO
Nous répétons les sonscriplions reçues
ou promises jusqu’à ce jour :
M. Charbonnier pasteur . Fr. 10 —
Madaino Canton .... -•> 20 —
Mlle Snsetle Rivoire . » 10 —
SOUSGRtPTlON.S
eoon L.V BATISSE de pra-del-toex.o
Madame .Marie Lauretli , par .M.
J. Pons de Naples ..... Fi-.
iM. Eugène Alberla/.zi, par .M' B
l’ons de Livourne ..... »
Anonyme, par le même ... ,>
M'*‘ Laure Marlin par le même . »
P. R, par le mémo . . . . . »
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10
Brmest Robert, Gérant cl AdMinistrqteur.
Pignerol. Impr, Cbianlore et Mascarell ,