1
Quatrième Année.
3 Mai 4878
N. 48.
TÉMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Vo«s me serez témoins. Actes 1, 8, Suivant la vérité avec la charité. Ep, I, î5.
PRIX D’ABBONKEMENT PAR AN Ualiô . . , . L. 3 To-us le& pays de rünion de poste ...» 6 Amérique ... » 9 On s’abonne:. Pour y Intérieur chez MM. les pasteurs et les libraires de TorTe Pellice. 1 Pour au Bureau d'Ad- ministration. Un numéro séparé: 10 centimes. Annonces ;25centimespàr ligne. Les envois d*argeni se font par lettre recommandée ou par mandats sur ie Bureau de Ae- rosa Argentina.
Pour la RÉDACTION adresser ainsi: A la Direction du Témoin, Pomaretto (PineroloJ Italie. Pour TADMINÎSTRATION adresser ainsi : A l’Administration du Témoin, Pomaretto (Pineroïo ) Italie
SomuûLaJ
Les délicatesses de la législation mosaïque. — Conférence du val Pélis. — Correspondance. — Chronique oaudoise. —
Revue polüiqm.
Les délicatesses
< de la législaliiin mosalqne
géndralions se suivent mais
n^e ressemblent pas ; elles ont
toutefois eeci de commuti, c'est
que chacune d’elles se croit meilleure que les precedentes. Cela doit
être vrai par quelque côté, si le
progrès constant et irrésistible de
l’humanité n’est pas lui-même
quelque chose d’iniiaginaire.
Croyait-il au progrès l’Ecclésiaste, fils de David , roi de Jérusalem, lorsqu’il disait: « Ce qui
a été, c’est qui sera, et ce qui
a été fait, c’est ce qui s6 fera; et il
n’y a rien de nouveau sous le
soleil? (Eocles. I, Q) ^— Grâce
à Dieu nous y croyons nous, tout
en constatant; non seulement dans
les' siècles passés, mais même dans
le nôtre, des temps et des lieux
où 'loin d’avancer, Ton reculé;
La connaissance de la Bible
a-t-elle fait parmi nous dans ce
demi siècle, tous les progrès qu’on
était en droit d’attendre du développement considérable de Tinstruclion, et que peut-être on s’imagine avoir accomplis? A certains
égards on peut l’affirmer, rnais
nbn toutefois-sans faire d’impftrtantés réserves: Ainsi, par exemple,
les hommes et les femmes capables
de réciter ou de raconter des
livres entiers de l’Ecriture, sont
beaucoup plus rares qu’autrefois ;
il faut descendre jusqu’aux enfants
de 10 à 15 ans pour rencontrer
de pareils prodiges, — c’est le
titre qq’on leur donne. D’un autre
côté la portion de la Bible {que
l’on connait le moins de nos jours,
c’est l’ancien Testament’, et c’est
là que nos pères cherchaient surtout leur édification.
Quand on a répété la parole
de S*Paul: «nous ne sommes plus
sous la loi mais sous la grâce ».
l’on pense avoir justifié ses préférences pour les livres du Nouveau
et son indifférence pour ceux du
Vieux Testâmènt. La Genèse, les
2
-13R
récits de bataille et le livre de
Daniel font seuls exception à la
règle car ils trouvent grâce auprès
de tout lecteur de la Bible.
Anciennement, lorsque la Bible
était à peu près le seul livre de
lecture dont on se servît dans les
écoles, même dans la grande Ecole,
le volume entier était parcouru
plusieurs fois par chaque élève, sans
compter les portions qu’ils devaient
apprendre par cœur. Avec le nombre
considérable, beaucoup trop considérable d’objets dont l’enseignement est aujourd’hui plus ou moins
obligatoire, la place laissée à la
Bible est allée se rétrécissant de
plus en plus, beaucoup trop aussi
selon nous, tandisque la durée de
la fréquentation de l’école est
allée en diminuant d’année en
année. Nous nous souvenons d’avoir
été assis sur les bancs de l’école
avec des garçons de 16 à 17 ans,
qui pour la taille auraient pu faire
bonne figure dans une compagnie
de grenadiers. On aurait honte
aujourd’hui d’être vu dans une
école paroissiale plus de trois ans,
et à supposer même que les livres
historiques du Vieux Testament
puissent être tous lus et quelque peu
étudiés dans une bonne école paroissiale, quatre années sont indispensables, si l’on veut, ce qui
va sans dire, étudier aussi les
livres historiques du Nouveau.
11 n’est donc pas étonnant que
les catéchumènes d’abord, puis
plus tard les membres de la paroisse, pères et mères de famille,
connaissent si imparfaitement et
ai cénfusément, même les parties
les plus importantes de ce que
bien des gens parmi nous nomment
encore la Bihh par opposition au
Testament. Le moyen le plus efficace, ou plutôt le seul, pour subvenir à l’insuffisance et à l’imperfection des connaissances bibliques
acquises à l’école, est précisément
celui que le très petit nombre
seulement est disposé d’employer.
Combien y a-t-il de familles et de
personnes parmi celles qui professent le plus de respect pour la
parole de Dieu, qui çe donnent
quelque peine pour la mieux connaître? Combien de gens parmi
nos auditeurs les plus assidus
n’ont probablement pour toutè
nourriture spirituelle que la lecture et la prédication', qu’ils entendent le dimanche ? Quoi d’étonnant si avec l’attention la plus
scrupuleuse et la meilleure volonté
du monde ils ne comprennent le
plus souvent qu’une très petite
partie de ce qu’ils entendent?
Quoi d’étonnant, d’un autre côté ,
puisque la prédication roule généralement et presque nécessaire-,
ment sur des sujets du Nouveau
Testament, si les membres de nos
paroisses connaissent si mal l’Ancien Testament?
Çette connaissance tout-à-fait insuffisante , nulle quelquefois, du
contenu des livres des prophètes
de l’ancienne alliance , est. déplorable à tous égards; elle est, entr’autres, un obstacle à la pleine
intelligence de l’Evangile, et une
source de préjugés et d’erreurs
qui affaiblissent l’autorité même
de la parole de Dieu, comme si
dans sa seconde partie elle renversait tout ce que la première a
établi. Que de fois si n’avons-nous
pas entendu parler de la loi, c’est-àdire , du code donné de Dieu au
peuple dTaraël, comme d’une œuvre
3
rm<«<vwk^.
139.
très imparfaite qui a ète dépassée
par les législations postérieures
des peuples païens? Telles lois,
tels peuples, a-t-on dit à ce sujet,
et le peuple juif grossier et charnel,
avide et impitoyable, est le produit
nécessaire de la constitution qu’il
a reçue à l’origine. — C’est là précisément ce que nous contestons
de la manière la plus absolue, et
pour n’étudier qu’un côté de la
question, nous nous proposons de
faire ressortir quelques traits de
la législation mosaïque dans lesquels elle n’a été dépassée ni même
atteinte par aucune autre, non pas
même par celles qui sont nées sous
l’influence de l’Evangile.
CO!HFÉRË\Ge DU VAL PËL18
Malgré la pluie qui a duré presque toute la journée, la quatrième
conférence du Val Pélis, s’est
réunie à Angrogne le E3 avril au
nombre de quatorze membres; Nous
devons ici une mention honorable
à nos frères de Roràlqui ne sôsont
laissés arrêter ni par le mauvais
temps, ni par les distances considérables. Le public d’Angrogne
était nombreux et attentif. Nous
nous en réjouissons d’autant plus
que le sujet à traiter était des
plus actuels . puisqu’il s’agissait
Du devoir de donner pour les
besoins de l'Eglise.
La séance est ouverte par un
service religieux présidé par M’’
le pasteur de Luserne-S-Jean , qui
introduit le sujet par une bonne
méditation sur 2 Corinth, viii.
L’orateur met en saillie, entr’autres bonnes choses, trois règles
d’or que le chrétien doit se pro
poser en contribuant pour les besoins de l’Eglise. Les voici ; a).
Que chacun donne quelque chose;
h) Que chacun donne selon scs
ressources ; cj Que chacun donne
gaiement. Une discussion aussi fraternelle qu'intéressante s’engagea
ensuite et nous allons essayer de
résumer les idées qui y furent
énoncées.
Notre Dieu, dit un premier orateur, est un Dieu d’ordre. Il a mis
de l’ordre dans le ciel, sur la terre,
en, toutes choses, donc aussi dans
les choses spirituelles. Aussi ne
nous demande-t-il rien qu’il ne
nous ait donné auparavant et la
première chose qu’il fait c’est de
nous enrichir. Il nous donne son
pardon, sa justice, ses richesses
spirituelles , sés richesses matérielles , Dieu donne largement et
sans réserve, mais une fois qu’il
nous a enrichis par Jésus-Christ,
il attend aussi quelque chose de
nous. Et, suivant l’ordre, la première chose qu’il attend, c’est que
nous nous donnions nous-mêmes.
L’argent, le temps, le travail, etc.
viendront après ; il veut d’abord
que nous nous donnions nousmêmes. C’est, à vrai dire, un pauvre cadeau; mais il aime que nous
le lui offrions, et que nous lui
disions; Me voici. Seigneur ! je
viens tel que je sui.s. Celui qui se
donne à Dieu sait aussi se donner
aux Eglises. Ce sont en réalité
ceux qui se sont donnés au Seigneur qui contribuent selon leurs
ressources pour l’avancement de
son règne. Celui qui n’a pas donné
son cœur à Dieu, ne donnera rien
non plus pour les collectes.
C’est une chose étonnante, observe un autre membre de la Con-
4
J40,
férence, que les trois règles mentionnées plus haut nous viennent
des nègres de l’Afrique qui vivaient
naguère dans l’idolâtrie et se dévoraient les uns les autres. Où les
ont-ils prises ces règles? Dans la
Parole de Dieu, car nous croyons
les voir dans ces paroles de Saint
Paul ; Que chaque premier jour
de la semaine, chacun de vous
mette à part chez soi, et rassemble ce qu'il pourra, selon sa prospérité, afin qu'on n'attende pas
que je sois arrivé pour faire les
collectes ( 1 Coe xvi, 2 ). L’apôtre
ordonne aussi aux églises de Galatie, de Corinthe, et par là à
toutes les églises: a) De donner
quelque chose, h j De donner chacun
selon sa prospérité, et enfin *, c)
De donner gaiement, puisqu’ils doivent avoir déjà, réuni le montant
des collectes avant fson arrivée.
Ceux-là donnent gaiement et spontanément qui n’attendent pas máme
l’arrivée du collecteur, pour préparer leur contribution. Que nous
sommesiloin de ce qui|se faisait dans
l’Eglise primitive, nous qui attendons l'arrivée du collecteur ^ qui
le faisons attendre longtemps, longtemps, et le laissons souvent partir
sans lui avoir rien donné..... ex
cepté un peu d’amertunje et de
chagrin !.... En faisant ainsi, nous
désobéissons à l’ordre de Dieu qui
qui nous commande dans sa Parole
de mettre chaque premier jour de
la semaine quelque chose à part
pour les oeuvres de l’Eglise, Le
plus sage d’entre les sys'lèmes de
collectes est celui que nous enseigne l’Ecriture Sainte, c’est-àdire de contribuer chaque premier
jour de la semaine. Celui qui donne
un tant paran, croit avoir donné
les richesses du Pérou, quand iJ^
vous apporte un petit franc, tandis
que celui qui vous donne un sou
par semaine, s’il ne peut dqnner
davantage, vous a donné cinquante deux sous à la fin de
l’année, sans s’être rendu plus
pauvre jpour cela. Mais il y a
nn autre avantage avec c,e système que nous pouvons bien appeler apostolique, c’est qu’il oblige
le donateur à penser tonte l’année
à son devoir, au moins chaque fois
qu’il donne, tandis que celui qui
donne une fois par an n’y pensera
guère jusqu’à l’année suivante à
la même époque, si toutefois il ne
finit par oublier complètement ce
devoir.
Les anciens ^vaudois, reprend
un membre de la Coriférùnce, se
faisaient une règle ^de ne jamais
avoir de service religieux qui ne
fût suivi d’une collecte. Nul ne
S0 présentera devant ma face à
vide (Exode xxxiv , 20.^ yoiÎà
quelle doit être notre règle à ce
sujet. Nos pères collectaient pour
trois objets principaux; aj La
prédication de l'Evangile qui comprenait les frais de culte aux Vallée niêmes et l’œuvre d’évangélisation dans la péninsule et à
l’étranger, h) L’ instruction soit
des enfants, soit des adultes, ainsi
que les frais pour copier Iss manuscrits de la Bible, que nous
avons le bonheur de trouver Imprimé et à bon marché, c) La bienfaisance, c'esi à dire les secours
à donner à leurs propres pauvres
et aux pauvres du déhors, aux
réfugiés dans les- Vallées. Quoique souvent dépouillés par d’avides persécuteurs , — nos pères
savaient pourtant donner large-
5
-141
ment. I)@ Font bjep montre au Synode de Chanforans lorsqu’ils ont
décidé de faire traduire et imprimer à leurs frais la première Bible
en langue française pour laquelle
ils ont collecté 1500 écus d’or, fis
ne le faisaient pas pour eux cependant , car ils avaient leur Bible en
patois, mais ils faisaient ces sacrifices pour les églises de langue
française qui surgissaient de la
réforme. C’était Le Trouplet des
Alpes qui faisait cadeau du volume
sacré d sa sœur cadette de France.
Puisque nos pères s'imposaient de
tels sacrifices pour une église sœur
que ne devrions nous faire nousmêmes pour notre propre église !
Combien de personnes, ajoute
«in autre orateur, n’ont pas été
consolées , éclairées et sauvées
par cette Bible! Combien de bénédictions n’ont pas été invoquées
sur le vaudois dont Dieu s’est servi
pour publier le SaintLivre ! Et ces
bénédictions, sont retc.mbéef sur
nos pères pendantles terribÎes persécutions qui ont suivi le Synode
de Chanforans. ‘Dieu leur a suscité
des amis, des frères, des protecteurs et des bienfaiteurs. Nos pères
ont donné généreusement, pt Dieu
les .eu a bénis ; ne .soyons pas
des ingrats et n’oublions pas les
■bienfaits que le Seigneur répand
sur nous à pleines mains ! ‘
( La fin au prochain numéro).
(Barre0poiii)attcc
.... 97 avril 1IÎ78.
Mon cher Monsieur,
Nous étions peinés autant que surpris,
mon ami èt moi, dé “ne pas rencontrer
dàns le Crüiittno Evangelico la jplus
petite observation , la plus petite résérve, sur le Contenu de la leïlre de
M. Barret {que l’on nous diC être
membre du'Conseil de l’église de Me.ssîne) pùbliée.dans'len. lide ce journal.
En ëfièt quoique le Cristiano aît cessé
d’être ■*te drc/j¿ces de l’ëvàngélisütion
vaudoise, qu’il'n’en soit plus l’organe
oificiel, chacun sait, par son contenu
niême, par les correspondances et les
rapports'des évangélistes, qu’il continue à être le journal de l’évangélisation. Or il aurait été fâcheux/que
les lecteurs du dehors éussént repu
l’impression qûfe les idées et les ptincîpes énoncés dans la lettre'dè M.
Barret sont ceux dés églises italiennès
fondées par la mission vaudoise.
Voilà pourquoi j.’ai éprouvé un véritable soulagement en lisant enfin dans
le n. 16 du Cristiano la correspondance
de M. Henri de Levis, membre de
FEgÎise de Casliglione delle Siiviere.
' Elle est trop longue pour être insérée
en entier dans votre petit journal,
mais il me semble qu’il peut être trèsutile d’en transcrire au moins une
partie, — Vous pouvez naturellement
abréger cette citation et je vous serais
fort obligé si vous voulez bien vérifier
si ma traduction est exacte;
d .... Je n’admets pas la dangereuse
distinction entre le caractère ojpciei et
le caractère religieux. Je comprends, il
est Vrai, qu’un tel, au tribunal, soit procureur du roi, qu’un autre soit négociant,
conseiller ou diacre, et que, à la maison,
chacun d’eux soit simple père de famille; mais je crois que le nchrétién
l’est toujours, et doit l’être én tout
lieu, quelle que soit la charge dont
il est revêtu, que jamais il ne peut
laisser à la porte son caractère religieux , pour le reprendre ensuite ; ce
serait de l’ipfidélité!
ï Le fait de Naaman le syrien, me
paraîl être une citation ingénieusej,
mais rien de plus. Je réponds; Nous
sommes sous la nouvelle alliance et
non sous l’ancienne, et certaines choses
qui étaient alors tolérées à cause de
la dureté des cœurs (Matt. xix. ’S),
ne le seraient plus maintenant. lOiitre
cela Naaman le syrien reconnaît qu’il
fait mal et‘il dit : « Que le Seigneur
6
me pardonne , • et nos frères ne seraienl-i!s rien de plus que lui?
. Du reste, si le Seigneur me dit
de sortir de la grande Babylone pour
ne pas avoir part à ses plaies, pourquoi
transgresserai-je son commandement
pour rendre les derniers honneurs à
la mémoire d’un collègue, ou d’un
supérieur et participer ensuite contre
ma volonté à des rites et des cérémonies qui sont contraire â la parole
de Dieu? Non, non, prenne qui veut
le caractère oHiciel, quant à moi, comme
chrétien sincère et non double, celle
distinction entre le caractère oiTiciel
et ¡0 caractère religieux, je ne puis
absolument pas l’admettre ».
Sigm E. nE Levis.
Ce qu’il y a de curieux et d’intéressant pour moi, c’est que dans une
question dont il n’est pas possible de
méconnaître la gravité, ce sont deux
laïques seuls qui, au sein de nos stations missionnaires, ont élevé la voix
dans un sens ou dans l’autre.
Pardonnez-moi, si ma lettre ¡est un
peu longue, je vous la livre et me dis
Votre dévoué
Jacques.
dtrotitque
Angrogne. Fête des écoles. Le
Seigneur nous ayant accordé une journée
exceptionnellement belle, —nous avons
[)u donner aux enfants de nos écoles
a fêle après laquelle ils soupiraient
depuis longtemps. Les examens avaient
été faits dans toutes les écoles par la
Commission Scolaire pré^sidée par le
pasteur et une petite fêle" était désirée
surtout par ceux qui avaient le mieux
accompli leur devoir. '
Sur environ 400 enfants ,qui fréquentent les écoles vaudoises d’Angrogne pendant l’hiver, tout près de
§50 prirent part à la fêle. On ne'pouvait pas attendre, que les louis petits
franchissent les distances considérables
que les séparent du centre de la paroisse.
A onze heures tout ce petit monde
défila par ordre, chaque école ayant
son drapeau, pour se rendre au temple
où un grand nombre de gçandes personnes vinrent aussi prendre place.
L’attention des enfants se soutint pendant deux heures environ , durant lesquelles le pasteur et le régent paroissial purent dire bien des choses, soit
aux enfants soit aux parents.
Après une frugale collation servie
sous la halle, le tambour rappela les
enfants occupés aux jeux propres à leur
âge. Ils accoururent comme un seul
homme pour réciter des poésies et
des dialogues à la grande satisfaction
de l’auditoire qui tint ferme, quoique
debout, jusqu’à 5 heures du soir, c’està-dire quand les enfants reprirent tout
joyeux le chemin de leur maison. Les
beaux chants qui s’alternaient avec les
discours et les récitations contribuèrent
beaucoup à donner de l’entrain à cell^
belle fête qui a certainement fail du
bien aux enfants et à tontes les personnes qui ont pu y assister. Nojjs en
savons qui ont regretté de n’avotr pas
pris part à k fêle, et d’autres qui
n’ont pas dîné pour pouvoir y assister
jusqu’à la fin. Une petite brochure
distribuée par le pasteur à chaque
enfant, avec recommandation de ,1a
faire circuler dans son entourage, fera
du bien au seirï des familles. Nous
sommes persuadé que ces petites fêtes
ont une heureuse influence sur la
marche des écoles et nous souhaitons
de pouvoir les renouveler chaque année.
Æia Tonr. — Dimanche dernier,
28 avril, a eu lieu la visite paroissiale
ou pastorale, sous la présidence de
M. Beux, secrétaire de la Table. Une
petite assemblée de membres de l’église
s’est entretenue pendant près de quatre
heures des intérêts de celte paroisse
en présence de la délégation de l’adminislralion. Les questions qui ont
tout particulièrement été discutées sont
celle de l’instruction et des baptême?,
celle des collectes et de l’état des finances et de la comptabilité. Les enfants qui ont fréquenté et qui fréquentent les écoles primaires de la paroisse
sont en nombre de 450 environ, dont
350 dans les écoles annuelles et 100
7
-U3.
dans les écoles dites de quartier qui ne
sont ouvertes que pendant les mois
d’hiver. — Les bâtiments des écoles
appartiennent tous au Consistoire.
Les honoraires des instituteurs et
des inslitulrices sont payés en partie
par le conseil communal et en partie
par le Consistoire. Une commission
mixte composée de membres du Consistoire et ide membres du Conseil
veille à la bonne marche de l’instruction. Quelques personnes voyent
dans une telle commission quelque
chose comme un mariage mal assorti ;
d’autres {au contraire s’en félicitent.
Quoiqu’il en soit, l’assemblée ne se
prononce pas plus sur celle question
que sur beaucoup d’autres qui ont été
soulevées et qui se rapportent à l’insIruclion primaire. — Un bon témoignage est rendu au régent paroissial
et à rinstitulrice de l’école des filles,
et en général], à des degrés différents,
aux autres maîtres et maîtresses.
Un membre de l’assemblée exprime
son étonnement que, depuis quelques
années, il n’a presque plus vu administrer le baptême au culte public.
C’est un fait que dans la paroisse de
La Tour la plus grande partie des enfants sont baptisés par le pasteur dans
les maisons particulières. C’est un abus
qui s’est introduit peu à peu et qui
est devenu général.
On cite plusieurs causes de cet abus ;
la principale est probablement la facilité avec laquelle pasteurs et ministres
se sont prêles à aller administrer des
baptêmes dans les maisons particulières ;
la seconde est le cérémonial du baptême
dans le temple, et surtout au culte
principal ; le parrain doit porter et
tenir l’enfant; et tout te reste de la
cérémonie semble trop |fait pour
exciter et nourrir une curiosité toute
mondaine. Peut-être la défaveur ^u’on
a jeté de plus d’un côté sur te baptême des enfants n’a-t-elle pas été sans
influence sur cet abus. Quelqu’un a
dit que c’est le quarante-huit qui a
fait cela. Ce serait un des fruits des
libertés civiles, mal comprises ef mal
pratiquées, et surtout un fruit de l’état
civi). Gomme on se passe souvent du mariageecelésiastique, bien|des parentspen
sent que la déclaration de la naissance
faite a l’officier de l’élai civil est l’acte
essentiel; sans avoir l’intention de soustraire leurs enfants au baptême , ils
se permettent de renvoyer de jour en
jour, d’une semaine , d’un mois, à
l’autre, l’accomplissement de l’acte
religieux; et bien souvent les enfants
ont grandi avant d’avoir été baptisés;
et dès lors l'on ne croit plus convenable de les apporter au temple surtout avec le cérémonial en usage. Force
est alors au pasteur d’aller les baptiser
dans les maisons et d’une manière
privée. La négligence des parents, l’indifférence religieuse, l’importance accordée aux seuls actes civils au préjudicfldes actes religieux , telles sont
les causes du peu d’empressement
que l’on met à présenter les enfants
au baptême et à envisager cô sacrement comme un des précieux moyens
de grâce du Seigneur. On exprime le
vœu que le baptême redevienne un
acte, auquel s’associe particulièrement
la famille toute entière de l’enfant et,
avec la famille, l’église aux membres de
laquelle la célébration du baptême est
bien propre à rappeler les ¡privilèges
et les devoirs du chrétien, en même
temps qu’elle lui offre l’occasion de
prier pour l’âme de l’enfant présenté
au Seigneur.
La vie religieuse proprement dite
laisse encore bien à désirer, quoique
les cultes publics soient fréquentes d’une
manière réjouissante. Nous ne pensons
pas exagérer en disant que sur les
2500 vaudois de la paroisse de la Tour,'
un millier assiste, chaque dimanche
ordinaire, à l’un des cultes qui se
célèbrent dans la paroisse, savoir 600
au Temple Neuf, 100 aux Coppiers et
300 et plus aux trois écoles du dimanche malin.
Toutefois cette fréquentation du culte,
excellente et précieuse habitude, n’est
pas encore chez nous le signe d’un
réveil généra! de la vie religieuse et
morale. L’assiduité au culte n’engage
à rien ou â peu de chose. Aussi l’observation du jour du Seigneur, quoique
un certain nombre de magasins ou de
boutiques soient régulièrement fermés
chaque dimanche, n’esl pas ce qu’on
8
-144
pourrait s’attendre et surtout l’esprit de
sacrifice. Si quelques personnèsqnt bien
voulu voir uU léger progrès dans le montant des d»ns et des contributions en faveur des œuvres de l’église et de bienfaisance, la paroisse et le ConsisF® sont invités elexhorlés,entr’aulres par le pasteur
lui-même, à rentrer dans une voie plus
régulière, de sorte que les collectes faites
à temps, avec plus de zèle (de la parti de
tout le monde soient plus productives et
que les donateurs aient des garanties
que leurs contributions sont appliquées
aux objets par lesquels ils les ont
destinées. — On propose à ce sujet
divers moyens. — On exprime aussi
le vœu que la comptabilité, qui a été
trouvée régulière, soit tenue d’une manière plus claire et afin qu’il y ail un
contrôle précieux pour le trésorier et
f)onr le Consistoire, on propose que
e pasteur ait un livre dans lequel
soient consignées toutes les entrées et
toutes les sorties. L’assemblée constate
un déficit d’environ 64^00 francs, dans
le fonds de l’Eglise. Ce déficit provient
essenliellemem de la bâtisse de l’école
des filles , de celle des Coppiers, de
rétablissement du calorifère et de réparations au Temple Neuf. Mais le
Consistoire a, par devers lui, le moyen
de le combler, s’il veut s'y résoudre,
comme on l’y engage. L’Assemblée rend
un bon témoignage aux anciens en généra! ^ dont quelques-uns travaillent avec
ardeur au bien temporel et spirituel de
la paroisse, et sont des aides dé pasleur , en présidant des réunions dans
leurs quartiers et ^ors de leurs quar
tiers. Elle s’associe tout entière* pour
exprimer à l’ancien et au nouveau pasteur sa vive palitude et pour implorer
de Dieu sur l’un (et sur l’autre ses bénédiclions temporelles et spirituelles.
MtdHe, Le Parlement étant en vacances ta politique chaume pour quelques jours encore; de grosses questions,
'à l’ordre du jour de|>uts longtemps,
telle^î que celle de la réforme électorale
et administrative, ainsi que celle de
l’exploitation des chemins de fer, feront
bientôt connaître les situations respectives des partis dans la Chambre des députés et juger des forces sur lesquelles
le Ministère Gairoli peut s’appuyer.
En attendant, les élections partielles
de députés démissionaires donnent souvent des résultats qui portent à croire
aue le parti modéré a regagné bien
e terrain depuis les élections générales de 4876.
France. L’Exposition Universelle
de 4878 va être ouverte soiis peu de
jours; elle promet d’être aussi brillante
que ses aînées; l’on annonce l’arrivée
à Paris du Président de là section
italienne, S. A. R. le Duc d’Aoslo.
iQueetion di Orient. — L’i ncéi’ li lude règne toujours à l’égard de la
solution qu’aura celle crise profonde
et où de si grands intérêts sont engagés. La maladie des deux hpfnmès
d’Eiàt, Prince de Bismark ét Grincé
Gortschakotî, vient encore i;ètarder
Pœuvrp déjà si cqhtpliqùée de, Îa^^i,plôaiatie, ÂUssi' l'Alletqàgne |déc^^^^
elle renoncer A l’œüVré 'de ibédiàtio^
dans laquelle elje. s’était engagée pour
amener une dêtehlé entré fcs deux
ahlagbnisles acluellemenl éij pfésehce,
l’Angleterre él la Rnssié.
^xinonoe ' \
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