1
Année XXXYH.
\-K
20 Juin 1902.
N. 21.
o
o
§
t
0
a
1
H
O
f
►ti
o
w
H
M
L ECHO DES VALLÉES
I»ÀRÀIS»ÀIV^ CHÀQUE? VE>IVI>RE>13I
^ Prix d’abonnement par an:
Italie . . . . , , . . . . Fr. 3
Etranger g
Plus d’un ex. à la même adresse, chacun ... „5
Allemagne, Autriche-Hongrie, Belgique, Brésil, Danemark,
Egypte, Hollande, Suède, Suisse, par abonnement
Postal selon VAccord de Vienne .... H
______ * « ^
On s’abonne: Au Bureau d’Administration; chez MM. les Pasteurs;
et à l’Imprimerie Besson à Torre Pellice.
L’fabonnement se paye d’avance.
Annonces: par espace de ligne: 1.« fois, 15 centimes — de Ta 2.e à
la 5.6 fois, 10 centimes — 6.® fois et au-dessus, 5 centimes.
S’adresser pour la Rédaction à M. N. Tourn, prof.. Torre Pellice,
et pour l’Administration à'M. Jean Jalla, prof.. Torre Pellice.
Tout changement d’adresse coûte 16 centimes, sauf ceux du ¡commencement de l’année.
Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables.... dignes de louange, occupent vos pensétes, (Phil IV, 8).
w
H
t/3
O
Ah
h-1
H
%
H
P
O
U
s
s
o
o
i,
SOMMAIRE :
Communications officielles — Le pape
et la propagande protestante — Yingtcinq années de conférences libres —
Léwanika — Lettre d’Amérique —
Le Docteur Monnet — Chronique —
Nouvelles et faits divers — Revue
Politique — Annonces.
COMMUNICffiTIONS OFFICIELLES
*
Messieurs les Présidents des Consistoires sont priés de faire parvenir à
la Table, avant le 20 Juillet prochain,
les rapports annuels sur la marche de
leurs Eglises, et de ne pas perdre de
vue l’article 35 du dernier Synode.
*
Le Mardi 12 Août prochain, dès 8
h. du matin, aura lieu à La Tour (Collège) une session d’examens pour l’obtention du Brevet_ de la Table. MM,
les instituteurs qui répondent aux conditions établies (v. l’art. 16 du chap.
IX des Réglements Organiques) pour
être admis à subir cette épreuve, sont
priés de taire parvenir leurs demandes
motivées, à la Table, avant le 22 Juillet
prochain,
¡F
Le Corps des Pasteurs est convoqué à la Maison Vaudoise de La Tour,
pour le jeudi 14 Août prochain, à 9
h. du matin.
Ordre du jour: Nomination des
Commissions examinatrices de la gestion de la Table et du Conseil de Théologie, du Comité d’Evangélisation et
de la Commission des Hôpitaux et de
l’Orphelinat. 2® Examen de foi des
candidats au S.t Ministère, dont les
noms seront publiés plus tard, les postulants étant priés de feire leur demande, à la Table, dans le courant du
mois de Juillet, en y unissant leurs
certificats (v, art. 2, lettre d) du chap.
VIII des Réglements Organiques).
3® Communications et propositions diverses.
Torre Pellice, le 19 Juin 1902.
Pour la Table :
J.-P. Pc^S, mod.’’
LE PAPE
ET U PROPAGANDE PROTESTANTE
Ce matm h peine amyé ici, je jette
leg yeux sur une feuille locale, La
Namm, et j’ai la surprise d’y lire,
à la toute première page, une correspondance de Rome dont le soustitre est alléchant pour moi : « Le
pape et la propagande protestante —
l’activité évangélique à Rome — lés
accusations du Vatican, etc. »
Ce qui me frappe d’emblée et très
agréablement c’ est le fait que ce
journal florentin, un des plus conservateurs que je connaisse, n’est
pas ravi de constater que les allocutions papales sont d’une monotonie
désespérante : Toujours tendre pour
les étrangers, même quand les gouvernements de France et d’Espagne
font la chasse aux congrégations religieuses, ou que la Russie envoie
en exil l’évêque de Wilna, le pape
lance habituellement, dans chacune
de ses allocutions, de violents anathèmes contre le gouvernement... de
son pays. C’est ce qu’il vient de
faire encore une fois, en vrai Jupiter
tonnant.
Après avoir déploré que la situation du siège papal soit intenable (il
nous semble qu’il ne tient pas si
-mailj Léon XIII tombe â bras raccourcis sur la propagande protestante, et accuse, avec une amertume
sénile, le gouvernement italien de
la tolérer, si ce n’est de la seconder.
Ici La Nazione rappelle, assez à propos, que le Vatican vit dans une
béate illusion, s’imaginant que rien
n’ait changé depuis le temps où «le
juif était refoulé dans le ghetto et
les anglicans hors de Porta del Popolo. Le pape penserait-t-il que le
gouvernement italien, même s’il voulait agir brutalement, et s’opposer
à la liberté des cultes, pût prendre par
le bras les pastmirs anglais et vaudois et les propagandisti des autres
religions (dénominations), et les faire
conduire à la frontière, fermant ensuite les églises et les salles évangéliques d’où les prières, en faveur
de ritalie, ne sont pas exclues (non
sono affatto bandite), comme elles le
sont de la liturgie inthda di politica.,
dont se sert le clergé catholique ?
Après avoir passé en revue les
diverses églises évangéliques de Rome,
qu’il connaît plus ou moins, le correspondant de La Nazione ajoute
que parmi les temples protestants,
il en est de très imposants ; ceux
par exemple des Anglais au Babuino,
des vaudois à Via Nazionale (salita
di Magnanapoli), des Américains à
Via Nazionale, des méthodistes à
Via Venti Settembre, etc,
«
^ *
En vue d’enrayer la propagande
étangélique à Rome, le Vatican a
créé, il y a six à sept ans, f Opera
per la Preservazione della Fede, sous
les auspices du Cardinal Parecchi.
Cette association, aidée de comités
paroissiaux, combat le protestantisme
par la parole, aussi bien que par la
presse. Elle a ouvert des écoles gratuites (du soir) pour l’enseignement
des langues étrangères, en concurrence avec celles des évangéliques,
et elle distribue aussi des opuscules
et des feuilles volantes, destinés à
réfuter l’hérésie des ennemis de la
papauté. On peut imaginer le contenu de cette littérature !
Voilà, du moins, un bon résultat
de la présence des chrétiens évangéliques à Rome. Ils ont contraint
les suppôts du pape à ouvrir des
écoles et à combattre d’égal à égal.
Les armes du Saint-Office, si efficaces contre G. Bruno et le pasteur
vaudois Jean Louis Pascal, ne sont
plus de mise aujourd’hui, au grand
regret, sans doute, de ceux qui les
ont si cruellement maniées pendant
de longs siècles. Mais les amis de
l’Evangile ne peuvent que s’en ré"jouiF et rendre grâce à Dieu.
En terminant, je ne peux pas cacher ma joie de voir un journal catholique condamner, sans réserve,
les menées du siège papal et les virulentes .attaques du chef du romanisme contre la liberté de conscience.
Par un temps où le cléricalisme relève effrontément la tête un peu partout, il faut savoir gré à ceux qui
se constituent les défenseurs spontanés du droit commun — qui est
le seul bon, parce qu’il est aussi divin.
Florence, le 17 Juin 1902.
J.-P. Pons.
Vingt-cinq années de conférences libres
(Suite voir N. 20)
En 1877, à S.t Jean, M. Et. Bonnet
lit son rapport, présenté le 4 ■ Septembre de la même année au Synode et
publié par ordre de celui-ci, ayant pour
titre : Des communiants, et des moyens
f our en augmenter le nombre au sein de
nos paroisses. Dans plus d’une de nos
séances, non seulement l’on a parlé de
la S.te Cène, de sa signification, de
ceux qui doivent y prendre part, de
la fréquence plus ou moins grande,
mais il y a eu célébration.
Le Dimanche, le culte, la liturgie, le
chant ont occupé plusieurs séances.'Un
travail de M. B. Gardiol sur la sanctification du Dimanche, a été publié en
1879, après avoir été lu à deux conférences. « L’on manifeste le désir que
nos cultes soient plus vivants, que le
peuple y ait une part plus active, Poti
devrait enseigner le chant dans l’école
pour le faire passer dans l’église. L’orr
a demandé et obtenu en 1888 une nouvelle
édition augmentée des chants pour les
Ecoles du Dimanche, et dernièremerit, en
1901,' une nouvelle édition du recueil de
Psaumes et Cantiques, commode et à
bon marché, avec un choix très varié
pouvant servir au culte principal, aux
réunions et aux écoles du Dimanche.
A plusieurs reprises les conférences
reviennent sur les droits et les' devoirs
des membres . de l'église, en particulier
sur la libéralité chrétienne ou le devoir
de donner, sur l’organisation des forces
vivantes, sur le droit électoral. Un rapport présenté au Synode de 1884 intitulé « Du système de contributions à
établir dans les paroisses des Vallées, et
une feuille de quatre pages sur la collaboration des membres de l’église (1889)
ont été publiés.
L’Evangélisation qui est la gloire de
notre église et aussi un peu sa force,
n’a été oubliée dans aucune de nos
Vallées. L’on se souvient aux Clos de
la belle conférence du 24 Octobre 1901,
à laquelle prenait une part active M.
Prochet, président du Comité d’Evangélisation.
L'étude de la Bible dans la famille,
dans les réunions, la lecture de la parole de Dieu en rapport avec la prédication, la circulation des publications
religieuses, ont aussi eu leur place. Une
commission a été nommée pour s’occuper des bibliothèques paroissiales.
Un guide pour le culte de famille intitulé : Moi et ma maison a été publié
pendant les années 1887, 1888, 1892.
Et dès 1882 l’habitude a été introduite
de recommander chaque année à nos
paroisses la lecture de trois livres de
la Bible, un de l’Ancien Testament,
un Evangile est une épître, dont l’étude
doit se faire en particulier et dans les
réunions de quartier. Une lettre circulaire fut écrite à ce sujet, et publiée
dans le Témoin 24 Novembre 1882.
Le Réveil sous divers aspects : le
Saint-Esprit, le témoignage chrétien,
les conversations religieuses, l’accord
entre la profession et la vie, les visites
pour la cure d’ames, l’homme dans
son état naturel, et l’homme en état
de grâce, le pardon des péchés, a été
la pensée dominante de plusieurs conférences, et le besoin s’en est fait sentir dans toutes. Et comme un Réveil
s’est produit dans quelques-unes de
nos Eglises, les pasteurs désireux de le
voir s’étendre se sont demandé : quels
moyens faut-il employer? — L’un d’eux
a répondu; «Etablir d’avance les moyens
a employer, c’est difficile. Tel moyen
qui réussit dans un endroit, échoue
dans un autre. Ce qui importe, c’est
que le besoin du réveil soit urgent,
qu’il devienne un poids écrasant, et
alors- nous disons au Seigneur : Nous
voici, montre-nous comment nous devons faire ton œuvre. »
2
^ 2
Nous avons eu aussi quelques conférences que nous pouvons appeler
d’occasion : Commémoration de l’exil
1686 ; Bicentenaire de la Glorieuse
rentrée ; Cinquantenaire de notre émancipation. Elles ont donné lieu aux publications suivantes : Les Vaudois, en
1686, souvenirs d’il y a deux cents ans;
Les Vaudois en 1689 ; La persecuzione,
VEsigilo, il Rimpatrio de M. G. Niccolini ; Cinquante ans de LtbeHé.
Certains sujets ont été traités dans
une Vallée et pas dans l’autre. Le Val
Pérouse a été jusqu’ici le seul à discuter dans sa conférence du Christianisme social. L’on s’est occupé dans le
Val S. Martin des Vaudois disséminés,
du Baptême, de la Discipline, tandis
qu’il n’en a pas été question jusqu’ici
dans le Val Pélià.
En rendant grâces au Seigneur, nous
pouvons nous réjouir sincèrement des
bénédictions qu’il nous a accordées en
dépit de nos faiblesses.
J. D. Hugon.
LÉ WANIKA
Extrait d’une biographie écrite par
M. Adolphe Jalla pour les « Nouvelles
du Zambèze. »
......Les deux hommes que nous retrouvons dans chacun de nous, mais qui se
confondent souvent, semblent être beaucoup plus distincts chez Léwanika. On
peu dire de lui beaucoup de bien et
beaucoup de mal, faire deux portraits
tellement différents^ qu’on ne croirait
pas qu’ils peuvent représenter le même
homme, et cependant rester complètement dans le vrai.
Quelques faits le prouveront.
A la fin de 1896, sans aucune forme
de procès, il fit exécuter une de ses
anciennes femmes qui lui avait été infidèle. Il ne nous en parla, à ses chefs
et à moi, qu’à forfait. Quand j’allai lui
représenter que cette exécution, non
légale, était un horrible meurtre, il sembla d’abord interdit, mais il ne manifesta ni honte, ni remords, au contraire,
il en semblait satisfait. « C’est Dieu
« qui fait le bien et le mal, me dit-il,
« l’homme ne saurait résister, les cœurs
« des rois sont dans la main de Dieu,
« il les dirige comme il veut. Faut-il
« en face du mal se contenter de croiser
« les bras et craindre Dieu ? Pourquoi
« nous a-t-il donné la lance ? »
D’autre part, on n’a pas oublié la
lettre de condoléance qu’il nous a écrite
lors de la mort de notre petit Giulio,
Il s’était beaucoup attaché à lui, il l’amusait, cherchait ses sourires, il ne
manquait pas une occasion de demander de ses nouvelles. Quand le roi fut
parti pour les Maoulo (sa résidence de
l’inondation) il mit à notre disposition
le lait de deux vaches qu’il laissait à
Léalouyi, en disant : « Il ne faut pas
« que le bébé manque de lait ! » La triste
nouvelle lui fut communiquée pendant
le culte. Il se leva aussitôt en disant:
« Ce qui touche le missionnaire me
«touche, il est un autre moi-même. Je
« ne suis bien que s’il est bien». Rentré
chez lui, il nous écrivit:
« Missionnaire, mon ami, je suis pro«fondément triste, qui est malheureux
« c’est moi, car, dans ce pays. Dieu
« avait voulu me donner du bonheur
«par votre moyen à vous, ses servi« teurs, et désormais tous les mission«naires diront: c’est un mauvais pays,
« un pays meurtrier. En outre, les gens
« d’ici diront : voilà, les choses de Dieu
e. sont petites, car ils ne connaissent pas
« la puissance de Dieu. Je suis très mal« heureux de ce que la main de Dieu
« s’est appesantie sur ses serviteurs. Je
« ne sais que dire, je suis très triste.
«Adieu. Oh! que Dieu te soit en aide.
«Je suis ton ami qui t’aime toujours.
« Je pleure vraiment. Mon cœur souffre».
Léwanika.
Sachant que depuis très longtemps
nous n’avions plus reçu d’approvisionnements, que, par conséquent, nous
étions à court de tout et à bout de
bien des chose, et cela pendant des mois.
(Nous fûmes alors vingt-sept mois sans
rien recevoir d’Europe ou de la colonie.)
C’était cependant l’année des grandes
difficultés surgies entre le roi et les
missionnaires à propos du voyage de
M, Davit. Il fut toujours aimable avec
nous, content de nous aider, plus qu’un
bon voisin, un vrai ami.
Il a une grande confiance en les missionnaires: en 1898, un des employés
du président avait porté plainte contre
quelques-uns des pagayeurs que le roi
lui. avait procurés pour un voyage de
de Séchéké à Léalouyi. A ce propos,
Léwanika a dit aux gens assemblés au
Khotla : « Il y a trois espèces de blancs:
1° ceux du gouvernement; 2® les marchands; 3® les missionnaires. Ceux du
gouvernement, craignez-les, ils ont le
pouvoir; les marchands, mangez-les, car
ils son venus pour vous manger; les
missionnaires, eux, ce sont les nôtres,
ils sont de chez nous.
Il ne permet à personne de parler
légèrement de l’Evangile en sa présence,
il aborde volontiers la question religieuse et le fait avec respect; il parle
souvent comme un chrétien. Mais il
nous a dit plus d’une fois qu’il est plus
loin que nous ne le croyons, que la
conversion est entièrement l’œuvre de
Dieu; l’empressement, les retards, les
hésitations viennent de Lui, c’est Lui
qui doit produire en nous des sensations nouvelles. Hélas, il les a éprouvées
ces sensations, mais il a résisté, il a
cédé à la pression du parti des chefs et
aux mauvais penchants de son cœur.
Il est heureux quand de ses gens se
convertissent, il l’a dit et répété, et
nous pouvons affirmer qu’il encourage
les professants à persévérer. Ne me proposait-il pas un jour de faire fustiger
publiquement deux renégats, pour les
obliger à rentrer dans la classe des
catéchumènes, et pour donner aux autres une crainte salutaire. Mais lui-même
à son retour du Mosioa-Thunya, où il
avait été formuler un contrat avec la
Chartered Company en 1898, il alla en
grande pompe à Katouramoura remercier les mânes de céans de leur protection.
Nous avons admiré la façon dont il
traite ses serviteurs personnels, mais il
a été souvent très dur envers d’autres.
En 1898, il ordonna aux habitants des
régions Katongo et de Kanyonyo, de
bâtir certaines maisons pour lesquelles
il avait reçu et empoché une assez forte
somme. Ceux-ci le firent en maugréant:
ils faisaient volontiers, disaient-ils, les
corvées pour le roi, c’était leur devoir,
mais ils ne voulaient pas servir les blancs
sans salaire; les missionnaires paient
toujours leurs ouvriers. L’ouvrage fut
mal fait. Après avoir été constater la
chose sur les lieux, le roi fit subir la
strangulation à une centaine d’hommes
et femmes (i).
Trois jours après je me rendis vers
Léwanika et lui exprimai mon horreur
(1) La strangulation c’est l’étouffement jusqu’à
évanouissement, suivi de la fustigation pour rétablir les fonctions vitales.
de l’iniquité qu’il venait de commettre ;
je lui fis aussi remarquer quelle erreur
il avait commise en s’aliénant ses sujets.
Si des troubles surgissaient est-ce que •
ces gens qu’il vient de maltraiter feraient
un pas pour lui servir de boucliers ?
Léwanika m’écouta, il reconnut ses torts
et me remercia pour mes conseils : «Je
suis environné de flatteurs, me dit-il,
toi seul me dis la vérité ».
Ahl si en 1895 et en 1896 il avait
été mieux entouré, si quelques-uns de
ses principaux chefs l’avaient secondé,
il serait probablement un chrétien aujourd’hui.
Les anciens amis du Zambèse se rappellent comment, en juillet 1895, il avait
autorisé Nolianga à sortir du harem
royal, se soumettant ainsi à une loi
qu’il avait promulguée quelques mois
auparavant, d’après laquelle toute femme
de polygame qui se convertit, est autorisée à quitter son mari, par le fait
même de sa conversion. Il serait prêt
à en faire autant pour toute autre de
ses femmes qui se tournerait vers le
Sauveur: Mais il reste polygame luimême. Le 6 juin 1899 j’eus une longue
conversation avec lui à ce sujet. « On tra« vaille beaucoup dans ta capitale, lui
«disje, dans tous les coins j’ai vu des
« hommes la hache à la main, préparant
« pieux, chevrons et sablières » — « Eh
«oui!» — «J’en suis bien triste, tu
« persistes donc dans ton dessein de
« bâtir des maisons stables pour tes
«principales femmes. » — «Tu as bien
« dit. » — « Tu entends donc affirmer
« bien haut que tu es païen et que tu
« veux le rester, tu es polygame et tu
« ne songes pas à changer. Ne crains« tu pas que ceci ait une mauvaise in« fluence sur la nation? » — Beaucoup
« de mes sujets voient la chose comme
« le missionnaire. — « Oui, mais eux
« s’en réjouissent. N’est-ce pas pour
« cela que depuis mon retour de Sé« chéké je n’ai vu ni chef, ni officier
« aux cultes? — C’est probable, mais
« ce serait mal de professer ce que je
« ne suis pas ». — « Sans doute, mais
« c’est aussi mal de persister à violer
« la loi de Dieu. Ne sais-tu pas que tu
«la transgresses? — «Je sais très bien
« que Dieu condamne la polygamie ».
« — Eh bien, maintenant que tu en as
« les matériaux, construis une grande
« maison pour celle qui sera ton unique
« femme, et convertis-toi. » Sur ce, il
il changea de sujet. Il se rend compte
des misères de la polygamie. Un jour,
en considérant notre belle vie de famille, il nous dit avec tristesse: «J’ai
« beaucoup de femmes, mais je n’ai pas
«un foyer, point de vie de famille».
C’était une chose réglée, chaque fois
qu’il venait au culte du dimanche matin,
il restait avec nous pour le repas de
midi et semblait toujours beaucoup en
jouir. Nous aussi avions du plaisir à
l’avoir. Il était toujours propre sur sa
personne; sa tenue était bonne; il était
discret, poli, causait avec nous de toute
sortes de choses, relevait souvent tel
ou tel point de la prédication qui l’avait
frappé. Qui aurait reconnu dans ce
gentilhomme, le sauvage presque nu
que M. Coillard a vu se roulant sur sa
natte, ou encore l’invitant à s’asseoir
à ses pieds et lui passant ses restes?
lETTBE D’UtBlOUI
CoJmia Valdense, le 14 Mai 1902.
Monsieur le Rédacteur,
Lorsqu’on célèbre quelque fête en Amérique, on a l’habitude de sacrifier un
certain nombre de bêtes à cornes, proportionné au monde qui se réunira,
pour lui donner à manger. Je dis ceci
à propos de l’inauguration du pont sur
le fleuve Rosario, près de La Paz (qui
relie les groupes Vaudois), pour laquelle
on a tué une vingtaine de vaches, tout
un troupeau. Il est vrai qu’il y avait
de quatre à cinq mille personnes assemblées. Des gauchos, payés pour cela,
vont chercher le troupeau et le poussent
au devant de leurs chevaux, aidés par
des chiens, jusqu’à l’endroit indiqué pour
la boucherie, qui se trouve naturellement en rase campagne. Le lazo (nœudcoulant) commence alors son office. Le
gaucho par un rapide coup d’œil d’homme expérimenté, a déjà choisi la plus
belle génisse. Il la lance au galop de
son coursier, et l’abat d’un seul coup,
d’une main ferme et sûre. La besogne
continue ainsi, et la viande s’amoncelle
en de longues rangées. On n’a pas enlevé le cuir, au contraire on a eu soin
d’y laisser attaché l’épaisseur de quatre
doigts de viande ; chaque vache fournit
sept ou huit de ces morceux, qu’on
appelle asados con cuero (rôti avec le
cuir) On les transperce d’une broche:
ordinairement une pique en fer ou un
simple bâton, dont l’extrémité est fixée
en terre. Ensuite on allume de grands
brasiers, on place les morceaux tout
autour, et on les fait cuire, puis on les
distribue. Chacun est armé d’un coutelas, dont les dimensions servent de
base pour mesurer l’appétit, et coupe
a volonté, le cuir servant d’assiette. On
distribue aussi du pain à ceux qui en
désirent, mais en général c’est la viande
qui fait les frais. C’est un festin surtout
pour les pauvres, auquels on a déjà
donné auparavant tous les morceaux
qui avaient des os, ou qui ne pouvaient
être rôtis. Uasados est Iç plat national.
Il ne saurait manquer à aucune fête.
C’est souvent un gaspillage, que le bon
marché de la viande peut seul expliquer.
Un pont de cent cinquante mille
francs en valait bien d’ailleurs la peine,
surtout ici où il n’y a que les chemins
de fer qui en aient. On doit traverser
à gué à peu près toutes les rivières.
Maintenant chaque province a des ingénieurs qui doivent pourvoir à l’entretien des routes. Le pont de La Paz est
leur ouvrage, et il y en a d’autres de
commencés.
Le temple de Lavalle est achevé. On
attendra cependant au printemps pour
l’inaugurer, parce qu’en hiver les communications sont difficiles. Les chemins,
par la pluie se transforment en des fondrières, et les bourbiers sont à l’ordre
du jour, forçant les gens à rester chez
soi, ou bien à faire de grands détours
pour les éviter.
Plusieurs familles de San-Salvador ont
l’intention d’émigrer a Córdoba dans
l’Argentine, attirées par le bon marché
des terres. C’est triste qu’on s’éloigne
ainsi les uns des autres. L’expérience
a prouvé que les conséquences morales
sont fâcheuses pour les familles isolées.
Il y aura difficilement un petit peuple
comme le nôtre, qui ait des représentants dans tant d’endroits divers. A
causes des persécutions nos pères étaient
épars. Par les temps de liberté, nous
le sommes bien davantage.' Et ce ne
serait certes pas un mal, si la lumière
de la devise vaudoise, par nos soins,
brillait partout où nous allons. Souvent
il n’en est pas ainsi. Telle cette femme
qui disait: Il y a trente ans que j’habite cette ville, et personne ne sait que
je suis Vaudoise!
La paroisse de Mr. Beux, Belgrano,
iM
M
■■
aà
■
3
3 —
a beaucoup de malades, et même des
Édeuils. C’est un temps d’épreuves. Puisfse-t-elle en sortir purifiée! Nous expritfflons notre sympathies à ces frères,
fe _ Le Lycée est bien acheminé. Il compte
^cin<iuante et quelques élèves.
Tout à vous pour le service du bien.
L. J.
Le Docteur Monnet
P
(Suite V. N. précédent).
Il le fit et parti pour Aarau capitale
du Canton d’Argovie (Suisse) où il
passa deux ans. Il se rendit de là à
Strasbourg vers la moitié du mois de
Mai 1828 pour y continuer ses études
qu’il termina ensuite à Montpellier après
un court séjour aux Vallées chez ses
parents. Il reçut son diplôme de docteur en médecine et chirurgie de l’Académie de Montpellier le 29 Avril
1833, et le 17 Mai de la même année
il recevait les patentes de la Faculté
de Médecine de Paris.
La même année il était nommé membre titulaire de la Société Chirurgicale
d’Emulation de Montpellier. Il retourna
aux Vallées et y passa deux ans, et
le 28 Avril 1835 il était nommé médecin au Val Queyras (Hautes Alpes).
Le 3 Avril de l’année 1837 il épousait
à Montpellier, M.lle Séraphie Carrière
fille si je ne me trompe du Directeur
de la Maison Centrale de Nîmes et,
changeant de résidence, il s’établissait
à Aiguilles. De son union avec M.lle
Carrière naquit en 1839 une fille, Léontine, qui eut le malheur de ne posséder
sa mère que pendant quelques jours ;
car celle-ci mourut le 7 Mars 1839 —
et qui devait elle-même n’avoir qu’une
courte existence car elle mourut à 19
ans au Pomaret où elle était devenue
la femme du regretté professeur M.
Paul Combe, peu de temps après avoir
donné le jour à une petite fille, Hélène,
qui devint plus tard M.me Gustave
Eynard et qui, elle aussi, mourut dans
un âge peu avancé, mais en laissant
deux fils et une fille.
Le 12 Avril 1838, le D.r Monnet
ne pouvant pas, d’après les lois en
vigueur, exercer dans sa patrie et afin de
pouvoir exercer en France se fit naturaliser français. Le décret de naturalisation fut signé par le roi Louis Philippe, mais le roi Charles-Albert, de
son côté, par un décret enregistré à
la Cour des Comptes, lui conservait
le droit de tester, d’hériter, etc., dans
les Etats Sardes.
Au mois de Juin 1839, il entreprit
un voyage en Italie qui dura assez
longtemps, après quoi il retourna en
France. En 1841 il conduisit à Pignerol
sa petite fille, afin qu’elle ne restât
point étrangère à son pays d’origine et
il la plaça auprès de ses frères Jean
et Barthélemy par les soins desquels
elle fut en grande partie élevée.
Le 10 Novembre 1842, le Ministère
d’Agriculture et Commerce dp France
lui accordait une médaille d’argent,
pour son activité en faveur de la pro-*
pagation de la vaccine. L’année 1848
ayant donné au Piémont la liberté
civile et religieuse d’où il résultait pour
les Vaudois le droit d’exercer les professions libérales, le D.r Monnet cédant
aux sollicitations de sa famille, vint
s’établir à Pignerol, où, moyennant
un diplôme de l’Université de Turin,
portant la date du 25 Avril 1848, reconnaissant son diplôme français, il
devint le premier médecin Vaudois qui
put exercer en dehors des Vallées. Il
fut aussi le premier Vaudois qui put
posséder une propriété en dehors des
Vallées et il acquit à Pignerol même
la Villa dite de S.te Hélène si agréablement située sur la colline et où il
s’empressa d’affecter une salle aù culte
Evangélique. Il y invitait des pasteurs
Vaudois, ou étrangers à y prêcher et
fonda ainsi la première chapelle évangélique d’Italie, en dehors des Vallées
et des lieux de culte appartenant à
des nations étrangères. Le premier pasteur régulier, ou à poste fixe, de cette
chapelle fut M. J. D. Rivoir, neveu
par alliance du docteur Monnet, plus
tard pasteur à Maneille, puis professeur
au Pomaret et maintenant ministreémérite à Luserne S.t-Jean, où il dépense erfcore utilement, au service de
l’Eglise, sa verte vieillesse.
Le 28 juillet 1857, le docteur Monnet
épousait en secondes noces une demoiselle anglaise. Miss Helen Walker
et l’année suivante il s’établissait à
Turin où il devenait médecin de la
Légation de France. C’était un changement très considérable dans sa position, à tous les points de vue. L’ancien
médecin du Val Queyras occupait maintenant dans la capitale des Etats Sardes,
où se préparaient les événements qui
devaient affranchir l’Italie, une position
agréable, aisée et en vue, qui lui permettait de frayer avec le grand monde,
avec plusieurs personnalités politiques
et avec les principaux réfugiés qui
affluaient de différentes parties de l’Italie dans la capitale du Piémont. Survint la guerre de 1859, le docteur
Monnet vit s’ouvrir un vaste champ
devant lui dans les hôpitaux, que remplirent bientôt les blessés Italiens,
Français et Autrichiens. Il ne manqua
pas d’y déployer son activité charitable et il y rendit d’éminents services
qui lui valurent la croix de chevalier
des Saints Maurice et Lazare dont il
fut décoré par décret du 14 Août 1862.
Il ne suivit pas à Florence le transfert
de la capitale, mais, quelques années
plus tard ayant eu le malheur de perdre celle qui avait été pour lui un
élément si grand de réussite, de prospérité et de bonheur, il se décida à
aller s’établir avec une nièce à elle.
Miss Martin, à Florence vers l’année
1878 ou 1879. Il avait continué à Turin
à être le médecin de la Société française de Bienfaisance. Il devint à Florence, si je ne me trompe, médecin du
consulat français de cette ville. Comme
qu’il en soit, il continua à se rendre
utile à ses compatriotes d’adoption et
en 1883 il était nommé chevalier de
la Légion d’Honneur.
(La fin au prochain numéro),
J. Weitzecker.
ERRATA-CORRIGE. — Dans l’art, précédent 2.de col. ligne 50, au lieu de civiles accompagnaient, lisez : “ civiles) accompagnait „ ; et à
la ligne 52, après le pasteur de la paroisse développa ajoutez, M. H. Pascal.
d Jf O ]S IQ F tí
La Tour. Le cinquantième anniversaire de la dédicace du Temple
Neuf a été commémoré dimanche d’une
manière à la fois simple et solennelle.
Au culte de 10 h. H2, M. Pons, prenant pour texte ces deux paroles «...je
bâtirai mon Eglise» (Matth. XVI, 18)
et «... comme des pierres vivantes »
(i Pierre II, 5), a fait entendre les
accents de la plus vive reconnaissance
envers Dieu d’abord, puis envers les
nombreux bienfaiteurs qu’il a suscités
à notre peuple, en particulier, au plus
grand de tous, le général Beckwith,
qui nous a donné ce temple. Nous devons répondre à tant de bienfaits en
étant des pierres vivantes pour l’édification de l’Eglise de Dieu.
A 4 heures, service spécial de commémoration dans lequel nous avons
entendu deux intéressantes études, une
de M. le pasteur Jahier, sur les temples
de la Tour, l’autre de M. le professeur
Jalla sur les pasteurs qui se sont succédé dans cette paroisse depuis la Réforme jusqu’à nos jours. Nous avions
le bonheur d’avoir au milieu de nous
deux anciens conducteurs spirituels de
notre église, MM. Weitzecker et H.
Tron, qui avaient bien voulu — non
sans dérangement, le premier surtout
— répondre à l’invitation pressante qui
leur avait été faite, de venir prendre
part à cette fête, et qui nous ont adressé
de courtes et chaleureuses paroles d’afiection et d’exhortation. Un chœur
dirigé par M. Forneron a exécuté plusieurs chants qui ont contribué à l’édification de l’assemblée. La cérémonie
a été clause par une prière prononcée
par M. Antoine Gay, pasteur émérite.
A la sortie, chacun des présents a
reçu une jolie feuille illustrée : « Souvenir du Cinquantenaire de l’inauguration
du Temple neuf de la Tour, offert aux
membres de la paroisse par un fils et
frère de pasteurs vaudois — contenant,
à la première page, le portrait du général Beckwith, à la seconde un court
historique de la fondation du Temple
Neuf, à la troisième les noms des pasteurs qui ont desservi l’église de la Tour
pendant les cinquantes dernières années,
et à la quatrième une belle vue du
temple.
On nous annonce la prochaine publication d’une Histoire de l'Eglise de la
Tour, que nous recomnfandons d’avance
à nos lecteurs.
— On nous prie d’annoncer que
Samedi soir, 21 c., à 8 i{2 h. aura lieu
dans le Temple Neuf un exercice de
chant, où l’on étudiera les cantiques
qui seront exécutés au culte principal
de Dimanche .22 c.
Collège. La Direction nous prie
d’annoncer qu’en vertu d’un décret
ministériel tout récent, l’examen d’admission ne se fera plus dorénavant
qu’au commencement de chaque année
scolaire. Par conséquent ceux qui se
préparaient à subir cet examen au
commencement de Juillet et qui avaient
même déjà présenté leur demande à
cet effet, ne seront appelés à subir
l’examen que dans la première quinzaine d’Octobre.
Villar. Assemblée d’Eglise. — Depuis
quelques années, au mois de mai, le
Consistoire invite tous les membres de
l’Eglise pour s’occuper, dans des assemblées, des choses spirituelles de la
Paroisse. Cette année dans ses séances du 4, du II, du 18 mai et du 8
juin l’assemblée, entre autres questions,
s’est occupée de la discipline évangélique. Dans sa séance du 4 mai l’ass’emblée entendit avec un vif intérêt
la lecture du travail, sur la discipline
présenté au synode de 1880 par Mr.
le Prof. H. Bosio. Elle se déclare satisfaite de ce travail, et elle accueille
avec approbation les règles données,
touchant la meinière et la mesure à ob
server présentement dans l’exercice de
la discipline.
Dans une autre séance l’assemblée
arrête son attention sur l’art, i .r de la
Constitution de l’Eglise Vaudoise adoptée
en 1855: «Les Eglises que de temps
immémorial, et à travers les nombreuses
persécutions. Dieu, dans sa grande miséricorde, a daigné conserver dans quelques unes des Vallées italiennes des
Alpes fidèles à sa seule Parole; celles
qui s’y sont rattachées par la suite, forment dans leur totalité l’Eglise évangélique Vaudoise ».
Les membres de l’assemblée se réjouissent de ce que la déclaration «.fidèles
à la seule parole de Dieu » est le fondement de notre Constitution, et de ce
que l’exercice de la discipline dans son
sein est pleinement reconnu dans un
autre Chap. de cette même»Constitution,
et décident de se conformer dans la pratique à tout ce que commande la parole de Dieu y compris la discipline.
Aussi en n’ôtant rien à qui que ce
soit elle admet au bénéfice de la discipline toute personne qui déclare s’y
soumettre ou qui ferait acte de participation à la Table du Seigneur, jugeant bien à propos, que le joug de
Christ ne s’impose pas, mais se prend
volontairement. L’assemblée décide en
outre de lire pendant deux dimanches
de suite ces délibérations au culte principal, et d’inviter tous les membres de
la Paroisse à un service spécial d’humiliation lequel, probablement,- aura
lieu le dimanche 29 juin. Dans chaque
assemblée l’entretien fut toujours très
cordial et fraternel. — Nous espérons
qu’avec l’aide du Seigneur ces assemblées feront beaucoup de bien aux personnes qui y prirent part et à tout membre qui s’intéresse à l’avancement du
Règne de Dieu.
X.
Rora. Visite des Unions Chrétiennes. —
La visite de différentes Unions projetée pour le jour de l’Ascension, et
renvoyée à cause du mauvais temps,
à eu lieu dimanche 8 courant.
Le nombre de ceux qui y prirent
part ne fut pas très considérable mais
la promenade n’en a été ni moins
réussie ni moins importante..
Partie de la Tour à 7 h. par la Bertenga, Pra d’ Gay et Costa Lorens
la comitiva composée de 10 unionistes
et 4 demoiselles, arriva aux Chiotins,
où elle fit une halte d’une demi-heure
pour le déjeuner.
Repartis mieux aguerris contre le
vent qui soufflait, nous arrivâmes aussitôt à Pian-prà et nous acheminâmes
par la belle route à la descente en
chantant des cantiques et des hymnes
patriotiques.
C’est ainsi que nous entrâmes dans
la petite mais pittoresque et célèbre
villette de Rora.
C’était 9 h. IJ2 et nous allâmes droit
à la maison de Magna Marion veuve
Canton qui nous a reçus avec sa cordialité habituelle. Nous avons visité la
chambre assez bien conservée où avait
dormi le jeune Duc Victor Amédée
en 1706.
Dommage que les fameux 17 Rorenghi n’aient pas encore songé à y
faire mettre une inscription pour rappeler ce fait qui témoigne si bien que
souvent les persécutés ont sauvé la
vie à leurs persécuteurs — ainsi que
dans le cimetière des Durand-Canton
que l’on conserve encore aujourd’hui
comme jardin.
Une chose pourtant nous a bien sur-
4
pris tous et ce fut de voir sur la belle
placette de la fontaine des tailleurs de
pierre qui, en plein Dimanche troublaient avec leur tic-tac assourdissant
le calme qui régnait partout ailleurs.
Espérons que le syndic saura pourvoir
à ce que cela ne continue pas. Et
quelle charmante œuvre pour les U. C.
Les unionistes seraient-ils moins sociaux que les socialistes ?
A lo i\2 rendez-vous au culte après
un préavis au pasteur M. Hugon. Là
encore, les Rorains ne nous semblent
pas trop enthousiastes ; la belle petite
Eglise était presque vide.
Et sans vouloir faire un reproche à
personne cela nous explique un peu
porquoi l’Union Chrétienne ne peut
pas se développer à Rora. Où il n’y
a pas l’amour pour les Saintes assemblées et poui; l’Eglise il ne peut pas
y avoir l’amour et l’intérêt pour les
autres œuvres. Espérons pourtant que
les 17 nouveaux souscripteurs se mettront à l’œuvre sous l’égide du pieux
sindic.
Autre remarque c’est que le maître chantre entonna des cantiques qui,
quoiqu’ ils soient dans notre recueil
ne nous étaient pas très connus, et
cela parce que en général nos nouveaux cantiques, pourtant si beaux ne
sont pas étudiés. — Qui donc y pensera ?
Après le culte dîner en commun
dans un pré au-dessus de la fontaine
où toutes les provisions étaient en commun aussi.
Au dessert un unioniste lut une
poésie en patois sur les Vaudois et une
en français ; Rêveries.
Nous chantâmes quelques cantiques
sur le vert gazon et nous nous rendîmes à la cure où M. et M.me Hugon
nous avaient préparé une aimable surprise qui fit mousser la joie et la cordialité.
Après un entretien fraternel et des
vœux réciproques de prospérité nous
reprîmes le chemin du retour tous heureux de la belle promenade et du bon
accueil reçu.
Un unioniste.
NouYelles et faits divers
France. On annonce la mort inattendue du pasteur Roger Hollard de
l’Eglise libre de Paris, du Luxembourg.
En Avril dernier il recevait le collecteur Vaudois chez lui et lui offrit la
chapelle. C’est un grand deuil pour
l’église libre de France de laquelle
Roger Hollard était une des colonnes
sinon la colonne principale. Que Dieu
fortifie et console la veuve avec sa
nombreuse famille.
Angleterre. L’Eglise établie d’Ecosse a donné raison à Jacob Primmer,
la terreur des ritualistes. Un révérend
de Dundee s’étant permis de singer
les Romanistes dans le culte, Jacob
Primmer porta la question devant le Presbytère qui, voulant sauver la chèvre
et le chou, ne fit rien. Primmer s’en
appela alors à l’assemblée générale et
celle-ci condamna le presbytère et le
Révérend. Les deux leaders Scott et
Storr furent inexorables et firent triompher le principe du pur protestantisme et presbytérianisme. L’assemblée recommanda aussi des relations
étroites avec les Eglises Hollandaises
réformées de l’Afrique du Sud.
L’Eglise Unie-Libre, s’est montrée
— 4 —
animée d’un esprit catholique, en ne
s’arrêtant pas sur l’accusation faite officiellement contre le prof. Adam Smith.
Un petit nombre seulement protesta.
Le tribunal a condamné l’éditeur
du Rock, pour avoir employé dans son
journal quelques phrases hors de propos contre les Jésuites, à la somme de
7800 francs. La leçon est un peu dure,
mais enfin le respect est dû à tout le
monde même à des jésuites quand ils
ne sont pas hors la loi.
Amérique. Le D.r Dowie, Elie III,
ayant une fille qui s’était brûlée à Chicago, après plusieurs heures passées
dans la prière, eut recours à la médecine, appelant un médecin, mais c’était
trop tard ! Unissons à la foi, la prière;
c’est bien, mais ne méprisons pas les
moyens humains dirigés par Dieu luimême.
Le 8 Mai, en Californie est mort
l’évêque William Taylor, de l’Eglise
méthodiste épiscopale. Il était avant
tout un homme de réveil. Partout il
a obtenu de’ très nombreuses et très
remarquables conversions. C’est surtout dans l’Afrique centrale qu’il exerça
son ministère béni.
C. A. Tron.
Russie. D’après un tableau statistique récemment publié, la population
totale de l’empire russe s’élève à
125.668.000 ânaes. Sur ce nombre il y
a 87.384.000 catholiques grecs, 2.173.000
dissidents, 11.427 catholiques romains,
3.743.000 protestants, 5.189.000 juifs,
13.888.000 mahométans et644.ooo païens.
Revue Politique
L’examen des différents budgets occupe les dernières séances précédant la
clôture de la Chambre à l’occasion des
vacances d’été. Au cours de la . discussion du budget ^e l’Intérieur le ministre
Giolitti a prononcé un discours remarquable, où il a nouvellement affiriné que
le gouvernement dont il fait partie a été
et sera non un gouvernement de parti
mais de justice et de liberté. Les budgets de r Instruction et des Travaux
Publics, actuellement en discussion, seront
votés prochainement.
Le nouveau titre de rente 3 li2 0[0
a été placé au taux de 96, coupon de
juillet compris. Et à ce propos les intéressés, c’est à dire les grandes banques,
ont vivement reproché au ministre Di
Broglio d’avoir livré, par l’entremise d’un
agent de change, pour 35 millions de
rente à quelques instituts de crédit étrangers, au lieu de favoriser les nôtres.
L’accusation est fondée, mais il faut
ajouter pour être complet que nos banques n’avaient offert que 94, et que ce
n’est qu’après la conclusion du contrat
avec les banques étrangères (françaises) en
question, sur la base de 96, que les nôtres
se sont bâtés d’accaparer les autres 45
millions disponibles, au même taux.
Dimanche dernier et jours suivants a
eu lieu à Turin le concours hippique
international avec la participation d’une
multitude de brillants officiers de cavalerie représentant les principales armées
de l’Europe. Le Roi a tenu à honorer
de sa présence cette fête militaire fort
bien réussie et où , notre cavalerie a
vaillamment disputé les premiers prix
aux cavaleries étrangères. La ville de
Turin a exercé, à cette occasion, une
hospitalité digne des plus grands éloges,
— Au Sud de l’Afrique, il y a eu
jusqu’ici au delà de 16 mille soumissions
de combattants boers, dont plus de 800
rebelles de la Colonie du Cap. Les généraux Botha, Delarey et De Wett vont
partir incessamment pour l’Angleterre
dans le but de traiter la question financière avec le gouvernemetit anglais. Et
à propos de De Wett, les journaux signalent l’émouvant discours qu’il a tenu
au camp de concentration ”de Win
burg où il s’était rendu pour annoncer la conclusion de la paix. L’héroïque
général remercie surtout les femmes de
ce qu’elles ont fait et souffert pour
la liberté de la nation; il déclare d’avoir
combattu tant qu’ il y a eu quelque
chance de“ réussite et il exhorte les
Boers, au nom de Dieu, d’être fidèles au
nouveau gouvernement en leur qualité de
population chrétienne. C’est encore là de
l’héroïsme !
— Les fêtes du couronnement d’Edouard YII, qui seront tout ce qu’ on
peut imaginer de plus grandiose, vont
commencer ou, pour mieux dire, ont
commencé par une revue militaire qui
n’a cependant, pu être passée par le Roi,
retenu chez lui par une attaque de sciatique. Il a été remplacé par le prince de
Galles, son fils.
— D’après certains calculs qu’on a
lieu de croire exacts, il résulterait que
le budget de la France serait clos, dans
Tannée en cours, avec 300 millions de
déficit environ. La lutte à outrance contre les nationalistes et les cléricaux, hardiment annoncée dans un discours du
nouveau président du Conseil, M. Combes,
ne constituera donc pas tout le programme
du ministère qui devra s’occuper sérieusement de la situatien financière plutôt
grave.
— En Russie, la révolution agraire
continue dans quelques provinces. Dans
celle de Kersom entre autres elle a pris
des proportions inquiétantes. Les propriétés sont dévastées, les demeures seigneuriales saccagées sur la foi des agitateurs qui ont réussi à faire accroire
aux paysans que le czar a ordonné la
distribution des terres.
— L’Espagne a, tout comme la France,
une loi dite des associations enjoignant
aux congrégations religieuses de se faire
inscrire aux préfectures. Six mille environ
ont obtempéré aux ordres. Bon nomjjre
d’autres s’y sont refusées et le libéral
M. Sagasta qui aurait dû les dissoudre
immédiatement va se montrer clément et
fermer un œil, voire deux, pour ne pas
faire trop de chagrin au pape ! Et voilà
qui prouve qu’ en Espagne les Jésuites
inspirent même la politique des gouvernements soi-disant libéraux.
j. C.
L’Ami de la Jeunesse.
Sommaire du n. du 17 Mai 1902.
Arnauld de Brescia, Aug. Fisch. —
Le chinois qui pardonne. — «Te Deum»
champêtre, poésie, Boissonnas — Moustiques et fièvres paludéennes, Philomathe — Glanures — Un cataclysme. —
Le Bouddha (fin), Eliam. — L’arbre
du voyageur — Quelques mots, sur la
Martinique. — Gœthe à Yalmy. —
Archimède au siège de Syracuse. —
Un mot de Descartes. — Aux chercheurs.
Messieurs les Pasteurs sont priés
d’avertir leurs ressortissants qui ont
été admis à Tasile de Finalmarina que
la squadra des garçons partira la première de Turin Mardi l.r Juillet à
9 heures du matin pour revenir le
21 du même mois à 5 h. du soir.
Celle des filles partira de Turin le
Mercredi 23 Juillet pour revenir le
12 Août, et cela aux mêmes heures.
Les enfants des deux squadre devront donc quitter la Tour et Pignerol
de manière'à arriver à Turin par le
premier train. Ils devront avoir du
linge suffisamment pour un séjour de
trois semaines, i costume de bains et
6 francs pour payer le billet d’aller
et retour de Turin à Finalmarina, Il
va de soi que les parents doivent
aussi pourvoir au voyage des Vallées
à Turin et de Turin aux Vallées pour
lequel il n’y a point de réduction.
N. B. — Cet avis ne sera pas répété. W. Meille.
INFORMATIONS.
Foires de juin; 23 à Moretta, 27 .à
Pragela, 30 à Barge, Cesanne, Luserne
S. Jean.
MINERVA R'v'sta delle riviste
uiiwn Rassegna Settimanale
ROMA - - Corso Umberto I, 219 — EOMA
f«>- OC
1 MI ^RIMERIE
A. BESSOK i«i
Ô)
SPÉCIALITÉ
de lettres de faire-part
et Souvenirs
IMPRIMÉS DE .COMMERCE
OpascDles à prix réduits
TORRE PELLICE
Via Umberto I, i
•O—
HOTEL-PENSION BEL-AIR
VILLA OLANDA
Vallées Vaudoises du Piémont
à 8 minutes de la gare de Tour Pélis
„ „ „ Luserne S, Jean
à 20
Grand parc avec bosquets de sapins
— Beau jardin ombragé — Eau de
source — Bains — Position unique —=
Vue splendide — Arrangements pour
familles — Grands et petits appartements.
Ouvert toute V année
i»Rrx; rwi>i-4
B. BLEYNAT, propr.
ON CHERCHE
pour la colline de S.t Pierre un fermier,
bon vigneron, famille peu nombreuse,
dont au moins deux hommes bien valides.
Pour informations, s’adresser à M.
Tourn, prof., Torre Pellice.
J. J ALLA, gérant-administrateur.
j La Tour — Imprimerie Besson.
Sommario del N. 27.
La nuova agricoltura — Un affare
Humbert-Crawford negli Stati Uniti —
Le Università tedesche — Libri che
non si leggono considerati come un
segno dei tempi — L’emissione della
luce e il problema dell’ illuminazione
— L’industria giornalistica — Un romanzo dell’epoca napoleonica: Le marchese di Combray — Da una settimana all’altra (Rip) — Spigolature
— Fra libri vecchi e nuovi —
Notizie bibliografiche — Et ab hic
ET AB HOC — Rassegna settimanale DELLA STAMPA : Il socialismo
nel Giappone — Uno sguardo alla
guerra anglo-boera — Una lettera del
generale Viljoen — L’insegnamento
del canto.
Abbonamento annuo ; Italia L. 10
— Estero L. 12,50.
I
IÌATIIAÌCoIÌO 40 ans cherche
JJDmUlûullC à s’occuper, préférable
blement comme dame de compagnie ;
sans gages.
Ecrire X. L., fermo in posta
Torre Pellice.
N. 3. - Indicatore Generale delle Strade Ferrate del Regno, Tramways a vapore e Navigazione. Ediz. mensile in-32 . . L. 0,50
N. 4. — Indicatore Generale delle Strade Ferrate nell’Alta Italia, Tramways a vapore e
Navigazione. Ediz. mensile . . . L. 0,80
Se renouvelant chaque mois
i