1
Troisième Année
N. 19.
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- ' • « ^ - vÇ^ ' ■ ^ f '
journal de l’Ég'lise Éy Angélique A^aùdoise
Vous me terez témoins. Actbs I. 8.
Paraissant chaqu^ Vendredi
41 .1
Prix de l’abonnrment par an Italie L 3 Tous les pays de l’Union de poste » 6 Amérique .... . > g 1'. . Ou s’abonne: I, Pour l’Intérieur chez MM. ¡»s pasteurs et les libraires de Torre Pellieà. Pour l'Extérieur au Bureau *8'Administration. Un numéro séparé: 10 centime.s. Annonces: 25 centimes par lippue. Les envois d’argent s- font par UUre re- commandée ou par mandats sur le Bureau de Perosa Argentina.
Pour là Rédaction adresser ainsi: A la Dimction du Témoin. Poraarello (Pinerolo) Italie. Pour l’Administration adresser ainsi: A l’Administration dit Témoin, Pomareito (Pinerolo) Italie.
Somnaalre.
Témoigoage d’afraction à nos frères du
Rosario. — La guerre. —Une nouvelle
‘ phase du conflit au sein de l’Eglise ré■ forpL^e de France. — Courrier de l’Evangèlisatipn destiné [aux ^lecteurs Vaudois
du Témoin. — Correspondance. — Divers.
— Nouvelles religieuses et faits divers,
TËIHOIGMAfiE D'AFFËCTt|]Nv
A DOS Frères du Bosarro .
• » )j: f ' i
’ M. le Modérateur a pris rini>
tMive d’une souscription pour
couvrir les frais de Voyage du
exercer le ministère de la parole
au sein de notre lointaine colonie.
C’était, sans doute, aller au plus
pressé , mais nous aurions voulu
que la question fût posée un
peu autrement, et que l’intérét
des vaudois et de leurs amis fût
dirigé vers un but plus élevé, •—
Notre colonie est depuis longtemps
sans conducteur et un ouragan
d’une violence exceptionnelle a
naguère renversé la chapelle, au
sujet de laquelle nos frères pourraient se lamenter et dire, comme
un fils de prophète à propos du
fer de sa bâche qui était tombée
dans le Jourdain : e( encore était-il
emprunté (ii. Rois vi, 5); car la
chapelle était grevée d'une dette.
11 s’agit donc de leur venir en
aide non seulement en leur envoyant un pasteur, mais aussi en
concourant avec eux à la reconstruction de leur chapelle. Si, en
l’absence d’un pasteur., le culte
a pu se célébrer jusqu’ici dans
le presbytère , il ne pourra plus
en être ainsi dès que la maison
sera de neuveau habitée. Il faut
donc que, sans retard, on mette
là bas la main à l|œuvre pour
rebâtir, et ici la mai^àja bourse,
ou au portefeuille, pfur en retirer
les dons de la libéramé chrétienne.
Nous voudrions quâf le ministre
qui arrivera à la caonie au commencement de l’automne prochain,
même plus tôt, s’ilVétait possible,
pus vides et
»ment le bien
venu “
Il dépend de no
Vallées et du deho
ainsi. La souscrip
don
ne vînt pas les
qu’il fût ainsi doub
recommander
paroisses.
permettons
chaudement
Vaudois des
, qu’il en soit
n pour cet
être ouverte
de la
à nos
U GUERRE
Le canon s’est fait entendre en
Orient, où les avant-gardes de
deux armées formidables, se sont
rencontrées sur le champ de bataille. — Avec le bruit du canon
se sont déjà confondus les gémissements des veuves et les cris de
douleur des orphelins, car le télégraphe ne nous a parlé que trop
vite et de morts et de blessés. Si
nous pouvons nous faire une idée
des fléaux terribles que la guerrq^
apporte partout où elle sévit, nous
bénirons Dieu de ce qu’il nous
fait goûter les douceurs de la paix
et nous le prierons de tenir loin
de nous cette calamité épouvantable.
Il est pourtant une guerre bien
plus funeste que celle que les Rosses
viennent de déclarer aux Turcs.
La guerre dont nous voulons parler
ne promène pas la dévastation en
Orient seulement; nous en apercevons les funestes effets autour
de nous et au dedans de nous. Il
s’agit de la guerre implacable que
nous font le péché, le monde et
Satan, trois alliés à toute épreuve.
Notre ^îe est un combat, une
lutte continuelle et cela dès le
jour où le Seigneur a été amené,
par la chute de l’homme, a établir
inimitié entre le serpent et ^la
femme, comme aussi entre lèjùr
postérité respftetive Efepiiis lors
les convoitisesieharnelfes font la.
guerre à nos âmes, les évolupiés
qui combattent dam nos memU-ns
prodnisent parmi nous fes disputes
et les querelles.
Cette guerre n’afflige pas seulement les enfants de colère, les
inconvertis et les mondains; car
môme les enfants de Dieu sentent
dans leurs membres une autre loi
qui combat contre la loi de leur
entendement et qui les rend captifs
sous la loi du péché qui est dans
leurs membres. Le vieil homme et
le nouvel homme se disputent le
terrain, pouce après pouce; l’un
tend à s’élever vers le ciel par
la grâce de Dieu et l’autre s’efforce
de nous traîner dans l’abîme. Il
est bien vrai de dire qu’ici bas
1 Eglise n’est pas encore triomphante, mais bien militante et Job
lui même reconnaissait déjà qu’il
y B. un temps de guerre limité à
l’homme sur la terre.
Nous avons des ennemis au dehors ; ce sont les puissances des
ténèbres, Satan lui même, les tentations multipliées qu’il place sur
nos pas; c’est le monde, ce sont
les séductions du siècle, ce sont
les ennemis de la vérité, les adversaires de l’Evangile. Nous avons
.’I*'. y.‘'
2
78
-■^LE tÉMÓlN
des ennemts^au deda’iîëi des pe^nsdes perverties, des iüclinütions
mauvaises, des passions violentes,
des tendancès à la côWûption, la
corruption elle naême, le goût du
péché. Le mal est que les eri'nfefhis
du dehors sont d’accord avec leurs
alliés du dedans; et lorsque l’ennpmi extérieur a des intelligences
avec la garnison, la forteresse
court un grave danger de tomber
entre les mains de l’ennemi. Celuici une fois entré prend possession
du cœur à tel point qu’il faut la
force du Tout puissant pour le faire
lâcher prise.
Comment parviendrons-nous ,à
vaincre des ennemis aussi puissants et aussi astucieux? Par nous
mêmes, impossible ; mais nous pouvons tout en Christ qui nous fortifie. Comment la ville de Jéricho
tomba-t-elle entre les mains d’Israël ? — Hommes de guerre, leur
dit le Seigneur, vous ferez le tour
de la ville. Il n’est question ni
d’épée, ni d’arc, ni de flèche, ni
de hallebardes, ni de machines
cle guerre, de rien de ce que peut
faire l’homme. Ils sont pourtant
devant une ville forte, entourée
de hautes murailles flanquées de
hautes tours garnies dé vaillants
défenseurs. Comment prendr'ontils la ville s’ils n’ouvrent la brèche
ou s’ils ne montent à l’assaut?!!!
—- Vous ferez le tour de la ville...
voilà l’ordre de Dieu. Ce n’est
pas par les œuvres qu’Israel eut
la victoire, mais par la foi aux
promesses de Dieu, Il en sera de
même pour nous dans le bon combat de la foi, où nous sommes
engagés*; Rallions-nous autour du
chef et consommateur de notre foi
et nous aurons la victoire par Lui.
Mais souvenons-nous de faire
le tour de la ville une fois par
jour, chaque jour de la semaine,
sans en laisser passer un seul.
Ayons l’œil sur l’ennemi, sur nos
passions, empêchons les sorties.
Veillons et prions afln que nous
ne tombions pas en tentation, ni
dans les pièges de l'ennemi.
Le septième jour, ^ le dimanche, •— faisons sept fois le tour
de la ville, redoublons de prières
et de vigilance, examinons nos
cœurs dans leurs replis les plus
cachés pour y découvrir l’ennemi
et l’en chasser à jamais.
Quel sera le prix de la victoire?
Les péuplel se battent pour des
provi'ncet ; que de sang versé pour
conquérir un peu de terre! Les
avares, grands et petits, se tourmentent pour un peu d’or, d’argent ou même de cuivre. Mais le
chrétien combat pour la vie. Saisis
la vie éternelle, nous dit le Seigneur. (1, Tim. VI, 12). Le royaume
de Dieu est forcé, les violents le
ravissent La guerre où nous sommes engagés est une guerre à
mort, jusqu’au dernier sang. Ou
vaincre ou mourir.
Courage, mon frère, le Seigneur
voit la guerre que te fait l’adversaire, et pour t'encourager à lutter
jusqu’à la fin il te crie depuis
son' c'iel: — Je viens bientôf, tiens
ferme ce que tu as, afin que personne ne t’enlève ta couronne.
(APoc. m . 11).
li^Ë ^OU^ELLË rHASË
du conflit, au sein de riglise
léforinée de France
Une grande émotion, en sens contraire, a été produite, au sein de l’Eglise réformée de France, par une
mesure toute* réceWte du Gârde-dessceanx, ministre de la justice et des
cultes en France,,M. Martel.
Cette mesure consiste dans la nomi
nation, pai- le ministre, d’une Commission de huit membres choisis parmi
tout ce qu’il y a de plus élevé dans
la magistrature parisienne (mais au
sein de la quelle no se trouve pas un
seul protéstànlj chargée d’ examiner
s’il serait ou non conforme à la loi
organique des cultes protestants de
diviser l’Eglise de Paris, jusqu’ici ne
formant qu’une seule paroisse, régie
par un seul Conseil preshyléral, en
plusieurs paroisses ayant chacune son
Conseil presbytéral particulier.
Ce qui fait de celte mesure, comme
nous Pavons dit, l’objet d’une émolion
très-vive et très-répandue, c’est qu’elle
constituerait un indice que les réclamations des libéraux qui depuis un
grand nombre d’années, ont constamment poussé à ce fractionnement, pour
les rçusons que chacun devine, ont
fait quelque impression sur le ministre.
Aussi, pendant que les organes du
libéralisme, de la paix de l’Eglise.,
le plus modéré, à la renaissance, le
plus extrême, se morfondent en éloges
pompeux sur « la sagesse » et « l’impartialité du ministie, » les organes
de l’orthodoxie voient, dans ce projet,
de M. Martel, un symptôme regrettable
d’immixtion de l’Etal, dans un domaine
qui n’esi pas le sien.
VEgtise Libre, dans un remarquable
article dû à la plume de son rédacteur
en chef M» L. Pilalle, appelle la note
du Journal Oßhiel annonçant celle
mesure, « un documénl étrange, plus
qu’étrange; une intervention injustifiable du pouvoir civil dans les affaires
de l’Eglise réformée ». — '«Il ne
s’agit de rien rnoin, » poursuit M. Pilatle, « sous prétexte de rétablir la
» paix dans son sein, que de boulverser
I ses circonscriptions consistoriales,,..
» il lie s’agit de rien moins que de
» répondre aux instances réitérées du
» parti libéral parisien, en brisant, pour
»satisfaire celui-ci, l’unité de l’Eglise
» réformée de Paris »...
...« Nouveau venu, au ministère des
» cultes, mal renseigné sur l’étal des
» Eglises réformées, surpris par les
» arguments cauteleux de quelque avo» cat protestant révolté contre l’auto» rilé synodale , M. Martel s’est four» voÿé. Il a cru préparer la paix; il
» n’a fait qu’o'nvrii' ùne‘nouvelle cam» pagne dans la quelle lös parfis vont
• rentrer aVe'c' une violence redouble »,
Le Christimisme au i9‘ siècle, autre
organe important dé l’opinion orthodoxe, après avoir, dans .son premier
Paris, fait l’iiistoriquede celte question,
et montré comment toutes les tentatives faites, depuis l’année 1852, par
le parti libéral, en vue d’aboutir à ce
fractionnement avaient constamment
échoué; et montré, en outre, dans ce
fractionnement, une mesure aussi contraire à la leltie qu’à l’esprit de la
disci(ilUift„.dfts,^,Egliâps jiJ^pmées de
France, conclut ses cbnsraerations sur
ce sujet par la déclaration que, malgré
tout, le projet du ministre — auquel
assure-t-il, «la Commission permanente
du Synode s’est empressée de donner
toute-son adhésion - , n’a rien qui
l’effraie lui non plus. « Nous sonlinès
assez confiants dans notre droit», dit,
avec noblesse, la feuille parisienne ,
« pour être satisfait quand on l’étudie ».
Une chose pourtant demeure souverainement regrettable selon nous, dans
cette mesure et dans la noie qui l’annonce; c’est la manière dont il est
fait mention du Synode qui est pourtant
raulorilé suprême de l’Eglise réformée
de Fiance, et qu’on a l’air de sousentendre; et — malgré les proleslalions
du ministre de vouloir « s’abstenir rigoureusement de toute immixtion dans
les questions dogmatiques on religieuses
3ni peuvent être soulevées, au sein
’un culte reconnu » — rintervention
plus ou moins voilée de l’Etat, dans
les affaires intérieures de l’Eglise réformée, qui s’y revéle beaucoup trop,
pour n’êire pas perçue.
Que l’Elàl soit tenté d’intervenir,
pour mettre un terme à des luttes
trop prolongées déjà, nous le comprenons; mais qu’il cède à celle lenlalion, nous reslimons une chose soiiverainôrtienl regrettable. Les intentions
seront excelleffles, nous ne le nions
pas; mais le résultat ne pourra être
3
íV^^ ^
LE TEMOIN
79
■<}ue déplorable; el nous c4'aigflons fori
que les prophélies de notre' excellent
confrère de Nice, sur leà conséquences
de celle inierveniion, ne ee vérifient
de poinl èn point.
J. P. M.
GOliit 1M«R RE L'ËV4^âËLIS\Tia^
desliné aax IcGk‘ursVandt>is da Témoin.
Le pape rend de grands services à
la cause de l’Evangile. Mieux que personne, il se charge de prouver à des
centaines de pèlerins de tous pay.s,
qu’on ne peut accepter pour vrai lout
ce qu’il dit et ce que les évêque.s el
les pi'êU’es_ répètenl après lui. — Il a
déclaré qu’il élail prisonnierau Vatican;
en Belgique l’on a vendu des brins de
paille lires, disait-on, de son grabat;
en France, on l’a représenté en photographie avec des chaînes aux mains
et aux pieds; pai’lout les cléricaux
ont décrit la position du pape comme
misérable entre toutes. El mainlenant
la foule de catholiques qui visite Rome
et l’Italie, doit se convaincre par ses
propres yeux que le pape est libre
comme l’air el qu’il habile un magnifique palais où rien ne manque. Sans
doute quelques pèlerins s’en retour
neronl avec la conviction qu’on les a
longtemps abusés par de gro.ssiers
mensonges. El qui sait si, après avoir
vu de près le Vatican, ils ne commenceront pas à doider de la sainlelé et
de la vérité de l’Eglise romaine ? Le
voyage de Luther à Rome a contribué
pour sa bonne part à faire de lui le
puissant réformateur de l’Allemagne.
Pie IX e.sl donc malgré lui un puissant auxiliaire de l’Evangélisation. Rélas!
que ne peiU-on en dire autant de certaines gens qui s’appellent évangélistes,
pa.sleur.s, voire même professeurs de
théologie et qui déshonorent la cause
qu’ils devraient défendre, par leur conouile, leurs écrits, el leuis assertions
mensongères? Le nombre de ceux qui,
sous prélexte d’évangélisation, ne pensem qu’à vivre sans trop de peine el
qui allaqiienl leurs frères, les vaudois
surtout , au lieu de l'épandre le nom
de Jésus-Christ, est encore considérable. Quand est-ce donc que lés chrétiens étrangers commenceront à avoir
des doutes sur raiilhenticité de certains soi-disanls ministres el professeurs ?
Les évangélistes vaudois ont su profiter de la liberté que Dieu nous accorde pour étendre leur sphère d’activité. L’dn a tenu com[)ie de la recommandation du synode el des tournées
d’évangélisation ont été faites en divers
lieux. M. Turin avec anevoiture biblique
a parcouru les villes de Milan et de
Lodi. Il a pu annoncer l’Èvangile à la
foule qui se pressait autour de la voiture el vendre plusieurs livres. Partout
on l’écoulait avec attention el l’on achetait des livres malgré la misère plus
grande cette année qu’afordinaire. —
MM. Jules Bonnet et Campellj de Casllglione delle Stiviere Ont visité dans
le même but et avec succès; les lieux
environnants, entre autres Monzarabano
sul Mincio.
La connaissance de l’Evangile se répand dans les environs de Brescia, la pairie d’Arnaldo, le grand adversaire des
papes au xii® siècle. — Mis à mort
par ses ennemis, on va maintenant lui
élever un monument en .“¡igné de recoinnaissance et d’admiration. Cela ne
veut pas dire que l’esprit de persécur
lion ail disparu, car c’est précisément
aux environs de Brescia qu’un riche
propriétaire a menacé de licencier ses
fermiers, gens sans autre ressource que
leur travail, s’ils continuaient à écouter
l’Evangile. —- Ailleurs encore, à Coazze
par exemple, les évangéliques sont inquiétés. Dans celle localité, le prêtre
el quelques électeurs ont fait parvenir
un recours au Mini.stre de l’intérieur
pour demander la dissolution du Conseil communal, à ce qu’il paraît trop
favorable à la liberté de.s cultes. C’est
le seul moyen que le curé juge .convenable d’employer, puisque depuis quatre
ans il n’a plus mis les pieds dans ce
village. Peut-être aussi ne veut-il pas
passer devant le temple qui, s’il plaît
à Dieu, sera bientôt achevé el consacré
solennellement au culte en esprit el en
vérité,
La conférence des églises du district
formé par la Lombardie, la Vénilie el
l’Emilie s’est réunie à Vérone, le 24
el le 2,5 avril dernier. Le Cmtiano
Evangèlicn n’a publié jusqu’à présent
qu’une partie du compte-rendu ; cependant l’on peut déjà dire qu’il y a
en progrès dans toutes les Eglises.
Elles ne se sont pas accrues d’une
manière extraordinaire, mais elles se
sont affermies et ont mainlenant plus
de vie religieuse.
M. Etienne Revel a porté à la connaissance du public un fait que je ne
puis m empecher de traduire en guise
de conclusion. Il y a quelques années,
un homme dans un petit village aux
environs de Parme , se faisait lire la
Bible aussi souvent que possible. Au
lieu de l’encourager , sa femme par
toute espèce de moyens chercha à le
détourner lie la bonne voie el n’y
pouvant réussir, elle ne cessa de le
tourmenter ju.squ’au dernier moment.
Mais à peine eut-elle perdu son mari,
qu’elle se prit à regretter amèrement
sa conduite passée. Bientôt après elle
voulut jeter un coup d’œil sur le Livre
qui avait été la consolation de son mari,
ensuite elle eii lui quelques passages]
puis elle le lut dans son entier el enfin
par la gi'âce de Dieu elle se convertit,
l.a pénétra dans son àme
Et du Seigneur elle comprit la voie.
D. Armand-ügon.
Cotre 0|)ottbance
Perler, le 30 Avril 1877
Monsieur le Rédacteur,
Nous n’avons pas souvent la satisfaction de relever un jugement favorable porté sur les Vaudois par ceux
qui ne sont peut-être leurs ennemis
que parcequ’ils ne les connaissent pas.
ÂU.SSÎ lorsque l’occasion s'en présente
ne faut-il pas la laisser passer.
Un employé du Gouvernement ayant
passé près d’un an dans la Vallée de
Saint Martin résumait ainsi ses impressions dans une lettre adressée à un
journal de la Province.
«Les vaudois sont ceux qui se sont
le moins éloignés de la religion chrétienne, et en cela ils peuvent, à bon
droit vanter l’ancienneté de leur origine. En effet ce ne sont pas les doctrines de Luther, ni de Calvin,|iii de
Zwingle, ni celle de Jean Huss qu’ils
professent, ils ne sont ni Luthériens,
ni Calvinistes, niais ils sont Vaudois,
ou mieux encore Evangéliques.
» Leur origine a été longtemps conIreversée, el elle l’est encore aujourd’hui. Il me semble pourtant inexact
de vouloir les faire descendre de P.
Valdo, lorsqu’il est si naturel de dériver
leur nom de Yallis densa, ou de Vatiæ^,
qui dans le vieux français s’employait
pour désigner les vallées.
» Leur ennemi déclaré , Charvaz ,
l’apôtre du catholicisme dans les Vallées, n’a aucune difficulté à accordera
ses adversaires religieux cette élimologie de Vallis densa qui, selon lui,
indique clairement les ténèbres, les
schismes, les terreurs dans lesquelles .
les Vaudois sont encore maintenant
plongés.
»Charles Botta, par contre, donne
comme une chose certaine que les
Vaudois, bien des années avant Valdo,
existaient dans les vallées commed’honnêles et pacifiques habitants. Sans vouloir nous prononcer sur celte question,
les vaudois étant des gens honiiéles
et bons, nous déplorons ces temps où,
poussés par Rome el Louis XIV, Piémonlais el Français les égorgeaient,
les tiaquaienl comme des bêles féroces
jusque dans les lieux inhabitables où
il les foiçaienl à se réfugier. Nous frémissons d’horreur au souvenir de ces
enfants vaudois arrachés du sein de
leurs mères el écrasés contre les rochers, de ces infirmes ou de ces vieillards précipités du haut des montagnes,
de celte chasse à la chair humaine.
Nous déplorons celle fureur qui poussa:
d milion d' religionari, pourtand ’I
Crisl an cheur a fa’l sicari (CalvoL
el qui fil verser tant de sang sur la
montagne de la Ralsille. C’est là que
Câlinât à la tête des papistes el quelques liéros vaudois engagèrent une
bille acharnée el mortelle; c’est là
que fui vaincu cet illustre el heureux
vainqueur dans tant de batailles.
4
80
LE TEMOIN
» Le caractère des habitants de la
Vallée est excellent ; la loi et les autorités y sont respectées et l’hospitalité
largement exercée. S’il n’y a qu’un
pain de seigle et un peu de fromage,
on^ vous l’olïre avec une telle simplicité et d’une voix si toiichantè, qu’il
est impossible de ne pas accepter. —
Hommes et femmes y sont extrêmement laborieux et il faut bien qu’ils
le soient pour tirer d’un sol peu fertile du froment* du maïs, du seigle,
de l’avoine et des pommes de terre.
» 11 arrive parfois de constater, ici
jju là, quelques vols et quelques disputes , mais ce sont des choses rares
et sans importance , tant il est vrai
que le travail est un dès moyens les
plus efficaces de civilisation.
» Mallieureu.sent la vallée est trop
restreinte et la population y est trop
agglomérée; aussi voit-on chaque année
une émigration en masse vers Marseille.
En revient-on riche? C’est ce dont il
est permis de douter. Ce qui est sûr
c’est que les Vaudois n’ont rien à gâgner et tout à perdre, au moins spirituellement. «Vous avez bien raison,
écrivait un membre du Consistoire de
Marseille. Dans votre désir de voir les
gens de vos vallées oublier le chemin
de notre ville, où les vaudois sont
presque entièrement abandonnés à euxmêmes, sans surveillance et sans conseil, et d’où ils retournent trop souvent avec un corps ruiné et une âme
flétrie». — Aujourd’hui nous pouvons
espérer des choses meilleures puisque
notre Eglise a envoyé à Marseille un
pasteur qui s’occupera spécialement
des Vaudois.
En me réservant de continuer et de
•dire mon sentiment sur ce jugement
porté sur les Vaudois, je me dis etc.
G. A. Tron.
ÜDiwere
Nous comprenons sans peine que le
haut clergé catholique ait fini par se
prononcer si généralement, nous dirions
presque d’une manière si unanime,
en faveur du dogme de l’infaillibilité
et même que le bas clergé y ait bon
œil presque partout. C’était l'affaire
du clergé en général r il en bénéficiait;
les privilèges, les honneurs du chef
devaient rejaillir sur tous les membres,
jusqu’aux derniers degrés de l’échelle.
C’est là la réflexion que nous suggéra
la lecture des paroles suivantes inscrites en grosses lettres au haut d’une
espèce d’arc de triomphe élevé à l’entrée d’une de nos églises catholiques
il l’honneur de l’évêque du dioce.se;
Benedicius qui venit in nomme Domini.
Béni soit celui qui vient ait nom du
Seigneur. Ce sont de bien belles paroles
que celles que les troupes prononçaient
en acclamant le Fils de Dieu, lors de
l’entrée triomphale à Jérusalem de
Jésus-Christ , notre roi et le chef
unique de l’Eglise. Par là une prophétie de l’Eglise s’accomplissait; «Dites à la fille de Sion : voici fon Sauveur
vient». Et, nous est-il dit: dans St.
Matthieu, chap. 21, de grandes troupes
étendirent leurs vêtements par le chemin, et les autres coupaient des rameaux des arbres et les étendaient par
le chemin ». — Et les paroles et les
actes des troupes avaient pour objet
notre Sauveur, celui qui est roi, sacrificateur et prophète, le fils de
l’homme, et en même temps le fils
unique de Dieu, celui que St. Thomas
appelle : Mon Seigneur et mon Dieu !
Or appliquer à l’entrée d’un homme,
que cet homme soit un simple ecclésiastique, un évêque ou même le pape,
des paroles qui ont été adressées au
Fils de Dieu, c’est ce que nous n’avons
pu lire sans un sentiment pénible 11
nous a paru que c’était manquer de
respect aux Saintes Ecritures et à notre
Seigneur, Jésus-Christ, que c’était
mettre un simple homme à sa place.
La glorification de l’homme, dans
le prêtre qui dit la messe et qui confe.sse, dans l’évêque qui participe, dans
ses fonctions p.astorales, delà prétendue
infaillibilité de son Chef, dans le pape
qui a été proclamé infaillible, voilà
où vise essentiellement l’Eglise de
Rome. D’après les Saintes Ecritures,
cette glorification est une usurpation.
Si les paroles contenues dans Matth.
2t,9, n’avaient pas été appliquées à
Jésus-Christ, elles auraient pu l’être, à
la rigueur, à tel de ses serviteurs, mais
désormais elles ne doivent être appliquées qu’à Lui seul.
iiouHciice reltigteuees
et faits divers
Ectm«. 11 existe, en Ecosse, i49
paroisses , avec une population de
J00,000 âmes, où l’on ne trouve ni
cabaret, ni débit de liqueurs d’aucune
sorte. Pourrions nous en dire autant
d’une seule de nos paroisses vaudoises?
JPr«»»«e. Le célèbre Père Hyacinthe
n’ayant pu obtenir de faire, à Paris,
en l’an de grâce 1877, et sous un
gouvernement républicain , ce qu’il a
fait, sans opposition aucune, dans à
peu-près tous les pays de l’Europe:
donner des conférences publiques, suides sujets religieux, s’est contenté d’en
donner trois, pendant trois dimanches
successifs, sur des sujets de morale.
La P' a roulé sur le respect de la vérité-, la 2® sur la Reforme de la Famille et la 3® sur la crise morale. Le
succès de ces conférences aux quelles
assistaient chaque fois, plus de 4000
personnes, a dépassé tout ce qu’on
avait osé en attendi'e. Ces premiers
discours seront, parait-il, le point de
départ d’une œuvre d’enseignement que
le père Hyacinthe veut entreprendre
et poursuivre à Paris même. Sous
quelle forme ? On ’a pas cru devoir
s’expliquer encore à ce sujet.
— La liberté religieuse avec toutes
ses légitimes conséquences, a une peine
enorrne à s’établir dans ce pays. Les
enterrements surtout y donnent lieu ,
de la part de maires ou d’adjoints ,
complètement à la remorque du clergé,
aux scènes les plus regrettables: preuve
en soit, entre beaucoup d’autres, ce
aui est arrivé, il y a peu de jours,
ans le département du Jura, où un
maire d’abord et son adjoint ensuite
ont dû être révoqués par le préfet,
pour s’être opposés à l’ensevelissement
d’un protestant des plus honorables
de la localité, dans une autre partie
du cimetière que dans celle qui est
réservée aux succédés; et à Nimes
(dans une ville à moitié protestante!)
où malgré les protestations le plus
énergiques de la part de personnes
plus qu’autorisées, le maire a persisté
à faire ensevelir par les prêtres, un
jeune soldat mort à l’hôpital militaire
et connu de tous comme protestant,
sous le futile prétexte que sur son
livret (par erreur sans doute) son
nom se trouvait accompagné de l’épiihèle de catholique. Dans les deux endroits pourtant l'autorité politique a
donné gain de cause aux droits de la
conscience.
Stuiume. On a fait récemment, dans
le Canton mixte de St. Gall, une tentative intéressante, dans le but de
combattre les dissipations de toute
nature qui se produisent le jour du
du dimanche. Protestants et catholiques
se sont entendus, pour faire donner
des conférences le dimanche soir, etessayer de faire, de la sorte, concurrence aux divertissements mondains
de ce jour.
— Une feuille hebdomadaire vient
de se fonder, à Genève, sous le titre
de Bulletlin dominical destiné à mettre
tous ceux qui s’intéressent à cette'
grave question du Dimauche au courant
des faits et des écrits qui s’y rattachent.
L’initiative de cette publication est due
au Comité Central de la Société Suisse
pour la sanctification du Dimanche,
au secrétaire duquel (M. Deluz, 43,
route de Carouge) il faut s’adresser
pour l’abonnement fixe à 5 cent, le
numéro pour la Sui.sse, et 10 cent, à
rétranger ; le coût de la poste purement et simplemenl.
— Le Comité de VAsile de nuit,
fondé à Genève vient de publier son
premier rapport. On sait que cet établissement est destiné à ,procurer aux
personnes momentanément sans domicile un logement convenable pour la
nuit et à soustraire les ouvriers enpassage aux tentations malsaines des
cabarets et des auberges de dernier
ordre. Dans l’espace d’une année, le
nombre total des couchées a été de
6214, soit une moyenne de 17 par nuit.
Ernest Robert, Gérant et Administrateur
Piguerol, Impr. Chiantore et Mascarelli^