1
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Chez MM. les Pasteurs; et à
l’imp. Besson à Torre Pellice.
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Année XXXIY. N. 35.
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le tirage, 10 centimes chacun.
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de ligne pour 1 t’ois — Ift centimes de 2 à 5 fois et 10 centimes pour 6 fois et au dessus.
S’adresser pour la Rédaction à M.
N. Tourn, prof., Torre Vellicò et
pour l’Administration à M. Jean
Jalla, prof., Torre TelHce,
Tout changement d’adresse coûte
35 centimes, sauf ceux du commencement de l’année.
L’ECHO
DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Jeudi.
Vous me serez témoins. A^l,3. Suivant la vérité avec la oharité. Eph. IV, 15. Que ton règne vienne. Matt. VI-10.
Sommaire:
Communications — St. Vincent de Paule et
l’origine des Diacoimesses — Le 24 Août
il Praly — Correspondances .— Bibliographie — Eevue Politiipe — Informations — Avis.
Société Vaiidoise (l’ülilité piibliqiie
L’ Assemblée Générale des Membres de la Société aura lieu à la
Tour dans la Maison Vaudoise Mardi
5 Septembre à 8 h. 1/2 du soir.
Tous les membres sont vivement
priés d’y intervenir et de vouloir
bien s’arrêter jusqu’ à la fin de la
séance.
ORDRE DU .TOUR ;
1®) Relation annuelle du Bureau de
Présidence.
2®) Election du Bureau.
3” Modifications au Statut de la Société.
4”) Propositions.
ioGiéte “ Iradeltorno „
La Société missionnaire « Pradeltûrno » aura, D. V., sa séance ordinaire de Septembre, le jeudi 7 à 5 h.
p. m., au Collège.
Nous espérons que plusieurs membres lioiioraires voudront y intervenir.
Pour le Président
.T. Bertiiiat, V, Brés.-Caissier.
§t.«SBI8f
et l’origine des DiacoTiue.sses
La causerie de M. G. Appia sur
St. Vincent de Paule, dimanche soir
dernier, dans le temple de la Tour
et devant une très nombreuse assistance, a été fort intéressante et des
plus suggestives. — On sait qu’ il
est bien des manières d'entendre ce
que doit être l'histoire. Ceux qui
connaissent et apprécient Michelet,
l’érudit et le peintre, professent sans
doute avec lui que l’histoire doit être
(1) On écrit de Paule ou de Paul, nour.
choisissons de Panle, en latin, de Paula.
2
— 274
une résurrection. Ce n’ est pas un
récit froidement . exact jusque dans
ses derniers détails, farci de noms,
de dates et de citations, que l'on
aime à voir sortir des cartons poudreux, mais une narration donnant
toute r illusion do la vie, animée par
le souffle de l’époque. Et M. Appia
toujours plein d’enthousiasme, pour,
le bien, le vrai, le beau, de cet enthousiasme qui fait de lui un de ces
vieillards toujours jeunes, a évoqué
devant nous d’une façon saisissante
la grande figure du fondateur de la
mission des lazaristes et des diaconnesses. Nous avons' vécu durant une
heure et demie, vite écoulée, de la
vie de ce temps-là, moment de transition où après les convulsions de la
réforme, les nouvelles églises sorties
de «notre Sainte mère l’Eglise», en
retournant aux sources évangéliques,
donnait à cette dernière l’exemple
de la philanthropie chrétienne. Comme après les orages l’atmosphère est
plus pure, ainsi après les coups de
foudre de la protestation de Imther,
de Calvin et de Zwingli, on respira
plus aisément. L’heure de la contemplation était passée en Occident. Colle
de l’action avait sonné, d' une activité fébrile. Chacun sent, dans les
orages des fidèles à la cour de Rome,
qu' il faut réparer les brèches faites
au majestueux édifice et qu’ il faut
rivaliser d’ardeur avec le zèle de
ceux qui voudraient non seulement
en saper les bases, mais le démolir
entièrement.
Hâtons-nous d’ajouter qu’une sorte
de réveil, si nous pouvons nous exprimer ainsi, était produit chez plusieurs catholiques sincères et que ce
n’est pas uniquement le désir de se
procurer le ciel par do bonnes œuvres — c’est particulièrement le cas
pour St. V. de P. — qui pousse
tant de nobles âmes à se consacrer
au soulagement des misères, mais
bien une foi profonde et un immen.se
amour pour lé-sus-Clirist.
Les anciens ordres monastiques se
réorganisent. On en fonde de nou
veaux qui auront pour but essentiel
d’exercer un ministère spécial de relèvement parmi les déshérités: théatins, barnabites, somasques, frères de
la miséricorde, prêtres de l’Oratoire.
Cette dernière confrérie qui a eu
pour chef un florentin Ph. de Neri,
inspirera le Cardinal Pierre Bérulle
qui sera, à Paris, un protecteur de
St. Vincent de P.
St. Vincent naquit en 1576 près
de Dax, dans les Landes, d’une famille pauvre. Chevrier durant son
enfance, il sut lire dans le livre de
la nature ouvert pour tous. C’est à
grand’ peine qu’il parvint à faire des
études théologiques à Toulouse. Dès
sa jeunesse il montra une persévérance et un courage qui ne 1’ abandonnèrent jamais. Il fut ordonné
prêtre en 1600. Durant deux ans il
vécut prisonnier et esclave des pirates qui avaient capturé lé vaisseau
qui le transportait de Marseille à
Narbonne. Vendu par eux à un
maître d’origine savoyarde, il le convertit et revint avec lui en France.
, En 1608 il était à Rome où l’ambassadeur de son pays le chargea
d’une mission auprès de Henri IV.
A Paris il est nommé aumônier de
Marguerite de Valois. Mais son âme
pieuse et tendre souffrait des intrigues et des scandales de la cour.
St. Vincent soupirait après un ministère tranquille et ignoré. Il refusa
donc des offres brillantes pour la
modeste cure de Clichy. Plus tard,
entré comme précepteur chez le comte
de Toigny, général des galères du
royaume, il put visiter les forçats.
Son cœur se fendit en face des
mauvais traitements et de l’abjection
morale de ces malheureux. Le bruit
de sa bonté pour tous les êtres
souffrants qu’il rencontrait, se répandait partout. Les conversions provoquées par son exemple et sa pairóle étaient sans nombre. Louis XIII
le nomma aumônier général des galères. St. Vincent parcourait main-,
tenant toute la France et ne pouvant suffire à tout, il s’adjoignit des
i
3
r
- 2%
aides nombreux par les Confréries
de charité. En 1625 la congrégation
des Prêtres de la mission, pour instruire le peuple des campagnes et
former des prêtres dans les séminaires,
se constitue par scs soins; en 1634
il forma l’institution des sœurs de
la charité, pour les secours aux
pauvres malades. C’est à St. Vincent
que l’on doit aussi d’avoir pensé aux
enfants-trouvés. Leur sort fut fixé
en 1648 par un discours de St. V.
qui décida ses auditeurs à faire de
grands sacrifices. Après avoir pourvu
aux petits il songea aux vieillards
et pour cette institution encore il sut
trouver le chemin des cœurs et par
conséquent faire que les bourses
s’ouvrissent. On l’avait surnommé
« l’Intendant de la Charité ». Il
mourut en 1660, objet de la véné
ration universelle.
Tout ceci n’est qu’un pâle résumé.
Les personnes qui voudraient lire
Une biographie du St. V. de Paule,
peuvent choisir, de préférence, celle
de Capefigue. Il y en a plusieurs
autres ( Abbelly, Collet, Maynard,
le panégyrique de l’abbé Mandy ).
Les enseignements que nous devons
retirer de cette vie, a conclu M. Appia,
c’ est en premier lieu, qu’ il nous
faut apprendre et admirer partout
où nous pouvons apprendre et admirer quelque chose. Quelle leçon
d’amour pour le prochain et de renoncement à soi-même nous avons ici !
Les protestants ont discuté et
discutent souvent trop. N’enlevons
rien à la vérité des vérités ; le salut
par la foi, mais n’ oublions pas que
Lieu et les hommes ont droit à une
preuve de notre part de la sincérité
de nos croyances. Reconnaissons loyalement — cela résulte clairement de
sa correspondance et de ses discours.
•— que V. de P. ne croyait pas au
salut par les œuvres seulement. Sachons, enfin apprécier les avantages
de r association pour le bien. Un
pour tous, tous pour un !
Em. P.
Le 24 Août à Praly
Nous ne trouvons pas cette date
dans le calendrier des fêtes et cependant le 24 Août a été ime vraie fête
pour la paroisse de Praly. Il ne s’agissait pas de ces intrépides soldats
d’artillerie cantonnés aux Treize lacs
qui venaient donner le change à ceux
d’infauterie, heureux de redescendre
après de rudes fatigues supportées
avec une grande patience, mais bien
plutôt de deux enfants de Praly qui
étaient appelés à délivrer leur sermon
d’épreuve dans le temple témoin des
premières impressions reçues dans leur
jeunesse. Malgré les nombreuses occupations de la saison, malgré la
moisson qui demande d’être rentrée
dans les greniers, nos frères de Praly
se rendirent eu masse au culte et
boudèrent le temple, spécialement du
côté des hommes. Nos deux jeunes
frères, MM. A. Rostaguo et Garro
surent captiver l’attention de leurs
auditeurs pendant près d’une heure
en parlant d’une manière claire, pratique et saisissante : c’ est dire que
leurs sermons ont été acceptés à 1’ unaniinité par les 12 pasteurs formant
la commission d’examen.
Immédiatement après le sermon de
M. Garro, M. le D.r Prochet, président de la commission des pasteurs,
se leva pour demander à l’assemblée
de s'arrêter encore quelques minutes
dans )o but d’entendre les nouvelles
apportées par M. le pa.steur Soulier
de Vatdese. Pas un ne sortit et tous
avec la plus vive attention écoutèrent
notre frère qui sut en si peu de
temps donner un aperçu complet de
l’état de la colonie. D’ après lui trois
erreurs fondamentales expliquent les
luttes des colons pendant les premières années : avoir acheté une trop
grande propriété qu’ il fallut réduire
en y perd.ant, la corporation ou l’association du travail qui n’est pas faite
pour le Vaudois qui veut travailler
pour son propre compte, et enfin n’a-
4
276 —
voir pas eu tout de suite un homme
connaissant l’anglais et pouvant défendre les intérêts de nos frères. La
corporation ayant été dissoute depuis
l’arrivée de M. Soulier, tout a changé
d’aspect, de telle sorte que la Colonie
qui jouit d’une magnifique nature, d’un
climat excellent et d’une eau délicieuse avec un terrain qui s’améliore
à mesure qu’on le travaille, se trouve
aujourd’hui dans de bonnes conditions,
les colons ayant de quoi manger et
boire, possédant du bétail et ayant
en vue un avenir béni.
Un temple coûtant 25000 fr. et
pouvant contenir 500 auditeurs vient
d’être construit grâce à l’énergie do
M. Soulier. D’excellentes écoles dirigées par deux dames américaines
donnent à nos enfants l’instruction
et l’éducation.
Le côté spirituel qui laissait beaucoup à désirer marche de pair avec
la prospérité des colons et notre frère,
à la veille de son départ, a vu tous
les Vaudois de la Colonie s’approcher
de la Table du Seigneur. M. Soulier
n’est pas venu en Europe pour faire
de la propagande, mais pour des raisons de famille : on sera heureux de
recevoir de nouvelles recrues dans la
famille de Valdese, pouvant disposer
de 3000 fr. en dehors du voyage.
Du reste les Vaudois d’Amérique
se chargeront de remplir le temple,
M. Soulier ayant baptisé 50 enfants
déjà depuis qu’ il est à la tête de la
colonie, iiotre frère parlera Dimanche
prochain à Massel, le premier Dimanche de Septembre à St.-Germain et
plus tard, à Villesèche et à Pramol.
Nous le remercions pour ce qui nous
regarde, de bien vouloir avec sa grande
franchise renseigner notre public sur
tout le travail accompli à Valdese.
A une heure, dans la belle salle
de l’Ecole des filles, une 20.® de convives se trouvaient de nouveau réunis
pour une agape fraternelle. La plus
grande cordialité a régné pendant tout
le temps ; des santés furent portées
aux Candidats, à M. le Dr. Prochet,
au syndic de Praly, au pasteur de
Praly, au pasteur de Valdese, etc.
Somme toute : belle fête, intéressante
et bénie.
Un merci de cœur à l’hospitalité
de M. et M.me Giraud.
' C. A. Tron.
Nice le 31 août 1899
Monsieur le Directeur de l’Echo.
N’ayant pu savoir si quelqu’un
vous avait renseigné sur notre fête,
et dans la crainte du contraire, j’ ai
jugé à propos de vous adresser ces
quelques lignes.
Les Vaudois de Nice, se rappelant
des belles assemblées qui se réunissent le 15 Août dans nos Vallées
(pour célébrer les glorieux souvenirs
de nos aïeux ) ont voulu se joindre
de cœur aux nombreux parents et
amis de notre cher pays, pour bénir
Dieu au sujet des merveilleuses délivrances et libertés obtenues par le
témoignage de nos pères.
Notre réunion composée d’environ 100 personnes, y compris quelques amis suisses et français ; a été
très animée. Mais il a fallu pour nous
rendre au lieu indiqué sur le programme, faire une ascension d’une
heure sous un soleil torride.
Enfin nous voilà arrivés à Pessicart
où, après une heure de repos, chacun
a repris haleine et a pu chanter nos
cantiques et entendre la prédication
de M. A. Jahier, l’allocution de M.
le diacre Ruegger, chancelier du
consulat suisse, et la lecture faite
par M. J. D. Peyran sur la 8e journée
de la Rentrée qui comprend la prise
du Pont de Salbertrand et de l’article
du bulletin du bicentenaire 1689-1889
intitulé : Après le retour et de nos
jours, par Aug. Meille.
Intérêt et attention soutenus chez
l’auditoire. Belle et bonne journée
sans accidents ni incidents malgré
le nombre considérable d’enfants.
5
— 277
Veuillez agréer, monsieur le Directeur, mes bien sincères salutations.
J. D. Peyran.
Massel, 23 Août 1899.
Honoré Directeur de l’«Echo»,
Dimanche 20 Août à trois heures
de l’après-midi, 400 personnes environ étaient assemblées sous les
hêtres et les sapins du délicieux
emplacement connu sous le nom de
«Gros la guerre», non loin du col
des Fontaines. Dans ce charmant
séjour, où la nature et le ciel, quoique silencieux, parlent au cœur, on
voyait avec plaisir quatre paroisses
les plus reculées des vallées, représentées par un nombre assez considérable d’hommes, de femmes et
d’enfants.
Si seulement tous les cœurs de ce
petit peuple avaient pu battre, sous
l’influence de 1’ Esprit, en étant animés d’une même émotion et d’un
même tressaillement de joie en présence de la miséricorde et de la
magnificence du Seigneur qui se révèlent partout.
M. Tron, pasteur de Massel, commence le culte en invoquant le Seigneur pour le remercier de ce beau
jour et pour lui demander sa bénédiction et son Esprit. Ensuite il présente quelques réflexions sur Philippiens II, 14-15 où est contenu le
sujet de la méditation du jour, qui,
appliqué aux exigences de l’ état
moral de notre peuple, peut être
ainsi résumé ; Devoir du vrai Vaudois de briller par l’attachement à
la foi chrétienne, par une sainte
conversation et par les bonnes œuvres. Il dit que comme Paul annonçait l’Evangile au milieu de la nation
perverse et corrompue de son temps
en réclamant le secours des autres
chrétiens, ainsi faut-il que nous agissions au sein de la nation perverse
d’aujourd’ hui en apportant individuellement une pierre ^ plus au
grand édifice de Dieu. Emnt donné
que la société corrompue de nos
jours est formée d’incrédules, de
faux chrétiens et de sémi-païens, les
Vaudois doivent réagir contre cette
tendance en étant fidèles à la foi
chrétienne, en se montrant fiers de
leur nom glorieux et en manifestant
n’ importe où leurs opinions et leurs
croyances sans craindre les hommes.
M. Giraud de Praly observe au
début, que toute vie doit être caractérisée par les paroles et les actions.
Il se borne à traiter la question des
paroles. Tout mot prononcé, soit bon,
soit mauvais, est important et peut
produire un effet bienfaisant ou pernicieux. De sorte que chacun a le
devoir de veiller sur ses paroles et
de garder le silence lorsque les circonstances l’exigent afin d’éviter la
médisance. Tous les Vaudois doivent
avoir en vue de prononcer des paroles de nature à édifier et à faire
du bien. En conséquence leurs discours ne doivent être ni hypocrites ni indifférents, mais ils doivent
réfléchir les sentiments de l’âme sans
les déguiser en aucune façon.
M. Léger de Rodoret remarque
que chaque chrétien a besoin d’être
éclairé pour produire des actions conformes à l’Evangile. La lumière nous
réchauffe, nous éclaire et nous réjouit;
il en est de même de la lumière
douce et vivifiante qui jaillit de l’Evangile et qui anime les cœurs. Nous
devons être tous des flambeaux dans
les ténèbres de la corruption et de
l’incrédulité ; chacun de nous doit
prêcher par ses actions, sa vie et sa
conduite de tous les jours. Nul n’est
trop petit, car, comme une petite
lampe unie à d’autres lampes, produit une vive lumière, ainsi les actions d’un homme, qui agit de concert avec les autres chrétiens, font
découler une œuvre très grande qui
sera à la gloire de Dieu.
Une dernière prière prononcée par
M. Giraud met encore les cœurs en
communion avec le Dieu invisible
mais vivant, puis le monde se sépare
et peu à peu le bois redevient silencieux et solennel. La douce nature,
6
— 2^8
manifestant partout la pureté et la
splendeur du Seigneur, semble incliner les cœurs à des pensées d’amour
et d’espérance. La parole décisive a
été prononcée : Vaudois, brillez au
milieu du monde, pariez de Dieu,
accomplissez les œuvres de lumière.
Maintenant cet ordre doit engager
fortement nos cœurs à entreprendre
la lutte du soldat de Christ qui consiste à ne jamais reculer en face des
ennemis matériels et des passions.
Regardons vers l’horizon de la vie;
une lumière éclatante luit ; c’est l’aurore du salut universel des âmes.
Qui de nous serait assez lâche pour
reculer devant ce glorieux avenir ?
Un jeune Vaudois.
<=>0<3
E. CatellxVNi : Realtà ed utopie
della pace. Editor! Roux Frassati
& C. Torino. Pr. L. 1,50.
Ce sont les rescrits du Czar et la
convocation de la Conférence de la
Haye qui ont fourni à M. Catellani
(professeur de droit international à
l’Université de Padoue) l’occasion de
publier cette importante étude. Il
traite la question surtout au point
de vue politique, et de la politique
actuelle. Sur ce terrain, on arrive
inévitablement à des conclusions négatives. Etant données des dispositions actuelles des grandes puissances,
et aussi de plusieurs des petites, il
est aisé de montrer combien il serait
illusoire d’espérer qu’elles vont prochainement mettre bas les armes et
décréter l’abolition de la guerre. Aussi
ses prévisions sur les résultats de la
Conférence de la Ha}œ se sont-elles
réalisées de tout point ou à peu près.
Dans cette critique, pour ainsi dire,
négative l'auteur fait preuve d’une
grande compétence et d’une remarquable perspicacité. Voir les pages
où — sans douter « des nobles sentiments du Czar » — il analyse les
motifs qui ont induit le gouverne
ment russe à lancer la célébré proposition, et celles où il fait la critique
de la politique italienne. Mais nous
aurions voulu quelque chose de plus
décidé du côté positif. I.’auteur aime
la paix; il rcconhaît que la guerre
ne résout pas les questions d’une
manière définitive; il est d'avis que
les lois qui gouvernent « la vie morale
des collectivités humaines » ne sont
pas différentes de celles qui régissent
«la vie morale des individus» et que
par conséquent les mojœns juridiques
devraient être substitués à la force
dans les rapports entre les collectivités comme dans ceux entre les
individus. Mais il ne paraît pas très
convaincu que cet ordre juridique
pourra jamais s’établir dans les relations internationales. Il faudrait pour
cela qu’on pût « revenir, comme à
une vérité, à la doctrine de 1’ égalité
morale de tous les hommes»... «que
le Christianisme a proclamée dans
leurs rapports avec Dieu, que la
philosophie du siècle passé a revendiquée aussi dans leurs relations humaines et que la science contemporaine a exilée parmi les illusions
des temps écoulés» Notre auteur
voudrait, on le sent, revenir à cette
doctrine, mais il n’ ose pas se prononcer. Et certes la question est
d’une importance décisive, car si
l’égalité humaine n’est qu’une illusion
et s’il n’y a de vrai que la théorie
<!-scientifique de la lutte pour l’existence, avec la destruction fatale des
faibles, la guerre est l’état normal
pour les. collectivités et pour les
individus, une loi de la nature à
laquelle il est aussi insensé qu’inutile
de vouloir s’opposer.
Quoi qu’il en soit, ce livre sera
utile à tous ceux qui s’occupent de
la question de la paix, lors même
qu’ils seraient, sur plus d’un point
d’un avis contraire à celui de l’auteur.
N. T.
7
m —
Revue Politique
Èutre le Tanaro efc le Pô sont actuellement
couoeutrôes, pour les grandes manoeuvres, 68
bataillons d'infanterie, 36 escadrons de cavallerie, 30 batteries d’artillerie, en tout 70,000
holnmes appartenant aux deux premiers corps
d’arinôe; Turin et Alexandrie. Après la période des combats simulés, les troupes seront
passées en revue par le lioi, à Turin, oi'i elles
ae rendront pour l’inauguration du monument
à Victor Einirianuel, le 8 septembre proobaiii.
La capitale piémontaise prépare pour l'occasion des fêtes superbes auxfiuellcs assisteront
des représentants de toutes les provinces du
royaume, une foule de dé])utés et de sénateurs,
les ministres au grand complet et tous les
membres de la famille royale.
Bonnes nouvelles de la colonie Erythrée. La
question des confins serait résolue .sans retard
par Ciccodicola qui est devenu nu personnage
influent à la cour du négus, le plus marquant
des représentants étranger.s, rmilgTé ¡es intrigues plus ou mains diashmiléoa des représentants russe et français.
La question du 'Transvaal est toujours inquiétante. T)'un côté les menaces de l’Angleterre par l’organe du fougueux Chamberlain
qui a prononcé un nouveau discours à Birmingham, une vraie fanfare guerrière; de
l’autre les concessions insuffisantes de Kriiger
qui a repoussé courtoisement mais avec fermeté les dernières propositions de la OrandeBretagne. De sorte que il devient chaque jour
plus difficile de s’entendre et les hostilités
pourraient commencer du jour au lendemain.
L’Angleterre ne demanderait pas mieux.
La conviction de l’innocence de Dreyfus se
fortifie chez le.s impartiaux et devient certitude en présence des accusations (ini arrivent
à T audience dénaturées par la passion et
démesurément agrandies par les témoins-conférenciers. Quelques séances du procès ont
été consacrées à l’audition des experts en
écritures: Bertillon dont les démonstrations
ont été massacrantes, Bernard et Jaml qui
ont anéanti le système du premier et attribuent le borderau à Esterbazy, taudis que
Teissonnières est convaincu que Dreyfus en
est l’auteur ; Gohert, Pelkticr et Charavaij sont
d’avis que le bordereau ne peut être écrit de
la main de Dreyfus. Bref, les expertises pour
on contre n’ont rien changé à la situation de
T accusé. Mais la déposition en contradictoire
du capitaine Freystaetter a été un vrai coup
de musane pour Maurel, le. président du premier conseil de guerre, et pour Mercier toujunrs
plu,s. visiblement coupal)Ie d’avoir eoimminiqué
sciemment un faux ( le télégramme Pani/.zardi ) an conseil de guerre de, 1894. .^Freys(ruîtter a ouvertement (hicla^we les quatre
pièces du dossier so(vret'ont èîc lues et commentées à 1’ audience, tandis (jne Maurel avait
préalablement affirmé n'avoir pris Connaissance, que d’une seule pièce et personne, iTa
pu le démentir. De l<à à croire que Dreyfus
sera absous et que le conseil de guerre de
Rennes, composé de militaires, doniiera fi
r état-major le soufflet qu'il mériterait, il y
a loin; mais il faudra un fameux couragé
pour recoudamner un homme que l’opinion
de tous les bomraes droits a déjà absous.
On a enregistré jusqu’ ici 51 cas de pesté
dans les environs d’Oporto, dont 18 décès.
j* c
llollaïule. — La 84e Réunion des
députés des Eglises Wallonnes s'est
tenue à Bois-le-duc du 22 au 26 juin.
Les séances ont été présidées par
M. le pasteur Perle, d'Amsterdam,
prc.sident de la Commission Wallonne. Le.s Eglise.s Wallonnes, au
nombre de 16, comptent 9876 âmes,
918 catéchumènes ont suivi l’instruction religieuse et 190 ont été admis
comme membre de l’Eglise, les diaconics ont reçu 112.760 florins et
dépensé 104.75g.
Le Refuge se plaint de l’intolérance
de la majorité, qui «une fois de plus
a dénié à la minorité orthodoxe le
droit de désigner elle-même ses candidats » à l’élection des membres de
la Commission Wallonne. « Et voilà,
ajoute-t-il, comment libéralisme est
synonyme de liberté. »
L’année prochaine la Réunion sc
tiendra à Maestricht, ou en cas d’empêchement, à la Haye.
i@ï
— Le 1 octobre oominencera le service
dei ixKchi fe.n'oviai‘i du poids de 4 à 20
kilos. Le prix est de 45 à 95 centimes pour
une distance inférieure au* 400 km., et de
fr. 0.95 à 2.10 pour une distance supérieure.
Conférence
Dimanche prochain, 3 Septembre
à 4 h. li‘2 de l’après-midi, dans la
Salle du Synode ( Maison Vaudoise ),
M. le pasteur Henri Appia tiendra
une Conférence publique sur le sujet :
La Coopépation Agricole
8
- 280
forre PeÙitìe, 17 Août 1899.
L’Union Chrétienne de Torre Pellice rappelle au public que, pendant
la première semaine de septembre
aura lieu D. V. le bazar annoncé
par sa circulaire du 28 Mars dernier,
(supplément de VEciw), en faveur de
la maison unioniste projetée.
Elle invite donc toutes les personnes qui ont quelques dons à lui
offrir, soit en argent, soit en nature,
de bien vouloir les faire parvenir,
dans le courant de ce mois, à l’un
des membres de la commission soussignée :
LOUIS JOURDAN néi?., Président,
M. COSTABEL, Caissier.
EMILE BYNARD, Secrétaire.
THÉODORE REVEL \
HENRI JOURDAN )
Conseillers.
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cartolina-vaglia, hanno diritto s
1. Alla Gazzetta del Popolo della Domenica^
(settimanale, illustrata;
2. Alla Cronaca Aisrteolftì colle lezioni della
Scuola Afrraria deirUniversità di Toidao ;
3. Al Bollettino Ufficiale delle Estrazioni Finanziarie, colla Tabella bimensile dei COVSÍ dei principali
valori e titoli quotati alle Borse più importanti
d'Europa
Oltre l’interesaante romanzo Amori infelici di
Eenato De Pont-Je&t, in corso di pubblicazione, la
Cfaizetta del Popolo si è assicurata la primizia di uu
nuovo racconto, che rillustre Anton Giulio Barrili
sta scrivendo appositamente per l’autorevole e tanto
diffuso giornale torinese.
Inoltre diamo ai lettovi la lieta notizia che la
Gazzetta del Popolo ha ottenuto dalla simpatica e
popolare acrittrice Matilde Serao la facoltà di pubblicare un suo romanzo, che sta ultimando e che
avrà a suo tempo l’onore della riproduzione in autorevoli giornali francesi.
Coloro che prenderanno l’abbonamento direttamente airAmrainistrazione della Gazzetta del Popolo
in Torino riceveranno gratuitamente i numeri doppi,
colle corrispondenze dei comuni di tutte le provincia
fiomontesi, la Oronaca Agricola, le Estrazioni
inauziarie e la Gazzetta del Popolo della I)oniciiica (letteraria-illustrataL L’abbonamento per le
quattro pubblicazioni riunite costa L. 1,60 al mese,
L.4,80 perire mesi, L. 9,60 per sei mesi, L. 19,20
per un anno.
Agli abbonati che ne faranno rìeliiesta sarà spedita in dono la raccolta doi numeri speciali pubblicatisi per il Cinquantenario dello Statuto, compresi
il Canzoniere ratrioltico e la Storia Statistica dei Collegi
IHemontesi,
A louer
pour le I octobre trois chambres,
avec cave et jardin potager, à 5 min.
de la Tour.
J. Jau«*., fféraiit-adinirmtrateur.
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La Toiir — Imprimerie Besson,