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Année Septième.
16 Décembre 1881
N. 49
LE TEMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Voug wif S4fe
Z («ÎWlOïliS* Aüter λ
SieiVtt« i îa vcrtié ¿a chaviit. Ep . 1,Î5#
V'RIX D'abbonnkmentfar an
Italie
Tous les pays de TUnion
do peate
Ainérvq'ae
On s’abonne t
Pour VJntéfiiW*' chez MM. les
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Terre Pellice
Pour ]’J?ieiéfiiiiT‘aiiBnTeauiTAd
miniatration.
Un oûT^usÎeure numéros sép«rés, depaandés avant le tirage 10 uent. ûhaoun.
Annonces: S5 centimespar ligne.
Les einiüis d’argent se fou.i par
iettre recommcnd4e 'bu par
■?na>tci«i!S sur le Bureau de Perofia Argêntina.
, Diieotioa du Témoin, Poniaretto ( Pinerolo) .Italie.
rlrnSÈTTIONur^^^ Témoin.To«,orono ,Pi„erolo) UaH.
Pour IV
Avis imporlant. - 16 Dôcomhro. - Une
rare bonne forlnno. ~ Correspondance.
— L’Evaugilo on Rlissie. [.’apparilion
il'nn nouveau Bouriha. — iïei’Ufi
Souscriplioo. — Agli insegnanti. ______
Afis impoFiaat.
Le Témoin continuera à paraître et aux mêpies conditions
que par le passé. On est prie de
s’abonner de prélérence au bureau du journal, chez le Pasteui
de Poniaret, — ott chez le gerant
M. Ernest Robert, maison Micol a
Pisnerol. — Dans chaque paroisse
des Vallées MM. les Pasteurs ont
la bonté de bien vouloir recueillir et nous transmettre les abonnements.
On peut aussi s abonner a lutin
chez M. Goss, rue Pio Quinto
n. 15 et à la Tour-Pélis, chez
les libraires Gilles et Benech.
Il ne peut être fait aucune réduction sur le prix de 3 francs
pour l’intérieur et de 6 pour
les pays de l’Union postale.
l.e premier N” de 18821 sera
envoyé à tous les anciens abonnés et nous serions raconnaissants
à ceux d’entr’ eux qui se proposent de se retirer , s'ils voulaient
bien nous avertir avant la fm dé
cette année.
Enfin les quelques abonnés en
retard sont invités à payer leurs
petite dette avant de recevoir
le dernier N” de 1881.
Les mandats de poste sont
payés par le bureau de PerpsaiVrgenlina.
La DtBBCî'ioK.,
16 I>éo©ral>j:*e.
Le Témmi s’est décidé à commencer, si pieu le permet, la huïlième année de sa modeste existence,
ce qui est de sa part une résolution plus courageuse que ne le
supçonnent la plupart de ses lecteurs. Les difficultés matérielles qu’il
n’a pu vaincre encore qu’en partie,
2
^394
ne Tont jamais découragé, pas plus
que les criliques, ou les rancunes
dont il a été l’objet. On sait, aux
Vallées, 4:omme dans toutes les
églises de langue l'ranijaise, qu’un
journal religieux ne parvient qu’à
grande peine à couvrir ses frais, et
que ce n’est qu’au prix de quelques sacrifices que l’on peut faire
quelque bien. Quant à n’êlre ni
désapprouvé, ni blâmé par personne,
il n’y a jamais songé, se souvenant
de celte parole du bonhomme Lafontaine;
« Est bien lou de cerveau qui prétend
Oon i6nier, to ut lo munde et son péro !
A-t-il été du moins, de quelque
utilité à l’Eglise en faveur de la
quelle il a été fondé, et au service de
laquelle il s’esl consacré? Des amis,
peut-être trop indulgents, ou trop
intéressés, V affirment; ceux qui
sont d’un sentiment tout opposé,
se gardent bien de le lui donner à
connaître. Ouvertement encouragé
par plusieurs, sans être découragé
par personne, n’a-t-il pas raison de
croire qu’il a fait quelque bien, surtout qu’il répond à un besoin très
réel de l’Eglise Vaudoise ?
S'il en est ainsi, n’esl-il pas très
naturel aussi qu’il demande, non
seulement aux Vaudois eux-mêmes,
dont il est l’organe, un inlérôl plus
actif, pour son existence et sa
prospérité, mais encore aux amis
des Vaudois une sympathie plus
générale et plus efficace? — Si les
paroisses des Vallées, dans la mesure de leur population, suivaient
l’exemple de la Colonie et paroisse
du Rosario; le chiffre des abonnés
du Témoin serait plus que doublé.
11 semble que ce résultat pourrait s’obtenir, à la simple condition
que MM, les Pasteurs et Instituteurs
se donnassent un peu de mouvement, et quelque peine aussi pour
trouver de nouveaux abonnés. Le
journal leur en serait très reconnaissant et leur distribuerait volontiers à la fin de l’année tout le bénéfice qu’il réaliserait. El si pour
le moment et pour quelques années
peut-être , celle perspective n’ offre
pas un attrait bien puissant, il y a
une autre considération qui a sans
doute pour eux bien plus de poids,
et c’est celle d’un service rendu à
Heur église.
Si un nombre croissant d’abonnés est un des vœux du Témoin,
il en a un autre, plus vif encore,
et c’est d’être renseigné pins qii’il
ne l’a été jusqu’ici. Il a lieu d’espérer que ce vœu sera réalisé, dans
une bonne mesure; mais il n’en
prie pas moins tous ses amis de
ne pas l’oublier. Il recommande en
particulier à ses pères et parrains
de le nourrir avec régularité et d’une
main généreuse, afin qu'il puisse
croître et, peut-être, grandir.
Par dessus toutes choses il se
place sous la garde et sous la direction du Seigneur à la gloire du
quel il désire ardemment faire concourir tout ce qu'il lui sera donné
de publier encore, pour l’instruction
ou l’édification de ses lecteurs. Dans
le sentiment très profond et très
sincère de sa petitesse, il se souvient que Dieu se sert beaucoup
plus des choses faibles et petites
que des choses grandes et fortes ,
pour se glorifier en elles,
lue rare Intime forlinie
Quand je vous aurai expliqué
de quoi il s’agit, vous changerez
3
.395--^
pôui-êlre le tili’e Que je viens d ô- •
crire.
C’esl la pelUe commune de Roi-à
qui a eu cettB bonne- fortune ; pour
le moment je ne trouve pas une
autre expression plus exacte.
11 y a quelque temps, l’Administration de celte Commune vendit
pour une somme de éix mille francs
une pièce de terrain communal d’environ un hectare. C’était un fort joli
denier, et je connais bien des communes qui, à ce prix, aliéneraient
à l’instant jusqu’au dernier centiare
de leurs terrains. Mais il ne faut
pas oublier que, si Moïse di.sail aux
Israélites : « qu’ils entreraient dans
un pays dont les pierres étaient du
fer », l’on pourrait presque affirmer
que les pierres de Rorà , de Luserne-Saint Jean et des Communes
voisines, sont de l’argent, tellement
la valeur de leurs carrières de dalles
de toutes dimensions et de toute
épaisseur a augmenté depuis vingt
ans.
Or donc un de ces exploiteurs
intelligents, ayant eu connaissance
des conditions de cette vente, qui,
parait-il, n avait pas été autorisée ,
est parvenu à la faire annuler et à
obtenir que le terrain en question
dont il connaissait la valeur, fût exposé aux enchères publiques. C est
lundi dernier, le 5, que l enclière
a eu lieu, et voulez-vous savoii à
quelle somme elle s’est élevée? A
la bagatelle de cinquante-huit mille
six cents francs !
Si j’ai dit que c’était une bonne
fortune pour la Commune de Rorà,
c’esl parce qu’elle pourra consacrer
annuellement à ses écoles, une bonne
partie de ce revenu sur lequel nul
ne pouvait compter, et uniquement
à ce point de vue. Quant au fait
lui-même, je n’oserais pas l’en féliciter.
€^orre6|ïonbance
... Lai.«sez-moi, en finissant, vous
raconter une scène très amusante et
tout aussi intéressante, à laquelle j’ai
assisté par un pur hasard. Vous savez
d’où je revenais, quand [en passant
par ....j’ai eu l’occasion, très agréa
ble pour moi, d’assister à un service
qui se faisait à i'école. Après beaucoup de bonnes choses dites avec conviction et écoulées, à ce qu’il m’a
paru , avec beaucoup de sérieux, une
conversation très animée s’esl engagée
sur un sujet toujours actuel parmi
nous, mais seulement en hiver, savoir les veillées dans les écuries, source
ou occasion , de choses fort tristes.
Vous savez, sans qu’il soit nécessaire
de le dire en détail, tout ce que l’on
peut justement reprocher à nos' campagnards à ce sujet, et pendant un
bon quart d’heure je n’ai entendu que
des plaintes ou des accusations dmn
côté et des excuses ou des dénégations
de l’autre.
S’il n’y avait eu que cela, je me
serais bien gardé de vous l’écrire ;
qui ne sait pas tout le mal que l'oii
Eeul dire de la coutume en question ?
lais, à mi certain inomenl, un homme
d’un certain âge, dont j’avais déjà remarqué la tenue un peu autre que
celle de nos paysans et l’air plus inielligenl, prit la parole et adressa très
poliment à la personne qui présidait
la réunion , celle question assez singulière : quelle différence voyez-vous
entre l’écurie du paysan et le salon
de l’homme riche ? El comme on hésitait à répondre, il continua à parler
pendant vingt bonnes minutes, sans
que personne pensât à l’inleiTompre,
tellement il y avait de plaisir à l’entendre. Combien je voudrais pouvoir
reproduire ce discours si simple el si
jDlein de bon sens ! Mais il m’a trop
frappé pour que je ne sois pas sûr
d’en donner le sens.
4
.m
«Vous saveis, dit-il, que j’ai guillé
ma commune nussilôt après avoir tiré
un bon numéro, c’esi-à-dire, à l’âge
(le 21 ans. Comme tes jeunes-gens (le
mon âge, j’ai été plus d'une fois passer
quelqu’une des longues soirées d’hiver
dans les écuries, choisissant de préférence celles où je savais que je trouverais quelque joiie jeune fille. Il me
semblait que cela était tout naturel,
et au bout du compte, pins convenable
que d’aller riboUer avec quelque mauvais sujet des environs. El lorsque
mon tour arrivait de m’asseoir à côté
de In dite jeune fille, j’étais trop heureux pour être lenié de lui ailresser
ries propos qui lui fissent de la peine.
Ge que je puis dire encore c’est que
jamais il n’est arrivé que les parents
des jeunes filles ne ftisseni pas présents, au moins l’un des deux, pen
dant toute la veillée et jusqu'à ce que
le dernier jeune hotnme fût parti,
ensorle que je n’ai aucun souvenir
qu’il soit l'êsiillé quelque chose de fâcheux de ces enlrèliens familiers des
jeunes gens des deux sexes. — Naturelleruent, je parle de trente ans passés,
et je né voudrais pas répondre, ayant
été' si longtemps absent, que les choses se passent toujours encore ei partout comme alors dans les deux communes que je connaissais. Je veux
seulement ajouter que dans les maisons
des agriculïeürs il n’y a presque jamais une chambre dans laquelle un
certain nombre de personnes puissent
se réunir pour travailler pendant les
très longues soirées d’hiver ; et que,
même st une pièce pareille- existait,
on reculerait devant la dépense considérable à faire pour là chauffer. Pour
mois je dis que l’écurie est le salon
du pauvi'e.
.En quiuam nos Vallées, j’ai d’abord
été erram un peu ici, un pen là, h
la recherclie de quelque bonne place
selon mes goûts, et j’en ai enfin trouvé
une que j’ài gardée jusqu’à ce que le
fils de la maison, au berceau lorsque
je suis entré, y fût établi pour son
propre compte. C’était une famifle riche, protestante, irès-eslimêe dans la
ville et ayant un assez grand train de
maison. Le dimanche matin on allait
• au culte, et le soir le salon s'ouvrait
pour recevoir une société plus ou moins
nombreuse; on babillait, on chantait,
on jouait aux caries et quelque fois
on dansait. — Ce fut bien autre chose
encore lorsque les deux filles de mes
maîtres devinrent des demoiselles à
marier. C’élail de bons partis et les
prétendants accouraient et les soirées
dansantes se multipliaient.
En ma qualité de premier valet de
charnbre et domestique de confiance,
je voyais et j'enleudais tout, mieux
peut-être que mes maîtres eux-mêmes,
— Et voulez-vous que je vous dise ce
que je pense sur le sujet de notre entretien ? — Si les parents ne sont pas
des insensés et si les jeunes hommes
et les jeunes filles ne sont pas déjà
corrompu s et souillés, il ne se fait
pas plus de mal dans une écurie que
dans un salon ».
Si j’ai prêté à ce digne homme quelque pensée, ou quelque expression
qu’il répudie, — comme je sais qu’il
est un de vos abonnés, — je suis
prêt à le retirer. Quant à la c(înclusion , il me parait difficile d’y contredire. C’est du moins l’opinion de
votre vieux correspondant de qui vous
n’attendiez plus rien,
X.
Llvangile en liagsie. '
Dans un précédent article intitulé Supersiitiony nous avons montré la Russie sous un jour tout
autre que réjouissant au point de
vue religieux. L’article ci après que
nous empruntons au Christianisme,
aura pour objet de projeter quelques lueurs consolantes sur ce sombre tableau.
Une brochure publiée par le pasieur
Dation de Sainl-Pétersbûurg et inlilulée; Courants évangéliques dans l’Eglise
russe contemporaine, nous prouve que
sous l’apparente couche de glace dont
nous nous figurons volontiers qu’est
recouvert le christianisme russe, jail-
5
lissent, aussi des sources de vie d une
puissance incontestable.
L'œuvre de régénéi'iilion a coiumencé
dans le village de Roltrbach, a oO kilomètres d’Odessa, où pendant un quart
de siècle environ , a travaille le
« Père Bonekernper », élève ûe la
mission de Bâle, et depuis loo/, son
fis Jean Bonekemper. Pendant un ceitain temps les réunions religieuses importées d’Allemagne par des colons germains restèrent sans action aucune
sut- la population indigène, lorsqu un
pavsan russe de Kiew vint s étabüi à
oni’bach en qualité de journalier, il
prit pari aux réunions aédificaiion ,
apprit à lire, sè plongea dans 1 elnae
de la Bible, dont son ânie entière
nvnil subi la secousse électrique. Arme
de la parole divine, il retourna dans
.son village et assembla ses concitoyens dans sa ciiaumière pendant
les soirées d'hiver. La semence tomba
sur un lenain favorable, et de proche
en proche, le monvemenl gagna les
vill'ages voisins, et pénétra jusque dans
le gouvernement de Wolhynie. Los
adhérents du réveil sont atijourd bui
au nombre de plusieurs milliers,
et recrutent eonsiamment de nouveaux
alliés. Mais ils n’en admellenl aucun
Sans exiger de lui utie profession de
foi. Dans leur culte, la priere joue un
rôle prépondérant, et on constate dans
leur vie privée un étonnant progiès
de moralité et d’honnêteté. ^
L’E"lise orthodoxe russe na pas
manqiré de ne voir dans ce mouvement qu’une agitation sectaire dangereuse, et l’a combattue par tous les
moyens. Mais ce baptême de leu n a
fait que favoriser le réveil, que nous
demandons à Dieu d'élondre de plus
en plus. .
Un autre courant évangé ique a éle
provoqué en Russie en loié', par loid
Rad,stock, dans les rangs même de
l’arislocvalie. Prédicateur laïque volontaire, il a eu le courage de piesetiler
l’Evangile aux frivoles habitues des
salons de Saint-Pétersbourg et a eu la
douceur de gagner à Clinst beaucoup
d’âmes. Un des principaux adhérents
est Wassilii AlexandrûwüschFmcMto[l,
qui, enflammé d’arnour pour te bau
véur, ne S’est pas conienlé d'évangéliser la haute société russe, mais s’en
est allé porter le message de paix dans
les prisons, les hôpitaux, les fabriques,
et jusque parmi les cochers de fiacre.
A l’exemple du maître de la maison
dans la parabole, ih'assemblait «dans
les chemins et le long des haies»,
des auditeurs qu’il recevait dans sès
riches appartements, et auxquels il
prêchait avec force la repentance et
la conversion. Là encore i’Egli.se russe
a cru devoir intervenir. Elle a inierdil
les réunions dû soir dans les salons
du grand seigneur. Une association
« Anii-Paschkoifienne « s’est fondée ,
et l’homme courageux lui-même a été
envoyé en exil. Malgré ces mesures de
riguènr, le réveil s'accentue toujours
davantage, et plusieurs œuvres charitables telles qu’hôpilaux , crèches,
refuges , maisons de travail, écoles,
cuisines économiques, se fondent sous
l’impulsion donnée par Paschkoff. Parmi
les ouvriers volontaires qui se sont
consacrés au soin des malades et à la
visite des prisons, on compte des
membres de la plus haute noblesse
russe. Que Dieu donne à nos frères
du Nord de trouver toujours plus de
portes ouvertes sous leurs pas, et d’arriver ainsi, plus efficacement que par
toutes les mesures politiques, à combattre le nihilisme!
T. E. H. T.
l/apparilioii tl’an nonveaii fiendlia
Tel est le litre d’un intéressant récit
que nous transcrivons de l’excellent
journal: Les Missions au 19^ siècle,
publiée sous la direction de M. le pasleur Nagel de Neuchâtel.
a 11 est temps qu’uu nouveau Boudha
apparaisse ! . entendait naguère dire
à un vieux brahman, dans un vagón
de chemin de fer, la vaillante dame
Ingalls, qui dirige avec tant de distinction la station missionnaire de
Thongfaï, dans les montagnes du Birman.
— A quoi donc, lui demanda M“*
Ingalls, reconnaissez-vous qu’un nou-
6
-.398^
veau Boudha soit sur le poini de Caire
son apparition 1
— C'est bien simple, lui répondit
le vieux brahman. Tout est changé
dans ce monde. Il y a cinq ans, loul
le monde dans ce pays était épouvanté
à la vue de ces Cils de fer (en disant
cela il montrait le fils du télégraphe),
et en ce moment vous y voyez iranquillemenl postés des centaines d’oiseaux , qui n’ont point l’air de s’en
mal trouver. — Il n’y a pas plus de
deux ans, j’avais tellement peur ^de
ces chariots de fer ( et en disant cela
il montrait du doigt le vagón dans lequel il était assis), que j’eusse marché
pendant toute une journée, plutôt que
de m’y asseoir pour faire le môme
trajet en moins de deux heures ; et
aujourd’hui non seulement je n’en ai
plus peur, mais j’y dors le plus souvent du sommeil le plus paisible'pendanl (oui le temps du trajet. ~ Jadis
il me ('allait quaire jours pour descendre à Ranpour, et onze jours pour
remonler le fleuve jusque chez moi :
l’autre jour, je suis parti de chez moi
à sept heures du malin, j'ai fait commodément toutes mes affaires à Ranpour, et le même soir, à onze heures,
j’étais de nouveau à la maison ! üécidomment, tout est en train de changer
dans ce monde, et voilà précisément
pourquoi je dis que cela ne peut finir
que par l’apparition d’un nouveau
Boudha! ».
Ce bralimane ne raisonnait certes
pas mal. Nous aussi, à la vue de la
manière dont les événements se déroulent, nous allendons l’apparition d’un
nouveau Boudlia; seulement ce Boudha
s’appelle Jéms-Chrisl, et celle venue
sera son retour dans la gloire pour
juger le monde, après sa première
venue dans la bassesse en vue de sauver le monde.
Semailles et moissons
Les moissons sont faites, les raisins,
les pommes de terre, les pommes et
les châtaignes sont rentrées, et nous
serions ingrats si nous ne faisions
monter vers Dieu nos actions de grâce
pour tant de bienfaits. Un excellent
moyen de montrer que notre reconnaissance est réelle, serait de faire part
des biens que Dieu nous donne à ceux
qui en sont dépourvus. Il y a des pauvres parmi nous, nous avons des orphelins et des orphelines et les dons
en nature seraient recueillis avec reconnaissance à l’Orphelinat et ailleurs.
Nous voici au temps des semailles ,
qui vont être achevées. J'ai remarqué
que chacun choisit avec soin la semence
qu’il veut jeter dans ^on cltamp, et
veille à ce qu’elle soit de la meilleure
qualité possible. Cela est très important , comme nous allons le voir.
Dans le sens spirituel nous sommes
tous des semeurs ; nous semons des
paroles, des actions, des pensées, des
exemples loui autour de notfs, dans
les cœurs de nos enfants et, de nos
semblables.
Dan.s ce cas comme, dans le précédent il importe beaucoup que la semence soit de bonne espèce,'car la
Parole de Dieu nous déclare que ce
que rhomme aura semé il le moissonnera aussi (Gal, VI, 7).
Voyons alors ce que nous semons.
Les uns sèment poui’ la chair et
d’autres sèment pour l’esprit, et chacun
moissonnera selon qu’il aura semé.
Semer pour la chair revient à vivre
selon la chair, ou comme le dirait
S. Paul (Rom. vin, 1), marcher selon
la chair ; c’est ne penser qu’au corps,
qu’aux biens de la terre et aux jouissances qu’ils peuvent nous procurer.
Le corps, les biens, les plaisirs... quel
matérialisme ! Voilà ce qui est semé
par plusieurs ; nous verrons en son
temps ce que sera la récolte.
Il en est d’autres, grâces à Dieu ,
qui sèment woi»' l’Esprit, ou qui marchent selon l’Esprit, et nous voudrion,s
3ne chacun des lecteiir.s de notre moeste feuille fûl de ce nombre. Le
corps n’est pas tout ; nous avons une
âme vivante, une âme qui a reçu de
Dieu des facultés admirables qu'il's’agil
de cultiver dans le. hul de les rendre
toujours plus aptes au service du Seigneur. Nous avons une âme à sauver;
il y a autour de nous des âmes qui se
7
^399^
perdent; et l’Esprit de Dieu lutté avec
nous pour nous arracher à la corruption et pour nous amener à la vie
ôlernelle. Ne négligeons pas un si grand
salut; semons pour l’Esprit.
Après avoir semé, il est juste de
moissonner. Voyons ce que lu recueilles. Pénétre-toi bien de ceci, c'est
que tu ne feux moissonner que selon
ce que tu as semé. Ne te lais pas d’illusion , cher lecteur, ne l’imagine pas
de recueillir du beau froment là où
lu n’aurais semé que du blé sarazin ,
ni de recueillir l’approbation de Dieu
et celle de ta eonscieuce lorsque lu
as passé la moitié de ta vie à faire le
mal, et l’autre moitié à induire ton
prochain à imiter ton exemple.
On ne se moque pas de. Dieu.
Telle semence, telle moisson. L’ivrogne moissonne la ruine de sa lorlune,
celle de sa fàmüle, celle de sa santé,
celle de sa réputation, et, s’il ne se
convertit, i! moissonnera aussi la ruine
de son âme, car les ivrognes n’entreront dans le royaume de Dieu (1 CoR.
VI, 10), Le débauché moissonne le
déshonneur, la maladie et le trouble,
la chair ne peut produire que la corruption. . , ,
— Moissonner la corruption !... horrible récolte ! J’ai entendu parler de
moissonner le froment, le seigle,
l’orge, l’avoine... mais moissonner la
corruption !
— Je la laisserais volontiers dans
le champ celle récolte là.
— Tu ne peux pas! Ce que l’homme
a semé il le recueillera aussi. N’as-lu
pas semé des paroles légères, équivo
nou impures ? Elles ont produit
irruption de la Jeune personne à
ta quelle lu les as dites. La moisson
est là, elle est ion fait, moissonne.
Tu ne peux y échapper, car lu as semé,
N’as-lu pas fait en présence d’autres
des actions condamnables, n’as-lu pas
donné de mauvais exemples ? — lu
as corrompu l’un de ces petits, lu
l’as scandalisé, lu l’as perdu; à présent
moissonne. Ce serait peu que d’attacher une meule à ton cou et de le
jeter au fond de la mer. Tu dois moissonner la corruption dont tu as semé
le germe. N’as-Ui pas commis loin des
yeux de tes semblables, à la faveur
des ténèbres, des actions que tu n’oserais produire au grand jour ? Tu as
souillé ton âme par tes fautes cachées;
la corruption est là ; moissonne.
Heureux celui qui a semé par TËsprit ! Il a vécu en Dieu et pour Dieu
et il moissonnera la vie éternelle. Moisson glorieuse et précieuse ! Moissonner
la vie ! les beaux épis ! les belles gerbes ! Tu commenceras la moisson dès
ici-bas, car la vie selon l'Esprit aboutit
à la vie; c’est la vie même la vie c’hré*
tienne, la vie cachée avec Christ en
Dieu. Mais à la fin le temps de la grande
moisson viendra , avec ses joies, ses
triomphes et son repos.
Ne «(MIS tassons donc point de faire
le bien. C’est maintenant le temps des
semailles, ne craignons pas la fatigue.
Faisons du bien à tous, aux ennemis
comme aux amis, mais principalement
aux domestiques de la foi, aux nôtres,
à chacun des membres de la famille
de Dieu, à ceux de nos propres familles (1 Tjm. V, 8).
El cela pendant que nous en avons
le temps, car la nuit vient où personne
ne pourra plus travailler. Rachetons
le temps, car les jours sont comptés,
et que chaque soir nous puissions
compter quelque bonne action, accomplie à la gloire de Dieu,
Que celui qui a mis la main à ta
charrue, ne regarde pas en arrière ;
il s’arrelerail et s’attarderait, cl s’il
veut marcher tout en regardant en
arrière, il ne ferait pas des sillons
droits.
Puisque nous avons semé, nous devrons moissonner. Sera-t-ce la corruption ? Sera-l-ce la vie éternelle ? Ce
sera selon que lu auras semé, pour
la chair ou pour l’Esprit. Tu as le
choix dès à présent.
Oh ! ne refuse pas la vie éternelle !
Heureux celui qui aura choisi la bonne
part; elle ne lui sera point ôtée.
âtfêUe. — La Chambre des députés
a continué l’examen des budgets. Celui
du ministère des affaires étrangères a
8
• >^W\/W*wv%'N/'^<vwv»VVvW\/\/wA.AiÄ^VSiWV\/\/W^^i'
400.
|/V<^ AA'WVrt/'•»
fourni occasion à dès appréciations sur
la politique internationale , et malgré
le télégramme de Bismark à Mancini,
dans lequel le grand Chancelier se
déclare l’ami de l'Ilalie et de notre
Maison Royale, unie par des liens si
étroits avec celle de l'empereur d’Allemagne , ce budget a été votés "par
145 voix favorables seulement sur 240
volants. Ont voté contre 95 députés.
Il paraît que le ministère a résolu de
poser la question de cabinet à propos
de l’adoption du budget de l’intérieur,
dont Déprelis est le ministre. — Tour
lefois l’on s’attend à ce que ce budget
et peuUôtre d’autres encore, celui des
finances, en particulier, ne pourront
être examinés avant les vacances de
Noël. Ce qui donne le temps ii Déprelis de pourvoir à la sûreté de son
administration. Le Sénat s’occupe de
l’examen de la loi éleclorale. Cette
discussion se prolonge plus qu’on ne
s’y attendait ; le sort du projet est
incertain.
r^anee.— Le ministère llambetla
a eu un’ échec qui lui a été procuré
d’une màniêre inattendue par l'éloquent discours do député Ribol qui
s’est révélé orateur de premier ordre.
La Chambre n’a pas approuvé la création , par décret du président de la
République, du ministère des beaux
arts.
La Chambre des députés a approuvé
h une très-grande majorité le traité
de commerce avec l’itnlie.
Aitemagne. — Bismark se détïi;ène entre les divers partis de la
diète ; il compte toujours s’appuyer
sur le centre ; en allendapl il s’esl
mis en très mauvais termes avec le
chef avoué du parti catholique M.
Windlborsl.
Autw^UsMe. -r~ Une affreuse catasirophe a iplongo dans le deuil la
capitale de l’Auiriche. Le soir du 8
décembre , jour de fêle catholique ,
le théâtre du Ring a été la proie des
flammes. Plus de 800 personnes manquent ; des centaines de cadavres ont
été extraits des décombres; le nombre
des blessés , dont quelpes-iins très
grièvement, s’ élève à 500. Des fa
milles entières ont péri ; d’autres sont
privées de leurs soutiens. Des souscriptions ont été ouvertes pour porter
quelques secours à de si grandes misères.
' SOUSCRIPTION
en faveur des Vaudois de Freyssinière
M“* Beckwith..............IV. 20
Souscription précédente . » 185 50
Total L. 205 50
4GL1 INSEGNANTI.
Due premi (150 e 100 lire italiane ), aspettano le due migliori
raccolte di prose e poesie italiane
da servir di libro di lettura per le
Scuole Evangeliche Valdesi.
Il tempo utile per presentare i
manoscritti scade col 30 giugno p.
V., giorno in cui questi devono essere nelle mani del sig. G. P. Pons,
Pastore a Torre Pellice.
Matteo Peochet.
A.nnoiio©s.
En vente à la lÂtrairie Chiantore «t
Mascarelli^ à Pignerol:
P. Gilles: Histoire des Eglises
Taiidoises « 2 vol. Prix 5 fr. — Le
port en sus pour les pays de l’Union
postale.
H. Arnaud: La Glorieuse Rentrée des Vaudois dans leurs vallées
en Ì6S9. 1 vol. Prix fr. t,60. — Le
port en sus pour les pays de l’Union
postale. • ,
Ernest Robert, Gérant et Administrateur
Pignerol, lmp. chiantore et MasoareUi.