1
ite-courant avec la Poste
D’A^BONNBHBNT par an
. . . . Fr. 8
ger ... » 6
lagne, Àutriche-Hongrìèr
gique, Brésil, Danemark,
^pte, Hollande , Suède,
fase, etc., en s’abonnant
a poste . . Fr. 3
I s’abonne;
tureau d’Administration;
t MM. lea Pasteurs ; et è
ap. Alpina à Torre Pollice.
tnnement part du 1. Janvier
et se paye d’avance._________
Année XXII. N. 1.
1 Janvier 1896.
Namároi «épurés dsmkndé« avant
le tlràge, 10 centime« chacun
Annonce*; 80 centimea par ligne
pour une seule fois — 16 centime« de 2 à & fois st 10 centimes pour 6 fois et au deesut
Tout changement d’adresse est
payé 0,10 centimes.
E TEMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VAÜDOISES
Paraissant chaque Jeudi
I me eeres témoins. Act. 1,8. Suivant la vérité avec la charité. Eph. IV, 15. Que ton régne vienne. Retth. VI, 10
8iommalr«i
.Tinunication oiTicielle — Un repos —
Alliance évangélique —• Nécrologie —
(Chronique Vaudolse — Bibliographie
— Société Yaudoise d’utilité 'publique
— Revue politique — Avis.
COMMUNICATION OFFICIELLE
jjessieurs les pasteurs sont priés
pnditecer, du haut de la chaire,
IX dimanches consécutifs, que M.
aandidat Albert Çrochet, de Turin,
[evra rimposition des utains'dans
temple de Pignerol, le mercredi
du prochain mois, de Janvier, à
heures du matin.
Torre PelHoe, le 30 Décembre 1895.
Pour la Table;
J.-P. Pons, mod.
VN REPOSt
» Il reste un repos pour le peut de Dieu! » Cette parole devait
tendre comme un baume biensanbsur le cœur des Chrétiens
[mitifs auxquels s’adressait l’épître
c Hébreux, parce qu’ils étaient
igiMés: fatigués à cause des priions acceptées pour* l’amour de
Christ; fatigués à cause des souffrances endurées pour confesser
Christ; fatigués à cause des travaux
continuels et pénibles ■'entrepris et
supportés pour répandre le nom
•le Christ. C’est la même fatigue
dont se sentait saisi Paul lorsqu’il
écrivait: « J’ai le désir de m’en
aller et d’être |yee Christ, ce qui
ïne serait dé bèaïïcoufl le meilleur ».
Traduisons ces paroles en langage
ordinaire; ne reviennent-elles pas
à ceci; « Je suis las, je voudrais
tant aller me reposer! »
Oui, la pensée, du repos, de la
nuit, du Dimanche, de la maison,
quel charme n’art-elle pas pour l’agriculteur qui a pioché pu fauché
tout le jour, pour l’ouvrière qui
s’est tenue tout le jour debout devant son métier de tissage, pour le
soldat qui s’est battu tout le jouri
Mais, comme nous comprenons
bien que la pensée du repos éternel ait peu oU point dé charmes
pour de nombreux Chrétiens, qui
ii’ont jamais su ce que c'était que
(le se fatiguep. àà service du Seigneur. Ils vetflent bien faire quelque
chose pour leur Maître; mais qu’il
soit bien entendu que tout ce qui
rend leur existence paisible, facile,
gaie même, sera pleinement sauvegardé; qu'il soit bien entendu que
S’adresser pour la Bideetloa et
pour l’AdmlnlstTstlOD à H.
Jean Jalla, prof.,Terre Petlice.
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tout ce qui peut s’appelei' privation
sensible, sacrifice réel, fatigue du
corps, lassitude de i’âme arrivant
même jusqu’à ran«oisse, ne leur
sera jamais demandé. Et ainsi ils
traversent tranquillement dix, vingt,
trente ans de vie ctirétienne, ils
arrivent au terme, n’ayant jamais
soupiré ardemment après le repos,
car ils ne se sont jarniiiis fatigués.
Mais ici une question poignanle
se place devant nous. Ce re[ios, dont
ils n’ont aucune espèce de besoin,
le trouveront-ils? Ou, en d’anties
termes, peut-on être cbrétien sans
se fatiguer pour Christ? Ne donner
à Christ que ce qui, au fond, ne
nous coûte rien; lui répondre par
un non silencieux toutes les lois
qu’il nous demande notre corps,
notre âme, notre esprit, poui' n’im
porte quelle œuvre, n'est-ce pas
ALLIANCE ÉVANGÉLIQUE
Programme de la Semaine de prières
de la paresse, de l’infidélilé qui
touche à la révolte ouverte? Gela
ne fait-il pas soupçonner qu’on n’a
pas compris l’amour de Christ, qu’ôn
n’en a pas été saisi, qu’on n’a pas
la foi?
O mon frère, réfléchis Iden à ces
choses, et vois si le temps .où lu
es resté là à ne rien faire n’e.st pas
déjà assez long; vois si, dans cette
nouvelle année, Lu ne devrais pas
commencer à travailler au service
de Celui qui t’a racheté au prk de
son sang et à' te fatiguer 'an péu
j)Our lui. Oui, c’est là le meilleur
vœu dé bonheur que je puisse faire
pour toi et pour, moi, à l’entrée de
cetLe Uouvelle année: qu’elle ne
s’achève pas sans que nous ayons
connu la joie qu’il y a à se fatiguer
au service du Maître, la joie (pi’il
y a à regarder en avant, à la maison
du Père, à espérer dans le -reims
éternel!
H. M.
Dimanche, 5 janvier. — « Le
. Saint‘Esprit vous enseignera toutes
choses. » Jean XIV, 26.
Lundi, 6 janvier. — Actions de
GRA.CES ET CONFESSION DES PÉCHÉS.
Actions de grâces pour les bienfaits
de Dieu qui ont marqué l’année écmilée; pour les bienfaits 'collectifs
répandus sur le monde, sûr l’Église,
sur nos familles, poùr les bienfaits
individuels, pour la patience de Dieu
envers nous, pour ses délivrances,
pour la connaissance de la vérité
et pour les privilèges qui en résultent.
Humiliation et confession des péchés. — Nos péchés nationaux: frivolité, sensùalité, scepticisme et In-dilférence religieuse. Nos pécl^és per: sonnels : les appels de Dieu méprisés;
ses bienfaits méconnus. Nos pécfjés
,-comme chrAtiept!; fOfi:m,aJisrQe,mon^
danitè.; infidélité et inconséquences ;
négligence de la prière et de l’étude
de la Parole de Dieu; notre manque
tle zèle et de fidélité chrétienne.
■— Psaume ..cm, Daniel IX, 3-19,
Psaume LT, 1-1&, Apoc, III, 14 20,
Mardi, 7 janvier. — I/Eglise et
LA VIE CHRÉTIENNE. Pour les pasfeu.i's'
et les diacres. Pour une elïusioti
abondante du Saint-Esprit sur nos
Eglises, un réveil profond' de la-foi
et de la vie^ un progrès sérieux de
l'activité et de la libéralité chrétienne. Pour que toute^race d’esprit
sectaire disparaisse et fasse place à
l’unité de l’esprit. Pour que ceux
(|ui sont chrétiens de nom soient amenés au sentiment du péché et à
une conversion véritable. Pour les ca ■
léchumènes; pour les malades et
les pauvres, Eph. ÎII, 14 à la fin et
IV, 1-17; Pkü. I, 2? à ~ ^
Tessalon, II, 13 à la fin.
à 15.
Mercredi, 8 janvier.
la fin ; ■ 2
Tite II, 11
..ES FAo
MILLES ET DES ÉCOLES. PoUr qUS'la
• ¿¿Y ■- _• ■■ , ■ ■■
_ 'Iv.
3
- 3
jiiété régne dans nos familles dans
leurs diverses relations (maris et
femmes, parenis et enfants, maîtres
et serviteurs). Pour que le culte de
famille soit observé. Pour les écoles
du dimanche et de.semaine; lésé'
coles secondaires et la faculté de
théologie; pour les unions de .jeunes
gens el de jeunes filles; pour la
jeunesse et tout spécialement pour
notre jeunesse vaudoise. Coloss. III
18 à la fin ; Deutér., VI, 1-10 ; Prov.
XXll, 6; Jean, 11, 12-15.
Jeudi, 9 janvier.'— ' La Mission
PARMI LES PEUPLES PAÏENS. Poill’
que cette grande œuvre se poursuive avec toujours plus de persévérance et de foi. Pour que h;s
missions en pays païens soient toujours plus [irospéres et souteimes
par les prières el les dons des chrétiens. Pour nos missionnaires vaii. dois. Mai//i XXVm. 16 20 ; Rom.
X. 12-17; i%. LXVII; Esaie, X\AX,
1-8. ' , ' V.',
Vendredi, 10 janvier.— La Mission INTÉRIEURE. Poiir les évangélistes, les colporteurs bibliques. Pour
les Sociétés d’évangélisation et de
Mission populaire, pour l'évangélisation des Israélites. Pour la piopagation d’une saine littéralture el
d’une presse honnête et chrétienne.
Pour rpbservationdu dimanche, pour
les orphelinats, maisons de diaconesses, les asiles de vieillards. Pour
le relèvement de ceux qui sont tomhés et le triomphe de la liberté
l'eligieuse là où elle est encore méconnue. — Matth. X, 1-17; Luc,
30-38; Rom. XI^ 25-33; Ex. XX
8-12; Cor. I, 17-22.
Samedi, 11 janvief. — LèsNations.
Pour l’Italie et son Gouvernement;
peur le Roi, pour nos législateurs,
nos magistrats, nos soldats. Pour
tous les peuples de la terre.,'
"et particuliérement ceux qui ont
été affligés par des deuils récents.'
Pour qu’ils acceptent l’Evangilecoin-,
me. la garantie .de tout véritalde
i; progrès, -r- Rom- XIII, \-%,l Pierre
ij. II, 13-17; Tim. II, 1-5.
Dimanche, 12 janvier. — 1 Lor.
XIV, 13. « Ces trois choses demeurent'. la foi, Vespérance et la charité, mais la plus grande est la
charité ».
NECROLOGIE
Samedi 28 courant un nombreux
corlége accompagnait à sa dernière
demeure le corps de Madame JALLA,
transporté de Florence à La Tour,
pour être enseveli dans la tombe
de famille avec celui de son mari,
qui l’y avait précédée de 12 ans.
Avant de quitter la maison delà
défunte,M*'Pons lit quelques versets
de la 1™ ép. de St. Pierre, et attire
particulièrement notre attention sur
celte parure intérieure que l’apôtre
recommande aux femmes, « parure
incori'uptible d’un esprit doux et
paissible, qui est d’un grand prix
devant Dieu ». Gela lui donne occasion de parler des qualités précieuses de notre sœur regrettée,
non pas pour exalter la créature,
mais pour glorifier l’Esprit de Dieu;
qui a produit de si beaux fruits
dans son cœur.
Il rappelle la mère dévouée, dont
la piété simple et douce a exercé
une si grande influence sur ses enfants ;'l’épouse qui a su, chose rare
entre toutes, faire de deux familles
une seule, dont tous les membres
sont aussi étroitement unis, que s’ils
étaient tous enfants d’,une seule
mère; la femme active et modeste,
s’intéressant à toutes les bonnes
œuvres, sympathisant avec toutes
les souffrances et s’inspirant de cette
'charité qui ne soupçonne pas le
mal, ne se cherche pas elle-même,
siipporle tout, Grojt tout, espère tout.
M"" Weitzecket;' prend ensuite la
parole pour se faire Tintefpréte des
.sentiments de chacun de nous envers .nos deux frères qui travaillent
sur les bords du Zambèze,eti.qui ont
tout particuliérement besoin de se
.... .-.A-
4
sentir soutenus par notre sympathie
chrétienne quand la- douloureuse
nouvelle leur parviendra. L’un deux#
Louis, se proposant de venir en
Europe dans quelques mois, se réjouissait infinimenfde l’espoir d’embrasser bientôt sa mère. Quelle
déception! Que Dieu lui donne la
force dont il a besoin pour l’accepter
comme venant de lui.
Née en 1824 d’une famile NeUchâteloise établie à Turin, Aline
Biolley épousa, en 1848, le pasteur
Louis Jalla, qui avait épousé en
premières noces sa soeur Adèle, et
dont elle fut la compagne dévouée
pendant son ministère à Maneille
(1848-49) et à Villesèche (1850-72),
et ensuite dans sa retraite, où ses
soins affectueux lui étaient plus nécessaires et plus précieux que jamais,
vu les infirmités dont il était affligé.
Elle perdit son mari le jour de
Noël 1883. En 1886 elle dut se séparer de son Louis, qu’elle n’a pas
revu; en 1889 ce fut le tour d’Adolphe, qui revint au bout d’nn an,
et repartit après son mariage.
Elle s'est éteinte paisiblement à
Florence, le 22 décembre, après une
courte maladie.
Une autre personne bien connue
parmi les Vaudois nous a quittés.
Madame MËBKlSCH n’était pas
Vaudoise, mais elle aimait les Vallée.s comme si elles avaient été sa
patrie.
Née à Genève en 1810, Marie
Boutay s’était de bonne heure fixée
en Allemagne, où elle épousa M.
Merkisch, conseiller d’état prussien.
Devenue veuve, elle se retira aux
Vallées en 1859, et depuis lors elle
ne les a plus quittées si ce n’est
pour de courts voyages.
Avec des particularités de caractère, des excentricités que ses amis
lui pardonnaient volontiers, mais
que ceux qui ne la connaissaient
que de loin jugeaient pèut-étre trop
sévèrement, elle avait des qualités
réelle.s. Elle savait sympathiser avS'
ceux qui souffrent, et combien
misères elle a soulagées, souvent av^
une grande générosité! Elle aval
un esprit cnltivé et beaucoup d’eù
thousiasme, et sa conversation étaî
intéressante. Elle aimait inflnimen
la jeunesse: elle s’était elle-mêtni
conservée jeune de cœur, malgn
les rides qui sillonnaient son visage
et chaque fois qu’il y avait
course ou une fête de jeunes gen?
elle était de la partie, et jouissaii
comme si elle avait été de leur âgei
Une autre qualité précieuse qu’elN
avait c’est la fidélité dans i’amitiéi
Elle n'avait plus de parents, mais
ses amis étaient sa famille, et ell^
leur conserva une affection inalté;
rable. Hélas I une des amies qui lui
étaient le plus chères n’a plus pu
l’entourer de ses soins affectueux
à son lit de mort. Madame Jalla l’U
précédée d’une semaine; et la nouj
velie de sa mort a si vivement îiïm
pressionné M.me Merkisch, déjà r||
duité à une éxtrêrné faiblesse
une longue maladie, que sa fin ei
a probablement été hâtée. Elle es|
morle à la Tour le 29 décembrai
après avoir dit par trois fois, aussi
fort que ses organes détruits le lui
permettaient: Ohl quel bonheur!
N. T.
+ +
On nous annonce du Pomaret 11
mort de M’’ J. P. Tron, ancien paf
leur.
CHRONIQUE VAÜDOISl
Le 26 Déc. a eu lieu, dans ..
temple des Copiers, le sermon d’é|
preuve du candidat Albert Prochetj
Ce sermon ayant été admis, la coil^,
sécration de M. Prochet au S.
hislère a été fixée pour Meréredi il
Janvier 1896 à 41 b., dans le templ|
de Pignerol.
5
- 5
BIBLIOGRAPHIE
Taillance par C. Wagner; Pari.-,
Librairie Fischbaclier 4894. Septième édition.
Est-il jamais trop tard pour parler d'un livre comme celui dont
nous voulons entretenir les lecteui'.s
du Témoin ?
Nous ne le croyons pas. I.’auteiir
de Yaîllaiiee n’a pas laissé cliômer
sa plume (1) depuis qu'il dédia t
« à ceux qui peinent et qui espèrent » l’ouvrage que nous analyserons aujourd’hui, bien superficiellement. heureux si nous provoquons
chez quelques-uns de ceux qui liront
ces lignes le désir de faire plus
intime connaissance avec les pages,
où le charmant écrivain a mis toule
son âme.
Du reste, ce livre sera toujouis
le livre du jour. Et, s’jl était nécessaire, il acquerrait, à l’époque de
l’année où nous sommes, un regain
d’actualité. N’est-ce pas, lUi elïét, le
moment des grandes résolutions;
l’heure où tant de personnes se
proposent de recommencer la vie à
nouveau; où, tout en jetant, avec
plus ou moins de satisfaction, un
regard en arrière sur la route parcourue, on trace le programme île
son activité future, avec mille projets de réforme et d’amélioration ?
Et qui d’entre nous, dans ses plans
d’avenir, ne vent être un de res
vaillants, un de ceux là dont un
(1) Nous dirons peut-être quelque chose
une autre fois de La vie impie, qui vient
de paraître. M. Wagner, qui s’est fait le
champion de toutes -¡es bonnes causes, y
plaide avec beaucoup de chaleur et de
succès le retour aux moeurs simples. Il
combat tout ce qu’il j a de vanité, de
parasitisme, tTorgueü mal entendu dans
la vie moderne, que nous semblons vouloir
compliquer à plaisir. O’est un cri d’alarraa
qu’il pousse, dit M- C. Goth, pn montrant
le danger réel qui résulte de l’absence de
simplicité. Puisse l’avertissement de la fidèle sentinelle en vigie sau ver du naufrage
nombre de malheureux qui sont près de
sombrer dans les eaux trompeuses de la
mondanité.
grand poète a dit: « Ceux qui vivent
ce sont ceux qui luttent! »
M. Wagner s’adresse tout spécialement aux jeunes; à ceux qüi, altérés d’idéal, souffrent de ne pouvoir
atteindre aux cimes qu’ils voudraient
gravir comme à ceux qui làtohnent
dan.s les ténèbres sans rentrer dans
la bonne voie, que les obstacles dont
elle est hérissée ont effrayés. Il le.«
connaît les jeune.s, lui qui a écrit
Jeunessef et dont le cœur est resté
jeune, de cette jeunesse que le temps,
qui ne respecte rien, qui détruit
tout, ne peut effacer, ,li n’a qu’à
fermer les yeux pour se revoir à
leur âge, vivre, espérer, chercher,
aimer, s’égarer. Aussi sait-il compâtir à leurs douleurs, partager leurs
joies et gagner leur confiance. Le
secret de l’intérêt qu’il leur porte
c’est son amour pour eux. On le
sent palpiter à chaque page, li voit
dans la génération qui croîl la phalange héroïque qui pourrait diminuer les souffrances de la pauvre
humanité, transformer le monde.
Aussi voudrait-il lui faire entendre
une sonnerie de clairon qüi lui mît
la poitrine en feu, lui faire faire ce
beau rêve de force, de bonté, de
virilité sacrée, après lequel il n’est
plu.s pos.sible de se complaire dans
les plaisirs énervants ou de s’abandonner au découragement.
Et pour cela il met en œuvre
tout ce que les trésors de son âme
d’élite, de son cœur d’artiste et de
poète, de son expérience de la vie
et des hommes lui tiennent en réserve. Appels vibrants d'émotion,
fine raillerie, raisonnements serrés
et concluants, il n’épargne rien pour
persuader ses jeunes lecteurs que
la vie a un but noble et élevé et
que chacun d’eux a une mission
spéciale à remplir.
La gloire, les honneurs, pour lesquels on se démène avec tant de
passion, se résument en un seul
mot: vanité; l’honnêteté, la loyauté
ne sont pas de vains mots.
La première condition requise
6
: -i.-p
' Î.:
i;'
> -. '
•;
. V
^l,'' ■
f)
pour êlre mi vaillant c’est (le ne
pas se conlenter de le souhailer. li
■faot naarcber laborieusement à la
contjuête de l’énergie, de celte énergie si rare dans notre sièele névrosé.
Avec cette force, les plus liun.bles,
les plus déshérités peuvent transformer tous les maux en Ineii, toutes
les misères en ressources, tous les
ennemis en auxiliaire.s.
Il faut ensuite estimer à .sa jiisle
valeur le prix de la vie, y*' voir
quekjue chose de [dus i;|u’iine comédie à jouer, ou .un laps de temps,
plus ou moins long, dont il tant
jouir; ti’imporle les excè.s, tant pis
pour les faibles que l’on écrase sur
scïn passage. Agir ainsi c’est dénigrer riiornme et le plonger dans la
fange. Gha(|ué vie doitdeveuir «( une
puissance' pour ta justice ». ■
L’auteur, après avoir fermement
élabli ces deux points principaux,
affirme que l’obéissance, qui, loin
d’asservir, fait libres, est indispensaIjle pour réaliser ce but, 'et que la,,
simplicité seule est la vraie grau-'
deur. Et tout cela clans un langage
entraînant, vif etdmagé où.la conviction, éclate et se. communique.
Mais, on n’arrive et on ne se maintient à ces hauteurs que grâce à la
garde intérieure incessante. Nous
portons le mal en nous, et c’est à
cet ennemi-lâ que nous devons livrer les plus terribles balailles, à
genoux, dans le recueillement et la
prière. Tout n’est pas iiiti encore.
C’est alors que commence l’éducalion
héroïque. Les commencements en
sont difficiles, surloui ,si ta pauvreté
et la souffrance sont notre lot. Courage,- les indigents n’ont pas les
tentations de ceux qui vivent dans
rabondancé; aux infirmes d’appren‘dre aux forts à supporter et à soufrir avec palience. Pour être un vaillant \\-ne faut pa.s reculer devant
l’olfort et le travail. Rien ne résiste
â ces deux facteurs puissants; Kac
et speral
Et tout en 'Coustruiisant il faut
démolir aussi, Les'anciens préjugés,
les funestes croyances doivent videÈ
la place, pour que l’on puisse bâtit|
.sur le roc un édifice qui délie viC'|
lorieusement les ouragans déchaîiiés.|
C'est ainsi que le vaillant , dom
s’affranclïir de la peur, resclavage|
par excellence. La peur du ridicule^
par ex., que de gens n’a-t-elle pas>i
perdus! ' ’
l.a fidélité, la gaîté, l’iionneurl
viril forment le sujet de trois , cha*'
pili'es, où fon ne .sait ce'(|u’ü faut
le plus admirer de la pénétralioni
du moi'aliste ou de l’enjouement et
de la verve du conteur et du cou-;
lérencier.
Et de tout cela que résulte-t-il?;
Il résulte que la vie est une tulle
perpétuelle, où celui (jiü cesse de.
combattre, soit pour attaquer ce qui
peut nuire à lui et à ses frères,,
soit pour parer'lés Bou'jas 'de d’ennemi, se déclare vaincu. Vivre c'est
agir, agir cest combattre. Y a-t-il
rien de plus sublime que de rnetlre
la ma in â l’épée .pour tout ce qu’il
y a.‘ de 'îi'on,'oé v'rui,‘'d'è'-■'•‘ÔédSi-Ÿ■“->.• -j
Et n(i dites pas que ce sont des
songes de visionnaires, de cerveaux^
malades. Jetez? les yeux autour de'
vous et .voyez les miracles qu’ont
accomplis ces vaillanls, bienfaiteurs
de l’humanité,..véritables chevaliers
sans peur et sans reproche, qui ont
pris pour devise: faire aux autres
ce que je voudrais qu’on fît à moitnê.me. Consoler, guérir,'.faire briller
un rayon de joyeuse lumière aux
yeux’des découragés, rendre le fâr4
deau moins lourd à,ceux qui ploient
sous le faix du jour, tout en protestant énergiquement contre toute
injustice; voilà de ¡jqoi reoijplir-pluSi
d’une existence qui ne sait comment
se dépenser. Et cela humblement^'
chacun dans sa sphère. '
Aux professions de foi matéria.^
listes, égoïstes, et'sceptiquês M. ,Wa^
gner oppose un vigoureux Sursum
Corda par leqUe/ il termine ;soiî5
livre, qui est' une bonne àctioni
« Sois vaillant, .«oi.9 juste, aie Con|
fiance! Tu sers une bonné caus^
7
nn bon chef». pas dit:
crains rien; je suis avec loi!
y a peu de semaines nous en#Wr]ions une voix éloi|uente nous
fife: (le (pii IVappe dans la JiUéram'e rnodeme c’est la sûreté du
..if'^g''oslic, mais aussi l’impuissance
’^niplèle de porter remè le aux
l'.^Ux qui nous dévoienl. On met le
Ûij(t sur la plaie sans même essayer
y verser un baume quelconque
ipur qu’elle se cicati'ise et dispaWsse. Quelle cruauté! INe dirait-on
l'Ss que nous nous complaisons dans
'lOtre misère^ dans l'abjection ori:
?st tombée la race de celui ipie
pieu a créé h son image? HeureujËnaeiit il y a encore des entraillès
|ni s’émeuvent à l’aspect de f)areilles
ÎÇuleurspdes hommes remplis d’une
Mi fervente, qui croietit à "la possi|•ililé <l'un relèvement et conjurent
tiurs (Véres de regarder plusi haut
plus profond quCiCelle valJée de
Îltrmes..
E. P.
M.me Susetle Bérârd
» Madelaine Capellini
M.lle [>ydie Roman
iM'’ Robert Pi'ochet, docteur
» Théophile Mathieu
» Daniel Gay, S. liarlo L¡gt^t'e
1) Giuseppe Gamma, Milan
I) Antoine Hertalot, Ahbad Alpina‘2
» Frédéric Margarla 2
M.rne Madelaine Mai'gafií), Garnies.2
M’’B.mi Marcliina
» Louis Long, l^yôn '
» Henri Ri voire, pasteur ,
M.lle Madelaine Pei'rou
lU.me Malan-Lanlarel
M’' David Gonstaiifin, libraire
î, Paul Geymonat, professem:.
B David lahier, id.
Miss Jane Collins
Mdlé Marihe Gaudin ,
M‘’ Paul Alex. Avpndel, memnsii'r
B J. J. Jourdan, insliluleur
» G. A, Trou, piastsur, ».
B, Philippe Grill, S,’ l»,ouis
M.lle L, (i, Gostabel, Utrecht
M. Louis Roslagiio, pasteur
» Théophile Gay, id.
» P, Momie.tti, ,profeH,seuj:
2
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Sixième liste de mernln-e.s fondaût's q.u.i ont [)ayé leni’ cnlisation
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i.'^ B.mi Reynaud, Abbadia Alpina 3
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Etienne Berlin, Pignerol
IjAB.rni Griset, Nice
Daniel Caîrus, diacre, Villar
’ Jacob Forneron, instituteur
Pierre Gönnet, New-York
,.|sme Madelaine Gönnet,"'id.
Daniel Gostabel leu Mathieu
r.;J. P. Berlinat, assesseur, Vallar 2
Kfc:? 'ri < I 11 ■ . . . , ' /-k
I^^Étìenne Magl-pi, id,
.Mie Elisa Cliarbonnier
AfEmilio Longo, pastepr
I' Louis Becker iustit,, Rolliati
®‘itìe Susanne Rostan, Paris
William .Declter ,,
'^"Ernest Bérard
M“" B. Reytiaüd
M.me S'usanne Ros'lati
, ,» M.-Gapellitn
M.ll.e L. Rpriaan' ’’ i '
..SR Aht. Berlaipt i' '
iM.me Mad. Margdria
Gomme .plusieptsSj s.iarto.uL, à,_.r|é'*' ,
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- 8 .
Revue Polili(|ue
Rien de plus incertain, de plus
contradictoire même, que les nouvelles que les journaux nous donnent
sur la guerre d’Afrique. Hier on
affirmait qu’une grande bataille était
imminente, qu’elle avait peut-être
déjà était livrée; aujourd’hui on
parle de nouvelles négociations de
paix entamées par Maconnen. et l’on
ajoute que ce ras inspire de la méfiance à Menelik, qui lui suppose
des intentions de traiter avec les
Italiens pour prendre sa place. Tanlôt on annonce que toute l'armée
abyssinienne s’avance sur deux colonnes pour pénétrer au cœur de
la colonie en évitant les forts de
Macallé et d’Adigrat, tantôt on assure (ju’elle est encore toute campée
à Dolo, bien au-delà de Macallé,
qu’elle manque de vivres, que l’épi
zootie y fait des ravages et que
la dyssenterie sévit parmi les soldais.
Ce (ju’il y a de plus clair dans
tout cela c’est qu’aucun évènement
important ne s’est passé depuis le
combat de Yamba Alagi. Toutes les
autres nouvelles ne nous olïrent
aucune certitude, et nous sommes
trop habitués aux surprises de l’Afrique pour nous fier à ce calme
apparent et aux paroles de paix
des ras.
Lés nouvelles de l’Orient sont
toujours mauvaises. Les massacres
et les déprédations continuent en
Arménie. Beaucoup de yillages ont
été intièrement pillés et les pauvres
habitants n’ont plus même de quoi
se couvrir. On compte par milliers
le nombre des morts, et il e.st à
craindre qu’il n'y en ait encore
davanlage ipii mourront de troid et
de faim, dénués de tout comme ils le
sont, au commencement de la mauvaise saison. On nous parlait naguère (i’un accord complet entre
les grandes puissances pour une
intervention éneigi(|ue en faveur
des malheureux Arméniens. Mais
tout s’est réduit à quelques remontrances platoniques au gouvernement
turc. Le fait est que chacun pense
à .-^es propres intérêts et que l’égoïsme des nations ressemble terriblement à celui des individus.
Abonnements reçus :
l’our 1894; Rép. Argentine, par
M. Beux pasteur; M. Costantino; J.
Pcyrol; J. P. Tron; J. J. Clot; P.
Peyronel.
Pour 1895: anc. Reynaud, Bouvil;
Alex. Genre-Bert, Villes.; Marquis
d’Angrogne; ing. G. Becker, Turin;
Wagniêre, Florence, — Rép. Argen^
tine. E. Beux, pasteur; M. Costantino;
J. Peyrot; J. P. Tron; J, J. Clot; J.
Mimgeaud; J. Jacumin.
Pour 1896; Angrogne, M.lle Ev.
Bprinet, Unions de S, Laurent, CacetRiv., Pradutour. — Eynard-Bert, la
Tour; Coucourde, Prarustin; Vicino
ib ; Codino D., Giacoulineia; Gay,
Pérouse; Bertalot, Abbaye 2 cop.;
Bortin, Pignprol; Rostan, ib.; ing.
G. Deckel', Turin; Robert, ib.; Toscano, ib; Revel, Bergame; Long,
Manloue; lœger, Vérone; Beux, S.
Remo; Servettaz, Savone; PerroU,
Pegli; Pasteur, ..Gênes; Revel, Sarzaïia. — Florence. Revel, Medie,
Monnet, Luzzi. — Bonnet, Rio Marina; Bonnet, Callunissetla; Griael,
Nice; Bureaux Postes de Lugano,
Poschiavo, Buda Pestìi; S. Rivoire,
Anglel.; Worsiohl, ib.; Johnstonp,
Edimb.; Cignoni, Barcelone. — Rép.
.Argentine: M. Costantino; J. Peyrot;
J, P. Trou; J. .1, Clot; J, Mangeaud;
J. Jacumin; E Beux past,; J. ,1.
Peyronel, Lopez; Je. Mangeaud, ib.;
F. Poët, il),; H. Poél, ib.; P. l'oét,
ib.; J. 'Tron, Gessler; E Carro, Belgrano; E. Richaid, S. Martino.
Nous rappelons que nous ne publions les noms que de ceux qui
n’ont pas retiré directement leur
reçu.
J. P. Malan, Gérant
Torre Pedice — Imprimerie Alpina
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