1
Quatfìèw Aiiàfe.
11 Janvier 1878
N. 2
: %«,
ECHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Yovit me $eres témoins. Actes 1, 8.
Suivant la vérité avec la caritè. Ep, 1, 15.
• PmXD'ABBONNEMENT PAR AN Italie . . li. 3 Tons les de I'Union ‘de poste . ■ , »6 Amérique . . * . s S — On s'abonne : Pour 1 Jnf^Wewr chez MM. les pasteurs et les libraires de Torre Pòllice. * ♦ Pour VEootérieur au Bureau d'Ad- ministration. Un numéro séparé: 10 cenigiDei. Annonces : Îlljpeiitimes paV ilghé. Les envois d'é^gent ae font par lettre recommandée ou par 7nandats sur le Bureau rie rosfl Arpftnîîrtn.
Puitr la RÉDACTION adresser ainsf:%. ht Direction du Témoin, Pomaretto (PJneroIoJ Italie. Ppùr'^administration ^r0S88i)t‘’itini^’’Ì'iàt I’^dministration du Témoin, Pomaretto I PîüerolDÎi.ItaHé.
DouMTeu^iôÿsi're,
tiens yù!tt4ÿies;Lé
ihrievAitfVée lié
MoD|éiii||K -- ietue pi
lf«tîfêit]&
: TJeuil de^ faraille et deuil na
tional
VlCTOftrljriiiPHlEL , notre bienaimé. Souvèi'atn, le gardien loyal
de-nos libertés et de notre indé, est mort mercredi , 9
I janyier, à 2 1{2 heures de l’aprèsmidi. f .
, ■ i*'
;, Que Dieu béniai^e^imn fils et sôîi
successeur Homber* F, le soutiennni
ainsi que toute la Famille Royale
dans celte épreave inattendue, et
j'ie remplisse de sa sagesse pour
continuer, dans ces temps diffi, ciles,fro8hvfe de spn glorieux*Père!
Cédant aux insbnçeifij^i^^s
de quelques amis anxqut0;^^^
destinons notre succession-i#,
gâgnés par l’exemple de
^confrère ,,U.^ilristi§no
HouS' revénohs à l’ancien
de VEcho des Vallées.
le payement de-lD Oent.
nos abonnés qui lè désirenC re
cepei^i le premier ’numéro de
cdfe*%iifee réimprimé soüa ci
mêinè'"férmat.
Ql]Ë8Tlih\8 m
Nous voici au 8 janvier de l’an
de grâce 1878, et nous ^n sommes
à nous demander ce que sont devenus les Actes du Synode du
commencement de septemibre dernier. Après quatre mois, pas de
nouvelles. Cependant nous Ifcons
à l’art. 33 du Règlement d^^iSynode: « une copie authentique
, des Actes du Synode et une ana.
lyse, aussi succinte que possible,
des procès verbaux de ses séances,
2
.10^
seront p’rëparees pa^; les soins du
bureau dans les quîîize jours qui
suivront la tenu»- du 3ynode.-: et
remises à la Table qûî les fera
imprimer etc. ». Le Lu't-eau a-t-il
fait soé travail ? La Table l’a-telle fait imprimer? — Nous en
serames encore réduits à demander
des informatipns.'b Cependant la
Rwista Crùtiana nous donnait,
il y à.plus d^ quinze jours, une
joyeuse nouvelle, dans un alinéa
de., son Carriere, en ces termes:
^ « les Actes du Synode de l’Eglise
Evangélique Vaudoise, tenu en
« septembre dernier à la Tour sortent de "'presse ». — Cette nouvelle nous a réjouis.
Nous avons lu l’alinéa on entier,
ne l’eussions nous pag lu,
car us avons été peiné de l’es
Jii^t de malveillance qui a inspire
dans cette partie du Çorrpra. Si c'est un Vaudois qui a
• écrit ces lignes, nous pouvons
bifu ^i^peter qu’on n’est malTraîté que par les siens. En effet
^ nous ne trouvons dans ca^racd'article que aCftusatiï^,.passionnées ou "plutôt de
mé’^i^e^ts boutades à '('adresse
de l’E^fiséides Vallées. Nous n’en
relôveroni,É|ue les suivantes : « les
Synodes s'éternisent au pied du
Vandalin; » l’auteur les voudraitil à Riesi ou à Trapani ? Pour
longtempig. encore, le Synode des
Eglises des Vallées aura lieu dans
une des localités des Vallées. 11'
sera même difficile de l’avoir à
TuMn. Les motifs en sont si évideiiiS que nous croyons inutile
de les donner- Tout homme que
(1). Nous apprenons aujourd’hui de
bonne sonree que les Ade» du Synode,
sout aux mains de la Table,
la passion , la malveillance et t’esprit do parti n'aveuglent pas les
trouvera et les comprendra. —
L'auteur n’en veut pas à la Tour
plus qu’à telle autre localité des
Vallées, nous l’espérons. Personne
ne voudra faire à la Tour le tort
d’avoir ambitionné les Synodes ;
la Tour depuis bien des années
mérite la gratitude de l’Eglise
pour avoir bien voulu donner
l’hospitalité à ses représentants.
Le second grief de l’auteur c’est
rasagp,,du français dans les Synpdés et surtout dans l’impression
des *Æ'ctes..du Synode. Cette accusation 141^tout a«f|i injuste. Les
Actes 4)j^ Sÿ1içi4? sûft publiés
en français depuis bien |opgÉ6mps,
spit cp nos Copsiatoires,
fôit sn^oitt onAdi ^s ^¡¡¡hd^n
satiop elle-même, est fblijgée de
faire une éditioil de slwv^pf^rt
annuel en français et même ,en
anglais, en vue des étrangerè’^pn^
un très petit nombre, comprend
l’italien, Mais nos-Congrégations
de rEv'angélisatioii n’entendent pas
le français. Eh bien,f que l’on
publie à leur usagé*5 et pour tout
ce qui peut les intéresser, une
édition en italien. Qu’on demande
la chose, et nous sommes persuadé
qu’on sera heureux de l’accorder
et de l’accorder allegramente, cela
çt antre chpsq,îQuant à nous,
habitant# des’ Vallées, nous le déclarons pour'ldl^ceriiième fois, nous
tenons à conserver au milieu de
nous la connaissance du français,
parceque c’est dans les écrits religieux composés en cette langue
que la plupart d’entre nous, nous
cherchons notre édification ; c’est
la Bible fran<;^a1se que nous lisons
3
ai.
ñvWV'iFWV>«i#«#vwVW'
k1#s#viww X.VXZV.« >
^ Tordinaipe, c'est le français ou
le patois que nous parlons habituellement; c’est grâce à la connaissance du français que bon
nombre de nos jeunes gens et de
nos jeunes filles trouvent à s’employer convenablement à l’étranger; nous tenons au français ,
parcequ’il ne nous empêche pas
d’ètre italiens de cœur et même
de langue au besoin.
« Les Vallées sont entre les
mains des évangélistes • dit l’auteur,-ÎJon, les Vallées ne sont pas
entre les mains de leurs pasteurs,
ni de ceui qui ont été évangélistes, ni de ceux qui ne l’ont
jamais été. La plume de l’auteur
a été au tnowis bien malheureuse
en traçant cette ligné.
Enfin, l’auteur, qui sent qu’il
pçut pt^rler en maître dit « ii est
tempis,' et bientôt ce sera tard
de cette incertitude
ai Icomms on veut donner aux
Vallées ce qui est dû aux Vallées,
• (quoi ? par exemple); il faut aussi
donner joyeusement à l’Evangélisation tout ce qui iui est dû, et
avant tout’’un synode proprement
dit qui représente , sans scissure
mais italianamente, la vie et les
intérêts de la mission. Nous esi
pérons que les prochaines conférenceswgénérales s'inspireront, à
cet égard. aux sentiments qui en
expliquent l'origine, et ne seront
plus attraversate dct, piocole insipitnze ed ingeneroie guerre. 11 ne
s'agit pas ici de passer le Rubicoiv,
mais nous semble-t-il que les Siciliens doivent passer le pont de
Subiasco !. »
Chaque mot est écrit avec du
fiel. — Nous ne voulons pas suivre
l’auteur sur sou terrain, et, pouh
ce qui nous concerne, nous déclarons que comme les conférences
générales sont déjà au fond, pour
l’Evangélisation, de vrais synodes,
nous pommes tout disposé à admettre et à accorder qu’elles le
deviennent légalement et officiellement ; réglons les comptes: faisons une liquidation à l’amiable,
puisque vous le voulez , puisque
vous êtes pressé de vous détacher de nous; nous garderons nos
synodes , et vous établirez les
vôtres, vous pourvoirez à vos intérêts et nous nous occuperons
des nôtres. Nous ne ferons pas
partie de votre synode et vous
n’aurez rien à voir pffleiôilement
dans le nôtre. Nous pourrons ,
malgré cela, sym}'athiset les uns
aveclesautres, appartenir à la même
église, et travailler les uns poàf les
autres. Peut-être, pourrons-nous
trouver , outre le lien de 1# mêipe
foi, de la même charité, des n^êmes
principes ecclésiastiques, un Jien
officiel, si vous le voulez felén,
ce sera le couronnement de l’édifice, les assemblées générales, auxquelles seront invités les membres
des deux ou trois synodes des
églises Vaudoises, et qui pourront
être tenues sur le ' Tibre , sur
l’Arno, sur le Pô, ou même, quand
vous voudrez nous faire celte faveur, sur le Pélis ou sur le Cluson,
au delà même du pont^de Subiasco,
Nous vous promettons de nous y
rendre quand nos faibles ressources
nous le permettront; nous nous
engageons même à nous y comporter italianamente , auiah't que
qui que ce soit, et dans ia*mesure
de nos forces et de notre petite
sagesse , vous laissant à vous le
privilège de la haute sagesse. —
4
.12.
Ce que nous venons de dire à
l’dgard des assemblées g'éoérales
laisse supposer non seulement de
la politesse et des égards re'ciproques, mais un désir d.’union,
une affection et une charité que
nous savons exister entre les membres de nos églises des Vallées et
de l'Evangélisation ; car si le lien
spirituel était brisé pourquoi s’imposerait-on une attache officielle ;
et s’il y avait beaucoup de personnes qui partageassent, à l’égard
des. Vallées, le superbe dédain de
l’auteur de l'article, il vaudrait
mieux passér /e Ruhicon, parceque
les fausséé^osilions sont toujours
lamine des meilleurescauses. Nous
voulons encore espérer que l’article
en question n’est qu’une boutade.
Toutefois vous connaissez le proverbi de l’abondance du cœur ,
et le resté ; et lorsque à propos
de hottes on a montré, comme on
*l-a fait, ce qu’il y a au fond du
sae, il est à craindre que le mal ne
s’étende plus loin que la surface.
" Les duchés do l)’Gfltlirie
Les Vaudois ont une si grande
dette de reconnaissance envers le
bienheureux D” Guthrie, que tout
ce qui vient de lui nous intéresse.
Nous ne saurions donc priver nos
lecteurs d’un article intitulé Les
cloches du Doct. Guthrie, que nous
avons trouvé dans un numéro du
Christian Hérald de Londres. Le
voici, un peu abrégé :
Une dame pieuse , qui habitait
Edimbourg, observa un jour une
maison très élevée dans l’une des
rues de cette ville, tout près du
temple du Doct. Guthrie. Il lui
vint à la pensée qu’il pouvait y
avoir, dans les mansardes de cette
maison, quelque créature humaine
abandonnée et dans le besoin. Demandant au Seigneur de diriger ses
pas , la bonne dame enfila lestement l’escalier, et s’en vint après
une pénible ascension , frapper à
une porte de très chétive apparence , qui se trouvait tout près
du toit.
— Que voulez-vous î lui demanda une vieille femme’qui vint
ouvrir la porte avec précaution.
— Je désire vqus faire visite,
dit la dame.
— Personne ne monte jamais
jusqu’ici pour me voir.
— C’est précisément pour cela
qu’il m’est venu le désir de le;faire.
La daraé'^îfüt alona introduite
dans ce pauvre taudis; et.Jçrsqu’elle se fut établie siir.’Ûn i.tabouret, pendant que la vieille
femme occupait la seule et vieille
chaise disponible, la conversation
suivante s’engagea :
— Je ne viens pas vous demander si vous connaissez le Seigneur. je voudrais seulement vous
prier de me dire si vous connaissez
quelque chose que le Seigneur aît
fait pour montrer qu’il vous connaît, et ne vous oublie pas dans
votre chambre solitaire.
— Si le Seigneur né m’atait
pas connue et chepchéé, répondit
la vieille femme avec empressement, je ne serais jamais parvenue
à sa connaissance, car je vivais
jadis comme une payenne dans
cette mansarde. J’ai eu beaucoup
de chagrins , j’ai perdu tout ce
que je possédais , et co,mme' je
n’avais point d’amis, personne à
5
13
-*■ aimer, je me suis enfermée dans
ma propre misère, el n'ai point
cherché à connaître mes voisins.
Les dimanches et les autres jours
de la semaine étaient tous égaux
pour moi ; je fne sortais jamais.
Je vivais exactement comme si je
n’.avais point eu d’âme, et je serais
morte ainsi, si Dieu n’avait pas
eu pitié dè' moi.
-r^ Et comment Dieu vous a-til réveillée de votre état de mort
spirituelle ?
— C’est par le moyen des cloches du Doct. Guthrie. Quand elles
sonnaient le dimanche, j’aurais
désiré ne pas les entendre , car
elles me troublaient. 11 semblait
qu’elles ni'appellaient constamment, jusqu’à ce qu’enfin, ne pouvant plus y tenir, j'allai me réfugier dans le temple pour être, si
possible , laissée en paix par les
r>èlUîiîie¥.
i ’«iA.vea-vbus aimé ce que vous
avez entendu d^ans le temple ?
— En aucune façon. Je rentrai
chez moi , irritée -contre Docteur
Guthrie, parceque, comme j’étais
debout au milieu du temple, il a
prêché tout son sermon exprèspour moi, et je résolus de ne jamais plus aller l’entendre. Mais
le dimanche suivant étant venu ,
les cldches me tourmentaient plus
que jamais. Je fus obligée de
retourner au temple, et j’en revins
avec la conviction que j’étais une
pauvre pécheresse. Pendant plusieurs semaines j’allai au temple
où les cloches ne cessaient de
m’attirer. A la fin j’eus un songe
et il me semblait d’être dans une
vaste place carrée, où se trouvaient
un très grand nombre de fieurs
dans des vases. Au milieu je vis
le Doct. Guthrie avec un arrosoir
à la main et occupé à verser de
l’eau sur chacune de ces plantes.
11 vint enfin vers une plante qui
d’après mon rêve, me représentait.
Il s’arrête , et dit avec une voix
très solennelle :
• C’est inutile d’arroser cette
plante, car elle n’a point de racine ». Et il passa outre. Quand je
m’éveillai, je compris mieux que
jamais que je me trouvais dans
un pauvre état, spirituellement
parlant. Cette conviction pénétra
dans mon cœur comme une flèche
et bientôt après je sentis que le
sang de Jésus m’avait purifiée de
tous mes péchéà
Aii‘i\ées de SI. el M““ llj
à SloBtevide»
-----
Longtemps avant que nos amis {eussent pu loucher le sol américain, on
nous demandait de leurs nouvelles.
Enfin nous avons le plaisir de pouvoir
en donner. Favorisée par un temps
splendide, la traversée de Gènes à
Monleyideo s’est effectuée en 23 jours.
Mais si nos voyageurs n’ont eu qu’à
se louer du temps, ils ne peuvent en
dire autant ni de leur cabine, de première classe pourtant, qu’ils comparent à un poulailler, humide, suffoquant et pas inodore du tout, ni du
capitaine du paquebot, qui a été poli
au départ pour avoir le droit d’être
grossier pendant le voyage, surtout au
débarquemenl.
i J’ai dii, écrit M. Ügoh, descendre
dans toutes les cales, visiter les cabines
de toutes les classes à la recherche
de no.s bagages. Enfin j’ai découvert
nos caisses , mais sur le pont, exposées
à la pluie, j’ai dû les voilurer moi
même , payer pour les faire descendre
dans une baleinière, demander comme
une faveur spéciale qu’on nous descendît l’échèlle. Après avoir fait partir
6
-U
les bagages de son beau frère et de
trois autres passagers, et avoir commandé à l’équipage de décharger les
marcliandises, M. le capitaine s’élait
hâté de quitter son bateau. »
Mme Ugon qui a extrêmement souffert pendant la traversée, s’est bientôt trouvée mieux après les deux jours
passés à Montevideo. C’est le 27 novembre que nos amis sont partis par
chemin de fer pour S. Joseph, et le
28 vers midi qu’ils doivent être arrivés
à la Colonie d’où nous espérons avoir
bienrôl dé nouvelles plus détaillées.
Nous sommes heureux d’ajouter à
ce qni précède la plus grande partie
d’une lettre de M“>® ügon, datée de lai
Colonie et que le prof. Hivoir a bien
voulu transcrire pour nous.
• Après avoir règle notre compte à
rhôlel, où pour une nuit et trois
repas nous avons dû débourser 50 fi’.
nous;, œus sommes rendus,, en compagnie de ü^re oncle Jacques à la gare
du ehimiii de fer, qui nous a portés
assez rapidement à S. José. Avertis de
notre arrivée par télégramme, M. Griot
si cdtiriu par la rélation de M. Lanl'aret et son.beau-frëre, M. Roland, nou.s
y allendaienl. Comment vous peindie
Fa joie que nous, éprouvâmes à la vue
dé ces visages amis dans les lointains
parais où nous étions l On ne parle
quë'Téspagnol à S. José, et s’il est
relalivemerit facile de lire celte langue,
il ne l’est pas du tout de la com
£ rendre quand on l’entend parler.
ais nos anéis nous pilotaient si bien
si affectueusement que noos nous livrions tout entiers au plaisir de les
entendre et- de les régarder. Le malin
de bonrie heure, car il nous tardait
d’arrivéi aii Reu de notre destination,
partis dans la belle et commode voiture de M'. Ôfiot, au lieu de la lourde
diligéuce qui nous faisait peur après
les terribles secousses du mal de mef,
nous arrivions vers trois heures à la
colonie. Que de choses sur ce trajet
'■tjùi me paraissaient nouvelles! D’aboi’d
ces larges roules tracées par les chars
et où jamais cantonnier n’a donné un
coup de pic. Puis ces immenses trous
peaux de chevaux et de vaches qui
paissent sans se gêner de personne et
parfois viennent se ranger en cercle
dans le chemin',** d’où elles daignent
à peine se détourner, pour laisser
passer la voilure. Puis encore par ci
par là des gros oiseaux et de petits
oisillons, tous forts en couleurs trèsvives qui passaient et repassaient devant nous, comme se doutant que
nous étions des étrangers venus d’un
autre monde. Puis et surtout de l’herbe
encore passablement fraîche, de grosses fleurs déjà quelque peu fanées, et
de petites fort jolies du plus beau rouge
ies.çemblant à nos plus belles' verveines. Obi la vue de ces fleurs sauvages, me réconfprlail, après le spectacle si fiuigahl et si, monotone des
eaux de rAl1àliliqüe..À mi chemin une
halte dont j"e me souviendrai longtemps. Nous avons cassé avec nos amis
une croûte qui était délicieuse^ C’était
du pain de la Colonie, si bon que je
ne voulais pas manger autre chose;
màis il rnè fallut prendre aussi du
saucisson*, du poniei, du ftomage,
parce que tout cela aussi veriik deJa
Colonie, cl l’arroser d’un verre ëe vin
de Bordeau, presque le seul vin qu’on
boive ici, quand on e» boit. La première maison de la Colonie où nous
avons mis pied à terre, est celle de
M. Giles, président aetùef de la Commission, qui nous a accueillis avec un
empressement et une cordialité que
je voudrais appeler toute vaudoise.
Nous avons examiné avec une curiosité enbdntinc sa màisbn faite de terre
et recouverte de chaume. Vraiment
elle n’esl pas lakle du tout; au contraire elle est comme toutes ses pareilles, proprette et gracieuse. J’aime
mieux ces maisons, c’est pen dire,
qu’un gi'and nombre de celles qu’on
voit chez nous à la montagne.
Après celle première halle chez M.
Giles, nous avons dû en faire je ne
sais combien d’autres pour rendre leur
salut aux colons qui s’élaienl portés
sur le chemin que nous devions suivre.
L’habilation du pasteur est située sur
une éminence, d’où l’on a une belle
vue sur la Colonie. Elle est tout à
côté de l’école qui a été renversée par
7
15.
im coup de vent, mais que l’on a
déjà reconslniite. <àuloiu’ de la cure
il y a une [grande étendue de lei'iain
potii* y l'aii'c un jardin et laisser paîlre’^
des chevaux, dés vaches et des poules.
La bâtisse elle même est basse à un
seul éla^e, divisée en quatre pièces par
un corridor qui la traverse du Nord
au Midi» Quelqu’un a un peu diminué
le plaisir que nous .éprouvions en
voyant noire nouvelle maison un nous
annonçant que nous y aurions de
fréquentes visites des fourmis qui se
fourreraient partout. Le dimanche attendu. pài’ nous avec une vive impatience, ,Vnon mari a présidé trois cultes, à 8 heures’ réeole de dimanche,
à 10 heures le service ’principal et
l’après midi un nouveau service à la
Pazi Pi^rlout, je ’â'’ai pas besoin de
le^diltei, là salíotélait.comble. On écoute
avec upe grande atleniion, et ot^ne,
chaule pas plus mal que dafflS HOS
réunions. N’eût été les áotólióíi^'é,
dont les femmes sont coiffées au lién
du bonnet vaudois, et les chevaux qui
atlenàpflt à la porte, nous nous serion^^raiment crus chez nous.
À peine P|1 pou reposés nous avons
été fairfe visíte à iM. et M'"® Marel,
qui JidPâ "O'nt reçus avec une gil^de
eordialilé, nous ont promis leur appui et souhaité un heureux succès à
noire mission. Au cours de noire visite
ils nous onl conduits à leur jardin,
atligu à leur^d^paiMiSj où ils ont
nos pins b^lis fleurs- dlwrope. Nouf
sommes rqjtenl à cHèvâl| Ce mode
de locomiftion. n# me^éplait pas,
seulement ^cop ni cheval ni
selle. J’ai ecrrr^bllîlf*^
calmer rinquiélno^ù vous êtes sûrement à notre endroit. A bientôt de
nouveaux détails sur les colons, leur
manière de vivre, leurs mœurs.
Priez ardemment le Seigneur, «afin
que nous puissions faire quelque bien
ici et accomplir en une bonne mesure
la lâche bien difficile, mais très-importante que nous est échue en par
tage. •
Ecume poltitquc.
Miaiie, —Noire chronique italienne
s’ouvre celle semaine avec deux tristes
nouvelles; la maladie de S. M, Victor
Emmanuel et la mort du géiiéru) La
Marmora. ° ^
Le roi est depuis 5 jours indispose
ou malade. Les bulletins publiés pâr
constatant la
ses médecins, tout en
gravité de la maladie et la conlimialion de la fièvre, assurent qu’il n'y a
pas des symptômes alarmants. ¡Hêniê
les dernières dépêches parlent d’irne
légère àmé|ioralÎon. — Grande foule
de messagers àp ’Q[,uii’iiial qiii demapdeni des nouvelles de, Î*à'ugustè malade.
Lüs princes elles hommes d’ÈiatéU¡^gers ne sont pas moins
Que Dieu conserve encor%dlongtéhft|8
à rilalie la vie précieuse fu
lanluomo\ ■ ^ ■■ ■-■•>■■>*■
Le,,#iér,al**Ali^jai||^a
était né à Turin en" llblî ié W*ait
parcouru une brillante carrière dans
t’armée dans laquelle ¡levait été admis
commeesous-lieulen.'vnt en’‘sortant de
l’Académie militaire. Il a pris part à
toute la série de nos guerres d^indépendancel^; il fut chargé de réprimer la révolution de Gênes, en
1849. Comme ministre de l.a guerre,
il réorganisa Píyunée du petit Piémont
et la conduisît eh la com
manda en 1859 et ep 4'86^^
Il fut ministre dgl affairies^anfères,
lieutenant du roi à 11 seconda
la politique libérale du comte Cavour.
Soldat valeureux, courageux citoyen,
il nous offre un type, malheureusement
trop rare de nos jours, de l’homme
d’Etal probe et droit. Sa vie a été
consacrée à son roi et à sa patrie. —
Héritier de la fortune considérable de
Hf-,'
\
8
'w
i
16-
femme, anglaise, protestante de
fnaissance, qui embrassa les croyances
catholiques romaines, il a fait des
legs considérables à plusieurs établissements de bienfaisance et ^ œuvres
d'ulllilé publique, et a nommé son
neveu La Marmora prince de Masserano
son héritier universel. CcÆSl à Florence,
oé il est mort é l’age de 74 ans envifôn, qu'ont eu lieu ses obsèques
^auxquelles ont pris part une foule de
généraux, le ministre de la guerre,
des représentants de tous les corps de
l’Etat. Ses restes ont été transportés
à Biella sa patrie et seront conservés
avec ceux de ses ancêtres et de ses
parents dans un tombeau de famille.
La session d« , Parlement est décidée close. La Chambre des dépul^*
. seront ouverts qu’en
, pw .un (ilgftours de la Cou
à été reçu par le roi qui
|,ui ac£ueil|^^^
;:f' •ibeSr'W' JFOfient. — Les Turcs’
qnt abandonné Sophie, l’une des print principales viijp dé la Bulgarie,' que
les Russes *onl occupée presque sans
combat. Sophie e.si sur la grande roule
de Philippopoli et. d’Andrinople. — 11
paraît qüe l’alliance des trois empe .
reurs lest plus étroite que jamais. L’AuIriche semblait vouloir faire cause
commune avec l’Angleterre aontreja
Russie ; taafl^tout-àrCoirp 'il s’est produit uni^eSfifeïii^* tom^ei dû, CKoi-ton, à IfifjlBrialade'ide Varzin.
Le comte est maître de..ta
silualion à Vienne et-s’éslîinîs d’accord
avec Bismark *eL Gorlschakoff sur ce
point, c’est que la Turquie doit être
laissée seule en présence de l.a Russie.*
pas d’intervention, ni de médiation,
La Russie et la. Turquie doivent»; s’entendre .enlr’elles. Cet accord entre
les trois empereurs entraîne comme
conséquence la neuéalilé de la France
^<fb l’Ilàjje et le tomplet isole,hjpnt
de^ l’Angleterre ei de la ïarquie. —
Bismark que'l’on disait démissionnaire <
va faire son aippariiio^4 Berlin, plus
puissant que' jamais, avec .pléîiis
pouvoirs d’éloignejs. dê’la cour'çf ’des ^
administrations ceux qui s’opposent à
ses desseins ou qui contrarient saqto
liliquo et même ses idées d’économie
politique. C’est assoie-t-on, tinè autocratie complète que.l’empèreul^Guillaume accorde à,soq puisant chancelier.
------------
■^.í:Í!Í0m '4'! ' ' :
souscRîî";^p
KÍÍ SAVEUR 1>U ROfUdIO 0..',íríí'
I sir U,' Pechf'll Baron *
I)ONS EN FAVEUR DES
DU CROUZKÏ
yine veuve Henriette (iay^r. 5;* M«>e
Mülasie-Bosio Gay 10; M. ; M.
/.w'VÉly-Alalan 5; Colonel Sir
Annonces
TREES
VîiWi® (i iJfejUtréHpf«' ! G «>n.
C/tf/ij'ué nfifiiMj paffespeittin 4
' ef (»Tiff de 4 bdlen gmcuiex.
i|iy; , ■ itédiiction de pjrp!. • ■
' ^ ■¡mu r la France ,' VÙnlie de: , ;
1 abonnement, ^ fr. par an; il à 9
exeùtplaires, 1 fr. 5Ü l’abonnement ;
Î'O exemplaires et au-dessus 1 fr. 25
ibbonnemenl, envoyé sous la même
enveloppe.
Ernest Boiikrt, {lérant ri Adminitilralenr.
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l'igui't'ol, tmpr, Gliianlore el ilascarelij.