1
Année XXXVîn.
28 JanTÎer 190B.
N. 4.
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1
HO DES VALLÉES
OII.XQII15 A-^IÌ.NTOlVIÌOr
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Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables... dignes de louange, occupent vos pensées. (PhU. IV, 8).
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SOMMAIRE :
Pour la moralité publique — Les droits
de l’homme vis-à-vis de Dieu — Evangélisation — Pour le Refuge CharlesAlbert — Missions — La Conférence
du District de Toscane — La municipalisation des services publics —
fUne anecdote sur Yictor-Emanuel II
, K— Chronique — Nouvelles et faits
divers — Bibliographie — Revue
Politique — Annonces.
ZZZZS’ZZÆZZS’ZZZZÆS’ZZZZZZZZZZZ
POUR LA MORALITÉ PUBLIOÜE
----CK .0-0
La Lega per la Moralità puhhlka de
Turin a publié les Actes du Congrès
pour la moralité publique tenu dans
cette ville les g, lo et ii septembre
dernier. Nos lecteurs ont déjà été mis
au courant des travaux de cette réunion, mais il est bon d’y revenir, à
Téccasion de cette publication, qui en
fait mieux ressortir l’importance.
En effet, si les discussions n’ont peutêtre pas eu une grande envergure et
n’ont pas abouti à de grands résultats,
il est impossible de méconnaître l’importance des rapports qui y ont été
lu, dont un surtout, celui de Madame
Félicie Büchner, de Noventa Padovana,
est vraiment remarquable à tous égards.
Nous nous proposons de revenir sur
eette admirable étude, nous bornant
aujourd’hui à observer que si la Ligue
de Turin et ses sœurs italiennes entrent dans la voie que leur a tracée
Madame Büchner, ce sera un progrès
immense, car elles s’assureront la sympathie et la coopération de tous ceux
que les questions morales préoccupent,
à quelque dénomination religieuse et
à quelque parti politique qu’ils appartiennent.
Nous avons nous-mêmes, à plus d’une
reprise, exprimé l’avis — et le regret
que la Ligue de Turin identifiait
trop la moralité avec ce que la doctrine AAine église présente comme tel.
Il semble que, pour autant que nous
pouvons en juger par les renseignernents qui nous sont donnés dans ce
Volume sur les autres sociétés italiennes qui travaillent dans le même but,
il en soit de même dans la plupart
d’entre elles. C’est ce qui explique en
partie la stérilité de leurs efforts ; car
dans de telles conditions, elles ne peuvent avoir de collaboration cordiale
que de la part de ceux qui ont les
niêmes croyances religieuses, et non
seulement dans les grands principes qui
sont à la base du christianisme et que
tous les chrétiens professent, mais dans
les doctrines particulières, souvent étroites, intolérantes et anti-libérales, du
catholicisme romain.
Encore une fois, que le président et
les autres membres de la direction de
la Ligue veuillent bien se persuader
que moralité et catholicisme ne sont
pas deux termes synonymes ; qu’ils
laissent de côté tout ce qui n’est qu’enseignement de l’église et qu’ils entrent
courageusement dans la voie tracée par
M.me Büchner, montrant que les lois
de la moralité sont les lois de la nature elle-même, et que l’homme ne peut
les transgresser sans se renier lui-même,
perdre sa dignité et déchoir. Qu’ils
s’enquièrent soigneusement des résultats de la science, c’est-à-dire, après
tout, de l’expérience, qui est toujours
la grande maîtresse, et leur action aura
une base solide, et la Ligue aura avec
elle la partie la plus saine des classes
instruites, et tous les honnêtes gens,
catholiques, protestants, juifs, rationalistes, libres penseurs, conservateurs,
radicaux ou socialistes — car il y en
a, grâce à Dieu, dans toutes ces catégories — sympathiseront avec elle. La
ligue italienne anti-alcoolique est dans
la bonne voie sous ce rapport. Elle
s’enquiert de la nature du mal qu’elle
veut combattre, de ses effets aux points
de vue physiologique, intellectuel, moral
et social, et des moyens à employer
pour le combattre. Elle se place sur
le terrain des faits et non sur celui
d’un dogmatisme a priori.
Que la Ligue de la moralité publique fasse de même. Qu’elle accepte la
collaboration de tous, qu’ elle laisse
chacun combattre le mal au nom de
ses propres croyances religieuses ou
des doctrines de son propre parti, mais
qu’elle se mette et se tienne elle-même
en dehors et au-dessus de tout parti,
religieux ou autre. La morale n’ est
le monopole ni d’une église ni d’une
classe, ni d’un paiti quel qu’il soit.
Nous donnerons prochainement, s’il
plaît à Dieu, un compte-rendu du travail de M.me Büchner.
N. T.
Les droits de F homme
vis-à-vis de Dieu
Venez maintenant et débattuns nos droit.s,
dit l’Eteniel.
(Esa'ie 1, 18)
Existe-t-il vraiment des droits de
l’homme vis-à-vis de Dieu ? Peut-on
même en parler ? Dans un sens absolu,
non. Il n’est rien, absolument rien dont
la créature puisse dire au Créateur :
« Tu me le dois; j’y ai droit. Toi homme,
qui es-tu qmir contester avec Dieu ? Le
vase d'argile dira-t-il a celai qui Va formé:
Pourquoi m'as-tu fait ainsi} Un potier
n' a-t-il pas le pouvoir de faire d’une même
masse de terre un vaisseau pour les usages
honorables, et un autre pour les usages
vils? (Rom. IX, 20, 2i). C’est probablement pour l’avoir oublié que « les
ang'es qui n’ont pas gardé leur origine »
(Jude 6) sont tombés dans le malheur.
On ne pourrait donc pas même parler
de droits pour l’homme, s’il était vis-à-vis
de Dieu dans une situation normale,
s’il était ce que Dieu Ta fait et ce pour
quoi il l’a fait. Tout au plus, dans ce
cas, pourrait-on, à un point de vue
très relatif, parler de certains droits
naturels, du genre de ceux de l’enfant
vis-à-vis des auteurs de ses jours ; droit
à l’existence, droit à la protection, droit
à l’éducation, .droit à l’affection.
Malheureusement, nous n’en sommes
pas même là. L’homme, par son péché,
s’est mis dans une situation complètement anormale vis-à-vis de Dieu. Il
n’est plus « naturellement » qu’un « enfant de rébellion » et « de colère »
(Eph^s. II, 2 et 3). Il a rompu avec
le vrai Dieu ; il est devenu incapable
de le connaître, de l’aimer et de le
servir. Dès lors, il ne peut invoquer
aucun droit, même très relatif vis-àvis
de lui.
Et pourtant, il en a ! L’ Eternel en
effet, ne dit pas : Venez maintenant, que
je vous fasse reconnaître mes droits. Il
dit : Venez maintenant et débattons nos
droits, les vôtres, par conséquent aussi
bien que les miens. Et quels peuventils bien être, puisque ce ne sont ni
ceux de la naissance, ni ceux du mérite ? Ce sont ceux que, dans sa miséricorde infinie et par sa pure grâce.
Dieu lui-même a bien voulu lui conférer.
I. Le droit de compter sur lui. Je
ne te délaisserai point, je ne t’abandonnerai
point (Jos. I. 5) — Ne crains rien, car
je suis avec toi ; ne promène pas des regards inquiets, car je suis ton Dieu. (Esaïe XLI, lo) — Une femme oublie-t-elle
l’enfant qu’elle allaite ? N'a-t-elle pas pitié
du fruit de ses entrailles ? Quand elle
l'oublierait, moi je ne t'oublierai point (Ib.
XLIX, 15. — N ’ est-ce pas moi, VEternel ? Il n’y a point d'autre Dieu que moi.
Je suis le Seul Dieu juste et qui sauve.
Tournez-vous vers moi, vous tous qui êtes
aux extrémités de la terre ! car je suis
Dieu et il n’ g en a point d'autre (Ib.
X.LV 21, 22).
Ainsi parle Dieu à l’homme pour
l’autoriser et V engager à compter sur
lui. C’est le langage du « Dieu fort et
jaloux » de sa propre gloire et du bien
de sa créature et qui ne veut pas qu’elle
s’appuie sur ce qui n’est que mensonge
ou vanité. C’ est le langage du Dieu
amour « dont toutes les promesses sont
oui et amen en Christ » (2 Cor. I 20).
II. I.e droit de le prier et d’être
exaucé, dans la mesure où l’exaucement
est à sa gloire et pour notre bien. In
voque-moi au jour de la détresse; je te
délivrerai et tu me glorifieras (Ps. L, 15).
Je connais les projets que fai formés sur
vous, dit V Eternel, projets de paix et non
de malheur, afin de vous donner un avenir
et de l’espérance. Vous m’invoquerez et
vous qiartirez ; vous me prierez et je vous
exaucerai (Jérémie XXIX ii, 12). Demandez et l’on vous donnera; cherchez et
vous trouverez; frappez et Ton vous ouvrira (Matth. VII, 7). Je ne mettrai point
dehors celui qui viendra à moi (Jean VI, 37).
Au fond, ce droit-ci n’est que l’invitation à nous valoir du droit précédent, mais il devait être mentionné et
nous devons en user pour que nous
ne tombions point dans le fatalisme.
III. Le droit de devenir ses enfants,
par l’acceptation de Christ pour Sauveur, moyennant la foi. A tous ceux qui
Vont reçu, il leur a donné le droit d’être
faits enfants de Dieu, savoir à ceux qui
croient en son nom (Jean I, 12). Vous
n’avez point reçu un esprit de ’servilùde
pour être encore dans la crainte mais vous
avez reçu l’Esprit d’adoption par lequel
nous crions Abba, c’est-à-dire Père (Kom.
VIII, 15). Vous êtes tous enfants de Dieu,
par la foi en Jésus-Ohrist (Gai. III, 26) ;
car c’est par lui que nous avons, les uns
et les autres, accès auprès du Père, dans
un même Esprit (Ephés. II, 18).
Nous voici au sommet de la mystique échelle de Jacob, par laquelle Dieu
veut faire remonter l’homme jusqu’à
lui. De confiance en confiance, de prière
en prière, d’exaucement en exaucement,
il monte, il monte jusqu’à ce qu’il arrive au dernier échelon, celui de la foi
personnelle, vivante, agissante, en Jésus-Christ, celui où, son âme se trouvant entièrement purifiée par le sang
de la croix et renouvelée par l’action
de l’Esprit Saint, il se sent serré dans
les bras du Père Céleste, pressé sur son
sein, redevenu .son enfant. Plus d’esclavage, désormais, il jouit de la liberté
glorieuse des enfants de Dieu ; plus de
souci que celui de faire toujours la
volonté de Dieu ; plus de crainte que
celle de ne pas savoir assez Taimer
et le servir. 11 se voit sur le seuil de
la Maison du Père. Tout son désir est
d’y entrer. Il peut compter que ce
désir se réalisera, car il lui reste encore un droit à faire valoir.
IV. C’est, comme couronnement de
tous les autres, le droit à la vie éternelle, le droit à Vhéritage de Dieu, le
droit de bourgeoisie céleste. Qui a le
Fils a la vie... Je vous ai écrit ces choses à vous qui croyez au nom du Fils
de Dieu, afin que vous sachiez que vous
avez la vie éternelle (i Jean V, 12, 13).
Si nous sommes enfants, nous sommes
aussi héritiers, héritiers, dis-je, de Dieu
et cohéritiers de Christ (Rom, VII, 17).
Concitoyens des saints (Ephés. II, 19)
2
- 2 —
... notre bourgeoisie est dans les deux
(Philip. III, 20). Heureux ceux qui font
ses commandements (bu qui lavent leurs
robes) afin d'avoir droit à l'arbre de vie
et d'entrer par les portes dans la ville
(Apoc. XXII, 14).
Là, toutes les peines seront oubliées,
toutes les larmes seront essuyées, tous
les mystères seront expliqués, toutes
les dispensations de Dieu envers nous
seront justifiées et le Seigneur sera
glorifié dans tous ses saints et rendu
admirable en tous ceux qui auront
cru (cfr 2 Thess. I, 10 et Apoc. XXI,
1-7, XXII, 12).
* *
Chacun parle beaucoup de ses droits
de nos jours. Mes droits, mes droits !
Nos droits, nos droits ! En voilà qui
nous sont offerts à tous, et ce sont les
meilleurs, les plus précieux. Les négligerons-nous ? Les dédaignerons-nous?
Et alors ?
J. Weitzecker.
ERRATUM-CORRIGE. — Au commencement de la méditation précédente,
au lieu de le plus grandiose lire « le
plus grand ».
Pachino. D’ excellentes nouvelles
nous arrivent toutes fraîches de cette
petite ville située à l’extrémité S. E.
de la Sicile et où notre œuvre a commencé en 1899. Cédons la parole au
membre de notre Comité résidant en
Sicile et réjouissons-nous avqc lui des
enepuragements qu’ il nous donne.
.. « J’ai fait, écrit M. R. sous la
date du 10 cour., une deuxième visite
à Pachino. J’y arrivai le jeudi, jour où
il n’y a. pas de culte régulièrement
établi. Ayant toutefois manifesté le désir
de m’adresser à ces frères, ce désir leur
fut aussitôt communiqué, ainsi qu’à nos
amis et adhérents, et le soir à 6 heures
et demie notre local était littéralement
bondé d’auditeurs on ne peut plus attentifs parmi lesquels je remarquai, avec
plaisir, un certain nombre de femmes
qui avaient su mettre de côté les préjugés pour entendre la Parole de Vie.
Une 50.ne de personnes, au moins, ont
dû rester debout, mais cela n’a diminué
en rien leur attention et leur recueillement. Si les choses continuent comme
elles sont acheminées, il nous faudra
bientôt agrandir notre local de culte et
penser à en construire un autre plus
convenable. M. Banchetti travaille beaucoup et il sait gagner l’affection et la
sympathie de la population. Il a des
centaines de catéchumènes et il répand
largement la Parole de Vérité à Pachino et dans les environs. L’espoir
de nos frères c’est de pouvoir à la
prochaine fête de Pâques recevoir de
30 à 40 nouveaux membres d’églises.
Palenae. Nous avons dans cette
grande et belle yille des assemblées
sympathiques et nombreuses qui ne
réjouissent pas seulement le cœur du
pasteur et celui du troupeau, mais aussi
celui, des amis étrangers qui s’intéressent à l’œuvre que nous poursuivons
dans notre patrie. Une dame, de passage à Palerme, s’exprime comme suit
au sujet du culte auquel elle a assisté
dans nôtre temple le 4 courant; « Quelle
belle assemblée ! quel beau culte ! Je
croyais trouver ici une petite Eglise,
tandis que je vois., que vous avez un
bel auditoire. J’en suis enchantée ! »
Faleriia. Ici aussi c’est la note encourageante qui donne le ton aux nouvelles que nous extrayons d’une lettre
du Chef du District « Rome-Naples »
datée du 10 de ce mois.
...... « Cette fois encore j’ ai eu l’impression que non seulement l’œuvre de
Falerna se maintient, mais qu’elle est
sur la voie du progrès. J’y ai passé
trois jours. Dimanche matin l’école du
Dimanche ne comptait pas moins de
60 élèves — petits et grands, catholiques et évangéliques — tous heureux
de passer une heure et demie à réciter
des versets de la Bible, à en écouter
l’explication et à chanter, avec un entrain tout méridional, nos beaux cantiques de r«Arpa Evangelica».
Pendant l’Ecole du Dimanche, je
procédai, avec le Conseil d’Eglise, à
l’examen de trois catéchumènes ; un
homme et deux femmes qui nous ont
laissé la douce impression qu’ils avaient
compris le salut par la seule grâce de
Dieu. Ces catéchumènes furent ensuite
publiquement admis à participer à la
S.te Cène, au cours de notre service
principal. Comme j’aurais aimé pouvoir
photographier ce joli et pittoresque
groupe ; une petite vieille de 65 ans
misérablement mise, une jeune femme
habillée en soie bleue et s’avançant
nu-^pieds et son petit garçon dans les
bras pour témoigner de sa fpi en Christ,
et un homme décidé, sérieux, sur le
visage duquel on pouvait lire sans peine
la joie qu’ il éprouvait d’avoir enfin
trouvé le Sauveur. Tous lés trois, hélas !
ne savent ni lire ni écrire, comme c’est
le cas de la presque totalité des Calabrais !
Le culte, suivi avec recueillement
par une 100."® de personnes, se termina par la réception sus-mentiopnée,
deux baptêmes et la célébration do la
S.te Cène à laquelle participèrent une
50.11e de frères et sœurs. I.a plupart
de ces dernières, vinrent à la Table du
Seigneur nu-pieds, car à Falerna les
femmes et les enfants sont généralement dépourvus de chaussures, tandis
que les hommes les portent.
Le lundi soir nous avions la fête de
Noël avec un bel arbre. Ce n’était pas
le sapin traditionnel auquel nous sommes habitués, mais un bel arbousier
chargé de ses magnifiques fleurs blanches, se présentant à ravir au milieu
des nombreuses bougies dont l’arbre
était illuminé. Deux cents personnes
au moins se pressaient dans notre salle
et beaucoup durent s’en retourner faute
de place.
Il y a présentement à Falerna — et
dans les Calabres en général — un réveil en faveur de l’instruction. Les
Etats Unis, où ces concitoyens se rendent en grand nombre à la recherche
d’un morceau de pain, ayant menacé
de ne plus recevoir des immigrants
complètement dépourvus d’instruction,
ont fait sentir le besoin de s’instruire.
Les nôtres ont ouvert deux écoles sérales ; une gratuite, dirigée par M.
Matthieu, et fréquentée par 18 élèves,
et l’autre payante, dirigée par R. G.
et fréquentée par 15 élèves. Ces élèves
sont presque tous des jeunes gens ou
des personnes d’un âge plus avancé
dont plusieurs fréquentent déjà nos
cultes.
■ i’;
Pianopoli est une localité où une
porte est sur le point de nous être ouverte par le Syndic lui-même, plusieurs
conseillers et autres habitants qui nous
ont fait parvenir une pétition en vue
d’obtenir eux aussi la prédication de
l’Evangile. Ces amis préparent le terrain et quand le « moment propice »
sera venu nous serons heureux de répondre à leur demande dans la mesure
de nos forces.
Fnscaldo nous réservait, cette fois
encore, une cordiale réception chez la
famille Jannuzzi sous le toit de laquelle
nous avons pu célébrer un petit culte
auquel ont assisté 12 personnes. Une
grande émotion s’empara de chacun
de nous quand, après avoir lu l’Evangile, prié et chanté, le bon vieillard
M. Jannuzzi et un autre Monsieur s’approchèrent de moi pour m’embrasser
et me remercier ainsi de tout ce qu’ils
venaient d’entendre! Au printemps nous
attendons M. le Chev. Jannuzzi qui
doit être de retour du Brésil et avec
son précieux concours et avec l’aide,
surtout, de notre Père Céleste, nous
espérons commencer pour de bon une
œuvre bénie dans cette localité arrosée
jadis du sang des Vaudois de Calabre!»
Le glaneur.
(i 11a
Citer Directeur,
Qu’il me soit permis d’ajouter un
détail à ce que vous avez dit dans
votre dernier N® à propos du Refuge.
Le rapport de 1902 a été imprimé
avec une telle hâte qu’il n’ a pas pu
tout dire. En particulier, il ne mentionne qu’un lit, le lit Henri Appia,
comme ayant été complété l’année dernière. Vous serez heureux d’apprendre
qu’avant le 31 Décembre nous avions
réussi à compléter aussi le lit des Eglises
d'Italie en portant nos collectes dans
ce but à Frs. 10.202,70. Ce beau résultat
est dû aux efforts énergiques et soutenus
de plusieurs collecteurs et surtout collectrices dans différentes villes, comme
aussi à la campagne persévérante de
la « Società Pro Rifugio » de Elorence
qui a versé dans cette collecte tout ce
qu’elle avait collecté depuis sa fondation, soit L. 1590,20.
Et puisque j’ai la plume à la main,
permettez-moi, surtout en vue du gros
déficit que vous avez vous-même mentionné, de renouveler ma proposition
de l’année dernière ; Consacrer dans
toutes nos Eglises, des Vallées comme
de la mission, de Rodoret à Riesi, la
collecte du 17 Février au Refuge. Ce
sera comme une fleur que chacune de
nos Eglises déposera aux pieds du
buste du bon roi auquel, après Dieu,
nous devons nos libertés; ce sera le
plus digne couronnement de la fête.
On dit que nous demandons trop, on
a comparé, même au Synode, le donateur chrétien à un tonneau, auquel il
ne faut pas mettre trop de robinets, de
crainte qu’il ne s’épuise trop vite. Eh
bien, non. J’ai beau tâter; je sens bien
mes côtes ; mais je nie énergiquement
d’être un tonneau. Je crois qu’un chrétien est un être qui pense, qui juge,
qui sent, qui aime. Je suis persuadé
que si on lui présente des besoins réels,
qui fassent appel à sa conscience et à
son cœur (les besoins de nos pauvres
incurables sont éminemment de ceux
là), il saura tourner de lui-même un
robinet de plus, sans que les autres
tarissent le moins du monde.
En voici une preuve. Dans une ville
d’Italie que je ne nommerai pas, on a
collecté en peu de temps pour le Refuge près de cinq mille francs, et ni
l’œuvre générale de l’Eglise, ni les
œuvres locales qui y surabondent, n’en
ont nullement souffert. Je suis persuadé
qu’il en sera de même partout, si l’on
sait présenter nos besoins.
C’est une erreur, à mon avis, que
de dire à nos églises ; « Vous ne pou,
vez pas donner beaucoup, donc gardez
tout pour vous ». C’est là le vrai moyen
de tuer chez elles la plante de la libéralité chrétienne. Disons-leur plutôt ;
«Vous pouvez, si vous le voulez bien,
donner davantage; donner à tout ce
qui est vraiment digne de secours,»
et elles s’habitueront vite à le faire. Car
je le répète, la théorie du tonneau ne
vaut rien. Remplaçons-la par celle dé
cœurs généreux, aimant le Seigneur et
son œuvre et ses pauvres, et nous en
verrons des fruits inattendus.
A. Meille. ■
,ft
M. le missionnaire Adolphe Jalla nous
communique :
Je viens de recevoir trois lettres du
roi Lewanika, du 27 novembre, et des 5
et 10 décembre. Je vous traduis une partie
des deux dernières, dont vous pourrez
faire part aux lecteurs de VEcho, si vous
le jugez bon.
Sesheke, le 5 décembre 1902.
Au missionnaire Ad. Jalla,
Je t’annonce que nous sommes arrivés
ici le 2 c. A partir de Boulawayo nous
avons eu un bon voyage, cependant nous
avons failli souffrir de la faim. Nos effets
avaient subi beaucoup de retard et n’avançaient que lentement.
Nous avons eu un malheur à Kazungula, Masangu, le lebuto (jeune homme
de la garde du roi), est mort trois jours
après notre arrivée. Quant à Litia nous
l’avons trouvé en bonne santé, ainsi
qu’Akanangisoa et tous les missionnaires
de Sesheke.
Je vais repartir la semaine prochaine.
Litia m’accompagnera. Je t’écrirai à mon
arrivée au bo-Rotsé, afin que tu saches ■
que nous sommes au bout du voyage.
hous sommes partis de Bulawayo le
8 octobre et arrivés à Kazungula le 25
novembre, et-ici à Sesheke le 2 décembre. Je prévois que nous n’atteindrons
pas le bo-Eotsé avant le commencement
de l’inondation.
Je salue Bébé et Misisi...Le Ngambela,' ’
Iske Kambai, Motwaleti et Amba les'
saluent et saluent toi aussi. Litia s’unit'
à moi pour te saluer. '
Reste avec la paix, toujours à toi.
LEWANIKA.
Sesheke, 10 déc. 02.
Je viens de recevoir ta lettre accusant réception de mes deux lettres de
Bulawayo. Je t’en remercie et pour tout
ce que tu m’écris. Nous sommes reconnaissants de ce que vous allez tous bien.
Nous allons aussi bien nous et ceux
que nous avons trouvés ici. Ceux qui.viennent du bo-Rotsé disent que tout le
monde y va bien.
Il m’est déjà mort deux de mes huit
chevaux. Ici à Sesheke les crocodilea-i
sont plus terribles que jamais, ils enlèvent les gens des canots. Je me suis.
arrêté ici quelques jours pour faire élever des palissades afin de mettre à l’abri ;
des crocodiles, les gens qui vont puiser
l’eau, mais à quoi bon, puisque les gens
sont pris même pendant qu’ils rament ?
Je salue beaucoup Misisi et bébé.
Adieu mon ami. — A toi
Le roi Lewanika. f
3
— 3
Yosefa Imasikwanana m’écrit qie mon
frère Louis a ilo mé au roi l’occaiion de
parler, un dimanche. Lewanika a dit:
jie vous réjouissez pas de jnoi, n|ais réjouissez-vous de Dieu. C’e^ lui (jui m’a
conduit, Il a ajouté : c’est par |es missionnaires que je suis bieW conmi et honoré.
Une lettre do mon frèredu 9 décembre
confirme ces paroles. Il dit en outre que
le Ngambela prit le culte de 5 h. Après
avoir dit ses impressions du séjour en
Anglet-rre, il exhorta Id auditeurs à se
fonder sur le vrai fondànent qui sauve
les peuples : la Parole je Dieu.
Les nouvelles du cfps missionnaire
étaient bonpes, sauf poar M.lle Glauser
qui continuait à souffrij de sa sciatique.
M. Coillarfl a décidé
arrivée, avjint de partii
de ne pa
responsabi
" Le-wanika est
enti’ain, cirdial
P attendre notre
en congé — afin
. Voila toute la
ité du posta de la Capitale.
si naturel, causeur.
laisser à
La Confé'enee du District de Toscane
r.i nous écrit|de Florence:
!
Nous avons eu jiudi et vendredi, 15
et 16 c. a conférei|ce de District de la
Toscane, dans l’E^ise de Via Serragli.
Elle a ét( cette foi$ au grand complet.
Chaque église y était représentée par son
pasteur t: un député, ce qui, avec les
professer "S de th^logie et les ministres vau' ois' au ^érvice d’autres œuvres, assiz nombreux ici, faisait un total
de vingt six personnes. M. le pasteur
E. Giarrjiccoli de Turin, chef de District de a Toscane était aussi présent.
Après un excellent sermon de M.
lé pasteir Josu^ Tron sur Actes IX
31, la Cinférenc^ se constitua sous la
présiden e de le pasteur Buffa et
de M. I. Corsaiii, que nous pourrions
bien apj dèr notre secrétaire aussi infatigablejque perpétuel. Le but spécial
de cette Î-éunioh étant de se prononcer
sur raccfptaticfn ou le rejet de la nouvelle corstitutibn, on en fait la lecture
article p^ artfcle, non pour la discuter,
ce qui n’itait plus le cas, mais pour
l’expliquef et , la faire connaître et surtout pour transmettre à la Commission
des Réglfflneùts par le moyen du Chef
de District quelques desiderata sur la
manière de mettre en pratique un certain nombre d’articles, dans lesquels la
Constitution n’avait fait que poser des
principes. Je ^ n’entrerai pas dans les
détails ; on Jés connaîtra en temps et
lieu. La Cénstitution fut finalement
votée à l’unanimité.
Le reste du temps de la conférence
fut employé *à entendre plus qu’a discuter les rapports des différentes Eglises.
Par un malentendu regrettable, quelques églises n’avaient pas cru devoir
envoyer de rapport régulier, pensant
que la conférence ne devait s’occuper
que de la constitution, et^se contentevent de rapports oraux. D’ailleurs il
était trop tôt vraiment pour avoir des
rapports complets. Nous fûmes heurèux d’apprendre toutefois que la campagne d’hiver est partout vigoureusetnent engagée et portera, oh l’espère,
de bons ffuits. Pour la rendre plus
efficace encore, après une discussion
assez longue, la conférence exprima le
vœu que le Comité d’Evangélisation
Voulût bien faire visiter les Eglises du
District par un ouvrier de son choix,
chargé d’jé tenir des réunions de réveil.
La municipalisation des services publics
Il sera intéressant pour nos lecteurs
de connaître les principales dispositions
de la loi déjà votée par la Chambre
des députés et qui le sera prochainement par le Sénat, sur la municipalisation des services publics.
L’aritcle i .er de la loi établit que les
communes peuvent assumer les services
publics suivants :
1. Construction d’aqueducs et fontaines et distribution d’eau potable.
2. Etablissement et exercice de l’éclairage public et privé.
3. Construction d’égouts et utilisation des matières fertilisantes.
4. Construction et exercice des tramways à traction animale et mécanique.
5. Construction et exercice des réseaux
téléphoniques sur le territoire de la
commune.
6. Etablissement et exercice de pharmacies.
7. Voirie publique et déblayage des
immondices.
8. Transports funèbres, même avec
droit de monopole, excepté les transports de membres des congrégations,
confréries et autres associations constituées dans ce but et reconnues comme
personnes morales.
9. Construction et exercice de moulins et boulangeries.
10. Construction et exercice d’établissements de boucherie même avec
le droit de monopole.
11. Construction et exercice de marchés publics, même avec droit de monopole.
12. Construction et exercice de bains
et lavoirs publics.
13. Fabrication et vente de la glace.
14. Construction et exercice d’asiles
nocturnes.
15. Etablissement et exercice d’omnibus automobiles et de tous autres
moyens de locomotion destinés aux communications publiques.
16. Production et distribution de force
motrice hydraulique et électrique et construction des établissements ad hoc.
17. Affichage public, même avec droit
de monopole en exceptant les manifestes électoraux et les actes des autorités publiques.
18. Desséchoirs du maïs et des magasins où il est déposé.
19. Etablissement et vente de pépinières, spécialement pour vignes et autres plantes ou arbres fruitiers.
D’après l’article 2, chacun de ces
services doit constituer une administration spéciale séparée de l’administration communale et ayant son budget
à part. Toutefois plusieurs services peuvent avoir une seule et même administration.
L’article 13 dispose que la délibération prise par un conseil municipal
d’assumer un ou plusieurs services
publics doit être soumise au referendum populaire par oui ou par non.
Si le vote des électeurs municipaux est
contraire à la propo-sition, celle-ci ne
pourra être représentée qu’après un
laps de temps de trois ans, à moins
que le quart des électeurs inscrits n’en
fasse la demande.
Une série d’articles énumère les règles qui doivent présider à la surveillance et à l’administration des services
publics. Une délibération motivée du
conseil municipal peut dissoudre la commission administrative ; le préfet a le
droit d’ordonner une enquête s’il arrive
que le service soit onéreux pour le
budget communal ou présente des irrégularités, etc.
Plusieurs communes ou plusieurs provinces peuvent se constituer en consortium pour assumerjdirectement l’exercice et rétablissement de services publics
d’un intérêt commun. Dans ce cas,
chaque commune vote séparément. Si
toutes les communes se trouvent d’accord, on nomme une commission administrative consortiale où chaque commune possède un nombre convenable
de représentants.
Efin, le projet de loi se termine par
un ensemble de dispositions relatives
au rachat des services confiés actuellement à l’exercice privé. Les communes peuvent effectuer ce rachat soit
après le tiers de la durée totale de
l’exercice, soit après un laps de vingt
ans. Le rachat doit être précédé d’un
préavis d’une année, et il comporte une
indemnité convenable aux concessionnaires.
Une anecdote sur Yictor-Eminanuel II
A l’occasion du 25.me anniversaire
de la mort de Victor-Emmanuel II,
un journaliste italien a publié un recueil d’anecdotes sur la vie du Roi
galant-homme. Lors même qu’on ne
pourrait garantir la parfaite authenticité
de toutes ces anecdotes, elles n’en sont
pas moins vraies dans ce sens qu’elles
mettent en lumière les traits les plus
saillants de la physionomie si sympathique et si originale du premier roi
d’Italie. En voici une des plus piquantes
et des plus savoureuses.
« Il y avait dans la vallée d’Aoste
un curé de campagne ferventa Ipiniste,
grand chasseur devant 1’ Eternel, dont
le roi avait fait la connaissance dans
ses parties de chasse. L’abbé Gorret —
c’ était son nom — doué d’une force
herculéenne et d’une résistance extraordinaire à la fatigue, avait su se faire
apprécier du roi par une autre qualité :
il parlait peu, mais ce qu’il disait plaisait infiniment à Victor-Emmanuel par
son tour spirituel et satirique. Le roi
appréciait beaucoup sa compagnie. Un
jour qu’ils chassaient ensemble, le roi
et l’abbé Gorret arrivèrent au bord
d’un torrent peu profond mais assez
large. Le roi fit mine de le traverser,
puis il s’arrêta, ne se souciant pas sans
doute de se mouiller jusqu’à la ceinture.
« Qu’à cela ne tienne. Sire, dit l’abbé
Gorret, je vous passerai sur mon dos.»
Victor-Emmanuel, auquel ne déplaisaient'
pas les aventures originales, y consentit. L’abbé Gorret charge donc le souverain sur ses épaules et entre résolument dans le ruisseau. Mais voilà qu’au
beau milieu il lui sembla que le roi
allait tomber, et essayait de se raccrocher, et, d’un ton impatienté, il lui dit
en dialecte piémontais :
Tente ben su, houric ! — Victor Emmanuel, à cette épithète un peu trop
familière, dut froncer singulièrement les
sourcils, mais il se contint et ne souffla
mot.
Quand il eut mis pied à terre, il se
tourna vers Gorret. « Avant tout merci,
l’abbé lui dit-il, et, faisant le geste de se
retrousser les manches comme pour
une partie de boxe : Et maintenant,
dis-moi, Gorret, qui est-ce qui est ici
le bourk ?» — Mais, Majesté, répondit
l’abbé, c’est évident, puisque je vous
porte sur mon dos, le bunric, c’est moi.
— Bravo Gorret, répondit Victor-Emmanuel, je vois que tu es toujours un
homme d’esprit. » — Et il lui donna
une énergique poignée de main. »
C Jf 5 O ]V 10 11
La Tour. La troisième conférence de
M. le prof. Jahier a eu lieu les vendredis 9 et i6 courant. Comme le sujet
demandait un plus long développement
que les précédents, l’orateur l’a, sagement, divisée en deux parties. Dans
la première il s’est attaché à montrer
de quelle manière le principe de Cavour
fut compris et appliqué par ses premiers successeurs, développant les diverses phases par lesquelles dut encore
passer la question des rapports entre
l’Eglise et l’Etat jusqu’au moment où elle
fut partiellement résolue par l’annexion
des états du pape au royaume d’Italie
et, par là-même, l’abolition du pouvoir
temporel. Il a fait un examen approfondi de la loi dite des garanties, dont
il a montré les graves défauts, mais
qui n’en a pas moins rendu à l’Italie
le précieux service d’ôter dès l’abord
tout prétexte à une intervention quelconque d’aucune puissance étrangère.
Dans la dernière partie de la conférence M. Jahier a exposé les diverses
phases par lesquelles a passé la politique ecclésiastique des divers ministères
qui .se sont succédé depuis 1870, politique souvent faible, souvent imprudente,
sans esprit de suite, tantôt amoreggiando
avec le Vatican, quand on espère pouvoir l’amener, peut-être, à accepter le
nouvel ordre de choses, tantôt passant
brusquement à une attitude hostile.
La quatrième et dernière conférence
aura lieu ce soir vendredi, à 8 h. tiz.
L’orateur y traitera de l’application à
faire du grand principe de Cavour.
Quid agendum ? tel sera le sujet spécial
de cette dernière partie de son étude. Ce
sera la plus originale puisqu’il ne s’agira plus d’un exposé plus ou moins
historique, mais des propres idées du
conférencier sur une question aus.si vitale pour l’avenir politique et religieux
de notre patrie.
NonYelles et faits divers
Toujours le Saint-Suaire de Turin.
On lit dans le Temps : « Le journal la
Croix du 19 décembre dernier publie •
la curieuse information suivante, qui.
lui est envoyée de Rome :
On a beaucoup étudié et discuté, depuis quelque temps, la question du
Saint-Suaire de Turin.
Rome l’étudiait aussi et attendait.
Léon XIII avait donné l’ordre à la
congrégation des indulgences et reliques de s’en occuper. Les consulteurs,
s’appuyant sur les diverses brochures
publiées et sur d’autres documents inédits trouvés aux archives du Vatican,
ont fait un travail d’ensemble. Ses conclusions n’ont pas été soumises à une
réunion officielle des cardinaux, mais
directement portées au Très Saint-Père.
Il n’y a, par conséquent, rien d’officiel
et, très probablement, il n’y aura jamais rien d’officiel.
Il s’ensuit que la question reste encore libre, que les brochures peuvent
librement s’imprimer, soit pour, soit
contre le Saint-Suaire de Turin.
On s’accorde néanmoins, à la suite
de toutes ces discussions, à reconnaître
la force très réelle des objections.
DON GIUSEPPE.
4
— 4 —
Pour qui connaît les prudentes habitudes de la Cour romaine, il est facile
de lire entre les lignes que l’autorité
ecclésiastique ne saurait aujourd’ hui
admettre l’authenticité du Suaire de
Turin.
La chose semble encore plus évidente
après les explications qu’en donnait
hier M, de Mély à M. de Berthelot,
dans les couloirs de l’Académie. Il
avait été, paraît-il, à peu près admis
qu’une ostensión très pafticulière du
suaire aurait lieu à la fin de novembre,
devant les archéologues qui avaient
traité la question. Or, aucune convocation n’a été faite, et la note étrange
que nous reproduisons serait à peu
près inexplicable, s’il n’était aujourd’hui
certain qu’avant de montrer aux savants réunis le suaire, on n’avait tenu
à l’examiner en secret, et si au cours
de cet examen on ne s’était trouvé,
ainsi qu’on l’affirme, en présence d’arguments irréfutables militant en faveur
de la non-authenticité.
Du littoral Français. C’est au moment de l’année où nous sommes que nous
arrivent de tous les points du pays,
des ecclésiastiques, figures bien connues, ou nouvelles, que l’on reverrait
toujours avec plaisir ou dont on ferait
volontiers la connaissance n’était que
chacune d’elles presque immanquablement, vous fait vous écrier de prime
abord; Il y a deux hommes dans ce visiteur: le pasteur, le directeur, le membre
d’une institution philanthropique ou
enfin le journaliste qui a toutes nos
sympathies et le... le collecteur. — Les
chrétiens, pas seulement d’ici mais de
partout, ont tort de ne pas accueillir
avec une joie égale le second de ces
deux hommes aussi bien que le premier.
Je sais parfaitement que ces hommes
doubles sont légion et que malgré toute
la bonne volonté possible ou ne peut
satisfaire à toutes leurs demandes, faites
souvent de la plus irrésistible façon,
mais entourons-les de notre sympathie
et de nos prières, ces pauvres porteurs
de besaces ! Les plus rompus au métier,
ceux-Îà mêmes qui le savent mieux se
faire pardonner leurs importunités, doivent parfois se sentir découragés et
las. Et pensons surtout à ceux qui,
moins heureux que leurs confrères quémandeurs qui viennent solliciter la générosité des chrétiens du midi, parcourent du matin au soir, les rues
sombres et enfumées des grandes villes
du Nord, sous la neige et la pluie.
Quand viendra-t-elle donc l’ère bienheureuse où les membres de nos Eglises sauront donner sans y être pour
ainsi dire contraints, et donner joyeusement dans la proportion de leurs
ressources ? Quand donc l’Eglise de
Christ réalisera-t-elle que c’est un privilège de donner pour celui qu’elle appelle pourtant chaque jour son Maître
et son Roi ?
Nice. M. le pasteur Frank Thomas
a fait dans cette ville, les lo, ii et 12
courant, une série de trois conférences
sur le Devoir Individuel et le Devoir Social.
La première et la dernière de ces conférences ont été tenues dans le Temple
Evangélique Vaudois, la seconde dans
le Temple Réformé. Malgré le temps
exceptionnellement froid et pluvieux,
de nombreux auditeurs sont venus entendre le puissant prédicateur genevois
dont les Etudes Bibliques, qui précédèrent chacune de ses conférences, furent aussi très goûtées. — M. le pasteur
P. Longo de Turin, membre du Comité
d’Evangélisation, en tournée d’inspection dans le district Piémont-LigurieNice, a occupé la chaire du Temple
Evangélique deux fois le dimanche 11
janvier devant des assemblées imposantes, recueillies et sympathiques. M.
Longo a pris une part active aux réunions présidées par M. F. Thomas. M.
le pasteur Houter de .Marseille qui était
attendu à Nice a été retenu chez lui
par une indisposition.
Le Franc-Parleur. — Sous cette dénomination, il vient de se fonder à la
Chaux-de-Fonds un journal révolutionnaire et libre-penseur, écho des conférences de M. Sébastien Faure. « En
prenant, dit-il, nos mômiers à bras le
corps, en mettant au jour leurs turpitudes, nous contribuerons à éclairer un
certain nombre d’âmes et à les libérer
du joug odieux de la superstition. » Le
Franc-Parleur convie donc jeunes et
vieux à la « lutte contre la mômerie qui
exploite le peuple, qui vit de nos misères, qui sème la discorde et la désunion et qui (au nom du Christ qui
voulait libérer les hommes) les asservit
et les démoralise par d’ignobles doctrines. »
Semaine Religieuse.
Philippines. — La population catholique des îles Philippines, qui a eu tant
à souffrir des exactions des moines, vient
de fonder une église catholique nationale.
C’est grâce à l’iniative de M. Isabelo
de los Reyes, un indigène très intelligent, que la nouvelle organisation du
culte, imitation du gallicanisme, a pu
être créée. M. de los Reyes a été secondé par plusieurs prêtres séculiers. La
Iglesia lilipina, ainsi s’appelle le nouveau
culte, ne touche à aucun des dogmes
du catholicisme, mais elle se déclare
«indépendante de Rome et des moines ».
Les évêques sont élus par le suffrage
universel.
(Le Signal.)
Sur le Roc. Ce n’ est pas une méditation que les trois mots de cet article
vous font présentir. Sur le roc est le
titre d’un volume de sermons de M. le
pasteur Benz, de Bâle. Nous voudrions
les recommander, bien qu’un peu tardivement; de tout notre cœur à ceux qui
liront ces lignes. Ils joignent an mérite
de la brièveté celni de la concision. Nous
les appellerions volontiers des semions
laïques. Tous n’y trouverez rien de
conventionnel et aucune trace de ce patois
de Canaan aussi irritant qu’il sonne creux.
Ils sont foncièrement bibliques et évangéliques. L’auteur connaît le cœur humain
et les dificultés où il se débat aujourd’hui.
Il sympathise profondément avec ceux
que le doute tenaille et torture, avec
tous ceux qui cherchent sincèrement. Il
répond, ici et là, aux objections de la
science et de la philosophie, sans cesser
jamais d’être populaire. Il s’adresse à
l’intelligence, au cœur et à la volonté.
Il enseigne, il reprend, il console, ou
plutôt il le fait au nom de Celui dont il ne
veut être que le porte voix. Enumérons
quelques-uns des sujets de ces méditations à l’allure moderne, aussi bien par
le fond que par la forme : Sur le Roc ;
Aux Commençants ; Apprends-nous à
prier ; Pensées Matinales ; La Crèche et
la Croix ; Semailles ; Mascarades ; Sur les
traces de Jésus ; La question d’argent ;
L’écharde dans la chair; La mort; L’avenir. — Extérieurement aussi ce livre
est fort attrayant. 11 coûte 3,50 et on
le trouve à la Librairie Fischbacher,
33, rue de Seine, Paris.
X.
Revue Politique
Nouvelles de politique intérieure de
quelque importance, zéro. C’ est donc le
moment favorable pour en inventer, aussi
les journaux s’en donnent-ils à cœur
joie. Les uns annoncent une convocation
urgente du Conseil des ministres à Porto
d’Anzio ; d’autres affirment que M. Giolitti aurait l’intention de démissionner
jDOur éviter un échec probable lors de
la prochaine discussion sur les dégrèvements et sur le divorce ; d’autres encore
insinuent que le Ministère tout entier
péricliterait grâce à l’opposition qui se
serait organisée pendant les vacances.
Quelques jours plus tard tous ces bruits
sont démentis et les feuilles honnêtes en
sont réduites à déclarer qu’ on ne sait
même pas le jour précis de l’ouverture du Parlement, que rien n’est changé
touchant l’ordre des futurs travaux parlementaires, et que le Cabinet est toujours
bien assis, les radicaux-socialistes n’ayant
pas la moindre velléité de lui livrer bataille, pour le quart d’heure.
Tandis que le tribunal de Lucera continue à s’ occuper du conflit de Caiidela
de triste mémoire, et cherche à en dégager les responsabilités, un tumulte du
même genre, quoique provoqué par d’autres causes, vient d’avoir lieu à Alcamo
(Trapani). Une foule tumultueuse a parcouru les principales rues de la ville,
bannières au vent, aux cris de : « à bas
le dazio consuma » à bas les impôts ! La
garnison et la gendarmerie impuissantes
à la contenir n’ont pu empêcher l’incendie
de toutes les guérites des douaniers, et
c’est à peine si on a pu sauver le palais
municipal auquel les exaltés ont failli
mettre le feu. Plusieurs personnes ont
été blessées dans la bagarre, le brigadier des gendarmes, entre autres, assez
grièvement. Des renforts de troupes sont
arrivés sur les lieux et l’ordre a été
rétabli.
— Le jeune héritier du trône d’Allemagne est actuellement l’hôte du czar
de Russie. A un dîner de gala, offert
en son honneur, ou a remarqué qu’il a
répondu avec suffisamment d’aplomb et
d’à propos au toast aimable de Nicolas IL
Le voyage du jeune prince, fort agréé
en Russie, est destiné a exercer une
bonne influence sur les rapports des deux
empires, surtout en ce qui concerne la
prochaine conclusion des nouveaux traités
de commerce. Une visite à son régiment,
de garnison à Nowgorod, figurerait au
programme des fêtes et des distractions
à procurer au prince, mais une indisposition survenue à ce dernier l’a fait remettre à une prochaine occasion. Et à
ce propos on. a constaté que le jour de
l’arrivée du Kronprinz, le czar avait été
obligé de se faire représenter par un
grand-duc, étant retenu chez lui par la
maladie. Il est momentanément rétabli,
mais sa santé semble être depuis longtemps profondément ébranlée, à tel point
qu’il va paraît-il être question de transférer le siège de l’empire à Livadia, dont
le doux climat serait beaucoup plus favorable à la comploxion délicate du souverain. C’est peut-être là un projet en
l’air de quelque journaliste, mais il n’en
est pas moins vrai que les fréquentes
indispositions du czar donnent sérieusement à réfléchir à ses sujets d’autant
plus qu’il demeure toujours malgré ses
trois or quatre filles, sans héritier direct,
les feinnes 4e pouvant pas d’après les
lois aciuelle^, monter sur le trône de
Russie, i i
— A Vieflne, la Ch. des députés a
tenu dernièrment une séance qui restera mémorable dans les annales parleinentaiMs, pui^u’elle n’a pas duré moins
de 54 heures H II s’agissait de discuter
des proposition d’urgence déposées par
les radicaux tmèques, et c’ est uniquement pour fairdde l’obstruction que ces
derniers, protégls par le règlement, ont
pu mettre pendlnt si longtemps à l’épreuve la patieme du bureau de présidence et des qudques collègues qui ont
pu résister jusquau bout.
— Au Maroc et au Yénézuela, les
situations respectres n’ont pas suffisamment changé poit qu’il soit ‘.nécessaire
de résumer les derniers évènements, du
croyons
reste sans importmce. Nous lie
pas davantage devoir suivre la
Louise et son M.l Giron, à ô'
ils ont été se réfuker, en attei.dant que
cour de Saxe sel prononce air la , sé
parution définitive ûu prince h
de la mère dénaturé^ de ses cin[ enfants.
C.
princesse
enton où
La Rivista Cristiaiiîi
Sommaire du numiri de Janvier
1903.
Il Signori Iddio è
Piva R. : ICirca il
Luzzi G. : 1903: «
sole e scudo». —
nostro programma Religioso. 1 Lettera
aperta a R. Mariano! — Jannju.: Spiritismo e Cristianesimo : XlII.j La pluralità delle esistenze pe’ suoi [rapporti
con la redenzione ecc. ^ Giatiip(|-cari R.:
L’immortalità dell’anirna nelUi^ T. (secondo articolo). — E. C.: Il bulpito:
Il plagio nella predicazione. —pelli B. 1
La riforma a Gonzaga. — Epsio E :
Schiarimenti biblici : Cose o Caia (Luca
II, 49). — E. C. : Ra^egna llensile :
11 maggior rifiuto e sali Pietro |i Roma
per un paio di mesi. Dalle Riviste :
I. Riviste tedesche (G.‘ Grilli). 2. Riviste inglesi (G. Luzzi). 3. Riviste francesi (G. L.) 4. Riviste iialiane (E. C.).
— Il Cronista : Notizie tócciole.
Sono usciti gli Atti| del Congresso per la Moi<|alità Pubblica, tenutosi in Torinq nel Settembre u. s., e sono vendibili alla sede
della Lega per la moralità pubblica, Via
Accademia Albertina, y, Torino ; o alla
Libreria degli Artigianelli, Corso Palestra, ig, Tonno, al prezzo di L. i,po.
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Rassegna Settimanale
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Le “ RinnoVEinento „ se trouve en
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Besson^ impriraeur.
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aperto il suo studio in Torre Pellice,
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