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Abonnement Postal.
PRIX D'ABONNEMENT PAR AN
Italie.................L. 3
Tous Jés pays de l'Union
((poste............»6
Amérique du Sud .... » 9
On s'abonna ;
Au bureau d’Adminietration;
Chez MM. les Pasteurs ;
Chez M. Ernë’st Robert (Pignerol)
et ^ l'irnpriitierie Alpina à
Torre Pelliee.
U'aibonnement part du 1. Janvier
et se paie d’avaace.
Année XVI. N. 30.
24 Juillet 4890
Numéros eéparée-demandéB avant
16 tirage, 10 centimes chacun.
Annonces: 20 centimes par ligna
pour une seule fois — 15 centimes de 2 à 5 fois et 10 centimes pour 6 fois et au dessus.
S'adresser pour la Redaction àM.
IcPast.H.Meille, Torre Peiitce
et pour rMniinlstratlon à M
Elisée Gostabel, TcrrePellice’
Tout changement d’adresse; est
' payé 0,25* centimes.
A
ECHO DES VALLÉES VAUDOI8E8
( Paraissant chaque Jeudi
% „
VouB me serez témoins. Aot. 1,8 Suivant la vérité avec la charité. Ëph. IV, 15. Que tan régne vienne. Mafctli. VL 10
S O ni in a t r e :
Communication offlcietle — Une assemblée
du désert en 1890 — Correspondance —
Tout pifâse — Nouvelles Religieuses —
Concours.
COimUNICATION OFFICIElLE
Le Corps des pasteurs est convoqué pour le mercredi 43 Août
prochain, à 9 heures du matin, dans
une salle de la maison Vaudoise.
L’ordre du jour des séances est
le suivant;
4" Examen de foi des candidats
qui eu auront fait la demande à la
Table avant le 8 Août,
2" Nominatîpn des Commissions
examinatrices de la gestion des différentes administrations ded’Eglise;
3" Communipations et propositions
diverses.
UNE ASSEMBLÉE DU DESERT
en 1890
M. le Rédacteur,
Le 5® Synode général des Eglises
réformées de France, réuni au Vigan
du 2 au 44 Juillet, avait inscrit à son
programme, à côté de ses séancqls
ordinaires, une série de réunions
extraordinaires, conférence.s, prédications, etc., qui n’ont pas peu contribué à faire de ces 2 semaines'si
remplies, un temp^ de fête pour les
habitants de cette ville. Il n’avaient
point été oubliés par les organisateurs
du Synode, ceux qui ne pouvaient
suivre pendant des journées entières
les discussions relatives aux questions importantes mises à l’ordre du
jour ; disciplirîe, liturgie, cbtéçhisme,
consécration des évangélistes, mariages mixtes, nomination des pro
fesseurs de théologie. Aussi des au
La Tour, le 24 Juillet 4890.
Pour la Table
jr P. Pons, modérateur.
ditoires très nombreux ont-ils éebuté '
avec recueillement les prédications^
de MM. Ed. Monod de Marseille,
Bianquis de Rouen, Decoppet de
Paris; les conférences de M. le prof.
Doumergi^. et de M. .l’ingénieur
Hausser; les allocutions dies délé^û'és
d’églises Sœurs. ’
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— 234
Le (iimanche 6 Juillet dans l’aprésmidi, une tête d’un caraidère tout
particulier réunissait 3 à 4,000 personne% dans un vallon voisin du
Vigah. Vos lecteurs s’y transporteront par ta pensée, et ceux-là surtout qui l'an dernier ont assisté aux
belles fêtes du Biceritenaire de la
Rentrée aimeront savoir comment,
de l’autre côté des Alpes, on célèlu'e
le souvenir des héros de la foi,
Aiicun anniversaire il'est vrai, ne
coïncidait avec la réunjon du Synode,
mais, nous rencontrant au cœur
même de ces vieilles Gévenues, arrosées si souvent du sang des martyi's et de celui des Camisards,
comment aurions nous pu oublier
ceux qui jadis combattirent et souffrirent pour la foi. Ils se réunirent
bien souvent sous la voûte du ciel
dans ces vallons ou sur ces montagnes qui nous entourent, [tour prier
Dieu selon leur conscience et entendre la prédication de sa parole,
tandis que quelques uns de leurs
frères se tenaient prêts à les avertir
de l’approche de la maréchaussée.
Nous nous souvenions avec émotion
de ces «assemblées du désert» en
nous acheminant paisiblement, dans
l’après midi du 6 Juillet, vers le
plan d’AuIas, situé au dessous du
joli village de Bréau,à 1 h. oui h. V2
de distance du Vigàti. Quelques unes
des gracieuses collines qui nous environnent rappellent par leur forme
les croupes de nos costiéres, mais le
feuillage grisâtre des oliviers s’y
mêle au vert des autres arbres, tandisque íes étages réguliers qui retiennent la terre trop prompte à
s’ébouler sous Faction des pluies,
fotrt penser aux marches d’un escalier
construit pour des géants.'
Au moment où les 94 membres
du Synode, arrivés en voiture, mais
formés en cortège dans une ferme
du voisinage, approchent de l'assemblée déjà en grande partie réunie,,
le pasteur de l’endroit vient avec
son conseil présbytéral souhaiter la
bienvenue au Modérateur, M, Je past.
Mouline de Marseille. Le lieu choisi
pour la réunion est ombragé par la
voûte verte de.s châtaigniers. Ge n’est
point un endroit historique, mais
bien souvent, après l’édit de tolérance de 1787, les réformés s’y réunirent alors qn’ils n’avaient pas
encore de temple. Rappelons pourtant un souvenir. Voyez vous de'
l’aulre coté de la vallée, cette roule
récemm'ent construite, disparaître
au sommet de la colline qu’elle contourne? A l’endroit précis oû vous
la perdez de vue, le ministre Rous.sel
fut en 1728 surpris par la rnaréohau•sée. Arrêté, il fut conduit à Mont-’
pellier où il périt sur un gibet. Gette
bil)le que vous voyez sur la chaire
préparée pour les orateurs, a appartenu au pasteur du désert Encontre, et si le rabat que le président du Synode porte sur sa robe
n’est pas celui d’un des pasteurs du
désert, la faute n’en est pas à la
société d’Histoire du Protestantisme
français qui avait envoyé au Vigan
cette relique. D’ailleurs tout ici nous
parle du passé. Aussi n’e"st-cé pas
une émotion simulée qui étreint les
divers oiûtenr.s, au moment où ils
s’adressent à l’immense assemblée.
Voici d’abord.... mais bon, avant
que leur voix se fasse entendre, un
spectacle touchant nous reporte au
temps où les .serviteurs de Dieu parcourant les Cévennes,n’apparaissaient
qu’à de rares intervalles pour remplir eq plein air les foncüons pastorales. Deux enfants sont apportés
au Modérateur du Synode, et plus
tard on leur dira qu’une pensée
pieuse fixa au moment de cette
grande assemblée commémorative
le jour de leur baptême.
I.,a réunion présidée par M. le.
pasteur Soulier de Bordeaux, est ouverte par une prière de M. Monnier
de St. Quentin, hdi lecture du ch. 11
des Hébreux nous rappelle ceux qui
ont été « eiTants dans les déserts »
et celle du ch. 37 d’Ezéchiel reporte
nos regards sur lés misères de nos
églises.
trop souvent semblables à
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ces ossements desséchés que seul
l’Esprit de Dieu peut faire revivre.
« Puisse-t-il souffler sur nous, s’écrie M. le pasteur Eanqa de Reims
daps une allocution chaleureuse, cet
Esprit qui anima nos pères, Esprit
de foi, de lumière, de liberté, de
sainteté, oui de sainteté surtout. S’ils
ont pu réformer l’égiise, c’est qu’ils
avaient commencé par se réformer
eux-mêmes. ®
M. Alf. André de Paria, apporte
à rassemblée une parole de chaude
affection de la part du Synode dont
il est vice-pré.sident et tout en constatant avec gratitude les progrès accomplis f^ns la réorganisation de
l’église, il rappelle que les cadres
n’ont de valeur que si l’on a quelque chose à encadrer. *
« Nous ap])elons, dit M. le pasteur
Couve, cette assemlilée une « assemblée du désert » en souvenir de
celles qui réunissaient no.s pères au
temps de la persécution, et ce titré
m’a fait penser à un. autre persécuté, qui fut obligé lui aussi de fuir
au désert la colère' de ses emiemis. »
Il retrace alors la fuite au dé.sert
du prophète Elie, s’endormant pour
deux fois au pied d’un genêt, réveillé et nourri par l’Ange de Dieu,
marchant jusqu’à Horeb et contemplant sur la montagne la vision magnifiqué. U voit en lui l’image de
l’humanité; elle aussi traverse
désert où Dieu vient la réveiller et
montrer sa gloire. C’e.st d’abord
désert de l’idolâtrie et du paganisme.
Mais Dieu envoie son angg ou plutôt
son propre Fils qui la touche, la
réveille et lui donne le pain de vie
et l'ean vive; elle contemple la vision d'Horeb et Dieu lui apparaît
non pas dans la tempête mais accompagné d’un son doux et subtil:
c’est le vagissement d’un enfant
couché dans la crèche de Béthléem.
L’Eglise s’est endormie de nouveau:
c’est le désert de la superstition,
mais le Diey fidèle envoie son ange
dans la personne des réformateurs
pour la réveiller, la 'nourrir et lui
le
lui
le
. ..if.
révéler'sa gloire. 11 l’emnaène encore au désert pour lui parler selon son cœur (Osée II, 16\ cette
fois c’est la persécution, mais il la
soutient par ses ministres errants
dans les montagnes. Hélas elle y
retourne bientôt d’elle-même, et
s’endort dans le désert du rationalisme, mais l’ange de Dieu, son Fils J. C.
la garde et au commencement de
ce siècle il envoie « le Réveil ». C’est
dans ce temps que nous vivons,
'souvenons-nous de no.s défaillances,
souvenons-nous des grâces reçues,
ne nous endormons pas de nouveau
et après avoir contemplé la vision
d’Horeb, .retournons cominae EHe à
travers le désert pour lutter, pour
travailler, pour aimer;
C’est une note sévère que Fait entendre M. Soulier de Bordeaux; lorsque pour la fois, il retourna seul
à St. Jean du Gard, son pays d’origine, tout ce qu’il voyait et tout
ce qu’il entendait, faisait revivre devant lui la ligure huguenote, l’esprit
huguenot. « Le huguenot, un nmt le
dépeint tout .entier, c’est ce 'mot:
fidélité; fidèle en présence du de-,
voir: où peut bien dire de lui «il
partit sanS'Savoif où il allait» (Hébr.
XI, 8), fidèle en présence de l’erreur,
il ne fléchit pas et sait à l’occasion
paraître un obstiné. Il est austère,
non de l’au.sLérité de Jean-Baptiste,
mais de celle de St. Paul. Dira-t-on
qu’il y avait lieu d’être grave, lorsque d’uii moment à l’autre on pouvait être saisi et jeté en prison,
lorsque des frères gémissaient dans^
les cachots ou sous la torture. Sans
doute, mais n’y a-t-il pas lieu d’être
grave aussi lorsque les âmes sont
en danger? Tout le monde est-il
sauvé? Nos frères ne périssent-ils
pas? Ah! prenons-y garde, il y a
des, descendants de huguenots qùi
ne sont pas de vrais huguenots. Si
vous voulez, nous dit-on, être écoutés des Cévenols parlez-leur de leurs
pères, c’est une corde que vous
pourrez toujours faire vibrer. Mais
en présence de nos tiédeurs et de
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nos incor^séquences, Dieu s’écrie :
« Qu’ai-je à faire de la multitude
de vos assemblées commémoratives.
Je suis rassasié de vos fêtes, je n'y
prends point plaisir. Mon âme hait
vos souvenirs historiques et vos solennités, elles me sont à charge, je
suis las de les supporter, si vousmêmes vous ne vous convertissez. »
Et comme Auguste pleurait sa défaite : « Varus, Varus, rends-moi mes
légions ! » Dieu nous adresse cet
appel: «Rendez-moi, rendez-moi
mes vrais huguenots! »
Cette parole sérieuse termine la
réunion, et après le chant du Tedeum tous se dispersent, emportant
dans leurs cœurs les avertissements
et les encouragements entendus au
cours de cette belle iournée.
L. A.
CORRESPONDANCE
{Suite et Fin, V. iV. 29).
L’union nationale évangélique travaille dans plusieurs cantons. Celle
de Bâle a eu son assemblée générale
le 14 Mars ; le rapport de cette
institution raconte la marche qu’elle
a suivie, ^elle a établi les cultes parallèles à'ceux de l’église nationale,
afin que les fidèles qui ne veulent
pas entendre les pasteurs rationalistes, puissent toujours avoir un
culte évangélique. Elle contribue à
l’érection de nouveaux lieux de culte,
ce qui est bien nécessaire dans une
ville dont la population a triplé depuis cinquante ans; elle s’efforce de
développer la vie religieuse. Celle
de Genève a eu son assemblée générale le 22 Avril ; son activité se
déploie à peu prés comme celle de
Bâle, elle a établi des cultes réguliers en ville et hors de ville, des
réunions d’édification, des conférences, des écoles du Jeudi; c’est
elle qui s’est chargée exclusivement
du service de la chapelle de la Servetto (banlieue) etc. etc. L’opinion
publique lui est très favorable et
le petit déficit qu’elle a accusé n’a
rien d’inquiétant.
Les unions chrétiennes travaillent
au.ssi, quelques-unes ont eu leurs fêtes
annuelles, car pour la jeunesse toute
réunion devient fête! Celle de Genève
a eu sa fête le 15 Juin à Satigny avec
service religieux, chants, gymnastique, musique, banquet, discours
d’amis du dehors et du dedans.- Les
unions du Canton de Vaud, au nombre de 80, ont eu leur fête à Aigle
avec un programme assez analogue
à celui de l’union genevoise ; puis,
on a' aussi fêté les unions cadettes
dont le nombre augmente sensiblement. .
Par une transition extrêmement
brusque j’en viens à un fait raconté
dans tous les journaux, c’est l’élévation d’un suisse au cardinalat !
Sa très remuante grandeur, Monseigneur Gaspard Mermillod évêque
de Fribourg, de Lausanne et de
Genève, (ces deux derniers sièges
in partibus infidelium), a coiffé le
chapeau rouge. C’est un événement
en ce sens que, sauf le Valaisan
Matlhieu Schinner, digne adjudant
du plus guerrier des papes, Jules II,
aucun Suisse n’ avait endossé la
pourpre; et même, au temps où
Schinner vivait, le Valais n’était qu’un
état allié ou msocié de la Suisse.
M. Mermillod est donc bien le piemier cardinal vraiment Suisse. Les
catholiques disent que c’est un immense honneur, mais tout en espérant que cela contribuera pour beaucoup à mettre fin à certains conflits
entrelenus par la présence en Suisse
du bouillant prélat, nous disons ce
qu’a dit le rédacteur de la Semaine
Religieuse, lequel s’est exprimé avec
tant de justesse que nous ne changeons pas un. mot à ses paroles qüe
voici: « Quant à l’honneur qui peut
rejaillir de ce chapeau pour Carouge,
la ville natale de Gaspard Mermillod,
pour Genève son canton natal, pour la
5
' f"' ■'' 1^ * ,'" V'-'*
- âa'i
Suisse elle-même, nous nous dispenserons d’en parler, étant, nous le
reconnaissons fort mauvais juge en
pareille matière. » Nous ajoutons,
' toutefois, qu’il nous parait que l’âge,
la santé et peut-être aussi le séjour
dans un milieu tout catholique,
comme l’est la résidence de Fribourg,
ont sensiblement calmé la fougue
du nouveau cardinal.
Malgré la disparition de l’influ'
enza, les deuils n’ont pas cessé, et,
dans les églises évangéliques Suisses
j’ai a \ous signaler le départ de ce
monde de trois excellents serviteurs
de Dieu rappelés après une longue
carrière. C’ est d’abord le digne
pasteur Frédéric le Fort, un ancien
et fidèle ami de l’Eglise Vaudoise
qu’il a visitée plus d'une fois et
dans les temps où vous étiez encore
sous l’opprobre; il a même, m’a-t-il
dit un jour, prêché à Pral, il y a
cinquante ans.
Longtemps il fut un pasteur très
zélé d’une paroisse très pauvre dans
la ville de G-enéve, en outre il s’intéressait vivement aux protestants
disséminés dont il a été un des plus
fermes appuis. Sa mémoire étonnante était précieuse quand il s’agi.ssait d’informations sur telle ou
telle petite paroisse, tel ou tel petit
groupe, immédiatement il vous mettait au courant. Il a été suivi de
bien prés par son ami et camarade
Marc Vernet, lequel ne fut jamais
pasteur en office, mais exerça son
ministère comme aumônier des prisons, jusqu’à ce que la privation
complète de la vue l’eut empêché
de poursuivre cette carrière. Alors
il n’en continua pas moins à parier
dans les réunions et même à prêcher; c’élait avant tout un homme
de prière et toujours serein malgré
son infirmité.
Berne a perdu une personnalité
bien remarquable, M. Edouard de
Watteville. 11 appartenait à une famille très nombreuse, dont le nom
se retrouve depuis des siècles, non
seulement dans l'histoire politique,
mais dans l’histoire religieuse de
Berne. Pasteur auxiliaire d’une des
paroisses de sa ville natale, il fut,
grâce à un conflit politico-religieux,
destitué de sa place et voua alors
son activité aux œuvres de la Société évangélique ; il avait un remarquable talent de prédicateur, un
peu dans le genre du sympathique
Funcke de Brême, et une particu»
larité qui le distinguait c’est qu’il
employait volontiers le dialecte bernois dans ses diccours. C’est comme
si un de vos pasteurs prêchait en
patois; c’est moins solennel et plus
familier. Son influence était très
grande et il a fait une quantité
d’instructions de catéchumènes.
L’église de Biasca, avec son annexe Novaggio (dans le canton du
Tessin), quoique sur terre Suisse,
tient plutôt à l’église vaudoise, puisque le pasteur est un des vôtres. Le
précédant titulaire, M. Paul Calvino,
a quitté ce champ de travail et a
été remplacé par un autre vaudois,
M. Ch. Gay. Cette église, quoique
petite, marche bien, et est accompagnée d’une école tenue par une
demoiselle Tessinoise convertie qui
enseigne à 35 enfants.
Nous venons d’avoir à Genève nos
grandes assemblées annuelles; elles
ont été certainement bénies; un
bon nombre d’amis étrangers sont
venus nous encourager et nous montrer qu’on tient à nous; merci à
toutes ces églises et sociétés qui se
sopt fait représenter. Il en est venu
d’Italie ( M. Micol déjà nommé ,)
d’Angleterre, d’Ecosse, de France,
d’Allemagne et des autres Gantons
Suisses; espérons qu’ils rendront un
bon témoignage de notre activité!
Outre l’Union Chrétienne, voici quelles sont les Sociétés qui ont eu leur
assemblée; La Société de Tempérance, celle des protestants disséminés, celle de l’observation du Dimanche , la Société évangélique,
l'Alliance évangélique, la Société des
Missions. On nous a donné des dédétails navrants sur les protestants
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disséminés dans le Chili, lesquels,
comme du reste les catholiques
aussi, ont une tendance manifeste à
retourner à l’état sauvage, ne donnant, faute d’école, aucune instruction à leurs enfants! Heureux les
émigrants qui, comme les vôtres,
trouvent dans Colonia Vaidense ou
dans Cosmopolita des ressources telles qu’ils peuvent encore s’y croire
dans leur patrie! Les Sociétés travaillant à, évangéliser l’Europe ont
enregistré maints faits l’é,jouissants,
mais elles constatent qu’il règne une
grande indiirérence. Le présent siècle est la grande préoccupation, les
besoins religieux sont assez rares.
Je pourrais beaucoup m’allonger
et vous donner entre autres des
détails sur Jes assemblées, mais en
voyant l’immense étendue de ma
lettre, je m’arrête pour ne pas vous
fatiguer.
Ad. G.
TOUT PASSE
J
chaque objet et ajoutant:
Notre mère ne nous enseignait
pas que les choses de ce monde
passent, ni qu’on doit être reconaissant en tout temps, pour tout, même
des joies les plus passagères; elle le
vivait soins nos yeux.
Notre grand-mére Neumann, racontait un trait caractéristique de
sa fille Mina, âgée alors de neuf ans,
et que je voudrais transmettre à la
postérité. Ayant entendu une personne dire au cours d’une conversation:— Oui, tout n’est que vanité!
elle se précipita dans la cuisine où
sa mère se trouvait en' ce moment,
là et lui dit; — Qd’est-ce que cela
signifie? Tout est vanité.— Sa mère
lui répondit: — Cela veut dire que
tout passe!—La petite fille se plonge
dans des réflections profondes; puis
elle en sortit et fit le tour de la
cuisine en mettant le doigt sut'
Potager
tu passeras!—Marmite tu passeras!
— Balai tu passeras! — Elle parcourut ainsi toute la maison' jusqu’au
grenier, annonçant à tout objet, à
tout meuble qu’il pa.sseraitl puis elle
descendit au jardin, en parla aux
fleurs, aux arbres, au ciel et à ses
astres; sa liste épuisée elle retourna
à la cuisine et demanda:,— Et nous,
les hommes, est-ce que nous passeron.s aussi?—Ou lui répondit: —
Certes, Dieu seul ne passe pas; mais
si nous devenons des enfants de
Dieu, nous ne passerons pas.—-Alors,
la petite fille s’écria, en sanglotant
et en versant un torrent de larmes:
Ob! papa, maman, aidez-moi à devenir un enfant de Dieu!
(Souvenirs de mon enfance par
O. Funcke.) ' '
iiouvelles Religieuses
Le retour d’un conseil coinunal
au moyen-âge. — Un correspondant
du Jom'ncd de Genève, écrit que le
conseil comunal de Ménin en Belgique semble envier l’intolérance
religieuse du moyen âge, en révoquant un instituteur communal pour
cause d’hérésie. Et quelle est celte
hérésie? Cet employé s’était permis,
dans une conversation tenue au café,
de soutenir que, selon les textes si
çlaii’s du Nouveau Testanietit, la
Vierge*. .Marie, après la naissance de
Jésus-Christ, avait eu plusieurs en-,
fants.
Accroissement de la population
noire aux Etats-Unis. — Depuis la
guerre de l’esclavage, la population,
noire, a doublé, dit^ l'Eglise Chrétienne. En effet les'nègres, au moment de leur affranchissement par
le président des Etats-Unis, Lincoln,
étaient au nombre de.4 millions —
Aujourd’hui ils sont 8 raillions.
D’autre part, ils travaillent bien
. » ' - a. '.-'i' .. U; ...L ‘.v,i;
7
'^%'\ ^,"', ,;.vV .!• 'v''. •■ ‘ ,’ ' " ‘‘'' ^ \:-y. 'h/'if ■
— 239 —
pías qu’auparavant. Uti bon nornr
bre deviennent propriétaires;"’ 1’ensemble de leurs possessions est
évalué à 1 milliard et demi. Ils ont
fait des progrès tré.s considérables en
mécanique et en agricu'lLure. Plusieurs font preuve d’babileté dans
les arts. Ou trouve parmi eux quantité de médecins, d’ingénieurs et
d’hommes de loi. A eux seuls ils
éditent et rédigent une centaine de
journaux politiques.
La discorde parmi les curés du
diocèse de Bayonne. — La congrégation des évêques et réguliers de
France, vient d’être .saisie d’une réclamation appelée à faire quelque
bruit. Plusieurs curés du diocèse de
Bayonne ont été déplacés sur la'demande du gouvernement, qui avait
mis cette condition au .rétablissement de leur traitement supprimé,
à la suite de leur altitude hostile au régime républicain, pendant la dernière période électorale. Sept d’entre eux ii’ont pas
accepté leur déplacement et ils intentent un procès à leur évêque pour
les avoir déplacés malgré'eux. Le
Vatican se trouve par le fait dè cet
appel, dans une situation particuliérement délicate étant donnée, d’une
part, la volonté forte du gouvernernetit français auquel l’évêque a cru
devoir déférer et d’autre part leii
principes du droit ecclésiastique qui
régissent 4a matière.
(Eglise Libre).
Un acte d’intolérance envers un
pasteur nègre — M. Albert P. Miller pasteur a New Haven, Connectiçut (Etats-Unis), se rendait avec sa
famille de New-York a Albany et
avait pris passage sur le bateau à
vapeiv Dew.
il demanda des places de première classe qu’on lui refusa pour
cette .seule raison qu’il est homme
de couleur. 11 intenta sur ce refus,
et avec beaucoup de raison, une
action en dommages-intérêts à la
Compagnie de navigation et le jury
lui a rendu justice et alloué 2,50ü
francs. I^a Compagnie a fait appel ;
-mais la Cour suprême a confirmé
le jugement de pj'emiére instance.
Choses qui semblent impo.ssibles
— \.’Italia Evangelica rapporte, sous
ce titre, dans son dernier N.V les
deux faits suivants, tirés des journaux politiques, le Fieramosca et la
TiHbuna:
■P. A. Rome, une jeune nonne
de 20 ans s’est .sauvée du monastère
de San Roberto, via Depretis. S’ élant réfugiée auprès de la famille
Biscossi, celle-ci se hâta de la consigner à la,supérieure qui l’enferma
bientôt dans une cellule secréte.
L’autorité av.isée promit de s’occuper du fait. Mais des nouvelles subséquentes disent que la jeune norme,
craignant de plus grandes per.sécution.s, et à la suite de la promes.se
qu'on lui üt de la tr-ansférer dans
un autre couvent de son choix, affirma dans soir interrogatoire le contraire de ce qu’elle écrivit dans sa
lettre au procureur du roi. Deux
autres de ses compagnes • ont été
envoyées dans un autre monastère
de Rome même.
2“ Samedi 28 juin, raconte un
correspondant de la Tribuna de
Rome, je me trouvais pour des affaires à Mintumo, ancienne capitale
du Latium ; en passant par une rue
je vois dù monde accourir et se
grouper sur le seuil d’une maison;
je 'm’approche et j’entre dans cette
habitation. Me voilà devant le spectacle repoussant d’un père, un certain Thomas Riccardelli, qui pleurait
criait et se désespérait en lançant
mille imprécations aux prêtres, aux
moines, grinçait des dents et faisait
les poings, lorsqu’il tomba tout à coup
dans les convulsions et privé de
sens. De l’autre côté de la chambre j’aperçois la femme qui faisait
’ ''(k!
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i;.'
240
pitié; presque cadavérique, elle n’avait plus de larmes à répandre; elle
était devenue rauque, pour avoir
trop pleuré. Les parents blasphénaaient et faisaient des menaces. Je
voulus savoir la cause qui affligeait
de la sorte cette malheureuse famille
— Voici ce qu’on me raconta:
Le curé, un certain Zambarelli,
avait poussé la fille à soustraire 300
francs à ses pauvres parents et se
préparer un habit de nonne. Ce
révérend, la veille, aprè^ avoir préparé une voiture, expédia la jeune
fille à Naples pour la faire renfermer dans un soi-disant monastère
récemment ouvert, avec le nom de
« Victimes du sacré coeur ». J’entendis
ensuite que des parents devaient
se rendre à Naples pour en faire
sortir la jeune fugitive et la restituer
à ses parents, si cependant le père
désolé survit aux attaques nerveuses violentes dont il a été saisi».
Et la loi de la suppre.ssion des corporations religieuses? Et le Code
pénal qui menace les prêtres qui
troublent la paix du sanctuaire de
la famille ? Ne serait-ce pas le cas
que le procureur du roi s’occupât
de mettre ordre à des choses qui
semblent vraiment impossibles avec
les libertés dont nous jouissons,
mais qui sont malheureusement
trop réelles?
di lorre Pellicii
Programmi di concorsi
I. Borsa Campbell maggiore (per
un anno).
1) Bibbia. I 4 grandi profeti.
2) Lingua Latina : De officiis, Lib.
I. Gap. d -18 (§ 1-60): Traduzione,
Sintassi delle congiunzioni; retroversione d’un brano dp prendersi
nei Gap. 1-10.
3) Lingua greca: Lisia, orazione contro Agorato, § 1-71: Traduzione;
verbi in mi.
Letteratura Italiana:Leilura delle
opere di Manzoni; Vita dell’autore;
Memorizzazione di brani scelti
dal concorrente del ' complesso di
pagine 150.
5) Matematica): Il circolo.
Nota. Sono ammessi al Concorso
gli allievi che nell’anno 1890-91 saranno studenti regolari del 7*’ ed 8‘’
anno, muniti del diploma di licenza
ginnasiale e che soddisfano alle altre
condizioni del regolamento.
X
IL Borse Burgess Kinnaìrd (per
3 anni)
1) Bibbia : Le donne del Nuovo
Testamento.
2) Lingua Latina: De Senectute,
Capp. 13’ alla fine: Traduzione;
analisi grammaticale; uso dei modi
(Gandino parte 4, G. IV, alla fine);
retroversione d’un brano di quei
capitoli-di De Senectute.
3) Lingua greca: Anabasi, lib. ¥
Capp. 1 - 3 : Traduzione; verbi in
omega.
4) Geografia : La Sicilia.
5) Aritmetica : Le frazioni.
Nota. Sono ammessi a questo
concorso gli allievi del 6.® anno, nonché quelli degli anni inlerìori. Gli
esami si fanno parte in lingua [italiana, parte in lingua francese.
Il concorso non avrà luogo prima
del 15 settembre prossimo. Il giorno
preciso deH’esame si farà conoscere
più tardi.
Torre Pellice, li 18 luglio 1890.
Per i siffff. tutori e a nome della Tavola
G. P. PoNs Moderatore.
Ernest Robert, Gérant.
Torre Pellice, Imprimerie Alpina.