1
Troisième Année.
■ li iK'i; -,
N. 17.
rfâ^usci Vn,u.'a‘oî'fe!«:
Kcwis me seres témoins. Actes I, 8.
Paraissant chaque Vendredi
.. Prie db .l’abohbsihbmt par an
Italie . .J . . . L 3
Tous les pays de l’Union de
poste » «
Amérique .... . * 9
Suivant tn vérHe aeec la ckarilé. Ep. 1. lô.
On s'abonne:
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Pour l’È’Æfmeur nu Bureaÿ d'Administrailon.
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Bureau de P.ero.sa ArgenUna.
Pour la Rédaction adresser ainsi: A la Dirndion dn Témoin. Pomareilo {Piiierolo} iiatie.'
Po^r IAdmlniatrallow adres.ser ainsi: A l’Adminislralion i|n Tdmom, l’nmarclto (Pinernini Italie.
iSonninaJ r-e.
Encore du secrétaire înanKivible de la
Qn’il soit amovible. — Courrier
dé l’Evaiigéliaation. — Profanalioa du dimaucho, ■— Pefue politique.
Ni fa lettre de ili*" J. P. Meille
qui a para dans 'notre dernier
numéro, ni celle qui y a donné
lieUr ue devaient être publiées. La
première en date V a été par
inadvertence , la seconde par un
contre temps fâcheux. Nos lecteurs
sont priés de les regarder l'une
et l'autre comme non avenues. *
Comme il est plus que temps
que la discussion sur Vinanwvihle
ait un terme, nous publions la
3* lettre de l auteur principal du
projet, sans l’accompagner de la
moindre petite observation, et nous
en aurions beaucoup et de très
fortes à présenter. Nous la faisons
suivre de celle d’un autre signataire de la proposition, — après
quoi les colonnes du Témoin ue
pourront plus s’ouvrir sur la question de ce 6® membre de la Table."^
E:\i;oiii; m seerêtairë
lié la Table
in' LüTIRK AÜ DiHECTEUR
nu T^nioîîi,
Cher Monsieur et honoré frère.
Après avoir établi, dans urié première
lettre, la nécessité'd’oiTrir à la Table
un moyen, autre que ceux dont elle
dispo.«e présenlemenl, de rendre l’expédition de ses nombreuses aflàires,
à la fois plus prompte, plus sûre, et
partant plus profilablo à l’Eglise, et
cherché dans une seconde quel pour
rail être ce moyen, eildehors de celui
dont la proposition a été faite att*Svnode de 1876, j’ai an.norfcé que‘dans
une troisième et dehiière lettre jè
ni’appliqueiais à la r|Futalîon des objections faites à ce dernier projet, notamment par votre collaborateur.
La première de caÉ objections est
tirée de ta qualificalioiçînême d’watnovible donnée par le projet, îi ce secrétaire. Votre collaboratéui’ ne « co#ipi’end pas et n’aime pas plus ce terme
que celui à'infaillihh'Si. le ne le comprends él ne Paime pgs plus que lui,
entendu dans le sens absolu qu’il vent
bien lui donner, et qtni" pour certain,
n’a jamais été dans/rèspril de ceux
3ni l’ont employé, fafilts’sans-douter
’on autre qui rendît mieux leur peil'sée. Comme le « compagnon d’armes »
que j’ai été très-heureux de rencontrer sur mon chemin, je dis volontiers
de ce secrétaire: « qn’il ne doit pas
plus’ être inamovible rjiio ne l’esi un
pasteur ou un professeur ». Oui, inamovible au même degré et dans le
même sens que le sont un pasteur ou
un professeur, c’est-à-dire: restant en
charge, aussi longtemps qu’il s’acquittera de sa tâche de manière à ne
donner lieu à aucune plainte grave,
sans être soumis, de par la loi (comme
c’est le cas pour les membres de la
Table), à une réélection périodique...
voilà exactement ce que j’ai voulu dire.
Or Vinamovibililé réduite à ces proportions, les seules qui, pratiquement,
se comprennent, a-t-elle vraiment de
quoi effrayer pensonne ? — H ne me
le semble pas. Une seconde objeclion
que voire collaborateur et d’autres avec
lui estiment des plu.s.fortes, est celle
de la voix ■proposilive donnée, par le
projet, au secrétaire, dans les séances
de la Tahle. Le premier pose môme,
à ce sujet, un dilemme qu'il trouve
sans doute bien fort, puisqu’il s’en
fait une ¡arme:
«. Do deux choses l’une, dit-il: ou
» bien l’homme que vous revêtirez de
» celte charge, a des principes arrêtés,
» des vues correctes et ‘claires, sur la
» marche à suivre, unis à un bon de^ré
» d’expérience pratique ; et dans ce cas,
» vous n’oseriez pas lui offrir, et il ne
I) voudrait pas accepter le rôle de mais chine à conseils que le projet lui
î a.ssigne. On bien c'est un homme
9 animé de bonne volonté, mais sans
» initiative et, sans énergie, que la
» frayeur de toute responsabilité pousse
® peut-être à ambitionner ce poste qui
■ lui paraît selon son cœur et ses ha» hit lides. Nous n’hesilons pa.s à dé» clarer qn’nn pareil secours donné à
» la Table, serait pour elle nn véritable
» embarras, et plus nuisible qu’utile ».
Eli ! bien, je le dirai sans rélicence,
ce dilemme, si habilement construit
soit-il, me louche peu, et cela par la
raison très-simple; que ni l'une ni
■ l’autre des propositions dont il .«e compose n’est fondée. — Ou l’élu <à ce
poste, y est-il dit, est un hofiime tel
qii on doit le désirer, vraiment capable
et alors il n’acceptera jamais une position aussi effacée, aus.Ri humiliante,
que celle de « macliinc à conseils que
le projet lui assigne ». — Mais qu^on
relise le projet, et l’on y verra ce que
la position qu’il fait à ce secrétaire est
tout autre que celle qui lui est faite
par le collabora leur du Témoin et
telle qu’aucun homme même d’eiiire
es plus capables n’anrait à rougir de
I avoir acceptée. — Ou bien y est-il dit
encore, cet homme est incapable, et
alors, c’est nn embarras plutôt qu’un
aide que vous donnez à l’AdminisIralion.
Mais pourquoi cette supposition, dirais-je, qiiand.il s’agit, non pas d’un
homme qui se désigne ou qui s’impose
hii-même, mais d’un homme librement
élu, et élu, non par une administration ou une coterie, mais par le Svnode ? t
Le ‘projet demande pour le secrétaire wix prapo«iii>e. Pourrait-il demander moins, si l’on veut sérieusement
que le but qu’on se propose, en créant
celte charge, soit alleinl? El d’un
autre côté pourrait-il demander plus,
san.s se mettre en opposition flagrante
avec la Constitution elle-même de l’Eglise? — Mais, in.siste votre collaborateur, si le danger n’est pas de ce côté là,
vous fjouvez compter’ qu’il viendra sûre
"%:
2
70
ment d’un autre. Cet liomnie capable gj,
qui a conscience de «i capacité — poussé
à cela, tout autant que par son cœur
naturel, par la connaissance qu’une
long:ue pratique lui aura donnée dest
affaires, — voudra dominer, faire prévaloir son point de vue; et, dans ce
cas, celui que le Synode aura baptisé
du nom de secrétaire de la Table, ne
sera-t-il pas, vis-à-vis de celle-ci, et
vis-à-vis du Modérateur en particulier,
exactement ce que l’expérience nous
a montré que sont les secrétaires commiinaux vis à vis des Conseils et des
_ — ' syndics: un seigneur et un maître,
^ aux decisions duquel il ne restera autre
chose à faire à la Table, que d’apposer
sa signature? ~ A l’objection présentée, sous cette forme, je réponds,
avec mon compagnon d’armes: «Mais
y a t-il exactitude dans la comparaison
que l’on voudrait établir sous ce rapport,
entre les membres de la Table et le
Conseil de quelque commune rurale? »
— Quoi , les composant la Table,
o’est-à-dire , en d’aulres termes, les
hommes réputés assez capables pour
que le Synode leur conlie préférablement
qu’à d’autres, radministration des intérêts de l’Eglise, — par ce seul fait qu’ils
se trouveront dans le cas, pour des
Milbrmations matérielles et de détail
de recourir aux connaissances et à
l’expérience de leur secrétaire, — seront
ipso facto et de toute nécessité, les
très-humbles serviteurs do ce dernier,
et les simples exécuteurs de sa volonté
souveraine? Mais, en vérité, où n’irait-on
pas, avec des laisonuomenls de cette
natuie? et quelle est l’administration
au monde (et il y en a certes quehjues
unes! ) qui, si ce raisonnement était
fondé, ne fût condamnée 4 abdiquer
et a ployer bagage?
Une trosième on quatrième objection
est celle que votre collaborateur lire
de la résidence fixe naturellement imposée , par le projet , à ce secrétaire.
Quoi! s’éci'ie l-il, « le domicile des
membres de la Table, pas plus que le
lieu de ses séances, n’a jamais été, et,
pour d’excellentes raisons, déterminé,
par aucun règlement, ni arrêté du Synode, tandisque ce nouvel agent devrait
avoir une résidence fixe! »
Ehl quoi! répliquerai-je à mon tour,
parce que les membres de la Table
dont les SjS sont, en même temps ou
pasteurs ou professeurs, n’ont pas
(pareequ’ils ne saurionl l’avoir) comme
ipembies de la Table une résidence
fixe, ce serait là, pour vous, une raison
suffisante pour que le secrétaire , qui
n’est que cela, qui est établi en grande
partie en vue de cela même, n’en eût
pas une? Quoi! parce que le lieu des
séances de la Table n’a jamgis été déiçrminé par aucun règien,ie.nl synodal,
cela changerait quelque chose au fait,
trop avéré pour qu’il puisse être nus
en doute, que depuis plus de 20
ans , la Table , en thèse générale , ne
s'est réunie qu’à La Tour ?
Votre collaborateur, tout en admettant que le but que les ailleurs du
LE'fÊMOl»
projet se sont proposés, et .qui est
«de mettre à là portée des pasleiirs
et de lonsi. les membres de l’Eglise
lôs dii;eclions et le.s conseils dont ils
peuvent avoir besoin » esl un but > excellent, » ajoute que la réalisaQ|j^ 4g
ce bnt, beaucoup mieux que par le
projet en question, est garantie par celte
disposition de la Conslilntion qui porte
«que l’une des Vallées ne peut pas
posséder dans son sein, plus de trois
membres de la Table». Quel aulie
objet, poursuit-il, a-l-on en vue, par
celte disposition, *si ce n’est de distribuer le plus possible les membres
de l’administration, de telle sorte qu'ils
soient à la portée de tous les administrés .9 »
A cela je répondrai deux choses:
La première , que pour l'cnseigner
les autres, la clindilion indispensable
est d’être bien l’eiiseigné soi-même ,
ce, qui est autre que l,e cas de
toute administration nouvelle, n'iiiiporte la localité où ses membres résident.
La seconde, que votre collaborateur
se Irouipe en donnant à la, disposition
qu’il rappelle, une origine aussi relevée.
Non, la vi'aie oi'igine de celle disposition esl beaucoup plus terre,à terre,
il le sait aussi bien, et mieux que moi,
et c’est tout simplement la mallicurense
rivalité qui, depuis des siècles, n’a cessé
de régner entre les deux vallées, et
dont chaque page, pour ainsi dire, de
notre histoire, nous offre des prejives
parfois luimiliantes. El cela esl si vrai,
qu’avant la Costiliilion de 1855 , non
seulement deux au moins, dos cinq
membres de la Table, devaient de pa.r
la loi, appartenir à chacune des deux
vallées, mais le Modérateur ( sauf, si
je ne me trompe dans le cas de confirmation de celui qui était en cliui ge )
ne pouvait être pris deux fois de suite
dans la même vallée.
Resteraient les deuxobjections tirées:
l’une de la ditticiilté lλ procurer mi
honoraire au secrétaire dont il s’agit,
l’antre du manque supposé d’une oocnpation .suffisante pour ce nouvel employé.
Ces deux objections ont chacune une
certaine force, j’en conviens sans peine ;
mais pas aussi grande qu’il pourrait
le sembler au premier abord.
Et comme, d’un côté, cette lettre est
déjà trop longue, pour que je puisse
la prolonger encore; et que d’un antre,
vous m’avez fait comprendre que vos
lecteui s commencent à en avoir assez,
de la question dti Secrétaire inamovible,
je mets lin à mes considérations sur
ce sujet, me réservant de la reprendre
en son temps et en lien pins approprié
encore à cela qu’un journal, et en vous
remerciant dn fond du cœur, Monsieur
et honoré frère, pour l’ho.spilalilé que
vous avez bien voulu donner à mes
pauvres lignes.
Le 23 avril ’1877.
P. A.
P'H., 80IT AMOVIBLE
Sx
Il e$% temps d'op âiyr avec le
secrétaire bougia nen; non que la
question n’aj^t soé importance, mais
pareeque leâ co1ori'ne§ du
en ont beaucoup avalé déjà sur
ce chapitre La discussion a été
libre , même très libre. Le docte
ami et le spirituel voisin nous on,t
parlé selon leurs dons respectifs:,
et la Table , qui attendait avec
raison un peu de secours, n'a
guère eu, à paft les franches et
fraternelles déclarations d’un ami
compétent — que des compliments
où. l'esprit et l’amitié étaient représentés successivement et à différents degrés. Un ami, voyant la
Table surchargée, a m^ra« poussé
l’empressement jusqu’à .proposer
de la décharger pour ne lui laisser que le rôle de représenter le
Synode auprès du Gouvernement..
auprès des Eglises sœurs, de collecter et de tenir une comptabilité singulièrement réduite. — Ou
prétend que la Table. —: vu la
charité sans bornes de l'ami en
question, — a immédiatement fermé
ses tiroirs pour ne pas se laisser
décharger. Elle préfère, semble-til, une tendresse un peu plus Hrnitéei 11 est vrai qu'on ii,ivoquait
r©xceU,ent principe de la divisioii
du travail, mais, dans un siècle
où l’on parle avec intention de la
division de la propriété, vojre
même de la division de raut,Oirité»
la 'fable semble ne pas goûter la
division plus que la soustraction,
oq,,telle autre opération de ce
geqre.
Les qrgumeuts et les assertions
de nos bous qmis les adversaires
de la proposition, n'ont pu effacer
de notre esprit la conviction bien
arrêtée que la Tafilo a besoin
d’aide si l’on veut qu’elle puisse
— tout en expédiant régulièrement les affaires, — étendre son
activité à bon nombre d'excellentes
choses qui seraient de son ressort,
mais dont elle ne peut s'occuper,
faute de temps.
Sans être partisan de Vingmgvible que nous abando.nnons volontiers , nous ne pouvons nous
passer de ce qu’il y a d’essentiel
dans la proposition. Que le nouvel
ouvrier s’appelle secrétaire, évaqgéliste à l’intérieur, ou tout au-
3
LE TÉMOIN
71
treaienl encore, — cela , nous est
fort égal, — mais qu’un homme
soit rais à la disposition de la
Table pour l’iiider à porter son
fardeau. On a trouvé moyen de
donner un aide au président de
la Commission d'évangélisation —
sans que la patrie ait été déclarée
en danger pour cela . et nous
croyons qu’il est possible, - voire
même juste, — d'en faire autant
pour la Table vaudoise.
On sent depuis bien longtemps
aux Vallées le besoin d’évangélistes
à l'intérieur, — an moins un. —
Il y a ioi des paroisses bien vastes
et joliment peuplées; il n’y a
pourtant qu’un seul pasteur pour
faire face à tant de besogne. Nous
ne croyons donc pas trop exiger
en demandant un évangéliste là
où il en faudrait plusieurs, d’autant plus qu’il y a aussi parmi
nous des catholiques romains à
évangéliser. On les compte par
milliers. Us nous envahissent soit
à Torre Pellice, soit à Perosa,
soit à Saint-Germain, soit un peu
partout dans les vallées. Et la Table,
composée de pasteurs, de professeurs et de membres laïques qui
ont tous comme tels un vaste
champ de travail, n’a ni le temps,
ni les moyens, ni les ouvriers nécessaires pour annoncer la Parole
de vie à tant d'àrnes immortelles
qui en ont si grand besoin.
Nous résumons nos idées dans
la proposition suivante que nous
soumettons à l’examen de nos
amis, en les priant de vouloir
bien indiquer les modidcations et
les perfectionnements dont elle a
sans doute besoin:
if Vu la double nécessité de faciliter à la Table l’iiccoraplissament de sa lourde tâche et de
faire annoncer l’Evangile aux nombreux catholiques romains, qui peuplent les vallées;
« Le Synode autorise l’administration de l’Eglise à se pourvoir d’un évangéliste à l’intérieur,
qui puisse en même temps l’aider
dans l’expédition des affaires)-.
Z.
La proposition qui précède, résumant, à ce que dit notre ami
Z, l’essentiel de ce que voulaient
la plupart des signataires 4e celle
de Vinamovible, n’a nul besoin
d’être soumis au 3ynode. L’évangélisation à l’intérieur est du ressort de la Table, et pins d’une
fois déjà, lorsqu’elle avait l’homme
et l'honoraire, elle a placé pour
un temps un ouvrier de cette catégorie.
Monsieur le Direclear du Témoin,
Vers la milieu de l’année passée,
le Témoin publiait, de temps à antre,
un Courrier de l'Evangélisai,ion, satis
donle pour faire connaître et appiécier
parmi nous l’œuvre qui se l'ail au nom
de l’Eglise Vaudoise en Italie. .Mais
depuis plusieurs mois rien de pareil
n’a plus p#ni dans ce jouimal el c'est
là, selon moi, une lacune regrellable
qu’il faut essayer de combler. Si vous
me le permettez, monsieur le Directeur,
je m’y essayerai jusqu’à ce qu’un anire
mieux qualifié que moi se charge de
cette besogne. Mon intenlion est des
plus modestes. Je me bornerai à traduire tous les quinze'jours, ou tous
les mois, selon le cas, íes nouvelles que
nous donnent les journaux italiens de
notre Eglise et que plusieurs parmi
nous ne lisent pas dans l’original.
J’ojoule' que si vous acceptez ces articles, je les signerai; primo, pour
que le journal ne soit pas responsable de
mes bévues; secundo, poiii' qu’il ne
vous arrive pas, si je laisse échapper
un jugenreni un pôit vif, d’éri être
vous-même blâmé. Mais l’exorde est
déjà trop long, aussi je me hâte de
commencei’ mon
(]0l|i(iilËK DE I;EVí\GELIS4TI0^
Lon .savait, et non pas d’hier, que
le Pape avait déclaré l;i guerre à FEvangile du salut et à la liberté. Mais le
dernier di.-icours de Pie IX a été tellement violent que l’atlention s’est de
nouveau portée sur le Vatican, la forteresse de notre plus grand ennemi,
PaiToiil le parti clérical relève la tète.
En Belgique le clergé romain souille
la discorde entre citoyens et mène
comme un yil iroupeau les électeurs
des campagnes voler pour ses candidats. En France il pousse à la guerre
contre i’Ilalie pour redonner au Pape
les Etats. Romains. Parmi nous, les
prêtres ont moins de pouvoir, ils ne
peuvent que prêcher contre les hérétiques en général cl les vaudois en
particulier. El c’est ce que les prédicateurs du carême ont fait. Ils ont
profilé de l’occasion, ils en ont usé ,
ils e.q ont surtout abusé. ~ Partout,
de Turin à Syracuse, les chaires el
les églises catholiques ont retiienii de
calomnies et quelquefois de menaces
contre les protestants. Il ne faut pas
oublier que l’Eglise de Rome persécute
volontiers. Ainsi à Syracuse, un certain
Don Soiito cherchait à exciler la populace contre leR^éyangéliqiies ; mais
l’autorité a fait son devoir el l’a rappele à l’ordre. A Turin l’on se borne
a bâtir un temple tout prés du nôtre
et l’on cherche à s’emparer de la
jeunesse en ouvrant des écoles pour
les enfants des ouvriers. Paiioul on
organise des sociétés pour résister ,
par tous les moyens possibles, à la
propagande évangélique ; partoiit le
clergé travaille pour elouffer, si pos•sible, la bonne .semence el remettre la
lumière sous le boisseau,
Aussi c’est avec bonheur que l’on
peut mentionner un acte de tolérance,
unique philôl que rare. Une famille
évangélique des environs de Florence
ayant eu la douleur de perdre un
enfant, le curé de l’endroit ne fît aucune
opposition à renterremenl el voulut
même que l’on sonnât la cloche pour
témoigner sa sympathie à la famille
affligée.
Mais si les adversaires redoublent
d’efforts, nos évangélistes ne sont pas
inactifs. .M. Pascale à Syracuse n’a pas
hésité un moment à demander des
explications au prédicateur du Duomo
et à le délier de prouver ses assertions,
mais celui-ci a jugé plus prudent de
reliiser. Dieu a su tirer le bien du mal
et I auditoire de M. Pascale s’esl augmenté , à la suite des calomnies de
Don Soiito. Dans le reste de la Sicile,
la bonne semence commence à lever!
A Modica, a Ravaniisa l’on demande
un évangéliste ou loiil au moins un
un dépôt de livres. S’il ne s’agit pas
encore de nouvelles églises, c’est cependant un bon signe qu’on ne peut passer
sous silence. À Favale el dans les environs 1 Evangile est aussi annoncé avec
beaucoup d’ardeur el non sans fruit.
Plusieurs églises se sont accrues.
Brescia compte 6 nouveaux coniinnnianls, Riesi 6 , Turin 4 , Rome 4.
Ailleurs, comme à Gênes, rinstruclion
des catéchumènes conliniie el ce n’e.M
que plus lard que ces églises auront
la joie de voir augmenter le nombre
de leurs membres.
Les Calabres que les vaudois avaient
colonisées autrefois et qu’ils ont dû
abandonner plus tard, quand ils n’ont
pas arrosé le sol de ce pays de leur
sang répandu pour la cause de la vérité,
ont été parcourues par un colporteur.
Plusieurs livres el testaments ont été
placés et toutes les fois que l’occasion
s’est présentée, ce colporteur a su eu
prolilèr pour annoncer l’Evangile ou
le^ défendre. — Malheureusement il est
nécessaire d’ouviji- ici une parenthèse
pont déplorer que soiivéïil des étrangers
ilislribuenl des livres à tort et à travers,
.‘-ans discernement. Ces Nouveaux 'festaïuenls que l’on fourre dans la poche
des passants ne sont pas lus; ils sont
jetes, quelquefois brûles. C’est gaspiller
un trésor précieux qui pourrait enrichir
phisieufs et qui est ainsi dépensé en
pure perte
Avant de lerniiner, il vaut la peine
de «lenlioimer un fait iniporlani qui
4
72'
LE TÉMOÍN
n’n cépendanl aiicim rapport avec noire
oeuvre d’Evanp'élisatìon. La Nazione
journal de Florence, annonce que ìe
43 avril, ime heure après-midi, le
comte Piero Guicciardini a signé l’acle
par lequel il donne à la bibÜolhèque
naliqnale do Florence su précieuse collection de documents de toutes sortes
SMir la Réforme en Italie, au 46® siècle.
Cette collection, unique dans son genre,
est le fruit de longues et patientes
recherches et a coûté au comte Guicciardini des sommes considérables. Elle
sera maintenant à la disposition du
public. Chacun pourra étudier l’histoire
de ces hommes courageux qui se sont
enlièrernenl donnés à Jésus-Christ et
qui n’ont pas reculé devant les plus
cruels sacrifices pour demeurer fidèles
il Celui qui les avait appelés dos ténèbres à sa merveilleuse lumière.
D. Armand-Ugon.
La Rivisia Cristiana d’avril contient
les matières suiv.inles;
Fra nolcino et la tradiliori populaire,
¡'ar l’jlior. Artiaco. — Le sommaire de
l'Ecriture, traité très rare du xvi' siècle.
— Rome et le Pape, Prof. Perfeili. — Un
malérialLste en campagne, Bart. Pozis. ~
Echo des Revuesitalieunes, Prof. A. IléEel.
.— Revue générale, Aprile. — Petite Revue
Evangélique.
C’est dans ce dernier paragraphe que
la Rivista dé.scend jusqu’à nous et fait
de notre petit journal une mention
que nous sommes heureux de faire
connaître à nos lecteurs. C’est une
e.spècc de réclame dont nous souhaitons sincèrement que noli e grand confrère lire quelque profit.
a En pensant à l’abandon involontaire, mais douloureux de nos frères
d’ouli'c-mer, et aux nombreux moyens
d’édification dont on jouit aux Vallées,
nous avons vu avec douleur que les
colonnes du Témoin sont devenues
l’écho de commérages qu’il faudrait
laisser... à d’autres. Quel mal y a-t-il,
si après avoir pris les dispositions nécessaires, im pasteur monte dans la
chaire d’une paroisse voisine? Ton
œil est-il malin de ce que je suis bon?
Lorsque le dispensaleur prudent a dispensé la nourriture en temps opportun
pourquoi murmurer? Du reste toute
direction de journal ne devrait-elle pas
avoir à sa disposilion un panier?
Le susdit petit journal s’est plongé,
il y a quelque temps, dans la queslion
du baptême. Un jour nous le vîmes
arriver deux fois plus grand et encore
tout humide.... de l’imprimerie; nous
croyons , oh bonhenrl qu’une fois au
moins, i! apporlerail une masse de
nouvelles des Vallées. Ingénu ! 11 fallait
lever les écluses pour laisser passer
une inondation d’ai'lic)e.s sur le baptême ! '
Une autre grosse queslion occupe
le Témoin. Faul-il, oui ou non, donner
à la Table un secrélaire inamovible?
Au risque Üe provoquer le rire, il nou.s
paraît que le meilleur avis est aussi
l’avis « del marchese Colombi ». L’on
no peut prendre parli entre ceux qui
trouvent que cette charge sera pénible
et insupportable, et ceux qui la considèrent presque comme une sinécure.
Au reste il pourrait afiiver qu’apfès
la bataille l’on répétât le refrain; Pérou,
Pérou, la%sa te cose coum a l’eron.
Pi’ofantilioii ilii Dimanche
Sur la roule de Pérouse au Périer
on travaille le dimanche comme un
autre jour quelconque de la semaine.
Ici un groupe d’ouvriers prépare des
tas de gravier, là un autre relève des
murs, dont la chute ne gênait nullement les communications. Un des administrateurs civils les plus intelligents
de la vallée s’esL plaint de celle violation du jour du Seigneur , qu’il a
qualifiée de scandaleuse. L’entrepreneur
n’en continue pas moins à froisser la
conscience publique. L’Etal, qui laisse
ferme)' he)'nié(iqueinenl les bureaux de
ses employés, ne devrait-il pas, empêcher qu’une population simple et
honnête soit ainsi blessée dans son
respect si l ecommandable pour le jour
du Seigneur? Jusqu’ici le scandale ne
parait pas avoir fait biêche ; il a, au
conli'aii’e, donné lieu à des manifestations intéressâmes, k Ne sait-on pas
que le dimanche est le jour de Dieu,
et qu’il nous est commandé à tous de
le sanclilier? » Ces paroles étaient prononcées d’un ton haut et indigné dans
un groupe de pa.ssanls. Alalgré ces
protestations, en est-il moins à craindre
que le venin en peu de temps, n’agi.«se
d’une façon daiigei'euse sur la conslitulion morale, où il a de si puissanls alliés? D’une part on prépare
pour le coi’ps de beaux chemins, mais
de l’autre on tend des pièges à l’àme.
J! est vrai que l’Eglise l’bmaine semble
sanctionner celle profanation. Un peu
plus bas, à Pérouse même, hommes et
bêles, conseillei's en tête , emploient,
depuis quelque temps le dimanche à
ramasser et à amener des matériaux.
Mais c’est pour la l'éparalion, ou la
reconstruction de l’église et d’après
le fameux principe, le but justifie les
moyens. Et d'ailleurs il ne s’agit que
du diinanclie, du jour du Seigneur.
Ce n’est àn jour établi p'ar l’homme ,
par exemple au Corpus Domini ou
fôieTDieu que l’on se peianeltrail ehosè ■
pareille ! . ........ ^ ^ >'u1' ,o
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« lis m’onl abandonné, moi qui sui
la source vive, et ils se sont ci’eusé
ici et là des ciLei'nes ci’evassces, et
qui ne contiennent point d’eau » Voilà
le cri de lamentation du prophète î
L’on e.si amené à le pousser ce cri ,
â la vue de la confiance que l’on met
dans l’Eglise romaine, aux sainLs, à la
vierge, aux reliques, et à cent autres
choses. On ne peut s’étonner d’un
semblable spectacle, quand on a pu
lire tout dernièrement que le pretnier
ministre de cette religion, ( car 1 “
Pape n’est pas un serviteur ou un
minisli’e, maïs le chef visible, } le
cardinal Anionelti , a commencé son
testament de la manièi'e suivante ;
«Avant tout, je recommande ma pauvre
âme à la miséricoj'de infinie de [Dieu,
dans l’espérance que par la médiation
de la Viei'ge Marie, toute sainte et
immaculée, et par celle des 3ainls ,
que j’ai en particulière vénération ,
Saint-Pierre, Saini-Patil, Sainl-Jacqucs
et Saint-Louis, il m’accorde le pardon
de mes péchés et me lende digne de
la gloire éternelle du pai'adis ».
Le Cardinal a mentionné cinq noms
d’intercesseurs ou de médiateurs, mais
le nom qui est au dessus de tous les
noms, il ne le mentionne pas, le nom
dont les apôtres disent : « Et il n’y a
de salut en aucun autre; il n’a été
donné aux hommes aucun autre nom,
par lequel nous puissions être sauvés ».
Toute l’altenlion s’est portée sur la
queslion'd’Orienl. Aucune auti-e queslion n’a pu la clislraii’e, d’une manière
essentielle, de la grande affaire , la
guerre entre la Russie et la Turquie.
Celle guen-e que,, de tout côtés, l’on
dit inévitable et imminente, n’est cependant pas encot'e déclarée ; elle n’a
pas éclaté. El les bruits de combats
en Asie et dans le Monlénégro paraissent, être prématurés.
SOüSCRirTION POUR LE ROSARIO
Unie précédente, Fr. 10
Madame Ourami-CaulOD . . . . » 50
Matlemoiselle Susdite Rivoiro . . ■ » 10
Madame MolineuxWilliams . . »100
Mademoisello M. P. . ... . » 28
1(1. M. G. ^ .. ... . * 12
'Eunest Robeiit, Gérant et Administrateur
Pigaerot , Impr. Chianlore' ol Mascaretli,