1
Année Huitième.
PKIX D'ABBONNEMENT PAR AN
Italie . ■ ■. 3
Tous lee pays <1e l'Union
dû poste ... >6
.■Amérique ... » P
On s'hbonne :
Pour i'/jïieWeNf chez MM. Iî'h
pasteurs et les libraires de
Torre Fellice,
Pour l';Çi»ierieMrau Bureau d'Administiar.ion.
N. 4Ö
Un ou plusieurs numéros sép»rés> demandés avant Je ti*ra^e 10 oent ohaeiin.
Annonces: *2^ centimes par lipne.
I.es rmyot.-i li'ayflent se font par
le/lre yer(iYnnnin.dee ou par
tnantiaf^ sut le BiiTemi de l'erasa Aì’pe>^tìna.
Pour la lîÎ'/DAt'TJON ailre^ser
ainsi : A la Uirec iou du Tewaiv^
Poinaretto (■pjnen lo'S Italie.
'our l'ADMlNISTRATlON adre.sserainsi : A rAdmiiiistration du
Tiiiìioirt, Pomaretto (Pinerolo^
Italie. •
LE T
ÉCHO DES VALLEES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
me .Stfj'CJ AotkR 1, S.
Äu.uaniZii véY‘ite avec in cfiunie. i‘]v . i,
Sommaire.
10 Novembre. — Le monde des missions.
(sîiitej. — A propos de quelques observations sur l’antiquité des Vaudois, d’apres
leurs anciens manuscrits. — Trois docutnenis relatifs à l'Histoire Vandoise. —
Conférence de l’raly. — Souscription en
faveur des incendiés du village de Brunissard (Arvieus). —. Annonces.
lO Novembre
Làissez-les croître tous deux ensemble jusqu’à ¿fit momon. Math,
xiii, 30.
Si un homiiie de Dieu. (Asaph,
Ps. Lxxiii) a pu porter enyie aux
insensés eu les voyant prospérer,
parcequ’il n’y avait point d’angoisses dans leur mort, mais que
leur force était dans son' entier,
qu’ils n’étaient point en travail,
■ni battus avec les autres hommes,
il ne faut pas s’étonner qu’aujourd’hui encore, beaucoup d’honnêtes
gens, même de chrétiens, s’éton
nent et se scandalisent, en voyant
la prospérité des impies, c’est-àdire, des hommes qui n'out aucune crainte de Dieu dans le cœur.
Veiix-tïr'^è n©u»««michiafls l’ivraie? diraietit-ils volontiers au
maître du champ; oubliant qu’ils
sont incapables de faire le triage
avec justice; oubliant surtout
qu’en parlant ainsi, ils risquent
fort de prononcer leur propre
condamnation
Laissez-les croître tous deux
ensemble, leur répoadra-t-il, et
s’il ne leur indique qu’une seule
raison , « de peur que vous n’arrachiez le blé en même temps, »
la parole de Dieu nous en fait
connaître un autre , bien digne
de la sagesse et de la miséricorde
du Seigneifr.'..
Quoique cela puisse paraître absurde à plusieurs braves gens de
peu d’intelligence: et de peu d’expérience, il est certain que c’est
aussi pour l’amour des bons que
Dieu laisse subsister les méchants
qui leur sont non seulement uti-
2
„354™
les, mais indispensables durant
le cours de leur pèlerinage terrestre. Sans aller jusqu’à dire que
le péché même ait été nécessaire
à la révélation parfaite de l’amour
de Dieu , il ndus semble que quelques-unes des vertus les plus excellentes du chrétien ne se manifestent et ne se perfectionnent
qu’au contact du mal.
Sans doute que, même dans
une société composée exclusivement de chrétiens, à supposer
qu’il y en ait jamais sur la terre,
il restera chez . chacun de ses
membres assez de faiblesse et
assez d’imperfection pour mettre
à l’épreuve la patience, la douceur
et la bonté de ses frères. Mais
s’il faut que « la patience ait une
œuvre parfaite,» il est nécessaire
qu’eH« rencoB-tre autri^nbose que
des imperfections et des faiblesses.
Si le chrétien est invité à être
miséricordieux comme son père
qui est dans les cieux, il ne peut
le devenir que dans le contact
I avec les méchants, Si enfin il doit
rendre le bien pour le mal, la
bénédiction en retour de la malédiction , l’amour pour la haine,
il n’est pas pos.sible qu’il en ait
l’occasion, s’il n’est entouré que
d’enfants de Dieu.— C’est pour
l’amour d’eux-mêmes, autant que
pour l’amour jie ceux auxquels
ilsi devaient apporter le message
du salut, que le Sa'bveur a demandé au Père, dans sa prière
sacerdotale, qu’il ne retirât pas
ses disciples du monde, mais qu’il
le préservât du mal. C’est à travers
beaucoup d’afllictions qu’il leur
faudra entrer dans le royaume de
Dieu et hériter la couronne de
gloire. Haïs des multitudes, persécutés comme des malfaiteurs,
traités comme les balayures du
monde, combattant et résistant
avec des armes spirituelle.s, ils
seront plus que vainqueurs en
celui qui les a aimés. Tout comme
on ne cueille pas un fruit lorsqu'il
commence à peine à se montrer,
mais qu’on attend qu’il soit mûr,
ainsi l'enfant nouvellement né a
besoin de se nourrir et de croître,
ét dans un monde mauvais, la
qroissance ne se fait qu’à la condition de combattre et de surmonter le mal du dedans et du
dehors. Aussi pouvons-nous dire
que quiconque nous met dans la
nécessité de lutter pour être fidèles à la génération des eiifants
de Dieu, nous rend, involontairement sans doute, un précieux
service.
Mais si c’est pour l’amour des
bons, que Dieu supporte les méchants, n’oublions pas que c’est
surtout pour l’amour des méchants
eux-mêmes, qu’il voudrait sauver,
et que d’une autre côté, si, au
lieu de prendre à lui en les retirant de devant le mal, les pé.cheurs qu’il a convertis, il les
laisse sur la terre, c’est afin qu’ils
soient le sel de la terre et la lumière du monde, et que par leur
vie sainte, aussi bien que par
leurs exhortations pressantes , ils
amènent plusieurs pécheurs au
pied de la croix du Sauveur. Nous
serions tenté de conclure, qu’ici
bas, les méchants et les bons
sont nécessaires les uns aux autres, et que c’est pour cela que
3
.355-
le Seigneur les laisse ensemble
pour un peu de temps.
C’est ainsi aussi que le riche et
le pauvre se rencontrent et que
c’est rtlternel qui les a faits tous
les deux.
Le monde des missions
III.
iSuite).
Le Japon avec ses 35 millions d’habitants, est un champ plus petit,
mais aussi plus facile et plus productif. Le peuple est intelligent, respectueux , ami du progrès ; les idées
et les habitudes de l’Opcident ont
été adoptées avec une focilité inattendue. Depuis 1854, les restrictions
à l’égard des étrangers ont été, peu
à peu écartées, et tout l’empire est
maintenant ouvert aux missionnaires.
Le premiei’y est arrivé des EtatsUniè, en 1859. Vingt sociétés y sont
maintenant à l’œuvre.
Entre l’Inde et la Chine, se trouve
rindo-Chine. Les missionnaires baptistes travaillent avec de grands succès
à Birmak. Trois sociétés sont représentées à Siam.
Dans l’Archipel indien , où il y a
une population de 25 millions d’habitants , en grand nombre mahomélans, ce sont les hollandais qui sont
à l’œuvre, et ils ont obtenu quelques
succès remarquables.
L’Afrique est un vaste champ pour
les missions. 11 y a probablement plus
de 200 millions d’habitants, dont les
trois quarts sont de race nègre.
La religion de l’africain est un
système de charmes et de sacrifices
pour se rendre propices ses Dieux
de bois et de pierre. Son occupation
est la gueiTe et la rapine. Il vend
ses captifs, ou les garde pour apaiser
ses Dieux de leur sang. Les colons
hollandais n’avaient pas songé à évangéliser leurs voisins, les bushmens
et 'les hottentols, ils ne les voulaient
pas même dans leurs temples et
avaient mis sur leurs portes cet écriteau -. O Les chiens et les hotlentots,
ne sont pas admis ». Le mahométisme
a fait des progrès dans l’Afrique,
mais il n’améliore pas la condition
de ceux qui le reçoivent, et ne prépare pas la voie au christianisme.
La partie la plus considérable de
la mission protestante s’est faite sur
la côte occidentale du Sénégal à l’Equateur, et dans le sud de l’Afrique.
Les moraves s’y trouvaient dès 1737.
Vers la fin du siècle dernier, la société de Londres envoyait le docteur
Vanderketr^ parmi les cafres. — Une
grande difficulté de la mission sur
la côte occidentale a été l’insalubrité
du climat.
Pendant les douze premières années
de la mission de la Church Society,
à Sierra Leone, quarante missionnaires européens furent ensevelis dans
« le sépulcre des hommes blancs ».
La société de Bâle perdit dix missionnaires dans une année, et les wesleyens ensevelirent quarante de leurs
missionnaires dans «ce pays de mort».
— De tous côtés on s’avance vers le,
centre de l’Afrique. Les missions dirigées vers les grands lacs, ouvrent
un nouveau chapitre dans l’histoire
des entreprises missionnaires. Elles
ont été commencées au milieu de
grandes difficultés. La mission dans
l’üganda, sur le bord septentrional
de Victoria Nyanza, est à huit cents
milles de la côte. C’est en fait, une
colonie européenne, et la grande
quantité de vivres et de munitions
nécessaires à son usage, avec un petit
vaisseau pour le lac, ont été transportés à travers une contrée inconnue , sous le soleil brûlant de l’Afrique, au milieu de sauvages qu’il
fallait se concilier par des présents.
La première caravane employa six
mois à son voyage, et l’expedition
coilla 250.000 fr. La société de Londres a fondé une mission à Uyi et
les églises écossaises ont une importante mission près du lac Nyanga. —
M. Coillard ira aussi, D. v., fonder
une mission au Zambèse. L’Afrique
doit être évangélisée à tout prix.
4
356^
6 )
Les missions chrétiennes n’ont obtenu que peu de conversions au milieu des masses de mahomélans en
Turquie, en Asie et en Afrique. L’empire turc, y compris l’Egypte, a une
population d’environ quarante millions, dont douze millions se rattachent aux églises chrétiennes orientales , mais leur christianisme est
d’un caractère très corrompu, et leur
morale n’est pas meilleure que celle
dès turcs, qui les regardent avec mépris. L’on a commencé une œuvre de
mission au milieu d’eux, pour arrivci'
aux mahométans. L’Eglise Presbytérienne unie d’Amérique, et quelques
autres sociétés, sont à l’œuvre parmi
les Copies d’Egypte, et parmi les Nestoriens de la Syrie et de la Perse.
{k suivre).
A propos (ie quelques oiiservalions
sur ranliquilé des Vaudois,
d’après leurs anciens mannscrUs
Les articles publiés dans ce journal
en 1880, sur l’antiquité des Vaudois
d’après leurs poèmes en langue romane, ont provoqué des observations
et fait naître un échange d’idées,
dont t’exposé ne saurait demeurer
indifférent aux Vaudois, qui s’intéressent à l’histoire de leur patrie On
y verra la solution de quelques difficultés auxquelles l’auteur n'avail pu
répondre, et des aperçus nouveaux
propres à porter la pensée en de
nouvelles directions.
Voici d’abord la lettre d’un professeur au Collège de France:
« Il me semble,* dit-il, que vous
avez bien réussi à montrer que l’idiôme vnudois fait partie du groupe
latin méridional, et non du groupe
des dialectes latins seplenlrionaiix,
dont le français est sorti.
» D'auti'e part, je ne sais si vous
êtes parti d’une idée bien précise
.sur la manière dont les langues classiques et nationales m.odernes se sont
formées, et dégagées des dialectes
qui leur servent de sous-sol, et moins,
me parait-il, de racines, que de parties composantes. Le français est sorti
des idiomes bas-latins de langue d’oi/,
et non d’un mélange de langue d’oc
avec ceux-ci; encore, moins de langue
de si.
s Les circonstances politiques et autres, après avoir valu la prépondérance au dialecte compris entre la
Seine et la Loire, avec forte adjonction d’éléments normands, picards
cl bourguignons, en,firent la langue
nationale, rejetant dans la catégorie
des patois, des idiomes qui d’abord
avaient pu être plus développés que
lui. Les dialectes italiens, et dans
l’espèce, le vaudois des Alpes, ont
dû aussi pousser parallèlement sur
les débris du latin, jusqu’au moment
où l’un d’eux dut aussi aux circonstances de devenir l’italien proprement
dit.
» Pour toute sorte de raisons l’italien-vaudois, plus septentrional que
le provençal et les dialectes péninsulaires, devait être le moins moigné
des dialectes de langue d’oïl, sans
toutefois se confondre avec eux et
tout'en gardant sa physionomie méridionale,' Cela expliquerait pourquoi
en définitive les populations qui parlaient vaudois, comme celles qui parlaient le romanche, le savoyard, etc.
sont devenues populations de langue
française ».
(A suivre).
Alexis Muston.
TROIS DOCUMENTS
relatifs à l'Hislftire Yaodoise
En attendant que nous reprenions
(ce que nous ferons Irès-prochainemenl D. V. ) notre compte rendu analytique,' de l’intéressant livre de RL
de Rochas sur les Vaudois, nous
croyons faire chose agréable à nos
lecteurs, en mettant sous leurs yeux
trois documents, de peu antérieurs
à la persécution de 1686 que nous
5
-^857.
avons racontée sous l’escorte de cet
auteur*. Ils émanent du père même
du Duc qui ordonna cette persécution,
et qui n’avait d’autre crime à reprocher à nos pèi’es que celui de vouloir
servir Dieu selon ot’ü le leur avait
enseigné dans sa Parole. Nous les
extrayons d’une brochui'c, devenue
presque introuvable, imprimée à Rotterdam, en 1689, et intitulée; Hiatoire de la persécution des Yallées de
Piémont, concernant ce qui s’est passé
dans la dissipation des Eglises et des
habitans de ces Vallées arrivée en l’an
Í686. Les voici avec l’orthographe
de cette époque;
Lettre de S. A. R. de Savoye
AUX HABITANS DES VaLLÉES.
A nos très-chers et fidelles, les hommes des Vallées de Luzerne, de Pérouse,
de S‘ Martin et des lieux de Perrustin,
de S’ Barlélemy et de Rocheplatte.
Le Duc de Savoye, Prince de Piémont, Roy de Ghipi’e etc.
Monsieur et très-Cher,
Les hommes que-les Communautés
des Vallées de Luzerne etc. nous ont
si bien servi, que leur en voulant
témoigner noti’e agrément, lious vous
adressons la lettre cy jointe que nous
leurs écrivons, afin que vous la leur
fassiés tenir et leur exprimiés plus
à plein le gré que nous leur en avons,
et que vous les assuriés que lii où
il s’agira de leur service, nous aurons un souvenir particulier de leur
affection; et avec cette ocasion, vous
prendrés aussi notes des Officiers et
soldats tant morts que demeui’és prisomfiers, pour nous en faii-ele raport,
afin que nous puissions y avoir 4es
égards convenables; et nous remettant
à tout ce que vous leur pourrés encore dire en signe de la satisfaction
que nous avons l’eçue, non moins de
■leur zèle et de leur promptitude, que
du bon service que nous ont rendu
ses Officiers et les Soldats, nous
prions notre Seigneur qu’il vous conserve.
A Turin, le 5 novembre 1678.
Signé: G. Emanuel.
A Monsieur le Comte Am. Boccaria,
Conseiller d’Estât et Référendaire, Intendant Général dans les Vallées, Ordre de Rom. Gabriel de Savoye en
faveur des habitans des Vallées.
Très-cher et fidelles.
Comme nous avons pris à gi’é le
zèle et la pi’omptitude avec la quelle
vous avez pourveu les hommes qui
nous ont servi à notre entièi’e satisfaction dans les affaires que nous
avons eu depuis peu contre les Génois ; ainsi nous avons bien voulu
vous en témoigner par la presente
nôtre agrément, et vous asseurer que
nous en conserverons un particulier
souvenir, pour vous faire sentir en
toutes rencontres les effets de nôtre
protection Royale, comme vous le
fera entendre plus particulièrement
le Comte et Intendant Boccaria, à
qui nous avons donné charge de vous
exprimer plus à plein nos sentiment,
et de prendre aussi note des Officiers
etsoluats, tant morts que demeurés
prisonniers, pour nous en faire le
raport; Kim que nous puissions y
avoir les égards convenables, et cependant la présente vous servira d’un
témoignage asseuré de nôtre satisfaction et agrément, et nous prierons
Dieu qu’il vous préserve de,mal.
De Turin, le 5 novembre 1678.
‘ Signé: G. Emanuel.
Büonfiglio.
Aux Communautés des Vallées de
Luzerne, de S‘ Martin, .de Pérouse,
de Perrustin, de S‘ Bartélemy et de
Rocheplatte,
• Copie d’un billet écrit au comte
Boccaria par S. A. R.
p. Gabriel de Savoîfe, Marquis de
Riva, Commandant Général aux ar-
6
-358-..
A--W vAAAAAAAAAAAAiAAiAAiAaAv
mées de S. A. R. et Général de la
Cavalerie.
Les Officiers ci-ibas nommés des
Vallées de Luzerne, ont fait paroîlre
taal de zèle pour le service de S. A. R.
auk occasions qui se sont présentées,
parliculièrernerll aux mouvemens de
celte Province, que nous avons estimé
leur en deyoir donner quclqu’atestation, afin qu’en d’aiitres rencontres
où il s’agira du service de S. A. R. ils
soyent ponctuels 4 continuer à donner
des preuves de leur zèle. C’est pourqüoy, en vertu de l’authorité que
nous avons de S. A. R, nous permettons aux susdits cy bas nommés le
port des armes de mesure, à condition pourtant qu’ils n’en abusent pas,
et nous conimandons à tous ceux qui
, dépèndent de nos ordres de Général,
ernous prions les autres de ne leur
donifter', ni de permettre qu’il leur
soit Tait aucune moleste, pour le port
des* dites Arrnes, directement, ni indifectértient',' 'ëous quelque prétexte
qrie cë soiti* telle estant la volonté
a0*S.''A. 'R:'‘dt'son service le requérant de la sorte.
,1 Donné au Alondovi, le 29 septembre 4681.
■ Le Ctiflfii'ence- «le Praly
La 14® conférence du Val S. Martin,
s’est r^iunie’ à Praly Iq 23 octobre
dernier. Selon l’habitude établie, une
réunion préparatoire à laquelle purent intei’vénir tous les pasteurs de
la Vallée, et le 2® pasteur de La Tour
délégué de'la Conférence du Val-Pellice, eut lieu la veille dans le temple.
Le sujet proposé pour l’édification
de l’Assemiblée était le Chap. 24 du
livre de Josué, et particulièrement
l’exemple donné à tout Israël par .son
chef dans ces paroles remarquables :
« Pour moi et ma maison nous servirons l’Eternel » .
Malgré l’absence de beaucoup de
personnes dé la paroisse et l’urgence
des travaux de la campagne retardés
par les longues pluies et le, séjour
de la neige sur les récoltes pendant
toute une semaine, l’école paroissiale
se remplit de bersoqne^ adultes, pères
et mères de lamille, qui ne parurent
nullement se fatiguer pendant les
trois heures que. dura la conférence
proprement dite.
Le président sortant de charge ouvre
la séance par l’indication d’un chant,
la prière, la lecture du Psaume I,
et une allocution sur ces paroles:
« Heureux l’homme qui médite jour
et nuit dans la loi de l’Eternel On
passe à la lecture du procès verbal
de la dernière séance qui donne lieu
à quelques rectifications. L’importance du chant sacré n’a laissé chez
aucun des membres de la Conférence
tenue ce printemps aq pét’iôr, l’idée
qu’il n’occupe pas cpnvenablerae^qjj^.ç
première place dans l’ordre du.puUe,'
et qu’il faille au contraire''lire, Itr
Earóle de Dieu pendant que Patesómlée se forme. '
Le bureau étant nortimé, lëTsüjfet
à’entreùenf'-té culte''de famille, proposé par la dernière conférence est
abordé. Par différentes données recueillies de l’A. et du N. T. il est
établi que le culte existait chez le
S le juif. C’était le moyen par lé
les descendants d’Abraham ap^
prenaient à marcher dans la voie de
l’Eternel. Il n’en est pas autrement
paripi les disciples de Jesus-Ghrist.
Dans beaucoup d’endroits l’Eglise
Chrétienne a pris naissance au sein
de la famille, et la faniille tout
entière participait aux bienfaits apportés par la prédication de l’Evangile, en sorte qu’on a pü dire que
la famille est une petite église au
sein de la quelle Dieu est adoré et
servi. '
Lbs éléments essentiels du culte de
fiimille sont la leelure de la Parole
de Dieu et la prière:' dans la première Dieu parle à l’homme, lui
révèle la vérité, lui fait connaître les
grâces qu’il tient en réserve pour
lui, et l’instruit de ses devoirs. —
Dans la seconde l’homme parle â
7
____359~
Dieu, lui exprime ses sentiments d’adoration, et lui expose ses divers
besoins. Le chant, qui occupe maintenant une certaine place aans nos
écoles, complète le culte de famille,
et contribue à l’édification.
Les bienfaits résultant dm culte
pratiqué dans les familles sont: le
développement de la vie chrétienne
dans les cœurs, la paix entre les
différentes personnes réunies autour
du même foyer, l’instruction donnée
aux enfants, formes ainsi dans la
crainte de Dieu. Ces bienfaits passent
de la famille dans l’Eglise pour la
vivifier, l’Eglise elle-même devant être
un édifice formé de pierres vivantes,
élevé à la gloire de Dieu. Le monde
aussi est bénéficié pas lé culte de
famille. Les vocations au S' ministère
et à la carrière missionnaire s’y préparent. On peut dire que le culte en
famille est le milieu dans le quel
l’enfant de Dieu devient le sel de la
terre, la lumière du monde.
Dans tontes les familles où une
personne sait lire, il peut y avoir un
cultCi 11 s’agit de commencer par les
moyensique l’oU possède: savoir, la
lecture de quelques passages de la
Bible, faite avec recueillement après
avoir invoqué Dieu , et la récitation
de l’oraison dominicale. Le bénédiction de Dieu demandée à l’occasion
des repas est aussi une forme du
culte de famille. Un manuel servant
de guide, comme il en existe dans
d’autres églises, est reconnu avanta
£eux, et à certains égards nécessaire.
a où le culte a commencé,‘les
conseils et les directions des personnes ayant cure d’âmes sont fournis et
reçus avec fruit. L’important est de
commencer en surmontant cette fausse
honte que l’on éprouve parfois à l’idée
d’invoquer Dieu, et d’exposer son état
d’âme devant la famille^, et la chose
deviendra facile ; les enfants euxmêmes y prennent intérêt, et à ¡’occasion ils rappellent aux parents ce
devoir avant cf’aller chercher le repos
de la nuit. — Il est annoncé qu’un
manuel de piété est en cours de
préparation, et qu’il pourra prochai
nement être offert aux membre? de
nos églises.
Un membre de la paroisse observe
que toutes les l'ecommanjdations qh’il
' vient d’entendre par rapport au> culte
domestique ont été faites auparavant,
et qu’il est temps de commencer. 11
y a beaucoup de négligence elj de
désordre dans les faraiiles, et le culte
tendant à les faire disparaître doit
y être introduit. Une tâche particulière revient à cet égard aux pasteurs,
aux régents et aux anciens. — On
répond qu’il ne faut pas confondre
le cuite dans les villages sous la
direction des pasteurs et des répnts
avec le culte que l’on doit céle^brer
dans chaque famille. Arég'acd dé!,ee
dernier il ne faut pas. se décharger
sur djautres. Dans l’alliance évangéÎjque tout chrétien, et particulièrement le père de faninie, est ;sacrifi. cateur à Dieu, appelé à se réunir à
ceux de sa famille pour lui, rendre
le service qui lui est dû. Lp pasteur
donne l’exemple, et qui veut s’appliquer à ce devoir fournit au pasteur
lui-même un. précieux encouragement
dont il a besoin.
Un délégué d’église, originaire de
cette paroisse, raconte les souvenirs
d’fenfance. Dans son village la Bible
était lue régulièrement dans les familles, à l’exception d’une seule, dans
la quelle personne, ne savait lire. Le
dimanche-les familles se réunissaient
pour la prière, la lecture de la Bible
et le chant des Psaumes. Lui-même
récitant un soir sa prière fut arrêté
subitement devant la demande: pardonne-nous .ms offenses, par la pensée
qu’il gardait dans son cœur un sénIrnient de rancune contre quelqu’un
qui ¡’avait maltraité dans la journée.
M'le pasteur Tron de La Tour, vers
la fin de la séance, présente; les salutations du Val Pélis. Il annonce une
prochaine convocation de celle-ci,
dans le temple des Gopiers, et il
invite ses collègues à s’y rendre pour
reserrer les liens qui unissent les
diverses paroisses des Vallées. Il se
dit très étonné d’être le porteur d’un
pareil message, par ce qu’il se trouve
8
^.360
comme chez lui, au milieu d’amis
avec les quels il a pris une part
active, pendant des années, aux conférences qui ont débuté à Massel pendant qu’il y était pasteur, et se sont
continuées dans chacune des paroisses
du Val S. Martin.
Parvenues h leur 7® année d’existence en rencontrant la faveur de
beaucoup de personnes, partout où
elles ont eu lieu, nos conférences
ont suffisamment prouvé qu’elles rê
gondent à un besoin de nos paroisses.
n se fait du bien dans ces réunions
fraternelles , où pasteurs , anciens,
délégués d’églises et membres de la
paroisse, sont invités à exposer leurs
opinions et leurs expériences sur des
sujets qui se rattachent à la vie religieuse. C’est ce qu’une fois de plus
ont éprouvé et exprimé, en séance
et dans le repas commun qui a suivi,
les membres réunis en conférence
dans la paroisse la plus élevée des
trois vallées vaudoises.
La prochaine conférence du "Val
S. Martin aura lieu, D. V. à Rodoret
dans la 2® quinzaine du mois de mai
1883, et le sujet proposé est; L’étude
de la Bible.
Le Secrétaire
D. G.w.
SOUSCRIPTION KN FAVEUR
nE.S INCRNHlfiS
du inlliige de Bnmîitnard fArvieuxJ
AINIVOiNOES
EN VENTE
A la Librairie Chiantore et Mascarelli
à Pignerol, et chez les Pasteurs de
La Tour et Pomaret:
Second livre de Lecture française. -Prix : 45 cent, et 45 fr. le 100.
Séries de tableaux de lecture
française. Prix: 2,70 la série.
l'HlSTOIRB DE$ ÈÜM VllOIStS
par
P. GILLES.
Deux xol. in 13° d'enoiron SOO pag. chacun
Prix de.‘t deux volumes fr. s.
n
DANS LEIIiiS VALLÉES
pnr
Henri A rn a n cl
Prix fp. 1,60
Montant des listes précéd. fr. 721 30
Paroisse de Praly ...» 25
Id. de Pérrier-Maneille . » 99 95
De l’Ecole du dimanche des
petits.................» 1 55
Paroisse de Ville-Sèche . » 45 •
I Chez le Pasteur de Pomaret et le Libf'aire Gille à La Tour:
•Choix de Cantiques pour les
Ecoles du Dimanche avec supplément. — Prix : 40 cent, et 30 fr, le 100.
EHNESTRoBiiKT, Gérant elÀdminislrateur
Pignerol, lmp. chiantore el Mascarelli.