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L’ ECHO
DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Jeudi
Voua me aorei lémoina, Aet. 1,8. Suivant la vérité avec la charité. Bgh. IV, 16. QueU-a régnevi^e^ell^^'
$$ O m ni nt r c r.
Correspondances : République Argentine,
Còme — Encore la mendicité — Missions — Evangélisation — Nouvelles
religieuses — Publications reçues —
Revue politique — Souscriptions —
Société d'utilité publique — Avis.
CORRESPONDANCE
de la Képulilique vtrgiontiue
Colonie Belgrano, le 12 novembre 1897.
Cher ami,
Il m’ai rive parfois de me demander
s’il y a un grand nombre des lecteurs de l’Echo qui sachent où se
trouve Belgrano'; et, pour que personne ne s'olïense de ce soupçon, je
confesserai que je ne l’ai pas su moimême jusqu'à ce que je m’y fus
établi. A la veille de mon départ
pour l’Amérique, je passais bien des
momeiils à cherchei’ ce nom dans
mon Allas Hœpli. J’y ü’ouvais un
Belgrano tout proche de BuenosAires (c’est un faubourg de la capitale) et un autre beaucoup plus
au Sud, lé poi't Belgrano; ni l’un
ni l’autre ne pouvait êlre le lieu de
ma destination, puisque je devais
aller dans la province de' Sania Fè.
Je me mettais alors à chercher dans
cette province; mais ici encore je
me trouvais en présence de deux
Belgrano: l’un tout au haut bout et
même déjà passablement en dehors
des limites, l’autre vers le centre
un peu au N. de la ville de Santa
Fè. Sans doute ce serait dans_ ce
dernier Belgrano où j irais me fixer
— j’en étudiais avec intérêt la position et je me réjouissais d’avance
de pouvoir m’établir auprès de ce
beau cours d’eau qui semblait le
traverser. Ce ne fut que quand je
fus arrivé ici que je m’aperçus de
ma méprise: la Colonie que je devais habiter n’était aucun de ces
Belgrano que portait mon Atlas! 11
n’y a en elïet que les cartes bien
détaillées de la République qui la
nomment et elle se trouve à environ 95 kilom. au S. O: de la ville;
de Santa Fè et sous le 32’ parallèle; .
Sa distance du Rosario, qui est la
ville la plus importante de la pro- ^
vince et la première après Buenos
Aires, puisqu’elle arrive à 100.000babitants, est d’environ 150 kilom.,
et on la parcourt en chemin de fer
en 5 heures.
Il n’y a pas moins de 7 Belgrano
dans la Républ. Argentine; il vaut
donc la peine de savoir d’où vient
ce nom. J’ai vu bien souvent des
2
394
letlres provenant d’Italie avec l’adi'e.sse Bel grano comnrie pour indiquer que c’est le beau blé qu’on y
récolte qui a donné te nom à lu Colonie; il n’en est rien cependant.
C’est en rbonneur d’un vaillant pati'iote, d’un des l'oiulateurs de l’indépendance argentine en '1810 ([ue
tant de localités diiïérenlea s’apl)ellent de ce même nom. De même
les nombreux San Martiti ne sont
j)as un signe de particulière dévo
lion poui' ce saint, mais |)!ulôt un
hommage rendu à la mémoire du
plus grand génér'a! qui ail combattu i)oui' délivrer ce |)ays et les
pays voisins de la tyrannie espagnole.
Belgrano fut fondé il y a une dou•/.aitie d’années; on vendinit les terres
à un prix très raisonnaiile, et tous
ceux qui acbelèrent aloi's sont maintenant solidement établis; rnailieureusement il y eut très peu de nos
Vaudois qui aient su en proiUer. f.e
()ropriélaire de la Colonie s’a])erçuL
bicniôt (pi’il y avait un moyen bien
.simple de faire fortune: c’élait, non
pas de vendre, mais de louer les
leries à un-lanl pour cent de la
récolte; on ]iaya d’abord le td |>oui'
cent, |inis le. I.b, le IM, le 0()^ ,,,|
donne inainlenant le 2ô, c'esi ji-ilire
ini (piarl de. la loculle, an ¡mqiriélaire, qui ii’a |)oinL de bais!
IjU Colonie (.pii est de 8 üenes
carrées est divisée en deux pai' la
ligne du chemin de fer <pii la traverse du Sud-Est au N, O, Ca partie Sud est occupée presque en entier par deux «eslancias» pour l’élevage du bélail, la partie Nord au
coid.rair'e est toute occupée par des
colons. C’est ici ipie se trouve le
« pueblo » ou village et comme au '
centre du village on laisse ordinairement une place vide, les gens du
pays appellent l’ensemble des habilations «la plaza», — Un 'u'and
moulin à vapeur, l’église catlioUque,
la mai.son du juge et quelques négoces de peu de valeur, sauf un,
voilà ce qu’on voit autour de la
[)lace. Il y a une école du gouvei"'
iiemenl, mais sans local lui a|)parlenanl; par contre vous y trouvez
mie dizaine de débits de Îiq neuf !
Notre local de culte est situé à
une des extrémités du village; nous
le devons à l’initiative de M'' Ugoa
de Colonia Vaidense, qui visita ' ce
pays en '1887,'Assez vaste pour contenir commodément une centaine
d’auditeurs, bien aéré, avec parquet
et plafond en planches, Ijlaticlii en
dedans, il ne nous reste [dus qu’à
le crépir extérieurement pour qu’il
ail l’ail' loLit-à-faît comme il faut.
I/année ipii va s’écouler a été bien
agitée pour les colons: je crois ([ue
jamais comme celte année ils n’auront passé aussi rajiidernenl de l’espoir au désespoir, pour (iiiir par
es[iérer encore de faire mie moisson
passable: le gel, les sauterelles, la
sécheresse, tout est tombé eu même
temps sur ces belles campagnes poui'
les dévaster; une bonne piuie, anxieusement attendue pendant un
mois, a enfin rendu la vie à ce qui
scmlilail (Icjà condamné à jiérirQue Dieu en soit béni, et (¡ne ceS
leçons un [>eu miles par lesquelles
il nous éprouve [lui.-sfmt être pom’
iiii.s euitiiis vaiîdui.s un avis sainlairc de rci;lici'(:!i(.:r avec lonjoui'.s
¡dus d’iinlciir Ic.s biims .impérissables, Et ce vœu que je fais puur
nos gens d’ici c’est le vœu que j'envoie à lüus le.s lecteurs de VEcho
(|ui voudront bien me lire jusqu’au .'
bout.
Crois-moi toujours ton ami
, E, Beux, pr.
Lettre de Corne.
Cóme lo 3 Uécejiibi-û -Igg?,
Monsieur le mrecteur de T « Echo »
Au lieu de vous parier de l’œuvre d’évangélisation que l’Eglise
vaudoise poursuit dans celte ville
et dans ses environs, je vous dirai
quelques mots sur le champ de
travail qui m’a été as.signé, — Còme
a la réputation d'être une ville clé-
3
— 395
ricale; cela est vrai jusqu’à un certain point; elle renferme dans ses
murs un séminaire très fréquenté
et les prêtres ont sous leur direction
bon nombre d'institutions d’éducation pour jeunes gens et pour jeunes
filles. Il y a deux ou trois théâtres
ealholii|ues qui ne sont pas ouverts
au public, il n’y a que ceux qui
reçoivent des billets donnés par les |
prêtres qui puissent les fréquenter.
Comme cela ne coûte rien, il y a
foule. Les cléricaux ont deux journaux pour les servir: «il Vero Boiardo » peu lu, et « l’Ordine » qui
s’occupe de nous de temps en temps.
L’année passée, à l’occasion de l’ouverture de notre nouveau local,
1’« Online » oliservait que notre salle
se trouvait dans une position dangereuse pour les pères de famille
elles mettait en garde contrel'iiérésie
protestante. Un jour de celle semaine
uu monsieur, probablement anglais,
pai’couiut en long et en large les
rues de la ville en distribuant graluilement l'Evangile selon Saint
Jean, joli petit opuscule avec 16
vignettes, représentant les faits les
plus saillatils racontés par le disciple que Jésus aimait. L’« Ordine»
aussitôt de partir en guerre contre
« i prezzolati apostoli del verbo proleslanlico» (sic). Il exliorte le.s fuièles
à (lire à ceux qui ollient au public
i libretti e i librettini, bibbie e vangeli; Vade retro et ce qui suit.
(( Voilà ce quo doivent faire ceux
qui veulent garder iuLacte, immaculée, inlègre, la foi que nos ancêtres
nous ont trasmise et que nous avons
apprise sur les genoux de notre
rnère ».
Nous avons eu dernièrement aux
a.ssises un procès contre le coadjuteur de Villa Vergani, Don Bielro
Origo, qui était accusé d’avoir invité
du haut de la chaire ses ouailles
à s’abstenir de voter pour les élections politiques du mois de mars.
Ceux qui vont voter sont des «frammassoni, gente da prendersi con
le molle », Cela se passait dans
une fraction du collège du ministre
PrineLti. — Ceux qui fréquentent
les assises en ont eu pour leur
peine ce jour là. Ecoulez plutôt. Le
syndic est appelé comme témoin.
Le président l’interroge et lui demande: Quel était le candidat (le
Villa Vergani?
Syndic — Le candidat?... 11 n’y
en avait pas (hilarité).
Prés. — Le candidat, vous dis-je;
pour qui volait-on?
Syndic. — Oh !... le candidat, j’ai
corn pris. Il n’y avait personne (grand
éclat de rire).
Voici un autre témoin, Ripamonti
Alessandro, maçon de son état, 42
ans.
Prés. — Que disait le prêtre Don
Origo dans son sermon?
Témoin. — Je ne l’ai pas compris.
Prés. — Alors il est inutile d’aller
au prêche (hilarité).
Le débat qui a duré tout une
journée prouve que Bon Origo était
coupalrle. Cependant il s’est trouvé
6 jurés pour l’absoudre.
Tous les prêtres ne sont pas de
cet acabit. A ro(’casion d’une distribution de prix Don Luigi Rocca de
Merate disait que les écrivains contemporains semblent vouloir retourner aux anciennes traditions religieuses; mais pour que cet idéal
se réalise, ojoulail-il, il est nécessaire
(jue les peuples ne trouvent pas
les ministres de Dieu occupés de
tout, exceplé de religion, et engagés
dans une guerre continuel le contre
les insliluüons de la patrie. Voilà
un prélre (lui n’aura jamais la crosse
d’évéque.
Nous devrions trouver dans la
cla.sse libérale des citoy(3ns notre
plus ferme appui, mais hélas, vous
le savez M. le Directeur, leur libéralisme les poussera jusqu'à nous
approuver en cachette, mais pas
plus lidn.
Que de fois ne nous a-t-on pas
dit: « Vous avez raison, nous sommes
avec vous, la religion évangélique
I est la vraie »... et c’est tout. Avouons
4
I
- â96
que c’est déjà quelque chose, mais
ce n’est pas assez. L’évangélisation
aura fait un pas immense lorsque
les Italiens auront le courage de
dire tout haut ce qu’ils pensent. En
attendant consolons-nous et ne soyons
pas impatients. Notre œuvre n’est
pas en vain dans le Seigneur, Les
cultes du matin à Géme ¿1 à Chiasso
sont bien fréquentés par les membres de l’Eglise et par ceux qui
ont le courage de franchir les portes
de notre local. Ceux du soir pourraient l’être davantage. Dans l’espace
de deux mois nous avons eu trois
baptêmes et deux mariages. A une
de ces cérémonies les catholiques
formaient la grande majorité de l’auditoire. Quand la sœur de l’époux
alla inviter à la noce un parent de
la famille, ce dernier eut l’ingénuité
de dire: «Je n’irai pas à l’église,
naais je serai à ma place pour le
dîner. — Qui ne vient pas à l’église
ne vient pas au dîner. Tout ou
rien,» lui fut-il répondu. Il tenait au
dîner et il vint à l’église.
Malgré les elTorts que l’on a fait
à Còme pour le repos du dimanche,
quand le travail presse on travaille
dans les fabriques jusqu’à 6 h. du
soir. Et .il en sera ainsi aussi longtemps ^ue la religion catholique
sera la religion dominante. Une
femme me disait un jour: « Pazienza
lavorare la domenica, ma il giorno
dei Santi non é permesso ».
Prêtres romains, voilà votre œuvre. Le peuple fait tout le contraire
de ce que Dieu a ordonné dans sa
parole.
Votre dévoué
F. Rostan.
ENCORE LA MENDICITÉ
C’est^ à la Tour, disions-nous dans
nos précédents article sur ce sujet,
que la question de la mendicité
présente un caractère particulièrement grave.
Gela se comprend, Plus un centre
est important, plus les dilïérerices
de position s’y accentuent. Dans les
grandes villes on voit des misères
sans nom à côté d’immenses richesses. Dans tes petites villes le
contraste est mjoins apparent, mais
il existe, en proportion de leur importance,
La Tour est un centre manufacturier, L'attrait d’un travail facile et
assuré y amène une foule de gens
des environs. Dans le nombre, il y
en a qui sont bons travailleurs, économes et honnêtes : il y en a aussi
qui viennent là parce qu’ils trouvent
que chez eux le travail est fatigant.
Si tout va bien les premiers réussiront et feront leur chemin. Quant
aux autres, si, en passant le pont
de l'Angrogiie ou celui du Bülon,
ils laissaient leur paresse en arriére,
on pourrait en espérer quelque chose de bon, mais comme cela arrive
fort rarement, on peut, sans être
prophète, prédire ce qui arrivera à
la plupart d’entre eux. Ils' se tireront d’affaire comme ils pourront
pendant quelque temps tantôt travaillant, tantôt se faisant livrer à
crédit des marchandises, qu’ils ne
payeront pas; puis quand l’âge ou
les infirmités viendront, ils feront
ce qu’ont fait tant d’autres, ils recourront à la charité publique.
Encore si la paresse était leur
seul défaut, mais elle se présente le
plus souvent avec tout son cortège
de vices, la gourmandise, l’amour
de la boisson, le désordre, le manque
d’honnêteté et beaucoup d’autres
mauvais penchants qui font qu’on
ne donne pas volontiers du travail
à ces gens-là lors même qu’ils seraient disposés à travailler, parce
qu’ils ne méritent point de confiance.
Ce ne sont pas seulement les fabriques qui attirent beaucoup de
monde à la Tour. Plusieurs personnes, surtout des femmes, y trou-
5
‘i9l
vent du travail dans les familles,
où l’on a besoin de blanchisseuses,
de femmes de ménage etc. Ce ne
sont pas des carrières où l’on fasse
fortune; on vit plus ou moins au
jour le jour, et quand on ^ ne peut
plus travailler, on est à charge.
Quand il s’agit d’une personne seule,
le mal est moins grave, mais ce
sont souvent des familles entières
qui sont plongées dans la plus profonde misère par la maladie ou la
mort d’une seule personne, dont le
maigre gain était leur unique lessource.
11 y a encore une autre cause qui
attire à la Tour beaucoup de nécessiteux des communes environnantes; c’est la facilité avec laquelle
les secours sont donnés. Est-ce un
mérite ou un tort des habitants? Je
ne saurais le dire; je crois c|ue c’est
l’un et l’autre. Avoir des entrailles
de miséricorde est certainement une
chose louable, mais il ne faut pas
oublier qde même les bonnes choses doivent être faites avec discernement. 11 y a telle manière de
secourir qui est un encouragement
à la paresse, et par elle à tous les
vices qui l’accompagnent. Dans ce
cas il est évident que l’on fait plus
de mal que de bien. On soulage
une misère matérielle, un besoin
du moment, et l’on crée ou l’on contribue à maintenir des misères morales, on fait naître de faux besoins
pour l’avenir.
Il y a à La Tour une institution
(elle n’est pas vaudoise) qui fait des
distributions à jour fixé à tous ceux
qui se présentent, sans s’enquérir
ni de leurs besoins ni de quoi que
ce soit. Us sont là, donc on doit
supposer qu’ils ont besoin de secours. Nous avons la conviction que
de telles institutions (il y en a beaucoup en Italie) contribuent à maintenir la mendicité, et que pour atteindre le but, certainement noble,
pour lequel elles ont été fondées
elles devraient adopter une autre
manière de secourir les pauvres.
L’expérience faite il y a quelques
années par un certain nombre de
familles vaudoises a bien prouvé
que les secours réguliers à jour fixe
sont un encouragement à la mendicité. Elles avaient établi un jour
par semaine où elles faisaient l’aumône, dans l’espoir d’être débarrassées des mendiants pendant les six
autres jours. Qu’arrivait-il? Ce jourlà, les mendiants accouraient en
foule de tous côtés, et les autres
jours ils exploitaient les maisons où
l’on n’avait [>as établi cette règle.
Aussi la plupart des familles ont
bientôt renoncé à l’institution du
jour de l’aumône.
Si l’espoir de trouver du travail
attire à la Tour ceux qui iieulent
travailler et ceux qui pourraient
travaillei', la lacililé avec laquelle
on donne les secours y conduit ceux
qui ne le peuvent plus. Nous avons
tous connu des hommes et des
femmes qui étaient de S.t Jean,
d’Angrogne, du Villar... aussi longtemps qu’ils pouvaient gagner leur
vie, et qui tout à coup ont été de
la Tour, quand ils n’ont plus pu
travailler. Je demandais à une femme:
Pourquoi ne restez-vous pas dans
votre commune, qui est plus riche
que la nôtre et a beaucoup moins
de pauvres? — Mais je suis de la
Tour. Il y a plus d’un an que j’y
suis établie. — L’argument était
sans réplique. En elïet elle était
venue s’y établir, pour mendier.
Combien d’autres pourraient faire
valoir leurs droits de la même manière !
Recoïinaissons-le. Même en faisant
abstraction de tous les abu.s, la misère est grande et les besoins sont
nombreux. - . ,
11 ri’y a pas moins de 70 familles
vaudoises à la Tour qui reçoivent
des secours, en argent ou en nature,
de l’Eglise. Cela est effrayant; et
si nous n’avons pas fait plus de progrès dans la solution de cette grave
question, c’est qu’elle est vraiment
difficile à résoudrè.
6
§98
Heureusement il y a déjà beaucoup de moyens de secours, bien
organisés, qui répondent à diirérents
besoins et soulagent de nombreuses misères . Quelles institutions
que les hôpitaux, l’orphelinat, les
asiles de vieillards, le refuge pour
incurables ! Quiconque les visite
doit se dire que nous ne pourrions
pas nous en passer; et cependant
le temps n’est pas si éloigné où^
nous étions encore plus pauvres que
maintenant et où nous n’avions rien
de tout cela.
Ces institutions sont pour toutes
les Vallées. Mais il'y en a d’autres,
non moins utiles, (¡uôique plus modestes, qui ont un caractère toutà-fait local. 11 y a à la Tour deux
sociétés qui, sans faire beaucoup
de bruit, rendent des services inappréciables. L’une, la Société des
Dames, travaille à confectionner pour
les pauvres de tout âge des articles
de vêtements qui ne sont pas des
plus apparents, mais des plus nécessaires. L'autré, la Société des
Demoiselles, s’occupe des enfants
pauvres, pour que, non seulement
ils soient vêtus et chaussés et pourvus
de médicaments quand ils sont malades, mais qu’ils '’reçoivent l’instruction qui leui'jest nécessaire.
Si à ces deux société on pouvait
ajouter un comité qui aurait soin,
d’un côté de recueillir — et de
demander — les ol'fiandes en argent
et eri nature pour les pauvres, et
de 1 autre de visiter les pauvres
chez eux, de s’enquérir de leurs
besoins et de leur fair'e parvenir les
secours de la manière qui l'épondi'ait le mieux au besoin de chacun,
nous ne serions peut-être pas loin
de la solution que nous désirons
tous.
Les objections'ne manquent pas,
je le sais. Il y en a une trèsgrosse qui se présente immédiatement. 11 n’y a pas seulement les
Vaudois a la Tour. Co Comité S6rait-il mixte ou.... simple? De qui
s occuperait-il ? de tous ou seule
ment des Vaudois? Quelle que soit
la réponse aces deux queslions (<[ui
n’en font qu’une) U y aura toujours
de graves difficultés. Nous nechei'
chons pas à approfondir aujourd’hui
ce côté de )a question. Peut être y
reviendrons-nous encore, .si.... Mais
qui délivrera noti'e peuple de sa
maladie cbroniquç, l’apathie !!
En guise de conclusion.... provisoire, voici quelques afiliorismes (¡ue
nous recommandons à tous les Vaudois,
Abstenez-vous de la manière la
plus absolue de faire l’aumône à
qui que ce soit dans la rue.
Ne donnez rien à votre porte aux
mendiants qui ne sont pas du pays.
Quand vous voyez un dé cés mendiants de profession comme dl y en
a tant, qui exerce son métier pui)|i(piemeriL, dénoncez-le vite au syndic pour qu’il le fasse filer.
Ne donnez pas non plus à ces
vagaliond.s qui parcourent le pays
en jouant de certains instruments
de musique ou en faisant danser
certains animaux exotiques,... Plaie
italienne!
Secourez les pauvres de votre paroisse, mais n'encouragez pa.s ceux
des autres à venir s’y établir.
Occupez-vous d’une manière spéciale (le quelques pauvres, que vous
Connaissiez particiiliérernenl ; intéressez-vous à eux d’une rnaiiiéi'e
suivie, enquérez-vous de leurs besoins particuliers et, autant <jue faire
se peut, aidez-les suilout en leur
procurant du travail. Si (diàijue
chrétien prenait ainsi, en quekjue
sorte, sous sa protection une seule
famille, la question du paupérisme
ne serait pas loin d’élre résolue.
N. T.
MISSIONS
Le^ Comité de Paris a décidé
renvoi au Lessouto de M. Rarnseyer,
élève de la Maison des Missions.
7
399
Si la cliose esTpossible, M. Jalla
f)arlira en l'évi'ier a(;com[)agné de
M. Mann, aide-rnissiomiaire, de M.
Viénot, de Valeniigney, arlisan-missionnaire, et de M.lle Giiebwiller,
inKtilulrice,lousdeslinés au Zambèze.
E Vt'iugélisation.
M. Salvatore Feri'O Malera nona
écrit de Ricsi pour corriger (lueliiiies
expreaaiona de l’article : Evangéliaalion dans notre N.” 47. Il y e.st dit
(|ue «le aacrialain l'rap|)ail un (amliour d’une façon eni'agée ï. Or la
lettre de M. Rulla au Bolleliino dirait
aim|)lenieut: «Un canonico, tamburino e sacrestano». Et d’ailleurs,
rematapie notre correspondant, le
sacri,stain. (pii est un ami |)ersoiinel
de M. Rull'a, n’a jam-Rs Crappé tamboui'. De plus le nc du pays du
niiaUi'e d’école (pii a é|)ousé la fille
du prêtre n’est pas Ravamesa mais
Ravanusa,
Nouvelles Religieuses
Piémont. — l,c 10 c. la pi (dm e
d(‘. (àiiiclli a condamné H mi(! aiiHuido cl aux frais du pi'ocès un énerguméne ipii, pendant une [»rocession à S. Marzano Oliveto, avait
prétendu, au moyen de menaces et
même de voies (le fait, faire lever
le chapeau à M. Louis Saracco,
évangélique. Le curé, inculpé d’être
le vrai instigateur de la chose, a
naturellement su se faire renvoyer
absous.
Plaisance. — Le 20 novembre, le
Conseil d’Etat a discuté le recours
du prêtre Miraglia contre le décret
du préfet qui-lui a fait fermer son
oratoire. Les avocats défenseurs
étaient les bon. Barzilai et Muratori
qui ont montré l’étrangeté que Miraglia, qui avait élé e.xcomrnunié
par son archevê((ue pour un acte
d’hommage à l’Etat italien, soit aussi
persécuté par le préfet. Ils démontrèrent l’illégalité de cette mesure;
qui viole les lois et la liberté des
cultes, et constitue un abus de .pouvoir, L’avocat fiscal Calabresi soutint
la commode formule à la mode d(s
l’incompétence du Conseil d’Etat. On
attend la sentence, si tarit est qu’il
n’existe pas en Italie des iniquités
qu’aucun juge ii'est compétent à
juger, par craint(3 du romanisme.
PUBLICATIONS REÇUES
. A. Heus, La pa.pauté. Conférence
prononcée à Jemap[ies (Belgique).
Prix: 20 ceni. — 10 exempl. : i,80 :
100 exempt.; 15 Irancs.
lïpviie ro!i(i(ine
J.a crise ministérielle a été longue
et laborieuse. Rudini ne se sentaul
pas soutenu par un parli assez,fort
a saisi l'occasion (pie lui offrait la
démission de Pelloiix pour donner
au CaViiiud mie ]dns .large base parIciiieiilaii'e, et, il a onvcri ib's iiégo'(•,râlions avec le pi'("'sid(.mt de la
(.'.batnIiiH;, Zanardcdli. I.’onbnite ii'anrail pas élé dillicile sans la multitude des anrbitieux dont il fallait
satisfaire les exigences. Mais les Zanar-dellistes assiégeaient leur chet
pour avoir le plus grand nombre
possible de portefeuilles.
GioUfti, appelé à Rome, pour éti'e
consulté sur la situation, ne s’est
pas montré favorable au connuhio
.R.udinî-Zanardélli, et l’on a cru uti
moment que Rudini,■, découragé par
les obstacles qu’il r'enoontrait, renoncerait au mandai: on désignait
Zanardélli comme .son successeur.
L’accord a ponrtatit lini par se
faire. Plusieurs de.s. anciens minisfres ont été saci'ifîés pour- faire
place à d’autres, et le ministère est
constitué comme suit:
8
w
400
Di Rudiiii.‘présidence et intérieur-,
Zananielli, grâce et justice ,
Visconti-Venosia, étranger;
Hrin, marine;
I.uzzaUi (Luigi), trésor;
Bia uca, finances ;
Asinari di San Marzano, guerre;
Gallo, instruction ;
l’avoncelli, agriculture, industrie
et commerce ;
Gocco Oi'lii, travaux publics;
Sineo, postes et télégraphes.
Reste à nominer les sous secrétaires, ce qui pounait l)ieii donner
lieu à de nouvelles difficultés. C’est
ce dont s’occupera le Ccn.seil des
ministres, dit-on, |)our anjouril’hui
(mercredi).
Pour la présidence de la Gliamhre,
les uns parlent de Rianclieri, les
autres de Baccelli.
La solution de la crise re|>i'ésen te
une petite évolution vers la gauche,
ce dont nous ne nous plaindrons
nullement si, comme nous l’espérons,
le ministère en sort plus fort et la
Chambre moins divisée. Mais il est
triste de voir que les questions de personnes ont toujours une si large
place là où le patriotisme seul devrait inspirer toute la conduite.
SOUSCRIPTION
pour nos frères d’Aiiiériiiue. '
Report 994.
Emile Rivoir, pasteur JO.
Total 1004.
SOUSCRIPTION
POUR LE MONUMENT 1 ARNAUD
. . Report 73.
Emile Rivoir. pasteur 2,15.
Total 75,15.
ise
La section de la Tour est coiiVüijuée dans la grande salle du Col
lége pour lundi soir 20 décembre
à 8 h. précises.
Ordre du jour:
Projet de statut de la Cais.se de
Crédit Mutuel.
Le présiden t
J. C O ï s s O N
Aboiineiiieiits payés:
Pour 1897 M. M. D.D. Mondon,Bobi;H. Bein,
la Tour; J, et P. Ribet, Faure; Alex. GenreBert, Villesèche. — Belgrano: Tron, Constantin, Peyrot, Bonin, Clot,Mangeaud, Garrou. — Lopez-. Fr. Poét, P. Poet, H. Poët,
Mar.geaud, Peyronel. — Gessler: Tron, Jacumin. — S. Martin: Richard. — Daniel
Long feu Fr., Pramol.
Pour 1898 ; Gardiol past., Gönnet diacre,
Bobi; Weitzecker; Rivoir, R. Marina; Küntzel, Berlin. — Belgrano, Lopez, Gessler,
S. Martin (15 copies comme pour 1897).
Brochure de IVoël.
L’Edit de Nantes et ses précur.seurs ou Deux Fêtes de Noël au
XVI* Siècle, par G. Appia.
Paris, Rue des S. Pères 33. —
25 cent, l’exemplaire, forte réduction
au- cent.
AVXS
Les Unions Chrétiennes des Vallées sont priées de bien vouloir
faire tenir, avant la fin du mois, au
soussigné, le montant des collectes
faites pendant la semaine de prières
en faveur du Comité Central International.
Ing. E. Eynard
Chef de Groupe
Turin — Corso Ile Umberto I.o — Turin
UNE JEIJRIIÎ VAIJDOISE ,
(26 ans) bien recommandée désire i
.se placer en qualité de bonne ou I
femme de chambre dans une fa- [
mille cbrélienne. J
S’adresser au Bureau du Journal.
J. P. Malan, Gérant
Torre Pellice — Imprimerie Alpina.