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Quatrième Année.
23 Août 1878
N. 34
LE TÉMOIN
ECHO DES VALLEES VAUDOISES
I^araissaut chaque Vendredi
Fows liie seres témoins. Actes 1, ^ Suitiant la vérité avec la charité. Ep, 1, 15.
PRIX D’ABBONNBMENT PAR AN Italie . . . . L. 3 Tous les pays de rUnion de poste . . . >6 Amérique ... » 9 On s’abonne: Pour VJniérieur chez MM. les pasteurs et les libraires de Torre Pellice. Pour VExtérieur au Bureau d'Ad- ministration. Ün numéro séparé : 10 centime.?. Annonces : 25 centimes piar ligne. Les envois d’argent ss font par lettre recommandée ou par maniiais sur le Bureau de Pe- 1 rosa Argentina.
Pour la RÉDACTION adresser ainsi: A la Direction du Témoin, Poiïiaretto (PineroloJ Italie. Pour l’ADMÎNISTRATION adresser ainsi : A l'Adniinistraiion du Témoin, Pomaretto (Piiterolo) ïtaliej
O mm.alr*e •
Un magistrat très-complaisant. — Il est
mieux que nousl — De l'imlifféreuce, —
Correspondance, — L’église romaine en
Hongriei’''—- Chronique vaudoise. —- Uevue
politique. — Annonce,
m NAGISTRiT TRËS COMPLAiSANI
Voici ce que nous avona.
semaine dernière dans,,;le Jptjiriia,! ,
politique le plus |S^ri^Ui,[iiP(^ri;pi |
ceux qui se pubUept,,^, Turip/,: ,
« On assure qu’i^ s]esl| passé à
Rome un fait,peréi|i. SVço.u’est pire, I
da.ceJui.quiiest arrivépMpd,^nepUn
■pèrje,.israélite qui pdelamait laijres'
,titu,tie ù, de.j se S; d e U , j-e uuies, £ l.lps,,
aux sœurs d'un couvent ai.MQnt^,
,Se , l’es,t;;V,ue, r.efuserj,,j Jt ^repoprut
3'ilt<?PÎté politique, (¡Î^queWepipe
eîUit^uiqn ¡^irp;,;!,! reçq^rût.|aq,,pii.pis,tère,ipub,l),p,(iprçç.qrepr,dqirpt^^
iSiir jje,.raitp.ftït;.d;u.n,,,pxi,t|rp
qpV,,,.p^t le^jjcliri^Î^qri'ijii^teppp dp
couvent, au lieu de trquy^p
jt ^n;çetl a;q,r aj t, trpu y d a p, ,ç.pptt’<ai l'c
qqe lajmiagisipatpre, tppd,,^,dqvenir |
,lps jl:)pas., 8dpuUejr,,,,du ,çl,erg§i,,.d^p |
jprqpiuigiijty 4HHlT9Vq«faiitfpoh^lpi;|tp I
refus de la restitution des jeunes
filles à leur père et Jei^rà®p motif
d’une telle concltision ¡Sierait,celuici : le pèr.e est jisnaëlite'dt ü -.ÿOupr
rait élêp^r se^,
I autre : que | la, çiath(\liq^e. ,f.
Nous r egrèMQ h s, i y e tu pn t., ; qup
lejourinai auquplinopp e,mpripntons
¡patteiccnriewiW nquyaVa, p Imit i;pas
om^ionJutdinede 'npffi'.dq,,piepji;
.magistrat) ¡quìi, datmi aai;spitj,se on
/dansj,:son . fanatismi:, a I fait nne;osi
.fanssiO, application =du;prinpipe, phr.éUen ::;:U ^vaqtjnfinufS ;pl?éirMà,iPi,eu
qu’aux .hnmtnèft. Wiinst probable’,
.,mèn>e,[.uue iinquyellqi postéficwre
I sq m.bl nnait ; î e - , dpn ne r -, po^mm;q nOieç:tain,;qppip6-,?^lf, .eldripal ¡îm) ;V audi, a
.mnm^.i^-tanéiuentbd-. fié i.^ei’sitpup
,çln'pr4ine iniidlfigea» ipt,.,avançaj.rnentH.Ma.is, vl:iA» qanp. dnwtq* t-pq.yailjié,,.ponri l’ayepi^, ptdfii,, dn.^pn
.yvvajnt, il; sqifaisaitfjnn tel.jmnnyq. m c n 14ç( :rdap tip nvi ùt^i4 libii ist^^
leaiqlfrip,au^(;.pqrs '.s'ipmpafapsent
,du,‘fppqynirx; .vqijà j.un., hqmm©. qui
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de gardpiii4e,Çt ,acpaux',i.j.miftjsiifje
¡4’ “1? ( i gy âpp J, jûp çtnanf a [¿et, d’une
|)qitpinse,,^i .aupÈ'iOÎ
2
^266
Au reste nous avons lu le lendemain dans le même journal qu’une
dépêche a été adressée de Rome au
Secoto, conçue en ces termes :
On assure qu’aujourd’hui ou demain, l’ordonnance du tribunal
par laquelle la restitution de ses
filles, retenues par des nonnes, à
été refusée à un père israëlite,
sera révoquée.
11 n’était pas possible qu’il en
fut autrement car nous avons,
grâce à Dieu, des lois libérales
garantissant à tous les citoyens
les mêmes droits; et s’il arrive
parfois que l’égalité de tous devant
la loi reçoive de sérieuses atteintes,
il y a toujours aussi des hommes
qui veillent de haut à l’administration de la justice, et qui ne
permettent pas à des subalternes
de flétrir l’une des gloires les plus
pures de notre patrie.
Pour en revenir à ce représen' tant de la loi qui semble si peu
la connaître, il faut avouer que
le considérant sur lequel il fonde
son déni de justice ne manque
ni de naïveté ni d’une certaine
logique ». Il est à peu-près sûr que
le père israëlite n’élèvera pas ses
filles dans la religion catholique
romaine , or, comme il est certain
. que hors de l’église romaine il
n’y a pas de salut, ces pauvres
filles iront en enfer si l’on n’use
pas d’un peu de ruse, même, au
besoin, d’un peu de violence pour
les sauver malgré elles et surtout
malgré leur père. Il importe donc
de les garder au couvent jusqu’à
ce que leur éducation soit si bien
achevée, que ce serait peine perdue
de chercher à la modifier.
On raisonnait exactement ainsi
lorsque, dans les siècles passes,
quelque peu même dans le nôtre,
les enfants vaudois étaient par
centaines enlevés à leurs familles
et distribués un peu partout dans
la plaine à des familles catholiques
ou renfermés dans des couvents ;
tant il est vrai que l’erreur conduit
au crime,. L’erreur est : hors de
l’église du pape pas de salut; le
crime c’est la violence .dont on
use pour contraindre à y entrer.
__________i __ _____ __________
IL m miEVX QlË NOUS!
Un voile épais nous cache le
monde à venir. Nous ne savons
que très imparfaitement ce qui se
passe au delà de la tombe. Ce
que nous savons de certain, nous
ne le savons que par la Bible.
Nous aimerions bien satisfaire
notre curiosité et connaître d’une
manière précise quel est le sort
de chacun de ceux qui nous quittent. — Ordinairement l’on espère
qu’il est bon et l’on entend dire,
la plupart du temps , de celui qui
vient de mourir. 11 est mieux que
nous! Il a fini de tribuler I L'on
accorde ainsi facilement le repos
à quantité d’âmes dont les senli, raents et la conduite à l’égard de
l’Evangile étaient pour le moins
douteux.
Il y a sans doute des âmes qui
passent , d’une vie de tribulation
dans le repos, mais , il importe
aussi de ne pas oublier que, pour
plusieurs, la mort peut n’ôtre que
Je commencement de nouvelles
souffrances.
Ceux qui menèreiitdeuilsurÂbija
fils de Jéroboam exprimèrent sans
doute leurs regrets de ce qu’un
I héritier de la couronne était mort
3
^287.
et cela, d’ajatant plus qu’on en
avait peqt-être déjà pu apprécier
les bonnes qualités. Mais, faisant
un retour sur la vanité de la vie,
il ne se serait pas trompé celui
qui aurait dit ; il est mieux que
nous, il est mieux que ceux de
sa famille qui restent. Car Dieu
allait faire périr misérablement
toute la maison idolâtre et rebelle
de Jéroboam, mais, il avait trouvé
eh elle un enfant en qui il y avait
quelque chose de bon. et il, le
retirait de devant la destruction
et l’ignominie.
Le roi Josias, mourut il est
vrai d'une mort violente sur un
champ de bataille, et cela parcequ’il n’avait pas écouté un avertissement qui lui venait de la parole de Dieu , mais, tous ceux qui
firent des lamentations sur lui ,
y compris le prophète Jérémie,
auraient pu dire de lui : il est
mieux que nous. Car l’Eternel lui
avait dft ; parceque tu t'es humilié... voici ,je te recueillerai auprès
de tes pères, tu seras recueillis en
paix dans ton sépulcre, et tes yeux
ne verront pas tous les malheurs,
que je ferai penir sur ce lieu et
sur ses habitants.
L’on a pu sans hésiter, dire
d’Etienne qui a été lapidé , de
Jacques qui a été décapité, et de
tous les chrétiens qui ont scellé
leur foi en J. C. par leur sang ou
qui auraient été prêts à le faire.
11 sont mieux que nous;
AflFranchis avant nous du mal qui nous dévore
Ils ne sont pas pérdus, il nous ont devancés.
Mais , quand une âme a passé
sa vie loin de Dieu , qu’elle a
peut-être môme nié son existence
au lieu de chercher sa face et im
plorer son pardou , quand , malgré
la parole de Dieu qu’elle a efltendu prêcher, qu’elle a lu et appris par coeur peut-être, elle ne
s’est pas repentie de ses péchés
et ne s'est par lavée-dans le sang
de l’Agneau, pour vivre d’une vie
nouvelle, comment peut-on dire
d’elle à sa mort : elle est mieux
que nous ?
Nous ne raisonnons pas ainsi
lorsqu’il s’agit des affaires de ce
monde. Si vous avez laissé votre
champ inculte , vous ne vous attendez pas à voir sortir de terre
un noyer, si vous n’avez gagné
de l’argent et si vous ne l’avez
prêté vous ne vous attendez pas à
en avoir l’intérêt. Si vous n’êtes
nés de nouveau, si votre vie a
été ici bas, sans Dieu et sans Sauveur, vous ne pouvez vous attendre
à vous trouver dans le monde à
venir, dans la communion de Dieu
le Père et de son Fils J. C. Si
vous n’avez pas aimé ici bas la
société des enfants de Dieu , si
vous n’avez pas aimé à servir,
bénir et glorifier le Seigneur avec
eux, vous ne le pourrez pas non
plus dans la vie à venir.
Les méchants ne résistent pas au jour du
[ jugement
Ni les pécheurs dans l'assemblée des justes.
« Chacun moissonnera selon ce
qu’il aura semé. Celui qui sème
pour sa propre chair, moissonnera
de la chair la corruption ». La
mort ne sera pour lui qu’un nouveau commencement de malheur.
« Celui qui sème pour l’esprit
moissonnera de l’esprit la vie éternelle ». La mort sera pour lui
un gain, un commencement de
bonheur, et l’on pourra dire en
réalité; il est mieux que nous.
4
DE L’INDIEFÊRËNCl
Nous relevons dans le rapport de
la Table au Synode de l’année passée
les' paroles suivantes: « Les faits scandaleux sont rares ; mais les mots Cjui
indiquent la plaie de notre Eglise; l’mdifférence, l’inertie, l’apathie, le formalisme, l’apparence sans la force de
la piété!, — reviennent dans tous les
Rapports». Celle plainte n’est pas nouvelle, elle date de plusieurs années.
Nous ne saurions nous consoler de ce
qu’il n’y a pas beaucoup de faits scandaleux, pour laisser l’indifférence faire
des progrès. Elle est appelée avec d’autres défauts qui sont tous ses enfants,
l3i plaie de notre Eglise. Et nous croyons
que c’est avec raison. Aussi il convient de nous mettre en ji^arde contre
elle, de la signaler, de la faire connaître, avec tous ses mauvais fruits
et de la combattre par tous les moyens
qui sont h notre disposition.
L’indifférence a, parmi'nous, ses représentants, el les meilleurs s’en rendent quelquefois coupables. Essayons
de nous rendre compte des aspects
^ous lesquels elle se présente à noua.
Presque partout nous pouvons compter un certain nombre d’individus qui
s’abstiennent.toui-à fait, ou à peu prés,
de tout culte. Ils se sont fait, comme ils
disent, une idée, et, bonne ou mauvaise, ils la suivent. Si une personne,
3ii’ils ne voudraient pas fâcher, leur
emande les raisons pour lesquelles,
ifs ne se rendent pas au temple, ils lui
répondent qu’en effet il serait assez
bon d’y aller, qu’ils n’ont rien de contraire. Mais qu’ayant commencé à négliger le culte un Dimanche et puis
un autre', on a pris une habitude dont
on n’a pas la force ni le courage de
se défaire. D’autres répondent, qu'à
leur avis la prière est aussi bonne faite
à la rnai.son que dans le temple ; qu’il
n’est donc pas nécessaire «de se déranger. Au reste, en compagnie de
personnes en présence desquelles ils
ne craignent pas d’alléguer leurs raisons , ils diront du mal des gens de
l’Eglise, ou bien ils mettront en avant
celte fameuse trouvaille ou cet igno
rant mensonge : toutes les religions
sont bonnes.
Si l’indifférence n’était que chez ceux
qui n’assistent pas aux cultes, nous
serions encore très avancés, mais, elle
habite chez bien d’autres personnes !
Les faits qui en témoignent sont même
trop nombreux. Ici l’on néglige la bénédiction du mariage, là on traite avec
.sans façon le baptême, et, pour un
grand nombre, la Sainte Cène n’existe
plus, ou est du moins abandonnée avec
la plus grande facilité. Et même par
plusieurs de ceux qui ne négligent ni
les assemblées religieuses ni les SacrcmenlSj les colleetes, par exemple,
sont vues de mauvais œil, les nouveaux cantiques sont regardés avec
mépris, les assemblées de paroisse où
l’on traite parfois de questions importantes, sont considéréescomrae inutiles,
ou du moins chacun s’en décharge sur
son prochain , si bien que trop souvent elles sont réduites a des proportions déplorables. 11 y en a plusieurs
aussi qui diraient volontiers au pasteur
de rester chez lui. '
Tout comme iisne voient pas de bon œil
que l’on aille annoncer l’Evangile hors
des vallées, ils voudraient renfermer
le témoignage de la Parole de Dieu
dans le temple ou dans la chaire. ~
Parlez fort tant que vous voulez dans
votre chaire;- plus votre voix sera retentissante, el rnieux vous serez agréé
mais, hors do là, laissez les gens tranquilles. La religion est bonne à celle
place, mais il ne faut pas la prendre
trop au sérieux, il ne faut pas se préoccuper tellement, de la faire devenir
une réalité chez soi et chez les autres.
De celle manière de nombreux membres
de nos paroisses passent leur vie à
entendre des sermuns, à' participer
plus ou moins assidûment aux Sacrements , sans que l’on puisse apercevoir
chez eux le moindre progrès dans une
piété vivante en J. G. C’est toujours
la même foi, vague et incertaine qui
n’a aucun effet de sanctification.
Guerre donc à l’indifférence! Toute
âme convertie, possédée par l’amour de
Christ, la fait et la soutient,pourlacause
de la vérité et pour la vie de l’Eglise.
5
v.2«9.
iiTorreafonbance
Genève (i Août 1S7S.
Monsieur le Directeur du Témoin!
D’après le dernier n° (32) de votre
estimable journal, je vois qu’aujourd’hui le Darbysme aux Vallées revêt
les mêmes caractères, qii’aillenrs.
Ceux qui n’adhèrent pas à ses principes ont le grand tort de ne pas se
taire.
Pourquoi J. Salomon vient-il occuper les Vallées des affaires qui se
sont pa.ssées en Suisse, et pourquoi
le Témoin s’én fait-il l’écho?
C’est parcerpi’il ne croit pas que
tous les chrétiens soient obligés de se
sourpellre aveuglément ou dé se démettre.
Il n’admet pas que M. Darby et ses
adhérents soient exclusivement l’église
dé Dieu, et que les autres chrétiens
soient des ânes à 1’,écurie.
Il est persuadé que l’église de Dieu
se compose de tous ceux qui croient
vraiment en Jésus Christ, et qui ont
reçu le sceau du S. Esprit.
Il croit que les membres de l’église
de Dieu ont le devoir de faire briller
dans ce -monde la lumière de la grâce
merveilleuse de Dieu qu’ils ont reçue,
et de signaler les erreurs qui fourmillent aujourd’hui, afin que ceux qui
aiment vraiment le Seigneur Jésus et
les siens, ne soient pas enveloppés
par elles.
Ayant marché plusieurs années avec
les frères Darbystes, il se croit d’autant
plus obligé de signaler charitablement
et énergiquement leurs erreurs.
Ce sont les motifs pour lesquels
J. Salomon ne veut pas se taire.
Et si le rédacteur du Témoin s’en
fait l’écho, c’est sans doute parcequ’il
partage ces mêmes vues.
J. Salomon.
.... 19 Août 1878.
Mon cher monsieur,
Ce n’est qu’une très petite lettre
que je puis vous écrire ce matin et
sur un sujet qui parait vous être très
connu. Hier au soir assez lard j’ai eu
la visite d’un ami qui a eu le plaisir
d’assister à la réunion en plein air
que vous présidiez dans l'après midi
avec la coopéralion du pasteur de Villesèche, du Prof* Rivoir et de quelques
étudiants en théologie. Il m’a rapporté
en abrégé le discours qu’il a entendu
et nous nous sommes longtemps éncore entretenus sur le sujet que vous
aviez choisi: « Le sabbat a été fait
pour l’homme ». — Oui Dieu, dans
sa-bonté, et avec la parfaite connaissance qu’il a de tous nos besoins physiques et moraux , a pourvu généreusement à ce que tous fussent satisfaits. Parmi les bénédictions qu’il a
préparées pour l’homme et dont il
veut le faire jouir d’une manière permanente, il n’y en a pas de plus précieuse, à tous égards (sauf la rédemption) que le jour du repos.
Malheuresement l’homme, dans sa
folie, ne sait pas l’apprécier et n’en
profite que rarement. Il arrive alors,
ce qui est comme une loi du monde
moral, c’est que la bénédiction méprisée se change en malédiction. —
Ce qui m’a particulièrement frappé
c’est, selon ce que m’a rapporté mon
ami, votre affirmation relativement
â l’origine et à la cause première de
la ruine matérielle et morale de tant
de gens.
Sur dix hommes qui se ruinent il
y en a au moins neuf, avez-vous dit,
qui sont des profanateurs du sabbat. —
J’ai réfléchi celle nuit à celte parole
et j’en suis venu à reconnaître qu’elle
est l’exacte vérité, sans avoir autant
d’expérience que vous, je ne suis plus
jeune et j’ai assisté déjà à bien des
ruines, — il est étonnant combien j’en
ai compté en quelques instants, — et
je puis confirmer votre observation.
J’invite mes amis et mes frères à faire
la même enquête, et si nous les résumons dans un tableau ou dans des
chiffres, je suis assuré qu’il y aura
une instruction précieuse à puiser pour
tous. X.
6
-270
l'église romaiiie en Hongrie
U esl avec... Rome des curieux ac.
commodemenis. Sur la toi d’une correspondance du Journal de Genève, l'un
des mieux informés, à noire connaissance, nous donnons les détails suivants
au sujet du clergé romain haut et bas,
en Hongrie.
En Hongrie, tel évêque est marié ,
sans avoir jamais été excommunié par
le primat. La liberté semble même
aller jusqu’à la licence : «Ici les prêtres
se promènent an bras des dames, en
bottes hautes, et le cigarre ou la longue. pipe à la bouche. J’en ai vu
même qui maniaient l’éventail avec
une agilité tonte espagnole, et dans
une excursion que nous avons faite en
bateau à vapeur avec une orchestre
de tziganes, un jeune abbé n’a cessé
de danser.
L’église reconnaît les droits seigneuriaux , qui vont quelquefois jusqu’à
donner à un juif le droit de présentation du curé. Il parait du reste que
ces moeurs assez étranges ne viennent
-pas d’un manque d’instruction populaire. Les paysans qui ne savent ni
lire ni écrire deviennent au contraire
de plus en plus rares.
(Ektouiiquc
Réunion en plein air. Dès le malin
du -15 août, d’assez bonne heure , les
chemins et les sentiers qui,conduisent
à La Ramé, aux environs de la Porte
d’.àngrogne, étaient parcourus par de
nombreux groupes de personnes venant
de La Tour, de St Jean, de Praruslin,
comme aussi des différents quartiers
de la paroisse d’Angrogne.
Malgré le temps incertain qui a évidemment retenu à la maison un grand
nombre de personnes, l’as.semblée a
été considérable et s’est composée,
croil-on, de plus d’un millier de personnes. C’était beau de voir tout ce
monde rangé avec ordre à l’ombre des
grands chataigners.
Le service religieux commence par
un chant suivi de la prière prononcée
par M'' E. Bonnet, pasteur d’Angrogne,
qui, après la lecture de Luc. xii, faite
par M. Guigou, instituteur, appelle
l’attention sur Luc. xii. 16-21. Gardonsnous avec soin de l’avai'ice dit-il. Evitons l’exemple funeste de cet homme égoïste, matériel et insensé qui n’a de cœur
que pour ses biens, mais dont l’âme
lui est l’edernandée d’une manière si
inattendue. Soyons riches en Dieu , demandons au Seigneur de faire abonder
en nous la foi, la piété, la charité, les
bonnes œuvres, Recherchons avant tout
le royaume de Dieu et sa justice et
les autres choses nous seront données
par dessus.
M. le professeur El. Malan parle sur
le V. 8 et nous exhorte à être de* vrais
confesseurs, non pas dans le sens romain qui esl une aberration, mais en
courageux adorateurs .de Jésus-Christ.
L’orafeur place devant nous l’exemple
des anciens martyrs , comme aussi
l’exemple des martyrs (vaudois et se
demande si nous l’imitons d’assez près.
Nous avons la réputation d’être pieux
et fidèles; la méritons nous celle réputation ? — Dans la doctrine , oui ;
dans la prédication encore, car l’évangile esl prêché fidèlement dans toutes
nos chaires. Mais la vie religieuse ne
laisse-t-elle pas, ici comme ailleurs,
beaucoup à désirer? Apprenons à confesser Jésus-Christ du fond du cœur,
en esprit et en vérité, et par une vie
chrétienne et sainte.
M'' A. Gay , pasteur à St Jean lit les
V. .58 et 59, et parle des procès qui
sont condamnés par la Parole de Dieu
(i Con. v], 1-9) qui causent de si
grands tourments aux familles, qui ferment les cœurs à l’Evangile et sont
une vraie honte pour les chrétiens.
N’y a-t-il donc point de sages parmi
vous, non pas même un seul qui puisse
juger entre .ses frères? El les rancîmes
les haines, les divisions dans les villages, entre voisins, an sein des famille:; ?1 Tâche en chemin de sortir
d’affaire avec ion adverse partie, ion
prochain, la loi de Dieu, sois réconcilié
avec Dieu par Jésus-Christ,
7
-.271
M' J. P. Pons, pasteur à La Tour
medile sor le v, 32 et nous dit qu’à
vues humaines ce sont les troupeaux
grands, forts et nombreux qui semblent
n’avoir pas besoin de craindre; mais
le petit troupeau dont parle Jésus n’a
rien à craindre parceque Dieu est avec
lui et parcequ’il a plu au Pére de lui
donner le royaume. Les premiers disciples, ces hommes sans lettres et
sans autorité dans le monde, ces
femmes timides étaient bien un petit
troupeau qui recevait sa force de
Dieu lui-même. L’Eglise Vaudoise.
petite entre les autres Eglises est pourtant sortie victorieuse des persécutions
sanglantes et séculaires : parceque Dieu
était avec elle. Dieu est avec nous
comme il l’a été avec nos pères. Ne
craignons rien, soyons fidèles. Si Dieu
est pour nous qui sera contre noils ?
11 sig. |G. Quattrini, evangelista a
Brescia legge il v. 30 e ricorda che i
tesori degli antichi valdesi, poveri come
erano di terrene sostanze, furono fra
gli altri, la patria che ebbero mai
sempre cara, la Bibbia che leggevano,
che mandavano a memoria, che stampavano a proprie spese, che spandevano dovunque ed amavàno più della
loro vita, e Gesù Cristo sopra ogni ^
altro che confessavano nelle carceri
dell’Inquisizione e fin sul rogo. Qual
è il vostro tesoro, o voi discendenti
^egli antichi valdesi? Sia pure la’palria
che sLendesi ora dall’Alpi alla Sicilia},
sia la Bibbia che dovete amare, investigare ed insegnare ai vostri bambini
ed ai vostri concittadini. Ma al disopra
d’ogni altro preziosissimo tesoro ponete
sempre Gesù Cristo Salvatore delle
anime nostre.
Mr B. GardioI pasteur à Bobi lit le
V. 41 et noiiS exhorte à ne pas faire à
notre voisin l’application des vérités
que nous fenons d’entendre, mais à
en faire chacun notre profil. Le péché
n’a pas envahi le cœur de quelques
uns seulement, mais comme une maladie grave el contagieuse, il s’est répandu dans le monde entier. Nous
avons donc tous besoin que Jésus le
grand médecin du corps et de l’àme
vienne nous en guérir. Il apporte un
' salut gratuit qui esli pour tous les
croyants. Allons à Lui, il nous invite
tous et nous aurons la vie par Lui.
M” J. D. A. Hugon pasteur à Rorà
lisant Ps. 119, 57 rappelle que les
anciens vaudois sont connus comme
le peuple de la Bible. Les femmes
même el les jeunes pâtres en apprenaient par cœur de nombreux chapilres
el même des livres entiers. Sommes
nous encore, le peuple de la Bible?
— Oui, mais pas assez. Imitons nos
ancêtres, lisons davantage la Bible?,
lisons-Ia en famille el lorsque les jours
de la détresse el de l’angoisse viendronl,
nous .serons heureux de l’avoir lue et
de l’avoir étudiée. Les promesses de
Dieu seront pour nous une précieuse
consolation aux jours de l’épreuve O
Eternel ! j’ai conclu que ma portion
était de garder tes paroles. Amen 1
Ces différents discours dont nous ne
pouvons donner ici qu’un résumé bien
pâle, ont été .séparés l’un de l'autre
par le chant de psaumes et de cantiques choisis pour la circonstance.
Le pasteur de Prarustin, M'^ D. Gay
a prononcé une prière d’actions de
grâces, et l’assemblée s’est séparée
après le chant du dernier verset du
Tedeum et l’invocation de la bénédiction de Dieu.
Une collecte faite en faveur des
pauvres el pour couvrir les frais de
la conslruclion de l’eslrade a donné
fr. 33,20.
L’impression produite par celle réunion qui a duré environ irois heures,
paraît avoir été très-bonne, puisque
plusieurs personnes auraient voulu
en avoir une semblable dans l’après
midi. Nous sommes heureux d’enlcndre
exprimer des désirs ce genre, el
pour ce qui nous concerne nous nous
employerons volontiers à les saii.sfaire
dès l’année prochaine, s’il plaît à Dieu.
Bnbbio Pellioe , 10 aoûl tS78'
Honoré Monsieur,
Voici le compte-rendu de la bàii.sse
des deux Ecoles de Bôbbio-Pellice que
vous avez eu l’obligeance de me promettre d’insérer dans le Témoin:
8
Entrée :
De M® A. Rével de Florence fr
M. Jos. Malan banquier »
M. le Doct. MonneL . »
la Table.............»
M® Molineux-Williams ' »
Miss Üawis . . . . »
MM. J. P. et H. Meille »
D. Hewes and Miss F. »
M. et M® Tron-Cairus . »
Comité de Londres par
le Doct. Potier de
Sheffield . . . . «
Miss Roígate , . . »
M® C. Bekwilh . . . »
M® Nussey ..._.■
M. le past. G. Appia . <
M. le Doct. Stewart . t
Miss Edwars and Rev.
Isaacson .... »
M. Lallour et Dass par
M® Ad. Revel . . »
Société Gustave Adolphe
par le Mod. . . . •
Commune de Bobbio
Peliice...........*
Consistoire . . . . >
Souscription dans la Paroisse ..............ï
vente de l'ancien local »
-272v
4731 200 20 —
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270
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54 25
5
547 45
20 —
30 —
40 420 124 —
30 ~
200
538 80
4000 4775. 15
446 35
900
Total . . fr. 8788 90
SoRtiE .... » 8940 91
Il reste un déficit de fr. 154 51
En vous remerciant à l’avance de
votre bonté, je vous prie d’agréer mes
salutations chrétiennes.
B. Gaediol.
î&cwuc |ïaUtii|ue.
Mtaiie. — 11 ne se passe rien d’important, ostensiblement du moins, en
Italie, au point de vue des affaires
politiques. 11 est question d’une crise
ministérielle partielle. Corti et le ministre de la guerre voudraient-’donner
leur démission. Ggirqlj nje ye.utjqq^ en
entendre,
est. â..î^pn?!|^..,Uagi,tgtiQ,n( ^e,
redént^\cçtlrp^'^j ,d'Q,lj^,, ,ipplpaef,iq„,,
Wranee. — La France est toute
entière occupée de sa belle exposition
On commence cependant des deux côtés opposés, à préparer le terrain
pour les élections sénatoriales.
AUemagne. — Les résultats de
Kissingen ne' sont pas connus d’une
manière bien certaine. — Hödel l’anleur du premier attentat contre l’empereur Guillaume a été exécuté. —
L’Empereur est rétabli et va reprendre
la direction du gouvernement de l’empire.
Autriche. — L’occupation de la
Bosnie et de l’Herzégovine coûte cher
à l’Empire d’Autriche. Les troupes de
l’Empereur ont affaire à forte partie.
Des renforts considérables sont continuellement envoyés. — Il est même
question de guerre enti-e l’Autriche et
la Turquie.
Russie. — Le Gouvernement russe
n’est pas sur un lit de roses, surtout
les chefs de la police de Saint Pélersbourg. Il y a eu de nombreuses arrestations de nihilistes et de panslavisles. ,
AVIS OFFICIEL
à Messieurs les Pasteurs.
Messieurs les Pasteurs sont priés
d’annoncer à leurs paroisses respectives, deux dimanche de suite, que le
sermon d’épreuve de MM. Jean Rochat
et Pierre Andreelti ayant été admis, ces
candidats au Saint Ministère recevront
l’imposition des mains à l’ouverture du
Synode prochain, lundi 2 Septembre
à 2 heures de l’après midi.
_________ Le Modérateur.
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On cherche pour l’hôpital,,qygngéJiqqq
de Milan une bonne .tlqm^liiqqft .'.¡.dp
30 à 40 ans, sacb^l rftpspsak
Salaire ^0.,frati,c^pai;) mqjsi!:, ..j;,,
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mandes ;d’uit4ripi)res,.| ii(ifo.ri3i;t]lioas,r,à
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