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I Année Sixième.
'•Î. —
31 Juillet 1880
N. 31
TÉMOIN
I,; (!
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
' / Paraissant chaque Vendredi
Tows sérfs témoins. Actes 1, Ë. Sî^ivaKi la vérité avec la charité, t&p. 1,15.
PEIX P'ABBONNSMENT PAR AN Italie • • •- L. 3 Tona las paya da rUoioo de poste . . . » 6 Àmérique . . • » 9 On s‘»bonne ; Pour VIntérieur cfaôît MM. les pasteurs et les libraires de Torre Pellîce- Pour ]’£'»iérfsw»*auBureauà’Ad- ministiatiou. Un ou plusieurs numéros sépa- rés. demandés avant le ti> rage 10 cene chacun. Annonces: Sb centimes par ligne. Les envois d*argent se'fbnt par lettre recommandée^ ojti p^p. mandais sur le Bureau de Pe- ro$a Argentina. f ^
Polir ia RÉDACTION adresser jiinsi : A la Directioa du Témoin > Pomaretto (Pinerolo) Italie. Pour 1‘ADMINISTRATION adresser ainsi : Ai'Administration du Tewtoin, Pomaretto ( Piberolo; Italie
S^oiaaniiali'e.
Nos ancrens synodes. — Sur la Lagune.
— L’fostituifdu du Dimanche.—/VoiiraZies
religieusee' et fbils divers, — Revue politique, • ' ' ■
PiOS ASCÎEiVS SBODES
Le diinaiiche.
.... ,
{ Voir te num. 30 J,
• 1 ! ■ ,
. Loagteipps avant leur expulsion
eu 1686 nos pères s’étaient insenaiblement éloignés des principes
et'de l.%pr,a6que ancienne à l’égard
de^la .sanctiiScation du jour du
Seifgneur. Si., renseignement avait
pantinU0. à ; être scripturaire^ si
tnêmei, sous l’influence do la Réfq^rfnatiûp, il ratpit devenu plus
, p^pfalieipent, l’austérité des raceurs
etv,Vdk^®i'dation scrupuleuse des
p«îécep.t^s;,évangéliques, et l’exerqic6,,,d,®;, la,} discipline antique ,
avaient r^Çn de graves atteintes.
L’obligatipn,.; d’avoir costamment
les ariaes .prâtes pour renapsser
.desr »attaques injustes, * plijF l'^rd,
des années de combats presque
continuels, avaient formé bien des
caractères remuants et batailleurs,
peu disposés à se soumettre ,à
tout ce qui n’était/pas.disciî-,
pline militaire. Môme lorsqu’ils
étaient épars dans les cantons
protestants de la Suisse et en
AUonfiagne., séparés d^euis. .PM-.,......
leurs et privés d’ùtr pttWie
dans une langue par eux. comprise ,
DOS pères ont dû perdre en grande
partie les bonnes habitudes qui
pouvaient leur rester encore. Ge
qui n’est qùe trop certain c’est
que trois ans à peine, après leur
rentrée merveilleuse dans leurs
chères Vallées, nos assemblées
synodales ont commencé à donner
une attention particulière à la
question du dimanche et que peudanti soixante ans elle n’ont, pour
ainsi dire, jamais cesse de s'en
occuper avec toute l’autorité que
le Gouvernement lui-même leur
reconnaissait.
C’est au Synode du 20 novembre
1692 que nous trouvons la première mention du dimanche et
dans des termes qui i^qQ|re.nt.que
2
la profanation du saint jour avait
déjà fait d’effrayants progrès.
«r L’assernble'e, eat-il dit à l’art
4 des actes, voyant avec regret
les excès qui se commettent le
dimanche, soit dans les jeux, soit
dans les cabarets, et que cela est
capable d’attirer sur nous la colère
do Dieu, a défendu à toutes sortes
de personnes de les couametlre à
l’avenir, et exhorte les fidèles à
employer la journée au service
de Dieu et non au jeu et à la
débauche Les Consistoires sont
chargés de tenir main à l’exécution de cet article ». — L’assemblée du 3 Juin 1694 renouvelle cet article et charge les
consistoires et les offioiers ( de
la Table, ou des milices vaudoisesî), d’y tenir fortement la
main. — Celle du 6 octobre de
la même année insiste sur ce même
article et exhorte encore le Consistoire à ne rien oublier pour
l'instruction des grands et des
petits par des catéchismes particuliers ou autrement. — Alors déjà
la profanation du jour du Seigneur
provenait , en partie du moins,
du défaut d’instruction religieuse
— L’assemblée du 25 octobre
1695, confirme cet article en ajou*
tant qu*elle laisse au pouvoir de
chaque Consistoire de châtier les
contrevenants
Malgréces défenses et ces exhortations réitérées, le mal était allé
en empirant; les Consistoires n’avaient.pas su, ou n’avaient pas
pu le réprimer. Il est fort possible que tous les membres des
consistoires ne sussent pas, alors
déjà, unir toujours l’autorité de
l’exemple à celle de la parole ,
et que leurs exhortations fussent
par là frappées de stérilité. Nous
lisons à l’article 10 des Actes du
Synode d’avril 1697: » Sur les
scandales de la parf de quelques
profanes qui violent le jour du
repos et fréquentent les cabarets
même aux heures du sermon, en
s’adonnant aux jeux illicites et
en destinant ce saint jour à faire
leurs affaires particulières, la Compagnie (Synode), ordonne que les
cabaretiers qui reçoivent ces débauchés à ces heures soyent appelés devant leur consistoires afin
d’y recevoir, aussi bien que ceux
qui fréquentent leurs cabarets et
employant le dimanche à leurs
affaires mondaines , les censures
raisonnables qu’on leur fera là
dessus, leur protestant qu'on passera plus avant s’ils ne changent ».
Quatorze ans se sont écoulés
et les ordres énergiques de plusieurs Synodes ont eu le temps
de produire leur effet; que voyons* .^
nous en 1711 ? Quelque chose de
nouveau tout d’abord: la présence en qualité de représentant
de S. A. R., de M. Gasca, Intendant de la ville et province de
Pigiierol. C'était le Synode des
Clos qui , le premier , s’était
ouvert avec la permission de
S A. R. et SOMS la présidence
de son délégué, M. le Comte Ressent (ou Reicend), directeur de
la province. Comme dans toutes
les choses fâcheuses de ce monde
il est toujours possible de découvrir quelque bon côté, nous pensons qiie même à plus d’un égard
et dans un temps où l’on' ne se
passionnait point encore comme
on l’a fait depuis pour une liberté
illinAée, il y a eu quelque avantage cette intervention du GoiiV
3
verneraent dans nos assemblées
synodales, quoique nous ne la
volussioDs maintenàntà aucun pri£<
La présence au sein de l’assemblée du premier, magistrat de. la
Province a dû modéren grandement la chaleur ou la violence
des débats et influer très avantageusement sur la marche et le
ton des discussions. 11 était en
outre très important, lorsqu’il
s’agissait de mesures disciplinaires
ou de répartition entre toutes les
comiiuinautés Vaudoises de subsides à fournir pour l’entretien du
culteet'de l’école latine, que l’exemplaire, original et authentique des
Actes du Synodes portât ce qui
suit: • Nous soussigné, Intendant
de la Province, en vertu du décret
de S. A R. ayant assisté au Synode
ci-dessus, novs le dédayons exécutoire dans tous ses articles, en
tant qu’ils ne sopì pas contraires
aux concessions et édit9 .roya,ux » .
Revenant .au , Synode du 13
octobre 1711 nous trovons à l’art.
17 la preuve que les injonctions
précédentes, à l’égard du respect
pour le jour du Seigneur n’avaient
pas produit l’effet désiré, et que
comptant sur l’appui qu’on pouvait attendre du pouvoir politique
on employait pour atteindre le
but, un argument nouveau.
« L’assffmblée ayant eu avis
qu’il y a des personnes assez impies pourvioler lejour du dimanche
par des jeux et par la fréquentation
des cabarets, elle condamne cette
conduite scandaleuse et leur ordonne d’employer ce jour ufMifUO;
ment â la gloire de Di'éà'î 'î^l
qui perseyèreront^.
de paraître devant,je Censistoiré
et condamnés à payer ¡sn dèrni
louis d'or d'amende applicable aux
pauvres »,
11 aurait été peu sage et peu
équitable de ne punir que ceux
qui profanaient grossièrement le
jour du Seigneur. D’autres ne le
sanctifiaient pas mieux, tout en
s'abstenant peut-être des jeux et
de la débauche; il était du devoir
du Synode de ne pas les épargner,
Celui du 23 septembre 1713, art.
4, statue ce qui suit: “L’assemblée ayant remarqué que des personnes s’absentent le dimanche
de leurs églises et choisissent ce
jour là pour vaquer à leurs affaires
particulières et pour négocier, ce
qui est très'scandaleux, l’Assemblée condamne cette conduite impie et ordonne à de tels de comparaître devant le Consistoire, et
en cas de désobéissance, après un
second avis, ils seront éloignés de
la communion ».
L’année suivante ( 4 octobre
1712) les cabaretiers eux-mêmes
sont soumis à l’amende.., • Il est
défendu aux hôteliers de recevoir
dans leurs maisons ceux qui s'absentent du service divin sous peine
de comparaître devant le Consistoire et de payer un demi louis
d’or applicable à la bourse des
pauvres ».
Le Synode de 188£) ne ferait
pas mal peut-être de rappeler cet
acte et de le confirmer de toutes
ses forces; mais nous ne bonseillerions pas de renouveler le suivant
qui est l’art. 6 du même Synode
1713. « L’Assemblée a trouvé bon
que quelques anciens de chaque
.^lise visitent pendant que le
■fjfervice divin se fait, les jours du
„dimfiniihe. les cabarets pour pré' Veftip les désordres qui y arrivent
4
et pour obliger chacun à se ranger
à son devoir et employer ce jour
au service de Dieu et à son propre
salut ». (d suivre).
Malgré sa longueur, nous n’avons
pas le courage de couper en deux l’arlicle suivant pour lequel nous remercions sincèrement noire ami M. Pons
de Venise.
Sur i» Laj^uiie
(‘¿0 jMillet 1880)
Quelle charmante , rpielle douce ,
quelle chrétienne soirée !
-L’astre des nuits montait à l’orient,
pâle et voilé de ce .voile dont il ne se
pare que 'pour honorer la Reine de
l’Adriatique. Le ciel avait répandu son
azur sur l’onde frémissante au souffle
de la brise , que nos poumons desséchés auraient voulu aspirer pour
eux seuls ; et la mer , en échange ,
avait prêté au iirmament, où s’allumaient les étoiles, celte couleur verdâtre qui est une propriété artistique
de celle plage du ciel qui recouvre
Venise. Vers le N-E., un amas de nuages, chargés d’électricité', entouraient
les cimes des montagnes du Frioul ;
des éclairs silencieux illuminaient de
leurs clartés soudaines la voûte céleste
et la lagune endormie. Là bas, dans
la pénombre, se dessinait la courbe
gracieuse de la Riva degli Schimoiii,
où commençaient à briller les réverbères, et d’où partaient de nombreuses
gondoles, (Tbnlles lumières vacillantes
erraient comme des feux-follets sur
la surface des eaux. Plus haut, dans
les lueurs mourantes du crépuscule,
se découpaient les faîtes des édifices :
le clocher de St. Marc, les coupoles
de la Basilique, le feston du Palais
des Doges ; un point obscur marquait
remplacement du Pont des soupirs,
puis venait cette suite non interrompue
de palais qui s’étend de la Piaiietta
aux jardins publics.
Nous éirons là près de l’île de Saind
Georges, bercés par le flot qui clapo
tait sous notre esquif. Un de nos frères
évangéliques!, gondolier bronzé par le
soleil, tenait la main à la rame, et
mêlait de temps en temps sa voix rude
et sympathique à notre conversation.
En face de moi et au -milieu de ma
jeune famille élail le Rév. N. J. IMrneyr, professeur au collège théologique de Stellenbosch, Colonie du Cap.
Par moments, il pensait aux siens qu’il
a laissés sur la terre africaine. Mais
le Rév. Hofmeyr est un chrétien simple
et de cœur, qui voyage pour la santé
de son corps, et qui n’a garde d’oublier
le salut des âmes.
Celle gondole , dit-il, qui nous
réunit pendant quelques quart d’heure,
doit être pour nous une image du ciel.
Le panorama qui nous entoure, si admirable soil-il, n’esl rien en cotnparaison des demeures célestes que le
Fils de l’homme nous a préparées.
Qu’esl-ce que se rencontrer ici bas,
sé voir, s’entretenir un soir d’été, en
comparaison de celle éternité bienheureuse qui s’étend sur nos, lêfes^ et
au delà de cette vie? Est-il permis à
des chrétiens, à dés enfants de Diôü,
de se voir face à face, sans que le
cœiH' ne parle au cœur, sans que l'âfne
ne s’épanche" dans l’âme, sans ébli’er
en étroite communion de foi, d’anwur
et d’espérance, en un mol, sans
se fondre ensemble? ' "
— Persuadez-vous de cés deux choses , mon jeune frère , continue le
cher visiteur : 1° que Dieu vous aime
personnellemenl, vous , |volre femme,
vos enfants; 2“ que Dieu aime votre
prochain de la même manière. L’amour de Dieu est personnel à chacune (Je ses créatures. Avec celle persuasion toujours plus profonde, vous
travailIci'ez avec plus de courage et
de succès à l’œuvre d’évangélisation
que Dieu vous a confiée. En considérant la population de celle grande ville,
— jadis si'celèbre et qui vit aujourd’hui
de la renommée de son ancienne opulence , ^ et sachant de quel amour
Dieu aime cùacMHe de ces personnes,
coriimenl pourrez-vous hésiter à leur
parler du commun Père et du 'commun
Sauveur? L’amour aime à s’épancher
eu raison de sa propre ardeur, comme
5
un incendie qui s’étend d’anianl, plus
qu’il est intense. lîl comme Dieu nous
aime, ainsiJdevonS-nous nous aimer les
uns les autres personnellement !
— F^our ce faire, mon jeune ami,
je vous recommande encore deux choses: la simplicité et la chaleur/'wami/rj.
Voyez vos propres enfants. Y a-t-il
rien de plus simples que leurs actions
et leurs paroles ! Ah ! comme Jésus
aimait à observer cet âge, sans souci
et si plein de conflance ! Si vous ne
devenez comme des petits enfants !...
El voyez quel entrain ils apportent,
quel zèle, oui, quelle chaleur, au
moindre de leursjjeux! Maintenant nous
sommes hommes et ouvriers dans l’œuvre du Seigneur ; nous ne devons y
apporter de l’enfance que ce que le
Seigneur nous recommande: la simplicilé de notre foi, de nos actions,
de noire vie, unie à celle chaleur, à
celle ardeur qui grandit les plus petites choses. La mission que nous devons accomplir paraît petite aux yeux
des hommes ; ellejesl grande aux yeux
de l’Eternel et du chrétien !
1 — Vous avez, comme Vaudois, votre
place marquée en Italie. Votre champ
s'de travail est ici où nous sommes.
. -Vous ne devez pas ambitionner une
fœuvFe missionnaire auprès des païens
de l’Afrique ou d'ailleurs. Peut-être
même, oserais-je le dire, vous n’èles
pas taillés pour cela. Je viens de visiter votre peuple, et j'ai pu me rendre
compte de ses aptitudes. J’ai appris
avec joie que vous envoyez chaque
année quelque somme au Comité des
Missions de Paris. C’est votre devoir,
que vous voudrez bien accomplir assidûment et en mesure toujours croissante. Mais , j'insisie sur vos qualités
particulières pour l’évangélisation de
l’Italie. Du fond de l’Afrique, dès 1848,
j’ai suivi avec intérêt les progrès que
vous avez faits ; ils sont grands, ils
auraient pu rêlre davantage. Il faut
vous rajeunir vous et votre Eglise ; il
faut être du temps présent.^Vous êtes
conservateurs (j’ai entendu ce mol en
llalie); cela est bien pour le fond
éternel .de l’Evangile que vous avez
gardé par la grâce de Dieu; mais il
vous faut être aussi propmsisies ( autre
mol qui a frappé mes oreilles); il
vous faut aller de l’avant, monter à
l’assaut,, faire brèche et large brèche,
au papisme fel plus encore peul-êlre
à l’incrédulité.
— Que pensez-vous, cher Monsieur,
interrompis je , de ces dénominations
chrétiennes jpour qui le ciel d^Ilalie
a eu tant d’allrails, et qui travaillent
à évangéliser notre patrie à l’ombre
de leur drapeau? — Je déplore ce
fait. Cependant, je'crois pouvoir vous
assurer que tout ce qui en elles est
élément italien ne peut vous nuire.
J’ai remarqué chez quelques unes de
ces dénominations plus d’audàce, plus
de démonstration que vous n’en avez,
en général, Je ne juge pas, je ne critique pas ; je manifeste mes impressions. Mais encore faut-il que vous
ayez prise ( lake hold ) sur les masses,
que l’Evangile soit proclamé au polit
peuple qui vit de son travail journâlier. A ce propos, voici ce que j’ai
observé ce malin. Sur un campa (une
place ) de Venise je vis un individu
expliquant je ne sais quoi au peuple
et sé servant pour cela d’un lableaii
divisé en compartiments, chacun desquels représentait une scène différente,
èl je me dis : Tiens, voilà, du nouveau !
Si quelque brave colporteur, bien doué
pour cela, s’avisait de jprésenler à la
populace, à l’aide de semblables moyeh.'^
les faits capitaux de la vie dé Notre Seigneur? Que pensez-vous de mon idée?
— Je ne sais, répondis-je ; mais il y
a peu de mois, là sur la Riva, en
face de nous, s’élevait une baraque ,
entre deux ménageries, où l’on représentait précisément Jean Baptiste , le
Christ, Hérode et Pilate, la flêsurreclion pour une entrée de 10 centimes.
Prendrait-on aiusérieux un semblable
mode d’évangélisation ? Ne courrionsnous pas le risque de profaner ce que
nous tenons pour sacré ? — Je comprends , dit M. le professeur ; mais
ceci m’assure de ce que j’allais vous
dire lanlôl, à savoir que les moyens
peuvent être diversement efficaces selon
les aptitudes de celui qui les emploie.
Pourquoi donc ne pas faire servir au
bien ce qui sert au mal?
6
„246'
— Quelles sont donc > poursuivit M.
Hofmeyr, les voies que vous suivez
pour arriver au peupleî^Voiis publiez
des avis, j’imagine, sur les jouimaiix
de la ville ; vous laissez dans les hôtels l’adresse de vos lieux de culte :
attirez-vous par ce moyen beaucoup
dô'gens? 11 me semble que voire action doit être plus directe et personnelle. Après avoir invité le peuple à
venir à vous , il vous faut aller à la
recherche des individus. Les conversions vraies et profondes se font une
à une. Ah ! si vous aviez la liberté
du saltimbanque , je vous engagerais
à essayer de la prédication .>iur la
place publique; mais la police, je
crains , vous arrêterail aussitôt. En
Angleterre, en Améi'ique les chemins
so,nl plus ouverts à riivangitc. Dans les
pays catholiques on ne comprend guère
la religion en dehors des temples. El
puis une religion sans art, et surtout
san.s idolâtrie, n’est plus une religion
pour votre peuple. A la Basilique de
St.’ Marc comme au Palais des Doges,
que nous visitions'ce malin, comme
partout, force Saints et Madone.s : il
n’y a que cela, on ne voit que cela.
Toujours la créature! Pas moyen d'adorer Dieu en esprit et en vérité 1 Cela
tue le vrai sentiment religieux. Cependant ne défaillez point, ne perdez
Eoint courage. Invoquez l’Esprit de
ieu sur ces os désséchés et ils revivront. C’est au prophète que Dieu a
dit : « Fils de l’homme , prophétise
sur ces os s, — c’est an chrétien d’intercéder pour le monde.
..... La lune était montée plus haut
sur l’horizon, les quais brillaient de
railles flammes, le nuage orageux avait
disparu ; l’écho des sérénades , derniers restes d’une précédente fêle et
profanation gigantesque du Nom du
Rédempteur, arrivait jusqu’à nous ;
plus de brise, calme plat, chaleur
étouffante ! La gondole s’enfonça dans
robsciirité d’un canal, et après plusieurs détours, évitant d’offenser de
nombreux baigneurs, s’amarra devant
notre porte. Là, nous fîmes nos adieux
émus à l’excellent M. Hofmeyi’, le remerciant des paroles pleines de simplicité et de chaleur qu’il nous avait
adressées. Que le Seigneur le recottduise en meilleure santé auprès de sa
nombreuse famille ! 11 gardera de celte
soirée Sur la lagune im long souvenir,
il l’a dit lui-même ; mais ce que nous
n’avons eu la force de lui dire en lui
serrant la main, c’est que sa personne
et ses paroles demeureront empreintes
et ineffaçables dans nos cœurs ! Que
le Témoin veuille bien lui apporter le
témoignage de noire affection et de
notre vive gratitude.
Barïh. Pons.
L’ilistillUioii üu dimanche
Le plan de Dieu e.vt d’amener des
enfants à la gloire. C’est le point capital à étudier dans l’Ecriture. Bien
que le dimanche ne soit pas un sabbat,
il est nécessaire de reinonier à l’origine de celui-ci pour démontrer l’iiislitution divine du dimanche, et en
faire ressortir quelques instructions
pratiques.
Après avoir travaillé six jours à
créer et organiser celle terre pour y
établir l’homme dans la jouissance
d’un bonheur parfait, Dieu se reposa
le septième, le sabbat. Les œuvres
qu’il venait d’accomplir étant parfaites,
comme tout ce qui sort de ses mains.
Dieu pouvait se reposer sur elles, et
l’homme pouvait se reposer ètiliêromenl sur Dieu son créateur, dont il
était l’image. C’est la position heureuse
et glorieuse que Dieu avait faite à
l’homme , en le plaçant ainsi comme
le roi de celle belle créalion.^Mais
Satan, cet archange déchu, le'menleur, auteur et principe de tout mal,
réussit à faire déchoir l’homme de
celte position, et en usurpant la place
de Dieu, il devient lui, Satan, le prince
de ce monde. Mais quelle que soit la
puissance que Satan ail usurpée. Dieu
est toujours souverain sur lui comme
sur toutes ses autres créatures. Le
mal que Satan peut faire, Dieu le fait
concourir à raccornplissemeni de ses
desseins. C’est la merveille de la grâce.
Remarquons en passant le cas de Job :
le résultat de tout le mal que Satan
7
-m
lui a fait, a été de l’amener à connaître Dieu et d’accroître son bonlienr;
auparavant il ne le connaissait que
par ouïr-dire , malgré son incomparable piété «mais maintenant, dit-il,
mon œil t’a vu ». J. 42,5. Par la création est donnée la connaissance de la
puissance infinie de Dieu et sa divinité!, *?ais la chute de l’homme a
donné lieu à la manifestation de l’amour et la grâce de Dieu en JésusChrist qui a triomphé et triomphera
sur tout le mal que Satan a fait et
fera jusqu’à ce que Dieu l’écrase sous
ses pieds. Le but de l’Ecriture depuis
le premier mol de la Genèse au dernier de l’Apocalypse est de nous faire
connaître l’amour et la grâce de Dieu
en Jésus-Christ. Tout se résume en lui.
La création est la manifestation de
l’œuvre de Dieu , et Christ est la manifestation de Dieu lui-même.
Tout est gâté ici-bas par l’introduction du péché ; Dieu ne peut plus
se reposer sur une création maudite
et assujettie à la vanité ; il n’y a plus
de sabbat ; Dieu se remet à l’œuvre,
toujours en vue d’amener des enfants
à5 la gloire; non ,plus^ à une gloire
terrestre , mais à la gloire céleste, ü
essaie bien encore de rétablir sa gloire
en Canaan, en Israël, afin de faire
constater par l’expérience l’impuissance
de l’homme de se réabililer devant
Dieu, car par la loi est donnée la
connaissance du péché , mais non la
puissance de l’éviter, parceqiie la corruption de l’homme est radicale, Dieu
institue donc le sabbat en Moïse, indiquant que s’il ne peut pas se reposer sur l’homme créature déchue
et perverse, Ehomme, s’il en est ca
Kable, peut toujours se reposer sur
ieii son créateur, car si l’homme est
infidèle, Dieu demeure fidèle. Mais
Israël n’a pas gardé les sabbats de
l’Elernel, pas mieux qii’Adam en Eden.
Aussi, lorsque les juifs accusent le
Seigneur de travailler le sabbat, il
répond que son Père travaille maintenant et lui aussi ( Je\n v, 17 ). Mais
lorsque le Seigneur eut fait l’expiation du péché sur la croix et après
avoir prononcé ces paroles : t Tout est
accompli B (Jean xïx, 30) il se reposa
le sabbat dans le sein de la terre,
et le dimanche , premier jour d’une
nouvelle semaine, il revient à la vie.
C’est l’irislituiion du dimanche qui
nous a donné Christ vivant après avoir
été morL ( Ap. i , 18). Dans sa mort
et sa résuri’eclion nous trouvons le
vrai sabbat, le repos de nos âmes.
Depuis la résurrection du Seigneur,
la célébration du dimanche a toujours
été une bénédiction spéciale pour t’Église. En se ‘réunissant chaque dimanche au nom du Seigneur et en
rompant le pain,' l’Eglise proclame la
mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il
vienne, Israël célébra la Pâque en
quittant l’Egypte un jour de dimanche.
J. Salomon.
fiouveiles reUjjkueee
Fonds des Pasteurs Vaudois. — Nos
amis écossais sont infatipbles. Après
avoir collecté pour cet objet une somme remarquable au moyen de meetings
présidés tour à tour dans Içs diverses
villes d’Ecosse et d'Irlande par le.s
docteurs A. Thomson , Robertson ,
Blaikje et par M. D. Guthrie, ils ont
imaginé d’avoir au mois de décembre
un bazar monstre, toujours dans léf
même but. Ils se proposent d’atteindre
la somme de 50.000 francs. Nous
ayons reçu ces jours-ci la circulaire ,
où l’objet de celte vente est exprimé
dans des termes touchants par la plume
du vénérable Docl. Robertson. Le bazar
est sous le patronage de 13 noms de
la noblesse d’Angleterre et d’Ecosse,
tels que les comtes de Shaftesbury et
d’Abardeen, Lord Kintore, Lord Kinnaird etc. Le président du Comité exécutif est M. Ford; une 50® de dames
et demoiselles sont inscrites pour tenir
les bancs de divers genre dont se composera le bazai'i; une 60® d’autres ont
olTeit de recevoir les dons.
El les vaudois qui ont tout à gagner
à celle œuvre ne feront-ils rien’? On
nous a assurés que la gréai attraction
du bazar serait une table composée
exclusivement de produits vaudois. Les
cuillers de bois de Pialy, un fromage
t '
8
.248.
du Linfernel, quelques bouteilles de
bon vin de nos coslières, des poupées
habillées avec le costume vaudois, des
photographies des Vallées, quelques
ouvrages des orphelines, quelques spe-^
ciinens de notre littéraiure, tout cela
se vendrait comme par enchantement.
Les personnes qui voudraient concourir
à ce que cela puisse se faire (et nous
espérons qu’il y en aura un grand
nombre), sont priées de faire tenir
leurs envois (franco) avant le 15 septembre à M W. Meille, 15, via Pio
Quinio, Turin, qui se chargera de les
trasmetlre à destination.
Suisse;. - Les' dernières nouvelles
de la Mission vaiidoise ou romande du
Transvaal sont bien affligeantes. Deux
des trois enfants qui restaient au missionnaire Creux et les deux enfants qui
restaient au missionnaire Berlhoud sont
morts de l’angine dans l’espace d’un
mois (âO mai's-29 avril). M. Paul
Berlhoud, qui avait déjà perdu sa
femme U y a un an, et qui est gravement atleint dans sa santé, revient
en Europe, accompagné de son frère
Samuel. On a la nouvelle de son hem
reuse arrivée sur le territoire de Natal.
Angleterre. — Le centenaire des.
Ecoles du dimanche s’est terminé d’une
manière très solennelle par un concert
donné par 1600 enfants dans l’Albert
Hall çt par une fête offerte à 20000
enfants dans les jardins du palais do
Lambeth par l’archevêque de Gantpcbery. Le prélat a donné à chaque directeur une Bible à références et à
annolalions.
Le prince et la princesse de Galles
arrivèrent avec leurs enfants et le roi
des Hellènes, frère de la princesse. La
future reine reçut un bouquet de i'osçs,
et ses enfants, des Bibles ; cette scène
est représénlée, avec grand soin, dans
les journaux illustrés anglais. Puis lo\is
les enfants défilèrent devanî le prince
et sa famille, escortés de leurs dirèc
leurs; la femme du premier ministre,
Madame Gladstone, passant avec les
écoles de Marylebone, fut parliculièl'emenl saluée.
/"Semaine Hciipieuseij
Ecosse. — L’Eglise libre d’Ecosse
est menacée d’une nouvel.le agiiRlipn
au sujet du professeur Smith. Pen
dant qne l’Assemblée générale, satisfaite oe ses explications et surtout des
regrets qu’il exprimait d’avoir beuiTé
le sentiment de l’Eglise par sa maihode en traitant de l'Ancien Testament , lui rendait sa chaire de théologie, un nouvel écrit de lui paraissait
dans ['Encyclopédie, où les vues incriminées sont affirmées plus hardiment
que jamais. Sur la proposition de sir
Henry Moncreif, le presbytère tfEdimbourg a été saisi du cas, et par 49
voix contre 19 a décidé de mettre de
nouveau le professeur en cause.
Italie, — La Chambre et le Sénat
étant entrés dans le temps des vacances,
la politique se repose. — Leurs Majestés le roi Humbert et la reine Marguerite ont reçu à Turin où ils s’arrêteront huit jours, l’accueil simple
et cordial que les lurinais sont accoutumés à donner à la Maison royale.
A Milan Sella a été nommé député
par 750 voix contre 500 données à
Berlani soutenu par les progressistes
et les républicains, et dans un collège
du napolitain le baron Baracco du
parti constitnüdnnel a eu aussi le desr
sus. sur son compétiteur ministériel;
Weanve. — Le parti intransigeant
ayant à sa lêle Rochefori, s’agileidans
dés meetings et dans la presse tous,
ses efforts sont dirigés contre Gambetta et les opportunistes. — Esl+ce
à celle agitation ou à la tournure que
prennent les affaires de rOrienl qu’il
faut attribuer la baisse des fondsipur
blios à Paris, et en Italie par contrecoup?
Tue^ate, —- La Turquie n’a pas
répondu à Vultimalum des puissances,
proposé par le congrès dé Berlin, au
sujefde la Grèce; elle doit recevoir
un second ultimatum, au sujet du Monténégro; —- fine dénionslraiion navale
a lieu de la part des Puissances conlre
le gouvernement du Sultan , qui- se
préitjare; à la guert/e. Des escarmouches
continuent à avoir lieu entré les Monténégrins, et les Albanais.
Ernest Robert, Gérant et Administrateur
Pignerol, lmp. Ghianlore et Mascarelli.