1
Slailème année.
1ST, 1.
6 Janvier 1871.
L’ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialement consacrée ani intérêts matériels et spirituels
de la Famille Vaudoise.
Quo toutes les choses qui sont véritables....... oeoupeut
vos pensées — i Philippiens., IV, 8.)
PRIX D ABONHEHEIIT :
Italie, a domicile (un an) Fr. 3
Suisse.................» 5
France.................» 6
.Allemagne 0
Angleterre , Pays-Bas . • 8
Un nuniéro séparé : 5 cent.
C’n numéro arriéré : 10 cent.
BUREAUX D'ABOaHEHEIT
Torbb-Pellick : Via Maestra,
N.42, (Agenzia bibliografica)
PiGNERoL : J. Chlantore Impr.
Turin Tron, via Lagrange
près le N. 22,
Florbmce : Libreria Bvangelica, via de'Panzani.
ANNONCES : 5 cent, la ligne
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S’adresser pour radministratioD
au Bureau â Torre-Pellice,
via Maestra N. 42. —pour la
rédaction : Â Mr. E. Malan
prof. h. Torre-Pellice.
Soxnxxialr*o.
Avis important. — A nos Lecteurs. — Correspondance. — Nouvelles religieuses. — Glanures. — Chronique locale. — Chronique politique.
— Souscription pour les prisonniers français.
— Annonce,
Atîs Important.
Les abonnés de VEcho des Vallées sont invités à renouveler leur
abonnement afin de prévenir tout
retard dans l’expéditon.
La Rédaction.
A nos Lecteurs.
A l’occasion d’une réunion de
pasteurs et de quelques autres
membres de notre Eglise, quelqu’un
mit en avant la question de savoir
s’il ne serait pas à souhaiter que
nos Vallées continuassent à avoir
un organe de publicité, comme
elles l’ont eu depuis plusieurs années. L’avis unanime de l’assemblée fut si explicite que nous n’avons pas cru devoir reculer devant
ce surcroît d’occupations et rejeter
sur d’autres la grave responsabilité
de la direction de VEcho de Vallées. Nous ne nous faisons pas illusion sur les difficultés que nous
ne manquerons pas de rencontrer.
Ne nous a-t-on pas dit aussi que
dans un petit pays, où l’on se
coudoie à tout instant, il est impossible, quelques précautions que
l’on prenne, de ne pas se faire
des ennemis? Nous ne nous faisons
pas non plus illusion sur notre
faiblesse, nous savons qu’il nous
manque beaucoup de choses pour
être journaliste. Notre position momentanée dans l’administration de
l’Eglise, nous a aussi fait hésiter,
et peut-être, aurait-elle dû nous
conseiller de renoncer à cette entreprise. Si nous n’y avons pas
renoncé, c est que nous n’avons pu
nous faire à l’idée de n’avoir plus
de journal. Nous nous sommes
dit qu’il valait mieux avoir quelque
chose d’insuffisant et de bien imparfait, que de ne rien avoir. —
Nous déclarons d’une manière explicite que nous aurions été extrêmement heureux que d’autres
se fussent chargés de la besogne.
2
-(2)
Nous contiuuerons donc l'Echo
des Vallées jusqu’à ce qu’une
plume mieux taillée et une main
plus ferme et plus expérimentée
viennent nous relever de cette
tâche que nous assumons momentanément.
Nous avons l’espoir que les encouragements que nous avons reçus, ne se borneront pas à des
paroles, mais se traduiront par
des faits, et que le concours des
pasteurs et de tous les membres
vivants de notre Eglise ne nous
fera pas défaut. Nous désirons que
le journal réponde véritablement
à son nom, et que l’on puisse
trouver en lui un vrai Echo des
Vallées.
Nous insérerons volontiers les
lettres qui nous seront adressées
et qui pourront contribuer au
progrès et à la prospérité de notre
Eglise. Mais, cela va sans dire ,
nous ne prenons pas l’engagement
de tout accepter. Notre Echo ne
doit pas retentir d’une manière
discordante. Que des opinions différentes soient discutées, rien de
mieux, mais que le journal soit
un champ clos de polémique âcre
et personelle, voilà ce que nous
ne souffrirons pas.
Mais nous devons à nos lecteurs
de leur dire clairement dans quel
esprit nous nous proposons, avec
le secours de Dieu, de travailler , et quel est le but que nous
nous proposons. — Nous ne leur
aurons pas dit grand’chose en
affirmant que nous désirons contribuer par notre journal au progrès religieux, intellectuel, moral
et matériel de notre population ;
et d’un autre côté, nous avons
dit beaucoup. Ce que nous voulons exprimer par là, c’est que
nous ne pouvons nous contenter
de ce qu’il y a, que nous désirons
du mieux à tous égards. — Nous
serons heureux de reconnaître le
bien qui se fait parmi nous, de
constater les améliorations qui sont
opérées, et nous le ferons avec
reconnaissance au Seigneur; mais
après cela nous ne nous ferons
pas faute de signaler les abus,
les erreurs, les négligences, le
mal en un mot, sons quelque forme
qu’il se présente, non pas pour
le malin plaisir de le signaler,
ni pour faire de la peine, mais
pour le faire cesser et afin qu’il
en advienne du bien. Dans la question importante de l’Eglise en
particulier, nous travaillerons à
faire comprendre toujours mieux
qu’autre chose est être vaudois
et fils de vaudois, autre chose
être membre du Corps de Christ;
autre chose avoir reçu le baptême
d’eau dans la première enfance,
autre chose avoir reçu la baptême
du S‘ Esprit; autre chose être né
du sang, de la volonté de la chair,
de la volonté de l'homme., autre
chose être né de Dieu. S‘ Jean. I. 13.
Nous avons le sentiment de travailler dans l’esprit de nos Synodes
en cherchant à amener notre Eglise
à être de plus en plus une Eglise
de professants. Mais nous tiendrons
prudemment compte de nos conditions historiques. Nous voyons l’idéal, mais nous nous gardons de le
poursuivre en utopistes; nous chercherons à y parvenir en hommes
pratiques, et en ne négligeant aucun des éléments du problème,
3
-(3)
car c’est la condition du vrai progrès ; mais nous désirons aussi
nous affranchir du statu quo ou
de la routine, qui ne tourne jamais le regard vers l'idéal. — Nous
tendrons vers le progrès avec prudence et nous demandons à Dieu
de nous donner, dans toutes les
questions de principes ou de faits
que nous serons appelés à traiter,
de les aborder avec humilité, avec
courage, unissant la vérité à la
charité. Si Dieu nous donne de
ne nous proposer jamais que sa
gloire et le bien de notre chère
patrie, nous savons que nous aurons son approbation et celle de
notre conscience et que nous éviterons par là bien des écueils.
Combien nous serons forts contre
la malveillance , si elle venait à
s’élever contre nous, quand nous
pourrons dire en toute sincérité
avec le grand réformateur: Je ne
puis autrement, que le Seigneur
me soit en aide !
Nous nous proposons de donner
autant que possible, dans chaque
numéro, un article qui traite quelque question importante pour notre
Eglise; nous désirerions ensuite,
dans le but de ne pas laisser
tomber dans l’oubli les principaux
évènements de notre histoire, en
passer successivement en revue
les plus intéressants. Si nous sommes secondés,nous ferons connaître
notre œuvre d’évangélisation qui
a déjà une histoire en rappelant
l’origine, le développement et l’état
actuel des princi pales stations. Nous
comptons, pour tous ces travaux,
sur la coopération de tous nos
amis, et particulièrement de MM.
les pasteurs de MM. et les évangéli
stes. — L'Echo des Vallées n’est pas
l’organe d’un parti, il ne veut
pas l’être et, on nous aura compris, le but quo nous poursuivons
en le continuant, n’est pas une
satisfaction d’amour propre, mais
c’est l’accomplissement d'un devoir,
celui de travailler à éclairer, à
instruire et à édifier notre population et à faire prospérer notre
Eglise. E. Malan.
(!Torre0p0nbiimcc,
Prarustiu, 26 décembre 1870.
il/’’ le Rédacteur,
Un de vos correspondants demande si rien ne bouge aux Vallées.
Veuillez lui dire qu’à Prarustin
l’on voit encore quelqu’un qui essaie de se remuer: c’est la Commission des écoles, dont j’ai entretenu les lecteurs de VEcho l’année
passée ; c’est le consistoire ; ce
sont les personnes qui s’occupent
de l’Ecole du Dimanche, et d’autres
encore.
Pour preuve qu’on veut marcher,
je crois devoir vous annoncer que
le Conseil communal vient d’augmenter d’un mois la durée de
trois écoles de quartier, et en
même temps de vingt francs la
paie de chacune d’elles. M' le
Syndic a montré beaucoup de sollicitude pour visiter les écoles et
faire exécuter les réparations nécessaires , et M' le docteur Roi
fils, délégué pour le Mandement,
n’épargne pas de fatigue afin que
la marche des écoles soit aussi
bonne que possible. Nous savons
même que, sur sa proposition, le
gouvernement vient d’accorder un
4
-(4).
subside à notre Instituteur et à
notre Institutrice. Nous lui en e3^primons notre vive reconnaissance.
Permettez-moi, cher Monsieur,
de vous dire aussi deux mots de
l’Arbre de Noël préparé par notre
Instituteur et ceux qui le secondent dans la direction de son école
du dimanche. La neige, qui tombait
à gros flocons, a bien retenu quelques personnes chez elles ; mais
un bon nombre d’enfants, accompagnés par des parents et des amis,
se sont trouvés dimanche à 3 h.
dans la grande école de St Barthélemi, autour d’un arbre couvert
de brioches, de pommes, de caramels, de jolies brochures, dont
les frais ont été faits par le consistoire et quelques amis des enfants. Après la prière, quelques
chants et une allocution prononcée
par l’Instituteur, M'Jourdan, sur
S* Luc II, nous entendîmes une
dixaine de narrations et de récitations faites par les enfants. On
chanta de nouveau. La plupart des
anciens étaient présents; l’un d’eux
parla aussi, et l’on dépouilla l’arbre. — Ohl que ne multiplie*t-on
partout les écoles du dimanche !
Agréez.... P. GAanioL.
NousfélicitonsPrarustindu mouvement qu’on y remarque tant au
sein de la commune que dans la
paroisse vaudoise au profit de l’enfance et de l’instruction populaire.
Que ce mouvement se communique
des représentants de la population
à la population elle^même: que
celle-ci, an lieu de rejeter sur
autrui le soin de veiller à ses intérêts, suive du regard ceux qu’elle
délègue et, au besoin, les encou
rage et le» dirige, et nous aurons
l'exemple d’une attitude devenue
beaucoup trop rare dansnos Vallées.
Pour ne parler que de la paroisse, si la privation temporaire
d’un condueteur spirituel pouvait
avoir pour résultat de la tirer de
r espèce d'engourdissement que
nous devons à la longue habitude
de laisser faire et penser pour
nous ; quelque importante que soit
la présence du pasteur, nous souhaiterions à plus d’une de nos
paroisses, qu’on nous le pardonne,
une de ces bienfaisantes vacances
qui pût les forcer à prendre un
peu plus à cœur leurs propres
afiaires.
ñomúk& reUjgteu0C0
Samuel Chappuis p. M. Ls.
Monastier. Nous no savons si
notre souhait, parviendra à son
adresse ; mais nous sentons le besoin de le former, c’est que M.
Ls. Monastier de Páyeme, qui est
toujours encore uu peu des Vallée», veuille publier à part en un
volume, afin de les rendre accessibles à un public plus considérable , les excellents articles qu’il a
fait paraître sur S. Chappuis dans
lé Chrétien Eoangélique. Nous les
avcms lus avec tant d’intérêt et
d’édification que nous désirerions
que beaucoup d’autres eussent part
aux mêmes jouissances. L’aooent
de sympathie et d’affection de l’autê®r pour son ami* le caractère
dé M' Chappuis, son humilité, sa
largeur, sa charité ♦ les épreuves
I par lesquelles il a plu à Dieu de
5
-{5)
le faire passer et la réeignatioQ
avec laquelle il les a supportées,
toutes ces choses et beaucoup d’autres, font du travail de M'’ Monastier une des lectures les plus intéressantes , les plus saines et les
plus édidantes.
Hollande. Nous apprenons par
une correspondance adressée an
Chrétien évangélique que, dans ce
pays, qui nous est cher à tant de
titres, la lutte entre l’incrédulité et
la foi s’est portée tout particulièrement depuis quelques années sur le
baptême. Quelques pasteurs radicaux se sont crus libres de ne plus
\>a'^i\seTaunomduPère,du fils et du
S* Esprit. Le Synode de 1859 déclara timidement que les paroles
de l’institution du baptême seraient
dorénavant obligatoires, comme
mesure d’ordre et afin d’éviter les
troubles. Les Consistoires de classes
approuvèrent en majorité cette décision. Mais le Synode de 1870 n’a
pas eu égard à cette majorité et a
déclaré qu’il est superflu de rendre
obligatoires les paroles sacrementelles, puisqu’il ne reconnaît d’autre baptême que le baptême chrétien. Il a ajouté que les infractions
étaient peu nombreuses et que les
lois ecclésiastiques suffisaient pour
les réprimer, sans recourir à de
nouveaux règlements. En conséquence le projet de 1869 ne fut
pas soumis aux Consistoires provinciaux, qui devaient encore l’approuver pour qu’il eût force de
loi. Mais la décision de 1870,
loin de calmer les esprits, ne fait
qu’augmenter la confusion. Nous
sommes loin toutefois de craindre
pour la cause de la vérité. Car
un pays, comme la Hollande, qui
doit sa prospérité avant tout à
l’Evangile, un pays qui est devenu
ce qu’il est grâce à la réforme
religieuse, où règne une liberté
aussi large et où la Bible se trouve
dans toutes les familles, finira par
triompher de l’orgueilleux rationalisme de ses docteurs. Il triomphera aussi des empiètemens du
romanisme qui sait habilement
faire son profit del’allanguissement
de la foi, mais qui est impuissant à procurer, même momentanément, à une population éclairée
comme celle de nos généreux coréligionaires des Pays-Bas, cette
vraie paix que l’Evangile du Fils
de Dieu, reçu dans le cœur, peut
seul procurer aux âmes.
Les ouvriers selon Dieu et
leurs œuvres, suite de discours
adressés par Henri de Triqueti
aux jeunes apprentis (15 séries).
Voilà un ouvrage que nous recommandons en toute confiance
pour nos bibliothèques paroissiales
qui ne l’ont pas encore, ou qui ne
l’ont qu’en partie. Les sujets qui
y sont traités sont souvent assez
élevés ; mais tout est raconté et
décrit en des termes accessibles
au plus ignorant, au plus simple.
M. Triqueti instruit et édifie en
même temps ses lecteurs. Si ces
lignes parvenaient aux nombreux
jeunes gens de nos vallées qui,
dans ces journées d’hiver, ne peuvent travailler au dehors et qui ne
savent surtout pas comment passer
utilement leur temps pendant les
longues veillées, nous leur conseillerions de se procurer et de
lire les ouvriers selon Dieu, persuadé qu’ils y trouveraient, avec
6
-(&y
des idées pratiques et utiles pour
leurs diverses professions une instruction générale qui ne peut que
les anoblir et leur faire aimer le
Créateur de toutes les merveilles
du monde et le sage Dispensateur
de tous les biens dont nous jouissons.
(Blatturcs.
Culte de famille. Le culte de
famille appartient absolument au
caractère [chrétien de la famille.
La famille qui ne l’a pas. n’a pas
le caractère de lafamillechrétienne.
Car la famille est une église en
petit; c’est pourquoi elle ne peut
pas se passer du culte, pas plus
que la famille. Comment l’àme
vivrait-elle sans la prière et sans la
parole de Dieu ? Ce qu’est pour le
corps la respiration et le pain quotidien la prière l’est pour l’àme,
cette conversation avec Dieu et
avec sa parole sainte. En outre la
plus élémentaire reconnaissance
exige que chaque matin la famille
présente ses louanges et ses actions
de grâce au Seigneur pour la protection dont elle a été l’objet pendant la nuit et demande secours
contre le malin pour le jour qui
a commencé. C’est là la vérité de
la doctrine évangélique du sacerdoce universel de tous les fidèles.
Souhait de bonne année.
Dieu veuille te donner une année
vraiment bonne ! Nous le savons
assez, une bonne année est celle
où nous avons fiiit quelques pas
vers le but suprême de la vie,
savoir la gloire de Dieu, la con
sécration de notre coeur à son service , où nous avons crû dans la
grâce et dans la connaissance de
notre Seigneur Jésus-Christ.
S. Chappuis à sa fille.
L’établissement de l’Eglise embrassant tous les citoyens d’un
même pays est funeste à la piété
personnelle et vivante. ,
BARNAUD.
Jiouuelks locake.
Nous sommes autorisé par la Table a
publier ce qui suit: En suite de l’appel
qui a été fait de divers côtés en faveur
des missions du sud de l’Afrique, nous
avons envoyé sur les collectes de J870, fr.
500 à l’honorable Arthur Kinnaird trésorier
de la Société de Paris à Londres. Nous invitons instamment les consistoires qui sont
en retard, de nous faire parvenir les
collectes, et les dons recueillis en 1870
pour les Missions, aün que nous puissions
les transmettre à notre tour, et qu’ainsi
l’œuvre à laquelle nous nous intéressons
depuis tant d’années ne soit pas en souffrance à cause de la guerre. Nous profitons de cette occasion pour mettre sous
les yeux des membres de notre Eglise le
compte rendu publié par la Société des
Missions de Paris pour les sommes reçues
de l’Italie en 1869. Par M' Ant. Gay au nom do la
r able Fr. 200
» Et. Malan au nom de la Col-
lecte extr. du Villar » 100
B“‘ Malan vente d’une montre » 40 50
* » Et. Malan Réunion de trav. 80
i- de S" Marguerite »
» i Id. , Collecte de M. D, Lantaret. »
Id. Collectes des pa- 826
t roisses »
» Don de M’ N. N. parM'Jos. 1000
1* , Malan »
Total
Fr. 2276 50
7
-(7)
— Nous lisons, dans la Gazz. di Pinerolo
que l’avocat Paretto a été transféré de la
Tour-Pélis a Cumiana et l’avocat L. Datte
de Pisagno ( Brescia ) à la Tour-Pélis.
Rodoret. Nous sommes heureux
do faire connaître à nos lecteurs que le
Conseil Communal de Rodoret a enfin mis
un terme à un état de choses, à la fois
injuste et choquant. La population catholique, moins considérable, possédait un
cimetière spacieux et situé dans une position convenable, pendant que celui de
la population protestante se trouvait dans
un lieu en pente et même dangereux.
Toutes les demandes de partage faites do
la part des protestants aux catholiques ,
avaient été jusqu’ici repous.sées; le Conseil Communal de (jui les cimetières ressortissent, faisant acte d’autorité, a partagé
fraternellement entre les membres des
deux confessions l’ancien cimetière catholique après l’avoir agrandi.
^Iiron'tquc pUttque.
Itallo. La Chambre des députés s’est
ajournée après avoir voté l’acceptation du
|)lébiscite des nouvelles provinces romaines et le transfert de la capitale à Rqme.
Klle a repoussé l’ordre du jour par lequel
ce transfert devait avoir lieu dans trois
mois et la majorité s’est rangée aux vues
du ministère, qui a fait une question de
cabinet de la concession d’un délai de 6
mois.
Parmi les questions qui ont été soumises à la Chambre se trouve une pétition
do 8500 peponnes, présentée par le député Macchi!, demandant l’abrogation de
l’article premier du Statut, qui déclare la
religion catholique religion de l’état. —
L’orateur considère cet article comme une
anomalie pour une nation qui cherche à
réaliser do plus en plus le principe de
« l’église libre dans l’état libre» et le considère comme une source d’embarras pour
le peuple et pour le^ouvernement. Mais
la solution de cette question n’est pas
aussi simple qu’elle le paraît au nremier
abord, parcequ’il n’est pas facile de toucher au Statut.
Dans un opuscule publié à Florence sur
la question romaine nous avons trouvé
cette pensée , c’est que la seule solution
véritable de la question est la réalisation
du principe : « église libre et état libre »,
L’état ne doit plus protéger d’une manière
spéciale une église particulière, mais il
doit reconnaître toutes les sociétés religieuses , comme il reconnaît les sociétés
industrielles et commefciales ; il les défend et les protège aussi longtemps qu’elles ne troublent pas l’ordre public et
qu’elles ne menacent pas l’existence do
l’Etat lui-même.
Qu’on se rassure, dit ïllalie; le pape
n’ira pas, comme plusieurs journaux l’ont
répété, ni à Cologne, ni à Fulda, oîi le
roi de Prusse n’est pas disposé à lui céder
un des fleurons de sa couronne et à lui
accorder un pouvoir temporel. Les italiens
craignent tellement le départ du pape, que
celui-ci et ses amis se divertissent à leur
faire peur. Les prisonniers du Vatican
sont plus habiles, et plus perspicaces que
nous.
Le roi d’Espagne Amédée I est parti de
Florence pour la Spozia le 26 décembre ;
il s’est embarqué de là pour l’Espagne;
nos meilleurs vœux l’accompagnent dans
son nouveau royaume.
— Rotne. Les dernières nouvelles annoncent qu’une grande partie de la ville
est inondee ensuite des pluies torrentielles
tombées .sur les montagnes environnantes.
Des secours sont envoyés de tous côtés ;
le pape et sou parti ne manqueront pas
d'y voir le doigt de Dieu et une punition
bien méritée du plébiscite.
— Le Roi Victor-Emmanuel est parti à
rimproviste pour Rome le 30 décembre;
il est arrivé dans sa capitale le 31 et y a
été reçu par son lieutenant le général
Lamarmora et par les autorités civiles et
militaires. Les rues furent illuminées à la
hâte et la population appela par ses applaudissements le roi au balcon du Quirinal. S. M. ne s’est arrêtée qu’un jour à
Rome; a laissé en partant 200,000 francs
au profit des inondés, et a demandé aux
Autorités d’afl'ecter au même objet les
sommes destinées aux fêtes de sa réception officielle.
— Percement du Mont-Cenis. « En ce
moment la sonde passe à travers le dernier diaphragme de quatre mètres, exactement au milieu ; nous nous parlons d’un
côté à l’autre. Le premier cri a été celui
de vive l’Italie I» Telle est la dépêche de
Bardonnêche qui annonçait, le 25 décembre que le percement du Mont-Cenis est
enfin termine. Le dernier des 12,220 mètres
à travers lesquels on a creusé le gigantesque tunnel, vient de tomber sous le
marteau italien, après 11 ans de liavail ;
on s’est rencontré exactement, sans qu’il
y ait la différence d’un centimètre. Pour
mesurer toute la grandeur de cette entreprise, dit VItalie, il faut se reporter précisément à l’époque oü elle fut initiée et
se rappeler l’incrédulité, nous dirions
presque le sourire de compassion, avec
leffuel elle fut accueillie en Europe. Les
8
-{9h
journaux français politiques, et même
techniques, rangeaient le percement du
Mont-Cenis parmi les fantaisies scientifiques. Cet ouvrage a été exécuté non point
en 20 ans, mais en onze , et l’on se demande aujourd’hui;, en présence de l’incrédulité que manifestaient les étrangers,
ce qu’on doit plus admirer chez le Comte
de Cavour, Paleocapa et ceux qui les ont
secondés, de la hardiesse dans la conception, du courage dans l’entreprise, ou
de la persévérance dans la poursuite de
l’œuvre. — Ce splendide résultat est dû à
une invention qui est encore un privilège
de l’Italie', et que les étrangers, la puissante Amérique elle-même, nous ont vainement enviée jusqu’ici.
Les noms de Grandis, de Sommeiller,
et de Grattoni auront une page d’honneur
dans l’histoire de l’activité humaine. Grâce
à leur initiative, 1e percement des plus
hautes montagnes, qui paraissait un songe
il y a 11 ans, n’est plus aujourd’hui que
une simple question de temps. La grande
idée est venue de la province qui fut
constamment, depuis 1848, la terre des
belles initiatives nationales ; du reste les
titres du Piémont sont ceux de l’Italie.
France. Les journaux contiennent
les appréciations les plus contradictoires
sur la situation des armées françaises et
prussiennes. Un combat sanglant a été
livré au nord d’Amiens entre les français
au nombre de 60.000 commandés par le
général Faidherbe, et les prussiens, sous
les ordres du général Manteuffel ; les deux
partis se disent victorieux, mais il paraît
que l’avantage est resté aux Prussiens qui
ont fait environ 1000 prisonniers non blessés et qui poursuivent l’ennemi en retraite
vers Arras. Autour de Paris les Prussiens
ont commencé le bombardement du Mont
Avron et ont eu lieu des sorties infructueuses, mais toujours sanglantes pour les
deux armées.
FIspagiie. Amédée 1" roi d’Espagne a reçu une splendide réception à
Carthagène et à Murtie; mais il a aussi
donné ordre de suspendre toutes les fêtes,
soit dans les villes oh il doit passer, soit
à Madrid, à la triste nouvelle de la mort
du maréchal Prim, qui a succombé aux
blessures que lui ont faites de misérables
assassins. Les Cortès ont déclaré que Prim,
le martyr de la royauté constitutionnelle
d’Espagne, avait bien mérité de la Patrie.
SOUSCRIPTION
pour les prisonniers français
" ^ Í 1 ■
Ou nous prie d’insérer dans l'Ecfia dfs
Vallées la liste suivante de souseriptioos
en faveur des prisonniers français ^ Allemagne.
M' et M* E. Malan fr. s
M“^ et Honegger » 50
M'“ Pellegrin » 10
M' Bonjour » 6
M'"‘ Becktvith > 5
M' B. > 1
M"“ Tron X 2
Anonyme » 2
M' E. Bosio » 10
M' Revel » l
M'" J. Arnoulet » 1
M"* C. Vertu » 4
L’Orphelinat Vaudois qui renonce volontairement
à l’arbre de Noël. » 35
M’" Borgnavo » 1
M' Canton pasteur 10
Marie C. » 2
Société du filage d’Angrogne » 4
M' J. P. » 2
M' le D' Vola 4
C. M. » 2
M' Niccolini 4
M' B. Malan » 2
M' P. Marauda » 1
M' E. Malan » 5
M' A. Mouchard £ 10
M' G. Mustou » 2
M“* Frache > 3
Produit de collectes aux réunions de TUnion chré- tienne; séances deM'Bert sur la guerre, par M'
Ghambeaud 11
Total fr. 195
Cette collecte ayant été faite, en suite
de l’appel de l’Eglise libre, le soussigné à
qui eljo a été remise, a envoyé à M' Léon
Pilatte pour M' Weisz, trésorier du Comité
de Nice pour les prisonniers, un mandat
de poste de fr. 182
Frais du mandat » 4
Agio de l’or * 9
Somme égalé fr. 193
E. Mau» Prof,
L’Amico dei FaBcinlii
Giornaletto delle Scuole domeuical!. Esce
in Firenze il l*- di ogni mese in K‘ di 16
pagine in 4* — V abboonamento annuo
costa solo Un franco. IWrigersi dal sig.
Beneeh, 42, via Maestra, Torre-Pellice.
A, RtVBt Gérant.
Pignerol, Impr. Cbiantore.