1
4naée Huitième.
PRIX D'ABBONNBMBNT PAR AN
îtalie
Tùli» les pays
ci,e poste
Amérique
L.
de rUoion
On
t^our i'Intéyieur chea MM. ïe«
paateiirs et les libraires de
Torre Pelliçe,.
Pour V f^xfèrieurvuì Bureau d'Ad
ministration.
Pi. 18
Un bu pjttsteura numéio* sép*?
rés, demandés av.^Dt
ràfte 10 oé'nt. chaeùn.
Annonoesj ^5 qontiitiiis.nar
Uas envois d'arpeni se font par
lettre recûi^mctndLe ou Rg?
manddis sur le Bureau de Pe*
rosa Argéntfna.
Pour la, rédaction afire><seti
ainsi : A la Pirec ion du Tewioin,'
Pomaretto <Pii\er( lo) Italie.
Pour l'ADMiNISTRATiON adwi*
serainéi \ A TAdminisiratioD du
Témoin, PômareUq î Pinerolo J
Italie.
ËCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendreiii
VouH me xeres témoins. Actes 1, 8.
5«ilîitnîïu vérité avec la charité. E**. 1, 15«
, î^ow Uì iì ive
5 liai;—BouaviNil,ira MaKiarpltn ^íu^tóy.
— Qqalquea notés sur les commiinaulés
lin t'at-Luserne (l’élis), mile. —■ Chronique BOHiioîse. — iVottueito reiigiieii.ves.
Avis.
S
Donnez et on ttous donWèra.
(Luc VI 38).
Celui qui adresse à ses disciples
cette exhortation, ou qui leur
donne ce couiraandement, est infinimentriehe pourdonner, comme
il est infiniment puissant et fidèle
pour accomplir sa promesse et
incliner les cœurs à la générosité.
Mais pour que sa parole soit efficace , il est indispensable qu’i]
ait lui-rnême donné. ■ Nous l'ai*
mons, dit St. Jean, (ou: ^.imonsle) parce qu’ils nous a aimés le
premier». — «Ce n’est pas vous
qui m’avez choisi, c’est moi qui
vous ai choisis, dit le Sauveur, afin
que vous alliez et que vous' portiez du fruit et que votre fruit
soit permanent ». C’est lorsqu'un
pécheur a été rendu riche en Dieu
par la pauvreté volontaire de Jé
sus, qu’il se donne tout {d’abord
lui-méme, pour porter ensuite des
fruits de libéralité dans la mesure,
qui lui est assignée. C’est^là du
moins ce qui serait la règle; mais
est-ce bien ce qui se voit habit
tuelleinent ?
Nous ne parlons pas de ceux
qui n’ont de chrétien que le àqih,
et qui souvent auraient , ieil ^faît;
de libéralité, beaucoup à apprefl'dre des payehs eux'-rnêmesi mais
uniquemeilt de ceux qui se éônt
rais sincèrement è l'école de JésusChrist, qui désiront apprendre àe
lui et en obtenir un témoignage
d’approbation. Lorsque ces chrétiens peuvent déclarer , comme
St. Paul « qu'ils ont tout reçu',
qu’ils sont dans l'abondance et
n’ont besoin de rien •, trouvent-ils
tout naturel de faire part de leurs
biens et d'arroser comipe ils ont
été arrosés eux-niémes ? Cro^jreritîls'et cherchent-ils k s’assurer par
une expérience prolongée, « qu’il
y a plus de bonheur â donner
qu’à t'recevoirî » Ne les voit-on
pas, trop souvent, donner d’une
main àvare la pite de la veuve,
au lieu de l’offrande du riche, et
dire hypocritement: *je voudrais
pouvoir faire d’avantage? » Ils
1/
2
■ '< f
138^
changeraient volontiers la parole
du Sauveur ; « donnez et l’on vous
donnera «, contre cette autre
parole, tout humaine, et tout
égoïste; « que l’on nous donne
d'abord beaucoup et nous donnerons un peu >.
C’est qu'au fond, ils ne croient
pas à la promesse divine, et qu’ils
craignent,peut-être, de ne recevoir
que de^biens spirituels en échange
de leurs/bienè matériels.
Sans flü'ils veuillent se l'avouer,
ou mêife sans qu'ils s’en doutent,
leur trésor n’est pas encore au
ciel ; il est‘ fh ;bas et leur cœur
est avec leur trésor. Il leur manque une chose, mais si le Seigneur
les aime , i! saura bien les détacher de cet interdit qui les rend
stériles!pour son. service, et achever la bonne œuvre qu’il a commencée en eux. Peut-être le fera-il
comme il est dit dans un psaume :
« Aussitôt que tu reprends quelqu'un, et que tu le châties à cause
de son péché, tu consufnes comme
la(,teigne ce qu’il aime de plus ».
II n'y a probablement aucune
petite peuplade, ni aucune église
petite ou grande, qui ait autant
reçu que, celle de nos vallées, ce
dont nous n’avons ni à nous enorgueillir, ni à nous humilier. Nous
subsistons comme un monument
de la fidélité du Seigneur, et un
instrument dans ses mains pour
l’accomplissement de ses desseins
Il s'est servi d’hommes de tout
pays pour nous faire subsister
par de grandes délivrances; il se
sert encore de ses enfants de toute
dénomination pour nous rendre
propres A l’accomplissetnent d’une
grande oeuvre. Mais ce serait une
déplorable erreur de nous imaginer que Dieu veut se servir de
nos personnes comme d’instruments passifs, comme de marteaux
maniés par des mains étrangères,
ou de trompettes embouchées par
de,s gens du dehors. Qui ne donne
rien, ne fera rien pour Dieu, Ce
qui ne nous coûte rien n’a aucune
valeur à ses yeux.
Le renoncement à nous-mêmes
pour le service du Seigneur, est
la condition absolue pour lui être
agréables, et de tous les biens
dont il nous fait les dispensateurs, ceux là seul nous restent
que nous aurons dépensés à sa
gloire.
Il a donc eu grandement raison,
cet ami de notre église, qui nous
connait, et ne nous flatte pas ,
parce qu’il nous aime, en proposant , poqr la seconde fois , à
notre méditation et à notre étude,
« le devoir du chrétien de donner
systématiquement pour le Seigneur.
Et si un très-petit nombre , peutêtre, s’est di.sposé à concourir,
en se livrant à un travail approfondi sur cette question vitale ,
tout vaudois, digne du nom qu’il
porte, a le devoir de l’examiner
avec le plus grand sérieux et de
ne pas reculer devant les obligations qu'elle ne manquera pas de
lui révéler.
'iBonaventura Baziarelia
I JV
' {V. A" II, 12 ei, IG).
Nous avons dit, en terminant notre
dernier article sur Mazzarella, que
nous donnerions dans celui-ci l’explication de sa séparation , advenue
assez peu de temps après, d’avec une
Eglisepourlaquelle iljprofessait autant
d’estime, et ressentait une affection
aussi profonde que c’était le cas pour
l’Eglise Vaudoise.
Cette explication la voici ;
Nos lecteurs se rappelleront l’extrême (nous dirions volontiers l’excessive) importance que notre ami attachait à la possession , par l’Eglise
Vaudoise, dans la ville de Gênes, d’un
local spécialeraeni affecté à la prédication de l’Evangile.
3
^139
D'autres, parmi lesquels le général
Beckwilh et les membres de la V.
Table, alors chargée de la direction
de notre oeuvre d’Evangélisation, partageaient ce sentiment dans une assez
large mesure, pour s’efforcereux aussi
de trouver ce que désirait notre ami
avec tant d’ardeur et d’insistance.
Il Le local est trouvé ! le local est
trouvé ! », écrivit-on de Gênes au bout
de peu de temps. C’était une ancienne
église , sous Tinvocation de la Gh'an
Madré di Dio , depuis l'orl long
temps ne servant plus au culte; située sous ce grand pont de Carignano,
qui unit entr’elles deux collines, au
centre d’un des quartiers les plus
peuplés et les plus populaires de la
ville, et que, moyennant d’as.sez coûteuses réparations, on aurait pu réduire en local de culte assez convenable.
Mais cette trouvaille qui remplissait de joie le cœur de Mazzarella et
de ses amis, sur la partie catholique
de la population de Gênes et sur son
archevêque. Monseigneur Charvaz, an
cien évêque de Pignerol et qui, pendant
son épiscopal dans cette ville, s’était
montré un ennemi acharné des Vaudois — produisit une impression tout
opposée,
A peine cette nouvelle dei^’acquisition , par l’Eglise Vaudoise , de la
Gran Madré fut-elle connue, qu’elle
fit passer dans toutes ces poitrines,
et sur toutes ces lèvres aristocratiques
et cléricales, un frémissement d’indignation dont l’écho arriva jusqu’au
ministère. Gavour qui le présidait
était un partisan trop convaincu de
la liberté de conscience pour songer,
même de loin , à s’emposer par la
force à l’intention de l’EgliseiVaudoise
d’ouvrir, pour ses ressortissants, un
lieu de culte à Gênes. Mais d’un autre
côté, Monseigneur Cbarvaz était trop
puissant à la Cour (ayant été le précepteur du roi), et Gênes, ta ciUà di
Maria Santissima, comme elle s’ap
Selle , était une ville trop facile à enammer et où le parti catholique était
trop., puissant, pour que cette double
circonstance ne fit pas désirer au
grand ministre de trouver quelque
mezzo termine qui, en ne portant
aucune atteinte au principe qui lui
était cher, le débarassât des obsessions
auxquelles il se|lrouvail chaque jour
pln-s en butte. Sous main donc, et
par le canal de notre cher et excellent
député d’alors, M. Joseph Malan, pour
lequel il nourrissait une estime psirticulière, Cavour fit donc proposer à
la Table de consentir, fro hono jpacis,
à la réti'ocession de \a Gran\Madre,
s’engageant, de son colé^ à lui octroyer pleine liberté de bâtir un
temple à Gênes,,dans le quartier
qu’elle jugerait le plus conveoabie.
Tout ceci, se passait en 4854 ; la
liberté religieuse n’avait pas encore ,
poussé alors lés racines que, grâce
a Dieu, elle a poussées depuis, en
Italie; l’article,du Statuto concernant
l’eixercice des cultes non Catholiques
était trop ambigu , . trop susceptible
d’interprétations diverses, pour qu’il
fallût, à moins de nécessité absolue,
se mettre en opposition ouverte avec
le puissant ministre, qui avait d’ailleurs ce litre à la reconnaissance des
Vaudois, d’avoir été le premier à
donner à cet article l’interprétalion
libérale qu’il n’a plus cessé d’avoir
depuis. La V, Table le comprit, et
accepta {en quoi nous jugeons qu’elle
fit bien) la proposition du Ministère.
Mazzarella n’en jugea pas pomme
nous. Dans sa ferveur de nouveau
converti , celle mesure que no-iis estimons de prudence, plus eneore que
comme un acte de faiblesse, lui apparut comme un acte d’infidélité,
auquel; d’emblée, i| déelura ne vouloir s’associer d’aucune, manière, menaçant, si on y donnait suite,; de se
retirer, non senJeraenl du poste d’Evangéliste qu’il occupait,, mais même
de l’Eglise, ! u h
« Influisci (écrivait-ii des le 9 jan)i vier 4854, sué ce sujet) per quanto
3 è possibile sul Generale, per non
3 distoglierci dalToccuipare la chiesa
s comprata. Se non [’occuperemo,
» l’opera ne avrà un grati male ».
Un peti plus de six semaines après,
dans une lellrè du 27 février, il revient à la charge, sur ce sujet, mais
avec plus d’énergie encore:
4
.140^
« Ad uomo che amo tanto e stimo
* rton devo nascondere una mia idea.
Ï Se il signore X, uomo che mollo
» rispetto, venderà il locale sotto Ca» vignano al Governo, cioè per i preti,
') io scriverò al Moderatore che io ri» nuncio al mio piccolo posto qui.
» 'Pensa pure quello che credi, quanto
» a me, il venaere un locale per l’idoÏ latria » (les nouveaux acquéreurs
avàiént l’ïïitenlion de resiti:icr ce
locai, depuis longtemps réduit à
l’état d’écurie , áu culte catholique,
ce qui a eu liëii en effet plus tard),
« è concorrere al peccato. Cediamo
» pére é scmiore, ma non concorriamo
Ï rn alcun modo al male, nem'meno
» con un contratto che a molti può
i» sembrare indifferente. Io non mi
» sentirei libero di predicare l’Evan» g^elo'nel seno d’una Chie.sa , dove
» 'un membro, Î1 jiiù influente è cri» stiano rispettabile, vende aH’idola» tria un 'locale che avea comprato
» /per la nostra 'Chiesa. Non è neces
sàrio d’andarvi ; ma è di dovere
a non darlo a GharVaz. In quanto a
a meda mia decisione è' presa.!.;.....
Il Oe Ih menò còl silenzio voglio aver
»»paiate aU’atto orribile ohe s’andrà
» a compiere. Dio lo frastorni, ma ìn
» ogni caso Dio mi darà la forza.
■» Quello ohe credo è , che sia qtiaII dunque il contratteti dei'Signor a e
» qualunque da mia decisione, l’opera
» di Dio andrà avanti: motivo di più
» iperehè io, benché piccolo e solo ,
» protesti.... No, nessuna comunanza
» col male ».
Comment mettre en doute la sincérité d’une conviction qui s’exprime
daiis des termes aussi émus que ceux,
que nous'venons, de citer, même en ne
la partageant pas entièrement, et en
en trouvant l’expression exagérée ?
Cette eoilvitílion loin de s'aiFaiblir
augmente chez lui de force, à me
sure que le moment approche où le
fait qu’il redoute sera devenu une
réalité.
« Caro fratello (écrit il à la date
du 13 mars), io sono poca cosa, e
1. se il signor X venderà a’ preti (se« condo che il Catlolico ha detto l’al» tro ieri) il male non starà nella
)) perdita della mia tenuissima eoo- »
» perazione, ma l’EvangeJizzazione a
Il Genova rte avrà un colpo ben grave. ^
» Quanto a me ho posto la mia fidu
» eia in Dio---- lieto Ìi’avere piena
Il certezza della rettitudine delle mie
» intenzioni.... Del rimanente la mia
» decisione è presa, nè saprei rimuo» vermene, nonostante die è la deli cisione più importante che io ho
» mai fatto. Nè alcuno dica ch’essa
Il mosira non essere io nato valdese,
1' poiché se ben vi pensi, la mia ri» soluzione parte dal più grande af'I fello verso la nostra Chiesa. Non
Il desidero forse di salvarla da una
Il macchia che la Storia conserverà ?
Il Per fare andare avanti l’opera di
,)i Dio , abbiamo bisogno di transiii gere?... Predicheremo poi che la
» nostra vittoria è la fede in Cristo,
» mentre ci meniamo a far calcoli
»sulla nostra prudenza? Dio pone
0 la Chiesa Valdese all’ Evangelizzali zione nella diocesi di Gharvaz, ed
» essa contratta con Gharvaz penII sando cosi d’avanzare l’opéra di Dio!
» Quale contralto può esservi tra la
» luce e le tenebre ? 'E si vorrebbe
» che io restassi ? Io m’annullo in» nanzl a Dio, ma mi resta però tanto
» di vita da fremere al pensare che
» io d^essi restare. No io non posso,
» comunque non giudico, anzi stimo
» ed amo coloro per il cui atto io
» dovrò rinunziare. Nè temere che io
» abbia a mettere dissidenze ; diven» lerei mutolo piuttosto che predicare
» Cristo per contenzione ».
Certes on peut regretter — et nous
sommes, quant à nous, du nombre
de ceux qui l’ont immensément regrettée — une détermination comme
celle que notre frère a cru son devoir de prendre ; on ^peiit même la
désapprouver en soi ; mais comment
ne pas ressentir une vive sympathie
et une grande estime pour l'homme
qui agit sous l’impulsion de mobiles
comme ceux auxquels Mazzarella a
cédé ?
Ce que nous avons dit de lui,
n’embrasse qu’une petite partie de
sa carrière comme chrétien selon
l’Evangile ; mais peut-être n’esPelle
5
*
pas la moins intéressànte et la moins
irisiriiclive, et il nous a semblé que
celte page de l’hisloii'e de noire évangélisation à ses premiers débuts, valait bien la paiue d’être recueillie, et
cela d’autant plus, qu’au point de
Vue des convictions religieuses et
chrétiennes, elle n’a été en rién démentie par la suite. Mazzarélla a été
depuis lors professeur d’Université ,
magistrat, député, mais, dans toutes
ces positions, il est resté chrétien et
évangéliste. On lui a reproché, il est
vrai, de n’avoir joué, à la Chambre
et comme député, dans les quésiions
religieuses ou ecdésiastiques, tjui, à
plus d’une reprise, y ont été soulevées, qu’un rôle bien effacé, au lieu
de ce rôle accentué et marquant qui
lui serait revenu de droit, plus qu’à
aucun autre. 11 est possible qu’il y
ait du vrai dans ce reproche. Ce dont
pourtant nous sommes, quant à nous,
assurés, c’est que — s’il n’a pas fait, à
cet égard, tout ce qu’on eût attendu
de lui— ce n’a pas été par crainte de
professer ce qu’il était ; chrétien selon
l’Evangile (car à Rome, pendant toute
la session du Parlement, il prêchait
chaque dimanche dans la chapelle de
l’Église libre à laquelle il s’était rattaché), ni par peur de se compromettre, mais plutôt par refifet d’uû|iprudence, qu’avec beaucoup d’auttwnous
nous permettons de trouver mal entendue , mais certainement sincère.
J. P, MEItLE.
Quelques noies sur les coiDiuiinplés
M\ Val'lnserne (Pélis)
' ‘-j Srtî'iii Jean:
I ' ■ ;î>hi', "
St. Jean n’a pas vu de grandes batailles, soutenues par les Vaudois
contre leurs ennemi.s. Mais des habitants de cette paroisse n’ont pas été
plus favorisés pour cela. Ils devaient,
a chaque instant se retirer sur los
hauteurs voisines, etvoir. de là leurs
propriétés et leurs maisons (dévastées
et ¡brûlées. 11 n^en pouvait être aü
irernenl dans les grandes guerres
d’extermination , comme celles,, de
l'iss, de 1560, de 1655 et suivantes.
C’était plutôt le lieu choisi de préférence pour les entrevues et pour les
controverses. Ainsi au mois d’avril
1560 le comte de Raconis arriva à
St. Jean, et après avoir assisté « au
presche un jour de mercredi, » il
se concerta avec les ministres sur les
rnoyens à employer pour, détourner,
si possible, la guerre dont le : peuple
vaudois était menacé. Le 26 juillet
de la même année, les conducteurs
de la Vallée, se réunissaient «, au
lieu où le peuple de ,St. Jean faisait
alors les exercices publics de,la religion » (aux Malanots ?). Ils s’assemblaient pour entendre oe qu’avait à
leur dire le commandeur Poussevin.
« Le grand nombre de noblesse, de
gens de justice , et d’autres, prinoi •
paux de sa religion ,» qui raccompagnaient furent témoins de sa| défaite
dans une controverse sur la, messe;
iis en furent même « fort marris et
honteux » car ne sachant que répondre aux arguments des pasteurs «il
se jeta, .dit Gilles, aux, crieries et injures, avec line cplère démesurée.
lÉn d581, un jésuite nommé J. Baptiste Vanin se faisait fort de confondre
tous les 'noinisties.;i,Le, pasteur, de
St. Jean, François Triicchi;, le convia
« à conférence arniable et convenable
à vrais théologiens Le jésuite accepta. Mais au jour fixé, au lie.u.ide
se rendre de Luserne à St. Jean,(il
prit la route du Villar, où « il pensait trouver le ,peuple sans pasiteur
et l’haranguer à sa fantaisie». G’était
un dimanchei il voulait monter, an
chaire, mais le peuple ne leupermit
pas
et aussitôt arriva le, sieur, Vi
gnaux pasteur du dieu qui ¡rabroua
Îe jésuite comme il méritait, ,lui,,reprochani sa honteuse fuites et impudente effronterie,et . bientôit après
arrivèrent aussi ceux ¡qui l’avaifint
attendu à St. Jean » . Il essaya encore,
à plus d’une reprise de se mesurer
avec le pasteur Trucchi et Augustin
Gros, mais sans succès. Une autre
dispute publique, mais ibien réglée,
eut lieu au commencement de mars
6
145
4596, aux Appia, entre le jésuite Jean
Baptiste Roussel, et le ministre Daniel
Ghanforan. Plusieurs disputes ihéolbg-iques curent lieu vers 4625 « spécialement du sieur Barlhélenri Appia,
pasteur à St. Jean, et du jésuite
Simeone. Léger nous raconte aussi
en détail les disputes qu’il soutint
avec les moines à St Jean, à Luserne,
et au lieu dit St. George.
Sfi Jean n eu des martyrs et des
ministres* bien connus dans notre histoire. Catalan Girârdet anèlé fi Revel
en 4535. Geo/jrei Varaillès' arrété à
Barge le 4 7 de novembre 4557, brûlé
iA 'Turin le 49 mars 4558. Scimm
tentulus, napolitain, pasteur à Saint
.1*030, lorsque Poussevin faisait ses
exploits^ Aii/ome Léper, d’abord pas. leur auprès de l’ambassadeur des
Provinces unies, exerça son ministère
à* St. Jean de 1637 à 4643. Son neveu
Jean Léger lui succéda.
La* paroisse de St. Jean a dû, plus
que 'd’autres, soutenir bien des luttes
au'sujet du culte public, et même
deiLimstruction religieuse et des éço* les. On aurait' voulu la mettr.è ku
rang de Fenil, Campillon'et Bubiane.
D’aheiennelé, elle avait eu son culte
public, sans contradiction. En Tan
4644 GU environ, les lieux de réunion
'étant insuffisants , l’on* pensa à bâtir
¡ un teniple. La marquise d’Angrogiie
vil'la cnose de mauvais oeil et'alla
jusqu’à (iirc: qu’dle voulait que le
chancre'la mangeât si elle.n’empêchait
qu^on'y prêchât jamais. G’est ce
iqui^ui' arriva. En 4620 un décret
'ordonnait j entr’aulres choses, de
fermer- le temple neuf de St. Jean.
l'En'4667;' le 45 iuin, G«slaldo, gou'Vèrneurides Vallées défendit de célébVer aucune' espèce de culte dans
cette* paroisse. L’on essaya d’empêcher'l’exécution de ce l'ordre; le résultat fut que « le 12 de janvier 4664,
Léger fut' condamné' à rnôrt et* les
diacres et Jes anciens de St. Jean ,
nommés Bianqui f Bastie, Èdnm,
Magnat, Fertiet el Curts, U dix ans
¡de galère. Léger sortit des Vallées.
!; Les patentes de grâce, de l’an 4664
interdisaient tout culte public, même
Tinstruclion des catéchumènes. Le'
pasteur pouvait visiter les maladesri..
mais il ne devait pas s’arrêter la nuit
dans celte paroisse à moins d’une
absolue nécessité. Celte même défense
fut répétée en 4740.
En 1797, les habitants de St- Jean
demandaient au roi Victor Amédée III,
la permission d’avoir une école dans
leur communè. Ils obtinrent un refus.
Le temple actuel de St. Jean fut
construit de 4806 à 4808. Le 3 octobre
4844, l’église de St. Jean reçut ordre
de, fermer son temple, et dut se, réunir de. nouveau au Ciabas. En 4846
J1 fut r’ouyert, et chacun sait Tbistoirè de là;¡cloison en planches. '
Nous ne connaissons plus aucune
de ces traca.sseries. La paroisse de
St,. Jean a son temple et ses écoles
Elle en a même une: à Bibiane. Le
pasteur ne doit plus se tenir en dehors des limites de la commune,.il
a plutôt besoin d’un aide pour évangéliser les localités où les vaudois
nabilaienl autrefois en bon nombre.
Îioui>ellc0 reliü|icu0e6
Sj^SE. — Le 27 avril, à Genève,
dañóla grande salle de la Réformalion , a eu lieu une cérémonie des
plus louchantes : un service religieux
célébré en mémoire des cinq étndianls
de l’Ecole de Théologie de l’Oratoire
ui, le 8 avril, avaient été engloutis
ans les eaux, pendant une promenade
qu’ils faisaient sur le lac, service stiivi
de renseyelisseraentdu seul d’enlr’eux
dont jusqu’ici on aü réussi à retrouver lè cadavre. Tous les étudiants de
l’Ecole de l’Oratoire, une¡t délégation
des Facultés- indépendantes de Lausanne et de Neuchâtel, prés dé 200
étudiants de l’Université de Genève
eb un public que Ton évalue à plus
de 2000 personnes, prenaienf part* à
cette double cérémonie, dans laquelle
ont parlé et prié, au milieu de l’émotion que l’on peut supposer, dans
la salle de la Réîbrmalion, les professeurs et pasteurs de l’Oratoire,
7
443.
tnessieurs Jiuffet , Tophol, Tissot,
Barde, et M. de Pi'essensé de passage
par Genève, el au cimetière, d’autres
orateurs, parmi lesquels des étudiants
camarades d’études des défunts, tous
rendant, au milieu des larmesj le plus
begu témoignage à leurs bejjesi qualités et aptitudes toutes spéciales ,
pour le npinislère. Ce double' service
a laissé resprit et le cœur des nombreux assistants sous le coup d’une
profonde et salutaire impression.
France. —- Dans l’Assemblée annuelle de VAlliancc Evangélique qui
a eu lieu le 23 avril, à Paris , MM.
Frank Puaux et Appia ont entrètenu
longuement 1’A,ssemblée de l’Œuvre
d’Evangélisation entreprise par l’Eglise Vaudoise en Italie. '
Clironique
La Compagnie tiw Collège. — Que
d’agréables souvenirs éveille ce nom
sympathique! Mes jeunes années, mes
études, mes professeurs, mes condisciples dont quelques uns nous ont devancé déjà dans les demeures célestes.
Plus de vingt-cinq ans se sont écoulés
depuis, mais il me semble voin^core
la noble figure du généra! Beckwith
qui venait visiter la Compagnie du
Collège à l’institution de la quelle il
a beaucoup contribué. Il était près
du grand escalier du Collège; il nous
a fait mettre « les armes aux pieds »
{pied’arm ), puis il nous a fait un
touchant discoürs dont je rappelle
enlr’autres choses ce qui suit: « vous
possédez un beau drapeau, sur le
^uel brillent les armoiries de votre
%lise. Comrne vous pouvez voir à
chaque instant sur votre bannière
ces mots : Lux lucet in tenebris et lout
près ; Collegio VaMese, faites en sorte
(jue voire Collège soit toujours un
foyer de lumière qui se répande au
loin el qui éclaire pour plusieurs
âmes le chemin du ciel. 11 est beau
votre- étendard aux couleurs italiennes ; conservez-le ;tel ; no permettez
jamais qu’une poussière impure vien
ne :1e souiller. Honorez votre drapeau
par une conduite toujours digne des ;
descendanls de vos glorieux ancêtres.
Honorez ,1’Église dont vous êtes la
précieuse espérance ! »
Qu’elle a été heureuse l’idée de réorganiser la Compagnie du Collège ,
et que j’ai [ voté de cœur la proposir
lion présentée au Synode dans ce bull
Les fusils ont été dérouillés et avec
le.s fusils tant d’autres chosesi Qui,
saurait dire toute l’heureuse|influençe
qu’ont les exercices militaires, sui: nos,
étudiants? Voyez-les passer ; regarde^
avec quel entrain , avec quel- eqsemble ils , manœuvrent ,1 et ¡aussi avec
quelle précision. Dire, quel, gr^ce aux
exercices militaires, qui soni de la
très bonne gymnasliq^ueces jeunes
gens savent;se.tenir debout,, se pré
senter conveWblemenl et saluer d^une
manière digne les personnes qu’ils
rencontrent, vous semblera, peu dé
chose ; c’est pourtant là un progrès
qu’il ne faut pas dédaigner. % da
discipline, la bonne tenue, rhabitqde
d’obéir à l’instant et d’une façon militaire, en voilà des avantages précieux! Ceux d’entre les étudiants qui
devront servir la patrie sous les dijâpaaux connaîtront déjà ¡la manœuvre
et passeront vite en avant avec les
connaissances qu’ils possèdent; ceiix
qui devront plus tard diriger des
écoles pourront introduire un peu de
militarisme dans la marche de leurs
classes, et tous les autres s’en ressentiront aussi favorablement.,
Les promenades militaires que fait
la Compagnie tantôt ci, tantôt là,
dans la Vallée, ne sont pas iniiules
non puis pÔbr des jeunes gens ’ ijui
o.nt àti delà de trente néurès de leçons
par semaine, et ne demandent'pas
mieux que de respirer fin’peu d'âir
libfe ef puf. Tout en se faisant du
bien au corps et à l’esprit, ils apprennent à connaître les localités célèbres dans l’histoire vaudoise.
Samedi dernier , par exemple , ils
sont venus à Angrogne où ils ont vu
le plus ancien de nos temples (qui a
été bâti en 1655). Puis poussant jusqu’au Serre, ils ont déposé leurs fusils
la où S. Julien, président du Parle-
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meot de Turin, et le conseiller De
Ecclesia étaient venus, en 1555, sommer les Angrogninç de pester au papisme, et où s’élevait l’ancien temple
brûlé par les persécuteurs. Rebroussant chemin par' un sentier où l’on
s’arrête 'souvent pour admirer des
spènefe aussi variées que pittoresques,
la Compaghiie est arrivée à Chanforan,'
où Té Synode vau dois de 1532, tenu
à l’Ombre dés chataignei"s^ au,dire de
Gilles, a' décidé (eh présence des réforfnaleurs Fîil’ël èt Saunier délégués
des Eglises Suisfeés auprès de notre
AsSemlbléé) de Ibire traduire et imprimer la célèbre Bible d’Oîivétan qu’on
peut voir-dans notre bibliothèque. '
Un'petit quart d’heure après toute’
la Compagnie du'Collège entrait, en
sautant de rocher en rocher, dans la
Ghieisa d'Ia lana, lieu de refuge des
va;udois persécutés, où des réunions
religieuses ont été tenues occasionnellement. Là toutes les têtes sè découvrirent, et nous chantâmes d’aprèS
le choix des étudiants, les dernières
paroles du Tedewm, -r- Je suis entré
maintes fois' dans ce sanctuaire' ‘en
forme de grotte, mais jamais je n’ai
senti mon ’coeur aussi ému qu’il l’a
été samedi dernier en voyant toute
celte jeunesse , l’espéranCe de notre
église, dans 'cptte grotte sombre, refuge de niârtyrs, et chantant avec
énergie et recueillement ;
^ Gloire soit au Saint Esprit,
Gloire soit i Dieu le Père,
Gloire soit K .Tissus Christ ,
, Notre éppuj et notre frère, ,
Son i,winiense charité
Duré à perpétuité.
.¡j’ai la conviction qu’une impression
prèfonde et durable a été produite
aussi dans les cœurs de nos jeunes,
amis les étudiants.
I E- Bonnist Pasteur.
Le: soussigné se permet de prier
ceiix de .MM. 1,es Pasteurs, et ItjsU tur
leurs (ou institutrices) auxquels les
bains de' mer ou d’Aix seraient re
-ifî I’ î ^ • . • : ' •
commandés par un homme de l’art,
et ¡ qui voudraient se prévaloir), poUr
céià„ d’une des. 6 ou ad plus 7 hûurses
instituées â cet effet, de vouloir lui
en faire parvenir la demande,'ou par
le canal du Modérateur, ou par une
lettre qui lui serait directement adressée, et cela la fin de mai au
plus'tard: 'J U
Il prie encore ces parents qui auraient des enfants à proposer poUr
une cure de bains de rper, de pe pas
renvoyer au delà du 45 Juin prochain
! de lui faire parvenir leur demande à
i cet effet, demande qui, devra, êtije abi,
compafnée d’une déclaration médicale
portant que l’enfant proposé a réellement besoin de ce traitement.
Turin le'5 mai 1882.
J. P. Msille, Pasteur.
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