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Année XV®
PRIX D'ABONNEMENT PAR AN
Italie..................L 3
Tons les pays de TUnion de
poste . . . . d
Amérique du Sud, . . » 3
On n’abonne t
Au bureau d’Afljriînlstrafcion ;
Chez MM. les Pasteurs ;
Chez M. Ernest Robert friginerol^
"et à la Bibrairie Chiantore et
Mascarelli ('Piguerol)
Ii'abonnement i>art du !■ Janvier
et se paio d'avance.
N. 36.
4*
Numéros séparés demajg|iés ava^
lesol
le tirage 10 oentim^obftourfi
Aunoncss : SÎO oentimBS par J
pour Tine seule fois, —15 oeîf^
times de 2 à 5 fois et
tiraes pour fl fois et anipasus)!
I S'adresser pour ia Kcdaoilon et
,1 rAiÏTMlnistratîon A M, le Pas
!1 tour II. Bosîo — Sai ìli Germai tu
I Chison CPinerolo ) Italie.
6 Seplerabre 1889
Tout ohnugeraerit d'adresse est
payé 0,25 centimes.
LE TEMOIN
ËCHO DES VALLEES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
* Ÿa?4s serês témoins. Aoties 1,8- Suivant la vérité avec la charité. Kph, iv, 16.
^oiTunai ife.
Centenaire de la Rentrée. — La fête
de Pral. ~ Assemblée commémorative de
Sibaud. — Inauguration de la Maison VauÜdoise. — Service d’ouverture du Synode. —
Les feux de joie du2 septembre. — Souscription d’actions de grâce. — Correspondance.
— Nouvelles religieuses. — Variété.
r mirnyï iHiTRiE
La fôte de Pral
Comme celle de la Balsille, la fêle
de Praly a été favorisée par un temps
splendide. Pour garder au service commémoratif sa couleur historique, il
avait été décidé qu’il se feraîi dans
notre bon vieux temple, les ocalèurs
se tenant, comme Arnaud, il y a dçüxcents ans,dans le vide de la porte, et
les auditeurs prenant place de leur
mieux, soit dans le temple même, soit
dehors. Mais la foule était décidément
trop grande pour permettre cet' arrangement, et le culte se tint en plein
air, dans un délicieux petit bosquet à
cinq minutes du village central. Là,,
commodément installés à l’ombre des
mélèzes, le millier de personnes qui
assistaient à la fête ont écoulé, dans le
plus grand recueillement, les orateurs
qui se sont succédés à la tribune pendant à peu prés deux heures et demie.
Après l’invocation, le chant du choral de Luther, la lecture du psaumes
124, 125, 126 et 129®*', et la prière,
Mr. H. Thon, qui présidait la cérémonie,
lit un discours plein de chaleur sur
le dernier verset du ps. 124; Notre
aide soit au nom de l'Elernel qui a
fait lés deux et la terre. C'est le texte
sur lequel avait prêché Arnaud, il y a
deux cents ans, dans le temple de
Pral. « En 1689, nous dit Mr. Tron,
un pasteur vaudois, se tenant debout
dans le vide de la porte du lerhple
que nous venons de voir, adressait à
nos pères revenus de l’exil, des exhortations sur ces mêmes paroles. Qu’y
avait-il d’extraordinaire dans ce cuite
pour que,à deux cents ans de distance,
nous en célébrions la commémoration
solennelle? Ce pasteur était Henri Arnaud, ce vaillant capitaine, bien qualifié à la fois pour commander un régiment et pour paître le troupeau de
Christ. Cet auditoire avait son cachet
spécial. On n’y aurait pas vu des vieillards,,'des femmes, ni des enfants. II
ü'y'ayail que des hommes ayant l’éipée au côte. Ces guerriers ne venaient
pas du'champ' de bataille; ils revenaiënt de la terre de l’éxil. Ce n’est
•m
■ M
2
pqjut'tanilr pas encore cela qui fait que
nous en célébrons aujourd’hui le son’^nir^ Le cuUe évangélique avait été
uspendu pendant trois ans dans toutes
s Vtllées. Les Vaudois avaient été
arrachés à leurs montagnes, et les
prisons du Piémont les avaient engloutis. Le pasteur de Pral, qui y
prêchait en 1686 avait scellé de son
sang son témoignage. Les prisons s’étaient bien rouverte.«, mais hélas! les
Vaudois qui en étaient sortis et avaient pu gagner le sol hospitalier de
la Suisse n’étaient plus qu’au nombre
d’environ trois mille. Que s’était-il
passé depuis? L’Eternel s’élait levé,
il avait rompu les filets de l’oiseleur
et la pauvre tourterelle avait retrouvé
son nid.
Neuf-cents Vaudois; traversant des
montagnes élevées, passant par des
défilés affreux, logeant dans la campagne, au milieu du brouillard, aprèsonze
murs de marche étaient, arrivés à la
Balsille, au nombre d’environ 600.Leur
premier besoin est de célébrer un culte
d'actions de grâces, et ils le célèbrent
dans ce temple de Pral qu’ils ont eu
le bonheur de trouver encore debout.
Les texte que choisit Arnaud était bien
adapté à là circonstance. Il pouvait
bien dire; Notre aide a été au nom
de l’Eternel, C’était l’Elernel qui les
avait ramenés dans leur pays. C’est en
son Nom et se confiant en Lui qu’ils
avarient accompli leur glorieuse rentrée. Mais aussi Arnaud devait dire:
Notre aide soit au nom de l’Elerne!,
car ils devaient en avoir besoin à l’avenir, 'autant et plus que dans le
passé. Ils devaient en avoir besoin
pendant l’affreux hiver qui suivit, el
lors du siège de la Balsille, où l’Eternel rompit encore une fois les filets
de ,1’oiseleur et délivra sa tourterelle.
Plus encore. Nos pères étaient revenus dans leur patrie pour y replacer le
flambeau de l’Evangile et y replanter
la vraie église de Jésus-Curisl. Pour
cela ils avaient besoin de dire: «Notre
aide soit au nom de i’Eternel ». Cette
aide nos pères ne l’ont pas invoquée en
vain. Elle leur a été puissamment accordée. Celte aide nous devons l’invoquer, à notre tour constamment. C’est
une invocation que tout le monde connaît mais peu en comprennent la portée.
Jadis, aux examens de quartier, les
pasleiirs interrogeaient chacun des assistants personnellement. Un pasteur
demanda une fois au fils d’un ancien:
Et à loi que dois-je te demander? rOh, dit-il, interrogez-moi sur: notre
aide soit an nom de l’Eternel. Eh bien !
reprit le; pasteur, dis-moi ce que cela
veut dire? Il ne le sut pas. Cette invocation est bien simple, mais pour
la prononcer comme il faut, il faut
une foi vivante en Dieu Que chacun
l’invoque ainsi el notre vie spirituelle
se réveillera el notre sanctification
avancera et notre œuvre d’évangélisation fera des progrès; et notre église
aura un bel avenir devant elle. Oh !
que le nom de l’Elernel, en qui est
notre aide, soit à jamais béni.
Après le chanldii psaume 74: Fawiil, ô Dieu ! que nous , soyons épars,
Mr. RiBET.de, Pise prit à son tour la
parole: .l’aurais préféré m’adresser à
vous en langue, italienne, mais ayant
devant moi un auditoire qui comprend
mieux le français je me servirai plutôt de cette dernière langue. L’émotion que celle cérémonie me fait éprouver, les grands souvenirs que cette
fêle no’iis rappelle, les Imichanles paroles que nous venons d’entendre, me
feraient désirer de garder le silence,
mais j’ai reçu l’ordre de parler el Je
parlerai. Que le Seigneur veuille mettre
sur mes paroles le sceau de sa bénédiction.
N’est-il pas vrai que nous nous sentons tous transportés dans le dix-,
septième siècle. Tout le monde parle
de la glorieuse rentrée. Même les indifférents sont entraînés par le courant. Pourquoi sommes-nous ici ? J’ai
entendu des personnes dire: Mais, vous
ressemblerez bientôt aux calholiques
romains que vouscomballez. Vous aurez
bientôt vos saint Janavel, saint Arnaud,
saint Tron Poulat. Ne voyez-vous pas
que vous imitez les calholiques par vos
pélérinagesT Tout le monde sait cependant que nous ne regardons pas
comme sauveurs ni les Arnaud, ni les
3
■«Ü.
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Janayel, ni les Trou Poulat; nous ne
voyons pas non plus dans nos pèlerinages des moyens de sal ut. Nous venons
ici pni’ceque ici tout nous parie des
délivrances de Dieu. Nous sommes
venus à la Balsille el ici, nous irons
à Sibaud et. à La Tour pour glorifier
la grâce de Dieu. C’est ici que nos
pères fatigués, exténués par les marches et les privations purent avoir,
pour la première fois, un peu de repos. C’est ici qu’ils célébrèrent leur
premier culte dans un de leurs vieux
temples. En regardant en arrière ils
sont étonnés des grâces reçues et cela
les remplit de courage pour l’avenir.
Ain.si David, le jeune berger, en s’avançant contre le géant philistin ranimait
son courage en se rappelant que Dieu
l’avait délivré déjà d'un lion et d’un
OUÏ S. En 1655 et en dfiSB nos Vaudois
oublièrent les glorieuses délivrances
que Dieu leur avait déjà accordées, le
courage leur manqua et ils furent pris
et massacrés. En i689 ilf se trouvent
de nouveau'réunis, mais en bien petit
nombre,, sur le sol natal. Leurs vallées sont ravagées leurs maisons démolies ou occupées par des étrangers,
ils'Vont avoir à combattre contre des
ennemis puissants. Que deviendrontils ? Ah, Celui qui a fait tant! de mi-'
racles pour eux en fera encore. Ils'
célèbrent un culte à sa lonangei 'Quel
• contraste entre eux el nous !
Nous qui somme.s entourés de la
sympalhje de nos coreligionnaires, des
cntlioliqùes, de notre roi Ini-raême,
comme nous sommes moi.ns rêconnaissanls, iT]oin.s croyants, moins sanctifiés
qu’ eux ! Nous nous contentons des
cho.«es visibles tandis qne nos pères
marchaient, par la foi. Nous, devons
continuer l’œuvre .missionnaire de nos
pères. I! y en aura qui disenlt Nous,
aussi, nous aurions souffert pour notre
foi, mais nous ne voulons pas de prosélylisnie. Pourquoi ? Il faut bienique,
l’Evangile soit prêché, ôù seraitTéglise
évangélique sans le prosélytisme'? Jésus
abien.prédil qu’il apportait la guerre,
la guerre dans les esprits et dans les
cœurs. Nos pères ont prêché l’Evanü:ile, .eljleur témoignage a été souvent
étouffé dans leur sang." — Imitons-les!
Imilons-les aussi dans leur fidélité
à l’Ecriture. — Le peuple Vaudois doit
tout à la Bible. Depuis dix-neuf |iècles
les adversaires de l’Evangile .sf sont
eiTorcés de le détruire, mais cela a
toujours été en vain. Ils passent, et
la Bible demeure comme .source de
la paix, de la lumière, du bonheur.
Le jour où l’on démontrerait que la
Bible est un livre humain le soleil
qui éclaire les âmes s’éteindrait, et
les ténèbres du papisme les couvriraient de leur rpanleau funeste. C’est
la Bible qui nous délivre de la tyrannie
des hommes. — Les gens, qui sont
toujours du côté des gros bataillons,
se moquent de nos faibles el infructueux efforts de répandre l’Evangile
dans notre patrie. Oh „certes, si nous
n’avons pas eu jusqu’à présent plus ,
de succès, c’est parceque nous n’aYons i
pas été plus fidèles. Si nous avions '
été plus dévoués dans noire œuvre ,el
si vous,pendant que nous luttions,aviez
tenu comme Moïse vos mains élevées
vers lès cieux par la prière, Dieu nous
aurait bénis davantage. Nous ne sommes qu’une poignée de gens; mais
les réformateurs qui ont renversé le,
catholicisme dans la rnoitié de l’Eu-,
rope étaient aussi fort peu nombreux.
Les gens habiles regardaient comme,
des fous celle poignée de gens qui
voulaient rentrer dans leur patrie, et
iis l'emportèrent la victoire.. On nous
traite aussi nous de /oiis et pourtant nous avons la grande, I’ inconcevable ambition de conduire, à
Jésus-Christ les trente millionis de
nos compatriotes. La force du Seigneur
s’accomplira dans notre faiblesse,. Le,,
Seigneur fera lever sur i’Ilalie le soleil
de justice qui apporte la santé dans
se.s'rayons. — Croyons seulement et
nous verrons la gloire de Dieu. —.Que
rien, comme disait J.anavel, ne soit
plus ferme que votre foi! — Une foi
sincère et des mœurs pures, c’est ce
qui fait un peuple fort. — Un mot
encore à ceux qui se glorifient dunom
de Vaudois. Qu’ils se souviennent qu’il
ne,suffit pas d’avoir du sang de martyrs dans .les veines pour être sauvé.
Il faut avoir une foi personnelle^
Faites aussi vous votre glorieuse ren-
4
288
trée. Vous aurez de rudes combats à
soutenir, mais si vous implorez le
secours du Tout-Puissant, Il vous donnera k victoire. — Que notre fête
ait pour résultat de confirmer notre
foi et d’augmenter notre zèle pour le
salut et le bonheur éternel des âmes.
¥■
* *
Après le chant du retour de l'exil,
Mr. PiGGOTT nous adressa la parole au
nom des églises méthodistes wesleyennes d’Italie. Mr. Piggot parla en
italien: Je suis heureux d’avoir l’honneur d’assister à vos fêtes. Dès mon
enfance je me suis intéressé à votre
histoire. Depuis que je suis en Italie
ma sympathie pour votre Eglise a crû
encore; et ces fêtes la porteront à son
comble. Je suis un de vos commilitoni
dans cette guerre pour l’Evangile que
l’on a appelée: votre noble vengeance.
Je suis le chef d’un des régiments de
celte armée. Je reconnais en vous le
premier régiment. Vous êtes ceux qui
devez nous conduire en avant. Nous
n’envions pas votre position et nous
nous réjouirons toujours de vos progrès, comme je désire que vous vous
réjouissiez des nôtres. — Le bras de
Dieu n’est pas raccourci. — Par la foi
nous triompherons comme ont triomphé tous les témoins de la vérité. —
Vos mémoires ne vous appartiennent
pas à vous seulement mais à toutes
les églises chrétiennes, tout comme
vos montagnes appartiennent aussi
jusqu'à un certain point à tous ceux
qui viennent y respirer un air frais
et pur. -- Vos mémoires rendent notre
foi plus forte. — Le Seigneur couronnera certainement par la victoire vos
fatigues et vos combats.
¥ *
Après lui Mr. Simpson parla au nom
de l’Eglise libre d'Ecosse: Je regarde
comme un honneur de prendre une
part, si petite soit-elle, à votre grande
fête de commémoration. J’en emporterai avec moi un vivant souvenir. —
Un américain racontait à une assemblée qu’il avait conduit son enfant de
quinze ans en un lieu où des martyrs
avaient souffert et qu'il l’avait fait
rester là pendant une demi-heure la
tête découverte; je sentais aussi hier
à la Balsille que je devais rester la
tête découverte. Nous ne vivons pas
du passé pourtant. Notre mot est:
Excelsior. On peut encore aujourd’hui
accomplir des actions héroïques, non
pas sur le champ de bataille mais dans
nos maisons, dans notre vie quotidienne. Une chose est nécessaire pour
compléter l’œuvre d’Arnaud, c’est de
répandre l’Evangile dans toute ritalie.
C’est l'œuvre que Dieu a donnée aux
Vaudois. L’Italie a un glorieux passé;
pourquoi l’Italie du présent, éclairée
de ta lumière d’en haut ne porteraitelle pas le drapeau de Jésus-Christ aux
peuples assis dans les ténèbres et dans
l’ombre de mort? — Je finis en souhaitant que toutes les bénédiciions du
ciel reposent sur celte glorieuse église.
»
★ *
Mr. Segers parla ensuite au nom
des églises de Hollande: Depuis la glorieuse rentrée, des liens fraternels n’ont
cessé d’exister entre vos églises etcelles
de Hollande. Vous avez compris votre
lâche qui est celle de faire luire la
lumière de l’Evangile. Je lis dans la
brochure que vous avez publiée, que
les Vaudois arrivés à Pral ôlerent du
temple tout ce qui sentait le culte
romain. I! vous faut ainsi ôter de vos
cœurs tontes tes idoles. Que Dieu soit
à jamais avec vous!
Mr. MiERKT nous apporte les salutations des églises vaudoises du Wûrlemberg. Il n’est pas lui-même d’origine, vaudoise mais il est pasteur d’une
des églises vaudoises du Wurtemberg.
Mr, Ferrier, pasteur Genevois, prend
ensuite la parole: On raconte que les
soldats suisses au service du roi de
France dans le siècle dernier ne pouvaient retenir leurs larmes quana ils
entendaient jouer l’air du tranz des
vaches», et désertaient; si bien qu’on
dut cesser de le faire jouer. Ce trait
me revenait à la mémoire en entendant
vos chants. - Votre histoire est racontée aux enfants de nos écoles. Nous
avons dans nos villes des colonies
5
Vaudoises qui rendent votre nom honoré. — Aimez votre patrie comme
Jésus aimait la sienne. Mais la patrie
céleste est encore meilleure. Aspirons
à la paix du royaume éternel. À mihauteur de tous les grands sommets
il y a des épaulements que l’on croit
être la hauteur même que l’on veut
atteindre et puis, en y arrivant, on s’aperçoit que l’on s’est trompé. — On
les appelle: « les champs des paresseux »
parceque là les paresseux déclarent ne
pas vouloir aller plus haut. — Vous
avez beaucoup monté mais vous n’êtes
pas encore au sommet. Montez toujours
vous appuyant sur Jésus. Donnons-nous
rendez-vous dans la suprême patrie
où Jésus nous attend.
Mr. Gonin missionnaire au Sud de
l’Afrique prend ensuite la parole. C’est
avec joie que je prends la parole ici;
car je suis Vaudois moi-même et, qui
plus est, descendant d’Arnaud. — Je
vous apporte les meilleurs vœux de
vos frères qui travaillent au Sud de
l'Afrique, où l’on trouve encore des
descendants de Vaudois qui y émigrèrent avec les Huguenots français. Je
vous apporte aussi les salutations de
Mr. A. Murray le représentant des
églises hollandaises du Sud de l’Afrique. Que Dieu vous comble de ses
bénédictions. Appuyez-vous sur lui et
que votre aide soit au nom de l’Eternel
qui a' fait les deux et la terre.
M. JüHLE candidat allemand nous apporte aussi les salutations de quelques
amis du Brandebourg.
Le culte se termine par le chant du
cantique 25® et par la prière.
P. L.
Assemblée eomniéBioi’aiive de Sibaad
Sibaud n’étant qu’à dix minutes du
chef-lieu de Bobi, au fond de la Vallée
de Luserne, et le jour indiqué pour
l’Assemblée commémorative étant un
dimanche, on prévoyait que celte con
vocation serait nombreuse. Cependant,
grâce à un temps splendide qui permettait d’apercevoir, dès le matin, les
sommités du Palavas, du Granero et
du Cournaou, l’attente a été dépassée;
et lorsque les voitures et les nombreux
chars qui remplissaient la route de
La Tour à Bobi eurent déposé ceux
qu’ils avaient si bien secoué sur le
gravier, lorsque les longues files de
piétons eurent laissé le grand chemin et la poussière pour se rendre
sur le joli plateau vert que soutiennent
les rochers de Sibaud, il s’est trouvé
que l’assemblée serrée devant la tribune de planches et de feuillage dépassait le chiffre de 6000 personnes.
Avant de choisir une place sous les
grands noyers et châtaigners qui couvrent de leur ombre les prés de Sibaud,
chacun a eu l’occasion de passer auprès du monument simple, mais bien
réussi qui s’élève auprès du bord oriental des rochers. Un assemblage deblocs
portant les noms des paroisses vaudoises, repose sur un piédestal carré
et assez élevé de pierres de taille, et
soutient à son tour une grande pierre
carrée servant de base à un monolithe
pyramidal de m. 2,30 de hauteur. Autour de cette base sont gravés les noms
des principales églises de la mission:
Turin. Gênes, Milan, Venise, Florence,
Rome, Naples etc.
Le bloc qui termine la pyramide
porte avec les armoiries vaudoises, les
deux dates 1689-1889.
Dans l’assemblée, on entend parler
les langues les plus diverses, et sur la
tribune les nationalités sont fort mélangées. Les drapeaux au double écusson : royal et vaudois, flottent au dessus
des orateurs, mais avec moins d’entrain qu’à Balsille. Sur le devant, on
lit cette parole de Janavel: Que rien
ne soil plus ferme que votre foi.
A dix heures précises, Mr. le Doct.
Prochel, qui préside, invite le chœur,
réuni sur la gauche, à entonner le choral de Luther:
C'est un rempart que notre Dieu, si
l’on nous fait injure.
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rij «VWVVVVVVV'SÍVÍVVVWS,
Rappelant ensuite, en italien, que
nos pères réunis en ces lieux., il y a
200 ans, avaient commencé par rendre
leur cuite ii Dieu en s’humiliant, en
te priant, et en écoutant sa Parole,
il invite l’assemblée à se joindre à la
prièré d’adoration, d’actions de grâces
et de supplications qu’il prononce.
Après la lecture du Ps. '121“, il invite Mr. le pasteur lilicol de Villesèche
à adresser la parole à l'assemblée.
Elle fut solennelle, dit-il, l’assemblée de Sichem,où le vieux chef JoStié,
s’adressant au peuple, les invita à
« choisir qui ils voulaient servir » ; et
elle fut bénie puisque le peuple répondit: Nous servirons VÉternel.
Elle fut aussi solennelle la journée
du 1r septembre 1689, où nos pères
jurèrent, les mains levées au ciel, de
servir Jésus-Christ. Ils ont tenu leur
promesse et gardé la foi sans être
épouvantés par les adversaires. Leur
fidélité a été en bénédiction à leurs descendanls qui se réunissent aujourd’hui
par milliers,venus de toutes les parties
du monde, et entourés d’amis de tous
pays. Cependant ce n’est point au nomore que Dieu regarde. L’important
c’est que nous ayons dans le cœur la
foi qui animait les 600 de Sibaud,
cefte foi mii fait pardonner et aimer.
Soyons fidèles comme parents, comme citoyens, comme chi’éliens. Loin
de nous la pensée de prendre occasion de Ja liberté dont nous jouissons
pour nous laisser aller à l’indifférence
et à l’incrédulité. Que Je jour du Seigneur soit mieux sanctifié au milieu
de nous. Ce n’est pas au monde que
nous devons obéir, mais à la Parole
du Seigneur.
Officiers et soldats jurèrent ici, il y
a 200 ans. Qu’aujdura’hui grands et
petits prennent la résolution de Josué:
Pour nhùi et ma maison, nous servirons
l'Eternel.
Après le chant du Retour de l’exij :
Gloire au Dieu d’Israël, le Président
donne la parole â Mf. Luzzi pasteur
à Florence, qui développe en italien le
texte sur lequel le pasteur MontOux
avait péôché lors de la Rentréè, se
faisant une chaire^ d’une porte placée
sur deux rochers; La loi et les'prophètes ont été jusqu’à Jean; depuis lors
le royaume de Dieu est évangélisé et
les violents le ravissent. Assemblés dans
la même immense cathédrale où l’église persécutée tint une a.ssemblée
solennelle, nous aimerions entendre
le discours que fit Montoux aux sixcenls soldats vaudoîs. Mais il ne nous
èfi reste rien que le texte tiré de cette
Parole qui demeure élerijellernenl.
C’est d’abord une parole relative au
passé: La loi et les prophètes ont été
jusqu’à Jean; mais en Christ l’économie de là loi trouve son terme; en
lui sont àccomplie's les prophéties.
Avec lui fiiiit l’alliance des œuvres et
commence l'alliance dè la grâce. Pour
3uoi Montoux choisit-il ce texte? Il
evail être consolant et fortifiait ppur
les persécutés de penser à Dieu comme à leur père reconcilié en Christ,
à Jésus qui est mort et ^ressuscité ,
et qui sied à la droite du Père intercédant pour lés siens,l’Esprit qui
téjnoigné à nos esprits ’que nous sômmes enfants de Dieu. Avons-nous septi
nous-mêmes que notre salut ne se
fonde paii sur des œuvres légales,
rakis sur l’œuvre accomplie de Cflrtst?
La parole de Jésus se rapporte aussi
au présent: Le royaume de Dieu est
évangélisé. Ce royaume de Dieu qui
est le triomphe du bien, de la volonté
dé Dieu sur la terre,'qui,est un'fruit
de la grâce, qui consiâle 'dàns ,1a justice, dans la paix, 'dans la joie, et
surtout dans l’amour. 11 est permis
de penser qu’il y a' une relation entre
laprédication’deMontoux et lé sèrment
qui suivit; car la pensée du règne de
Dieu domine dans l’engagement sglennel de nos pères. Ils Jurent de demeurer unis, d’être disciplinés, mais
promettent s en outre tous ensemble
à notre Seigneur et Sauveur JésusChrist, d’arracher autant qu’il leur
sera possible le reste de leurs frères
de la cruelle Babyione; pour avec eux,
rétablir et maintenir son répwe jusqq’à
la mort». Ils avaient compris qüq'si
Dieu les avait protégés, ce n’élail paè
pour qu’ils fissent leur nid dans ces
Vaitées, mais pouf qu’ils fépandtsseQt
7
^801
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l’Evangile en Italie. Celte commémoration doit forlifier en nous la résolution d’arracher à la superstition de
Rome les âmes qui en sont encore
esclaves. Il ne sutBt pas que l’erreur
ne pénètre pas dans l’Eglise, il faut
que la vérité fasse brèche dans les
forteresses de l’erreur.
C’est encore une parole pour Vavenir
que celle que mous méditons. JésusChrist voit dans l’avenir les multitudes se presser pour entrer dans ce
règne, dont le triomphe est assuré.
C’est un levain qui doit faire lever
toute la pâle. Que cet idéal soit devant vos yeux lorsqu’il s’agit de l’Italie. Vos ancêtres ont dit à Salberirand; Le pont est gagné. Disons avec
foi: « \JItalie est à nous ».
Le chœur chante: Padre Nostro, aile
lundi i’mcAtwa.
Parlons maintenant de nos pères,
dit ensuite le Président. Vous vous
les représentez, lorsqu’ils s’agenouillèrent ici. Le 16 août ils étaient partis
de Frangins, il avaient traversé la
Savoie, vaincu ceux qui s’étaient opposés à leur marche, reconquis leur
patrie.Si, comme italiens,nous sommes
fiers de la bravoure de nos soldats,
nous pouvons l’être aussi comme vaudois en songeant à cette merveilleuse
expédition devant laquelle pâlit même
celle des mille de Garibalcli.
Ces derniers se savaient soutenus
par la sympathie d’un peuple: les
Vaudois étaient seuls, traqués par
Louis XIV et combattus par le Duc de
Savoie. Malgré cela ils ont dit: Nous
vaincrons, ou nous mourrons. L’étranger leur offrait des refuges; l’amour de leur patrie les a portés à
partir pour y rentrer les armes à la
main. Une voix nous disait dernièrement à Pise : Repassez les Alpes.
— Non, nous ne les repasserons pas.
Si nous les avons passées c’est parce
Su’en nous palpite un cœur italien.
ans toutes les batailles de l’indépendance le sang vaudois s’est mêlé à
celui de nos concitoyens.
Il y a plus: Les Vaudois, en rentrant,
ont apporté à l’Italie un don plus
beau que le soleil qui l’éclaire; la liberté de conscience. Elle fut d’abord
comme un germe qui se développa
lentement, mais tandis que dans les
villes italiennes tout pliait sous la
tyrannie papale, ici on résistait, et en
résistant les Vaudois ont conquis le
droit d’adorer Dieu selon leur conscience. Si le premier article du Statuto ne pai'le que de tolérance, c’est
là cependant une fleur dont le parfum
se répand dans le bouquet, et la tolérance est devenue aujourd’hui vraie
liberté. Allez à Rome maintenant et
vous verrez que le terme de tolérance
est désormais suranné.
Ici nos pères ont pris des engagements solennels. Us étaient seuls, persécutés. Aujourd’hui que nous sommes
libres, jouissant de la bienveillance de
notre Souverain et de la sympathie
des églises sœurs, ne voulons-nous pas,
en regardant aux bénédictions passées
et à l’œuvre qui nous allend dans notre
patrie, lever nos mains au Ciel, et promettre tous ensemble d’être fidèles
au Dieu qui nous a délivrés?
L’assemblée lève silencieusement la
main, et le président prononce une
courte prière pour implorer le secours
de Dieu.
Le chœur chante le serment de Sibaud :
Levtîv: vos mains uti Ciei; c'eEtt ici ijiie vos itères
Ont jui’é devant Dieu de ne point le traliif,
De l’ôndre leurs autels à cea graiida sanctuaire«
Où, pour la cause sainte, ils sont venus mourir.
Monsieur J. Pons de Naples parle
de l’œuvre d’Evangélisalion en langue
italienne.
En lisant l’histoire des Vaudois on
pourrait penser que nous devons nourrir des sentiments de rancune envers
les descendants des persécuteurs. Dieu
merci, nous ne les avons pas. Nos pères
nous ont légué une dette dont nous
devons nous acquitter envers un peuple de 30 millions d'âmes. Nous devons lui parler de l’amour du Père,
du sacrifice du Fils, du don du Saint
Esprit qui renouvelle les cœurs. —
C’est là notre privilège, et notre plus
grand honneur. Nulle autre peuplade
8
m
<S^ tfWVWVVS/y^fVVW'-''«^^'*'^
italienne n’en possède de plus grand.
Beckwith a écrit en 1844:
«Ou vous serez missionnaires, ou
vous ne serez plus rien». Dieu nous
a donné Gilly et Beckwith pour préparer notre église à son œuvre, et dès
1850 Turin était occupé, puis Gènes,
Florence, Milan.-En 1861 Appia arrivait à Palerrne et à Naples. En 1866
Venise était évangélisée, et avec les
armes italiennes, un pasteur vaudois
Eénétra en 1870 dans la Capitale.
’œuvre s’étend aujourd’hui à toute
la péninsule. Les adversaires sont nombreux: ce sont la superstition, l’ignorance, les calomnies, les moqueries
de l’incrédulité, mais nous nous confions dans le Seigneur des armées.
En 1850 nous avions un seul ouvrier,
aujourd’hui nous en comptons 132. Depuis 1868, 7600 personnes ont été reçues dans nos églises et nous en avons
actuellement4226. L’opinion publique
nous est favorable; la presse parle
de nous avec bienveillance; les autorités protègent nos libertés. Cairoli
me disait dernièrement, avec émotion,
sur son lit de mort: «Ah ces braves
vaudois, ils sont partout, et toujours
les premiers ». Le Directeur de la Compagnie Méditerranée que je remerciais pour les facilitations accordeés
me répondait: « C’est bien le moins
qu’on pût faire pour ceux qui ont bien
mérité de l’Italie i>.
Si les résultats de notre œuvre sont
encore bien petits, la fauleenestà nous;
à nous, ouvriers qui n’avons pas lutté
avec la même constance que nos pères.
Elle est aussi vôtre, frères vaudois,
qui n’avez pas prié avec assez de foi
pour vos mandataires. La Reine a dit,
en un jour de danger: Sempre avanti,
Savoja. Je dirai: « Sempre avanti Barbetti ». Consacrez au Seigneur vos enfants et vos biens pour secourir vos
concitoyens. Nous avons fait une étape
en venant de Frangins à la Balsille;
une autre a été faite de la Balsille au
1848. Maintenant vient la troisième qui
devra être l’émancipation religieuse
de nos compatriotes. Dieu fasse qu’au
prochain centenaire, du haut du Capitole comme du haut du Vatican retentisse la parole: Christ est le roi de
l'Italie.
Le chœur chante: Salve, o monti
d’Israël.
M.r le pasteur G. Appia de Paris:
Comment serons-nous fidèles à la promesse que nous avons faite? Comment
accomplirons-nous notre mission comme individus, comme familles, comme
peuple? Une petite fille napolitaine
mourante, refusant les services d’un
confesseur disait: Jésus suffit. Oui, c’est
en ayant Christ en nous, et en étant
nous pour Christ, que nous ferons
l’œuvre de Dieu, Cela .suffit dans le
travail de la vie, dans la mort, et cela
mène à la gloire. Nos pères avaient
à leur chapeau une feuille d’oranger,
parceque Guillaume ÏII les soutenait.
Notre devise est un chandelier; mais
comme la tour Eiffel n’éclaire qu’en
tant qu’elle est en communication avec
l’électricité, nous ne répandrons la
lumière qu’en étant unis à la source
de la lumière.
L’Ecriture dit de Christ; « Il jouira
du travail de son âmè et'en sera rassasié ». Mazzarella me disait un jour
a ce propos : — Crois-tu qu’il faille
peu de chose pour rassasier l’âme de
Christ? 11 faut des millions de rachetés. Rassasiez l’âme de Christ en travaillant pour lui, et aussi en souffrant
avec lui et pour lui. La terre entière
doit être remplie de la connaissance
de l’Elernel. Faisons comme les Frères
Morave.'. Allons de l’avant. Avanti,
avanti, ce fut la dernière parole de i’évangéliste Rostagno. Que ce soit la
nôtre.
Le chœur chante: O mon pays, où
la voix de nos pères.
Divers délégués étrangers ont ensuite pris la parole, et nous aimons
à rapporter au moins quelque cho.se
de ce qu’ils ont dit à la nombreuse
assemblée.
M.r le pasteur Loum de Bordeaux,
délégué des églisesj réformées synodales de France, remercie de l’invitation adressée à l’église qu’il représente. Vous pouviez rester en famille,
vous nous avez invité, et nous nous
réjouisssons avec vous. Nos églises,
9
..293.
des deux côlés des Alpes, ont souffert
et ont eu le baptême de sang; prenons garde que la liberténe nous amollisse, et que nous ne cessions de ressembler a nos pères dans leur foi et
dans leur vie.
M. r le pasteur Bal.woine, modérateur
de la compagnie des pasteurs de Genève: Nos amis des Vallées nous ont
quitté un peu brusquement, il y a 200
ans, nous somme.s venus les saluer.
Nos ancêtres vous auraient retenu,s’ils
avaient pu,et empêchés d’entreprendre
une expédition qui leur paraissait folle.
Ils n’ont pas réussi. Dieu voulait rétablir ici une source plus précieuse
que celle du Po, source spirituelle qui
lécondAt l’Italie. Soyez des sources bienfaisantes, et si votre patrie ne peut
plus s’agrandir au point de vue matériel, on peut lui dire avec le poète:
Tu peux grandir, mais du côté du ciel.
M. Sekft de l'église Morave rappelle
trois paroles de l’Ecriture: Qui nous
séparera de l’amour de ChristV.........
Je n’ai voulu savoir autre chose que
Christ, et Christ crucifié. — Soyez fermes, inébranlales, abondant toujours
dans l’œuvre du Seigneur.
M. le pasteur Cunningham d’Edimbourg: J’aurais besoin de votre langue
pour exprimer les sentiments de mon
cœur. Vos portes nous ont été ouvertes
avec cordialité, nous avons écouté avec
émotion les sentiments exprimés, les
vœux faits à l’Elernel. Nous partageons
votre joie. Mais il y a quelque chose
de plus beau que les souvenirs, c’est
l’avenir. Que Dieu vous donne la force
d’opérer la glorieuse rentrée de la
Parole de Dieu dans la patrie de Mazzini, de Garibaldi, de Victor Emanuel
et de Gavour.
*
* *
M. le pasteur Segers de Hollande:
Nos ancêtres ont fait aussi un serment.
On les appelait les gueux, iis promirent d’être fidèles jusqu’à la besace.
Je me suis joint à votre engagemeni.
Que Dieu vous donne sa grâce afin
que partout où il y a un vaudois, il
y ait un ami de Dieu, de la patrie,
de la liberté.
Des dépêches ont été envoyées par
diverse.s églises et sociétés qui prennent part de loin à la commémoration
de Sibaiid.
il
* ♦
M. le docteur Vahl de Falsier, Danemark: Notre église est jeune dans
la famille des amis de l’Eglise vandoise, mai nous faisons des vœux pour
que Dieu fasse de plus en plus de votre
eglise une vraie lumière.
¥
■«r <«r
M.r te pasteur Rochedieu de Bruxelles salue de la part des églises de
la Belgique. J’àppafliens aux églises
des anciens gueux, ovaxs je suis descendant des huguenots; vaudois, gueux,
huguenots ont tous souffert pour leur
foi. Ils ont su mourir pour elle. Vous
voulez être fidèles à Dieu, à la religion
de l’Evangile,à la pairie; que Dieu vous
donne sa force à tous, pasteurs et membres, vieux et jeunes. Vous ne ferez
rien sans Christ, mais vous pourrez
tout par Christ.
¥
« «
Le Président clôt la série des discours en proposant un Viva au Roi.
L’assemblee le répète trois fois, après
quoi l’assemblée chante- Glôire soit
au S. Esprit, et M.r P. Long termine
par la prière, suivie de la bénédiction.
*
•k ♦
Nous ne pouvons parler du dîner
qui eut lieu ensuite à Bobi dans les
prés, sous les grands noyers où des
tables rustiques avaient été dressées
pour quelques centaines de personnes.
On peut imaginer la cordialité qui
y a régné et les toasts qui n’ont pas
manqué d’être prononcés à celle occasion. Trois députés, au Parlement
M. le général Geymet, M. le comm.
Peyrot, et M. Faldella y ont pris la
parole ainsi que des délégués, des
pasteurs étrangers ou italien.s.
Le soir on rentrait fatigués, mais
heureux d’une si belle journée.
H. B.
10
Inaugiiralion de la üaison \andoise
Lusernc S.t' Jean, g septembre 1889.
Encore aiijoMrd'hni le Seigneur a
vonki nous réjouir par un beau soleil.
En nous accordant pendant tout le
temps de nos fêtes un ciel si radieux,
il semble avoir voulu prononcer de
son trône un Amen solennel sur nos
chants de louange.
Dès l’aube, les rues de La Tour présentaient le spectacle d’une animation
extraordinaire; des amis venus de tous
les pays de l’Europe, et môme de l’Amérique, serraient la main avec effusion
aux représentants du peuple Vaudois,
sur toutes les poitrines des cocardes
et des médaillescommémoratives; partout des drapeaux; on en voyait jusques
sur les sommets des châtaigners et des
sapins, à cliaque fénêtre, à chaque
balcon des maisons Vaudoises, et à côté
de nos couleurs tricolores, brillaient
celles de la Hollande, de la Suisse,
de r.\nglelerre, de l’Allemagne, du
Wurtemberg, de la France et de bien
d’autres pays amis. C’est que, après les
fêtes de Massel, de Prali et de Bobbi,
venait letourde celles de La Tour,notre
capitale spirituelle. Elles devaient bien
avoir un éclat spécial, et, disant-le
de suite, notre vieñlle Genève Vaudoise
s’est montrée, comme toujours, à la
hauteur de rállenle de ses nombreux
hôtes. Aussi c’est d’une manière impartiale qu’en ma qualité de saintgianin, je.m’écrie de cœur; Vive La
Tour! Vive son syndic, vivent les familles généreuses de nos frères, qui
ont si dignement représenté notre
peuple!
A 7 lieu res déjà les abords de la
station, où l’on attendait le préfet,
étaient pris d’assaut par une foule immense dans laquelle on distinguait les
différentes associations de La Tour avec
leur bannières. Un piquet de earabibiniers en grand uniforme formait la
baie. Les députés Peyrot et Geymet
avec les Autorités Municipales et ecclésiastiques occupaient le péron.
Enfin on entend le sifflet de la locomotive enguirlandée, la marche royale retentit électrisant tous les cœurs,
et le train entre en gare au milieu
des acclafnafions de la foule.'Monsieur
le préfet Conte Loveradi Maria descend
de voiture, entouré de députés et de
sénateurs. Citons les nom du sénateur
Corte, de monsieur le sous-préfet
Asinari, de MM. les députés Faldella,
Villa, Luzzalli, Plebano et Pasqiiali, et
deMr. Rolando,jinspecleur scolastique.
Après les salulations d’usage, le cortège, précédé de la musique, prend
le chemin de l’Hôtel de l’Ours.
Mais, il nous tarde d’en arriver au
moment principal de la fêle; L’inauguration de la maison Vaudoise. Le
voilà cet édifice, sur le compte duquel
tant d’opinions diverses ont été. prononcées, achevé et paré pour la fête.
Disons-le sans crainte d’être contredit:
en visitant les splendides locaux qu’il
renferme, en admirantses belles, larges
fenêtres, soutenues par de gracieuses
colonnes et la distribution générale des
pièces, le doute qui pouvait encore
exister dans notre cœur relativement
à sa réussi te s’évanouit. La grande place
qui l’entoure, transformée comme par
enchantement en square, fut bientôt
envahie par la foule joyeuse. Une estrade ornée de fleurs avait été préparée
du côté Nord pour recevoir les Autorités. C’est là que Mr. le préfet et sa
suite prirent place.
A 10 heures, Mr. le Modérateur
J. P. Pons (que nous pouvons bien
mommer le génie organisateur et infaiipble du Bicentenaire) ouvritn|a
cérémonie par la lecture du Psaume
30, en langue italienne. A notre vieille
Bible la première place ! Il ladressa
ensuite au représentant de S. M. et
aux assistants quelques paroles iloule»
pénétrées de gratitude en développant
les motifs de notre reconnaissanceienvers Dieu, notre Roi et nos nombreux
amis. — Après les ténèbres passées,
luit finalement la lumière de la liberté
et de la vérité.
Mr. Pons cède après cela, la parole à
Mr. William Meille pasteur à Turin,
chargé du discours d’inauguralion. Ici
nous voudrions avoir une plume mieux
taillée que la nôtre pour reprodùire
11
.295™
la touchante éloquence, le feu sacré
et le sublime enthousiasme au coin
duquel ce discours était marqué. Il
faut que nous nous limitions à en
donner un pauvre aperçu.
Partant de l’idée et des paroles soit
deMuston, soit de Deamicis, qui prouvent que l’église Vaudoise n’aurait pas
besoin de monument, parceque tout
•dans ces Vallées est un témoignage
rendu à son histoire, monsieur.M. se
demande pourquoi on a cru nécessaire d’ériger celte mai.son en souvenir du
Bicentenaire. Ce n’est pas par un vain
amour-propre, ni pour faire parade
d’esprit sectaire, mais plutôt pour
affirmer d'une manière tangible, et.,
nous dirions monumentale,: les grands
principes qui ont présidé à la foi'mation et au développement de l’Eglise Vaudoise. Ces principes sont ceux
*de üirité, de liberté ei d'arnovr.
—iDe uénié tout d’abord, mais
de, quelle vérité? Non pas de celle
puisée à des sources hurnaines, mais
de la source divine qui est Christ, et
de la Parole qui lui rend témoignage.
Appelée, même par,ses persécuteurs
trpmple de.la Bible,» c’est à elle que
l’église Vaudoise doit son origine, et
son existence. Et après avoir invoqué
la mémoire du colporteur Vandois et
■ du Synode le Chanforan, Mr. M. montre
la part que la Bible a joué dans l’histoire de notre peuple, comme force
de résistance h travers la lutte, et
comme force d’expansion pour l’évangélisation de l’Italie dans lès temps
passés et,présents, et aujourd’hui encore ,dans la mission parmi les peuples p.ayens.
2. ,—Cette maison doit être uii monument à la liberté. Liberté de conscience tout d’abord, dont les Vaudois
ont été les fauteurs souvent inconscients. C’est dans leurs montagnes
qu’est née cette petite plante qu’ils
ont arrosée de leur sang, et qui est devqpue un arbre puissant et a brisé le rocher qui l’enserrait; c’est pour ce principe qui leur était plus précieux que la
vie, qu’ils ont souffert, qu’ils Qnl eu le
courage de partir, mais aussi la constance de revenir; et quand l’église Vaudoise n’aurait d’autre gloire que celle
de donner un principe si fécond à sa
patrie, elle pourrait en toute justice
s’appeller gloire italienne. Mais la liberté de conscience pour une église,
a pour résultat la liberté de l’église
elle-même. Que nous disent ces salles
diverses pour les administrations et
par le synode, qu’on admire dans l’édifice ? Elles signifient que l’église
Vaudoise a résolu le problème d’une
église qui vit d’une vie indépendante
et qui se gouverne par elle-même. Elle
veut donner à l’état obéissance et respect; elle ne lui demande que protection et elle cherche à réaliser dans
toute son étendue la parole du grand
homme d’Etat; « Libéra chiesa in libère stato».
3. — Celle maison doit enfin être
un témoignage à Vamow. A l’amour de
Dieu tout d’abord, seul auteur de nos
délivrances, et ici l’orateur repète les
paroles des versets* 1 à 4 du Ps. 44.
Un témoignage d’amour pour le peuple
et pour la patrie. Cette maison représente la somme des sacrifices accomplis
par tous les Vaudois, mais il faut que
comme les piepres de celte maison
sont reliées par^ le ciment, l’union spirituelle de notre peuple soit cimentée
par l’amour. Ce ful^ta discorde qui
fit notre faiblessedauslles temps pa.ssés,
l’iinion dans la chapile'fera notre force.
Mais, le fait que d’après Charles Albert nous sommes.; un peuple particulier, ne doit pas ;iious faire oublier
la grande famille dont nous faisons
partie. C’est par amour pour leur
patrie que nos pères hittèrent,,pour
y rentrer. Il faut que le môme sentirnent remplisse nos coeurs dans cet
instant. Les nobles personnages qui
sont devant vous sont venus vous dire
que les temps passés sont bien passés,
et que nous sommes frères. Que le
drapeau Vaudois ne flotte jamais sans
allier ses couleurs aux couleurs ilaliennes, dont le ,rouge a-t-on dit, représente le sang des martyrs le blanc
fa paix et la liberté, et le vert l’espérance de l’avenir.
D’amour pour le roi enfin. A ce
nom, tout cœijjT Vaudois frémit, car
ceux qu’il a voulu appeler «fils très
affectionnés » ne peuvent oublier leur
12
m
père qui, comme il a su s’associer
aux épreuves de son peuple â Busca
el à Naples, a voulu s’associer à notre
bonheur en concourant à ériger ce
témoignage à la liberté mais aussi h
l’amour, à l’amour du souverain pour
ce petit peuple.
Puis, se tournant vers le préfet,
l’orateur .s’écrie: < Dites-liii à ce souverain bien-aimé quelle part nous
prenons à la fêle de famille qui va
l’amener dans quelques jours dans
l’ex-capitale, et quel bonheur ce serait pour nous, si ces vallées pouvaient un jour être honorées d’une
visite de sa part. — Dites-lui que
si les montagnes, qui nous entourent
sont un rempart pour son royaume,
il trouvera toujours un rempart à son
trône et à sa Rome intangible dans
les poitrines des Vaudois prêLs à verser pour lui , la dernière goutte de
leur sang »,
Un cri puissant et unanime de; Vive
le roil vient clore ce beau discours
que nos lecteurs pourront du reste
lire en entier, puisqu’il va être publié.
Nous conimeltrions ici un oubli impardonnable si nous ne disions pas
combien l’assemblée fut édifiée et réjouie par les magnifiques chanl^ de
circonstance exécutés sous la direction de Mr. te professeur Tourn.
La cérémonie fut close à ii h. Ii4
par une,prière prononcée par Mr. le
pasteur Aug. Maian de Nice.
Aussitôt après le préfet visita le
Musée Vaudois et les salles du nouvel
édifice, mais notre but n’est pas d’en
donner ici la description. Nous ne ferons aussi que mentionner, en terminant, la charmante fête donnée par
les frères MM. Peyrot du Fort au représentant de S. M., et à de nombreux
amis des Vallées. Le souvenir du banquet si cordial qui eut lieu, des toasts
si bienveillants de nos sénateurs et députés au Parlement restera gravé dans
nos cœurs comme une mémoire ineffaçable du Bicentenaire.
D. P.
*
SERVICE D'OliVEnTURE DU SYNODE
La chaleur qui s’est fait sentir dans
la journée de lundi, 2 septembre, a
fait passer facilement sur la légère
irrégularité du renvoi à 3 heures du
service d’ouverture du Synode. Nous
n’avons jamais vu le Temple Neuf si
absolument rempli, même dans ses
larges allées. Le cortège des pasteurs
el délégués des églises s’est formé
comme à l’ordinaire au collège, el a eu
quelque peine à arriver aux bancs qui
lui étaient réservés autour de la chaire.
Quatre candidats ont pris place devant
■la table de communion: MM. Auguste
Jahier, J, Ribet, D. Maurin, V. Notarbartolo.
Monté en chaire le prédicateur d’office, M.r le docteur prof. Comba a invité rassemblée à entonner le choral
de Luther, et a prononcé la confession
des péchés. M.r Forneron lit Malt. 5,
'1''® partie. Après la prière el léchant
du Ps.dlfi, le prédicateur annonce que,
guidé par la pensée qui a présidé à la
Rentrée des Vaudois, savoir le rétablissement du règne deDieu, il a choisi
pour texte Matlh, 5, 3: Bienheureux
les pauvres en esprit.
Le désir du règne de Dieu, dit-il,
n’est pas, hélas ! le besoin dominant
de.s âmes. Toutefois, que cherchonsnous le plus souvent, si ce n’est de
régner dans l’opinion de nos semblables? Cela nous rend-il heureux? Non, et le bonheur est cependant
le besoin le plus profond. Christ ne
détruit pas ce besoin, mais il le satisfait. Son règne est un règne spécial.
I! s’est fait pauvre, mais dans sa pauvreté, sa gloire apparaît, gloire de
sainteté, de justice, d’amour. Il fut
rejeté, méprisé, mais il n’a pas abdiqué. Il régne dans la guerre avant
de régner dans la paix. Nous ne devons pas reléguer dans les nuages un
règne fondé depuis 18 siècles. Ceux-là
s’abusent, a dit Calvin, qui prennent
le royaume de Dieu pour le ciel. C’est
un règne spirituel. S’il vient sans éclat,
il n’en est pas moins vrai qu’il est
13
897
grand. S’il n’est pas du monde, il est
dans le monde, mais les royaumes du
monde n’en sont que l’ombre. Le tentateur n’a-t-ü pas montré de préférer
le règne des âmes au pouvoir matériel? .lésus est roi de la vérité. C’est
de lui qu’ont appris à régner ceux qui
ont exercé la plus vaste influence dans
le monde. Qui a régné davantage;
Néron, ou Pierre et Paul? Qui a la
la palme de la gloire; Cléopâtre ou
Marie? Alexandre SU ou ¥aldo? Charles V ou Luther, Léon X 0u Calvin?
Tous ceux-là brillent de la lumière de
Christ, dont la splendeur éblouit niême
ses ennemis. Son règne est le plus
immense, il est plus grand que toutes
les églises, et que toutes les associations, toutes les âmes touchées par
l’Esprit de Dieu lui appartiennent. Les
formes ecclésiastiques disparaîtront,
mais le règne de Christ ira croissant,
parce qu’il a Dieu pour auteur, pour
chef Jésus-Christ, pour loi suprême
la parole de Dieu. Que l’Italie serait
plus belle si Christ y régnait. Les armes de guerre seraient transformées
en instruments de paix. Que cet idéal
s’empare de nos coeurs!
A qui Jésus offre-t-il son règne? Aux
pauvres dans le sens matériel, et spirituel. Marie, les bergers, reçoivent ce
règne, les riches le refusent. Dieu
choisit les pauvres de ce monde pour
être riches en foi. ' Mais les pauvres
doivent être en même temps pauvres
m esprit; non pas d’esprit ou d’intelligence, mais pauvres par libre choix,
humbles, simples et droits de cœur,
sans avarice comme Vaido, sentant leur
pauvreté spirituelle, prêts à écouter
la Parole aeDieu, à recevoir la grâce
offerte. Nos pères nous ont fourni des
exemples de cette vraie humilité, alors
qu’ils donnaient à Dieu toute la gloire
de leurs hauts faits. Que ces leçons ne
soient pas perdues. Nous désirons être
les héritiers du royaume de Dieu.
Servons-Ie en humilité ici-bas, et nous
régnerons avec lui lâ-haiit.
Que l’humilité devienne notre vertu
de prédilection. Et vous qui entrez
aujourd’hui dans le Si. Ministère recherchez-la, demandoz-la, conservez-la.
Apprenez de Christ, car il est doux
et humble de cœur. C’est ainsi que
vous serez vaillants et que vous pourrez conduire beaucoup d’âmes à votre
Roi céleste.
La prédication de Mr. le prof. Comba,
écoutée avec beaucoup d’attention, a
été suivie du chant du cant; 90® et
de la con.sécration des candidats susnommés qui ont prêté le serment habituel et la cérémonie était rendue plus
solennelle par la part qu’y prenaient
un grand nombre de pasteurs appartenant à des églises étrangères.
L’a.ssemblée s’est écoulée lentement
et les membres du Synode se sont
acheminés vers la Maison Vaudoise
pour y procéder sous l'a présidence
provisoire de M.'le prof. Charbonnier,
a la formation du bureau définitif qui
a été composé comme suit;
MM. le Docl. prof. Geymonat, Prés.
W. Meille past., Viee-prêsident.
G. Luzzi, Secrétaire.
J. D. Hugon, id.
J. Marauda, id.
Chev. PiovANELLi, Assesseur.
J. D, Revmokdet-.Cougn, id.
La nouvelle salle est fort belle. L’acoustique est excellente d’après l’expérience qui en a été faite pendant les
premières séances. Aucun orateur n’a
besoin de sortir de,sa place pour être
entendu.
Les trois galeries signt presque constamment remplies; eî malgré le nombre tout à fait extraordinaire de délégués ([près 'de 80) accourus pour
partager avec notre église la joie de
ses fêles, la salle est parfaitement su
ffisante pour les membres de l’assemblée. H. D.
Les feox de joie dn 2 septembre
La soirée du 2 septembre, splendide
comme le reste de la journée, a permis
à la foule accourue a La Tour et dans
les environs de jouir d’un spectacle
qui lui est rarement offert; celui d’une
14
iilû'miriation comme iibiis en avons raremenl. vu de pareille. A 8 heures les
faios s’allurhent sur Caslellus, sur le'
sommet du Vandalin, sur RoccaBoudet,
sur les hauteurs du Taillaré, à mi-côle,
à Roccia Maneod, et dans cinquante
autres lieux divers que nous ne pouvons apercevoir. Chez nos hôtes agilation insolite, chez les plus jeunes, qui
doivent allumer les globes, les nombreux verres aux couleurs variées dont
sont ornées les fenêtres. Devant les
Maisons Neuves une profusion de lanternes vénitiennes suspenduesauxbranches des arbres, aux balcons, aux fils
tendus, éclairant les bannières qui
flottent au vent. Le Temple Neuf se
distingue par trois grandes étoiles sur
la façade, la Maison Vaudoise par un
énorme écusson royal tout fait de
lumière qui couvre" la mpifié de la
façade aü centre et est d’ün très bel
effet. L’erifrée du College en face, les
maisons des Vaudois et de plusieurs
catholiques sont illuminées avec un
goût, avec une variété qui nous^onl
surpris. Le palais rnùnlcipal, la Fontaine deCharfes Albert, tout resplendit,
et la profusion de lümières-,|'.de verires,
de transparèhis, de globes’se mêiant
à la profusion des bannières nationale.s,
aux exclamations d’une foule qui remplit les l'ues du la Tour, produit une
impression quCf'.Aous ne saurions décrire.
La colline présente aussi un air de
fête. Ici une viiîà dont les lignes symétriques sont tistarquées par la lumière, ailleurs dès fenêfre.s, des galeries. des falos. — Au Fort un,e colonnade entière illuminée au gaz. —
Vers 9 h, arrive une/îaceoiafadejeunes
gens de S. Jean, pleins d’entrain’,''ne
se lassant pas de pousser des Vivas
à la liberté et au Roi; un peu plus
lard le représenlanl de S. M. accompagné de plusieurs autres personnages
traverse lentement La Tour en voiture,
partout acclamé.
Mais voici retentir de,s détonations;
le sifflement des fusèes~annonce que
les feux d’artifice Ont commencé au
Fort S.*“ Marie sous la dirèction de
.Mr. Oltino. La foule .se presse aux lieux
pù’le spectacle peut ’ê'ye mieitx con
templé et ne se lasse d’admirer celte
succession et cette variété de faisceaux
de lumière perçant les ténèbres, éclatant en magnifiques étoiles aux belles
couleurs, relombantlentement en pluie
lumineuse sur le sol. — Jusqu’à dix
heures Iq fpule a tenu les yeux fixés
sur la Forï et qqand les feux de bengaleqJliiïrièssur le pourtour des vieilles
muràîne^ sont venus clore la série,
on sé oamaridait encore si c’élail bien
la fin;
La Comtnission de rilluinination et
ceux q^^'ont aidée dfins sa lâche, mérite beTOinemenl des 'éloges pour la
manière dont elle a. su embellir les
fêles du Bicentenaire, en organisant
celte manifestation de ta joie populaire.
SdUstTiptiou (l'ilcitoiis P giclc.es
pour Ifl Bicentenaire de la Glorieuse Rentrée
Par Mr. le pasteur Gardiol de Bobi
De M.™® Henry HUI de Londres;
pour Balsille . . . fr. 50
De M. Henry Hill:'| ,
pour Maison Va'udoisé » 20
pour Balsille ...» 20
pour Sibaoud ...» 10
De M."“®Mary Hill; .
pour Balsille . . . a 50
pour Maison Vandoise » 25
De Miss Sarah Hill ;
pour Balsille . ..» 50
pour Maison Vaudoise » 40
pour Sibaoud . '. a 10
Total fr. 275
CorrcSjïcmbiïrtcc *
Masse!, le 30 août t889.
Monsieur,
Je vous serais bien recpnnaissant.si
vous aviez la bonté, par !é moyen.dh
’ Témoin,\ de remercier sincèrement', le
publie vaudois qui, lors des fêles de
là Balèîile,, s’est montré digne de la
bonne renommée de nos ancêtres.
15
.299
Je suis heureux de pouvoir constater que tout s’est passé avec ordre
et que lopl contribuera à rendre cette
fête bénie.
Je suis en outre invité par les personnels chargées de pi^arer le banquet d’exprimer 'eu,r.regret
de n’avoir pas pu, |bre| délai
qui leur était laissé. ' - -.».ij.- i
l’attente du public.i|
Emmanuel.
ire
Eric.
JIouoeUe0ia Iftjeltgtluece
Beau legs fait aux Moraves. — La
communauté des frères Moraves de
Hernhul vient de recevoir d’un chrétien de Breslaw, mort sans enfants,
un legs de 1.228,922 francs environ,
à la condition que celte somme serait
employée^ non point é l’entretien des
œuvres déjà existantes, mais à ta fondation de nouvelles entreprises missionnaires, et au rachat d’esclaves.
Les frères Moraves ont été autorisés
par le gouvernement saxon à accepter
ce legs, mais à la condition de payer
une rente viagère de fi s. 1,500 à une
parente du teslalenrqui se trouve dans
la gêne, et qui avait réclamé contre
le testateur qui l’avait oubliée.
Conversion d'un contrebandier. —
Les réunions qa’a présidées Mr* Moody
l’hiver dernier sur lés còle.« de l’Océan
pacifique aux Etats-Unis d’Amérique,
ont été, entre autres, le moyen de la
conversion d’un célèbre contrebandier
d’opium, nommé Terry. Après avoir
assisté à ces réunions,.* celui-ci a été
en proie à des remords de conscience
qui l’ont poussé-à resliluer le bien
qu’il avait ma! acquis. Il .«’est décidé
à remettre à Mr. Moody, pour qu’il
les trasrnil au gouvernement deux lois
de maison d’une valeur de 125,000 frs.
qu’il avait acquis au moyen des profits de son coupable commerce.
Voilà un nouveau Zachée qui est
digne d’être imité par quiconque, est
coupable d’appropriation illégitime.
Une inscription à Pompéi. — Quiconque a été à Pompei connaît les
.graffUi ou inscriptions à la pointeséclie
qu’on a retrouvées sur les murailles
extérieures ou intérieures des maisons.
On en a du reste publié la collection,
et elles jettent un jour curieux sur
la manière de penser et d’agir des
habitants païens de cette ville romaine.
Il parait qu’on a récemment découverl
sur un pan de muraille de Pompei les
deux noms de Sodome et de Gomorrhe.
Comment l’auteur de celte inscription
connaissait-il ces deux noms bibliques
et pourquoi les avait-il gravés sur un
mur de Pompei? D’autres inscriptions,
dit la Semaine Religieuses, sont de
nature à faire croire qu'il y avait eu
l’an 79 de notre ère, des chrétiens
dans cette localité, et peut-être l’un
d’eux avait-il voulu, sous'Ternpire d’un
mouvement d’indignation et de dégoût,
formuler un jugement sévère sur les
mœurs infâmes des païens qui l’entouraient. De fait Pompéi était, sous
certains rapports, aussi corrompue
que Sodome et Gomorrhe, et son sort
a été tout semblable à celui des villes
du lac Asphaltite; elle a été, elle aussi,
ensevelie sous les cendres.
Un curé ingénieti^ÆL' flalia Evangelica'a publié i’anecdlife^uivante, sinon
vraie, du moins biem^ventée et, ajoute
VEgliseLibre, inslru^ve pour d’autres
que pour les catholiques romains:
Un curé très-ingénieux monta en
chaire un jour de carême et tint à ses
paroissiens ce discours : « Mes frèt es,
en ce temps de pénitence il convient
que vous veniez à confesse. En conséquence je vous avise que pour éviter
toute confusion je me propose de confesser le lundi, les menteurs, le mardi,
les avares; le mercredi, les médisants;
le jeudi, les voleurs; le vendredi, les
libertins; le samedi, les femmes de
mauvaise vie.
Personne ne se présenta au confessional !
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300
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À l’occasion des fêtes du Bicentenaire, et pour faciliter les vaudois qui
désirent illuminer leurs maisons la
nuit du 2 septembre, un Riche assortiment de globes d'illumination, de lanternes Tcnitiennes,
etc. se trouve en dépôt chez Mr. Gilles
libraire. Avis aux personnes qui désirent se pourvoir à temps et profiter
du choix, de ne pas attendre trop
longtemps.
SOCIÉTÉ D'HISTOIRE VAUOOISE
La séance annuelle de la Société
d’Hisloire Vaudoise aura lieu, D. V.,
dans la salle de via Beckwith (La Tour)
mercredi soir, 4septembre, à Sheures.
Non seulement tous les membres,
mais les amis italiens et étrangers y
sont cordialem^t invités.
La Tour, 28 J889.
r te Bureau
INAY, président.
Bulletin duWicentenaire
nicr.A
Glorieuse Rentrée 1689-1881)
Table des Matières: Introduction
{Al. Minay) — Le Cantique des Vallées du Piémont ( W. Meille) — Le
Séjour des Vaudois du Piémont en
Suisse {T. de Budé) — Josué Janavel
et la Rentrée {H. Bosio) — Guillaume
III {G. Appia) — Vittorio Amedeo II
(G. Lmzt) — Le Siège de la Balsille
d’après le Cap. Robert (H. Meille) —
Itinéraire de la Glorieuse Rentrée {D.
Peyrot) — Après la Rentrée et de nos
jours (A. Meille) — Essai Bibliogra
phique {E, Comba) — Lettera diretta
al popolo Valdese per ordine di S. M.
il Re ~ Communications de Sociétés
amies — Catalogue des manuscrits et
des livres relatifs à la Rentrée.
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