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2ti Octobre Ì89&
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N. Touvn, prof., T^rre. Vellice. et
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alla, prof., Torre FefUce..
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16 centimes, sauf ceux du commencement de l’année.
L’ECHO
DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Jeudi.
Vous me serez témoins. Suivant la vérité avec la oharité. Eph. IV, 16. Que ton règne vienne. Matt. VI- 10.
Sommaire i
CommnnicatÎDiia — Le Bicentenftire de nos
frères vanduis du Wurtemberg — Les
Viuidoi.s du Trasvaal — Cbroiiictne —
Nonvelle.s et faits divers — Ouvrages
reçus — Familiaria — Kevue Politique —
Armoiic-es.
Messieurs les pasteurs des paroisses
Vaudoises sont priés de se trouver
à Pignerol (Temple Vaudois), le
mardi 7 Novembre prochain, à g h. 1/2
du matin.
La Tour, le 25 Octobre 1899.
J.-P. PONS, mod.r
La Conférence du Val S. Martin
est convoquée à Praly le lundi 30
octobre, à 9 h. du matin.
Le sujet à l'ordre du jour est:
« les moniteurs et monitrices de
l’Ecole du Dimanche».
Les membres des conférences sœurs
y sont cordialement invités ».
P. GIRAUI), pasteur.
La Conférence du Val Pérouse se
réunira, D. V., le mercredi no
vembre prochain, à g heures 1/2 du
matin à Pramol.
Le sujet proposé est : « La jeunesse » (Rapporteur: M. le pasteur
Daniel Gay, de Prarustin).
Les membres des deux autres conférences sont invités à prendre part
à cette réunion.
, Président :
ERN. GIAMPICCOLI.
I.e 2 Novembre étant un jour de
foire, la Conférence convoquée, pour
cette époque, au Villar, est renvoyée
au g et les réunions au 8 du même
mois.
H. Tron.
III.
Maintenant que nou.s avons jeté
un coup d’œil sur le passé des colonies Vaudoises du Wurtemberg, et
sur leur état actuel, je vous invite,
ami lecteur, à prendre le bâton de
pèlerin, et à me suivre dans mon
voyage à travers les villages Vaudois
2
— 33S —
que j’ai eu le privilège de visiter.
Reprenons le voyage depuis Stuttgart:
Déjà dans cette ville se trouvent
plusieurs Vaudois - qui sont complètement germanisés, mais sc souviennent avec orgueil de leur origine.
Un fonctionnaire du gouvernement,
Monsieur Ayasse, « Kanrieirath » originaire de Corès, vint nous relancer
à r hôtel et nous fit avec la plus
grande amabilité les honneurs de sa
ville. De la hauteur où il nous conduisit (le « Kanonenweg » ) nous
jouîmes du ¡Danorama admirable de
la ville et d’une partie de la Vallée
du Neckar avec Cannstadt qui est
maintenant un faubourg de Stuttgart.
I.à SC trouvait aussi jadis une église
du Refuge contenant dans son sein
un grand nombre de Vaudois. Nous
eûmes aussi le plaisir de voir un
excellent ami de notre église, Mons.
Wanner qui nous reçut avec grande
affabilité. ,
De Stuttgart (d’où je dus partir
seul) j'atteignis, en deux heures en
passant par Ludwlgsburg, Bietigheim
et Mülilacker, la petite station de
Oetisheim (un centre Vaudois) où
j’étais attendu pour la soirée. Dans
le train je vis un voyageur qui me
rappela d’une façon étonnante un
maçon Vaudois que je connaissais
jadis à S't. Jean. Je m’approchai et
lui demandai ; — « Allez-vous peutêtre à Schônenberg ! « — «Frilig ! »
ce qui veut dire : sans doute ; êtesvous aussi un « Waldenscr ? » —Et
quand je me fis connaître, ce brave
homme voulait presque m’embrasser.
C’était un Talmon qui venait de loin
pour assister aux fêtes. Peu après, il
me montra une dame dans le wagon,
en me disant : « C'est aussi une ! » —
Et, nouvelles salutations. Il pleuvait
quand je descendis du train. Mon
hôte, M. le pasteur Saubcrschwarz
était tout de même venu à la giirc
qui se trouve à une petite demiheure du village, pour me recevoir.
Et quel accitoii fraternel je reçus de
cet excellent ami et de sa famille !
Aussitôt un beau jeune homme, por
tant l’iiniforme des chefs de gare,
s’approcha de moi, et m’offrit gentiment de porter mon sac. C’ était
un Vinay. Il y a toute une tribu qui
porte ce nom en Wurtemberg, et
lolusieurs d’entre eux, amis du progrès comme on'le voit, sont occupés
à faire marcher les chemins de fer.
A la cure de Oetisheim je fus entouré par les enfants de mon hôte,
de vrais petits Souabcs, vous tap
pant la main de tout cœur. La bonne
dame était encore à Schônenberg, à
3/4 d’heure de distance pour terminer les derniers préparatifs pour
la fête du lendemain. Bientôt un
nouvel hôte arriva, dans la personne
de Monsieur le pasteur Ziegler de
Waldensberg' dans le Hanau. C’ est
aussi une colonie Vaudoise qui célébra dernièrement son bicentenaire.
Mons. Z. me fit présent de la médaille frappée pour l’occasion et de
la charmante carte postale de l’endroit, portant l’écusson Vaudois, et
la vue de Waldensberg ; il me donna
en même temps une relation intéressante des fêtes. Mon hôte me raconta à son tour la réception royale
et" bienveillante qu’ avait accordée
S. M. Guillaume II, roi de Wurtemberg, le 7 du mois de Juin, à la
députation Vaudoise qui s’était rendue à son château de Bebenhausen;
comment il avait fait conduire, dans
un de ses équipages MM. Markt,
Sauberschwarz, Maneval, Gille et
Talmon de la station de Tübingen
an château, avec quelle bienveillance
il les reçut et leur offrit un déjeuner.
C’est qu’on peut dire des Vaudois
du Wurtemberg ce qu’on sait de
nos Vaudois d’Italie ; s’iis habitent
sur la frontière, loin du centre de la
patrie, ils sont tout de même près
du cœur de leur souverain.
Nous voici au 2.1 Septembre, le
jour fixé pour la fête centrale des
Vaudois, à Schônenberg. On av^lit
demande le Dimanche avant dans
les églises environnantes que le Seigneur daignât accorder le beau temps
}jour la fête, et le plus brillant soleil
3
à39
versait dès le matin sa lumière à
flots sur la belle colline boisée derrière le villag-e. A g heures nous
arrivions en voiture à Schônenberg,
l’ancienne colonie des Mûriers, rendue illustre à jamais par le nom de
son fondateur HENRI ARNAUD. Ce
n’est pas sans émotion que je foulai
le sol sur lequel notre grand exilé
avait souffert, et qui contient ses
dépouilles mortelles. On voit de loin
la belle église où se trouve son tombeau. Tout près d’elle la maison où
le fidèle pasteur a terminé ses jours,
une pauvre masure en comparaison
de nos cures des vallées. Une plaque
en métal porte l’inscription ; « Ici
demeura Henri Arnaud 1699-1721 ».
Devant la maison, près de la cour,
se trouve le jardin où furent plantées
les premières pommes de terre que
vit le Wurtemberg, On sait que c’est
le Vaudois Antoine Seignoret qui, le
22 Avril 1701, apporta les 200 premiers exemplaires du précieux tubercule en Wurtemberg. Arnaud les
planta, et malgré l’opposition du
Docteur de Maulbronn qui déconseillait l’usage de ce légume comme
dangereux pour la santé, grâce aussi
aux pourparlers du Dr. Vaudois
Common de Dürmenz, la pomme de
terre se répandit bientôt dans tout
le pays. Une table en métal placée
par les soins du ministère de l’agriculture rappelle ce fait, et porte
l’inscription : « Arnaud pflanzte hier
einst in Schwaben die ersten Kartoffeln. Welchen Segen schuf so
friedlich der treflliche Held ! » (Arnaud planta jadis ici les premières
pommes-de-terre de la Souabe. Quelle
bénédiction créa ainsi d’une manière
pacifique cet excellent héros !) Toutes
les maisons du petit village étaient
enguirlandées. On voyait, entourés
de couronnes de branches de sapin
et de mousse, le portrait d’Arnaud
et des inscriptions de bienvenue à
chaque coiîi. De tous côtés les hôtes
arrivaient, qui en voiture, qui à pied.
On se réunissait devant la petite
naaison communale dans là salle de
laquelle étaient exposées de vieilles
Bibles et des Psautiers Vaudois. Que
d’anciens amis que nous vîmes aux
Vallées, j’eus le plaisir de rencontrer
à cette occasion. Je ne citerai que
les noms de MM. Mârkt, Gille,
Talmon, Feldweg, Wanner, Hesselbacher, Herrmann, etc. Enfin les
cloches se mirent à sonner, et l’immense cortège, composé de plus de
deux mille personnes se rendit, en
passant devant le temple d’Arnaud,
à la salle qui avait été préparée pour
le fête. Le temple n’ aurait pas pu
contenir la 20."'® partie des assistants ; aussi nos amis avaient-ils fait
construire une immense tente toute
garnie de bancs, où 2000 personnes
pouvaient commodément s’asseoir.
La g'rande estrade ornée de fleurs
et de guirlandes portait comme fond
r écusson Vaudois avec les dates
1699-1899. Partout des drapeaux et
des écussons wurtembergeois, et même sur le clocher du temple on voyait
flotter à côté des couleurs du pays
notre cher tricolore italien. Monsieur
Vinay et moi fûmes invités à prendre
place avec les autorités sur la tribune.
Mais silence ! C’est le chœur d’hommes de Schônenberg qui ouvre la
cérémonie par le chant du beau choral:
«Venez, et louons l’Eternel ! » et
toute l'assemblée de répondre -par
le cantique: «Oh! Que n’ai-je mille
bouche pour chanter dignement ses
louanges ! » Après la prière et la
lecture de la Bible notre ami Mr. le
pasteur Mârkt de Pinache prononça
quelques paroles comme introduction,
en prenant pour texte les paroles :
« Jusqu’ ici r Eternel nous a secourus». Mais ce fut le pasteur Sauberschwarz qui fit le discours de
circonstance. Son texte lui avait été
donné par la parole du jour des
Frères Moraves, et il n’aurait pu être
mieux choisi : « Dieu m’a fait oublier
toutes mes peines et toute la maison
de mon père, et II m’a rendu fécond
dans le pays de mon affliction ! »
(Gen. 41, V. 51-52). i) Que devonsnous oublier, et 2) De quoi devons-
4
— â'irf
N'
nous nous souvenir ? Voilà les deux
points qu’ il développa dans son excellent discours. Nous devons oublier
les temps de la douleur et de l’angoisse, mais nous souvenir des délivrances et des bénédictions miséricordieuses du Tout-Puissant, L’orateur traça un parallèle plein d’à-propos
entre l’histoire de Joseph et celle
des Vaudois, et il exhorta ses auditeurs à faire de ce jour un jour
d’humiliation et de consécration au
Seigneur. I.es sociétés chorales de
Serres, Pérouse et Neuhengstett contribuèrent par leurs chants à l’édification, Vinrent ensuite les allocutions
des députés, et d'abord, comme représentant du gouvernement, celle du
« Freiherr » von Gemmingen, président du Consistoire de Wurtemberg.
I.’espace nous manque pour résumer
ses paroles affectueuses à l’égard de
nos frères Vaudois ; il termina en
les exhortant à se souvenir de l’exemple de leurs pères, à prier et à
travailler comme eux. Après lui le
surintendant général de la province,
Mr. le « Prälat » von Berg salua les
représentants des Vaudois wurtembergeois, en les invitant à demeurer
fidèles à cette Parole de Dieu qui
avait fait la force de leurs ancêtres.
Les représentants des Vaudois d’Italie eurent la troisième place, et
leurs salutations, ainsi que le don
qui avait été envoyé en signe d’affection pour cette occasion, furent
reçus avec la plus grande cordialité.
Le soussigné fut chargé de porter
les remerciements des Vaudois de
Wurtemberg aux frères d’Italie. L’excellent doyen, Mr. Wunderlich de
Knittlingen termina la série des allocutions.
A midi eut lieu la fonction sur la
tombe d’Arnaud annoncée par le
programme. Elle commença aussi
par un chant exécuté par le chœur
des enfants de Schönenberg. « Que
nous serons heureux quand nous
franchirons le seuil des demeures
éternelles l » Le soussigné présida
ensuite la fonction religieuse, lisant
d’abord quelques versets de la Bible:
Jn. Il / 25-26. Ps. 126 et Ap. 3 / 3.
Il déposa un bouquet d’Edelweiss
artistement encadré sur la tombe
d’Arnaud au nom des Vaudois d’Italie. Ces fleurs, cueillies en partie
sur le col de Côteplane où Arnaud
vit pour la première fois les Vallées
lors de la Glorieuse Rentrée, et en j
partie sur les rochers de Balsille, ne |
nous parlent pas seulement de ce
grand héros, mais surtout de la bonté
et de la fidélité de Dieu qui a su
faire naître sur les rochers de nos
vallées la précieuse petite plante de '
la liberté de conscience, d’où elle
s’est répandue par toute l’Italie.
Oui, Dieu est fidèle, Il a maintenu
les promesses de Son évangile envers
notre peuple. Il nous a donné notre
Moïse dans la personne d ’ Henri
Arnaud. Ce n’est pas 1’ homme que
nous voulons glorifier. Le passage
écrit en lettres d’or au milieu des
fleurs déposées sur le tombeau nous
montre quel doit être le sujet de
notre gloire : Arnaud est mort, mais
« la parole de Dieu vit et elle de„meure éternellement». (I Pi. i / 23).
Si malgré nos imperfections et nos
défauts Dieu nous a si miséricordieusement gardés jusqu’ ici, c’ est afin
que nous soyons ses témoins.
, Le pasteur Sauberschwarz lut ensuite une poésie qu’ il avait faite pour
la circonstance, puis le chœur de
l’endroit entonna : « Sois fidèle jusqu’ à la mort ! » et l’Assemblée chanta
le cantique final.
Il était près d’une heure quand
nous sortîmes de l’église. Aussi l’appétit commençait à se faire sentir.
L’ infatigable comité pour les fêtes
avait pensé à tout. Les tables avaient
été dressées sous une autre tente, et
après la nourriture pour l’âme vint
celle pour le corps et l’esprit. De
nombreux toasts furent portés au
dessert. Le Président von Gemmingen
but à la santé des Vaudois d’Italie
et de leurs représentants. En remerciant, celui qui écrit ces lignes offrit
à ceux que cela pouvait intéresser
5
— 3^1 -V
quelques Edelweiss des montagnes
de Balsille qui lui avaient été gentiment remis par le pasteur de Massel.
Ce fut un véritable assaut. En quelques minutes il n’ en resta plus un.
Dans l’après-midi la vaste « P esthalle » se remplissait encore une
fois pour entendre les allocution intéressantes de MM. les pasteurs
Markt, Ziegler, Braun et Kopp. Plus
d’un puissant appel à la conversion
et à la consécration fut encore adressé
dans ces allocutions à nos frères,
tout comme chez nous ! et peu après
5 heures la g'rande assemblée s’écoulait paisiblement. Chacun rentra chez
soi, remportant au fond du cœur les
.sentiments d’une vive reconnaissance
pour avoir pu assister à cette belle
fête. « Dös Eest lieSst i mir net nehme,
um weiss net was ! » (Je ne voudrais
pour rien au monde avoir été privé
de cette belle fête !) s’écriait dans
son dialecte un de nos Vaudois de
la .Souabe, et nous le comprenons
bien !
D. Peyrot.
rr
KIOIS (Il
Le Transvaal et F Orange sont à
r ordre du jour, grâce à la guerre
qu’ils viennent d’engager avec la
puissante Angleterre. Nous ne voulons
entrer, à ce propos, en aucune considération politique, mais seulement attirer l’attention de nos lecteurs sur
le fait que les Boers, ou Paijsaiis, de
ces deux Etats du Sud de l’Afrique
sont une population fortement mélangée
de sang vaudois.
Comment! Les Vaudois de la dispersion se seraient môme répandus dans
ces lointaines contrées !
— Ecoutez plutôt.
C’est en 1486 que le portugais
Barthélemi Diaz découvrait le Cap do
Bonne Espérance, lors do son grand
voyage d’exploration, qu’ il poussa
jusqu’ à la baie de la lagune, ou
Delagoa. Ces régions passèrent à
l’Espagne en 1580, lorsque ce pays
engloba le Portugal pour près d’un
siècle. Les Pays Bas protestants,
s’étant rebellés à l’Espagne, réussirent à lui enlever plusieurs des colonies
naguère portugaises, eu Inde et eu
Afrique. Mais ce no fut qu’ en 1652
que la Compagnie hollandaise des
Indes établit un premier poste de
ravitaillement au Cap.
Le climat tempéré et la fertilité du
sol semblaient présager à la colonie
une prospérité rapidement croissante.
Malgré les efforts de la Compagnie,
il n’eu fut rien. Les Hollandais ne
se sentaient pas attirés vers ces pays,
qu’habitaient les Hottentots et d’autres
races déchues.
Ou y planta la vigne et 1’ olivier,
mais il n’ y avait personne qui connût
assez cette culture pour la rendre
profitable.
Pendant ce temps, Louis XIV chassait do France les meilleurs de. ses
sujets, et les plus industrieux. Parmi
ceux qui s’exilèrent pour leur foi,
ou retrouve de nombreux descendants
de ces Vaudois de nos Vallées qui
avaient rendu fertiles les collines de
la Provence, désolées par la guerre
de dix ans ( 1390-1400 )
Quelques familles, comme les Joubert,les Malan, les Mosnard ou Meynard,
s’étaient réfugiées à Leyde depuis
quelques années ; d’autres continuaient
a arriver de Provence. On leur proposa de s’ établir aux environs du Cap,
où ils retrouveraient le climat de
leur belle vallée d’Aigues, dont ils
pourraient introduire les cultures.
Des réfugiés d’autres parties de la
France se joignirent à eux, et plusieurs, expéditions se firent de 1688
à 1690. Ce voyage, qui se fait aujourd’hui en 14 à 15 jours de bateau,
fut pour les uns de 87 jours; d’autres
restèrent 7 mois on route. Cette première installation comprit 176 personnes appartenant à 72 familles ;
mais jusqu’en 1710 d’autres groupes,
assez nombreux, vinrent encore s’y
joindre. Leur premier pasteur fut Pierre
Simond, ci-devant pasteur d’Embrun.
6
tSF
La Compag'nie s’efforça d’assimiler
ces colons aux Hollandais, surfont au
point do vue de la. laiiguo. Elle j
réussit assez vite d’autant plus que
ces Huguenots étaient eu minorité
dans chaque localité. En 1702 on
défendit d’enaeigtier le français dans
les écoles. Eu 1724 cessèrent les
prédications régulières en français.
En 1752 il n’y avait plus personne,
au dessous de 40 ans, qui pût parler
français. En 1780, un voyageur français
raconte n’avoir trouvé qu’un seul
vieillard qui fût on état de le comprendre. Ainsi, moins d’un siècle avait
suffi pour opérer la fusion complète
des éléments iioilaudais et français.
Mais alors survint l’élément anglais,
par la conquête que la grande Bretagne
fit de la Colonie du Oo.p au commeiicemeut de ce siècle. Los Hollaudais,
mélangés de iliiguenots, montrèrent
dès cette époque, cet esprit d’indépendance qui les anime aiijourd’iiui,
et lia grand nombre préférèrent abandonner l’aisance qu’ils avaient acquise
plutôt que d’être soumis aux Anglais.
Ils so retirèrent' dans l’intérieur,
toujours refoulés par 1’ envahissante
Albion. Aimant la vie champêtre et
pastorale, ils dédaignèrent d’exploiter
les mines de diamants et d’or auprès
desquelles ils venaient de fixer leurs
demeures. Mais ils se virent bientôt
envahis par des milliers d’aventuriers
si bien que les maîtres du sol no
tardèrent pas à être en minorité dans
les deux Etats qu’ ils avaient fondés.
13e là vient leur position difficile vis
à vis de l’Angleterre qui intervient
au Transvaal au nom de la protection
qu’elle doit aux nombreux sujets
britanniques qui ont été chercher
fortune dans ces réglons.
Nous no forons pas riiistolre des
deux républiques hollandaises do l’Orange et du Transvaal, et de leurs
démêlés continuels avec l’Angleterre.
Nous nous bonierous à rappeler les
familles d’origine vandoise, plusieurs
desquelles sont encore largement représentées tant dans les deux Etats
boers que dans le reste de l’Afrique
iii2
australe, liappelons encore une fois
que nous no sachons pas qu’ aucune
famille, sortant directement des Yallées,
se soit rendue au Cap. Près du Cap,
mainte localité porte encore des noms
qui rappellent leur lien d’origine ;
ainsi Provence, Oabrières, la Motte,
la Roque.
C’est do Méiindol que sont originaires les Anthouard (éteintsj; les
Malaii, qui pullulent dans l’Afrique
australe, les Mesiiard ou Meynard^
descendants d’André Meynard, le noble
bailli do Mérindol lors des massacres
de 1545.
Cahtières d’Aigues a fourni les
fainillos Grange, Jourdan, Pelanchon,
Fous, et probablement les Martin.
Ho Tjourmarin viennent d’antres
Pons et, semble-t-il, les Gros, Richard,
Ro>j, Viton.hüs, APÿ/ïi? (éteints) étaient
do la Roque d’Ani'heron, et les Gardiol
probablemetit d’Orange.
Enfin, la Motte d’Aigues était le
lieu d’origine d’autres Jourdan et de
Pierre Juuhert, l’ancêtre du général
eu' chef, déjà célèbre, qui est appelé
ànjoui'd’ hul à l’amener les troupes du
Transvaal sur le champ de bataille.
Ó lï R O jN 1Q P îf
Ecole (le théologie. — La séance
d’ ouverture de la nouvelle armée
académique a eu lieu mardi 10 courant, sous,la présidence de M. le
professeur Oeyjimuat M. le professeur
Bosio, chargé du discours académique,
a la une étude fort intôréssaiite et
substancielle sur ce 'sujet : Jésus interprète des S. Ecritures. Nous aurons
bientôt le plaisir de lire ce discours,
s’il est vrai, comme on nous le fait
espérer, qu’ il paraîtra dans la Rivista
Gristiana. Plusieurs antres orateurs
ont -pris la parole, soit pour remercier
M. Bosio de son excellent travail,
soit pour adresser des paroles d’encouragement aux étudiants : M. le
pvofessour Castelli, de l’Institut su-
7
— 343 —
péi'ieur, le Rev. Shaw, de l’Eglise
baptiste, le Rev. Tollls, do T Eglise
métliodisto épiscopale, MM, les pasteui'S
Iselin et T. André de 1’ Eg-lise Réfor
mée. La présence de plusieurs pastenrs
et d’un public nombreux, comp(is6 on
bonnes partie de dames, a contribué
à donner do la solennité à la cérémonie.
Iiistrnctioii secondiiire. — Les
élèves inscrits au Collège sont au
nombre de 65. Tl y a donc nne augmentation sur r année passée. L’Ecole
latine a 30 élèves, et l’Ecolo supérieure 32,
IouygIIgs gî faiis divGrs
Nos lecteurs apprendront avec
plaisir l’heureux retour du Rev.
Donald Miller au sein de sa famille
et de son église à Gênes. Il revient
de l’Australie par la Mer Rouge'
après un long voyage qui lui a été
conseillé pour sa santé. 11 n’ a pas
récupéré encore toutes ses forces,
mais «il est content de l’état où il
se trouve» dit V Italia Emngdica à
laquelle nous empruntons ces lignes,
et il a pu reprendre ses fonctions
pastorales. Que Dieu lui augmente
les forces çt le Irénisse dans l’œuvre
qu’ il lui a confiée !
Il y a quelques jours, mourait à Luserne Donienico Rerrero. Membre de
ribeadémio des Sciences de Turin, et
de la Depntazione cU Storla Patria,
l’avocat Rerrero, s’intéressait à tontes
les questions d'histoire vandoise. Les
archives de notre Société d’histoire
contiennent pins d’un renseignenicnt
fourni par lui. Il a,, d’ailleurs, publié,
en 1889, un ouvrage très intéressant
sur la Rentrée et .ses coopérateurs,
dans lequel il a fait ooniiaîtro d’impoi'tants tlocujiients touchant Jiumvel, Arnaud et leurs contemporains.
Contre F ivrognerie. — Los Spartiates inspiraient le dégoût de l’ivrogaie
rie on faisant enivrer des esclaves que
l’on montrait ensuite aux jeunes gens
que l’on voulait guérir. Aujourd’hui il
va mieux. Des pliotograplies allemands,
ennemis de l’ivrognerie et de l’alcoolisme, ont imaginé Tin curieux moyen
pour les combattre: ils tâchent, à l’aide
do la photographie instantanée, de
prendre les nmllicureuses victimes dans
leur état d’ébriété le plus abject et avec
leurs pa.scs les plus Immiliantes. Le lendemain, les pauvres intempérants reçoivent leur image grimaçante, avec une
Ijonnc lettre leur représentant charitablement toutes les conséquences de leur
hideuse passion.
OUVRAGES REGUS
Chas. M. Sheldon: La CruciiixioH de Philippe Strong. Traduit
par II. Malan. (Iciiève, H. Robert,
libraire-éditeur, Petite-Euterie, 2.
F A MI L IA lì, IA
Mariage, jeudi 26 courant à La
Tour, do M. i’Instituteur J. R, Massel,
do Bobi, avec -M.llo Marie Oostabel,
de la Tour.
Ilevue Politique
On aimance l’ouverture du Farleinent pour
le 14 iiüvenibrfi, fit, les radieaux coin men cent
à, dresser leurs batteries pour reprendre aussitôt”
l’odieuse oauipag-ne d’obstructionnisme menée
avec tant d’ardeur à la tin de la dernière
session. Ils se proposent de combattre avec
aiihimiement íes ilécrets politiques, qui sont déjà
entrés en vigueur, et la demande de réforme du
règlement de la Cluimbre. Vous pouvez penser si M. Pellonx a lien d’être satisfait de
l'attitude (le ces terribles adver.saire». Aussi
[ifiirme-t-on qu'il a engagé des pourparlers
avec iMM. Jludini, Prinetti, Colombo et autres
cbüf's de groupe, et qu’il les a vivement sup]diés de lui donner nu coirp de main pour
défendre l’intégrité du Cîouveriiemeut parlementaire, et rétablir la dignité de l’assemblée
8
- 844
législative, falhit-il, pour cela abattre son
ministère. Les ¡¡rojets de lois relatifa à 1’ exposition de Paris, ans victimes des iTiondationa
de Sáleme seront discutéa- dés le.s premières
séances.
Les dispositions sanitaires édictées en vue
de la peste, vont être ince.ssainineut appliquées
aux vaisseanx, marchandises et passagers
provenant du Brésil, où la peste bubonique
fait actuellement dos ravages.
L’Apolline est en fête malgré la misère
qui la ronge et la pauvreté de la dernière
récolte. Tons les prétextes servent à nos
péninsulaires pour être en liesse et festoyer;
et cette fois c'est le ministre de l’agriculture,
M, Salandra, qni leur fournit l'occasion de
se livrer sans réserve à leur penchant naturel.
Il parcourt la région en trioinpliateur au
milieu des acclamations enthousiastes des
foules qui ont l’air de croire que la vi.sito
d’un ministre est la panacée iiniver.selle guérissant ton.s les maux. Heureux mortels !
Les Anglais viennent de remporter coup
sur coup trois sanglantes victoires sur les
Bners : à Ladysmith d’abord, à Eliinds Laagte
où le g'énériil boer Koch, ainsi que le neveu
du général Jouliert trouvèrent la mort, et
enfin à Glencoe d’où les Anglais ont délogé
l’ennemi de ses fortes positions après une
lutte acharnée de plusieurs heuve.s. On ne
saurait encore évaluer an juste les pertes
de.s deux camps, niai.s on sait qn’elles sont
très considérables. D’ un autre côté les Buers
ont occupé Vrybonrg, sur la frontière occidentale; ce petit snccès n’est cependant pa.s
de nature a contrebalancer les trois défaites
sns-inentionnées.
Le parlement anglais a acconié, au ministère un demi milliard pour frais de guerre
— Environ 400 volontaires russe.s, dont pluaienrs officiers d’artillerie, se sont embarqués
pour le Transvaal dans le but de secourir
les Boers ; et pins d’un ¡iiilUcni de Tnuble..s
a été collecté en Kussie au protk du Transvaal. Cela prouve que la Russie ne verrait
pas de bon œil un nouvel agrandissemont
de r empire colonial anglais.
Déroulède, interrogé à deux reprises par
la Haute-Cour, a obstinément refusé de répondre. Les interrogatoires étant épuisé-s,
Bérenger va rédiger son rapport.
J
c.
DEMOISELLE FRANÇAISE,
brévetée, musicienne, désireuse apprendre italien, cherche place institutrice ou dame do compagnie.
Condition.s discrètes. -—S’adresser à
M.r VA.SSiiR(]r, PasUnn-, La. Mure
^ Isère — France.
Comuiie di Massello
È vacante poli’ anno scolastico
1899-1900 il posto di maestra elementare, 3^^ rurale.
Stipendio L. 560, oltre il sussidio
della Tavola Valdese.
Le concorrenti dovranno presentare prima del 23 corrente le loro
domande colla patente al sottoscritto.
Il Sindaco
Pascal.
LEGGETE
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che è il Giornale il meglio informato
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Coloro che si abbonano alla Gazzetta
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d’ammìnistra/none in Torino, o con vaglia o con
cartolina-vaglia, hanno diritto:
1. Alla Gazzetta del Popolo delta Domenica,
settimanale, illustrata;
2. Alla Cronaca Agricola, colle lezioni della
Sr.Hoia A'/i‘nvin dell’Università di Torino ;
3. Al Bollettino Ufficiale delle Kstrazioni Finali;
zlaric, colla r<tM/a b>me»HiIe àoì corsi dei principali
valori e titoli quotati alio Borse più importanti
d’Pluropa.
Per lo svolgersi degli importanti avvenimenti
francesi, la Gazzf'tta lìrt J'ffpuìo si è asaiciivato un
servizio telegrafico da Parigi di persona benissimo
informHta e un servizio cpiatolarc completo a complemento dei numerosi dispacci particolari che giornalmente riceve dalla capitale francese. lucUre
diamo ai lettori la buona notizia che. f.erminati i
romanzi in corso del Salvatore Farina e del De
Uastyne, la Gazzetta del j'upfdo pubblicherà un interessantissimo romanzo del noto autore Giorgio
Muldairiie, che porta per titolo 1/ATTENTATO,
ricco di situazioni emozionanti e con un meraviglioso intreccio.
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