1
i-couranl avec la Poste
^WX D’ABONNEMENT PAB AN
È? • ■ ■ ■ Fif- 3
Ranger ... » B
Autriche-HoûgTie,
gÿgique, Brésil, Danemark,
, Hollande, Suède,
Jujase, Uruguay etc., en
«abonnant à la poste Fr. 3
Ai?î. ;
iét bureau d’Admiaistralion;
fl, MM. 1#»S PAatmipe ■
Ch,
M, E. Robert (Ptgnerol) et
^ * lïnap. Alpina à Torre Pellice.
'ftbonnoïïienl part du 1. Janvier
_________ St se paye d’avance.
Année XXL N. 12.
21 Mars 1896.
Numéros séparés demandés avant
le 10 centimes chacun.
Annonces: 30 centimes par ligne
pour une seule fois — 16 centimes de 2 à 5 fois et 10 centimes pour 6 fois et au dessus
S’adresser pour la Rédaction à M
le Prof. H. MeiUe, Torre Pellice, et pour l'Administration
à M. Jean Jalla, prof., Torre
Pellice,
Tout changement d'adresse est
payé 0,10 centimes.
TEMOIN
Vv,
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOI8ES
Paraissant chaque Jeudi
‘v* iQe «ei eï lémolûH. Act. 1,8. Suivant la vérité avec la charité. Eph. IV, 15. Que ton règne vienne. Xattb. VI, W
a» « m ni n i r e !
^35oncer à soi-même — De l’activité religieuse des laïques — L’union des
égllses^enjtalie — Missions — Sauvé
Par uti cantique _ Note reUgieusè
. —• Revue Politique — Avis.
w
^^mmccT à soi-même
Matt. XVI,
Renoncer à soi-même, c’est réisiei’ à ces penchants que nous
appelons naturels, mais que nous
Î^OîiH ne pouvoir être conformes à
^^'Volonté (le Dieu, même si notre
ne les^caresse que comme une
%i8ée occulte et non encore comme
,.Mait accompli. Pour les uns c’est
Une '
^j, ' tendance à la sensualité, pour
J^ütres à ravarifie, pour d’autres
à l’internpérance, lors même
ces tendances ne prendraient
la forme d’un péché que l’oii
d et que ron touche. En effet, les
Îj Jpifis : « Si quelqu’ un veut venir »
diquent une détermination énerà t'^^ définitive de suivre Christ
sacrifier tout péché
'oiUaire. Car si nous en étions
ai iiuuo cuuiia
i .supporter en nous l’exis
du mal sous ses formes
Sièr ' «eus ses luniies gl’OS
si réagir n’était pas notre
état normal, nous ae vouirions pas
être de ses disciples. Mais même
lorsqu’on a extirpé les interdits les
plus dangereux, il reste des traces
à peine visibles^ (|ue l’on ,a de la
peine à surveiller parcequ’elles ré*
ussissent aisément à se cacher sous
un autre nom. Ab! l’ambition sous
forme de zèle.'..,;,certaines manifestations'd’égoïsme et d’orgueil sous
le voile de l’humilité; certains actes,
qui vi.sent notre propre satisfaction,
quel besoin n’avons-nous pas d’y
renoncer ! Quelle nécessité n’y a-t-il
pas que le moi disparaisse et soit
anéantit Qu’il est indispéusable de
mourir, comme Paul, chaque jour,
à -soi-mèmel
Renoncer à soi-même, c’est laisser un chemin jfacile pour prendre
un sentier sca^eux, s’il s’agit roïi
pas seulement -dn devoir, mais de
la gloire de Dieu et du bien de mon
frère. C’est renoncer à un plaisir
légitime qui pourrait entraver l’œuvre de ma sanctification et raviver
des impressions à demi éteintes mais
encore dangereuses; c’e.st renoncer
aux aises et même à la bonne renommée, s’il s’agit d’acconS'pJ ir un
sauvetage moral, dût l'opinion publique le idéKipprouver; c’est renoncer à la volupté d’une réparation
d'honneur s’il s’agit de pardonner,
2
- 98
tout en n’hiimiliant pas. C’est, en un
mot, ne pas vouloir seulement ce
que Dieu veut, mais à la suite d’une
sainte lutte, vouloir même ce que
nous poui rions, sans péché aucun,
ne pas vouloir. C’est réfçoïsme foulé
aux pieds; c’est le sacrifice érigé en
principe permanent.
11 y a plus encore. Renoncer à
soi-même, ce n’est pas seulement
accorder à Dieu et à nos frères la
préséance sur ce qui nous agréé ;
c’est aussi nous abstenir de tout ce
qui pourrait concourir a nous relever à nos propres yeux. C’est l’anlidote de l’égoïsme, mais aussi de
l’orgueil, qui après tout, n’est que
de l’égoïsme grossier. Renoncer à
moi-même veut dire parfois subordonner mes désirs les plus chers,
mes espérances et mes aspirations
les plus légitimés, mes projets les
plus désintéressés à ce que Dieu
trouve le plus avantageux pour mon
bien et pour le bien de T œuvre qui
m’est confiée. C'est impossible, me
direz-vous. Impossible, non, mais
oui bien difficile; mais l’Evangile
n’est-il pas l’extraordinaire çéalisé
dans la vie? Comme l’a bien dit
un chrétien : « 11 est plus difficile
de renoncer à soi-même que de se
donner soi-même ». En se donnant
l'homme se montre à son propre
avantage ; c’est l’auréole du sacrifice;
ce sont les applaudissements de l’opinion publique. Dans le renoncement, par contre, l’homme demeure
caché et l’orgueil est exclu. Demandez-le à ce serviteur de Dieu arrêté
au milieu d’une activité riche en
promesses. À son pourquoi angoissant, une voix céleste répond ; Calme-loi ; le service de Dieu n’est pas
seulement de marcher et de parler ;
c’est aussi de se taire, de se retirer
dans l’ombre, de faire violence à
ses préféi’ences, à ses penchants naturels. Pour vivre de la vérilable
vie, il faut mourir à soi-même. Et
quelle discipline en elTet est-elle
plus apte, à mettre en action toutes
les énergies, toutes les facultés de
ton âme, que celle d’un sacrifice ,
constamment renouvelé et toujours
plus absolu de la volonté à celle du.%
Père? Pour être disciple de Christ
il faut avoir l’esprit du Maître : « Non
comme je veux, mais comme tu ,<
veux 1 »
Extrait des Meditazioni per i culti -i
della Domenica e dei giorni festivi, di \
Gugliklmo Meille (pp. 290-292).
De l’acMÉ reliaisiise iles laìnees
dans PEglistì
Les Sociétés d’activité chrétieime.
Nous avons signalé (voir N° 5)
l’origine et le développement rapide
des Sociétés d’activité ou û’effort
chrétien, nous ré.servant d’indiquer
les bases sur lesquelles elles reposent, ainsi que le champ dans lequel elles travaillent.
Comme leur but est d’inspirer, ai
chacun, le plus grand dévû|jement '
possible aux intérêts du régne de
Dieu, il est naturel qu’on exige des
jeunes gens et des jeunes filles qui j
entrent dans l’association, un enpt- '
gement formel et sérieux.
Or cet engagement le voici, en ^
résumé: j
« Confiant dans le Seigneur Jésus Christ et son secours, je lui promets: ■
a) de m’efforcer de faire tout,;
ce qu’il veut que je fasse; J
b) d’avoir pour règle de ma vie j
de prier et de lire la Rible chaque ]
jour;
c) de donner mon concours a]
ma propre église, sous tous les rap'l
ports, spécialement par ma présence*
à ses services réguliers du dimanche ’
et de la semaine, â moins d’en être]
empêché par quelque motif que jéj
puisse consciencieusement alléguer ,
à mon Sauveur;
d) de m'appliquer à mener une;
vie chrétienne pendant toute mo»;]
existence, selon la mesure de 1®-'
connaissance à laquelle je suis paf'?
venu; (
. 4
3
- 99
e) de remplir tous mes devoirs
lie membre actif de la société d’efÇÎbrt chrétien;
J- f) d'êlre présent à toutes ses
Í’ réunions et de prendre une part acÿ^^ive, indépendamment du chant,
fdans cliaque service de prière de ia
Í Société, à moins d’un empêchement
légitime;
g) d’envoyer un verset de l’Ecriture à la réunion mensuelle de
Consécration, pour être lu de ma
part, en réponse à l’appel de mon
'-uom^ toutes les fois que je serai
^ ccniraint de m’absenter.
X
Ceux qui prennent cet engageruent se placent sous l’autorité directe du Seigneur, et non pas sous
celle d’une société, d’un Comité, ou
• rl’un surveillant humain.
• U vaut la peine de le faire observer, en un temps où tant de personnes sont à la recherche d'un
Suide, fût-ce même d’un capitaine,
chair et en os, qui les conduise
CùV aveugle I
En outre, il fait d’eux autant d’é^ ludiants assidus de la Bible et autant d'apprentis de la vie chrétienne,
spirituelle et pratique.
Ces réunions de la Société initient
leurs membres à toute les œuvres
■''oligieuses et philanthropiques, auxquelles ils pourront aider, en attendant qu’ils s’y consacrent peut-être
"*uut entiers un jour.
Les seules Eglises qui se soient
■ dJontrées hostiles à ce beau mouve.dùent des Sociétés d’elîort chrétien,
?ont celles qui, travaillées par un
?8prit aussi sectaire qu’il est orgueil,.'cux, prétendent faire tout par ellesdvémes et traitent les autres du haut
de leur prétendue infaillibilité.
X
. En Amérique l’Association com P*’end trois classes de membres: les
d^Çnibres actifs, les membres assoet les membres honoraires. Les
PCetniers font profession d’être chré
tiens et s’engagent à travailler pour
le Seigneur; les associés ne prennent aucun engagement, en dehors
de celui de se rattacher à l’œuvre.
Quant aux membres honoraires, ce
sont des personnes plus âgées qui
sympathisent avec la Société et la
soutiennent moralement et financièrement.
Voilà les bases de la grande A.ssociation.
Nou-s verrons, prochainement, que
ces Sociétés méritent le nom qu’elles
portent, car leur aelivité, doni il
nous reste à parler, est multiple et
des plus bénies.
S. E. N.
U union des églises en Italie
Convaincus comme nous le sommes qu’à l’état des choses actuel,
c’est-à-dire tant que dure le scandale (pierre d’achoppement) de tant
de dénominations faisant en Italie
œuvre à part, l’Evangile n’y remportera jamais de triotnphes, ni grands
ni même modestes, nous nous permettons de placer sous les yeux des
lecteurs un article de Yltalia Evangelica dans lequel M..B. Pons, après
avoir fait 1’ historique des tentatives manquées d’union entre les églîses, nous laisse entrevoir d’où
pourrait bien surgir un nouvel et
plus heureux eiïort dans ce sens.
C’est en 1884, nous dit-il, qu’on
a le plus travaillé pour rmiV les
églises évangéliques d’Italie; la parole union était sur les lèvres de
tous. Le mouvement qui avait commencé l’année d’avant et succomba
trois ans plus tard, avait suscité
bien des espérances et des craintes
— toutes également évanouies!Noua
avons voulu revivre dans ces temps
et, à défaut d’autres documents, nous
avons relu avec attention ce qu’alors
nous avions recueilli et écrit dans
ce journal Que de projections plus
ou moins lumineuses sont passées
4
— 100
devant nos yeux, tandis que nous
évoquions ces faits d’il y a dix ou
douze ans !
Voici d’abord la pétition de onze
pasteurs, ministres et professeurs de
Florence, lancée par M. Beriialto de
Venise et adressée au Comité Intermissionnaire de Rome (composé de
tous les chefs-mission), pour qu'il
vît s’il n’y avait rien à faire pour
obtenir une plus grande union et
collaboration entre églises évangéliques, et pour la convocation d’un
congrès évangélique.
Voici ensuite le Comité Intermissionnaire qui « sympathise » avec
ces sentiments; mais qui déclare ne
pas se sentir « à même ni libre de
prendre l’initiative d’un mouvement
tendant à la fusion en une seule de
toutes les églises évangéliques italiennes ». C’était peu, trop peu, et
ils le sentirent bien ces Messieurs
car, reconstituant en 1883 leur Comité sur des bases autonomes, ils
approuvèrent le projet d’une « Assemblée promotrice de l’Union et de
la coopération entre les diverses
églises E. 1. » en fixant le nombre
des représenlants dé chaque déno
mination.
Voici enfin {’Assemblée Promotrice
qui ,se réunit à Florence du 29 Avril
au U Mai 1884 et qui. proclame solennellement que l’Union est désirée
et actuabie; que la constitution d’un
congrès évangélique est chose sage
et utile, et qui discute et détermine
môme le statut de ce dernier!.,.
Mais ici la lanterne magique s’éteint et « cbi s’è Visio s’é visto! »
Adieu congrès sage et utile 1 Adieu
union désirable et actuabie! Rien
que nuit et silence! Le.s- égli.ses non
invitées à ce spectacle, dont cependant elles attendaient de meilleurs
l'êsuUats, se résignèrent et se turent.
Mais voici une pâte lueur se répandre à travers l’atpmosphére évangélique. Si l’union entre toutes les
églises n’eat pas possible, elle le sera
du moins entre les deux qui se res
semblent le plus. Et force. pourpar'|
1ers dé commencer entre les églises
vaudoise et libre, pourparlers qui
s’en vont rejoindre... le fameux congrès.
Depuis lors, plus de dix année®
se sont écoulées, l^’union n’a pa®
fait un pas et l’esprit dénomination
nel s’est fortifié. Il n’y a pas eu d®
frottement bruyant; il s’est mêtn®
produit quelque progrès dans lé®
rapports entre églises locales; unÉ
plus grande préoccupation relative*
ment à l’avancement du règne di
Dieu, plutôt que touchant l’accrois*
sement de la dénomination, s’esi
aussi manifestée ça et là... maif
quant à l’union telle qu’on y rêvai
alors, bien peu y pensent et le plui
grand nombre la considèrent comm*
une chimère. Dorénavant Y umi^
corpus sumus est destiné à (iguref
comme motto, dans les journaux e'
circulaii’es de l’Alliance Evangéliqu®
comme parole apostolique il a perq
toute valeur, il a abdiqué en pré
sence de 1’« union de l’Esprit ». Maf
pourquoi choisir un corpus comin'
syml)ole d’une unité que tous pr'*
cîametU seulement spirituelle?
Si une enlreprise-commencée p
des ministres, pasteurs, professeu
organisée par des chefs-mission, co
duite exclusivement par des persoi
nés revêtues de fonctions ecclésia*
tiques — eut un résultat si dépM
rable, ' pouvait-il venir''à l’esjW
des frères, des églises, de faire
nouvel essai, d’élever la-^oix,
demander avec plus d’insistance
que l’on n’avait pu obtenir du cor]
ensèignanl et dirigeant? C’est ce q'
explique ce silence de dix anné^
et la timidité avec laquelle un Iréf
ici et là, à intervalles, ha,sarde
parole « union » d’une voix qui rSl
pelle le pépiement de quelque mé
neau solitaire.
Et cependant, bien que l’Assefl| ’
blée promotrice n’ait rien proi "
bien que du Congrès Evangéli'
on n’ait plus entenflu parler, bS
que l’on soutienne que les dénoi
5
- lül
nations ne font aucun tort à l’œuvre
d’évangélisation, qu’elles sont un
fruit de la liberté qui est en Christ,
qu’elles constituent la force, la vérité,
la beauté de l’Eglise — il y a cependant des âmes simples et ingénues qui persistent à croire que
sans l’union, révangélisalion de l’Italie ne se fera pas.
Ceux-là ne pouvant avoir le plus,
se contentent du moins et considèrent, comme leur église, toute église
où la Parole de Dieu est prêcliée ;
ils considèrent comme frère de leur
église tout frère de n’importe quelle
église; ils suivent avec assiduité et
un vrai bonheur les réunions dites
« d’alliance évangélique »; ils ne se
recoquillent pas dans leur dénomination pour n’en sortir qu’une, fois
par an, ou par mois, d’après un avis
officiel ; mais ils cherchent à maintenir un courant de fraternité entre
tous ceux qui s’appellent du nom
de Christ. On les appellera des vagabonds, des originaux: qu’importe?
Mettez-en cent; mettez-en deux cents
dans une ville et vous verrez si J’idée d’union ne fait pas des progrès...
même parmi les ministres ! Quand
quelque chose ne réussit pas depuis
le haut, est-ce illogique d’essayer
depuis le bas? Et après tout, les
plus intéressés ne sont-ce pas les
simples fidèles.
Nous sommes donc arrivés à celte
conviclion: que l’Union doit se faire
et qu’elle se fera en commençant
non par le toit, mais par les fondements. Fraternisons, sans aucune
autre préoccupation, nous tous qui
sommes évangéliques ; habituonsnous à une vie çommune de foi,
d’espérance et d’amour ; rencontronsnous souvent dans nos lieux de culte;
formons de nombreuses réunions qui
servent de témoignage à ceux du
dehors; qu’il y ait parmi nous plus
d’esprit de famille comme l’indiquent
les termes de frère et de sœur-,
« persévérons dans la doctrine des
Apôtres, dans la communion, dans
la fraction du pain et dans les pri
ères ». Et si un jour un pasteur,
après le sermon, donne à ses fidèles la bonne nouvelle que funion
est faite entre l’église A. et l’église
B., l’assembiée des frères pourra lui
répondre ; « Cher paste.gr, il y a
longtemps que nous, frères, de cés
deux églises, nous sommes entendus
là-dessus ».
MISSIONS
Pe.u d’oeuvres missionnaires ont
pris en aussi peu de teipps un développement aussi rapide que celui
de la Mission Romande. Depuis
leur séparation d’avec l’État, en
1845, les Eglises libres de la Suisse
romande, c. à d, des cantons de
langue française de Vand, Neuchâtel
et Genève, avaient été
plus fidèles et gégérenx soutiens de
la Société de Paris-, En 1875 ils
fondèrent dans l’Afrique Centrale
la mission de Valdézia quüls administrèrent indépendamment de Paris.
Des, circonstances providentiellés les
amenèrent de là .au?: colonies portugaises de ta côte E. de l’Afrique,
près Je la baie Delagpa; ce champ,
d’abord secondaire, vit gçrmer upe
moisson tellement bénie, qu'elle
éclipsa presque dans l’intérêt des
amis d’Europe celle du Transvaal.
De nombreux fidèles s’ajoutaient
fréquemment à l'Eglise, le progrès
s’accenluait toujours plus quand, en
Sept. 1894, des troubles ùolitiques
vinrent interrompre cés beaux succès. Les natifs, irrités contre les
Portugais qui, tout en tes chargeant
d’impôts et de corvées, les .traitaient
en outre comme des chiens, se
groupèrent en armes autour de quelques chefs .et demandèrent agx Portugais d’être mieux traités à l’avenir.
Ceux-ci mandèregt les principaux
chefs ppur discuter et, quand ils les
eurent entre leurs liiains, iis les jetèrent sans autre dans un cachot,
'avec des procédés dont nos Vallées
6
- lôâ
ont été plusieurs fois les témoins
au 47* S. Les noirs alors virent
fpi’il fallait montrer les dents au
loup et, avant que l’imprévoyante
autorité portugaise eût rien pourvu
pour la défense, le pays était dévasté jusqu’aux abords de la ville.
L’autorité ayant fait dire aux missionnaires qu’elle ne répondait de
la vie que de ceux qui se retireraient dans la ville de LourençoMarques, M.r et M.me Loze rejoignirent les Junod-Bioltey, missionnaires du chef-lieu. Us auraient bien
aimé pouvoir rester dans leur station de Rikatla mais, les jésuites les
ayant déjà dépeints comme des alliés du parti noir, ils durent venir
en ville pour éloigner tout soupçon
de trahison. Cependant, les noirs
convertis étant moins ardents à la
guerre étaient devenus suspects aux
deux partis, aussi les Eglises furent
dispei’sées et les dames missionnaires
durent se réfugier à Natal. i>a campagne étant sans défense, quelques
ennemis de la vérité, en dépit de
leurs chefs, pillèrent puis incendièrent la station qui venait d’être
agrandie et rebâtie avec soin l’an
dernier. Les missionnaires se recommandent aux prières de leurs Irères
pour pouvoir relever toutes ces ruines matérielles et morales.
Quelle œuvre reste t-il à faire
dans l’évangélisation du monde?
Pour répondre à cette question,
voyons quel est, au point de vue
de la religion, l'état de la population
de notre globe? En l’évaluant à envit'oti 1 milliard 500 millions, nous
pouvons estimer que 500 raillions
sont chrétiens, savoir 200 millions
protestants, 495500 000 catholiques
et 105 millions grecs. Les chrétiens
,, forment Jonc le tiers de la population du globe. C’est un milliard d’âmes qu’il faut gagner à l’Evangile,
et si le nombre des protestants dé^ passe celui des catholiques de 44|2
.millions, si l’on considère en outre
que les pays protestants sont, par
leurs colonies, les mailrts de la
moitié du globe, ne peut-on pas en
conclure que l’évangélisation du
monde concerne particuliérement les
protestants?
Ne nous eiïrayons pas de cette
tâche, acceptons-la en regardant à 1
Celui qui nous confie le mandat et
cherchons toute force auprès de lui
seul. Nous dira-t-on que nos Eglises
sont faibles, que plusieurs de ces
200 millions de protestants sont
tiédes, sans vie, ne s’occupent aucunement de l’œuvre des missions?
On ajouterait que, lorsqu’un réveil
de la piété aurait eu lieu, chacun
accomplirait son devoir et nous verrions de grandes choses. Mais « l'effort dont la prière est l’âme, n’est-ce
pas déjà le réveil, ou n’en est-ce
pas tout au moins la préparation?
et c’est pour cela que nous ne craignons pas de faire entendre à nos
Eglises l'appel de la mission. Un
cœur gagné à cette cause est par
là rendu plus propre à tout travail
dans le sein de l’Eglise pour laquelle
l’œuvre de la mission ne peut être
qu’un sel vivifiant ». Que nos lecteurs soient bien persuadés que
dans l'œuvre du Seigneur tout se
tient et que le réveil missionnaire,
dont MOUS voyons l’aurore et pour
lequel nous bénissons Dieu, est non
seulement une manifestation du réveil de la piété, mais aussi un
moyen puissant de concourir à ce
réveil.
Le 24 Février, M"" le missionnaire
P. Davit et ses compagnons de
route arrivaient à Mafeking c, a
d. aussi loin qu’on peut aller en
chemin de fer. C’est là qu’ils doivent faire une grande partie de
leurs achats et organiser leur cara
vane jroiir avancer vei's lé Nord.
îlîstcrg
7
- 103
SAUVE PAR UN CANTIQUE
â
Par une belle soirée tl’été de l’année 1881, â bord d’un navire excursionniste descendant doucement
le Polomac, un groupe de touristes
du Nord américain, se trouvait réuni sur le pont avec la foule des
passagers. Un monsieur venait de
chanter quelques cantiques bien connus; il entonna en dernier lieu
cette prière si chère à tout cœur
chrétien; « Jésus, ô toi qu’aime mon
âme. »
Les deux premiers versets furent
rendus avec beaucoup de force, et
le chanteur accentua les lignes finales avec une telle émotion que tous
les cœurs en furent remués. Un silence de quelques secondes suivit
les dernières notes mélodieu.ses qui
venaient de s’évanouir dans la nuit.
Alors un des auditeurs se détacha
de la foule, et, se dirigeant vers le
chanteur, il lui dit en l’abordant:
' « Je vous demande pardon, Monsieur, mais n’avez-vous pas pris part
à la dernière guerre américaine?
Oui, Monsieur, répondit poli
ment le chanteur ; je combattais sous
les ordres du général Grant.
— Eb bien, répondit l’interlocu-,
leur en laissant échapper comme
un soupir, je combattais dans les
rangs opposés, et j’ai la certitude de
m’être trouvé tout près de vous une
nuit, il y a de cela 18 ans. C’était
une nuit claiie, assez semblable à
celle-ci, dans ce même mois. Si je
ne fais erreur, vous occupiez un
poste de sentinelle. Nous, de l’armée du Sud, nous étions dans une
position difficile, et vous étiez fun
de nos ennemis. Je rampai, caché
par les ombres, jusqu’à votre poste,
mon arme meurtrière à la main.
Vos allées et venues vous amenaient
en pleine lumière, tout prés de moi.
En marchant, vous fredonniez l’air
du cantique que vous venez de chanter tout-à-l’beure. Je levai mon ïmsil
et vous visai en pleine poitrine ; j’avais été choisi par le commandant
parce que j’étais un tireur éprouvé,
lorsque dans le calme de la nuit
ces paroles de votre chant frappèrent distinctement mon oreille:,
Couvre ma tête sans défense
A l'ombre'de tes ailes.
Votre prière fuf exaucée. Après
cela, il me fut impossible dé tirer,
et votre camp ne fut pas attaqué
cette nuit. J’ai eu le sentiment, en
vous entendant chanter ce soir, que
vous êtes l’homme auquel il m’a été
épargné d’ôter la vie. »
Le chanteur serra la main de son
frère du Sud et dit avec beaucoup
d’émotion:
« Je me souviens très bien de
cette nuit, je me rappelle l’étal d’accablement et l’impression d’isolement que j’éprouvai en me rendant
à mon poste. Je savais que’ c’était
un poste très dangereux, et je me
sentis plus abattu que je n’ai jamais
été durant toute cette campagne.
J’allais de long en large, pensant à
ma famille, à mes amis et à tout
ce qui m’était cher. Alors le sentiment des soins de Dieu et de sa
bonté pour tout ce qu’il a créé pénétra vivement mon esprit,
S’il s’occupe d’un passereau, me
dis-je, combien plusi d’une créature
formée à son image! Et je mè mis
à chanter ce cantique, qui est ma
prière préférée, puis je cessai aussitôt de me sentir seul.
Je n’ai pas su jusqu’à ce soir
comment cette prière avait été exaucée. Mon Père céleste a jugé bon
de me le laisser ignorer pendant 18
ans. Combien d’actes de sa bienveillance et de sa sollicitude nous demeurent cachés jusqu’à ce que la
lumière de l'éternité nous les révèle.
«Jésus, ô toi qu’aime mon âme»
a été jusqu’ici l’un de mes cantiques favoris, désormais il me sera
doublement précieux. »
8
104
Note Religieuse
1
Les nouvelles de l’Ouganda’ don‘nées par le Journal de l’Eglise Libre
d’Ecossetrès encourageantes.
Dans l’automne de 1893, les missionnaires, alarmés par des symptômes
de défection parmi les cliréliens,
convoquèrent une série de réunions
d’exlioi’tatioins et de prières. l.,es
résPttats en ont été merveilleux.
Une lettre dit: «Nous sommes au
milieu d’pn grand réveil et notre
joie ,dépasse toute expression. Après
le service du malin, 200 personnes
restèrent pour' des entretiens particuliers. 'Dans l’après-midi, je prêchai
sur la diflérence entre les chrétiens
deinpm et, les vrais chrétiens, ceux
qui suivent lairaullilude et ceux qui
saisissent la vie éternelle. 30 ou 40
personnes restèrent pour nous parler,
et la plupart se retirèrent avec une
expression de joie. I.,,e roi, hélas,
n’était pas parmi les joyeux. Je ne
l’ai jamais vu si triste ».
ITALIIS. Le 14 Mars, anniversaire de notre roi, aura été un
jour heureux pour des centaines de
familles. En effet un décret d’amnistie prononçait la libération de
ceuxjdes délinquants politiques qui
avaient été condannés; à un empiisonnement relativement court, et
une diminution notable de peine
aux autres. Le câpitaine Romani se
trouve au nombre des amnistiés.
Le duc, d’Aoste s’est fiancé avec
la princesset Hélène d’Orléans.
Le nouveau pripce, Philibert, fds
du prince Thomas et de la princesse
Isabelle, a été baptisé avec toutes les
solennités d’usage en pareil cas, so
lennités qui nous semblent dé.sormais quelque peu surannées.
On prévoit que les élections politiques auront lieu le 5 et le 12
Mai. Nous ne sachons pas que pour
le collège de Briquéras il y ait d’autres candidats que M. J. Peyrot et
le marquis de Rorâ. Pour celui de
Pignerol on parle de Camusso, prenant position, comme ministériel,
contre Facta. Les députés de l’opposition en Piémont dépasseront,
probablement, la trentaine.
Rudini a prononcé à Palerme un
discours d’opposition très accentué:
il a dit, entre autres choses, que si
la dictature dans une république
peut conduire à la monarchiè, une
dictature dans une monarchie ne
peut conduire qu’à l'anarchie. Il a
insisté pour que les votations politiques aient lieu au plus tôt.
FRANGE. Api'ès la grâce accordée
au capitaine Romani, le major Falta
, et le jeune Aurilio auraient dû nous
revenir par le retour du courrier.
Il n’en est pa.s ainsi et cela nous
prouve combien peu nous pouvons
compter sur la., bonne amitié de
nos frères latins
ANGLETERRE. La reine Victoria
fait un séjour à Nice.
ESPAGNE. Le beau croiseur Reina Reg en te, qui ramenait à Tanger
, une députation de Maroquins, a fait
naufrage sur la côte de Gonil prés
du détroit de Gibraltar. Il est presque sûr que tout le monde à bord
a péri.
Abonnemeuts reçus pour 1895:
M.M.: Prochet-Tonoglio, la Tour;
J. Tron reg., Macel; Mathieu, Maneille; Baral, Ghabran; anc. Balme,
Traverse; Masssl, Fayé ; Balmas
Rounc, S. Germain; Meynier ib.;
Vertu, Turin; Justet, Bra; "White,
Gênes.
J. P. Malan, Gérant.
Torre Pellice — Imprimerie Alpina