1
Huitième année.
]V. 5.
7 Févier 18'7’3.
L'ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialement consacrée aux intérêts matériels et spirituels
de la Famille Yaudoise.
Que toutes les choses qui sont véritables.occupent
vos pensées — ( Philippiens., IV. 8.)
PRIX D ABONNEMENT !
Italie, k domicile (un ait) ^ ^
Suisse...................5
France ..............» 6
AUemagne fi
Angleterre , Pays-Bas » 8
Vn numéro séparé : 10 cent.
17n numéro arriéré : 10 cent.
bdrEIux d'abonnement
ToRRK-PBi.r.iCE ; Via Maestra,
N. 42, (Agenzia bibliografica)
Pignerol : J. Chiantore Impr.
Titrin :J.J. rvon, via Lagrange
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Kr.,oRBNCK : Libreria Evangelica, via de’Panzani.
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ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S'adresser pour radminislration
an Pureau d Tnrre-Pelllce,
via Maestra N. 42 — pour la
rédaction : à Mr. E. Alalan
Prof» k Torre-PelUce.
Sommalr*e.
Des écoles primaires, — De la difHciilté
d’apprécier uoe œuvre spirituelle. —
CorreHpondnnce. — Noucellcs religieuses.
— Chronique locale. — Chronique Vaudoise. — Chronique Politique. — Petite
correspondauce.
DES ÉCOLES PRIIIAIRES
A [)lusieurs reprises déjà la question des écoles, de l’instruction
et de l’éducation a été débattue
dans ce journal; mais, vu sa grande
importance , l’on ne saurait trop
souvent y revenir. J’aurais mon
mot à dire sur le caractère éducatif que doit revêtir l’instruction
pour qu’elle soit de quelque utilité; je voudrais, à ce sujet, que
l'on distinguât nettement l’éducation des facultés intellectuelles de
l’éducation des facultés morales ,
car de la confusion de ces deux
choses peuvent dériver des divergences d’opinion plus apparentes
que réelles.
Il n’y a pas de doute que l’éducation intellectuelle n’ait fait de
grands progrès dans nos écoles
depuis qu’elles sont dirigées par
des maîtres plus capables et que
l’on a adopté des méthodes plus
rationnelles ; l’éducation morale
est comparativement restée 'plus
en arrière; je ne parle pas de l’éducation physique dont on ne s’est
presque pas occupé du tout.
Quoi qu’il en soit, l’instruction
a beaucoup de progrès à faire, soit
dans l’une, soit dans l’autre de ces
directions. L’être humain tout entier doit être développé, autrement
il sera incomplet, tronqué en quelque sorte et peu propre à remplir
le rôle qui lui a été assigné. L’instruction est le grand moyeu de
développement, mais, suivant la
matière de l’instruction et le caractère qu’elle revêt, au lieu de
développer l’individu, elle servira
au contraire à l’envelopper. Ce
sujet, du reste, mérite d’être traité
plus -en détail, et je le renvoie à
une autre fois. Pour le moment,
c’est sur une condition purement
extérieure, mais nécessaire à la
prospérité de l’école, que je désire
2
-(34)
attirer l’attention du lecteur, savoir la distribution et la longueur
du temps qui doit être chaque jour
consacré aux leçons ou à l’enseignement.
C’est une opinion généralement
reçue dans notre pays que plus
longtemps les enfants sont retenus
à l'école , plus grande aussi est la
dose d’instruction qu'ils reçoivent
chaque jour, comme si les forces
spirituelles étaient infatigables et
la réceptivité des enfants illimitée.
Il y a des maîtres qui, sous l’empire d’un tel préjugé, retiennent
les enfants à l’école la journée entière. Ils peuvent ainsi acquérir
une réputation populaire de maîtres zélés, mais qu’ils rendent un
vrai service à l’instruction , c’est
ce dont il est très permis de douter. Ce qu’il y a de plus étrange
c’est que cette opinion erronnée
est souvent partagée par les Commissions scolaires elles-mêmes qui
obligent les maîtres à tenir l’école
non seulement tous les jours de
la semaine, mais encore à la tenir
journellement pendant plus d’heures que ne le comportent à la fois
et la saison, et les forces du maître , et les forces très limitées des
enfants.
Si l’école est un lieu où l’on expédie les enfants afin d’être délivré de leur tapage et du soin de
les surveiller et de les diriger,
qu’elle soit ouverte dès le point
du jour et qu’elle ne se ferme qu’à
la nuit tombante ; mais que le
maître soit appelé dans ce cas un
gardien e non plus un instituteur.
L’école pourra redevenir alors ce
qu’elle était au Ban-de-la-Roche
à l’arrivée d’Oberlin dans cette localité. Là, le même individu qui
était chargé, pendant l’été, de la
garde des pourceaux du village
était chargé, pendant l’hiver, de la
garde des enfants; le même moyen
lui servait dans les deux cas: assis
sur un tas de bois dans un coin
de la chambre et tenant une longue verge a la main, peut être la
même qu’il avait employée pendant
l’été, il dominait sur son troupeau
et le maintenait en silence par la
frayeur des coups.
Mais si l’école est au contraire
un établissement où doit se continuer et se perfectionner l’éducation de la famille, si elle est le
complément de la maison paternelle, que l’on fa^se en sorte qu’elle
puisse remplirson noble rôle; qu’on
le lui rende possible en particulier
en ne l’obligeant pas, par une exi-.
geuce outrée, à faire mal tout ce
qu’elle fait et que l’on n’ôte pas
non plus à la famille le temps et
l’opportunité de concourir avec
l’école dans une œuvre qui leur
est commune et qui ne peut donner
de bons résultats qu’à la condition
de leur être commune.
(à suivre).
DE LA DIFFIGILTÊ
d’apprécier une œuvre spirituelle
C’est un point dont il faudrait
tenir compte dans les critiques
que l’on adresse souvent aux sociétés d’Evangélisation. Rien n’est
plus difficile qu’un jugement exact
porté sur une œuvre religieuse.
Les moyens ordinaires d’apprécia-
3
-(35)
tion ne suffisent point; et les chiffres, par exemple, peuvent induire
en de grandes erreurs. On sait, d’après le nombre des affaires, estimer l’importance d’une maison de
commerce; mais le travail du SaintEsprit échappe à nos mesures et
à nos calculs.
La curiosité peut rassembler pour
un temps de vastes auditoires qui
se dissiperont sans laisser d’Eglise
après eux. La valeur des sommes
données n’offre pas toujours un
critère -plus sûr que le nombre
des auditeurs, car il ne serait pas
difficile de citer de riches budgets
volontaires répondant à des Eglises peu vivantes. Ferez-vous entrer en ligne de compte la multiplicité des services, l’agencement
habile des institutions , le travail
extérieur des pasteurs, leurs visites faites ou reçues ? Tout cela
servirait à notre appréciation ,
mais ne suffit point à décider si
vraiment l’Eglise prospère. La foi
sincère, le feu sacré, le souffle de
l'Esprit peuvent manquer encore;
et les conversions, les réveils, ne
point répondre à la science et au
labeur des hommes.
Ainsi les brillantes apparences
risquent de vous conduire à de
grands mécomptes. D’autre part,
je ne me défie pas moins de la
sévérité chagrine de certains gens
qui prennent en pitié tout ce qu’ils
ne font pas eux-mêmes, passent
condamnation sur toutes les entreprises chrétiennes , et méprisent
particulièrement les stations naissantes et les petits auditoires. « Il
n’y a rien à X I vous diront-ils ;
rien absolument I Pourç^uoi entre
tenir là un poste inutile? Cinquante
malheureux auditeurs ; point de
progrès, point d’avenir; une ville
profondément hostile au protestantisme.... C’est de l'argent perdul»
Et s’ils prenaient la peine d’y
regarder de près , ils verraient
mainte circonstance favorable ,
mais peu aisée à définir, fugitive,
insaisissable, qu’un rapport défigurera, exagérera,s’il la mentionne,
qui existe cependant. Ce sont des
herljes menues qui percent la terre,
des bourgeons encore fermés. Dans
cet humble troupeau la foi s’est
ranimée ; l’Esprit de Dieu agite
doucement les âmes ; des prières
ferventes s’élèvent ; des conversions se préparent; on se rapproche, on s’encourage , on s’attend,
sans savoir l’expliquer, à des progrès futurs et prochains; le pasteur
pourrait numéror plusieurs traits
qui plus tard prendront de l’importance, mais pour le moment sembleraient futiles. Attendez encore ; une
riche moisson vous est réservée.
Ainsi l’œuvre spirituelle, comme
l’ârne humaine, ne peut se mesurer à première vue; un serviteur
fidèle et attentif en discernera
toujours plus ou moins qu’il ne
saurait dire ; et en cette matière
il n’est, pour bien voir, que l’œil
du Maître.
Cii. Luigi. —(Eglise libre).
(ffornsponbance
Brescia, le 20 janvier 1873.
Monsieur le Rédacteur,
L’Echo m’est toujours arrivé comme une
lettre des Vallées, qui iuslruit, édifie et
^ donne des nouvelles ; aussi ^’aurais bien
y
4
-(36).
regretté de ne plus le voir arriver chaque
semaine. C’est avec d’autant plus de plaisir
que, ayant été surjle point de ne plus paraître, je le reçois maintenant et pour ma
part je sens réellement le besoin de vous
remercier|d’en avoir continué la direction.
Si l’on désire des nouvelles de l’Evangélisation, nous n’en désirons pas moins
de nos chères vallées. Il est vrai que quand
il n’y a rien d’extraordinaire, il semble
qu’il soit bon de se taire et pourtant quelquefois les choses ordinaires intéressent.
Je ne sais pas si ce sei’a le cas pour ces
quelques lignes que je vous écris de Brescia
aujourd’hui. Ici, comme presque partout
en Italie, tes difficultés ne manquent pas.
L’indifférence, bien plus que le bigotisme
et le fanatisme, empêche l’Evangile de
produire les effets pour lesquels il a été
donné. Ou n’est pas catholique romain,
et l’on ne veut pas être protestant, c’està-dire chrétien. Vous verriez chacune de
nos réunions du dimanche soir avec des
auditeurs nouveaux, auditeurs le plus
souvent attentifs pendant une heure, surpris de ce que dit l’Evangile et ne disant
que du bien de ce qui vient d’être annoncé.
Comme est belle leur manière de prêcher,
disent les uns, comme j’aime ce qu’ils disent, ajoutent les autres, quel dommage
qu’il n’y ail pas dans la ville trois ou quatre réunions semblables, s’écrient d’autres.
Nous aurions écouté toute une soirée,
répètent à haute voix ceux qui pour la
première fois ont osé passer le seuil de
la porte du local. Et si l’on a l’occasion
d’évangéliser ceux qui accourent au cimetière lors d’un ensevelissement, comme
cela nous est arrivé dernièrement, on entend derrière soi, en sortant, les mêmes
réflexions et les mêmes témoignages de
surprise et de sympathie de la part de
ceux qui ont écouté la prédication de la
bonne nouvelle du salut en J. C. « Nos prê.
tres nous ont trompés, et certainement,
ces protestants, croient mieux que nous
en Dieu le Père, le Fils et le S. Esprit,
et ils en parlent avec plus de respect et
de foi ». Et pourtant malgré tous ces témoignages d’approbation, le nombre de
ceux qui se décident pour Christ est très
petit, et si l’on ne s’en remettait pas à
Dieu, après avoir prié, travaillé, ctierché
les âmes et espéré, il y aurait de quoi se
décourager bien souvent.
J’ai quelques catéchumènes qui suivent
régulièrement et avec profit, je crois,
l’instruction religieuse. L’école du dimanche est ce qui jusqu’à présent m’a donné
le plus de sujets de joie. Elle comptait,
il n’y a pas deux ans, 7 ou 8 enfants.
Elle en a maintenant une vingtaine d’assidus et réguliers.
La fête qui leur a été préparée à Noël
les a bien égayés, surtout parceque il n’y
étaient pas habitués. Cette fête a ,été du
reste une bonne occasion pour parler de la
bonne nouvelle de la venue do Jésus aux
nombreux auditeurs qui remplissaient
jusqu’au moindre petit coin de notre local
assez grand.
Les réunions de prières de la première
semaine de l’année furent aussi faites ici
eu commun avec l’Eglise libre. Le premier soir surtout notre local contenait un
bon nombre de membres de cette église
et même des personnes étrangères aux
deux dénominations, les autres soirs l’affluence était moins considérable, mais si
l’on considère que les membres de l’Eglise
vaudoise ne dépassent pas de beaucoup
le chiffre de 40 et que ceux de l’Egli.se
libre sont beaucoup moins nombreux, on
a encore lieu d’être content de la fréquentation que nous avons eue pendant toutes
les soirées de la semaine.
Un jeune monsieur Balois, qui se trouve
souvent à Brescia pour son commerce,
vient de faire don à noire Eglise d’un
Harmonium, et les membres de l’Eglise
ont été très reconnaissants envers ce donateur et envers Dieu qui nous l’a envoyé
quand nous nous y attendions le moins.
— Nous avons, il est vrai, quelques joies
dans l’Evangélisation quand nous voyons
l’Evangile de Christ accepté par notre
moyen, mais combien de déceptions n’avons nous pas aussi, combien de luttes,
combien d’obstacles à surmonter, et par
conséquent quel besoin n’avons nous pas
des prières et des encouragements de
nos chers amis et frères en J. C. et parents
des Vallées! J. Pons.
P. S. Comme chose vieille mais toujours
nouvelle, je puis vous dire que deux personnes de Gargnano sont venus è pied
5
-(37)
aujourd’hui même me trouver et m’apprendre qu’ils veulent farsi délia noslra,
moyennant le payement d’entrée qui doit
être, selon eux, de 100 francs et pour la
suite d’un franc par jour. Pauvres gens 1 ils
ont fait 20 kiloni. de chemin pour s’en retourner bien déçus. Depuis quelque temps,
j’ai toutes les semaines des visiteurs de ce
genre. Il paraît que le confessional continue à nous calomuior.
En réponse à M. J. l>ons que nous remercions pour sa lettre, nous le rendons
attentif, et avec lui nos lecteurs, î) l’article
de .M. Luigi sur la difficulté d'apprécier
une œuvre spirüuelle, dont nous avons tiré
bon profit pour nous-meme.
Pralv, le 20 janvier 1S70,
Munsieur le Rédacteur,
J’ai lu avec uu vif intérêt ce que vous
dites dans la Chronique mudoise à propos
do la paroisse do Rodoret. Il s’agit de faits
sur lesquels ont dû se prononcer les deux
plus importantesadminisiralious nommées
par le dernier Synode et il faut leur savoir
gré do ce que la crainte de voir une paroisse de la montagne dépourvue de pasteur ait pour le moment été écartée.
L’art. 19 du Synode 1871, susceptible
d’une large application, semble, selon vous,
devoir restreindre la liberté des évangélistes pour qu’il ait son effet et que les
paroisses de monlagne ne soient pas privées
du Ministère. Je ne pense pas qu’il faille
arriver A ce point; il suflit de s’entendre
sur la portée de l’article on question.
Les évangélistes sont des ouvriers placés
sous la direction de la Commission d’Evangélisalion qui les envoie dans différents
lieux désignés par elle pour y « prêcher
l’Evangile, et amener les âmes à la connaissance et à l’obéissance de J. C. »,
(Syu. 1855, art. 25). — Il n’y a pas longtemps qu’ils étaient sous la direction immédiate de la Table qui eu employait au
sein même des Vallées. Aussi longtemps
que l’Evangéliste est un ouvrier envoyé,
il est certain qu’il doit se rendre au pacte
qui lui est désigné, que ce soit à Riesi
ou à Rodoret, à Florence ou à La Tour.
pu le croire, un privilège pour les paroisses de montagne, mais une mesure générale pour toutes les paroisses, eosorte
que lorsque l’une d’entr’elles ne procède
pas à l’élection d’un pasteur dans le cas
de vacance, ou n’obtient que dos refus à
ses appels, la Table lui envoie un évangéliste qui n’aura pas pour but de « remplacer le pasteur enrhumé ». Le Synode
dernier fait un devoir à la Table d’employer un ouvrier sous sa responsabilité
immédiate, et il faudra qu’elle eu envoie
un comme pasteur ou évangéliste à Marseille si elle tient à remplir son mandat.
La Table pourrait ne pas avoir d’ouvrier
disponible , puisqu'elle so contente d’en
employer à terme fixe pour des provisoires
et comme elle se résigne à laisser tomber
eu désuétude le tour de prédication, elle
devra remettre la tâche de faire desservir
les paroisses en souffrance à la Commission d’évangélisation qui, avec lacoutiance
qu’elle a su si bien mériter, et les moyens
dont elle dispose-, n’aura pas plus de peine
à envoyer un ministre de l’Evangile au
sein d’une paroisse des Vallées que dans
telle poste que nous avons de la peine à
trouver sur la carte d’Italie.
On a cru que l’art. 16 des réglements
organiques subsitait encore. Il a été rappelé , il n’y a pas longtemps, dans uue
vi.site pastorale , et dernièrement encore
on nommait la personne qui, en vertu (ie
cet article, devait monter à Rodoret. Vous
regrettez qu’il soit aboli. Vous n’ètes pas
le seul, et je puis vous assurer que toute
ma paroisse s’associe à ce regret. Mais,
notez le bien , cet article établit formellement la distribution des paroisses en deux
classes, c’est-à-dire, remet eu vigueur le
2' alinea du § 9 de la Constitution. Voulezvous vous employer sérieusement à nous
le rendre, ainsi que nos examens de quartiers et nos bons vieux usages ensevelis
par des innovations empruntées à l’étranger, vous obtiendrez les éloges des paroisses dont on a fait peu de cas dans ces
derniers temps et qui, j’ose le dire, ont
déjà fourni et fourniront encore à l’avenir
de bons ministres de l’Evangile. Maintenir
l’art. 16 des réglements organiques après
la radiation du 2‘ alinea du § 9 de laCons
L’art. 19 n’est pas, comme quelqu’un a titution, c’est vouloir conserver une fleur
6
-(38).
détachée de la tige. Avec certains soins
elle pourra être fraîche quelque temps encore, mais elle est condamnée inésorablement à ne plus porter de fruits. L’art. 19
du Sjm. 1871 en le déclarant aboli énonce
un principe législatif irrévocable , savoir
que toute disposition n’harmonisant pas
avec la nouvelle loi est abrogée.
Quand nos réglements auront quelque
fixité parce qu’ils seront le fruit de l’observation attentive des différentes oîuvres
de notre église, et qu’ils auront été transmis aux Consistoires par ceux qui en sont
les dépositaires, je me rangerai volontiers
à l’invitation de « faire connaître, dans des
réunions spéciales la marche de notre
église, sa constitution et ses réglements ».
En attendant veuillez me tenir pour excusé si je ne me sens pas en mesure de
le faire ; car je serais fort embarrassé
de dire ce qui subsiste encore de la discipline de 1839 que quel(]ues personnes
pensent avoir été remplacée par la Constitution de 18.75; ce (;ui,’dans la Constitution et dans nos Réglements Organiques
<le 1867, est ajiplicable à nos besoins, puis(|u’ils ont été volés on vue de l’avenir,
ou bien ne heurte|pas contre des décisions
synodales postérieures.
J’aurais antre chose encore à vous dire
sur votre article « Des visites pastorales »,
mais j’aime mieux que d’autres personnes
plus autorisées que moi. surtout celles
sur les quelles pèsent les plaintes que vous
mentionnez, expriment d'abord leur opinion sur ce sujet. D’ailleurs je m’aperçois
(juc j’ai dépassé les limites d’une correspondance ordinaire et je termine en me
disant Votre dévoué
D. Gav Pasteur.
âouucUes reUigtcu6C0
France. Un certain nombre d’expréfres français étudient dans les écoles
de théologie protestantes afin' de devenir
des prédicateurs de la bonne Nouvelle du
salut auprès de leurs compatriotes.
Paris. La itiaison deé Missions de Péris,
qui a’aVait plus d’élètres, on compte sept
maintenant et en attend deux du trois
autres prochainement. .Aussi le comité de
Paris a examiné avec soin ce qu’il conviendrait de faire pour donner à ces jeunes
gens une instruction solide et les rendre
capables d'accomplir d’autant mieux la
tâche qui leur sera confiée. Voici les mesures qu’il a adoptées dans ce but:
1. Les études classiques seront désormais distinctes des études missionnaires
proprement dites;
2. Les premières se feront sous la surveillance du Comité, dans des écoles préparatoires déjà éxislantes ;
3. Les élèves feront les études théologiques dans la maison des Missions en
même temps que les autres études scientifiques d’une application directe à l’œuvre missionnaire.
4. L’Institut des missions sera transféré
dans le quartier du Luxembourg, pour
être à portée des cours scientifiques de
la Sorbonne, du collège de France, et
de l’Ecole de médecine. Les élè.ves auront
aussi l’avantage de pouvoir compléter les
leçons de théologie qu’ils recevront à la
Maison des Missions par d’aulres de même
nature que l’on annonce comme devant
bientôt commencer dans cette partie de
Paris, dans l’école de théologie de la confession d’Augsbourg, où seront appelés à
enseigner la plus part des anciens profesfesseurs de théologie de Strasbourg.
— Le Père Hyacinthe, yd.\ assisté dimanche à une conférence du père Hyacinthe
dans le temple de l’Oratoire à Paris. —
Grande foule ; hommes, femmes, enfants,
habits noirs et robes de soie aux postes
réservés; beaucoup de blouses au milieu
du temple.
M. Loyson est un bel homme , grand,
fort, nez aquilin,;front très élevé,regard vif.
Il ne crie pas, il ne déclame pas. C’est un
profe.sseur qui donne une leçon. Il parle
avec douceur; il explique. Cependant il a
des élans sublimes; le naturel du geste,
l’harmonie de la voix, les éclairs des yeux
vous ravissent On n’aperçoit pas l’art,
mais on sent la foi. C’est un enthousiasme
qui raisonne. On peut avoir des convictions opposées aux siennes; mais on ne
peut ne pas l’admirer. — M. Loyson a
parlé de la Réforme et dea Eglises qoi
7
-(39)
en sont issues. Il a fait des vœux pour
l’Eglise de l’aveuir à la réalisation do laquelle peuvent travailler les catholiques
et les protestantes par la dissémination
des Saintes Ecritures, par la prière et par
l’évangélisation des masses, qui tendent à
l’athéisme et à l’immoralité. — Mais de
quels catholiques veut parler l’ex-père
Hyacinthe? Ceux que nous connaissons
sont-ils disposés à répandre les Ecritures?
L’unité future telle qu’il la désire ne serait-elle pas une utopie?
Ejàle. FAablissement de Chriechonn.
Dans le courant do 1872, treize élèves
sont sortis de l’étahlissement missionnaire
de Chrischona et ont reçu l’imposition des
mains. Quatre sont partis pour l’Amérique
pour aller prêcher l’Evangile aux nombreux
allemands établis dans ce pays et (pii
manquent souvent de secours spirituels.
Les neuf autres sont employés soit comme
évangélistes, soit comme colporteurs, dans
la mission intérieure en Autriche, dans lo
Grand Duché de Bade, dans lo Wurtemberg et en Suisse.
EtliniWom:'^. Le 24 novembre a
eu lieu a Edimbourg une grande assemblée de chrétiens appartenant à tonies
les dénominations évangéliques, à l’occasion du 300™ ^anniversaire do la mort do
Knox, dans le but de réunir des souscriptions dcstitiées à élever au réformateur
de l’Ecosse un monument en rapport avec
les immenses services <|u’il a rendus é sa
patrie.
Genève. L’Eglise réformée Allemande, réduite presque à néant par le
pasteur rationaliste Wagner, se relève ,
grâce à la bénédiction de Dieu, et par le
zèle fidèle de M. le pasteur Sarrasin. Le
culte est suivi par environ 300 auditeurs.
Home. Les assemblées de la semaine
de prières ont eu lieu dans la belle chapelle de l’Eglise écossaise située hors do
porta del Popolo. Parmi les évangélistes,
elles ont été présidées successivement par
MM. Roller, Ribotti, Sciarelli, Conti, Ravi
et Cote.
Angleterre. De mai 1871 à mai
1872, la Société Biblique Britannique et
Etrangère a répandu dans le monde entier
1.099.000 exemplaires de la Bible.
(îkrotttquc locale.
Monsieur le Rédacteur,
Il y a quelques mois que je reçus, pour
être inséré dans VEcho, le petit article
suivant venant de Turin et d’une main féminine. Je ne vous l’ai pas remis plus tôt
parce que je désirais l’accompagner de
quelques idees ou réflexions sur le même
sujet ; mais apprenant que l’on va incessamment mettre la main à l’érection d’un
bâtiment pour l’Ecole supérieure desjeunes
filles, je commence par vous transmettre
l’article en question avec prière de l’insérer dans le journal, ce qui n’empêchera
pas (|ue je no vous envoie, dans la suite,
ce (|ue j’aurais à dire moi-même sur cet
objet ou sur tel autre analogue.
J. D. E.
Voici l’article ;
S’il était vrai ipie la V. Table vaudoise
se propose de bâtir un Pensionnat, autrement dit Ecolo supérieure de jeunes
filles, vis à vis du College, voilà ce que
beaucoup do personnes appelleraient avec
moi une malhoureuso idée. On comprend
toutefois (|ue des messieurs oublient, eux
(pii ne voient souvent que le beau côté
(les choses, les inconvénients qui résultéraientd’uu tel rapprochement; mais que
des dames, (jui se sont occupées quehjue
pou d’éducation, laissent faire cela dans
leur pays sans avoir prié les honorables
administrateurs d’y rétléchir, ce serait
impardonnable Qu’il me soit donc permis
de dire que, selon moi et d’autres , mieux
vaudrait, pour autant que les objets d’enseignement le peuvent comporter, faire
place à nos jeunes filles dans les classes
mêmes du Collège à côté des jeunes gens ,
selon le système américain qui a ses bons
côtés et qui, avec une bonne direction ,
est probablement plus judicieux et plus
moral que notre système de ségrégation,
plutôt que d’exposer nos jeunes filles et
nos jeunes gansons à perdre leur temps
à se regarder et à méditer trop souvent
des sottises à distance. N’oublions pas que
nos jeunes filles tout particulièrement doivent se préparer à exercer une heureuse
et chrétienne influence soit ici,'soità l’étranger, et que plus tard, comme mères
de famille, elles donneront à la Société
les bons ou les mauvais sujets.
Pour moi je vois d’ici (veuillez regarder
avec moi ) au pied de la Ravadera, près
les Coppters de Ville, un endroit, à cet
effet, favorisé du ciel. Là nos jeunes filles
trouveraient une température plus douce
et lo calme de la nature si bienfaisant au
cœur. M. M.
8
-(40)
La Tour Pélis, Ir férrier 1873
Démission du régent des Bouisses. M. Paul
Charbonnier, régent de l’Fcole subsidiaire
des Bouisses, appelé à un poste dans l’Evangélisation , a présenté sa démission à
la Commission scolaire de la Tour. Celleci à répondu affirmativement à la demande
et a pourvu eu voie provisoire à son remplacement. Au moment de cesser nos
rapports officiels avec M.Charbonnier, nous
tenons à déclarer qu’il a dirigé dans un
bon esprit et avec succès l’Ecole confiée
à ses soins. Qu’il a eu outre coopéré avec
dévouement l’année dernière à l’Ecole du
(iimanebe en faveur des ouvriers, établie
à la ville, et qu’il s’est toujours occupé
avec zèle de la réunion du quartier des
Chabriols.
Nos vœux et nos prières l’accompagnent
dans son nouveau champs d’activité.
B. JI.\L.4N pasteur.
rj;i 'Tour. — La Société de la Balsille a eu une séance publique et donné
en même temps une soirée littéraire bien
remplie par beaucoup de recitations et de
lectures en langue ilalienne et en langue
française en faveur des victimes de l’iuoudalion.
®hro!tii|ue ®auboÎ0c
Llvovirne. Nous apprenons avec
plaisir que M. André Gaydou, primo Ragioniere de l’Intendance des finances à
Livourne, a reçu du Ministère la croix de
chevalier do la Couronne d’Italie, en récompense de ses longs, assidus et fidèles
services.
Chronique |)oUtique.
Italie. Il paraît que la gauche de la
Chambre, ayant à sa tête Rattazzi, insistera
pour l’abolition, sans exceptions, des corporations religieuses dans la province de
Rome, ou pour l’application à cette partie
du Royaume de la loi existante. Il paraît (jue
la Commission chargée d’étudier ce projet
s’est prononcée à l’unanimité contre l’art.
2 qui étafilit précisément l’exception en faveur des maisons généralices, dans ce sens
qu’on laisse subsister les généralats, mais
sans les couvents. L’officieu.se Opinions
sn prononce elle-même dans ce sens, surtout depuis que les évêques français, et
celui de Versailles à leur tête, adressent
des pétitions à M. Thiers, le représentant
de la fille ainêe de l'Eglise, en faveur de
la conservation des maisons généralices.
Le pape a cessé de faire des discours;
peut-être ne juge-t-on pas ,à propos de
publier ceux qu’il continue à prononcer.
— La Chambre a discuté et approuvé
le budget de l’Instruction publique, le
moins considérable dp tous, l’une des
causes pour lesquelles celui de la sûreté
publique et des prisons surtout, l’est beaucoup trop.
Rome. Le Journal de Rome assure que
le Vatican prépare une protestation officielle auprès des puissances contre la loi
des corporations religieuses de Rome. —
Il parait qu’on est beaucoup moins content de M. de Corcelles, l’ambassadeur de
France pour le spirituel, qu’ou ne l’était
de M. de Bourgoing.
Bâle. L’évêque de Bâle, Mgr. Lâchât,
a été destitué par la conférence diocésaine pour n’avoir pas voulu reconnaître
les pouvoirs civils, en proclamant le dogme
de l’infaillibilité et en punissant ceux qui
refusaient de l’admettre.
Berlin. Selon la Gazette de Spener,
les évêques catholiques d'Allemagne menacent de suspendre l’exercice de leurs
fonctions, si les lois de M. Falk sont adoptées; et les plus fanatiques ultramontains
demandent que le pape mette à l’interdit
le territoire prussien. — Il paraît que le
parti féodal représenté par M. de Gerlach
et par la Gazette de la Croix fait cause
commune avec le parti clérical contre les
lois du ministre de Falk.
Bonn. Une assemblée, de citoyens
appartenant à différentes confessions, et
parmi eux beaucoup de catholiques, a protesté hautement contre le langage violent
tenu par le pape dans son allocution du
23 décembre relativement a l’Empire germanique , et a envoyé dans ce sens une
adresse à l’Empéreu'r Guillaume.
JPetlt© Oorrespondanc©
Rev. U' St. Litourne. — Reçu fr. 9, 20.
Merci.
M' J. D. T. Milan. — Reçu fr. 71, 75 et
lettre. — Merci.
M' J. C. Florence. — Reçu lettre. Sera
publiée.
M'J. P. Venise. — Reçu lettre. Sera publiée.
E. Malan Directeur-Gérant.
Pignerol, Impr. Chiantore.