1
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Italie..........■. - L* 3
Tous les pays de TUnion
do poste..........»
Amérique du Sud .... »
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Année XX. N. 23.
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S'adresser pour la Rédaction à M.
le Past. E. Bonnet Angrogne,
(Torra Pellico),' et pour V Adiwinistration à M. Jean Julia,
prof.. Torre Petlice.
Tout changement d’adresse est
payé 0,25 centimes.
LE TEMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Jeudi
Vous me serez témoins. Act-1,8. Suivant la vérité avec la charité^Epli. IV, 15. Qno ton règnejimnue^^tth. VMO
S O III III ñires
Ne reconnaissez-vous pa.s vou.s raômes que
Jésus Christ est en vous? — Evangélisation (Lugano). — Le Christ à la
fête de.s Purim. -' Correspondance (MJlan). — Le catholicisme aux Etats Unis.
~ Longévité. _ Des draps propres. —
Revue politique.
UNE SIXIlNIE QUESTION
Ne rocom»aîs8ez-vou8„pas tousiiiémes que Jésus-OUrist est on
vous ?
, U Coa. xiir, 5.
Celle question ne s’adresse pas
aux païens, ni aux incrédules. Il est
évident que Jéaus-Clirist n’est pas
en eux.—Elle concerne, donc uniquement, les personnes qui peusenl,
en toute sincérité, avoir reçu le
Seigneur Jésus dans leur cœur.
La de,(ïtànde est claire et simple.
La réponse'doit l’être de même. Ce
qu’il s’agit, (le savoir ce n’est pas—
si nos parents étaient pieux, si nous
avons été baptisés, si nous, avons
])i'omis de servir le Seigueür Jésus,
si nous croyons que la Bible est la
parole de Dieu, si nous fréquentons
les cultes, si. nous lisons les Sainte.s
Ecritures dans nos maisons, si cei)Z^
,,qui nous entourent , nous rendent
'/«un bon témoignage,'ai iwjus contri'^
buons pour les œuvres chrétiennes,
ni même si nous parlons et prions
dans les léunious, — mais uniquement si Jésus-Christ est en nous.
Car les maui l'es talions extérieures
de la jiiôté, pi'ises séparément et
même dans leur ensemble, ne suffisent [>as pour nous donner l’assurance que Jésus-Christ a établi sa
demeure en*nous.
Les paroles dont l’apôtre fait suivre
la (luesliou que nous examinons: à
moins peut-être que vous ne soyez
réprouvés, nous révèlent toute son
importance. Celui en quiJésu.s n’habite pas, n’est pas à lui, il est un
réprouvé.
Une question d’une semblable gravité ne peut pas être résolue à la
légère. Une illusion, sur ce point,
peut .causer notre jjierle éternelle.
Nous sommes donc invités à .soumettre notre conduite à un examen,
étant bien décidés à acce[iter le jugement que portera, sur elle, la
i'arole de Dieu. Noué dêvons, de
plus, faire passer notre personne
elle-même qiar l’épreuve du feu de
l’Esprit de Christ (Rom. VllL 1-17)
Le résultat de cet examen et de
.cette épreuve nous fournira la réponse demandée.
, Dlaçons-nous toujours eu face de
la question telle que Paul l’a formu-
2
'i
178
lée, n’en changeons pas tes termes:
Ne reconnaissez-vous pas vous-mêmes que Jésus-Christ est en vous?
Si Jésus-Christ est en nous, nous
pouvons et nous devons Je recon naître.
Lot ne pouvait pas douter d’avoir
reçu à l’omhre de son toit, les deux
messagers célestes. Il tes vit entrer,
il leur prépara un festin et ils
mangèrent, et pendant tout ce temps
il s’entretenait avec eux. Il fut menacé
à cause d’eux et ce furent eux qui
lui sauvèrent la vie. Quand le Seigneur Jésus entra dans la maison
de Zachée, ce riche péager s’en
réjouit et il reçut de sa part, comme
sonvenir de cette visite, 1e salut de
son âme.
Dés que Jonathan eut rencontré
David il l’aima comme son âme. Et
l’amour réciproque, de ces deux
vaillants hommes, les poussa à faire
alliance l’un avec l’autre. Jacob
servit sept années pour Rachel, et
elles furent à ses yeux comme quelques jours, parce qu'il T aimait.
L’attachement de Ruth pour Naomi
sa helle-raére était si puissant que
pour rester avec elle, elle quitta
son père, sa mère, 1e pays de sa
naissance, son peuple et ses dieux.
La présence spirituelle de Jésus
dans te cœur de ses disciples n’est
pas moins réelle et certaine que
celte des anges chez Lot et que celte
de Jésus dans la maison de Zachée.
Ils savent que leur Sauveur est
venu frapper à la porte de leurs
cœurs, qu’il tes a appelés, qu’ils lui
ont ouvert,,qu’il est entré chez eux
et que depuis lors il soupe tous tes
jours avec eux, et eux avec lui. Leurs
cœurs sont remplis de paix et de
joie. — Si nous aimons le Seigneur
Jésus comme il nous aime, il n’est
pas possible que nous ne te sachions
pas. Du moment que son amour a
été répandu dans nos cœurs par 1e
Saint-Es prit,' nous avons cessé d’aimer 1e monde, nous avons fait avec
Jésus une alliance éternelle, son
service nous est doux et tout sacrifice
et toute souffrance, pour son nom,
sont pour nous un glorieux privilège.
Jésus est 1e cep duquel je suis né,
le pain qui me nourrit, l'eau qui
me désaltère. Il est ma lumière et
mon flambeau, te chemin sur lequel
je marche. 11 est 1e docteur qui
m’instruit, 1e maître que je sers, 1e
roi qui domine sur moi. Il est 1e
Rédempteur qui m’a sauvé de la
mort et du péché, te sacrificateur
qui intercède pour moi, l’avocat qui
s’est chargé de ma cause. Il est mon
ami et mon frère, 1e trésor de mon
cœur. Je berger qui me paît. Il est
ma sagesse et ma sanctification, il
est en moi l’espérance de la gloire.
Jésus est ma vie, c’est à lui que je
pense et c'est lui qui pense en moi,
c’est lui que j’aime et qui m’aime,
c’est de lui que je désire parler et
c’est lui qui met sa parole dans ma
bouche, c’est pour lui que je veux
travailler et c’est lui qui agit en
moi, c’est po'ur lui que je vis et c’est
lui (|ui vit en moi.
Jésus est en moi, je ne suis plus
un réprouvé.
Frères ét sœurs bien-airaés, n’affirmons pas à la légère que JéstisChrist est en nous. Aux Juifs, qui
prétendaient être enfants de Dieu,
uniquement parce qu’ils élaient de
la postérité d’Abraham et que depuis
leur enfance ils lisaient sa' parole et
lui adressaient leurs prières, Jésus a
dit-, Cest mon père qui me glorifie,
lui que vous dites être voire Dieu et
que vous ne connaissez pas (Jean
VIII, 54. 55). Quand nous sommes
entrés dans 1e monde par la naissance,
Jésus- Christ n’était pas en nous. S’il
y est entré depuis, sa venue, a
produit en nous un tel changement
que nous ne pouvons absolument
pas l’ignorer. Et si nous sommes
ari'ivés à la pleine persuasion que
Jésus est en nous, examinons notre
vie pour voir s’il n’y a rien, en elle,
qui voile à ceux qui nous entourent
3
- 179
f
la présence de Jésus dans nos coeurs.
Ce ne sera pas un lernps perdu, pour
aucun de nous, que celui que nous
consacrerons à nous éprouver nous memes, pour faire une réponse
motivée à celle question: Ne reconnaissez-vous pas que Jésus-Christ est
en vous?
nr.
ÉVANGÉLISATION
A propos de tolérance religieuse.
Lupano 31 Mai 1894.
Il est un grand nombre de catholiques à l’esprit large, au cœur chaud
et hienveillant envers leur prochain,
quelle que soit l’opinion religieuse
que celui-ci professe, ils sont mille
fois meilleurs que la doctrine officielle de l’église à laquelle ils appartiennent. D’un autre côté il est
des Pioteslants qui s’arrêtant à l’apparence , sans pénétrer jusqu’aux
principes qui dirigent la vie officielle
de l’église romaine trouvent inutile
et même nuisible toute œuvre d’évangélisation. 11 m’est arrivé plus
d’une fois d’entendre de la bouche
de certains protestants, négociants,
docteurs, libraires, des reproches
ti'és vifs à l’adresse de noire œuvre
d’évangélisatmn. Je ne me Halle pas
de les convertir par les lignes que
peut-être ils ne liront pas même;
je crois cependant qu’elles ne seront
pas tout à fait inutiles.
Il est bon de ne jamais oublier
que si un grand nombre de catholiques sont aimables et bienveillants
à notre égard, ce n’est nullement
aux emseigneraents de leur église
([u’Üs sont redevables de ces bonnes
dispositions, au contraire; l’église
romaine est intolérante et persécutrice aujourd’hui comme au moyenâge et .si elle n’allume plus de bûehêVs c’est que la' perversité des
temps » ne le lui permet pas pour
le moment. Les récentes explosions
du fanatisme le plus barbare à Luinino, à Girgenti et ailleurs sont là,
pour nous crier: Evangéliques, Protestants soyez sur vos gardes 1 Quant
aux Protestants chloroformés nous
doutons qu'ils se réveillent.
C’est singulier: Au dessus de la
populace ameutée à Lumino et à
Gastione il nous semblait voir se
projeter à travers les siècles l’ombre
du pape Innocent VIII, le trés-saint
et infaillible père des 16 bâtards et
nous avons voulu relire sa fameuse
Bulle à Albert de Capitaneis, chargé
d’exterminer nos aïeux. Le très-saint
père invite tous les chrétiens à se
lever en armes contre les valdenses
et tous les autres hérétiques et à
les écraser comme des aspics venimeux^ il promet en outre à tous
ceux qui_combattront les hérétiques,
ou qui aideront à les combattre, indulgence et rémission plénière de
tous leurs péchés.
_ L’on objectera que cette bulle est
bien vieille et qu’un pareil fanatisme
ne règne plus nulle,' part. S’il ne
règne pas ce n’est pas .sa faute, il
n’en exi.ste pas moins sur une vaste
échelle: sans parler du syllabus qui
condamne la liberté de culte et de
conscience et qui appelle le.s sociétés bibliques une peste, rappelonsnous que chaque évêque lors de sa
consécration doit prêter serment de
persécuter les héj'étiques de toutes
ses forces c< hæreticos pro posse persequar ». Rappelons-nous que dans
le catéchisme français approuvé par
le pape et par l’archevêque de Paris
il est dit que le Protestantisme n’est
pas même une religion; qu’il permet de croire et de faire tout ce
que l’on, veut, qu’il est la cause d’un
nombre iuiini de maux et qu’il faut
par conséquent se méflei- de tous
ceux qui le prêchent et avoir en
horreur les livres qu’ils répandent;
c.-à.d, la Bible.
N’oublions pas qu’un journal papiste américain le Shepherd of ihe
Valley de S.t Louis a publié l'en/tri-filet suivant : « La liberté de
croire autre chose que ce qu’enseigne l’église c’est la liberté de croire
4
^ :■
'•-A •'
ISO
au mensonge. Ma liberté de penser
autrement que comme le permet
l’église, c’est la liberté d’abuser de
sa raison et de salir son imagination...
si les catholiques (lisez: papistes)
dans un temps plus ou moins éloigné, mais certain, arrivent à compter une forte majorité dans ce pays
(les Etats-Unis) se sera la fin de la
liberté religieuse. »
ISToublions pas les horribles veis
que publiait il n’y a pas très longtemps un journal papiste français a
l’adre.sse des « Calvinistes, race maudite! » auxquels on promettait ce
qui suit:
... Un beau jour Henri V (1) sur le trône
Celui que vous nonamez bMard,
Fera respecter sa couronne,
Pauvres Pasteur-s et pauvres montagnards!
Charles IX sera son image,
Saint Barthélemy reviendra,
11 se fera un tel carnage
Qu’aucun do vous n’échappera,
Bande de scélérats!
Mais voici quelque chose de beaucoup plus récent et de tout prés de
chez nous. Veuillez entrer avec moi
dans n’importe quelle église du diocèse de Gomo et jeter un coup d’œil
rempli de curio.sité dans l’intérieur
du premier confessional qui se présente; vous y verrez affiché uii la
bleau des
les plus graves
dont le curé ne peut pas accorder
rabsolùlion, mais pour lesquels il
faut s’adresser à l’évéque, oi' le premier de tous les péchés ce n’est pas
d’avoir volé son pi'ochain, ou commis adultère, ou condamné un innocent où tué son père ou empoisonné sa mère.Non,non! Le premier
péché c’est [attention ! | : l'entrée pour
la troisième fois pour tm motif de
simple curiosité dans une réunion
'd’hérétiques (protestants évangéliques) lorsque l’on y prononce un
sermon ou que l’on y célébré un
rite (baptême, mariage, sain le cène,
funérailles). L’ homicide volontaire,
de propos délibéré, ne vient qu’en
(1) 11 est mort peu à près,
second lieu; en troisième lieu vient
Vinceste et ainsi de suite.
Or le père de ce tableau c’est
l’évêque de Como, le défunt Cavsana,
son parrain en est l'actuel archevêque de Milan, Ferrari auquel le pape
vient de conférer la dignité du cardinalat! que bien lui soit! Vous voyez qu’il faut être aussi b...on enfant
que tel protestant honteux de ma
connaissance pour direqu’aujourd’hui
l’église romaine est tout amour et
tolérance à notre égard et que par
conséquent nous aurions tort de nous
plaindre et que surtout nous avons
tous le.s torts de nous occuper de
l’évangélisation de nos concitoyens,
ne fut-ce que pour leur donner l’occasion de nous .connaître et d’apprendre que nous ne désirons autre
chose que leur bien.
Aimons les catholiques romains
et témoignons-leur notre alfection
en redoublant de zèle dans l’œuvre
à laquelle le Seigneur nous a appelés. Le papisme voudrait conver-,
tir le monde par la force et par les
armes charnelles — c’est antichré- ^
tien! — Jésus ne veut convertir que
par l’amour et la persuasion — c’est
divin !
P. Calvino.
Le Christ à la tête de Purim
d'après la presse italienne
On sait que M. Bovio a ainsi intitulé une pièce de théâtre, qui a
vu le jour il y"a sept ans, et que
l’on vient de mettre en scène à
Naples afin de provoquer du scanr'
dale. Il s’agissait de faire une niolre
à la Sainte Mère Eglise. L’archevêA
que de Naples protesta, et par là
même donna le signal, peut-êlre
attendu, de la bruyante démonstration qui a eu lieu dernièrement dans
cette ville, grâce aux étudiants de
l’Université. Appelé à grands cris,
M. Bovio accourut, les harangua et
leur tint ce propos: « Le Christ a
dit que la verità ci farà liberi; je
vous dirai, à mon tour, que la li
%
5
181
herià vi far à veraci. ». Là dessus,
applaudissements à tout rompre.
Ce propos suggéra une double réllecLion.
On avait parlé de mégalomanie,
c’est-à-dire de la manie de se croire
grand et de poser en conséquence;
mais que dire de celle de quelqu’un
qui se compare au Christ en se
plaçant à côté de lui, en citant ses
paroles sans les comprendre, et avec
la prétention de les compléter, sinon de les corriger? Voilà un mauvais signe des temps. Je connais
quelqu’un qui, écrivant hier un article de critique sur la pièce de M.
liovio, terminait en l’imitant, sans
s'en douter. C’est M. Labanca, professeur d’histoire des religions à
Rome. « Si Christ, écrit-il, parlant
à ses fidèles disait; Cherchez premièrement le régne de Dieu et le
re,ste vous sera donné par dessus;
io, farlando agli siudenti^ dico:
Cercate prima lo studio, e le altre
cose vi arrivet'anno dopo senza dubbio ». 11 ne suffit pas de remarquer
que M. Labanca est méridional ,
comme M. Bovio; il faut ajouter:
arcades ambo.
Revenons à ndole de la jeunesse
universitaire de Naples. Quand il
lui apprend que la liberté l'end véridiques, il prend mal l’occasion, car
sa pièce est loin de le démontrer.
S’il ne respecte ni la religion ni le
bon goût en mettant sur la scène
des personnages de la Bible, peutil au moins se flatter d’y respecter
la science? Nullement, L’archevêque
de Naples n'arrivera jamais à accu. muler dans une homélie autant de
bourdes qu’en renferme le dramme
de M. Bovio. D’abord, où puise-t-il
pour représenter Jésus à la fèlp de
Purim? On sait que s’il y a une
allusion, là-dessus, elle n’est pas
bien claire; aussi est-elle contestée.
Après cela, la desciiption des personnages qu’il met en scène esL-.nlle
biblique, véridique? Nennx^l ne
respecte pas même Marie Magdeleine; pas même Juda.s. 11 voit dans
la première s la pécheresse », d’après la tradition catholique, ignorant
sans doute que, cette tradition n’a
rien à voir au récit de l’Evangile,
qui nous dü simplement que, guérie
par le Seigneur de sa terrible maladie, elle le suivit avec amour.
Quant à l’apôtre qui trahit le Maître,
iî le confond platement avec un révolutionnaire homonyme, qui est
mentionné au livre des Actes. Et
c’est M. Bovio qui invite ses élèves
à être véridiques!
Mais quand on n’est ni humble ni
modeste, peut-on être vrai?
Em. Comba.
CORRESPONDANCE
Milan, le 2.4 Mai 4894.
Cher collègue et ami Directeur,
En commençant ces.lignes je me
souviens d’avoir été membre du
Cotigrés des journalistes qui a naturellement occhpé la presse étrangère et italienne peu après l’inauguration des exposüions réunies.
J’y ai entendu des discours de Bonghi, de Giacosa, de Torelli, de Riccio,
de Valdala, etc. etc. sur des sujets
divers; j’ai trouvé, mais pygmée
dans la grand œuvre de la presse,
que ces messieurs qui se déchirent
tous les jours dans leurs feuilles
éphémères sont au fond les meilleurs amis du monde el que l’ennemi sur lequel il faut fondre, comme,
un aigle à ailes déployées, c’est vous,
c’est moi, c’est le public qui comme
la servante de Molière n’y comprend
goutte.
Le gros rire du directeur du journal clérical me l’a bien fait comprendre.
Bonghi ' et Giacosa (ce ' dernier
avec sa voix de Stentor) nous ont
parlé du ministère de la presse, des
devoirs sublimes quoique peü éthérés des apôtres de l’opinion publique,
mais rien, rien, n’a touché la corde
sensible de la foi du cœur.
6
182
t
fes:..
Leurs déclamations n’ont pas été
comme des épées qui tracent clans
la vie de l’âme des -cercles éblouissants: non, ce n’étaient que des nfrilture que je peux lire tous les
jours, si le cœur m’en dit, dans les
colonnes des grands journaux politiques.
L’Italie faité sans Dieu, l'homme
fout puissant parcequ'il parle le
jargon du journal ou des commissions parlementaires, et parlant, l’Italie moralisée par une presse imbue des doctrines superficiellement
connues du positivisme actuel, tout
est là, jeté à la face du public, béat
ou non, avec une fadeur de rhétorique ou avec des exclamations qui
ne me disent rien.
Les mesures reprises contre la
diffamation, l’abolition de la censure
télégraphique, l’invocation solennelle
à respecter et,à tolérer (sic) les opinions des adversaires sont de très
beaux plans sur le papier, (surtout
pour les journalistes) mais tous ces
vœux platoniques, n’obtiendront jamais ce que la presse morale recherche et ce que Bonghi appelle
« une régénération morale ». Ce sont
des vœux qui ressemblent assez à
ceux que nous formulons, avec beaucoup de soin dans nos conférences
de district.
Après le Congrès, chacun s’en fut
chez soi, et je ne me trompe guère
en affirmant que les bons amis de
Milan, qui s’en allaient bras dessus
bras dessous, se déchirent maintenant dans leurs colonnes à coups de
becs... de plume.
11 m’a été utile de voir de près
les hommes de plume. La presse^
quelle qu’elle soit ne saura jamais
(trarnulare il pubblico pensiero) si
elle ne s’alimentera pas, avec un
saint et pur élan, aux sources pures
et fécondes de la morale évangélique. D’aucuns me l’ont dit, car votre correspondant n’a pas été muet,
dans sans vocation.
X
Et maintenant ad alias, ou comme
disait Manzoni « sà, piû spirahil
aere ».
L’Eglise de Milan, enterrée par
8 dénominations qui travaillent à
côté d’elle, avec elle ou contre elle,
a eu la joie pure et sans mélange
d’accueillir dans un sein maternel
16 nouveaux membres, dont 3 à
Noël dernier et 13 le jour de Pentecôte. Si nos cuites sont bien suivis et si les pasteurs (j’ai présentement avec moi le jeune et sympatique D'' Grilli) sont heureux tous
le.s dimanches, matin et soir, de ne
pas parier à des bancs vides, à Pâques et à Pentecôte ils ont eu l’honneur de prêcher l’Evangile de la
grâce devant un auditoire immense.
Si l’on en excepte les jours du carême il ne se trouve pas dans Milan,
dans les églises catholiques, d’auditoire plus nombreux que le nôtre.
C.e sont des frères et des sœurs,
mûrs pour le Régne de Dieu; ce
sont encore, les soirs surtout, des
abonnés au culte, qui viennent timidement s’asseoir sur nos bancs et
qui n’osènt pas encore franchir d'im
pied décidé et libre, le pas périlleux
qui les sépare de l’église. Nous en
avons plusieurs, qui sont plus avancés que Nîcodéme, car ils savent
parfaitement bien que « ce qui est
né de l’Esprit est esprit ». Sauriezvous me dire ce qui les retient? Ce
n’est pas la chair grossière, non !
c’est une nuance légère, presque
imperceptible des esprits qui veulent exercer les allection.s de la
chair.
Nous avons perdu plusieurs frères, dans cette dernière année ecclésiastique.
« Ils ne sont pas perclus,
Ils nous ont devancés ».
C’est vrai; c’est si vrai que cela
nous console; car tous nos amis sont
morts la paix dans l’àme et le regard serein fixé sur le Christ; mais,
nous qui restons ici-bas, et qui aspirons aux voûtes éternelles nous
les regrettons ces chers amis; Pon
ii'C
7
i
- 183
Bruschi, Slrada (des vétérans)
Luzzani, Macchi, Belli, tous enfin ;
et quand nous voyons à S. Giovanni
in Conca ou à Porta Vol ta leurs
places vides, de douces larmes mouillent nos paupières; car il nous est
permis de les envier. Ne sont-ils
pas les heureux?
X
Les conférences du District Lornbardo-Veneto-Emilia pour l’an de
grâce 1894, ont été inaugurées à
Casliglione delle Stiviere le 15 Mai
courant, par un culte célébré dans
la jolie cliapelle de ce gros bourg
de la province de Mantoue. Le président Paùlo l.ongo avant de déclarer ouverte cette nouvelle session,
parle à ses collègues et amis sur II
Gorinth. IV, 7; «nous avons ce
trésor dans des vases de terre » en
insistant d’une manière toute spéciale sur l’excellence du trésor de
la révélation vivante qui nous est
confié dans la personne de Jésus.
Il vit et nous aussi nous vivons en
Lui et par Lui.
Les soirs du 15 et du 16 c., un
auditoire immense, attentif et sympathique écouta les conférences polémiques et apostoliques de MM. T.
Gay et 13.rai Revel. Le pasteur de
Milan partit le Jeudi matin poui'
donner, comme il l’avait promis,
une conlérence à Rovere. Reçu avec
les marques du plus grand respect
par les quelques frères de Rovere
et par une population toute catholique, il a eu le l'are bonheur de
prêcher l’Evangile à un auditoire
de presque raille personnes. La salle
du culte, les salles voisines et la
l'ue surtout étaient pleines du monde
accouru du village et des environs.
Si la tyrannie du prêtre et des
possidenti qui l’appuient, non par
foi mais par crainte, venait à disparaître, ce beau village si bien
étalé sur une longue et pittoresqjie
ligne sur les rives du Pô, -itérait
bientôt acquis à l’Evangile, Dieu
bénisse les efforts de notre collègue
13. Celli qui y travaille assidûment
et que tout le monde aime et révère
à Rovere. Ce n’est pas peu de chose
aujourd’hui.
Aff."é
Ambrosiano.
Le catholicisme aux Etats Unis
Le Catholic Telegraph porte un
article de Miss Elder, nièce de l’archevèque papiste de Chicago qui
constate que les catholiques romains
perdent du terrain aux Etats Unis.
Les colons catholiques romains deviennent membres des églises protestantes. En deux siècles les catholiques n’ont pas produit un seul
saint; ils n’ont jamais eu de président, ni même de candidat à la
présidence sorti de leurs rangs. Aucun homme distingué n’est venu de
leur bord et sur 70,000,000 d’habitants que compte l’Union américaine,
il n’y en a que 9,000,000 de catholiques romains.
Ces détails d’origine catholique
romaine n’empèchent pas les papistes de vanter les’ succès de leur
mission aux Etats Unis, mais nous
savons à quoi nous en tenir sur
leurs rapports inexacts et exagérés.
E. B.
Des draps propres
La marquise de Duiferin qui a fait
un long séjour dans l’Inde, t>ù sou mari
Lord Duiferin était Vice-Hoi, a noté
ilans ses Mémoires un grand nombre
de traits relatifs aux mgeurs indoues.
Bon nombre de femmes indoues ne
savent pas se résoudre à loger dans
un hôpital./ Elles redoutent de se coucher dans des draps propres!,... calcela sudirait, pensent-elles pour les
faire devenir chrétiennes !...
Christianisme et propreté vont donc
ensemble, même au dire des païens.
C’est le cœur surtout qui a grand besoin d’être purilié.
Heureux ceux qui out le cœur pur,
car ils verront Dieu.
E. B.
8
J84
l^on^évité
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II vient de mourir à ïricala (Macédoine) uu prélat nommé Arseni
qui avait atteint l’âge respectable de
120 ans. Il pouvait encore lire .sans
lunettes et il avait exercé ses fonctions sacerdotales jusqu’à l’âge de
110 ans.
Cet homme n’avait jamais fumé,
il n’avait jamais bu de vin ni des
liqueurs, et il ne mangeait de viande
qu’une vingtaine de fois par an.
La sobriété en toutes choses est
une condition de santé et de longévité; aussi est-elle souvent recommandée dans les Saintes Ecrilures.
Soyez sobres et veillez, car le diable,
votre ennemi, tourne autour de vous
comme un lion rugissant, cherchant
qui il pourra dévorer (1 Fier. 5, 8).
E. B.
Iloviie Politiqiir
ROME. — Le cabinet Grispi |)ropose la nomination d’une commission
parlementaire chargée d’élaborer un
pi’ojet sur les mesures financières.
C’est perdre un temps précieux. Du
reste, comment une commission fera-l-elle en un mois ce que n’a pas
fait le ministère en huit mois? Dans
la volation le ministère n’a eu que
11 voix de majorité sur 445 députés
présents. C’est là une victoire de
Pyrrhus et il faudra que le ministère se cramponne bien, s’il veut se
tenir del)Out. Les bon. députés Peyrot, Facta et Marsengo ont voté
contre le ministère.
PALERME. — Les débats .sont
finalement terminés à Palerme et
De Felice a été condamné à 18 ans
de prison, à la perte de sa qualité
de député au Parlement et à 3 ans
de surveillance. 11 est déjà arrivé à
Pionibino où il devra expier ses niélails. Ses compagnons sont condamnés aussi.
HONGRIE. — Le ministère Wekerle est démissionnaire et le ministère Khuen Hedervary lui a succédé, a la condition de l’acceptation
de la loi sur le mariage civil, sauf
quelques modifications de peu d’importance.
FRANCE. — Le ministère Casimir-Périer a été remplacé par le
cabinet Dupuy qui maintient à peu
prés le même programme.
Casimir-Péfier est réélu président
du Parlement.
AMÉRIQUE. — Les luttes sanglantes sont à l’ordre, du jour dans les
Républiques de l’Amérique Centrale.
Les troupes rebelles ont battu celles
du Gouvernement du Salvador. Le
général Antonio, frère du président,
a été tué avec 600 autres combattants, Le président a abdiqué en
faveur du général Bonilla. La contrerévolution semble imminente.
Les dernières dépêchent.annoncent la' démission du ministère.
■___________________E. D.
ON DEMANDE
une bonne d’enfants très expérimentée et ayant une forte santé.
Inutile de .se présenter sans de bonnes références. S’adresser à Madame
H. Appia 15, \5a Pio Quinto, Turin.
Après le 10 juin aux Ayrals-Blancs,
Torre Pellice.
¥
MAISON PROTESTANTE.
Depuis 5 fr. 50 par jour, médecin
compris.'— Gratuité des eaux, pour
MM. les pa.steurs. — 5,50 pour les
mois de Mai et Septembre.
S’adresser à VICITY à Mademoiselle
Henriquel, 15, Rue Calori, Villa des
Tilleuls (Allier) — du à M.’’ Camus,
pasteur à Moulins (Altier), 14, Avenue d’Orvilliers.
J. P. Malan, Gérant
Torre Pellice — Imprimerie Alpina