1
Quatrième Année.
U Juin 4878
N. 2/i.
LE TÉMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOiSES
Vous vîâ serez témoins. Actes 1, 8.
Paraissant chaque Vendredi
Suivant la vérité avec la charité. Er. 1, 15,
PRIX D’ABBONWEMENT PAR AN Italie . . - . L, 3 Tous les pays de rUûiûD de poste ... * 6 Amérique ... » 9 On s'abonne : Pour IJntérîeur chez MM. les psistôurs et les libraires de Torre Pellice. Pour VEactérieur au Bureau d’Ad- mi ni strati on. Un numéro séparé: 10 centimes. Armouces : 25 centimes par ligne. Les envois iEargeni so Éont par lettre recommandée ou par mandats sur le Bureau rie Pe- 4*osa Argentina.
Pour la RÉDACTION adresser ainsi: A la Direction du Témoin^ Pomaretto (PineroloJ Italie. Pour l’ADMINlSTRATION adresser ai nsi : A l’Administration du Témoin, Pomaretto iPiueroId ) Itaüej
S oxïi MX ai 1? e
14 Juin. — Le dispensateur. — Conférence du Val Pérouse. — Correspondance.
— Conférence du Val Pélis. — Berme
poiilique,.
U JlîN.
Un hoanne d’Etat dont le nom
ne sera pas en bénédiction dans
la France sa patrie, s’est rendu
célèbre des deux côtés des Alpes
par un superbe et insolent : jamais. Il s’agissait de la revendication de Rome par les italiens,
comme leur capitale naturelle et
nécessaire. Cet oracle impérieux
et si méprisant pour l’Italie, s’est
trouvé menteur, comme tant d’autres, proclamé par la fourberie ou
l’impudence humaine. — Un autre
jamais vient d’être prononcé par
un homme d’Eglise qui n’a rien
de commua avec l’homme d’Etat,
dans des circonstances tout autres
et sur un objet bien différent, —
quoiqu’il s’agisse aussi de Rome.
C’est le célèbre père Hyacinthe
qui dans ia première des quatres
conférences qu’il est autorisé à
donner à Paris, dans le Cirque
d’hiver, a prononcé ce. second
jamais. Voici, empruntée à VEglise
Libre, la déclaration que le conférencier s’est cru appelé à faire
devant un auditoire d’elite, composé, en grande partie, à ce qu’il
semble, de protestants. « C’est au
nom du catholicisme romain que
je vous parle; je heurte la droite
ultramontaine et la gauche philosophique..... Je ne suis pas pro
testant. Quels que soient les liens
qui m’unissent à bien des protestants, je ne suis pas, je ne serai
jamais protestant..., La France ne
sera jamais protestante ; elle sera
catholique réformée ou elle ne
ne sera rien Ce que je veux
pour mon pays c’est une réforme
catholique, libérale et française ».
Qu’il le veuille ou ne le veuille
pas, le père Hyacinthe a protesté
en paroles et en actes, non pas
contre tous les dogmes de l’Eglise
romaine, mais contre son autorité
absolue en matière de foi et . de
discipline; excommunié par elle,
il s'est rangé parmi les protestants
en sorte que son jamais n’aurait
2
-186.
pas le sens Oommun , s’il n’avait
voulu indiquer par là sa ferme
volontd de ne s’unir à aucune des
dénominatio"is protestantes existantes.
A part cette déclaration formelle
qui n’est certes pas flatteuse pour
le protestantisme ou les protestants
avec lesquels ce prêtre romain
a été en contact, il y a dans les
paroles que nous avons citées
quelque chose d’etrange et qui dépasse la mesure de notre intelligence.Quedes hommes ignorants.ou
d’intelligence bornée , demeurent
fidèlement et obstinément attachés
à l’Eglise romaine, sans se donner
souci de justifier ses doctrines et
ses pratiques qu’ils admettent implicitement, qu’ils ne sentent nul
besoin de la réformer en quoi que
soit, cela se comprend et s’explique
sans peine. Mais que des hommes
sérieux, richement doués, connaissant à fond l’histoire et l’organisation do cette Eglise, se donnent
la mission do travailler à la réformer, et croient à la possibilité
de réussir, voilà ce qu’il nous a
toujours été impossible de comprendre.
Qu’on nous dise quelle doctrine
des 10 premiers siècles , la papauté a rejetée dans les huit ou
neuf suivants?
Si l’Eglise romaine s’est modifiée en quelque chose, n’est-ee
pas dans le sens d’une affirmation
plus brutale de sa prétendue suprématie dans toutes leq choses
d’ici-bas? Une réforme catholique,
libérale et française ! Mais ces
qualificatifs jurent de se trouver
réunis. Le catholicisme ne peut
pas être libéral, et si la France
veut être libérale, elle ne peut
plus être catholique dans le sens
réel et actuel du mot. D’autres
nations ne le peuvent pas plus
que la France.
En suivant de loin, mais avec
un réel intérêt, le développement
de l’idée religieuse chez le père
Hyacinthe, nous nous sommes dit
à nous-même et nous l’avons déclaré plus d’une fois, que malgré
son mariage et la messe dite en
français, cet homme, si excellent
à beaucoup d’égards, reviendrait
à Rome et ferait sa plus entière
soumission.
LE DISPENSATEIK
Le dispensateur est celui auquel
a été confiée l’administratéon des
biens d’une autre personne. On
requiert de tout dispensateur qu’il
soit hpnnête et fidèle dans l’usage
qu’il fait de ses biens. Il ne peut
en faire ce qu’il veut, car ils ne
sont pas sa propriété. Le jour
viendra où if devra rendre compte
de son administration et s’il n’est
pas trouvé fidèle il sera puni pour
son infidélité et pour sa négligence.
Nous sommes tous des dispensateurs. Nous n’avons rien qui
soit notre propriété. Nous disons;
voici mon champ, voici mon pré,
voilà ma maison, voici mon argent, — mais en réalité, tout cela
n’est pas à nous, puisque la terre
appartient au Seigneur avec tout
ce qu'elle, contient. Il nous prête
ses biens, nous en avons l’usage
pour un temps, mais la propriété
en est au Seigneur. Nous lui devons tout et nous aurons a lui
rendre compte de tout. Celui qui
u’a reçu qu’un talent, tout comme
3
celui qui en*a reçu plùsienrs, est
un dispensateur et doit être fidèle
dans toute son administration. Nos
corps , nos âmes , notre temps ,
tout comme nos propriétés, appartiennent au Seigneur , ainsi que
les talents , les aptitudes et les
dons qu’il a bien voulu nous accorder. En faisons-nous l’usage
qui nous est prescrit par le Seigneur? Nous préparons-nous à nous
entendre dire de la part de notre
Dieu; cela va bien, bon et fidèle
serviteur; ou bien dépensons-nous
nos forces et les biens que le
Seigneur nous accorde à faire
ce qui est désagréable à ses
yeux et à vivre dans le péché?
Malheur aux serviteurs infidèles
et -négligents î C'est une chose
humiliante que d’être trouvé infidèle envers les hommes ; combien
est-ce une chose plus terrible que
d’être trouvé infidèle dans l’administration'que Dieu nous confie!
Les ministres de l’Evangile sont
* des dispensateurs des mystères
de Dieu » et doivent suivre la
même règle. Ce qu’on demande
dans les -dispensateurs c’est que
chacun soit trouvé fidèle. 1 Cor.
IV, 2.
Ü0!VFÉIIËKGE DE Y4L PËftOESË
^ Suite V. N. prec.J
, Les écoles.
Il est nécessaire, dit M, Gay,
que les maîtreS'. d’école , 'soient
aussi des aides pour le pasteur.
—- L’on,tend à exclura de l’école
la religion et c’est un danger. Je
désirerais qu’il y eût dans l’école
fin acheminemeat au Cathéchisme.
M. Lantaret appuyant cette pensée: le, jour, dit-il, où l’on cesserait d'enseigner la religion dans
les écoles, notre Eglise s’acheminerait à son déclin «,
Le régent de Prax'ustin constate
que la tendance à ôter la Bible
de l’école n’est pas générale dans
la population Vaudoise, ni dans
les conseils communaux. Quant
au Catéchisme, il ne sait pourquoi on l’a ôté de nos écoles.
<■ Le catéchisme.
M. Lantaret: La Bible avant
tout, — dans la famille et dans
l’école où l’on peut recevoir une
connaissance mécanique du Saint
Livre, En outre des parties choisies doivent être apprises par les
catéchumènes. A côté de la Bible
le catéchisme, qu’il nous faut absolument et le plus tôt possible.
11 faut qu’il soit composé par une
seule personne qui parle le langage le plus simple' et qu’il soit
court afin de pouvoir être bien
appris par cœur.
M. Meille. La critique est facile,
mais l’art est difficile en ce qui
regarde la simplicité comme en ce
qui regarde la brièveté ; du reste
on n’aura jamais un catéchisme
qui suffise sans le catéchiste.
M. Muston n’est pas partisan
d’un catéchisme court, parce que
l’élève se contenterait de répéter
des formules.
D'autres membres insistent sur
la nécessité d’arriver à s'entendre
sur ce point, ainsi que sur l’avantage d’avoir un catéchisme
court et dont chaque demande,
prise à part, contienne une idée
complète.
4
^188-.
Durée du catéchuménat.
moins deux ans; sur ce
point tout le monde est d’accord,
mais ces deux ans plusieurs désireraient les prolonger jusqu’à
Pentecôte et même les étendre à
trois ans. On oppose l’éloignement
de quelques quartiers, et même
la santé des catéchumènes. ■— Il
y aurait en outre, de l’avis de
plusieurs, avantage à ce que les
Consistoires établissent une règle
à cet égard, vu qu’on éviterait
ainsi beaucoup de difficultés dans
la pratique.
Sur l'emploi de ce temps, les
expériences sont diverses, — l’un
ne voyant pas de difficulté à faire
marcher de 'front, pendant deux
ans , l’enseignement de rhisloîre
avec celui de la doctrine biblique ;
un autre trouvant avantageux de'
séparer ces branches d’enseignement, en réservant l'histoire aux
commençants, et la doctrine aux
deux, dernières années. Cela double
le travail du pasteur, mais c’est
là au fond sa tâche la plus importante — Du reste des entretiens tête-à-tête avec chaque catéchumène seront toujours necéssaires.
Réeeptions.
La réception collective est regardée comme désirable, mais l’essentiel est que' le catéchumène
sache ce qu’il fait. — A cet égard
les vieilles habitudes sont encore
très-puissantes, l’on ne peut espérer de les détruire en un jour.
— Le but à atteindre c’est que
les cathéchumènes croient et sachent pourquoi ils croiént. Nous
marchons vers ce but, mais il faut
persévérer. Un membre voudrait
qu’on fût très circonspect lorsqu’il s'agit de rejeter un individu.
— D’autres trouvent qu’avec toute
cette circonspection on n’arrive
pas à rompre avec les habitudes.
Un, autre encore désirerait que la
formule de l’engagement pris par
les catéchumènes fût beaucoup
plus simple dans l’intérêt de la
sincérité.
Les catéchumènes qui s’éloignent restent dans la paroisse
et doivent être l’objet de soins
assidus.
La prochaine conférence aura
lieu, D. V., à Turin en automne.
— Le sujet à traiter sera: Des
soins a donner aux catéchumènes
après leur admission , rélateur le
D'' Lantaret.
A une heure avancée la conférence fut close et il est grand
temps de clore ce comple-renda.
Corrcsponbance
Monsieur le Directeur,
Le 6 juin 1878.
Vous avez publié dans le N°
21 de votre journal, une correspondance anonyme, que j’ai lue
avec un vif intérêt, et qui m’a
donné beaucoup à penser. Oui,
c’est un terrible ennemi des âmes
que l’amour de l’argent, et je
suis au fond parfaitement d’accord
avec votre correspondant pour reconnaître que c’est tout particulièrement de ce côté là que le
chrétien doit veiller. Cela n’empêche pas que je ne me sois
trouvé bien souvent déjà en grande
perplexité à l’égard de jla limite
qui sépare la prévoyante économie
5
-189v
du souci légitime que l’on doit
avoir de sa famille de cette passion que l’apôtre appelle la raoine
de tous les maux. — Salomon envoie le paresseux vers la.fo,urrai,
l’invitant à considérer ses voies et
à devenir sage, à apprendre ‘d’elle
à amasser durant la moisson pour
manger. Prov. vi. 6. D’un autre
côté S. Paul veut que le chrétien
travaille en faisant de ses mains
ce qui est bon , afin qu’il ait non
seulement pour lui-même, mais
de quoi donner à celui qui en a
besoin. Epn. iv. 11 déclare en
outre que quiconque n’a pas soin
des siens et principalement de
ceux de sa famille, il a renié la
foi et 11 est pire qu’un infidèle.
Tim. V. 8. — Sans en imposer
l’obligation, tout cela invite et
encourage le chrétien à rechercher
au delà du strict nécessaire. Or
quand il est en possession de ce
superflu, quel qu’il soit, lui seul
est juge de l’emploi qu’il doit en
faire. — Ne lui est-il pas permis
de garder par devers lui • iine
poire pour la soif à venir? » —•
Sera-ce être avare que d’en mettre
une autre en réserve pour la soif
de ses enfants? ou bien l’amour
du Seigneur et la charité chrétienne lui imposeront-ils l’obligation de chercher lui-même un emploi immédiat de tout ce bien qui
ne lui est pas strictement nécessaire? Voilà, monsieur le Directeur, une des difficultés qui se
sont présentées à mon esprit pendant que j’étudiais dans tous les
sens la question traitée par votre
correspondant. —
Il y en a une autre sur laquelle je'ne suis pas beaucoup plus
au clair jusqu’ici. Je m’explique
par un exemple que j’ai sous les
yeux et qui n’est certainement
pas seul de son espèce, ni ici, ni
auprès de vous. Fr... est un homme
rangé, laborieux, économe, un peu
trop même, à ce que je pense. II
a par ces moyens réunis, accru,
arrondi son patrimoine et n’a pas
l’air de vouloir s'arrêter encore.
Il paye régulièrement ses dettes,
prête à son tour à un taux rémunérateur, fait passablement d'aumônes et jouit dans la communauté d’une considération assez
générale. 11 a fait suivre les écoles à ses deux fils, parce qu’il
faut qu’ils sachent leur compte;
la fille a appris à lire médiocrement, mais il n’y avait pas ¡lieu,
pensait son père, de se priver
des services qu’elle pouvait déjà
rendre à la maison. Avec la meilleure volonté du monde je ne
puis pas , lorsque j’entends accuser Fr, d’avarice, prendre librement sa défense, car Je vois
moi-même, très bien, que Tardent
désir d’amasser plus de biens,
fait la guerre à son âme, et l’emporte souvent sur de meilleurs
sentiments.
Ph, qui habite un village voisin, a en horreur l’avarice et je
l’ai plus d’une fois entendu s’élever avec une grande force , contre
I’amo,ur de l’argent. « Quant à
moi, a-t-il l’habitude de conclure,
j’aurai tous les autres défauts,
mais mil ne pourra me taxer d’avarice ». Je le crois bien, le pauvre
homme; on dirait plutôt qu’il est
Tennerai mortel de l’argent , tel-t
lement il se hâte de s’en débarrasser', quand il en a, en même
temps qu’il répugne à employer les
moyens de s’en procurer. Ce n’est
6
pas qu’il soit, à propret»ént'’par]er
déréglé dans sa conduite, ni on
.pilier de cabarets. Non, il est simplement insouciant et imprévoyant
avec une petite dose, d’indolence
naturelle et de paresse acquise.
C’est l’homme du lendemain et de
la providence qui est chargée de
tout prévoir et de pourvoir à tout.
Aussi chaque jour amène quelque
nouvelle difficulté. C’est une dette
à acquitter, les impôts arriérés à
■payer avec l’amende. Ce sont les
garçons qui manquent de chapeau,
les filles de tablier ; souvent on
emprunte de l’argent pour acheter
du sel. Ce n'est pas que cette famille
soit plus pauvre que les autres
du même village, elle possède plus
de terres que la plupart d’entr’elles
— au moins nominalement,— mais
il est à craindre que ce joli petit
patrimoine ne se fonde bientôt,
coiUme la cire au soleil de juillet,
Si la bonne volonté suffisait,
nul ne donnerait pour les missions
et l’évangélisation plus que ce
pauvre Ph. qui n’a jaiÂais d’argent disponible lorsque le pasteur
ou l’ancien se présentent pour en
demander. Comme ses nombreux
enfants sont mal vêtus, mal nourris,
manquant de livres et du matériel
pour écrire, ils ne vont que très irré.régulièrement à l’école et à l’école
du dimanche. Les plus grands paraissent avoir honte d’aller au
temple, — où d’ailleurs leurs parents mêmes, ne sont pas réguliers.
Ph. est d'ailleurs un bravahomme
serviable , respectueux ; aimant
entendre parler de l’Evangile.
Avec tout cela je suis persuadé
que son insouciance et son indolence sont pour lui et les siens
une source de maux, tout aussi
féconde que l’attachement aux bien.s
de la terre l’est pour Fr.
Je connais encore un prodigue
qui à force de faire le magnifique
et le généreux s’est réduit au plus
cornpjet dénuement, — s’embarassant par là, lui aussi, dans bien
du tourment.
D'où je conclus qu’il ne faut pas
regarder d’un seul côté car l’ennemi rode autour de nous.
X.
(10NFËRËIHGË m VAL PËLIS
Dimanche dernier, 2 juin , à 5 h.
de l’après midi, un bon nombre’de personnes s’assemblèrent dans le temple
de Bobi. Les pasteurs du Val Pòlis s’y
trouvèrent au complet pour rouverlure
de la V® Gonfévence de leur district,
et ils eurent le plaisir d’avoir avec eux
M B. Pons, évangéliste à Livourne.
Les différents discours prononcés dans
celte première réunion, eurent tous
pour but de poser les principes du
devoir de donner pour le servicè du
Seigneur. Une prière d’actions de grâces en terminant celle première partie
de noire conférence, nous communiqua
un senlimenl de paix et de confiance
filiale envers noire Dieu et Père.
Le jour suivant nous fûmes agréablement surpris de voir la grande école
se remplir d’un nombre assez considérable , pour la saison où nous sommes, de membres de la paroisse. Le
plus âgé d’entre les paslenrs lut le
chap. 35 de i'Exode et présenta à son
sujèl d’excellentes réÜexions que nous
voudrions reproduire en entier. En
voici an moins un résumé: «Le peuple
d’Israël se rnonlra Irès généi'eux pour
l’édilicalion du Tabernacle , mais Dieu
avait déjà accompli envers lui de grande.? merveilles qui font- toujours noire
admiration. Après l’avoir fàil sortir du
pays d’Egypte et l'avoir conduit au
pied du Sinaï, Dieu manifesta sa volonté qu’il, y eût un culte à son nom
7
et que ie peuple en fît les frais. Ufte
tribu , celle de Lévi, devait être consacrée exclusivement nu service dii :
Seigneur, et loiiles les autres devaient :
penser à lui fournir tout ce dont elle ;
avait besoin. Pour cela , les juifs devaient donner tout premier-né des animaux purs et racheter les premiers-nés
des animaux impurs. Ils devaient apporter les prémices de leurs récoltes et les
dîmes, 011 la dixième partie, de tous
les produits de la terre. De plus les :
sacrificateurs avaient leur part de
tout sacrifice offert à l’Ëlernel. Lorsque
les enfants d’Israël étaient pieux et se
souvenaient de la parole de' l’Eleriiel
pour la pratiquer, ils donnaient de
franche volonté , et les bénédictions
de Dieu abondaient sur eux; mais
chaque fois qu’ils devenaient idolïffres,
avares, méchants il.s ne pensaient plus
aux offrandes dues à fËternel et ils
tombaient dans la m’îsêre, Weu envoyant sur eux différents fléaux pour
les punir.
Nous sommes aussi les objets de
grandes bénédictions. Nous avons été
pendant de longs siècles raalirailés par
des Pharaons aussi cruels giie ceux
d'Egypte; noiiis avons été délivrés et
nous nous reposons chacun sous sa
vigne et sous son figuier. Plus heureux que les catholiques romains, nous
possédons la Bible qui nous enseigne
à. mettre notre contiance en Dieu et
non point à regarder à un homme
mortel comme nous; le soleil resplendissant de la Justice, n«iire Seigneur
Jésus-Christ, nous envoie sa lumière,
sa parole et celle de ses Apôtres nous
guident dans la vérité, et par là même
nous avons dans le ciel un héritage
qui vaut mieux que celui du pays de
Canaan. Or, Jésus-Christ notre Seigneur, a aussi établi un oiilte, et il a
dit à ses apôtres; allez et instruisez
les nations. Dieu veut qu’il y ait une
Eglise, des ministres, des temples,
que l’on annonce l’Evangile à toute
créature, nous devons donner^pour
l’œuvre de Dieu qui s’accomplit pour
le salut des hommes. Nous devons
donner plus que les juifs et nous sommes loin, bien loin de le faire. Etîx
donnaient pour le moins un dixième
de Iej^tt|yenus, et nous? Maintenant
encore'l»f juifs, malgré leur amour
proverbial de l’argent, en donnent pour
les besoins de leurs commtinaulés,
plus que toute paroisse protestante ou
catholique de aolre patrie, et,-cela,
tandisque nous faisons profession de
croire en Jésus-Christ venu pour nous
sauver, et qu’eux l’allendent encore^ ■
Un ancien nous adressa ensuite une
chaleureuse allocution venant du cœur
et s’adressant au cœur de ses'auditeurs;
son témoignage ne sera pas inutile.
8 Nous devons tout à Dieu et c’est
bien avec raison que l’on nous demande de donner libéralement pour
son service. Mais rappelons-nous qu’avant de donner notre argent, nous
devons nous donner nous-mêmes. Car
alors môme que nous donnerions tout
ce que nous po.ssédons, de quoi cela
nous servira-t-il si nous restons étrangers au salut par la foi en Jésus-Christ ?
Notre don ne peut être agréable à
Dieu, que si auparavant nous lui avons
donné nos cœurs. Mais du moment
que nous nous sommes offerts en sacrifice au Seigneur, nos dons lui sont
-agréables et ils reviennent sur nous
en bénédictions. Nous ne regrettons
pas ce que nous avons donné, majs
nous rernei’cions Dieu pour ses bienfaits qui nous ont permis de faire quelque chose pour son service; et de
cette manière nous aurons toujours
plus de quoi donner. 11 semble à
l’homme qu’en amassant son argent
il doit s’enrichir,, mais Toi' et l’argent
sont à Dieu et si nous ne nous conformons pas à sa volonté, il n’est pas
sûr que nous puissions conserver notre
trésor. Le prophète Esaïe faisait aux
juifs ce reproche: «pourquoi employez-vous l’argent pour ce qui ne
nourrit ,poinl, et votre travail pour ce
qui ne rassasie _poinl? ■» Esaïe iv. Prenons garde qu’il ne nous doive aussi
être adressé et poiy’ ■ cela, allons à
Jésus-Christ. -— Je viens de recevoir
une lettre de M. Salomon, pasteur vaudois dans une des régions occidentales
des Etats-Unis, et il me dit que là
où il est l’on ne voit ni jeu, ni danse,
ni ivrognerie, que le Dimanche est observé même par ceux qui n’appartieQ-
8
nent à aucune. Eglise. Si lÿ®||»uvait
rendre ce lémoignage de nifts, nous
aurions un moyen puissanl_ d’avancer
l’œuvre d’évangêlisalion el ici et ailleurs. Nous avons besoin d’un réveil,
Dieu veuille nous le ionner js.
Vous avez la réputation d’être attachés aux psaimïes (.^ Bobi on ne veut
chanter que les psaumes de David ),
dit un troisième; aimez-les, nourrissezvous-en; mais apprenez d’eux à être
reconnaissants envers l’Eternel. Voici
par exemple, la fin du Ps. 65®, ne
vous semble-t-il pas lire la description
des biens qiii nous environnent de
toute part ? Et tandisqiie les richesses
de la terre mises à notre service nous
annoncent clairement les bontés de
Dieu, resterions-nous insensibles el
serions-nous des ingrats? L’homme reconnaissant, c’est-à-dire l’homme juste
bénit l’Elernel et prêle el donne. Voir
Ps. 37®. Vou.s savez mettre à profil
l’abondance d'eau qui descend de vos
montagnes, la faire circuler partout
dans vos prairies et vous avez ces
fraîches campagnes qui nous entourent;
n’amassons point nos biens afin d’être
riches pour nous-mêmes, ce serait
laisser l’eau corrompre dan.s un élang,
mais employons-les pour faire connaître les immenses richesses de la
grâce de Dieu.
Un quatrième membre de la conférence invité à parler dit: celui qui a
réellement connu le seul nom par lequel nous puissions être sauves, sait
trouver le moyen de donner pour faire
connaître l’Evangile. Une femme bien
pauvre que j’ai connue, épargnait sur
l’assaisonnement de sa nourriture, pour
avoir de quoi donner à d’œuvre des
missions. Sa famille a été abondamment bénie.
( A suivrej.
------ ------------------rnn
par Déprélis et Crispi. Elle a prorogé
jusqu’au 1” juillet le traité de Commerce
avec la France. — Nos deux représentants au Congrès sont le ministre
des affaires; étrangères Corti el de
Launay ambassadeur à Berlin.
France. — La Chambre des Députés a repoussés par 225 voix contre
220, le traité de Commerce avec l'Italie; ce vote n’a ,aucur»e portée politique ; le rejet de cette loi a été
motivé par des considérations d’intérêt.
On a cru que pour certains branches
du commerce et de l’industrie l’ilalie
est trop favorisée. Le traité doit être
soumis h un nouvel examen; en attendant on appliquera les tarifs généraux.
Angleterre, — L’Angleterre est
représentée au Congrès par lord Disraeli el par lord Salisbury. — Lord
John Russe! ancien ministre appartenant au parti whig est mort. Il avait
favorisé toutes les causes libérales et
particulièrement la reconstitution de
la nationalité et de l’unité de l’Italie.
Altemagne. — L’état de santé
de l’empereur Guillaume s’améliore
chaque jour. 11 a cependant désigné
son fils, le prince impérial, comme
régent de l’Empire pendant la durée
de sa maladie.
Le prince Bismark, d’accord avec
le Con^seil fédéral, se propose de dissoudre le Reichstag 0t de prendre des
mesures répressives contre le socialisme. Beaiifteup d’arrestations ont lieu
chaque jour.
îSewue poUttj|)ue.
Mtatte. — La Chambre des Députés
a continué à s'occuper des budgets,
el de la reconstitution du minisière
d’agriculture el commerce supprimé
A.niioiioe
On demande pour l’Ecole Suisse à
Gênes une maîtresse munie d’un diplôme et ayant déjà la pratique de
l’enseignement. — Entrée en fonctions
au mois d’octobre prochain.
S’adresser à M. le pasteur A. Sert
fils, à Gênes. —
Brnest Robert, Gérant et Administrateur
Pigûerol, Impr. Chiantore et Mascarelli.