1
Neuvième année
N, ai.
Vendredi 29 Mai 1874.
L’ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialemenl consacrée aux inléréls matériels et spiritnels.
de la Famille Vandoise.
Que toutes les oho8t,s qui sont véritables......oooopsDi»
vos pensées — ( Philippiens., IV. 8.)
PRIX D*ABOIiREMENT I
Italie, b domicile (un an) Fr. 3
Suisse................* ^
France................• ^
Allemagne 6
Angleterre , Pays-Has . • 8
Un numéro séparé : 5 cent.
Trt numéro arriéré : 10 cent.
■DREAUX d’ABORHEHENT
ï
PiQNBRoL : Chez Chiantore et
Mascarelli Imprimeurs.
Klorbncb : Libreria Evangelica. via de'Panzani.
ANNONCES: SO cent, la ligne
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco» 8*a
dresser pour Padministration
et la rédaction a la Direction
de det Vallées, Torre
Pellice.
îS ommari JP e.
De la enniirmatîotiV Le culte do fami Ile. — Noutelles religieuses et faits divers.
— Chronique vaudoisV-et locale. — Chronique politique.
DE LA GONFIRDATION
^jContin. V. N. iOj.
Nous n’ignorons pas que Ton
fait une foule d’objections àla proposition que nous avons faite de
travailler à rendre les admissions
dans l’Eglise plus individuelles,
et on y voit des inconvénients
même sous la forme modérée et
mitigée sous laquelle nous l’avons
présentée dans notre dernier numéro.
La plus forte de ces objestions,
selon nous, consiste à dire que
si nous changeons cjuoi que ce
soit à ce qui existe, si nous renvoyons d’admettre à la Sainte-Cène
les jeunes gens parvenus à l’âge
de 15 ou 16 ans qui le demandent,
nous les mettons dans le cas de
s’eu passer très facilement, et de
ne plus se présenter même une
seconde fois. Ce jnal est grave,
nous en convenons, mais on y es
déjà exposé dans le système des
réceptions en masse , comme qn
peut le constater chaque année et
dans presque toutes les paroissçs,il serait, nous l’avons dit, dimiit-'-'
nué, quand on serait parvenu ^
éclairer les parents et les jeunes
gens- sur la portée entièrement
religieuse de cet acte et qu’on
aurait augmenté et rapproché les
époques d’admission, en vue de
rendre l’examen plus individuel
et les réceptions elles-mêmes toujours plus individuelles aussi.
Mais admettons que réellement
quelques jeunes gens refusent de
continuer l’instruction religieuse/^
prennent la résolution de se priver
du droit de participer à la SainteCène dans notre Eglise, d’assister
même au culte et que leurs parents les suivent ou les précèdent
dans cette voie, qu’ainsi le pasteur et les consistoires soient
exclus de la possibilité d'exercer
sur eux une Bonne influence reliligieuse. Nous ne sommes pas indifférents cet égard, et nous
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-165
com prenons l’angoisse des pasteurs
à cette perspective. Mais nous doitelle empêcher de'remplir notre devoir? Non, car il est de fait que,
dans l’Eglise ou hors de l’Eglise, il
y a au milieu de nous bien des personnes peu accessibles aux idées
religieuses et qui vivent sans Dieu
et sans espérance; or il vaut mieux
pour l’Eglise qu’elles soient dehors
que dedans. Cela ne signifie pas
du tout que ces personnes ne
doivent pas être l’objet de la
sollicitude des pasteurs et des
consistoires, que ceux-ci ne les recherchentpas et ne les évangélisent
pas afin qu’elles deviennent des
membres vivants du corps de
Christ. L’erreur ou le préjugé que
nous voudrions voir disparaître,
c’est celui qui consiste à croire
qu’il faille absolument faire entrer dans l’Eglise, à époque fixe,
et à tel âge donné, tous ceux qui,
par habitude ancienne, prétendent
avoir droit d’être admis àlaSainteCène et être soustraits à l’ennui,
à la corvée et à la perte de temps
de l’instruction religieuse.
Nous ne nous faisons pas illusion ; nous ne croyons pas avoir
purifié l’Eglise , l’avoir réveillée ,
quand nous aurons obtenu les admissions individuelles; mais nous
aurons fait un pas en avant. Il y
aura toujours encore bien des lacunes à combler, et beaucoup à
travailler pour donner aux membres de nos paroisses le sentiment
de leur responsabilité et à en faire
non pas des saints, mais des professants. Nous pensons que les jeunes chrétiens surtout ne doivent
pas être perdus dé rue, après
leur admission, et nous avons été
heureux d’apprendre que tel pasteur se propose d’employer un
excellent moyen non seulement
de conserver ce qui a été acquis
dans l’instruction religieuse des
enfants, mais encore d’en développer les connaissances religieuses et la piété, c’est de continuer
leur instruction en établissent une
classe biblique spécialement destinée aux jeunes gens nouvellement
admis.
Cet ensemble de moyens, avec
la bénédiction du Seigneur, produira de bons fruits et nous fera
sortir de plus en plus de la rou
tîne qu’on nous reproche avec raison et que nous déplorons avec
tristesse; et notre Eglise, que nous
pouvons bien appeler une Eglise
libre, parcequ’elle est entièrement
séparée de l’Etat, le deviendra
aussi dans le sens plus spirituel
et plus essentiel, à mesure qu’elle
se délivrera davantage de sa confusion avec le monde.
LE CULTE DE FAHILLE
Ce n’est pas la première fois
que nous nous occupons du sujet
important du culté de famille.
Mais comme nous laissons toujours encore beaucoup à désirer
à cet égard, nous penson qu’il est
bon d’y revenir.
Pour démontrer l’obligation où
se trouve le chrétien de célébrer
un culte avec les siens, nous partirons de l’idée du culte chrétien
en général. Qu’est en effet le culte
dans son acception la plus large?
3
4«T,
Il est l’expression des sentiments
de fespect, de crainte filiale, de
confiance, d’amour, d’actions de
grâces, en un mot d’adoraiion,
qu’éprouve pour Dieu une âme qui
comprend que c’est de Lui qu’elle
a reçu • la vie, le mouvement et
l’être » que c’est Lui qui lui donne
tout ce dentelle jouit chaque jour,
et qui sent par dessus tout, que
tout indigne qu’elle est. Dieu l’a
aimée d’un amour immense, infini
en envoyant dans le monde son
Fils Jésus pour la sauver.
Le culte que l’àme rend à Dieu
s’alimente par la lecture de la parole de Dieu et il se traduit par
la prière.
Si c’est un devoir pour le chrétien de s’approcher de Dieu chaque jour pour lui rendre le culte
qui lui est dû, ce devoir est encore plus évident lorsqu’il s’agit
de cette personne collective que
l’on appelle la famille et que Dieu
lui-même a fondée.
Mais, dira-t-on; nous sommes
si peu instruits qu’il nous est impossible d’expliquer la parole de
Dieu , ne fût-ce qu’à nos enfants.
— Cette explication n’est pas indispensable dans le culte domestique. Pourvu que vous sachiez
lire, cela sufiit. La Parole de Dieu
se frayera elle-même un chemin
dans les coeurs. Prenez donc seulement votre Bible et lisez.
A cette première objection s’en
ajoute une autre. Nous pourrions
peut-être, dira-t-on^ lira en famille
un chapitre de l’Ecriture, mais
pour faire un culte, il faut encore
prier; or, nous en sqmmes incapables plus encore devant les
membres de notre propre famille
qu’en présence de toute autre personne. Eli bien I prononcez tout
simplement l’oraison dominicale
ou tout autre prière apprise par
cœur; ou bien servez-vous d’un
livre de prières ; pourvu que celle
que vous lirez soit lue avec cœur,
elle est dans les conditions requises pour être exaucée et faire
du bien.
Mais nous n’en avons pas le
temps , dira-t-on encore , nous
sommes trop occupés. Voilà l’objection la plus générale et la plus
fréquente. Nous considérons cette
objection comme l’une des plus
fortes dans cette époque de l’année et dans nos campagnes. Mais
cet obstacle est-il vraiment invisible ? Personne ne le soutiendra.
Notre négligence et notre oubli
de notre devoir le plus sacré lui
donnent une force qu’il n’a pas.
Il est encore une objection que
l’on ne fait pas toujours, mais que
l’on élève dans le fond de son
cœur, lorsqu’on n’a pas le courage
de l’énoncer. Cette objection la
voici. Personne ou [presque personne aujourd’hui ne fait plus le
culte de famillej; en le rétablissant
nous nous singulariserions et nous
ne le voulons pas. A cette objection nous opposons tout simplement cette déclaration de JésusChrist: « Quiconque me confessera
devant les hommes, je le confesserai aussi devant mon Père qui
est aux deux. Mais quiconque me
reniera devant les hommes , je le
renierai aussi devant mon Père
qui est aux cieux». Matt. <0, 32,
33. Voici» diaprés, M. Bauzet»
rr
4
-168.
a traité longuement cette queistion,
les bénédictions qui découleut de
la célébration du culte domestique.
On fait intervenir dans la famille
une autorité qui n'est pas de la
terre, mais du ciel, l’autorité
même de Dieu et celle de JésusChrist qui a dit : • Là où deux ou
trois personnes sont assemblées
en mon nom, je suis au milieu
d’elles •.
Dieu ne peut pas se trouver au
sein d’une famille sans y apporter
la lumière et la vie.
Parents et enfants par leur contact avec la Révélation, (apprendront à se confier au Seigneur en
toutes choses et à cheminer avec
Lui. Aussi lorsque viendra pour
eux le jour de l'épreuve , de la
souffrance et de la mort, ils éprou
veront que ceux qui se confient
au Seigneur ne sont jamais confus.
Vous tous qui voulez jouir pour
vous et pour les vôtres des grâces
excellentes de Dieu , dites avec
Josué: «Pour moi et ma maison,
nous servirons l’Eternel •. Faisons
plus que répéter ces paroles, mettons les en oeuvre dès aujourd’hui
et chaque jour.
fiouoelko reUjgtcuses
et faits divers
IVexioliâtel. — Le Conseil d’Etat,
sur le préavis de la Commission pour
l’enseignement supérieur, a nommé les
sept professeurs qui formeront la faculté
de théologie de l’Eglise nationale.
Les éludes théologiqups sont calculées
»ur un cycle de quatre années.
Bâle. — Nécrologie. Pendant la nuit
du 17_au 18 mai s’est éteint dans sa quatre-vingtième année, le pasteur Guillaume
Legrand, après une longue vie vouée au
service de notre Seigneur Jésus-Christ.
G. Legrand a commencé ses travaux
évangéliques comme suffragant du pasteur Oberlin au Ban-de-la-Roche. En 1844
il fonda , avec le professeur de Wette,
la Société pour les protestants disséminés
et fut placé à la tête d’une maison d’études, destinée à des étudiants en théologie. On peut dire que là il a été le père
spirituel de plus de 150 jeunes gens, qui
sont devenus pasteurs en Suisse et en
Autriche. Malgré son âge avancé, il n’a
quitté cette institution qu’en 1873, après
l’avoir remise en d’excellentes mains.
Retiré à une lieue de Bâle, il s’est reposé pendant dix mois avant d’entrer dans
le repos éternel.
( Semaine religieuse J
France. — L'Eglise Libre voit dans
la part peu considérable que les chrétiens
de France et surtout de Paris ont prise aux
diverses assemblées religieuses, dans le
peu d’activité de plusieurs membres des
Comités des différentes Sociétés, dans l’absorption des esprits, dans une seule chose,
la bataille ecclésiastique, des symptômes
d'affaissement spirituel auxquels on doit
prendre garde.
Mous connaissons, dit-elle, le remède: Un
réteil par l’effusion du Saint Esprit dans
les cœurs.
!lt
iverdon. — La résolution la plus
importante qu’ait prise le synode dé l’Eglise libre du Canton de Vaud réuni à
Iverdon le 27 avril et les jours suivants,
a été celle de fonder, dans le Sud de l’Afrique, une mission placée sous la direction.immédiate de cette église.
Du réste tout ce synode, où la parole
n’a pas cessé ü’être libre eu même temps
que firaternello, a été une vrai» fête pour
5
-169
l'ème ol pour le cœur. Il a été particulièremeut iotime et cordial. — Le chiffre
des recettes, pour les diverses œuvres,
s’est élevé durant le dernier exercice à
234.444 francs, dont près de 53.000 pour les
missions.
Berlin. Les luttes actuelles ont leur
bon et leur mauvais effet. Si, d’une part, le
fanatisme ultramontain se réveille, d’autre part, l’intérêt évangélique se manifeste
comme une sorte de résurrection dans
cette capitale où le niveau de la piété et
de la moralité est si bas. Do nouveaux
lieux de culte s’ouvrent, et l’intérêt pour
l’édification s’accroît.
LA TOUR
Nos lecteurs seront étonnés d’apprendre qu’à Prarustin vivait, il y a quelque
temps, un petit journal intitulé, son rédacteur ni moi ne savons pourquoi; VEloile
du Malin. Nous en annonçons l’éclipse
totale et définitive. C’est, nous direz-vous,
un peu tard pour en parler; et le rédacteur en question ne manquera pas do
dire; voyez donc! ils n’ont pas osé me
répondre tant que j’avais une voix pour
me défendre. Nevous hâtez pas de répondre cela, rédacteur; Si vous n’avez
plus de voix, nous vous prêterons la
nôtre.
Or le dernier numéro do la mourante
Etoile, contient, outre la Tabloïdes matières, une petite série de pointes, ah !
mais aigües 1 contre-un journal qui a
l’audace de se maintenir tandis qu’une
Etoile se meurt. — Son désolé rédacteur
nous dira peut-être: Mais je ne pensais
pas à vous î mais je répondais à des objections que j’ai reçues en particulier!
Défaite, pitoyable défaite, un genre dont
le susdit rédacteur est coutumier. Ceci
noos rappelle certain article qu'un ami
obligeant nous a fait passer et que nous
avons lul-par exception. Il s’agissait de
ficelles et d’évôque, et les lecteurs avaient
ialerprôté la chose avec une remarquable
unanimité , lorsque vous arrive, quatre
mois après, une rectification annonçant
que l'évêque c’est l’opinion publique. On
aurait, je crois, trouvé plus naturel que ce
fût l’empereur de la Chine. Et cette rectification promise dans un accès do prudence , savez-vous pourquoi elle arrive
en boitant, quatre mois après ? C’est que
l’imprimeur a négligé de la faire paraître
avant. Coupable imprimeur !
Rien que ta mort n'esl capable
D'expier son forfait.
Donc, avec ses derniers rayons, VEloile
donne les conditions, il y en a une demidouzaine, grâce auxquelles un journal
peut vivre chez nous, c’est à-dire, apparemment, les conditions grâce auxquelles
vit VEcho des Vallées, et, par ricochet, les
causes de la mort de VEloile. Sans chercher longtemps, on en ,trouverait bien
d’autres, et nous allons avec votre permission, monsieur, compléter le sujet,
1' Votre santé entre pour peu de chose
dans la mort de votre journal; mais lorsque l’on ne peut ni no veut, pour de
bonnes raisons, parlor do ce qui nous
regarde, quand, après avoir posé pour
la barre de for, on n’a montré au public
qu’un [roseau flexible, on fait en eflet
beaucoup mieux de se recoquiller jusqu’à
ce que les ans, qui font tout oublier,
aient passé là dessus.
2" Quand un vaisseau est lancé sans
lest sur la mer, même la plus tranquille,
le moindre coup de vent le fera chavirer;
c’était le cas de votre barque; elle a chaviré, rien de plus naturel.
3* Quand on pose on réformateur ou eu
martyr, l’on fait pleurer ou l’on fait rire.
Gare an dernier parti !
4" Quand un journal n’a pas d’abonnés...
le cas devient grave pour lui ; qu’en dites
vous?
5” Il arrive quelquefois que les lecteurs
qu’il y a, à travers de cliquetis des lances
brisées à grand bruit en l’honneur do la
vérité, voient, les perspicaces, percer le
bourgeon. Alors, adieu l’effet. Là dessus
je suis. Monsieur, votre très humble serviteur. I
‘’’’ i ■ D, A, MalaNv ' ,
6
-xv>
dhronique ®au^otse
et locale
La Tour*. — Mercredi dernier le
Corps des Pasteurs, convoqué par la Table s’est réuni à la Tour; et ses membres,
selon leur louable habitude, s’y sont rencontrés eu assez grand nombre. Trois
pasteurs émérites, treize pasteurs eu activité, trois évangélistes et quatre professeurs, en tout vingt-trois ministres, sur
vingt-neuf, ont assisté, du commencement
à la fin de la longue séance.
Le but de celte réunion était d’examiner, sur leur foi et leurs convictions religieuses, deux candidats eu théologie, M.
H. Selli élève de de l’Oratoire do Genève
et M. G. Quattrini élève de l’Ecole de
théologie de Florence. Les sujets sur lesquels les candidats ont été entendus
sont les suivants ;
De l’inspiration des Saintes Ecritures.
De la personne de Christ.
Du Saint Esprit et de son œuvre.
De la grâce.
De la vocation au Saint Ministère.
Ce dernier sujet tout-à-fait pratiques été
proposés au.x candidats dans les termes
qui suivent: «Pourquoi demandez-vous
d’entrer dans le ministère évangélique et
au service de l’Eglise Vaudoiso».
Les deux candidats ayant répondu d’une
manière satisfaisante aux questions qui
leur ont été posées, ont été admis à prêcher
leur sermon d’épreuve. M. Selli sur Eph.
2, 10. Car nous sommes son ouvrage, étant
créés en Jésus-Christ pour les bonnes œuvres que Dieu a préparées, afin que nous
marchions en ¡elles, et M. Quattrini sur
RoM. 10 9. C'est pourquoi, si tu confesses
le Seigneur Jésus de bouche, et que tu
croies en ton cœur que Dieu l’a ressuscité
des morts, tu seras sauvé.
Ces sermons devront être prêches dans
]e Temple neuf de la Tour le< mercredi 3
juin prochain. g
Le Modéiiateur a oommuniqué ensuite
à rassemblée le désir exprimé par deux,
frères anglais de faire dans nos diverses
partuasiè« t)oe tournée d’évangélisation et
de réunions de prières, en yue de réveil-’
1er-la vie religieuse, Nous espérons que
CO désir pourra être réalisé et que le
Seigneur bénira ces frères que l’amour
des âmes amènera de loin au milieu de
nous.
La Table a eu l’avantage de distribuer
aux pasteurs un certain nombre d’exemplaires imprimés d’un projet de catéchisme
nouvellement élaboré par le professeur
Geymonat. Ce projet n’est autre qu’un remaniement de l’ancien manuel, considérablement abrégé et simplifié, à ce qu’il
nous a semblé, à un premier et trop rapide coup d’œil. Les pasteurs ont été in.
vités à l’étudier avec soin et à faire parvenir, au plus tôt, à la Table, leurs
observations et le résultat de leur examen.
Nous souhaitons que ce préavis soit
favorable, non seulement pareeque c’est
la plus douce récompense que l’auteur
attende du nouveau travail auquel il s’est
astreint, mais aussi pareequ’on aura répondu , et plus tôt que nous n’aurions
osé l’espérer, à un besoin généralement
senti.
— La Commune est enfin dotée d’un
règlement de police urbaine en attendant
que l’on ait le temps, en haut lieu , d’approuver celui à'ornato. Il ne reste plus
qu’à le faire exécuter aussi rigoureuse ment que possible. vu qu’il n’est vraiment pas trop exigeant. Nous y notons
entr’autres choses ; que nous aurons
des trottoirs d’un bout à l’autre de la
Tour, d’ici à deux ans; que l’on ne
pourra plus recevoir de douches gratis
quand il pleut; enfin, qu’on devrait ne
pas en recevoir qon plus quand il ne
pleut pas ; comme cela arrivait encore de
temps en temps. Ceux qui contrevieniD’ont
à ces sages dispositions seront punis à
teneur de l’axticle 146 de la loi communale du 20 mars 1865, paragraphe A. En
savez-vous davantage ? Non. Moi non plus.
Je devine cependant des choses terribles.
Voyez à quoi vous êtes exposés, vqus
tous qui vous, êtes cpielque fois donnés le
plaisir de verser votre pot à eau sur la
tête des passants. Loi Communale, arUole
1484 je dis hisa U6; ailes rtar i
7
-m.
♦ ■ '■■■
On lisait avec émolioa sous les portiques de la maison communale, tne grande
pancarte émanant de la Préfecture, qui
annonçait pour le 6 juin prochain, l’adjudication du chemin de fer de Pignerol
il La Tour. Déjà les imaginations couraient
la poste. Il faut, disait-on, que quelqu’un
on ait fait la demande au Gouvernement
pour que celui-ci vienne ressusciter une
(¡uestion presque enterrée. Folle, rentrez
au logis. D’après les informations que
nous devons à l’obligeance d’une personne qni a été les prendre sur les lieux,
il n’y a absolument rien de neuf sous
notre soleil, et pas plus d’entrepreneur
que .sur la main. Le fait est, tout simplement, que l’ingénieur Langer étant déchu
de tous ses droits de concessionnaire, le
Gouvernement veut l’attester publiquement. Voilà un terrain vierge, spéculateurs montrez-vous ! l’alfaire est excellente.
Nous regrettons vivement d’étre des
derniers à offrir toutes nos félicitations
à notre ami, M. le D' Edouard Uostan ,
pour sa nomination en qualité de juré à
l’exposition internationale des Heurs, à
Florence. Cechoix était certes bien mérité,
et la connaissance approfondie de notre
Flore, que possède le docteur Rostan ,
le désignait naturellement aux voles du
Comité. Nous espérons qu’il voudra bien
nous raconter un peu ce qu’il a vu et
ce qu’il a (fait dans la ville des fleurs.
r»lgn©rH>l. — Le résultat final de
la levée militaire pour les jeunes gens
nés en 1853 est, dans le district de Pignerol, le suivant :
Conliogent de première catégorie 344
« de deuxième catégorie 206
*
SOUSCRIPTION
POUR LA FAMILLE BEK
Liste précédente Fr. 59
M. le chev. Chiesi de Pise. » 12
» B^rt Fr- 71
Report Fr, 71
Les enfants de l’école év. de Pise » 4
M. de Thierry. » 10
iM"* Moliucux-VVilliaras. » 20
M"'* Jeanne et Adèle Peyran » 4
M. D. Peyrot. » lOo
M. J Peyrot. » 12
Total . Fr. 221
Collecte pour la famille Orili
Liste précédente Fr. 357
AI. le chev. Chiesi de Pise. » 3
Total
Fr. 360
A TRAVERS LES JOURNAIX
RevDc politique
La Chambre avait docilement voté presque tous les expédients financiers de
Mioghetti, elle avait entr’autres approuvé
avec une majorité de 58 voix l’extension
à la Sicile du monopole des tabacs, lorsqu’elle pas.sa à la discussion du projet de
loi sur la nullité des actes non enregistrés. Les votations par assis et levé donnèrent, pour les différents articles de la
loi, la majorité au ministère; mais au
scrutin secret, on vit la répétition de la
palinodie du vote sur l’instruction obligatoire , et le projet de loi ftit repoussé !
La Chambre n’y a absolument rien gagné
dans l’estime publique, inutile de le dire.
Quant au mérite même de la loi, le principe de l’enregistrement une fois admis,
il s’agit, n’est-ee (pas, de chercher un
moyen de .faire payer les malhonnêtes
gens? Or si les amendes sont reconnues
absolnmont insuffisantes pou» atteindre
ce but',’ aux grands maux les grands remèdes et la nullité des actes en était un
'radicalJ'Maintenant l’opposition et les dis-
8
-172
cours de Mancini y aidant, on continuera
de pins belle à voler le Gouvernement
considérant
Que ce n'est pas voler que de voler l’Etat.
Le ministère, à la suite de ce vote,
remit au roi sa démission; Sa Majesté
pria les ministres de rester à leur poste
et de conlinner à expédier les affaires.
Lorsqu’on aura voté le budget, il faudra se
décider à un changement de Cabinet ou à
un changement de Chambre; on a observé
que le banc de Sella à Monte-Citorio, était
fort entouré par plusieurs députés. Seraitce le soleil levant? Ce qui résulté le plus
clairement de tout cela, c’est la démonétisation de la Chambre actuelle. Combien
de députés qui n’ont brigué leur mandat
quo pour la satisfaction de leur petite
vanité, d’autres pour vaquer à moins de
frais à leurs petites affaires? Un parti
ministériel d’une cohésion plus que douteuse , composé en majeure partie de députés centrifuges, si le télégraphe n’était
pas là , on n’aurait jamais pu former de
majorité. Une opposition beaucoup plus
ferrée surjes questions de’personnes que
sur les questions de principes, aussi
prête à voter les dépenses qu’à refuser
les recettes, et qui repousse aujourd’hui
ce qu’ello-même, au pouvoir, proposera
demain, voilà la Chambre. Aussi, de lui
donner congé ne serait-ce pas un grand
malheur, et nul ne s’aviserait de la regretter. Mais des élections nouvelles en
donneraient-elles une meilleure? Il y a
dix à parier contre un que non. On dirait
vraiment que d’avoir de bons députés est
le dernier des soucis de nos électeurs.
Mais, bonnes gens ! ce sont ceux que
vous nommez qui votent ces mêmes impôts qui nous font tant crier. Vous ressemblez à ces enfants qui méttent leurs
doigts dans la braise, et s’étonnent ensuite
de s’être brûlés. Nommez des déptés qui
pensent un peu aux affaires du pays, et
non pas aux leurs seulement; nommez
des députés qui soient quelquefois à la
Chambre, même, voyez la prétention I
lorsqu’il ne s’agit pas do voter les yeux
fermés ; nommez^ des députés qui cherchent l’équilibre du budget plutôt dans
une, réduction de dépenses que d,ans une,
augmentation de recettes ; moins d’avocats, moins de bavards et plus d’hommes
d’affaires, et vous aurez une chambre
dont vos intérêts seront la préoccupation
essentielle; et puisqu’il faut une opposition dans tout Parlement, ayons en une
qui ne soit pas composée d’affamés qui
font de chaque question qui se présente,
un moyen de s’approcher du pouvoir.
L’empereur de Russie, de retour de
son voyage d'Angleterre , a traversé la
Belgique ob il se propose, dit-on, de
faire réunir un congrès de toutes les puissances pour constituer une sorte de ligue
de la paix, ou du moins, si la chose était
impossible pour le moment, pour aviser
aux moyens de rendre la guerre moins
désastreuse. C’est lui qui dans un congrès
tenu à Saint Petersbourg fit décider que
l’on ne se servirait pas à la guerre des
balles explosibles, qui auraient bien inutilement augmenté les effets destructeurs
des armes à feu. L’histoire consacrera à
ce souverain, qui a libéré du servage
plus de 40 raillions d’hommes dans son
empire, une page plus belle qu’à tous ces
conquérants que la bêtise des hommes
s’obstine à admirer.
La France a trouvé un ministère, après
plusieurs jours d’essais infructueux. Successivement MM. de Goulard, Decases et
d’Audiffret Pasquier échouèrent dans leurs
tentatives, et le cabinet actuel, essentiellement, paraît-il, un cabinet d’affaires, et
qui réserve les questions brûlantes de
constitution et d’organisation définitives
du septennat, est présidé par le général
de Cissey, ministre de la guerre. La couleur de ce cabinet, est, si nous ne nous
trompons, de n’en point avoir; bonapartistes, droite et surtout centre droit, tout
le monde, sauf là gauche, y sera représenté.
X. M.
E. Malan Directeur-Gérant.
Pignerol Impr. Chiantore et Mascarelli.