1
Olnqnlème année.
N. 13.
1' Avril 18TO.
L’ECHO DES VALLÉES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialement consacrée aux intérêts matériels et spirituels
(le la Famille \audoise.
Que toutes les choses qui sont véritables. occupent
vos pensées — ( PhUippiens., IV, 8.)
PRIX D ABOHNEMENT :
Italie, à domicile (un anl Fr. 3
Suisse.......................
France................*6
Allemagne 6
Angleterre, Pays-Bas . » 8
Un ntiméro séparé : 5 cent
Un numéro arriéré : 10 cent.
BUREAUX D’aBONNEHENT
ToBRK-PEi.f.rcE : Via Maestra,
N. 42. (Agenzia bibliografica)
PiosKRor. : J. Chiantore Impr.
Turin :J.J. Tron,vì& Lagrange
près le N. 22.
Florence : Libreria Evangelica, via de'Panzani.
ANNONCES : 5 cent, la ligne
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S' a»
dresser pour l'administration
au Bureau à Torre-PelHce ,
via Maestra N. 42, — pour la
rédaction: â Mr. A. Revel
Prof, h Torre-Pellice.
Somm.aiii'O.
Le Dimanche. — EnangéHsation- — ApicuU
ture. — Glanures. — Chronique locale. — Chronique politique»
LE DI!H4NGHË.
L’uh estime un jour plus que
Vautre, et Vautre estime tous les
jours également; que chacun se forme
en son esprit une pleine conviction.
Celui qui observe le jour, c^t pour
le Seigneur qu'il l'observei(et celui
qui n'observe pas le jour, c'est pour
le Seigneur qu'il ne l'observe pas;...
car personne de nous ne vit pour
soi-même, et aucun de nous ne meurt
pour soi-mê'me- ( Rom. xiv. 5-8).
Nous regardons ces paroles de
S‘ Paul comme le passage capital,
dans la question si controversée
de l’observation du dimanche.
11 n’y a pas ici d’observance
légale, d’ordonnance de police, de
sabbat obligatoire rigoureusement
imposé à toute une ^population
comme aux jours de l’économie lévitique. Il y a au contraire liberté:
liberté d’observer un jour spécial.
liberté de ne point faire de différence d’un jour à l’autre. Et la
manière dont chacun est appelé à
décider la question, dépend uniquement de la conviction personnelle, individuelle....
— Comment ! s’écriera-t-on avec
effroi; vous faites dépendre l’observation et la non-observation du
dimanche, du tempérament et des
convenances de chacun ? — Mais
c’est encourager la profanation du
jour du repos, c’est donner l’absolution à tout ce qui se passe
d’affligeant, en ce jour-là sous nos
yeux et à nos portés !
— Un moment, à*il vous plaît,
ce n’est pas notre affaire d’encourager le désordre qui semble, chez,
nous, se donner carrière précisément au jour du dimanche. Aussi
veuillez remarquer que S* Paul
ne fait nullement dépendre la question du tempérament ou des convenances d’un chacun , mais d’une
conviction raisonnée, fruit d'un discernement chrétien. Là où la conviction fait défaut, l’observation ou
la non-observation ' du dimanche
2
-(98)
perd toute valeur morale ; tout ce
qui ne procède pas d’une pleine
conviction est, aux yeux de l’Evangile , un péché {Rom. xv. 1 ).
Ce qui découle donc naturellement des paroles de S* Paul, c’est
qu’il y a une observation chrétienne du dimanche, et qu’il y a
une non observation pareillement
chrétienne. Cela peut sembler, au
premier abord, incompréhensible et
contradictoire ; rien pourtant n’est
mieux fondé.
L’un distingue et met à part un
jour spécial; est-ce pour se remettre sous le joug de la loi, et
s’enfermer dans les limites étroites
d’un sabbatisme, sous le faux prétexte d’un service volontaire et
d’une plus grande spiritualité? Non;
le chrétien ne court pas après
une ombre (Col. II. 16, 17); il ne
se rend pas l’esclave de faibles et
pauvres éléments (Gai. iv. 9); ce
qu’il en fait, « c’est pour le Seigneur », Sentant sa faiblesse. et
ayant fait l’expérience que sa vie
spirituelle ne se maintient pas toujours à une hauteur égale, il reconnaît avoir besoin de stimulants,
et il est convaincu que le retour
régulier d’habitudes pieuses ‘peut
grandement venir en aide à son
infirmité.
L’antre considère tous lés jours
comme égaux : agit-il ainsi pour
sa satisfaction personnelle , pour
sacrifier à son amour du plaisir
ou à sa paresse, ou dans le secret
désir de s’aifranchir de certaines
habitudes qui le gênent ? Non, le
chrétien qui déclare ne plus vouloir se soumettre au sabbat, ne se
laisse pas diriger par de tels mobiles ;sà non observation du sabbat
n’est pas irréligieuse et mondaine.
Sa conviction raisonnée , sur ce
point, est que tous les moments
de la vie doivent être également
consacrés au Seigneur, à celui que
nous devons aimer de tout notre
cœur, de toute notre âme et de
toute notre pensée. II importé peu,
dès lors, qu’il observe ou n’observe
pas tel jour plutôt que tel autre ; la
direction de ses pensées, de ses
actes et de sa vie tout entière ,
n’est pas en lui , mais hors de lui;
aspirant à l’idéal chrétien, qui
consiste en une vie sanctifiée dans
tous ses instants et dans toutes
ses manifestations, il a supprimé,
pour son compte, la distinction
entre le sacré et le profane; il a
renoncé à faire de son temps deux
parts inégales, dont la plus courte
fun jour sur sept) serait consacrée
au Seigneur, et la plus longue
serait en entier absorbée par les
occupations terrestres.
Quelle est donc la chose essentielle , dans la question du dimanche ? — C’est, aussi bien pour le
chrétien qui a mis un jour à part,
que pour le chrétien qui ne fait
point de différence, — le désir
de plaire au Seigneur. Telle est
la véritable pierre de touche des
solutions diverses dont la question
est susceptible. Où est la conscience délicate qui ne se sente
atteinte par le mot de l’apôtre :
que personne de nous ne vive pour
soi-même? Entendons-nous bien
cela? Que personne de nous ne
vive pour soi-même,.... ni le dimanche , ni lundi, ni mardi, ni
mercredi, ni jeudi, ni vendredi,
ni samedi.
3
-(99)
(^iranigelteatton.
M' l’Evangéliste M. Prochet
écrit de Gênes à VEco délia Verità; que l’Eglise continue à marcher dans la voie du progrès.
Depuis trois ans, elle s’est accrue
de trente nouveaux membres dont
aucun ne fait mine de retourner
aux oignons d’Egypte. Quinze catéchumènes ont demandé, cette année, l’instruction religieuse.
Nonobstant l’exceptionnelle rigueur de l’hiver, les réunions ont
été passablement fréquentées nonseulement par les membres de
l’Eglise, mais aussi par un bon
nombre de catholiques Romains.
L’Eglise se gouverne d’elle-même
par le moyen de ses assemblées
générales auxquelles n’interviennent que les électeurs. L’administration est confiée à cinq diacres
élus chaque année et qui partagent la surveillance avec le pasteur.
Dans les réunions sur semaine,
la parole est libre, soit pour exhorter, soit pour poser des questions, soit pour soulever des objections.
Comme on le voit, l’Eglise
Evangélique de Gênes ne manque
pas d’une liberté fort étendue,
bien que limitée par le principe
de l’ordre.
Les 3 écoles sont fréquentées
par 70 enfants.
L’Eglise a pourvu aux besoins
de ses pauvres , en recueillant,
dans son sein, la somme de francs
252. Dans cette somme ne figurent
pas les contributions en faveur de
l’hôpital. La caisse de secours pour
veuves et orphelins présentait, à
la fin de 1869, un actif de fr. 405.
Dans une de ses réunions ordinaires de l’année 1869, l’Eglise a
décidé de couvrir elle-même les
frais de culte, exception faite du
salaire du pasteur et des régents.
Et cela, sans détriment des contributions pour l’œuvre générale,
qui se sont élevées cette fois à
fr. 849.
Ce sont là, écrit l’Evangéliste,
de petits commencements; mais on
peut y voir le gage assuré de
fruits toujours plus abondants.
Agissons ; l’action est le premier
besoin de l’Evangélisation italienne , comme aussi de l'œuvre
au sein des antiques églises des
Vallées.
Les relations entre l’Eglise Evangélique et la Chiesa Cristiana Libéra sont loin d’être aussi tendues
qu’autrefois. Les deux églises se
réunissent souvent dans le même
local , n’ont-elles pas une même
langue, un même but ? Par ci par
là, il peut se rencontrer encore
quelqu’esprit étroit, quelque cœur
rétréci ; mais c’est le signal d’une
ère nouvelle que de voir les deux
églises confondre leurs rangs pour
prier en commun.
Basses-Alpes.— Un nombre
considérable de protestants disséminés a été découvert dans les
environs de Digne, Castellane,
Sisteron. Le Comité d’Evangélisation de Lyon a résolu, en conséquence , d’établir à Oraison une
école et une mission permanente.
Ce sera le premier établissement
protestant régulier dans les BassesAlpes depuis la révocation de l’édit
de Nantes. (La ÇroixJ.
4
-(loo)
Hautes-Alpes. Il s’est^ormé,
à Londres, un Comité pour soutenir
les vaudois des Hautes-Alpes. Une
collecte de 273 livres sterling est
destinée à couvrir les dépenses
occasionnées par quelques constructions , et par les honoraires
de 4 pasteurs , de 6 maîtres d’école et d’un colporteur.
fEglise LihreJ.
Corse. Une œuvre intéressante
d’évangélisation est commencée à
Bastia, à Cervione et à Lurî.'Un
délégué du Comité central protestant (Eglise de France), M' le
pasteur Mourgue, en entretenait
naguère l’Eglise Vaudoise de Turin
et recueillait, en partant, une somme
de fr. 600 en faveur de cette œuvre pleine de promesses.
Hspag'ne. La « famille espagnole », à Lausanne, compte en
ce moment 13 jeunes gens qui se
destinent au ministère évangélique.... Evangéliser l’Espagne, c’est,
en même temps, ouvrir à l’Evangile la plus grande partie du nouveau monde, espagnole par les
mœurs et par le langage.
A Madrid , le nombre des adhérents de l’église évangélique va
toujours en augmentant et les services religieux sont suivis avec un
empressement remarquable. Outre
le lieu de culte principal qui peut
contenir à la rigueur de 800 à 900
personnes, il y a dans Madrid quatre autres réunions évangéliques
suivies par 500 à 600 auditeurs.
La foi agit sur les cœurs; la vérité
est en progrès; ce qui manque ce
sont les ouvriers.
L’APICULTURE
ou raisance à còlè de la maison.
( Suite V. N. 40J.
§. 8. -- PRISE DE l’eSSMM.
Si l’essaim s’est placé sur la branche d’un arbre, ce qui arrivale plus
souvent, et que vous ne vouliez pas
la couper , montez votre ruche sur
le haut d’une bonne perche, et à
l’aide du chevalet dont nous nous
servons pour les travaux de la vigne , vous ferez arriver la ruche
sur l’essaim sans beaucoup de difficultés. Mais gardez-vous d’écraser
une seule abeille ; ce malheur pourrait arriver à la reine et dans ce
cas l’essaim serait perdu. Par le
moyen d’un peu de fumée (1), vous
engagerez les abeilles à abandonner
la branche pour entrer dans leur
nouvelle demeure.
Quelque soit l’endroit oii puisse
se poser l’essaim, il ne faut plus le
quitter jusqu’à ce qu’il soit entré
dans la ruche et que celle-ci soit
en place , car j’ai remarqué que la
plupart des essaims qui désertent,
s’en vont parce qu’ils ont été négligés.
Ne nous imaginons pas qu’il suffise , lorsque notre essaim est installé , de lui procurer une ombre
agréable pour l’engager à attendre
nos commodités depuis le matin
jusqu’au soir. Les abeilles sont loin
d’être paresseuses ; les belles journées sont rares , et par conséquent
(1) Les chififons de coton enveloppés
sous forme de saucisson-et placés-au bout
d’une baquette produisent une fumée abondante et qui n’est point nuisible aux abeilles , mais dirigée adroitement et par degrés
elle les engage à quitter la branche pour
gagner le haut de la ruche en une demi
heure de temps.
5
-{loO
précieuses ; elles veulent en profiter
et lorsqu’elles sont abandonnées à
elles-mêmes, savez-vous ce qu’elles
font? elles expédient des fourriers
à la recherche d’un refuge où elles
puissent travailler et placer leurs
provisions. C’est pourquoi il arrive
souvent qu’elles prennent tout-àcoup le parti de vous quitter pour
aller s’établir dans le creux d’un
vieux chàtaigner où elles prospéreront à merveille peut-être bien
des années.
Citons deux ou trois faits à l’appui de ce que nous venons de dire.
Un jour, étant de garde au rucher
d’un ami, je vis trois ou quatre
abeilles venir explorer une ruche
vide; elles entraient et ressortaient,
en perlustraient le devant et le derrière avec un soin particulier : c’étaient évidemment des fourriers
envoyés en avant pour préparer un
logis au détachement qui faisait
halte quelque part, car une heure
après je vis arriver un essaim qui,
à ma grande surprise, et sans
plus de façon, vint se loger dans
la ruche visitée par les éclaireurs.
J’ai vu un essaim partir d’une
branche où il venait de se poser,
pour voler droit, à 400 mètres, se
jeter , sans la moindre hésitation ,
dans le trou d’un chàtaigner, où, à
peine on aurait pu faire entrer un
œuf ; - si les fourriers n’avaient
guidé l’essaim , il me semble que
pour trouver cette cavité, il aurait
fallu chercher , aller d’un arbre à
l’autre en tâtonnant et en examinant, comme cela arrive d’ordinaire
aux essaims déserteurs ; mais ici
rien de semblable.
Deux hommes venant du marché
furent un jour environnés par une
nuée d’abeilles devant la porte d’un
temple ; c’était un essaim qui venait
s’établir dans une muraille. La cuisine du prêtre avait été transformée
en un petit salon. Le lavoir en
forme de niche , avait été bouché
intérieurement avec des briques
qui laissaient un vide dans le mur
de la capacité d’une ruche à peu
près. L’essaim tourna le coin de
l’église et alla droit au petit trou
qui donnait issue aux eaux du lavoir e-t pénétra immédiatement dans
la muraille. 11 demeura deux années
dans ce réduit, puis il mourut de
faim.
D’après ces quelques exemples ,
il semble positif que lorsqu'un essaim échappe au rucher d’où il est
sorti il sait déjà où il sera logé. 11
importe donc de se hâter de fournir une ruche à un essaim, de l’y
faire entrer immédiatement, et de
le placer d’abord au rucher. Et si
les abeilles ont envoyé des éclaireurs en campagne à la recherche
d’une demeure, ceux-ci ne trouvant
plus à leur retour l’essaim où ils
l’avaient laissé , seront obligés de
se rendre à la ruche mère , et le
projet de désertion aura échoué.
Un Apiculteur.
Mi »
(Blanures.
A qaoi lient l'exancemenl des prières.
— Nous lisons dans la Croix,
(N.,13):
Dans un sermon sur la Cananéenne (Matth. XV. 21. SS.), le prélat
Kapff, de Stuttgard, rapporte le
trait suivant :
Un professeur de philosophie me
confia un jour qu’il avait autrefois
6
-ÍKB)
souifert de maux de cœur conti*
nuels et très-douloureux. C’est en
vain qu’il avait cherché à combattre
le mal par les remèdes les plus
divers. Alors la pensée lui vint
que, lors même quoTarldel’homme
se montrait impuissant, tout était
possible à Dieu.
11 résolut de prier plus sérieusement qu’il ne l'avait fait jusqu’à
ce jour.
S’étant donc prosterné devant le
Seigneur Jésus, il Lui représenta
comment jadis , pendant les jours
de sa chair, il avait secouru un
grand nombre de malades et d’afflig,és ; en même temps il supplia
le Seigneur de manifester en lui sa
puissance merveilleuse. — Mais le
secours espéré ne vint point.
Alors,étant rentré en lui-même,il
s’humilia davantage devant le Dieu
saint, dans le sentiment de sa propre injustice, et, renonçant à toute
prétention , à toute droit quelconque à l’exaucement, il se remit à
prier avec plus d’abandon et de
simplicité. — La délivrance toutefois se faisait toujours attendre.
Enfin, et pour la troisième fois il
se jeta à genoux, dans un sentiment
de repentir plus profond, avec plus
de zèle, et en s’efforçant de dire
avec plus de vérité encore;,,* qu’il
en soit, non comme je le voudrais,
mais comme tu le veux ! ».
Et voici, ce fut comme un éclair
traversant son corps, et, après cette
sensation, la douleur disparut pour
ne plus revenir.
Que n’avons-nous plus de vraie
foi, humble et persévérante! Et surtout , que n’avons-nous davantage
le sentiment de notre entière faiblesse ! nous verrions bien plus
souvent la gloire de Dieu.
(Chronique locak.
Tor-r'e-'Pellloe. — L'Assemblée
paroissiale s’est réunie le dimanche, 27
mars, à l’effet d’examiner le rapport annuel
du Consistoire.
Une vingtaine de personnes, y compris
le Consistoire, étaient présentes.
La situation matérielle, l’état de l’instruction , la vie religieuse, l’état moral de
la paroisse ont été successivement passés
en revue.
A. l’égard de la diaconie, on constate te
nombre croissant des pauvres dans le
quartier de la ville, et le Consistoire se
déclare impuissant à satisfaire les besoins
généraux et particuliers. Il est invité a
faire des efforts et à étudier la question à
nouveau pour en référer à une prochaine
assemblée. — A notre avis, il n’y a pas
lieu de tant étudier ; il faut agir. Le paupérisme tend à s’accroître ? Que l’on avise
a augmenter les ressources ; au lieu d’une
collecte mensuelle ne produisant en moyenne que 17 francs, que l’on fasse une
collecte chaque dimanche. Les besoins du
quartier plus populeux de la ville vont eu
augmentant? Qu'on intéresse le quartier
lui-même à y pourvoir dans la mesure
de ses forces.
Les écoles sont fréquentées par 350 enfants et la durée des écoles de quartier
a été portée à 5 mois. C’est ce qu’il y a
de plus saillant dans le rapport à l’égard
de l’instruction.
Une discussion vive, dénuée d’intérêt,
s’est engagée à propos de la fête scholastique du 17 février ; convient-il de la conserver ou non ? L’assemblée , et particulièrement le Consistoire, a dû reconnaître^
à cet égard, son incompétence, l’autorité
scholaire étant de nature mixte, mi-communale, mi ecclésiastique.
A l’égard de la vie religieuse, pas le
moindre détail ; sécheresse absolue.
A l’égard de l’état moral, le rapport de
1870 ne fait que reproduire les observations du rapport de 1869: læ scandales
ne font pas défaut, en particulier l’ivrognerie et les rixes suivies d’arrestations.
De discipline, nulle trace. On déplore les
écarts de la jeunesse, le nombre dés cabarets, la vie languissante de l’Vhion Vaudoise, le marché du dimanche etc. ; mais
la vraie explication se trouve dans un mot
terrible prononcé par un membre du Consistoire lui-même : « les jeunes gens une
fois reçus à la communion sont abandonnés à eux-mêmes». Un autre mot a
été prononcé, qui donne à réfléchir sur
les fruits de la prédication ; on émet l’idée
que pour développer la vie religieuse, il
7
^103).
faudrait une mission à l’intérieur, confiée
à des évangélistes itinérants pouvant remplacer les pasteurs.... indisposés. Mais
croit-on (lu’un prédicateur de plus serait
nu remède approprié? Qu’est ce qui dessèche, qui tarit tes sources de la vie ? Ce
n’est pas l’absence de prédicatipn, mais,
chose bien pire, c'est la prédication fictive,
qui ne sert qu’à faire illusion.
L’assemblée s'qjoiu-na au 17 avril.
.S. Olovan.iii-F*ellloe. — On
nous écrit:
« Prego la cortesia della S. V. IH"* di
voler dar luogo nel di lei pregiatissimo
foglio alla seguente mia dichiarazione :
«Circola in questo Val-Pellice e nei vicini mandameuti la voce sparsa artatamente da alcuni interessati, che colla morte
del sig. Giov. Dav. Turin, già negoziante
di zolfo per le viti nella borgata degli Airali, abbia or cessalo per parte dei di lui
eredi lo smercio di quella derrata.
» Tale notizia è falsa; — e nell’atto di
smentirla corremi anzi l’obbligo di assicurare il pubblico che non solo per quest’anno , ma probabilissimamente anche
per altri anni avvenire, sarà continuato
per conto degli eredi predetti l’esercizio
di queir industria per la quale i venditori
prendono impegni di viemmeglio soddisfare i loro numerosi avventori.
L'amministratore rappresentante
gli Eredi del fu, G. D. Turin
Avv. G. ŸOLA.
F*ar*olsse de ***, quartier* de***
— Il y a réunion d’édification, et l’ou
explique l’Apocalypse.
Le lecteur lit le chapilre vi, et laisse
tomber ces mots : « Et il sortit un cheval
chauve...»
Un auditeur ébahi se penche vers son
voisin : « Mais dans ma Bible, il y a fauve »
— « Taisez-vous ! On ne sait pas ce qui
peut en sortir».
La lecture terminée, le pasteur prend
la parole. A son tour, il enfourche la hôte
chauve, et le voilà chevauchaut!
(¡Htrontque politique.
Italie. Le 24 mars, entre 2 et 3 h.
du matin, une bande d’environ 40 individus tentait de surprendre, à Pavü, la caserme S. Francesco, aux cris de : Vive
l’armée ! Vive la République I A bas la
monarchie ! —Une compagnie d’infanterie,
reçue par les assaillants a coups de feu,
répondit de même, et les insurgés prirent la fuite immédiatement. Il y a eu
des morts et des blessés de part et d’autre.
— Le fait se rattaclie à un mouvement
mazzinion, préparé depuis quelque temps
avec des artifices variés; mais la ville de
Pavie est demeurée parfaitement tranquille.
— Quelque chose d’analogue devait se
passer aussi à Plaisance et à Bologne; mais
la tentative insensée et criminelle a échoué,
ici comme à Pavie, grâce à l’excellent
esprit des troupes et à l’attitude de la population.
— L’instruction du procès des banques
à usure (Naples) a établi: contre RuffoScilla, Costa etc. le chef d'association de
malfaiteurs; contre tous les autres, banchisti et collecteurs, le chef de fraude.
— Le nombre des actions de 100 fr. des
40 premières listes de souscriptions à
l’exposition internationale de Turin, s’élève
à 87Çp,,
— Il siège à la Chambre un avocat
(l’hon. Billia), que nous soupçonnons n’ètre
qu’un avocat de paille; il a pré.senté, au
nom de l’extrême gauche, un contre-projet
financier ou J’on consent au macinato et
autres taxes, mais ou, pour simplifier le
budget, on supprime les études classiques
dans renseignement secondaire !
— M’’ Visconti-Venosta, ministre des affaires étrangères, a donné au Parlement
une excellente explication de la conduite
du gouvernement à l’égard du Concile. —
Le gouvernement, dit-il, a laissé aux évêques toute liberté, de se rendre à Rome,
et il a déclaré que, dans tous les cas, il
s’abstiendrait d’envoyer un représentant.
En prenant cette attitude, le gouvernement
a voulu confirmer une fois de plus le
principe, de la séparation des deux sociétés,
civile et religieuse; mais il a déclaré aussi
qu’il ne tolérerait aucun acte portant atteinte aux lois et aux institutions de l’Etat.
« Le principe fgii s’est développé spontanément avec notre vie constitutionnelle ,
est celui qui proclame la séparation de
l’Eglise et de l’Etat, le principe de la liberté religieuse sans distinction de cultes
[Bravo).... Le gouvernement s’efforcera
d’arriver sans violence, sans passiou, au
triomphe de la cause de la liberté civile
et religieuse {Bene) ». — Ensuite do ces
explications, la Chambre a adopté l’ordre
du jour pur et simple.
— Erratum. Nous avons dans notre
dernier numéro, fait naître le général
Escoffler en 1809 ; lisez : 1825.
floxae. Dans un consistoire secret
tenu au Vatican, le pape a nommé 19
évéqueSp destinés sans doute à grossir les
rangs des infaillibilistes.
— L’ôpposih’on française compte 34 membres; l'opposition allemande à peu près
autant. Mais aucune des adresses de la
mioorité (il en a été présenté une dou-
8
,(104).
zaiae) n’a été jugée digne de la moindre
prise eo considération. On ne pouvait
guère prophétiser un meilleur sort à la
dernière, œuvre des évêques allemands;
mais elle a eu sur les précédentes l’avantage de précipiter la crise. C’est pour prévenir cette protestation, dirigée contre le
nouveau règlement du Concile, que le décret sur l’infaillibilité a été publié le 6
mars. On va voir maintenant si l’opposition est sincère, ou si elle est elle-même
convaincue que ses protestations sont
vides de sens.
— Les 9(10 des Arméniens catholiques
( patriarcat de Costantinople ) ont fait schisme. Pie IX avait adressé à son délégué
Pluym une longue lettre. ou bulle {de
savon), terminant par ces mots; «Enfin,
que les lâïiîues restent dans le devoir,
et ne se mêlent en aucune façon des affaires ecclésiastiques. Leur devoir dans
l’Eglise c’est d’être instruits et non d’enseigner; d’être dirigés et non de diriger
etc. *. Ainsi, de même que Louis XIV
avait dit le dernier mot du despotisme :
l’Etat c'est moi, — de même Pie IX est
destiné à dire le dernier mot de l’absolutisme papal : l’Eglise, c'est moi. Les laïques ne sont plus que le serrum pems,
pour parler comme un pasteur libéral de
Genève.
Mais les Arméniens dissidents, invités
de la sorte à rentrer dans le devoir, ont
répondu par un refus catégorique. Ils ont
arraché la bulle pontificale des murs de
l’Eglise, l’ont mise en pièces et l’ont foulée
aux pieds..
— La répon.se du pape à M' Daru est
toute négative.
France. Nouveau pas dans la voie
libérale. Napoléon III, dans une lettre à
M' Ollivier (21 mars], prend les devants,
partage le pouvoir législatif entre les deux
Chambres et restitue à la nation la part
du pouvoir constituant qu’elle avait délégué. — La lettre impériale, au jugement de Thiers lui-même, a complètement
désarmé la révolution. Elle a été accueillie
avec satisfaction par tout le mondfe;"
— Le prince Pierre Bonaparte, meurtrier de Victor Noir, a été condamné aux
frais envers la famille et à 25 mille fr.
pour dommages et intérêts.
— Un fait curieux. Une masse de lettres
des curés desservants est parvenue à M.
Ollivier; les curés font des plaintes trèsvives contre les évêques et contre leurs
abus de pouvoir; il sœtonnent de,ce que
les évêques soient en même temps de si
chauds adversaires de l’infaillibilité papale
et si tenaces à l’endroit de leur propre
infaillibilité.
— On annonce que M' Ollivier a demandé
à M' Monod, avocat à la Cour impériale,
un travail sur les synodes de l’Eglise réformée.
Espagne. Les débats parlementaires
ont donné lieu à la rupture entre les deux
partis qui ont fait la révolution, les unionistes et les radicaux.
— Quarante évêques espagnols ont prêté,
à Rome, _^serment d’obéissance au prince
des Astunes, le fils d’Isabelle.
Eortugal. Les élections aux Cortès
ont été un triomphe pour le gouvernement.
Snlsse. La société fondée à Genève
pour s’occuper de l’observation du dimanche vient de réclamer avec succès
pour les employés des péages et de la
gare le repos du dimanche, comme elle
l’avait fait pour les facteurs. — Désormais
le service de la gare, pour les marchandises à petite vitesse, sera entièrement
suspendu le dimanche, dans toute l’étendue de la Confédération. Quant au service
à grande vitesse, les employés auront
un dimanche de repos sur deux.
Alletxxagne. La Prusse s’occupe de
recueillir la somme nécessaire (112 millions de fr. ) pour exécuter le projet du
canal de la Mer du Nord à la Baltique.
— Elle a donné sou adhésion au projet
de chemin de fer du S' Gothard qui intéresse spécialement l’Italie, la Suisse, la
Bavière, Bade et le Wurtemberg.
Eixssle. Les assemblées nobiliaires
des provinces de la Baltique. (Courlande,
Esthonie, Livonie), au terme de leur session, ont soumis au gouvernement la demande de réunir les trois provinces en
une seule, avec une assemblée dans laquelle seraient admis des députés de la
bourgeoisie et des paysans.
Etats-Unis. Dans un district de
flllinois , Jersey-Landing, on a nommé
juge de paix M»*« Amélie Hobbs. C’est la
première fois que le droit à la vie publique est revendiqué devant le scrutin par
les femmes.
MexiquLe. — Les insurgés ont été
battus, et la révolution est considérée
cptniiïe terminée ; mais le commerce et
l’indusfrie se trouvent dans une situation
languissante.
I*©tîte tooîte aux lettres
M' E- R. Pemer.— Lfes 4 premiers numéros
soét épuisés.
ERRATUM. — A l'article Olanures Su N.o 12,
paS<t colonne l.re, ligne 6e, au lien de prédilection i lisez : prédication.
' ' A. Rével Gérant.
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Pignerol, Impr. Cbiantore.