1
Abonnement Postal,,
î’
N. 27.
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Italie................[j, S
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Amérique du Sud . ...» 9
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Ghes MM. les Pasteurs ;
Chez M. Ernest Robert (Pignorol)
et à rimpriinerie Alpina à
Torre Pollice.
T/abormement part du *1. Janvier
et se paie d’avance.
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Numéros séparés demandés avant
le tirage, 10 centimes chacun,
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pour une seule fois — 15 ceolimes de 2 à 5 fois et 10 centimes pour 6 lois et au dessus
.3 Juillet 1890
S’adresser pourln Rédaction à M.
le PusL. H. Mellle, Torre Pellice
et peur l'Adniînîstration à M
Elisée Costabel, TorrePelHce'
Tout changement d’adresse est
payé 0,25 centimes.
LE TEMOIN
ECHO HES YALLÉES YAUDOISES
Paraissant chaque Jeudi
Vous me serez témoins. Act. 1,8 Suivant la vérité avec la charité. Epli. iV, 15. Que ton règne vierihe. Hattli. Vl,l
ii O III111 aire:
Retournons à la source — Un héros Ecossais — Lettre de Busea {suite) — Correspondance — Chronique Vaudoise —
Nouvelles religieuses ^ Annonce.
RETOURNONS A LA SOURCE
(Frigüieirt i’ime prédication)
... N’est-il pas vrai que si rtombre
*, parmi nous ont besoin de savoir
comment ils peuvent se procurer cet
amour, par lequel on aime comme
Christ a aimé, les autres ont besoin
de savoir comment ils pourront le
raviver? Qui y-a-t-il ici qui ne se
sente froid, languissant? Qui est-ce
qui ne se sente infidèle par rapport
au grand commandement de notre
maître? D’où cela peut-il provenir?
De deux espèces de causes. Les unes
sont, non pas légitimes, car rien ne
^^ut excuser ni surtout justifier notre manque de charité, mais elles
';'?;^a,t au mojiis dignes d’être prises en
j,.,cpriéi'^ération, et peuvent constituer
pour bijùej iusqu’à un certain point,
des circot^^nces atténuantes. Les
autres sont illégitimes, du tout au ^
tout, honteuses, constituant une
preuve terrible de la grandeur et de
la ténacité du mal qui se trouve en
nous. Commençons par les premières.
N’e^t-il pas vrai queuious sentons
l’amour se refroidir râ^idement en*
nous, quand nous nous apercevons
que nous nous sommes dévoués
pour des personnes qui ne le méritaient pas, dont nous avons été les
dupes, dont nous avons soutenu les
vices par notre sympathie et notre
argent? N’est-il pas vrai aussi que
notre cœur qui s’était ouvert tout
large enversiquelque malheureux, se
sent tout ,à coup resserré, lorsqu’en
échange de ses bienfaits, il ne reçoit
pas même un petit merci? Que de
peine un cœur trompé, blessé^ n’at-il pas à repiendre confiance, courage, et à se donner de nouveau!
N’est-il pas vrai encore, que telle
œuvre de charité nous a coûté des
soucis et des sacrifices tels qu’aprés
l’avoir accomplie, nous éprouvons le
désir bien légitime de nous reposer,
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et quel danger n’y a-t-il pas que,
ayant goûté de ce repos, il nous
semble si agréable, que. nous cherchions à le prolonger au risque de
perdre quelques unes des heures si
précieuses de notre courte vie !
Passons maintenant aux autres
causes de notre froideur, que nous
avons qualifiées d'éminemment coupables.Dites, mes frères, quand nous
avons à nous plaindre de quelqu’un
qui n’ a point agi envers nous
avec toute la droiture et la charité
désirable, notre première pensée
n’est-elle pas celle-ci; AhI c’est ainsi
qu’il me traite; eh! bien, je ne me
vengerai pas; mais qu’il ne s’attende
plus à rien recevoir de moi, et
hélas! cette pensée se traduit dans
la prath|ue; le canal de la charité
qui nous unissait à cette personne
et qui portail, dans son existence,
les eaux de notre bienveillance est
coupé. — Encoi'e: (ant que quelqu’un
a besoin de nous, nous sommes
portés à avoir compassion de lui;
mais qu’il ai-rive à être indépendant,
à nous dépasser par la fortuné, par
la positii'ii sociale et par le talent,
nous ôtons de dessus sa lête cette
main qui le bénissait, nous détachons
notre cœur' de'son cœur. Voilà ce
que font les rancunes et l’envie, qui
ne sont que des manifestations de
l’égoïsme. Qu’à ces manifestations
s’ajoute encore celle de l’avarice,
cette préoccupalion constante de
tout concentrer sur soi, et que
pourra-t-il rester de l’amour? Ah!
l'égoïsme, nous avions cru eh être
délivrés à tout jamais lors de notre
conversion, mais quelques racines
étaient demeurées en nous; et comme elles se sont multipliées, que de
nouveaux rejetons elles ont poussés,
en quel désert de broussailles et
de ronces n’ont-elles pas transformé
notre âme?
N’esL-ce pas là une situation désespérante? Notre âme rendue stérile par tant de causes diverses,
pourra-t-elle jamais être ra.fraîchie,
reverdir, produire de nouveau les
fruits de la cliarité? Parfois, bien que
nous osions à peine nous l’avouer, cela
nous semble impossible. Nous nous
sentons sfidudati. Non, mes frères,,
ne perdez pas courage, mais ne perdez pas non plus un seul instant.
Retournez à la source. Mettez-vous
par des prières ferventes et fréquentes
en rapport avec Jésus-Christ. Si
vous le faites, son espi'it d’amour
passera en vous et alors... vous oublierez toutes vous déceptions, toute
votre fatigue; vous ne sentirez plus
l’action des rancunes et de l’envie j
vous remporterez la victoire sur l’égoïsme. Vous redeviendrez jeunes,
pleins de foi, de force et de joie.
Vous' recouvrerez le premier amour.
En vous sourdront:et de vous sortiront à flots des eaux jaillissantes
en vie éternelle, c’est à dire les
œuvres de votre charité. Que Dieu
vous en fasse la grâce! Amen.
UN HEROS ECOSSAIS
I,e nom de A. N. Mackay sera
toujours identifié avec le premier chapitre de l’histoire Chrétienne de l’Uganda, un chapitre écrit avec de§
larmes et du sang L’histoire de la mission del’üganda.où Christ alutté avec
les dragons du paganisme, est triste,
émouvante, héroïque, montrant à la
fois les ténèbres de la vie payenne et
la joie avec laquelle, pour l’amour
3
ÍÍÍ if&fc f ■
_ 211 —
de leur Maître, les missionnaires se
suivent vers Une mort presque certaine. Dieu soit béni, il y en a encore beaucoup pour lesquels le service de Christ vaut mieux que la vie.
A. Mackay était né dans une cure
de l’Ecosse. C’était un Aberdonien
aux idées claires, au caractère énergique. Lorsque Stanley, en '1875,
écrivit au Daily Telegmyh, sa lettre
désormais célèbre, dans laquelle il
conjurait la Chrétienté d’envoyer des
missionnaires dans l’Uganda, Mackay
était ingénieur dans les environs de
Berlin. A la suite de cet appel,huit volontaires chrétiens partirent pour l’Afrique Orientale. De ces huit,deux retournèrent malades en Europe, deux
moururent, deux furent tués et deux
autres, M. Wilson et ensuite M.
Mackay purent entrer en plein dans
leur champ de travail, comme messagers de l'Evangile.
Pendant six ans environ, Mackay
et les compagnons d’œuvre qui se
joignirent à lui, travaillèrent héroïquement parmi les tribus sauvages,
Mtesa, le roi, l’ami de Stanley, s'était
laissé iiiduire, tout de suite après le
départ du grand , voyageur, à embrasser la religion de .Mahomet, et
par conséquent, le chemin n’était
plus au.ssi uni que les missionnaires
s’y étaient attendus. Deux ans après,
parurent sur la scène les missionnaires papistes, qui vinrent moissonner là ou ils n’avaient pas semé
et créer une confusion irrémédiable
dans l’esprit des payons.
Comme constructeur, imprimeur,
serrurier, menuisier, fabricant de
bateaux, cultivateur et missionnaire,
Mackay acquit beaucoup d’influence
et réunit autour de lui une église
de prosélytes qui demeurèrent fidèles
jusqu’à la mort. En 1884, Mtesa, qui
n’était certes pas le pire ennemi de
la mission, mourut et Mwapga son
fils lui succéda. Mwanga «ne se sou
ciait aucunement de ces choses ».
C’était un homme faible, capricieux,
perverti, un simple mannequin entre
les mains des Arabes, dont le Ma
hométisme dirigeait la nouvelle po
litique, qui visait à écraser l’église
naissante de Christ, l’unique espoir
de la contrée.
Tout de suite s’ouvrit une ère de
persécutions Le sauvage couronné
brûla et massacra environ deux
cents néo-convertis; il fit emprisonner Hannington le premier évêque de l’Afrique équatoriale orientale. et après l’avoir tenu aux
arrêts pendant quelques semaines,
il le fit tuer. «Nos cœurs se brisent».,
écrivit alors Mackay. Cependant il
garda intrépidement son poste, ayant
foi à l’indestructibilité de l'évangile
qui avait été semé dans” les cœurs,
et il attendit, parfois tout seul, regardant la mort en face, le temps
où le bras du Seigneur aurait été
révélé. Et il fut révélé. Les conversions suivaient les martyres. Un jour,
un des bourreaux de trois jeunes
garçons condamnés au supplice,
frappé par leur foi et leur courage
vint demander qu’on lui enseignât
à prier. Des membres de la cour
vinrent à la mission, en bravant les
prohibitions royales, et en portèrent
les conséquences. Jusqu’ à trente
Chrétiens furent entassés, un jour,
les uns sur les autres et brûlés tous
ensemble. Mais si grande était la
puissance de Christ que d’autres
candidats au baptême se présent
taient constamment. Il ne faut donc
pas s’étonner que, lorsqu’on conseilla
à Mackay de lever le siège, de retourner en Europe et d’abandonner
l’Uganda au grand ennemi, sa réponse se soit résumée, dans cette
parole digne d’un soldat de Jésus
Christ ; Jamais J
Il y a environ deux ans, Mwanga
ayant, dans sa politique vacillante,
commencé à se monirer favorable
aux Chrétiens, fut détrôné. Kiwewa
son successeur fut tué et Kalema,
une créature des Arabes, fut proclamé roi. En même temps Mackay
et les Chrétiens furent expulsés de
l’Uganda et se réfugièrent sur la
rive méridionale du lac.
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Mais ce qu’on n’,attendait nullement ne tarda pas à ’ arriver.
Les exilés Chrétiens, protestants et
cathpliques, animés par un esprit
patriotique, bien que contre l'gvis de
Mackay, s’organisèrent en armée et
envahirent l’Uganda. Mwanga ac;
courut se mettre à leur tête. Ils gagnèrent plusieurs batailles et détrônérerlt l’usurpateur. Mwanga est
maintenant assis de nouveau sur
le trône de l’Uganda, et, tout naturellement, il protège les Gttrétiens
qui lui ont rendu son pouvoir. Mais
ici se présente à nous une dispensation bien mystérieuse de la providence de Dieu. Mackay allait repartir pour l’Uganda où sa présence
semblait indispensable, lorsqu’il mourut, atteint par la fièvre, à l’âge de
41 ans seulement.
Extrait du Mîssionnary Record de
l’Eglise U. P. d’Ecosse.
LETTRE DE BUSCA
(Extraite iu Bulletin, N. 7, de la Société
d'Histoire Vaudoise - Mai 1890, Typographie Alpina, Torre Pellice, 8“, p. 98).
(Suite, V. N.° -précédentj.
Dans la'ville de Chieri, qui est
bien plus,grande que Turin, il y en
a un très-grand nombre qui professent la vérité de Dieu. A Carignano
nous avons aussi quantité de fidèles,
lesquels ouvertement, voire même
en plein jour, en face des adversaires,
se réunissent dans les maisons particulières pour prier, pour lire et
écouter la Parole de Dieu, et dans
r après-midi pour le catéchisme,
les jours de dimanche. Enfin dans
les rues et sur les places même, ils
s’entretiennent de la religion chrétienne, sans la moindre crainte, avec
les adversaires, et ont des ' discussions avec eux. Et comme nos
gen.s, tout illettrés qu’ils sont, l’emportent sur les plus savants papistes,
dans les discussions religieuse.Sj on
nous congédie sans plus oser discuter avec nous sur des sujets religieux.
Il en est de même des Eglises de
Raconigi, de Poirino, de Pancalieri,
du Val Grana, de Dronero, de Caraglio, de Busca et de Cuneo. La
plus grande de toutes est l’église de
Caraglio, vu que tout Caraglio a
reçu la Parole de Dieu. Toutes ces
Eglises demandent tous les jours et
attendent un ministre de la Parole
de Dieu; mais grande en est la disette dans cette contrée.
Dans l’Eglise de Busca, presque
toutes les premières familles sont
pour r Evangile de Christ: de ce
nombre sont les consuls eux-mêmes
et le préteur, que l’on appelle communément ici vicaire; c’est celui
qui dans cette ville préside le tribunal. prononce les sentences et assigne à chacun ce (pii lui revient.
Même le préfet de la ville et de la
garnison nous est favorable. Les localités principales dans lesquelles les
fidèles n’osent pas encore se réunir
publiquement pour leurs cultes, lors
même que"souvent ils s’entretiennent
ouvertement de sujets religieux dans
le cercle de leurs connaissances,
sont celles de Villanova d’Âsti, de
Moncalvo, de Fossano, de Piverano,
de Villa Falletto, de Corteraiglia, de
Benne, d’Asti, de Ciároslo, (ou Gkerasco?) et d’autres villes et bourgades qu’il serait trop long de passer en revue en ce moment. Eri
outre, un assez grand nombre de
personnages illustres et de nobles,
aussi bien que de ceux qui au nom
du Roi gouvernent les places fortes,
connaissent la vérité de l’Evangile
et lui sont favorables. Il serait trop
long de les énumérer. A leur tête
se trouve une dame illustre, la femme du sieur Paul de Termes. Je’ne
parle pas d’autres villes de l’Ilalfe,
où nous comptons une quantité de
chrétiens: lesquels, à causé du voisinage de TAntechrist romain, n’osent pas se montrer aussi ouvertement que nous. Il faut en excepter
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la Duchesse de Ferrare. Elle a un
ministre qui prêche à elle et à ses
gens la vérité chrétienne, malgré
l’opposition du Duc lui-même.
• Quelque.? fidèles aussi, d’entre ceux
qui sont dans lès Pouilles et en Calabre, ont été envoyés l’année dernière par les Eglises de ces contrées
à Angrogne et à Genève, dans le
but d’y trouver et en même temps
d’amener avec eux des ministres de
la vérité évangélique sachant parler
la langue italienne. Nous en avons.
hélas! une grande pénurie dans
cette province. Cette année-ci, cependant, il en est parti quatre pour
la Calabre, nés dans cette province
du Piémont, et envoyés là-bas par
les ministres de Genève.
Voilà ce que nous avons cru devoir
vous écrire touchant les Eglises de
cette'partie de Htaiie, afin que vous
jouissiez avec nous de ce don céleste
et de ce divin miracle d’une .si
grande lumière de la vérité évangélique, joie spirituelle dans laquelle
nous sommes étroitement unis à
vous. Et afin que vous demandiez
aussi à Dieu pour nous que nos
Eglises Chrétiennes s’accroissent de
jour en jour, se développent et soient
conservées, et que, étant armés de
la cuirasse de la foi et de l’épée de
l’Esprit qui est la Parole de Dieu,
nous puissions résister aux ennemis
du Saint Evangile, et enfin que cette
grande Babylone tombe en ruine.
Rendons grâces à Dieu et à notre
Seigneur Jésus-Christ pour tous ses
bienfaits et dons spirituels; demandons-Lui de nous éclairer et de nous
amener tous à la connaissance de Sa
Parole.Et comme nous n’avions pas en
ce moment à' notre disposition un messager plüs opportun que notre frère
Thibaut Guillaume de Montbéliard,
pour vous apporter de nos nouvelles,
nous lui avons confié pour vous
tous la lettre que voici. Car, pendant les cinq mois qu’il a été dans
cette ville "eu garnison ( de deux
centuries), avec ses soldats allemands,*
il n’a ce.ssé de prendre part avec
nous, dans notre Eglise et dans la
congrégation des fidèles de Busca,
à la prédication de la Parole de
Dieu et au Catéchisme; il nous a
même souvent exhortés à persévérer
dans la foi, ayant lui-même les
mêmes sentiments que nous à l’égard de la religion de Christ.
Nous croyons, en effet, que Christ
est rUnique Médiateur par lequel
seul nous avons accès auprès de
Dieu le Père; nous croyons que,
rachetés par les mérites de Christ,
moyennant la foi, nous avons été
réconciliés avec Dieu, justifiés et
sanctifiés. Car Christ est mort pour
nos offenses, et II est ressuscité pour
notre justification. Nous tenons, par
conséquent, pour des antechrists et
des hérétiques tous ceux qui cher-.
chent par une autre voie la réconciliation et la vie éternelle. Car il
n’y a sous le ciel aucun autre nom
qui ait été donné aux hommes, par
lequel il nous faille être sauvés, que
celui de notre Seigneur Jésus-Christ.
Et encore: Je suis la porte, si quelqu’un entre par moi, il .sera sauvé.
Celui qui n’entre pas par la porte
est un voleur et un larron.
¡A suivre).
CORRESPONDANCE
Florence^ 28 juin 1890,
Cher ami Rédacteur,
Vos bienveillantes allusions, plus
d’une fois renouvelées, à quelquesuns de mes travaux, me font, un
devoir de commencer cette lettre
par un merci, que je vous prie de
croire aussi sincère qu’ U es't laconique.
Je vois poindre une discussion,
que j’appelais de mes vœux. Il s’agit de la date de la Glorieuse Rentrée. Maintenant, je me borne à souhaiter qifelle soit amssi concluante
que possible. Il en vaut la peine,
quoiqu’en disent les insouciants. J’ai
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d’ailleurs un motif un peu égoïste,
car je compte en faire mon profit et
celui des futurs lecteurs du second
volume de certaine Histoire des Vaudois d’Italie, que je compte bien
finir.
Pour le moment, je me borne à
demander à nos amis (jle ne pas
modifier les termes dans lesquels
j’ai eu l’honneur d’ouvrir la discussion qui a fini par se faire jour.
L’inscription du monument de Frangins n’a pas été dictée par le désir
de parler en vieux style: je le sais
de la meilleure source. Si l’on avait
songé à la différence des dix jours
que j’ai signalée, et que l’on affecte
un peu trop de négliger quand elle
s’impose, on aurait eu soin de la
formuler ainsi; 16 août (cal. julien)
S6 août (cal. grégorien). On ne l’a
pas fait, et je 1e regrette encore.
Arnaud pratiquait celte distinction,
dans sa correspondance, en ■ terre
catholique surtout. S’il ne donne pas
de double date dans son récit, c’est
apparemment parcequ’il s’adresse
à des lecteurs qui conservent le ca-^
lendrier julien. Mais aujourd’hui, on
s’adresse à une génération qui ne
le connaît plus, et à laquelle il faudrait parler d’après ses usage.s.Quand
M. Peyrol répète que le 16 est la
date réelle et exacte, il se fait violence à lui-même. La preuve, c’est
qu’il admet, d’autre part, que nos
autorités'ecclésiastiqes ont cru devoir en anticiper la célébration de
iO jours. Avouons tout bonnement
que l’on n’avait pas songé à temps
à cette dilï'érence des calendriers.
Quant, à l’autre différence, qui
n’est plus que d’un jour, on ne se
borne plus à la discuter, on la bifie
déjà. Allons' y un peu plus doucement. Je ne l’ai pas inventée, on le
sait bien, et si je l’admets encore,
c’est que je respecte les premières
traditions. Pour moi, aussi bien que
pour M. Rochas d’Aigluh, le capitaine Robert est un témoin sérieux.
Si son témoignage nous embarrasse
tâchons de nous l’expliquer. D’ailleurs
le lieutenant Hue, dont la relation
parui de si bonne heure, dit la même
cho.se. Quant à l’officier Bouchu, son
témoignage est motivé par les pièces de Berne. Il était constant en
Suisse que les Vaudois étaient partis le 15. D’autres pièces, des mêmes
archives,* prouvent à l’évidence que
ce jour 15 était un jour de jeûne.
0\' Arnaud ne dit-il pas que, si le
départ put s’effectuer tranquillement,
ce fut grâce à cette circonstance
même et que « on ,étoit encore tout
plongé dans la dévotion? » Un anonyme rapporte qu’ Arnaud fit une
prière au bois de Frangins le soir
du jour de jeûne. La daterlu jeudi
15 a donc sa raison d’être. Maintenant, voici un Bailli qui prétend que
le bois de Frangins était vide le
soir du 15. Il ne précise pas l’heure
du départ. Rien ne garantit qu’il
ait été exactement renseigné. N’au
rait-il pas fermé un œil, comme tel
d’entre ses confrères? Et s’il dit juste, cela proLive>t-il que les autres se
soient trompés? Je penche, quant à
moi, à admettre que le Bailli ait ici
voix en chapitre et sa part de raison. Alors, il faudrait se demander
s’il y a lieu de distinguer entre un
premier départ et un départ subséquent. M. Peyrot incline à admettre
ce premier départ pour une espèce
d’avant-garde,, qui se serait embarqué à Channiva. En tous cas, le
témoignage du Bailli ne lui suffit
pas, autrement il ne supposerait pas
que le 10 ne serait que la date
d’un second départ, qui serait celui
du «gros de T expédition ». Le
fait se complique donc, pour ceux
qui ont r esprit ouvert aux objections. Pour le simplifier, il ne
suffit pas d’écarter les témoignages
qui nous gênent. Comme qu’il en
soit, la date primitive du jeudi 15
au soir, jour de jeûne, garde sa
raison, quitte à savoir si elle s’applique à Praugins.
Em. Gomba.
7
*"•■’ '■ 'i{'"'' ■ ■ ' •
- 215 —
Chronique Vaiidoise
La Tour - PromMions.—Vendredi
27 Juin, à 4 heures, ava.it lieu dans
la salle de via Beckwith la séance
dite des promotions, séar.ce égayée
par le chant de quelques choeurs,
exécutés sous la direction de M. N.
Tourn, par les éléves de nos deux
instituts d’instruction secondaire.
Leur seul défaut fut d’être trop peu
nombreux et trop coui'ts. On les
•aurait si volontiers entendus plus
souvent et plus longtemps I Que l’on
s’en souvienne pour l’année prochaine! Après la pnére et une allocution de M. le Directeur, on pro
clama le résultat des examens. Au
collège étaient inscrits au commencement de l’année scolaire 55 éléves,
dont 47 se présentèieiit aux examens. De ce nombre 33 furent promus, 3 obtinrent des, prix, 11 ont
un ou deux examens à refaire, 1
a éeboué et 2 se sont retirés avant
la fin des examens.
A l’école supérieure étaient inscrites à l’ouverture des cours,54 jeunes
filles ; 47 se présentèrent à l’examen,
7 obtinrent des prix, 3 ont un examen à refaire. Dans une allocution
qu’adressa à notre jeunesse M. Charbonnier, il lui recommanda de /'nr
tesoro de tout ce qu’ils apprennent,
et de ne se laisser distraire du travail par aucune espèce de préoccupation étrangère à leurs études. La
séance se termina par une prière
pr'ononcée par M. C. A. Tron.
Le lendemain, à 5 heures, tout
notre petit monde prit la route de
Bobi et de la célèbre fontaine de « la
santé.» Les détails de ces fêles sont
connus et nous n’y revenons pas:
déjeûner, jeux paisibles comme les
«clubs,» jeux plus actifs comme le
«camp», dîner, nouveaux jeux avec
prédilection marquée pour varda
lou lüm, conversations tranquilles,
petits groupes se disséminant sous
de magnifiques ombrages, puis se
recueillant pour chanter «Seduti in
sulla riva », «Vierge douce et fière»,
«Una fila di nuvole d'argento»,
adieux à ceux.qui vont nous quitter,
départ, grosse averse, nouveau concert sous la halle de Bobi, tout ce|a
se succéda avec beaucoup d’animation, et laissa dans l'esprit de tous
ceux qui eurent le privilège de participer à cette belle fête, le meilleur
souvenir. Jeunesse, jeunesse ! quel
cliarme n’exerces-tu pas sur nous
qui descendons de l’autre côté de la
montagne, et combien ne nous sentons-nous pas pressés de demander
à Dieu que tu sois meilleure et
plus utile que nous ne l’avons été!
Nouvelles Religieuses
Liberté religieuse au Mexique.
— l^es journaux américains rapportent que tout dernièrement, à El Paso,
à 3ü milles environ au Sud de la
ville de Zacatecas, vient d’éclater
une guerre religieuse.
Il y a, paraît-il, dans cette localité
une petite colonie de Mexicains protestants, au nombre desquels ou
compte un journaliste qui publie
une feuille liebdomadaire. Vers le
1.®*’ Mai le rédacteur de cette feuille
publia un article dans lequel le prêtre
de la localité vit un altenlat à sa
propre dignité et à celle de l'Eglise
romaine 11 convoqua alors son troupeau en conseil de guerre et l’on
se mit à la recherche du rédacteur.
Le prêtre et son frère l’ayant rencontré dans la rue, firent feu sur lui
et le tuèrent sur place. La popula
tion se dirigea ensuite vers l’église
protestante et la démolit. Une femme et une petite fille trouvèrent
également la mort dans cette œuvie
de destruction. Le prêtre et cinquante de ses partisans ont été arrêtés et sont maintenant enfermés,
en attendant le procès, dans la pri
son de Zacatécas. '
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Encore les protestants des provinces baltiques — Le correspon
dont russe de l’Evangélical Chrislendorn écrit à ce journal, N. du 1
mal; il y eut eu 1889 une sorte
de temps d'arrêt dans la persécution des Luthériens des provinces
baltiques. Maintenant, chose triste
à dire, elle semble recommencer.
Vers la fin de mars le pasteur F.
Nerluig a été condamné par la Cour
criminelle de.Reve! à'12 mois d’ernprisonnement et à la perte de tous
ses droits civiques, pour avoir (à ce
que l’on prétend) blasphémé contre
les saints. Dernièrement aussi divers
parents ont été condamnés à 3 mois
de prison, parceque leur conscience
ne leur 'avait pa,s permis de faire
baptiser leurs enfants dans l’église
grecque, bien que dans chaque cas
l’un des parents de l’enfant eût été
antérieurement ramené par la ruse
dans le giron de l’église.
Loi contre le duel au Japon« —
L’empereur du Japon vient d’interdire, sous les peines les plus sévères,
la pratique du duel, cette coutume
sauvage que les gouvernements
chrétiens tolèrent encore avec une
si étrange faiblesse. Quiconque, au
Japon, s’avisera désormais de provoquei' ou d’accepter un duel, sera
puni d’4.ine grosse amende et de
six mois à 2 ans de travaux forcés.
Les témoins, considérés comme complices du délit, seront aussi punis
sévèrement. Toute critique dirigée
contre une personne, qui aura refusé de se battre, sera punie comme
diffamation. G’.est vraiment regrettable et déplorable que les officiers
de certaines armées et les étudiants
de certaines univetsités, ne soient
pas soumis, dans notre Europe civilisée, à la législation japonaise.
tra de réaliser à la fois une bonne
œuvre et une bonne affaire. La rédaction de cette feuille offre de payer aux pasteurs américains un
voyage de six semaines en Europe,
leur permettant de visiter une partie de l’Angleterre, de la France, de
la Belgique, de la Suisse et le Rhin,
l^a rédaction s’est entendue, à cet
effet, avec une agence de voyages
et elle se charge de tous les frais
d’hôtels, d’excursions et dé |traver~
sée en première classe. Il y a toutefois une condition à cette libéra-^
lité: c’est que, dans le troupeau du
pasteur qui profitera de cette offre,
on prenne 200, abonnements nouveaux à la Christian Union, à raison
de 15 frs, par abonnement'et qu’on
fournisse de la sorte à la caisse du
journal une contribution de 3000 frs.
pour une première année, contribution dont une partie se renouvellera sans doute les années suivantes.
Cette combinaison paraît avoir
rencontré un plein succès. Voilà une
spéculation philantropique journaliste
toute américaine!
COMUNE DIANGROGNA
Avviso di concorso.
Une spéculation ingénieuse. —
Un journal religieux de New-York,
la ChriMian Union, vient de lancer
un projet ingénieux qui lui permet
"È vacante il po.sto di Maestro della
Scuola Maschile del Capoluogo, cui
va annesso lo, stipendio di annue
L. 750 oltre all’alloggio.
Gli aspiranti devono. esilnre al
Sindaco sottoscritto entro la seconda
quindicina del p. v. faiglio, i titoli
ricbie.sti daH’art.Ì47 del Regolamento
sulTlstruzione elementare, 16 febbraio
1888.
Angrogna, 26 giugno 1890,
' Il Sindaco
Vista, nulla osta- MoNNET.
Pinerolo, 29 giugno 1890
Il R. Ispettore
Rolando
Ernest Robert, Gérant.
Torre Pellice, Imprimerle Alpina.