1
Quatrième Année.
19 Avril 1878
N. 16.
LE TÉMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Vous mt serez témoins. Actes 1, 8,
Paraissant cliaque Vendredi
SttíiJflíít 2a vérité avec la charité, Ep, 3, Î5.
) PRIX D’ABBONNBMENT PAR AN Italie .... L. 3 Tous les pays âe rUnion de poste ...» 6 Amérique . . . » 0 On s’abonne; Pour VJntérieur chez MM. les pasteurs et les libraires de Torre PelDce. Pour VJEcctérieur&ü Bureau d'Ad- ministration. ' Un numéro séparé : 10 centîmeâ, Annonces : 25 centimes par ligne. Les envois d'argent se font par lettre recommandée ou par . mandats sur le Bureau de Pe- 4^osa Arffeniîna.
Pour Ja RÉDACTION adresser ainsi: A la Direction du Temoiw» Pomaretto (Pinerolo^ Italie. Four l’ADMINISTRATION adresseraiasi :A rAdmînistralion du Témoin, Pomaretto (Piüerolo)Italie
Sommalire.
19 avril. — L'Eglise et la Paroisse. —
Uq6 lettre. — IJq guide sûr. — Maintenant
ou jamais. — A Messieurs les fumeurs.
—• Revue politique. ‘ ‘
19 AVRIL
tl a prié l«s pËehés da pinsienrs
..li'U •
LUez EsâÏe I.IU,
Quel ¡ immense iardeau ! As-tu
compté, cher,lecteur, les fautes qûè
tu as commises en un seul jour?
Combien de choses que tu as faites
et qu’il ne fallait pas faire ! Combien de choses qu’il aurait fallu
faire et que tu as,,négligées ! Astu pu compter les paroles prononcées contre la volonté de ton
Dieu, et surtout les innombrables
pensées qui sont montées dans ton
cœur et dont lu dois rougir? Mais
qui connaîtra le nombre de ses
fautes cachées ? Et tout cela pour
un seul jour..... Qu’en sera-t-il si
tu y ajoutes les fautes d’une semaine, d’un mois, d’un an, celles
de ta vie entière ? Quel lourd,far
deau !. , ,
C’est une 'vraie montagne qui
écrase le pécheur èt l’empêche de
voir son Dieu et d’avoir communion avec lui. Ce sont des vagues
formidables qui se succèdent à des
intervalles fort rapprochés et qui
vous courent sus avec la fureur
des éléments déchaînés.
J, —, QiiL noius ..délivrer^ de ce
corps de morí; ? qui apaisera la
tempête ? qui ôtera la ,m9*lt^gn6
de péché qui écrase* notre conscience ? ¡ '
— C’est Jésus. C’est lui qui a
porté nos péchés eh son'corps
sur le bois. Voici l’Agneau de
Dieu qui ôte les péchés du monde !
Il a dit à la mer : Tais-toi, sois
tranquille, il a apaisé la tempête,
de notre cœur, et la paix de Dieu
a succédé aux tourments de l’enfér.
Ï1 a éloigné de nous nos iniquités
autant que l’Orient est éloigné de
l’Occident ( Ps, cm , 12 ). Or l’Orient et l’Occident ne se rencontrent jamais. 11 aura encore compassion de nous , il mettra sous
ses pieds nos iniquités, et il jettera tous nos péchés au profond
de la mer (Miché® vu, 19)-
2
— SaiS'tu combien ton pardon
coûte à- Celui qui vient rasiintenant te l’ofifrir? Sais-tu combien
ils ont pesé sur son âme lés péchés que tu us commis et qu’il
daigne porter?
Aucune langue humaine ne sau
rait te le dire; aucun homme sur
la terre ne pourra mesurer l’immensité du sacrifice de Christ. II
n’y a point de -douleur semblable
à sa douleur. Sa sueur tombe en
terre comme des grumeaux de sang,
il faiblit sous le poids de la croix,
sou âme est attristée jusqu’à la
mort, son front est couvert du
sang qü’eh font l'es épines de sa
couronne, des clous transpercent
ses pieds et ses mains. Le Père
l’abandonne.
Et tout cela il Ta enduré pour
lé saliit de ton âme. Ton cœur
demeuréra-t-il insensible à tant
d’amour?
—.Es-tu pécheur? Sens-tu ton
péché ?,
■— Qui, mais......
— Point de mais, oui ou non.
Si non, Jésus^n’a rien à faire avec
toi, il est venu pour les pécheurs
et non, pouf toi qui te crois assez
bon, il est venu chercher et sauver ceux qui étaient pérdUs, il a
porté les pdchés de plusieurs, —
mais les tiens restent et pèseront
éternellement sur ta Conscience ,
parcequé tù refiiseS de les confesser et d’en implorer le pardon.
Si. ail contraire, tu sens ton
péché,aie confiance en Jésus-Christ
et tu seras sauvé. Ton âme sera
inondée d®
— Mais vous ne savez pas
combien , jq suis njànvais , corrompu, avare, orgueilleux, incrédulé....
Donc tu es pécheur. C’est donc
pour toi que Jésuè' est venu et
et ce sont les péchés qu’il a
portés en son corps sur lè bois.
Ne crains rien, crois seulement.
— Mon âme, bénis l’Eternel et
n’oublie aucun de ses bienfaits !
L’Eglise et la Paroisse
Voilà deux mots qui ne disent
pas la même chose, mais qui sont
parfois pris l’on pour l’autre. Il ne
nous sera pas inutile de nous demander ce qu’est l’église et ce
qu’est la paroisse, quelle distiuc*
lion il faut faire entre l’une et
l’autre et dans quelles relations
elles se trouvent. Deus mots d’histoire nous aideront à faire la réponse.
Pierre, apôtréf dé,Jésus-Christ,
annonce Jésus-Christ le jour de la
Pentecôte: tous ceux qui reçoivent
de bon cœur sa parole, qui, parconséquent , se convertissent ,en
.croyant au Seigneur Jésus, et se
séparent de la génération perverse
de leur temps, se trouvent unis
par oh même esprit dans une même
foi en un sauveur unique, et formeât l’église de Jérusalem. Une
distinction bien nette s’établit entre
le peuple de Jérusalem et l’église.
Dans celle-ci, la multitude de ceux
qui croient et qui ne sont qti’un
cœur et qu’une âme, dans le peüple
la multitude de ceux qui ne croient
pas encore, mais à qui s’adressent
des appels de conversion, et parfois
aussi, de la part des ennemis de
Jésus Christ des appels à la persécution. 11 faut choisir.
Ce qui se passa à Jérusalem, se
reproduisit dans la Judée, dans la
3
Samarie, dans la Galîlde et ailleurs
de sorte que l’on entendit bientôt
parler d’un grand nombre d'églises.
Saul et Barnabas, passèrent une
année dans celle d’Antioche et instruisirent beaucoup de monde. De
cette manière, les églises devenaient le foyer de la prédication
de l’Evangile, pour les multitudes
environnantes, et elles voyaient le
nombre de leurs membres s’augmenter à mesure que de nouvelles
âmes se convertissaient et croyaient
au Seigneur.
L’on dut bientôt sentir le besoin
de faire subir un noviciat, ou temps
de préparation aux nombrenses personnes qui demandaient à être admises dans l’église, et c’est ce qui
se fit|partoutpendant le II® et le III*
siècle. Les catéchumènes devaient
se soumettre à une instruction religieuse longue et soignée ,et à
deux et même trois examens se
rapportant surtout à leur conduite.
«L’Evangile en affirmant les droits
et les devoirs de la conscience,
a créé la personnalité humaine, et
l’église des premiers siècles, fidèle
à cette direction, avait établi la
profession individuelle de la foi,
avec une rigueur qui de nos jours
effrayerait '». dpsfip’ici l’églisç et
des églises, mais pas de paroisses
se confondant avec les églises.
Mais lorsque l’église eut le dessus sur le paganisme, que les empereurs se déclarèrent pour elle et
mirent leur pouvoir à son service,
etque des populations entières passaient sous s.a direction, il fallait
bien donner des pasteurs à ces
multitpdcs àt assigner à chacun
son champ de travail. L’on partagea les campagnes et les villes
en paroisses, dont chacune renfer
mait probablement un certain nombre de chrétiens formant l’église
proprement dite. Au V* siècle le
gouvernement ecclésiastique était
déjà constitué dans la paroisse,
le diocèse épiscopal, le diocèse
métropolitain, le diocèse patriarcal.
Avec cette organisation la paroisse prit la place de l'église particulière, et la foi individuelle et
vivante alla eu dépérissant. Dès
le V® siècle, il ne fut plus question d’un long et sérieux catéchumènat, pour être à même de faire
partie de l’église, mais tout le
monde était admis à la hâte et sans
discernement; les enfants étaient
baptisés au berceau et n’étaient
ensuite soumis qu’à des épreuves
insignifiantes qui précédaient la
confirmation Une telle pratique
se répandit partout et favorisa l'ignorance en même temps que la
tyrannie sacerdotale et papale, Les
églises devinrent des paroisses et
les pasteurs se transformèrent en
prêtres.
Les réformateurs auraient [^bieu
voulu avoir des églises, mais,
comme dit Luther, ils n’avaient
personne à y mettre. Ne pouvant
faire mieux, ils retinrent le système paroissial, laissant dans l’om
bre l’église essentiellement compp
sée de personnes converties ou se
déclarant être,telles, — Cependant
ridée d’église en opposition à çe|le
de paroisse a été reprise et mise
en pratique en bien des pays. Les
églises libres, soit en Suisse soit
en France, sont nées du besoin
d’avoir plus que des paroisses, toujours plus ou moins dépendantes
de l’Etat et entravées par lui, dans
leur développement ecclésiastique
et religieux, des églises se gou-
4
vernant elles-mêmes et subvenant
à leurs propres besoins.
Malgré toutes les eVolutions dans
l’organisation ecclésiastique les
portes de l’Enfer n’ont jamais prévalu contre l’Eglise de Jésus-Christ
et ne prévaudront jamais. Nous
croyons cependant juste de dire
que plus les églises se sont rapprochées du mode de formation de
l’église dé Jérusalem, et plus elles
ont été fidèles à leur mission ; plus
elles s’en sont éloignées et plus
elles ont laissé le monde et ses
vices s’introduire dans leur sein,
et leur lumière s’éteindre: d’églises qu’elles étaient où l’on entrait par une libre adhésion à
leurs principes, elles sont devenues
paroisses dont tout le monde fait
partie en remplissant quelques formalités.
Quelle est donc la distinction
que nous pouvons faire entre église
et paroisse? car, comme dit Viuet,
« là même où il n’y aurait qu'une
paroisse, la distinction entre la
paroisse et l’église devrait se faire
encore » ; et dans quelles relations
sonf-elles?
L’Eglise a pour chef Jésus-Christ
et c’est à lui que tous les membres
de l’Eglise doivent obéir. Si quelqu’un n’obéit pas à Jésus-Christ,
il n’a pas le droit d’être membre
de l’Eglise. Dans l’Eglise on ne
peut servir et lé monde et JésusChrist, on ne doit appartenir qu’à
Jésus-Christ. Dans l’Eglise on doit
enseigner et prêcher la parole de
Jésus-Christ telle qu’elle vient de
Dieu, dans toute sa pureté. Les
ministres n’ont p^s le droit de substituer leurs théories, leurs imaginations à la parole de Dieu, Personne n’a le droit de leur ordonner
d’enseigner autre chose, et s'ils
cessent d’annoncer l’Evangile ils
deviennent infidèles à leur mission,
ils cessent de faire partie de l’église de Jésus-Christ. Tous ceux
qui reçoivent Jésus-Christ et ses
Commandements, qu’ils soient pasteurs ou simples fidèles, se trouvent unis par un même lien et
forment une vraie Eglise. Ils ont
un même chef et sauveur JésusChrist, ils ont une même parole
celle de Dieu , ils sont conduits par
un même esprit, l’esprit de Dieu,
ils sont les sujets d’un même Roi,
ils sont à la même école, ils ont
un même but. Partout où ces principes sont mis en pratique il y a
une église de Jésus-Christ, et le
lieu où le ministère évangélique
s'exerce selon 6es principes est
une paroisse. Il pourrait arriver
que tous les membres d’ùtie paroisse fussent soumis à ces principes et alors la paroisse serait
l’église. De sorte que, à moins
d’admettre ce dernier cas, l'on
peut faire partie d’une paroisse
et cependant ne point encore être
membre de l’église. C’est être dans
la possibilité de le devenir, mais
il se pourrait aussi qu’on y demeurât toujours étranger. La situation du paroissien en face de
l’église, semble être bien définie
par le mot grec paroicos , d’où
celui de paroissien dérive. « Il
marque un état intermédiaire entre
celai d’étranger et celui de citoyen,
et s’emploie d’un homme qui a
obtenu droit de domicile dans un
pays étranger sans y obtenir droit
de bourgeoisie ». Ep. aux Ephés.
par Ad. Monod.
» L’Eglise est à l’égard et en
face du monde, le dépositaire ou
5
s-125^
le dépôt même de certains principes . pour l’application desquels
chaque paroisse a été fondée. L’Eglise est proprement l'Evangile sur
la terre, Jésus'-Christ parmi les
hommes , l’Esprit Saint gouvernant
et liant les fidèles. C’est là ce qui
caractérise et définit l’Eglise, ce
qui en épuise la nation ei ce qui
fait d’une paroisse une église. Une
paroisse n’est digne du nom d’Eglise que sauf la reconnaissance
et le maintien des principes en
vertu desquels et par lesquels subsiste l’Eglise elle même ». Vmefj
Bord, 3 avril Í878.
lüneJellre
Lors d’un réveil spirituel dans
une petite ville manifacturière, lé
contre-maître d’une fabrique devint
anxieux au sujet de son salut, mais
il ne croyait pas encore. Son maître
s’imagina l’amener à recevoir
l’Evangile de désus-Christ en lui
écrivant pour l’inviter chez liii à
six heures de soir.
Le contre-maître vint à l’heure
indiquée, tenant en sa main la
lettre d'invitation, Lorsqu’il fut
introduit dans la salle, le maître
lui dit : ,1
— Désirez-vous me parler,
Jacques ?
Jacques fut stupéfait et montrant
le billet d’invitation, il dit;
— La lettre, la lettre! y,
— Ah! je comprends, répondit
le maître, vous avez cru que je
désirais vous parler et vous êtes
venu tout de suite après avoir reçu
mon message.
i —Certainement, monsieur, répartit Jacques.
— Très-bien ? voici maintenant
une autre lettre plus pressante
encore qui est également à votre
adresse.
Jacques prit le livre que son
maître lui offrait et lut à l’endroit
qui lui fut indiqué.
Venez d moi vous tous qui êtes
travaillés et chargés.... je wons
soulagerai, et vous trouverez le
repos de vos âmes.
Avec le cœur plein d'émotionJacques reprit;
— Dois-je croire à ce message
de la même manière que j’ai cru
au vôtre?
— Exactement de la même manière. Si voua recevez le témoignage
de l’homme, celui de Dieu est bien
plus digne de foi.
Dès ce jour Jacques devint un
heureux croyant et marcha joyeusement dans la voie étroite qui conduit au ciel.
Cher lecteur, si tu es anxieux
au sujet de ton salut, crois à la
Parole de Dieu avec une confiance
bien plus ferme que celle avec la»
quelle tu prêterais foi à la parole
d’un homme respectable, et tu obtiendras la paix de ton âme.
f Christian Herald)
Hainteoant on jamais
Si nous devons faire un voyage
long et périlleux, nous avons
soin de *partir de bonne heure',
de peur que la nuit ne nous
surprenne avant que nops soyons
heureusement arrivés à destination.
Si nous avons un travail important et difficile à faire, et peu de
temps devant nous, nous nous y
mettons de grand cœur et nous
6
trayaillons dru afin de le terminer'
à point.
Mais quel voyage est aussi
important et en même temps aussi
dangereux que celui que nous de
vons faire pour arriver à la bienheureuse éternité! Quel travail
est aussi difficile et important que
celui que nous devons tous faire
pour nous préparer pour aller à
la rencontre de notre Dieu? Un
faux pas dans ce voyage pourrait
nous être fatal, éternellement fatal. Un retard pourrait avoir des
conséquences éternellement malheureuses. Le jour est sur son
déclin, notre vie s’approche très
rapidement- de son terme, puis
vient la nuit pendant laquelle personne ne peut travailler. (Jean ix
4). La nuit de la mort s'approche
à grands pas, et il y a des multitudes de gens qui n’ont com-'
mencé aucun préparatif. Ils vivent
comme si le jour n’avait point
de fin et comme si la nuit ne
venait jamais. N’y aura-t-il rien
qui les réveille de leur somnolence
et leur donne le sentiment du
grand danger qu’ils courent? I!
n’y a pas de temps à perdre.
Aujourd’hui est^lejourdu salut;
demain cela pourrait être trop
tard.
Un gnide sllr
La parole de Dieu n’esl pas seulement la règle de notre vie, mais
aussi le fondement de noire espérance
(Ps. H9 iW/ el un guide inlaillible.
Quand nos ennemis sont nombreux et
puissants, la Parole de Dieu nous indique le moyen du salut. Quand nos
douleurs sont pour nous un lourd
fardeau, elle nous donne la force et
la paix dont nous avons besoin. Quand
nos péchés sont plus nombreux que
les cheveux de-nolre tête et quand
un seul d’entr’eux mérite les tourments de l’enfer, la Bible nous parle
de pardon par le sang de Jésus-Christ.
Quand nous avons perdu tout ce
qui avait quelque prix à nos yeux ici
bas, la Parole dirige nos regards vers
le ciel el nous y montre des richesses
éternelles. Dans toutes les conditions
de la vie la Bible a une parole de
promesse el d’espérance pour nous.
¡Personne ne doit désespérer quand il
a la Parole de Dieu dans son cœur.
Et cependant combien peu de personnes viennent puiser à cette source
de paix et de joie ! Nous sommes
entourés de miillilndes qui vivent
dans l’angoisse él dans fa crainte
parcequ’elles ne veulent pas espérer
dans la Parole de Dieu. C’est comme
si un homme qui a perdu son chemin
dans une nuit sombre el orageuse el
qui ferme les yeux à la seule lumière
qui pourrait le reconduire sain el sauf
chez lui. C’est tout comme si un
homme allait périr de faim et ne
voulait point entehdre la voix de celui qui l’invite à un festin royal. G’est
encore comme si quelqu’un était condamné à mort et ne voulait pas entendre parler du pardon qu’on lui
offre gratuitement. Dieu nous apporte
dans sa Parole la bonne nouvelle de
la délivrance de toute condamnation
et la promesse des biens les plus précieux.
Oh chers lecteurs! laissons nous guider par Ma Parole de Dieu, il ne
saurait y avoir de guide plus sûr!
A Messieurs les rumeurs
Combien ne jouit-on pas, lorsqu’aprês
le dîner on fume un cigare et d’un
pas nonchalant on suit les sinuosités
des sentiers de son jardin en lançant
au ciel des légères spirales d’une fumée
énivrante!
Lorsqu’une course vous appelle au
loin, quel bonheur de caresser un
porte-cigares bien garni, car les amis
7
Am
qu’il contient abrégeront les heures
solitaires !
Quelle jouissance lorsque la famille
est réunie après le repas du soir, de
prendre sa place dans le cercle intime
avec un cigaré à la bouché; d’admirer,
si on en a le loieir, car le plus souventoa préfère suivre les jeux capricieux
de la fumée, d’adnjirer dis-je, la dextérité des doigts de ses compagnes,
d’en écouler jle babil en y joignant
un mot de temps en temps, ou de
suivre comme dans un rêve les ébats
des enfants. Oh! ce serait trop long
d’énumérer foutes les jouissancéii dues
à cet ami de l’homme! — Mais, direz^
vous, pourquoi les rappeler h ceux
qui en ¿nnaissent toutes les douceurs ?
Eh ! bien, écoutez pendant quelques
instants liné voix amie.
Avez-vous jamais, pendant que vous
vous délecl^ en fumant, élevé vos
cœurs au ^gneur pQiu; le remercier
de ses dons et le supplier d’en accorder
autant à ceux qui soutfrenl de toutes
les privations ? J’en doute fort, car
dans ce cas, votre conscience vous
reprocherait l’argent que vous brûlez
inutilement dans ce moment même et
qui représénterall au bout de l’année
pne quantité corisidérable de pain pour
l’affamé.
Avez-voiis pensé an bonheur que
voilé pouviez procurer, si, au lieu de
jouir seul, vous aviez pris un livre
pour charmer les heures de travail de
Vos .compagnes assidues ? La petite
somme économisée ainsi, pourrait
servir à l’achat de livres nouveaux
dont la lecture en commun, augmente
l’attrait du cercle de famille.
Au lieu de vous perdre en rêveries
vagues él personnelles, si vous jouiez
avec les enfants, si vous écoutiez leurs
conversations, tout un monde se révélerait à vous. Vous pénétreriez dans
ces jeunes cœurs qui vous sont confiés,
car vous découvririez leurs passions
naissantes, leurs goûts, leurs aptitudes
et par celle connaissance vous obtiendriez un ascendant précieux qui vous
aiderait à les conduire sur la route
étroite du devoir. ?
Puis, avez-vous jamais songé qu’en
fumant vous vous rendiez désagréable
au prochain qui ne fume pas ? Les
hommes bien élevés ne manquent jamais
lorsqu’ils sont en société de demander
permission avant d'allumer leurs cigares
et ils croient par là avoir mis leur
conscience à l’aise. — Mais), n’auriezvous pas taxé d’égoïste la personne qui,
sans raison de santé, vous aurait refusé
celte jouissance, sans songér que vous
le deveniez vous-même en employant
à votre seul profit des heures qup vous
auriez pu rendre agréables à d’autres
personnes ?
Je ne veux pas signaler les inconvénieiHs plus graves qui peuvent résulter
de cette habitude pour les personnes
délicates, pour celles qui en font une
passion, pour les jeunes gens qui
prennent en s’y livriinl des goûts de
paresse él dé norièhalanOe; lion , le
sujet seiait tpof) vaste ; à une plume
plus habile de signaler ces abus; mais
encore une observation ;
Dans une réunjon à Saint-Jean, un
pasteur a dit gu’on avait fumé en une
année pour 136 millions de francs en
Italie, cela ferait au taux de 5 fràrtcs
par tête 110,000 francs pour nos 23,000
vaudois.
Je déduis, les trois quarts de la
somme, car en général les agricultèurs
ne fument pas et j'arrjve encore à
fr. 27,500, somme énorme dépensée
pour üne j'ouissatice égoïste et personnelle tandisqu’elle serait si utile'pour
aider à soutenir 1-évangélisalion en
Italie, pour laquelle Messieurs nos
Pasteurs sont obligés d’aller collecter
chez des amis chrétiens qui, pém-êlre
eux savent se priver de la jouissance
de fumer, pournows en donner le profil.
Chers amis, ne croyez-vous pas qu’un
chrétien doit voir dans toute lenuance
égoïste un ennemi à combattre et
celle-ci qui vous prend du temps, de
l’argent, qui endort voire esprit pour
l’absorber dans son moi est contraire
à la loi de charité qui nous ordonne
de tout faire poqr le bien et l’agrément
de notre prochain.
Déracinons donc l’égoïsme; huions
avec cet ennemi caché sous les dèhôr.s
les plus séduisants et lorsque les per*'
sonnes éclairées auront renoncé à cette
8
—128
jouissance, elles auront leur exemple
à présenter à ceux qui en font une
passion , pour les en détourner.
Que Dieu donne la victoire à ceux
qui engageront ta lutte !
MtaMie, — La Chambre des députés
s’est prorogée au l"" mai, après avoir
discuté et adopté la loi sur les tarifs.
Le ministère a promis d’employer les
vacances du Parlement à la préparation
des projets de loi les plus urgents, et
entr’aulres, celui de la loi électorale,
particulièrement cher à Cairoli, président du Conseil. Cairoli a l’intention
d’accorder le droit électoral à tous les
citoyens âgés de 21 ans qui savent
lire et écrire ; il proposerait aussi le
scrutin de liste. Mais il ne paraît pas
que le ministère soit en entier d’aooord sur ces différents'points,
A propos d’élections, lès journaux
avaient annoncé que le Vatican, sous
le nouveau pape, changeait de tactique,
et que contrairement à la formule •
«ni électeurs, ni élus•, en usage sous
Pie IX, Léon XIII autorisait et même
exhortait ses fidèles à faire entrer à la
Chambre les candidats bien pensants,
en acceptant plus,ou moins sincèrement les faits accomplis.
L'Osservalore Romano a donné un
démenti â ces bruits et a déclaré que
jamais les bons et les purs ne seraient
invités à se souiller par les contacts
qu’apportent les urnes électorales. ^
ÛAncora de Bologne, autre journal
clérical, dément à son tour le démenti
de rOsseryaiore et annonce que les
catholiques italiens prendront part aux
élections. Ou bien VOsservalore est
mal renseigné, ou bien il dit le
contraire de la vérité. Preuve en est
l’empressement insolite des électeurs ||
cléricaux de Rome , et probablement
aussi des autres communes du royaume
à se faire inscrire sur les listes électorales politiques ; de sorte que le conlingentclérical, considérablement accru
devra être compté sérieusement dans
les calculs de probabilité des prochaines
élections.
ffnieêllon a'Orient. — La question de la guerre ou de la paix a été
traitée éloquemment danâ le parlement
anglais entre M. Disraeli, Derby et
Gladstone. — L'impression générale
de la discussion était plutôt favorable
à la paix. Mais les dernières nouvelles
sont de nouveau moins bonnes.
Annono©
Une conférence des paroisses du ValPélis, aura lieu, D. V., au sein de la
paroisse d’Angrogne, dans le local de
la grande école, le 23 avril courant,
â 9 heures du matin. Le sujet à traiter
est ; Du devoir de donner pour les besoins de l'Eglise.
Les nriembres de la conférence, sont
priés de considérer le présent avis
comme leur étant personnellement
adressé. i ., ! i
À louer à Luserne-Saint-Jean, soit
pour là saison d’été, soit à année,
une maison de campagne meublée,
vaste et commode, entouré d’un jardin
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Pignerol, Impr. Chiantore et Mascarelli