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PUIX D-AÜONNEMKNT PAR AN
llalio ........ R. 3
Tous les pays de I'lJuinn
do posto............
Ainéi’iquB du. Sud ....
On bjihomio;
Au Ijimüiii d'Aflinini.strriUini;
Ghex MM. les Pasteurs;
Chez xM. Ernest Rnherl (Pignei 'd)
et à l'impriinorie Alpii^a à
Torre Pollice.
E'aljatitìemeril./ìiarL ilo t. Janvier
et so paio d'avance.
! Nuuidrps séparés demunde.s avahl
Le. tirage, 10 contiurca ciia<'pu.
Annonces: ¿0 cüiîÜiïhjs par ligne
pour imo seiîJe lois —fifteen*
Limes do 2 à 5 fois et 10 centimes puurtn'oia et au düsaus
.S'miresser pour la UédacUoii à JM,
lePiusUI. MoïMo, Torre Tcllhiti
et pour rAdmiiilNt.rul.îim à M
Elisée Custabel, TorrePellicc
Juillet 1891
Tout changemont cTüdresse cal
payé 0,25 centimes.
LE TEMOIN
ÉOliO DE8 VALLÉES VAUDOÎSES
Paraissant chaque Jeudi
Verna tue BL'i-e-i loinuma. A ut. 1,8 Suivuul lu vtìcHij uveo ia chufiló. Kpli. IV, 15. Que lon citi'tii: vie» ito. pilliti,li, VI, 10
K » III III » i I- o :
Un sermon de ,M- Dhombres — Nécro
logie —r Cori'òspondaiice — Clirouique
Vaudoise — Nouvelles Religieuses —
Revue Politique — Anuonces.
UN SERMON DE IVI. DHOMBRES
il Lu Force.
Le 11 Juin se célébrait ta fête atinuelle des asiles de La Forceon,comme nos lecteurs le sa^'ent, se soig'iietit
toutes espèces d’infinnités dont on
ne veut pas ailleurs, entre autres
l’idiotisma et l’épilepsie, t.e ministre
ofiicianti était M. Dliomlu'cs. qui àlü
I). Va,nous dit le Sn/wif auquel nous
ernpi'untons , ces détails, monte en
chaire. Hélas il ne peut y parvenir'
sans ôti'e aidé, et sa démarche trahit bien vile sa cécité, il pi'eiid
pour texte le ,18 chap, dé I Gorinlli.
l.u ctuirilé qu’il ajipelle une ci-éalioti du Christianisme a*été étndiée
par lui dans tous les cai'aiîlère.s et
sous tou.i les aspects. — La foi ne
saurait remplacer la charité, être
n’est rien sans l’amour. La plus orthodoxe des orthûdoxios ne peut
suppléer à l'œuvre de la charité!
ï( Malheur à la cotmaiiisauce stérile »
a dit Bossuet. On pourrait s'inspirer
de la piétés farouciie du moyen âije,
donner ses biens et n’avoir pas la
charité. 11 semble ipie Paul a enlrevu, par avance, le caractère du clirétien de notre siècle. On peut paraître et non êti'e, on ouvre sa bourse
et ou l'eiTne son cœur. On pourrait
avoir la IVénésie du martyre que
l’Eglise nous montre dans la première l'iériode de son liisloire, et
ne point avoir la ctiarité. Oui, le
ebristianisrne seul a pu créer la charité, l.a douceur unie à la force,
celte vertu n'a éclaté qu’en JésusChrist, si bien iju’à la place du substantif charité, nous pourrions, dans
le lableàü de St, Paul, mclti'e le nom
de Jésus et lire: Jésus est patient
plein de bonté, etc. Et noire nOm,
' quelle ligure ferait-il dans ce taldeau?
A (juelle ilislancc nous sommes
de Jésus, nous, ses disciples! nous
ne sommes [la's patients, nous sommes aisément rebuté.s, ; nous ne
sommes,point lmmble.s, noms soupçonnons le mal, noms nous réjouissons de l’iivjusUce. — Amssi la charité ne' périt jamais'. Tels des plus
remarquables livres que la science
chrétienne a inspirés et qüe M. de
Pressensé a appelés les cathédrales
de la pensée, ces monuments s’écrouleront.
l.a foi cessera, elle seiti changée
en vue. La charité, elle, l'randnra
ri
. r. l
Si»
2
210
la frontière qui nous sé[»are de l’Eternité. .L’orateur coneliil avec Paul;
Exercez-vous à la cliarilé. C’est elle
qui a ins[)iré J. lï.osl. Les étal.»lissement.s qu’il a formés en dépit des
systèmes humains qui ne tiennent
point compte des êtres souffrants,
veulent les faire vivre; ils montrent
râiTie, ils la rnanil’estent. Ici l’orateur
remarque que hii, invalide, il parle
à de.s invalides. Un courant d’émotion traverse l’Assemblée, et il exhorte ceux de s<!S auditeurs qui ont
trouvé un refuge, à réponflre à la
cliarilé par la charité, à s’aimer à
se secourir mutuelleinent. Qu’ils se
disent; Je suis un élu de la douleur
je serai un élu de la gloire. S’adressant ensuite à ses auditeurs: Emportons d’ici, s’écrie M. Dhombres, une
bonne provision de la vraie charilé.
NECROLOGIE
Samedi matin 27 Juin avait lieu
à Torre Pellice la sépulture de madame
Caroline Malan-llonjour,
paisiblement endormie au Seigneur
deux jours auparavant. Le service à
la maison fut dirigé par M. le prof.
Charbonnier qui Int une partie du
1®“' cha^nlre de l’Epitre aux* Plnli|ipiens et lit quelques observations à
propos du vei'set 21, texte qui résume la vie de la défunte. Une
foule cnnsiilérable attendait sur la
place, où se forma le cortège composé de plusieurs centaines de personnes de toutes les classes, parmi
lesquelles jilusieurs appaileiiant à
l'Eglise calholique. L’orphelinat vaudois y était au complet, ainsi que
l’Ecole supérieure de jeunes lilles.
Ue public a regretté l’absence des
éludiarits du Collège. Il y avait, il
est vrai plusieurs professeurs, mais
l’on s’attendait à ce que le collège
en corps assistât à la sépulture de la
veuve d’un professeur qui a été en
charge pendant prés île quarante
ans et qui [leridant des armées a été
le direcleur du Cüllége,(l) :
Ue discours sur le cimetière fut ’
prononcé par' M. le paslenr Pons
qui attira l’allention de' l’immeitse
auditoir'e sitr la sublime descri|)Lion
de l’assemblée des élus devant le
trône de Dieu et devarrt l’Agneau. ■
Apec. VII,9 et suivants. M. le pasL.
li Meille terrniira le service par' la
priéi'e.
Cette grande aflluence de monde
témoignait combiet;) M.“'^ Malart était
estimée et aimée. Son allubilité pleine
de sympalliie lui avait acquis de
nombreux amis qui connaissaient
son empressement à sc reirdre auprès des afiligés pour prendre part
à leurs peines et leur apporter coiisolatiou et encouragement. — Elle
sympathisait à toutes les douleurs,
et l’ou sentait que ce n’ était pas
seulement en paroles, mais bien
réellement qu’elle y prenait part.
— Ce sentiment à lui seul était
un bienfait pour le souifr'ant, mai,s
madame Malan avait un don aussi
précieux que rai-e: elle savait co?isoler les-affligés. Les faits se presseraient sous la plume à ce pro|)Os,
n’élait la crainte de trop allonger
cotte notice qui ne peut ni ne doit
être une biographie. Elle savait consoler |)arcequ’elle même avait trouvé
la comsolatioii auprès de Dieu; elle
puisait chaque jour à la source de
r amour divin; la parole de Dieu
était ses délices et la communion
avec Dieu était ce qu’avant tout
elle recherchait. Elle s’était exercée
de longue date à réaliser pour son
propre compte celte parole: pour
moi vivre c’est Christ et mourir m’est
un gain.G’iisi là qu’il faut chercher
le secret qui ouvrait si largeraefit
sou cœur à la sympathie, qui la
soutenait dans ses épreuves, qui lui
donnait cette entière soumis.sion à
la volonté de Dieu, d’où dérivait sa
(1; Lû Collège au ait été prési nt on corps si l’enaovelisatsmcnl n*aviût eu lieu précisément le darnier
jour d‘école, jour nii Lu présence des élèves au Gollége, ctiiiL réputée, indispensable (Réd.)
3
TOníiance enfantine dans le Père
Céleste et la patience persévérante
qu’on a pu admirer en elle. Elle a
vécu de dévouement. Elle a rempli
d’une maniéi'e exemplaire ses devoirs
d'épouse et de mère chrétienne. —
Ame ardente et douée rl’une vive
imagination, elle embrassait avec
enthousiasme toutes les l)Ounes causas, tout ce qui concernait la gloire
de Dieu et le bien de l’humanité.
A rirailalion de 1’ apôtre Paul, elle
fut une vraie' patriote, aimant, son
peuple, jalouse de son honneur, désireuse de sou bien, désireuse surtout de voir la piété des pères reOeurir chez le.s enfants. Elle s’intéressait vivement aux couvres missionnaires, bâtant de ses désirs et
de ses pi'iéres, la conver.sioii de.s
payeiis. I.e rétablissement et la conversion d’Israël a été l’une de ses
pins vives et coiislant.es préoccupations jusqu’à ses derniers jours. Elle
a beaucoup insisté pour quedes conférences publiques fussent donnée.s
à Torre Pellice au sujet de raucieti
peuple de Dieu, à l’effet de réveiller l’inLérêt de.s cliretiens et de provoquer leurs prières en faveur du
rélalilissement et de la conversion
d’Israël; elle se montrait prèle à
concourir à la bonne réii.ssile de
telles oonlérences, notamment en se
chargeant des frais qu’elles peuvaient
oecasionner.
Elles ne purent avoir lieu, mais
c’est une dette à acquitter, un devoir
imposé par le souvenir de madame
Malan.
Elle a été une amie fidèle et sûre';
On avait la certitude qn’eile ne révélait aucune conMdènee j'eçue. ’.rei
était son sci iipule que, dans la. conversation, lorsqu’elle rapportait quelque fait, même d’un caractère anodin, par habitude prise, elle sujii>rirnait tous les noms propi'es de
personnes et de limix.
.Sa prudence à cet égard -élait
quelque peu excessive, et il faut convenir que par cette'suppression systématique des noms propre,s, elle
dépitait parfois ses interlocuteurs;
mais aussi à combien de personnes
n’a-t-elle pas donné, en cela, une
bonne et utile leçon de prudence.
Elle s’est exercée au renoncement;
elle s’est étudiée d’identifier sa volonté avec la volonté de Dieu. Quicoriijue l’a suivie d’un peu près, a
pu oliserver en elle un progrès continuel et de plu.s en plus sen.sibie
dans le renoncement à elle même
et la concentration de sa vie en
Christ. Elle vivait pour le ciel, elle
aimait à s’entretenir de la vie du
ciel, de celte vie maintenant radiée
en Christ et qui à sa venue se ma
niTestera dans la gloii'o.
Le Seigneur a trouvé à propos de
la faire passer par une longue et
douloureuse maladie; mais 11 l’a
merveilleusement souteime et fortifiée dans sa foi jusqu’à la fin. Ceux
ipri la visitaient étaient surpris et
édifiés de sa sérénilé et de sa renia rqual.ile patience.
Mainteiianl., selon notre lerrae croyance, elle est arrivée au port; elle
est mise en possession de ce qui a
élé sa foi et sa bienheureuse espérance.
Elle laisse à ses enfants le plus
consolant et. le meilleur des souvenirs, et l’invitation la plus iusislanle
à s’aliectionner de plus en plus aux
choses d’cii-haiit.
Madame Malan naquit à la fin de
1828, à Turin, où son père était
c b a pela i n dc.s I éga lio n s. p rote s ta 11 tes.
Par tous ses ancêtres elle appartenait à une famille ecclésiastique:
arrière petite fille, petite fille et fille
de pasteur, à son tour épouse d’un
ministre de l’Evangile et mère d’un
pasteur. Elle compta parmi les premières élèves de l’Institut Reckwitli
et alla ensuite perfectionner ses études eu Suisse.
'Près exercée dans le dessin, grande
admiratrice de la nature et de toule.s
les œuvres de Dieu, avide de la lecture et ayant l)eancoup lu, surtout
des livres religieux ou traitant de
sciences naturelle.s, de là une con-
4
m:
Í1:
ife'
?Æ''
il
vereaUon solide, vat'iée mais sans
aucune prélenlion. Eu elle s’éleiul,
la brandie aînée de la famille Bonjoni'. G. D C.
CORRESPONDANCl'
voir N. 2(J.)
Samedi mal.iu,[)ar un lemps s[dendide, je partis pour une tournée
d'Evaiigéüsalion. Mon sac élait bien
"ami rie Lrailés et rie petUrj lîîuillos
iiînstrées, ioul.es en langue il.idimme,
sauf ([iiobjiies unes en laiigno afbu
mamie. Sur le bateau, entre laigano
et l’oiiezza, je fis la connais.sanee
d’un jeune homme ip,ii attirait les
regañís de plus d’un |)assagm' par sa
mise un peu singnlièi’e ' et par sa
|)bysioiiornie disting'uée; il pnrlàit
une casipn-ilte blanciie en laine, jaipirilie et fiat bdon amssi on lain«
iégèi'O, rlos soulitîi's plats à somullcs
ei.t eaonlcIuHp''. avec des rainures
rpii renifilaee'nt avantagensrament lr;s
dons’; nuisKai.it ainsi à la fdus grande
légèreté la'|d"^ gramle st'n'Lïlé dans
les ascensions alpines sur les i‘ochei's
'et sur les gliiciei's; un ptrlit sac de
voyage comme le mien fonnait lout
•son liagage. Je le saluai en langue
ilal'ienno; ¡I me répomlit en allemand
très cotreci, mais avec im accent
'anglais; célait un américain <|ui
paroonrait tout seul et à jiied, les
parties les pips iidiéressantes-rta la
.Suisse et (|iii voulait aussi voii' les
lac.s italiens, il iui arrivait de faire
des mardies de 00 kilomèti'es par
jour, sans lro[> se l’aligner. i’our(|uoi,
lui demandai-je, m’avez voiis l'époniTii en allemund et non en anglais?.--Je ne connais i|ue ces d.eu.x
imigues et j’ai observé rii.ui ilans les
liôlds, loi'sijue'je ¡jaiJe anglids ma
note et tQnjoms un peu plus salée
que lorsque je parle aüemaml, voilà
pourquoi j’ai pris riiabiluile, eu voyage,- de loujoiii'S parler allemand -sA Porlezza je moid.ai eu tram jii.sqù'à la station de S. Pierre à qud
ques minutes du village; j’offris,,
quelques foglî evangelivi (illusb'és) j
à un de.s 6mf)Io.yes: .il lut le lilrc ,
du premier: Prepnrali ad inconirare f
U iHo Dio! et partit d’im éclat de
rire; mais bientôt nn de se.s collé- ;
gnes auquel il l’avait fait passer se
mil à lire avec la jiln.s grande al- ,
tention; j'en oi'l’ris aussi quelque.s uns, en Allemand, à mon Américain qui
me remercia polimeirt,'Sur ce, jp
descemlis,leur souhaitant bon voyage .
à tulli quanU.
A la station j’entendi.s nn jeune
tiomme qui denianda.it des renseignements sur le départ des trains de
Imgano pour Zurich, mais personne
ne savait lui ré|)0iidre; je lui donnai
tontes les indications qu’il désirait
et lui, tout en me remerciant'eordialoraent, se mit à m’accompagner,
frétait un jeune savetier du. village
qui no trouvant pas assez (l’ouvrage
[mni‘ gagner son pain, avait décidé
de se rendre à Ziu'ich eu qualité de
maçon; on- lui avait dit que làhaut,
on bâtissait beaucoup de maisons
et que l’on avait par conséquent iiesoin dd beanconp'de bras; je lui
offris des introductions pour quel(pies uns de me.s amis dont j’écrivis
l(j nom et l’adresse sur ipielques
foglietAi evangel ici, ûowi je lui fis
cadeau; je le mis aussi eu .gaiale
conire les dangers de toute espèce
(pi’un jiiuue homme qui ii’est jamais
sorti de. son village pourrait rencontrer à. chai.|ue f>as et l’eiigcageai
à rie jamais nu!.)lier que le Seigneur
nous voit partout et toujours.
«.Vous avez bien raison. Monsieur,
c’fjst . aussi ce (pio m’a dit notre
bon curé; il y a des gens qui se
moquent de lui pagceiju’il est très
sévère et ne nous' permet pa.s de
|irendre pni'l aux divertissements
mondains, ni de noi/s enivrer, ni
ni de blas[ili6mer. Avant s.on arrivée
ici, tout le village était plongé dan.s
le mal,: mais peu à peu ou a dû se
convaincre (pie lé curé avait raison,
surtout après le triste exem;»le de
X, (pii après avoii- vécu dans le pé-
5
'/'j'.,,.:v *1-i-' " ■'•'‘.•Ç‘/'.t ,/•‘j ■■!/ i'! ■■Ç,.-.'\ . ■. ■■ ■'- Tf. ' V,. , a-'Î ^
-■m'
ché a Irarisrnis ¡\ ses enrniils une
maladie inguérissable, donl l’im esl
mort misérablement et les au 1res
deux soulTrent sans nul espoir de
guérison; il n’y a guère plus aujourd’liui (|ue trois jeunes gens dans
tout, le village rpû sont opposés au
eiiré, tous les autres suivent ses bons
préeeples. ■— [lenreux curé! ( peu--,
sai-je moi-même) quand pourra-t-on
ilirc ¡¡’une de nos paroisses des
Vallées, sans exclure ni Pignerol,iii
Turin; il n’y a plus que trois jeunes gens qui vivent conirairement
aux saints eiiseignemenls de l’Evan
gile? — ob! si ma voix |)ouvait arriver aux oi'eilles et descendre dans
le cœur de tous les chers jeunes
gens de notre église à la montagne
ou dans les villes, au service militaire ou dans les magasins et surtout aux disper.sés dans les grandes
villes, je vomirais leur dire; mes
chers amis, fuyez, fuyez les occasions
de |)écbé! elles vous etilraînent à la
ruine dn corps et de l’àme,
Aj)i’ès m’avoir accompagné pendant environ une <lemi heure mon
jeune liotmne renouvela avec elTusion ses reinerdments, et rebroussa
cbemiii.
Dieu le bénis«e, cher apprenti
maçon, et qu’il veuille faire de toi
une des pierres vives de Ion lenqde
étei'iiel !
X
J’écrirais lin volume si je voulais
raconler en ilélail les autres conversations que j’eus le long de la
route; si je voulais décrire eelfe belle
vallée qui s’étend entre Porlezza et
Menaggio et dont la^ longueur ne
dépasse jias -13 kdomèties — j’abrége: voici un siradino chargé de
leni»' en ordiœ le chemin, je l’aborde:
lîonjour cher collègue! —Mou bom-'
me me regai’de tout étouné: Bonjour Monsieur.,., et, s’é lecito, avec
qui ai-je rboimenr....? — Je ti'availle
aussi (¡ans les chemins moi, et je
tâche d’enlever certaines pierres ou
se heurtent beaucoup de personnes.
C’est singulier pourtant, un Monsieur, comme vous avez l'air d’être....!
~ Je lui (is mes conddœces et
mon brave stradino ne tarda pas à
cornprendie et à. écouler avec la
plus respeclueiise attention tout ce
que ¡’avals à lui dire. Je lui oOris
quelques Irailés. — Je ne puis plus
dre sans lunettes mats ma lille lit
très volontiers — Eh bien ! .saluez-la
de ma part, adiéii — il me remercia
cordialement et nous qious séparâmes avec une bonne poignée de
main.
Pins loin je rencontre un vigiieron : Bonjour citer collègue! Nouvel
étounemeot, nouvelle explication —
puis quand mon collègu'e voit mes
traités; Ab! ah! dit-il, j’ai bien vite
compris (¡üi vou.s éliez.; Victor Emanuel a dit « l’Ualia è fat la, ma bisogna far gl’Uaiiaoi », eh bien! moi
je ne sois (pt’iin ignoratit mais > je
dis que pour refaire les lltdieiis c’est
jM'écisément ces livres là qu’il faut,
et ici mon vigtieton se mit à me
citer nue foule d’auteurs qu’il avait
lus et dont les idées un peu confuses tourbillonnaient dans sou cerveau, mais ce (pii était consolant
pour moi c’était de trouver un vi,gneron du V.ilmenaggio, convaincu
(le la puis.sance de l'Evangile — je
lui offris aus.si quelques traités qu’il
accepta avec vive reconnaissance —
et j’avais un arni de plus, r
Î'ius loin c’est une femme, ptipisle
enragée, propriélaire de l’auberge
dans la(|uelle je prends une modesie
téfeclion; elle craint (pie mes livres
ne soieid, pas bons parceipi’évidemment il ne parlent pas de la vierge
Marie — sur ce, quphpi’im dans la
lipul.ique aUenante laisse échapper
un blasphème, je ne .sais pour quelle
cause: En el1él,lui dls-jc, nous autres,
clirétiens nous ne blasphémons ni
la Vierge, ni Dieu, ni Christ,, ni les
Saillis — si l’on veut enlendre blasphémer il faut se trouver au milieu
des papistes — une, femme, ou devrait toujours In respecter, à- plus
forte raison cette sainte femme qui
'.1 ei
6
- 214
-jÆ'-v
jjûïT-'
SV'
a élé la mère de notre Seigneur
Jésus Christ, mais vous autres papistes vous êtes inférieurs aux Turcs
sous ce rapport. — Au reçu d’un
tel rafraîdiissement sur la tête, la
pauvre femme so confondit en excuses; Vous avez malheureusotnent
bien raison. Monsieur, vous avez
l)ien raison! — Je sais bien que
j’ai raison mais lisez un peu ces
trailés-ci et vous en serez toujours
plus ePnvainciie — Peu à peu la
petite boutique et le deva'nt s’étaient
peuplés de gens qui écoulèrent avec
la plus grande nitentiou tout ce que
j’avais à leur dire, reçurent avec
plaisir chacun un trailé et me saluèrent très poliment lorsque je les
(|uitlai — la femme me serra la
main.
, Paiu. Cauvîno.
C4 suivre,.)
D’une lettre particulière reçue il y a quelque temps (le notre ami M. le D.r Rostaoi
nous croyons utile de reproduire les deux
passages suivants:
Cher jm.'ileui',.
Je crois être dans le vrai en exprimant de la [lai’t de la direction
du Musée llisl.oric|ue, le désir de
pouvoir montei’ 2 à 3 mannequins
en cosliime Vandois du siècle passé,
costume encore assez connu au tnoins
diins les paroisses alpines. Si donc
les personnes, qui le prenvent, voulaient appoflei' à leur pasteur pour
la transmettre an Musée l’une on
l’autre dés parties dont se compose
le vieux costumeVaudois, tant d’homme que de femme, la dii'ection .lui
en serait fort reconnaissante.
.... Je vous dirai encore quelques mots sur un autre sujet; vous
en tirérez le parti que vous croirez.
Les Vandois, Intit d’une vallée rpie
de l’antre, ont niabilude de s’exprimer, d’iiiie manière a.ssez uniforme, dans telle circonstance de la
vie plus ou moins extraordinaire on
intéressante. À la naissance d’un enfant ils disent, comme j’en ai entendu plusieurs: «Dieu veuille qu’il
soit né sous une l)onne étoile, dans
une bonde heure! » S’il devient méchant ou malheureux ce serait la
faute de l’heui’e ou de l’étoile ou de
Dieu, et non la sienne.
À un mariage l’on dil: « Les mariages sont écrits dans le ciel avant
de l’étrc sur la terre », et si les éponx sont malheureux, les parents
diront: « Ça devait arriver; ce qui
doit arriver, ne manque pas. » Quels
que soient les critères qui cnt guiilé
les époux dans le clioix qu’ils ont
fait l’un de l’autre, tout cela est hors
de (jueslion; le sort est seul cause
de leur malheur.
Arrive-t-il ,un accident, que ■ce
soit par imprudence, étourdei'ie,
vaine gloire, vaillantise, etc., l’oti
dira toujours: « Ça devait arriver. »
Alla moi t, et ici plus encore, on
ne cesse de dire: « G’étaiL son heure,
il était destiné à cela; .s'il doit mourir, qui pourra le retenir, l’en empêcher, le sauver? » Mais dans un
cas où tel homme réussit à s’eriricliir, à faire une prouesse avec succès, toute la gloire en est à lui.
il y a, dans ces expressions, plus
que du fatalisme, le désir d’éloigner
de soi toute responsabilité, sur la
manière d’élever un enfant, sur le
choix d’une femme ou d’un mari,
sur les précaiitiotis à prendre pour
éviter un accident, ou sur les soins
à donner ù un malade, et de jeter
la faille sur Dieu pour toutes ces
choses.
Si par exemple, prenant les paroles de notre Sauveur au Diable qui
le poussait à se jeter en l)as du temph-, vous faisiez un article sur le
devoir de ne pas tenter Dieu dans
plusie'nrs de nos actions, ou si vous
choisissiez tel autre verset sur le dévoir d’agjr sous le regard de Dieu
et d’après le.s euseignomeuts de sa
parole, pour détruire tel de ces |>réjugés, le Témoin u’en serait que [)lus
apprécié.
Votre ami dévoué
D.r Rostan.
7
€liroiii(|iic V;mmIoìs(‘.
Torre Peujge. — Fêles publiques.
— Nous désifons élever noire voix
conLre la proranation du jour du
S('igneur qui sera inrailliblernenl
causée par les bals et autres jeux
publics qui doivent avoir lieu Di-^
raaucbe soir sous les auspices d’un
Comité d’c( Esercenti,». Nous lu dénia ndons : Si, en vue du décora de
notre petite ville, le marché du Dimanche a été supprimé, (ce dont
tout le monde se félicite), |)oijrquoi
devons-nous avoir quelque chose qui
est évidemment beaucoup pire et qui
peut avoir les conséquences les plus
fâcheuses?
Turin. — Dimanche dernier, 28
Juin, a en lieu, après le service
principal, l’iiisLallalion de M. David
Peyrot dans la charge de pasteur
de l’Eglise do Turin. Le pasteur M.
E, Bonnet d’Angrogne désigné par
la Table pour présider à ce service,
prêcha devant une assemhlée nombreuse et recueillie, sur ces paroles
du pi'opbète: Ce sera moi qui paîtrai mes brebis, et qui les ferai reposer, dit le Seiqneiir l’Elernel. Je
chercherai celle qui sera perdue, je
je ramènerai celle qui sera chassée,
je banderai celle qui sera blessée et
je foftifierai celle qui sera malade.
(Ezecliiel XXXIV, IS, 161. I.o pié
dicateur présenta le Souverain Pasteur comme modèle parfait de tous
les pasteurs et de tous les autres
fidèles eu passant en revue l’activité
pastorale de l’Evêque de nos âmes
qui cherche et sauve les brebis égarées et qui leur donne tous les soins
que leur état requiert.
Le pasteur nouvellement élu occupa ensuite la chaire et développa
dans son di.s,cours-progr.unme les
paroles contenues dans Hébr. XIl,
1, 2 et Jean XVII, 20, 21. Qu’il
plaise maintenant au Seigneur de
bénir l’acLivité pastorale de son serviteur et de lui accorder la gi'âce
d’amener un grand nombre d’âmes
à Celui qui seul (leut les sauver et
les sanctifier.
Nouvelles Religieuses
Le.s Juifs nTouriient eu Palestine,
— Plusieurs villages eu l’nleslirie
sont déià occupé.s [>ar les Juifs. Un
hatu[uier établi à Jérusalem pense
(pdavaut trente ans, tout le pays
sera en leur posse.s.siori.
De riches Juifs uc h è lent des villages cntiei's. Le Sultan liii-méme a
fait vendre île ses propriétés.
On dit (¡ne chaque [laquehol l'usse
apporte à Jalf'a une foule de passagers juifs. Pendant quinze jours seulement, pi'ésdedeux mille’érnigi’ants
sont partis d’Odessa pour la Palestine,
Jamais depuis le.s temps de la
persécution des juifs par l’empereur
Adrien, il n’a été vu un aussi grand
retour d’Israélites en Terre Sainte.
BIBLIOTHÈQUE DITE DU COLÈÈGÉ
Alliance Française. Association nalionale pour la propagation de la
langue française dans les Colonies
et à l’Elranger.
Paris, le 30 mai 1891.
Monsieur,
Vous m’avez fait l’honueur de
m’écrire au mois de Novembre dernier pour me demander un exemplaire d’un de mes ouvrages. Si j’ai
tant atlQinlu à Vous répondre, c’est
que j’espérais mieu.x qu’un volume.
Sur ma deraarnie le Conseil de l’Alliance française dans sa séance du
2 Mai dernier a bien voulu vous
envoyer toute une caisse de livres.
Ce n’est pas un volume que Vous
recevi'ez, mais une centaine environ. ^
' Je suis très heureux de pommir
Vous annoncer ce résuUal, et je
Vous prie de vouloir bien agréer,
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Monsieur, l’as.SMi’ioice fies liantes
sympathies de [’AUianee IVariçaise
ei. l'expression de mes sentiments
les plus distingués.
]j. Léger, profmsciir au
Collège de France,
Paris.
À Monsieur le prof.
A. ViNAY, bibliothécaire.
Collegio della Santa Trinità
Torre Peluce.
Heviic l*oli(i(|iie
X X
Italie. — L’ail iariee avec l’Allemagne et l’Autriche a été rejiouvelée
pour un espace de six années.
La Chambre s’est ajournée à l’automne après une discu.ssion sur la
politique exlérieui’e qui a dégénéré
en une véritable scène de pugilat.
On n’avait jamais rien vu de pire
dans aucun ant,i-e parlement.
La grande fonderie Tardy et Itenech de Savone est en faillite. Il n’y
avait plus même de quoi payer les
ouvriers.
Le 30 Juin les villages deTregnago
et de Cogolo dans le Véronais ont
été ell'rayés par un nouvelle secousse
de tremblement de terre.
Alieinaja;iie. — L’empereur va
passer tout son été en voyage. Il a
touché déjà Heligoland; de là il se
remlra en Hollande, ensuite en Angleterre, et enfin il reprendra la
route du Nord pour assister à la
pêche de la baleine.
PETITE GAZETTE
Foire (le .Juillet, le 6 à
le 25 à .Sulu/.zo, le 27 à
Torre Pedice;
Burge.
La Commission gouvernementale
propose (la supprimer les Preture de
Bricherasio, Jmserna, Ferrerò, San
Secondo. Sei-aieiit Cidiservéas celle de
Torre Pedice, Pôrosa
nestrelle.
— Le 1, la rente italienne a été quotée
L. 92,57.
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bimestrali scadute, oltre r»lioggio
ed il sussidio concesso dalla Tavola
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Spedire la domanda entro il 31
Luglio p. v. al soUo-scriUo, corredata
dalla patente e dai titoli prescritti
dalTart. 147 del Reg. unico, 10 feb
bi-aio 1888, n. 5259.
Massello, il 28 Maggio 1891.
Il Sindaco; Tron.
Vi.sto, nulla osta, Pinerolo 31 Maggio ¡891.
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