1
liomptB-QBuriDt ftviB la PqiU
PPltX D'ÀdONNBMENT PjVB AN
Italie................ L. 3
Toti« lea paya de l'Unlon
de poste..............» 6
Amérique du Sud . . . . 9
On s'abonne;
Au bureau d'Adminiatration;
Chea MM. les Pasteurs;
Cliez M, Ernest Robert (Pignorol)
et à l’imprjmet-je Alpina à
Torre Pellice.
L'abonnement part du i. Janvier
et se paye d'avance.
Amée XÎX. N. 24.
15 Juin 1883.
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U Umge» 10 centimes cbacun.
Annùnotga: ÜO centimes par ligne
pour une seule fols — 15 centimes de 2 à 5 fois et 10 centimes pour 6 fois et au dessus
S’adresser pour la Rédaction àM.
lePast.H. Meille, Torre Pellice
et pour rAilniliilstriiUon à M
Elisée CostabeS, TorrePeilico.
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payé 0.25 centimes.
LE TEMOIN
ÉCJIO DES VALLÉES VAÜDOISES
Paraissant chaque Jeudi
Vous me serei Lémoins. Act. 1,8. Suivant la véritô avec la charité. Eplt. IV, 15. Que ton règne vienne. MalUi. VI, 10
» III III II i r <! :
Le véritable esprit chrétien _______ Un collec
teur Vaudois en Allemagne — La Palestine actuelle (suite) — Nouvelles Ju
Zambéiiü — Ghroniriue VauJoise — Revue Politique — Annaiicc.s.
Le Véritable Esprit Chrélien
L’i^K.sernblée de l’Eglise d’Eeo.sse
vient de le mon li er par une délibération relative au jubilé de l’Eglise
Libre. Point d’aigreur, point de récriminations; rien qu’une noble et
large fiaternité.
« L’As,semblée générale, se souvenant avec respect de la grande
aniicliori que l’Eglise d’Ecosse a traversé, il Y a cinquante ans, par Ja
'retraite d'un grand nombre de pères
et de frères haiilemenl. estimés, et
par la séparation d'avec elle d’un
grand nombre de ses membre.s; décide, dans cette occasion spéciale,
loiU en adhérant fermement à la
posilion et aux principes maintenus
par ses prédécesseurs, d’exprimer
son admiration, souvent enregistrée
dans de précédentes réunions, pour
riiéroîsme déployé par ceux qui se
sont sépaiés d’elle et pour les sacri
fices qu’ils ont affrontés dans le désir de rester fidèles à leur conscience.
L’Assemblée générale, tout en remerciant le Dieu de ses pères de
ce que sa bénédiction n’a pas manqué à l’Eglise d’Ecosse dans la voie
OÙ elle a été conduite pendant ces
cinquante dernièçes années, se réjouit
de ce que cette même bénédiction
divine a également été abondamment accordée à l’Eglise libre dans
ses efforts pour étendre l'Eglise de
Christ dans le monde, et elle prie
ardemment le souverain Chef de
l’Eglise d’accorder une fécondité spirituelle toujours croissante aux deux
Eglises et à toutes les autres branches
de son Eglise dans ce pays, afin de
bâter les progrès du règne de la
grâce et l’avénement du royaume
de la gloire. »
11'fi®SM Wi
en Allemagne
Nüruljorg, I Juin 1893.
.... De Municli je me rendis à
Augsliurg, ancienne colonie romaine,
Augusta Vindelicorum, célèbre sous
plus d’un rapport et spécialement
pour les évangéliques par la présen-
2
- 180
1
lation faite à l’empereur Gharlei V
(le 25 Juin JBSO) de la confession
de foi comme jusqu’à ce joui' sous
le nom de Confessio Augustana, composée par Melanchton et signée par
les princes et les villes libres qui
avaient embrassé la Réformalion.
Augsburg compte aujourd’hui 75
mille habitants, dont un tiers protestants et lés autres papistes, à
l’exception de quelques Juifs ■— riches comme partout.
J'y donnai une conférence sur notre œuvre, devant un bel auditoire,
dans le Vereins haus; je fis aussi
quelques visites à domicile, entr’autres chez un certain M. Mehl dont
je puis parler librement sans blesser
sa modestie, vu qu’il ne lira pas ces
lignes. Il est directeur d’une filature
de laine et père de 10 enfants. U
semble donc qu'il devrait profiter
des beaux appointements qu’il touche, pour mettre de côté une jolie
fortune pour les siens.
Mais au lieu de thésauriser, il ne
fait que donner tout ce qu’il gagne
pour améliorer la situation des familles des ouvriers pauvres qui travaillent sous sa direction ; il cherche
sur tout à faire du bien aux âmes et
entretient, entièrement à ses frais,
un ancien mi.<sionnaire (un frère
morave, notre bon ami) qui va porter, les insti’uclions et les consolations
de la parole de Dieu à tous ceux
qui sont recommandés à ses soins.
Je refis aussi la connai.ssance d’un
bon vieux, vieux luthérien (altlutlieraner) qui m’avait entendu, il y a
précisément 20 ans, lors de ma première visite à Augsbourg, et se souvenait spécialement de la fin de
mon. discours; il se réjouit vivement de me revoir et me donna 50
fr,, don plutôt rare par le temps qui
court.
D’Augsbourg à Nüremberg il y a
quatre heures de train direct — j’arrivai dans cette dernière ville samedi
soir et, comme je suis forcé par les
circonstances de m’y arrêter plus
longtemps que je n’avais l’intention.
jê vaux aussi en raconter quelque
chose aux chers amis du Témoin.
Dimanche matin à 7 h, je me rendis à l’église de S.t [.aurent, où l’on
célébrait la Sainte Cène à laquelle
je pris part, puis en sortant je dirigeai mes pas vers un café ([uelconque pour y déjeuner, mais en passant devant un’autre église j’enlendis chanter, j’entrai — c’était une
église papiste. Un prêtre était en
chaire, sur le point de commencer
son discours; la curiosité me retint
et j’eus l’agréable surprise d’entendre un bon sermon, très court (18
minutes), mais qui aurait pu être
prononcé par un <te nos étudiants
en première année de théologie —
l’orateur parla de la bonté du Dieu
tiois fois saint à notre égard et de
notre devoir de louer la très sainte
Trinité; de la Madonrie, des saints,
ou du pape pas un mot.
Après déjeuner, je retournai à l’église de Saint Lauient. pour assister
au culte principal — quelle magnifique assemblée et quel bon sermon !
(sur Rom. XI, 83^
Après le culte-le {lasteui' invita
l’assemblée à assister au discours
que je devais prononcer le soir même au « Vereins haus *.
De là je me rendis à une autre
église où prêchait un pasteur de ma
connai.ssance, M. Bpssert; l’après
midi j’allai saluer quelques autres
pasteurs, tous bien aimables, et le
soii' je pronoriçal mon discours au
« Vereins haus », sous la présidence
du pasteur Bohrer, un des promoleurs de l’association des ouvriei's
chrétiens; il y avait- environ 600
personnes presqu’exclusivement de
la classe ouvrière et de la petite
bourgeoisie, entr’ autres un brave
cordonnier dont j’avais fait la connaissance 20 ans passés et qui depuis lors envoie chaque année une
contribution de 2 à 3 ir. pour l’é
4
4
vangélisalion de l’Italie: il avait été
lui même converti du catholicisme
et se réjouit d’entendre qu’il y a
aussi en Italie des calholiques- qui
irf;*,
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- 18t
viennent à l<i connaissance de l’é
Ici, comme ailleiii’H dans la chrétienté, CO sont surtout les pauvres
' qui s’intéressent au progrès du royaume de Dieu.
Les jours suivant j’essayai de faire
des visites à domicile, mais je n’eus
pas beaucoup de chance, car les riches qui peuvent donner de leur superflu, sont déjà à la campagne ou
en voyage. Toutefois un certain noral)i'e d’amis ont été gagnés — il s’agit
maintenant de les soigner il faut
que quelqu’un autre de mes collé, gués leur fasse visite au moins chaque deux ans, car en Bavière notre
œuvre est encore très peu connue.
Ce fut à la suite du premier discours que je prononçai à Nürnberg
en 1873, clans la .salle de l’Hotel du
Cheval rouge, que le cher Brôckelmami, venu de Heidelberg, demanda
la parole pour inléresser le public
chrétien de la Bavière à la fondation
cYécoles du Dimanche, telles qu’il les
avait vues de près en Amérique;
quelques |)ersonnes (pasteurs et autres) furent aussitôt gagnées, mais
le nom école du Dimanche dut être
évité, car pour fonder une nouvelle
école il faut faire toute espèce de
démarches en papier timbré, auprès
du Gouvernement; on choisit alors
le ' nom de culte pour les enfants
(Kindergoüesdienst) et je dois avouer
que je le préfère à l’autre, car cette
institution hienfai.sante a pour but
suprême d’apprendre aux enfants à
rendre leur culte à Dieu.
Bref, les KindergoUesdienste ont
mis de proibiide.s racines aussi à
Nürnberg et hier (Mercredi) j’eus
le plaisir de prendre part à une
scampagnata, organisée par le pasteur Bohrer à l’intenlion et au profit des 300-400 enfants confiés à sa
direction. La réunion eut lieu dans
la forêt de Kurnmelstein et j’acceptai avec reconnaissance rinvitatioq
d’aller les ti'ouver pour leur adresser
la parole; entre enfants, parents et
monitrices, il y avait près de 500
personnes, À mon arrivée les enfants avaient déjà pris leurs ébats
et satisfait leur appétit; le pasteur
les rassembla, les fît chanter, leur
raconta quelques traits de l’histoire
de Albrecht Thürer ou Durei', le célèbre peintre chrétien de Nuremberg
l’ami de Luther. Son père était un
simple artisan, mais un homme de
grand bon sens. Le jeune Albrecht
eut le triple avantage d’être très intelligent, très appliqué et d’être pris
en alfection par un voisin riche et
charitable, qui lui permit de prendre
part aux leçons qu’un instituteur
donnait aux enfants de ce voisin riche. Lorsque les parents Thürer
(dont le nom signifie portier) se furent convaincus que leur fils avait
véritablement du talent pour la peinture, il.s lui permirent de s’y comsacrer et le laissèrent partir pour l’Italie,
où il acquit ce degré de perfection
qui fil dire à l’empereur Maximilien
son ami et protecteur: Durer est
aussi un empereur dans le royaume
de fart. Mais ce qui nous le fait
surtout aimer, c’est qu’il embrassa
l’Evangile de tout son cœur. En ce
sens il est aussi Thürer, portier, car
il a ouvert a plus d’un cœur la porte
de la foi évangélique.
Lorsque mon tour fut venu, je
racontai aux enfants quelques histoires du pays où Dûrer avait été
pounsuivre ses études. Je leur parlai
des enfants de nos montagnes qui
aiment aussi la Bible et des nombreux enfants du re.ste de ritalie
qui ne connaissent pas encore le
Saint Livre et auxquels nous désirons
le faire connaître. Je leur dis qu’il
y a maintenant aussi des Kindergottesdienste dans presque toutes les
villes d’Italie, où les enfants chantent
aussi les mêmes cantiques que l’on
chante en Allemagne et ici je leur
récitai la première strophe de Forte
Rocca è nostro Dio, traduction du
beau cantique de Luther, ce qui les
intéressa au plus haut degré. Quand
j’eus fini,’ ces enlants vinrent en
"A.
4
î
- 188
foule rae serrer la main et me dirent de porter leurs affecluetises salutations aux enfants de mon pays
qui aiment aussi le Seigneur Jésus.
Il me faudrait maintenant te parler un peu de la ville même de
Nürnberg, de son histoire, de ses
monuments, mais si je voulais être
un peu complet,il me faudrait écrire
un volume et je suis forcé d’être'
bref.
Sur la fondation de la ville on ne
sait rien de précis. Le nom ne se
rencontre nulle part avant l’an J039;
ce n'était alors qu’un petit village
bàli autour d’un Burg ou château
fort, s’élevant sur une colline au milieu d’une grande forêt. Le sol (du
sable) très peu fertile, les scorrerie
et autres traca.sseries que les pauvres villageois devaient subir, de la
part des chevaliers pillards du voisinage qui constituaient la meilleure
partie de la,noblesse du moyen-âge,
contribuèrent à développer l’énergie,
le courage, l’activité, l’esprit d’industrie des habitants. Vers 1420 un
riohenzoliei'n était Burggraf (comte)
de Nuremberg, de par l’empereur,
mais un autre comte ou duc, avec
lequel i! avait maille à partir, lui
ayant brûlé la plus belle partie de
son chateau, le Hohenzollern vendit
le resie à la ville et alla planter ses
tentes dans le Braiidebourg, où scs
descendants embrassèrent la Réformation et devinrent peu à peu ducs,
électeurs, rois de Prusse, et finalement empereurs d’Allemagne, sans
jamais renoncer au titre de Burgrave
de Nuremberg.
Si les Nurembergeois n’ont pas
inventé la poudre, ils ont inventé
une foule d’autres clioses utiles p.
ex.: la montre, le globe, et se sont
distingués dans l’architecture, la
sculpture,, la peinlure, la musique,
la poésie, le commerce et l’industrie.
La plus belle de leurs églises est
la Lorenzer K. en gt'ès rouge foncé:
les vieux Nurembergeois n’ont mis
rien moins que deux siècles (1287
1487) à la bâtir, et comme de tels
monuments exigent sans cesse
des
cette
style
à la
réparations, on ne peut pas encore
dire aujourd’hui qu’elle soit entièrcme»it achevée.
Les archilectes considèrent
église comme un modèle de
gothique, style qui, s’il plait
vue, n’est guère favorable à l’acoustique et par conséiiuent peu pratique pour des églises protestantes.
Une des plus 'grandes curiosités
contenues dans l'église de S. Laurent, c’est le tabernacle du Sadnt
Sacrement adossé à un des piliers,
du côté du chœur. C’est une sculplure en pierre exécutée avec lant
de finesse que l’on dirait qn’elle est
en bois dur; le tout, atteint la hauteur de 20 mètres et est surmonté
d’un bâton en pierre recoui bé comme la crosse d’un évêque; ceci surtout excite l’admiration de tous les
artistes.
Ce beau travail (inutile du reste)
est dû au ciseau de maître Adam
Krall't, qui y travailla de 1496-1500
pour le coraple et aux frais du sieur
Hans Imliof, lequel avait un grand
péché sur la conscience; il avait accusé un de ses domestiques de lui
avoir
volé une cou|)e de prix; le
domestique proteste, mais époiivanlé
par la menace de la torture, il s’avoue coupable, espérant dans la clémence de son maître lequel le laissa
condamner à mort. Bienlôl après la
coupe fut retrouvée et l’innocence'
du domestique misé en évidence.
I.e sieur Imbof, au désespoir, fit un
vœu et chargea Maître Adam Krallt
d’élever ce singulier monument en
souvenir de son ciirne involontaire
et de la sincérité de son repentir.
/Suite au prochain N°J.
, :P. Calviwo.
LA PALESTINE ACTUELLE
(Toir le N, précédent)»
Depuis leur chute mémorable et
1 leur dispersion, les Israélites, n’ont
5
K*.
i
— 189
jamais manqué dans le pays de leur
prédilection. Quelque restreint et
minime que tilt leur nombre, on les
retrouvait dans les principales villes de la Palestine, notamment à
Jéi'usalem, Safed et Tibériade. Anciennement c’étaient les Juifs e.spagnols — les Séfaridim — qui ï-epi'ésenlaient l’élément israëlite en Palestine. Ce n’est qu’aprés la guerre
de Crimée que les Juifs Ascbkenazes
commencent à venir de la Galicie
et dé la Russie se joindre à leui's
confrères dans le pays de leurs pères. Aussi ne les ti'ouvait-on que
dans les villes principales, s’occupant
d’usure et tant soit peu du petit
commerce; jamais d’agricullure ou
de travail sérieux et fatigant. Une
grande partie de ce prolétaiiat judaïque accouru en Palestine, vivait
et vit encore des « Khalouka », ces
fonds considérables d’olfrandes qui
s’amassent annuellement à Jérusalem, Hé[)ron, Safed et Tibériade,
provenant <lcs Juifs des 4 coins du
monde. Toutefois l’interdiclion qui
fut faite jiis(]u’en 18Q9 aux Européens, d’acquérir des biens immeubles dans l'Empire Ottoman, formait
encore un sérieux obstacle à la propagation de l’élément juif en Palestine. Depuis le pi'otocole de 1869,
ce traité entre les Puissances européennes et le Sultan, concédant à
tous les étrangers la libi'e ¡icquisition
de propriétés en Turquie, toutes les
entiavesaux immigrationsétiangéres
ces.sèreiit et les Asçbkenazes en profitèrent au point qu’ils surpassèi'ent
bientôt en nombre les Séfaridim,
jusqu’alors eu majoi'ilé, et l’on pourrait dire qu’aujourii’iuii le 9[10 des
Juifs, actuellement établis en Palestine, sont /Ascbkenazes. Leur Èiombre se multiplie avec une rapidité
étonnante.
La populatiori Juive est secourue
par bon nombre d’établissements de
bienfaisance, fondés et entretenus par
l’alliance universelle israélite, par les
Rotlusohild de Londres, de Paris et
Francfort s[m, par Montefiore, par
les sociétés innombrables enfin de
tontes les parties du monde. Bon
nombre de missions, sui'tout anglaises, rivalisent avec ces institutions
israélites en fondations charitable.s
les plus vallées an profil des Juifs
qu’elle.s lâchent de convertir. Quelque louable et chrétienne que soit
cette lâche des missions, elle n’en
reste pas moins difficile et stérile
au point de vue des conversions. La
population de Jérusalem étail, il y
a 20 ans, estimée à 25000 âmes dont
50(X) Juifs; aujourd’hui on la suppose de 50000 ou à peu près, dont
les 2i3 des Juifs. A Tibériade et
surtout à Safed les Juifs forment
presque la Lotaiilé des habitants. Hébron en compte quelques milliers,
tandis que Nablus paraît rester comme dans l’ancien temps le domaine
des Samaritains qui y comptent quelques centaines, et Jatla qui contenait
il y a 20 ans une dizaine de familles
Juives et compte aujourd’hui plusieurs milliers d’âmes.
(À suivre).
NOUVELLES DU ZAMBEZE
Nos amis d'Afrique se trouvent
dans de sérieuses difficultés. D’après
les dernières nouvelles, le roi Lewanika avait établi un vrai blocus
autour des stations, ordonnant à ses
sujets de cesser toute relation commerciale avec les missionnaires, c’està-dire de ne plus leurs apporter de
vivres, 11 paraît aussi que Léwanika
a établi sou assemblée politique le
dimanche, juste à l’heure qui avait
été jusqu’ici réservée pour le culte,
de .sorte que M. Coillard n’a plus
personne. Le caractère changeant du
roi fait toutefois espérer qu’il reviendra sur ces dispositions vexatoires et sa nature pusillanime ne
semble pas indiquer qu’il eu viendra jamais avec nos missionnaires
à des voies de fait. En tout cas ils
ont grand be.«oin d'être soutenus de
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notre sympathie et (ie nos prières.
Parmi lès lettres reçues nous choisissons celle qui nous semble le plus
de nature à, intéresser nos'lecleurs
Sèfula 3 Mars 93.
Nous avons appris hier soir que
M. Coillard et Pauluse ont été auprès du roi et nous espéi’ons que,
comme ordinairement, ce pauvre sire
subira l’influence de son rnisuonnaire et de son meilleur ami. Pauvre i.éwanika! il s’entoure d’une
clique de jeunes gen-', vils flatteurs,
et il en fait ses conseillers. Les gens
eux-mêmes paiienl do cette clique
avec mé|)t'is et les appellent « les
garçons du roi ». La plupart d’entr’eux ont été aux mines d’or du
Transvaal ou lûen jusqu’à xMangwalo
et pour plaire au roi ils lui exagèrent la valeu)' des produits indigènes,
la triplent et la décuplent et labaissent d’aulant celle des produits
européens, l’ar leurs flalleries, si
chères au cœur de Léwanika, ils finissent par lui faire croire qu’il est
un souverain sans pareil. Paùvre
grenouille qui se goiillè, se gonfle,
et finira par.. ci'ever! Pàuvi-e homme! il ne veut pas croire (pie l’orgueil marche devant ré^asement.
Lui renvoyer ses bœufs à trois ou
à quatre reprises, quel crime abominable! c’est un crime de lèse majesté., Qui sait tout ce que sa clique
lui conseille? Sans doute, à leur
avis, les bcrupule.s de leur Seigneur
font voir -ti’op de délicatesse, Heureusement Léwanika est trop timide
pour en venir facilement à d'autres
me.sures. Pour nous, nôiis savons
que Celui qui a nourri Ehe au désert peut pourvoir à nos liesoina, et
qu’il ne permettra pas que les flots
en furie, dans lesquels Satan luimême souffle, franchissent la limite
qu’il leur a tracée.
Les gens sont mécontents de ces
mesures, car, quoiiju’én dise l^ewanik^, i|.s sont satisfaits de nos prix
comme ils le prouvaient bien par
leur affluence des dernières semai
nes. Nous payons en raison de 10.00
fr. le sac, c’est un bon pri.x pour un
pays sans débouché; n’est-ce pas
plus cher qu’au marché de La Tour?
et ce n’est pa.s une nourriture comparable à votre plus mauvais maïs;
il faut avoir des estomacsv d’autruches pou)’ la digérer.
La dispute entre M. Buckenharn
et ses garçons est enfin achevée,
mais nous avons dû « andarci di
nuzzo » et céder à M. B. ûiie de
nos génisses. Sans doute il nous eu
rendra le prix, mais quand pourronsnous nous repourvoir de bétail et
ne devrons-nous pas encore augmenter nos prix? Et cependant, nous
payons environ 65,00 fr. la pièce ces
génisses et ces bœufs gros comme
de jeunes veaux? Je ne crois pas
'que nos amis èn Europe se fassent
une idée de la cherté de la vie ici.
Ce (;ui la n nd chère ce somt les
transports; penser que de Mafeking
ici nous payons 100 fr. pour 50 Kilogr. de transport; et les prix de
Mafeking .sont hauts. Si au moins
nous pouvions ne plus avoir à commander de fai'ine! Je vais commencer mes semailles de blé vers la fin
du mois firochain, c’est-à-diie que
je deviai bientôt faire piocher le
champ et pmi s le fumer. Oui le fumer, car noire ierrain, tout tropical
qu’il est, est maigre, n’étant qu’un
mélange de sable et de humus., l’ouv
le houifiei-, je devrais le (aire mélanger avec de l'argile et je je ferai
P. V. si nous resloiis encore une
autre année à Séfula. ' Noire 'jardin
potagpi' nous a donné du cresson de
terre, de beaux jharicots, des pois,
des raves, quelques radis, quatre ou
cinq betléraves et desvgro.séiltès du,.
Cap Nous: avons déjà joui dqs haricots verts et goûté des rayes, et
des radis. J’ai lait cultiver un champ
de maïs indigène, mais comme .près-j
que tout a été volé, je ne, répéterai
pas l’expérience ; il vaut encôre mieux
racheter que de le cultivar pour les
voleurs. Q.ii sait que lès mêmes
n’en aient eu deux fois' le prix, pa-.
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191
€8ïliOi\iaiJIÎ VAUOOISlî
yés pour le Gulliver, payés quand
ils l’ont porté au marché? Ce ne
serait pas élonnanl pour un Morotsé.
N’y a-t il pas là un envoyé d'une
des femmes du roi qui vient demander une pièce pour sa maîtresse,
bien (|u’ils nous a lia ment? C’est parcequ’Emma lui avait promis qu’elle
lui enseignerait à coudre, la prochaine fois qu’elle la verrait. Seraitce encore un piège du roi? Mais
nous ne voulons pas acheter ses faveurs, Quel aui'a été le résultat de
son entrevue avec M. Goillard ? Peutêtre pourrai-je vous l'annoncer avant
de clôre.
Ap. midi. — Le résultat de l’entrevue a été désastreuse, u’eussioiisnous la con fui n e que l’homme se
déméjie mais que Dieu conduit!
D’après ce que Paulase nous raconle et ce que M. Coillard nous
écrit, la situation n’a jamais été
aussi criliipje. Ce qui la rend surtout grave c'est que les Înkornboa
(officiei’s) du l'oi en ont fait leur
affaire et veulent forcer le roi à aller plus loin que la question du marché. Ils veulent eux étrangler no.s
bahereid et nous forcer de quitter
le pays. Nous ne. vous cachons rien,
mais au sein de le bourrasque nous
vous transmettons les paroles que
nous entendons: C’eut moi, ne crai(¡ne'z rien! Oui, les cœurs même des
rois'sont dans sa main!
Priez, intercédez, mais apportons
au Seigneur toutes nos inquiétudes.
C'est Lui qui agira. Nous vous embrassons tendrement.
Ad, et E. Jalla.
litaire. En J655 Pian-pra voyait Josué
Janavel et ses compagnons se battre
et l'endre. grâces ,à Dieu pour la victoire. L’aulre jour Enca-Bera, le rocliei' le plus élevé à l’orient de Pianpi'a, réunissait envii'on 450 soldats
vaudois et catholiques, pour prêter
le môme sermenl.
Le lieutenant-colonel Cocilo leur
fil d’abord un discours approprié à
la cii’constance'. De ce sommet, il
pouvait, à mesui’e (|u’il avançait dans
son discours, montrer' à ses soldats
les difféi'entes localiLés oii eurent
lieux les principales batailles livrées
à nos pères et dairs lesquelles, ceuxci furerrt presque toujours vainqueurs.
11 passa ainsi en revue les principaux faits d’arme de 1487, 1560,
1655, 1686, 1689,,. et il termina par
des paroles pleines de vigueur et
de feu, eir proposant à son bataillon
l'exemple de coui'age et de valeur
béi'oïque de nos ancêtres.
A|)rés qu’il eut prçposé la formule
du .serment, les soldats levèrent la
main en disairl: lo giuro, et la fanfare errlonua la marcia reaîe.
Après quelques inslattls de repos.
ils délrlèr'errt par les sentiei's qui
RQRÀ. — Dans l’aprês-midi du
2 courant, le V bat. du 3® Rég. de
nos Alpini, prêtait serment'de (idéIrté an Statut et aux» lois de l’Etat,
au Roi et â la patrie, dans utie localité (|ui n’avait,pas encore été témoin ■ d’une semblable fonction Rii
corrduisent à la Tour. Le long dé
filé de chapeaux blancs à travers les
buirsons de- loyards, produisait un
Irel effet.
Oh! si tous nos soldais vaudois
élaierrt sel et lumière!
Revue Roiitique
Í ^
Kali«. — t,e roi Métréliok ne
voudrait plus de noire protectorat
et reôhercherail l’alliance de la Fr’anee
et de la Rirssie. Probablement le
grand roi d’Ethiopie nous considère
comme des maîtres It'op pauvr'es.
— Le ministre de la guerre Pelloiix a prononcé à la Chambre un
discours, dans lequel il a affirmé que
jamais l'armée italienne rr’avait été
j dans ün état aussi satisfai.sanl que
’ l’actuel. Mais il ne faut pas songer
.!■ ■'
' '( '
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8
- 192
í
f .
à la réduire de deux corps d’armée.
— Le procès Cuciniello et tl’Alessandro est terminé. Le premier a
été condamné pour vol et faux à dO
années, et le second pour ¡aux à 6
ans et huit mois de réclusion.
— Le député Colaianni publie une
lettre, où il révéle les conditions économiques déplorables de la Sicile.
— A luncio (Gallanisselta) a eu
lieu, dans une mine, une explosion
de gaz qui a atteint 13 ouvriers dont
3 gravement.
— Des nuages semblent s’amasser
du côté de notre colonie Erytrée.
Angleterre — Les adversaii'es
de Gladstone font lout ce qui dépend d’eux pour enrayer la marche de la discussion de la UomeRule. Le premier semble décider à
les lasser par uiie impeiiùbable patience.
Allciiiagiie — On ne peut encore faire aucune prévision sur l’attituie (|ue prendra le nouveau parlement touchant la loi militaire.
liiissie ■
rection du
- Giers a repris la diministére des affaires
étrangères.
Ktatf) Unis — Un ancien théâtre qui servait de Bureau gouvernemental s’est écroulé. Environ 200
employés sont restés sous les décombres. — L’exposition de Chicago,
bien que fréquentée par un nombreux
public ne promet pas de rendre
grand chose aux actionnaires à cause
des dépenses énormes. Des congrès
féminins de tout genre s’y succèdent
sans relâche.
FONDS DES NOCES D’ARGENT
(pour r Orphelinat).
M. Deyronel sergent-fourrier
d’artillerie au Périer
fr. 2,00
AVIS
Les familles dont les enfants ont
été admis à l’Asile de Finalmarina
en recevront avis à domicile.
La squadra des lilies partira D.V.
le 30 Juin, à 8,40 a, m. de Turin.
Les enfants devront dont quitter la
Tour et Pignerol par le train arrivant à Turin à ,7,37 a. m. et se
rendre tout de suite à la Chapelle
Vaudoise, 15 Via Pio V°. Ils devront
avoir avec eux du linge et des vêtements suflisants pour un séjour de
trois semaines, et, entr’autrés, un
costume de bain. Ils devront porter
avec eux six francs, prix du billet
d’aller et de retour entre Turiit et
Finalmarina. Il ¡va de soi que les
parents devront payer, en outr-e, le
voyage des Vallées à Turiit, et de
Turin aux Vallées.
Un avis ultérieur indiquera le
jour du départ des garçons.
VENDITA VOLONTARIA
di parte di fabbricato ¡nel concentrico di Pomaretto cioè: tinaggio e
sito attiguo, stalla e tienile.
Per irrfor'mazioni, rivolgersi al sig.
Luigi Ghigo, segretario.
J. P. Malan, Gérant
Torre Pellice — Imprimerie Alpina