1
;
Abonnement Postal.
PRIX D ABONNEMENT PAR AN
Italie.................L. 3
Tous les pays de l^Union
de poste............» 6
Amérique du Sud . 9
On s’abonne ;
Au bureau d'Adminiatration;
Chez MM. les Pasteurs]
Chez M. Ernest Robert (Pignerol)
et à rimprimerie Alpina à
Torre Pellice.
L’abonnement part du 1. Janvier
et se paie d’avance.
Année XVÍ. N. 4.
23 Janvier 1890
Numéros séparés demandés avant
le tirage, 10 centimes chacun.
Annonces: 20 centimes par ligne
pour une seule fois — 15 centimes de 2 à 6 fois et 10 centimes poorOfois et au dessus
S’adresser pour la Rédàotioii à MÛ
lePasL.H. Melile, Torre PelHû^
et pour rAdmlntstratiOn à lì«
Elisée Costahelj Torre Pellice
Tout changement d’adresse est
payé 0,25 centimes.
LE TEMOIN
ECHO HES TALXEES VAUDOISE8
Paraissant, chaque Jeudi
Vous me serez témoins. Act-1,8 Suivant la vérité avau la charité. Eph: IV, 15. Que ton règne vienne. Matth. VI, 10
Sommaire:
S;.,'
La mort de Savoie — Que,votre
lumière luise devant les hommes -5- La
dédicace du nouveau temple à Catane —
Correspondances — Nouvelles religieuses
dt íioiMiolfSo.—
LA, IWORT D’AIWÉDÉE Df SAVOIE
'« Mon trés-ohér ' frêrè est jnoi’t ce
soir .à 6,4Ç. Il^a consacré ses der^
nières pait»lMÎ âteiPays et à l’armé«!,
disant les'àVôli'^ aimés du plus fort
amour et éprouver du regret de
quiHër si tôt ,lçi vie, seulement; parce qu’il ne pourra plus leur rendre
des services- proportionnés à son
attachement. Avec la douleur dans
le coeur, je vous serre la main.
Votre affectionné HUMBBaT.»
Tel est le télégramme envoyé par
le Roi à son 1®''ministre. Ce que ses
lignes révèlent, c’est la grandeur de
la perte que notre nation vient de
faire. En Amédée, 'Humbert ne possédait pas seulement un frère affectueux, il avait en lui un colla
champ de bataille de Custoza, efisemble parmi les mourants de Naples, ils auraient continué à exposer
ensemble leur vie pour secourir les
affligés et défendre l’indépendance
de la patrie. Si Amédée s’éloignait
d’Humbert, ce n’était que pour accomplir quelque mission délicate et
importante que celui-ci lui confiait,
et qu’il remplissait avec la fidélité
d’un sujet loyal pour son.roi, avec
le dévoûment d’un frère cadet pour
son frère aîné, avec le zèle d’un citoyen, dont les dernières paroles
devaient être une touchante expression d’amour pour sa patrie.
Ce que ce télégramme nous dit
encore, c’est la douleur de notre roi.
2
¥:
l;
3^'i:
Mf>y
« Mon hien-aimé frère est mort...»
« Je vous serre la main avec la douleur dans le cœur.)^ Notre roi n’exagère jamais. Il souffre donc beaucoup.
• A-Ussi nous sentons nous pressés, nous
Vaudois, du premier au dernier, de
nous rassembler autour de son
trône et de lui dire : si la fidélité, si
la profonde affection de tout notre
petit peuple peuvent être, ne fût-ce
qu’une goutte de miel, dans la coupe
si amère que Dieu vient d'approcher
de vos lèvres, veuillez compter sur
elles.
Enfin, ce que ce télégramme nous
montre clairement, c’est que, même
'’■'dans son deuil, Humbert n’oublie
Jamais qu’ il se doit tout entier à
son peuple. Son frère meurt en exprimant le regret de ne plus pouvoir
servir son pays, et en lui transmettant
ce message, le roi lui fait comprendre
que c’est à son bien que lui-même
se consacrera plus que jamais.
Oh! puisse-t-il le faire pendant de
longues années encore! et qu’à mesure que les soucis, les fatigues, les
peines inséparables de la haute position qû’ il occupe, mineront ses
forces, elles lui soient renouvelées
par Celui qui est la source de la
vie. Et que Dieu, d’où descend toute
grâce excellénte et tout don parfait,
fasse descendre sur sa tête auguste
grâce sur grâce, suivant le besoin,
au delà du besoin, de manière à
ce qu’il doive s’écrier, comme le
grand Roi d’Israël : Que rendrai-je
à l’Eternel ? Tous ses bienfaits sont
sur moi 1
s. M,
XX
ïiiriû, le 21 Janvier 1,890.
Cher Témoin.
C'est avec de bien tristes nouvelles
qu’il me faut commencer ma correspondance de la nouvelle année.
Notre ex-capitale est plongée dans
une vraie consternation en suite de
la mort si inattendue du Prince
Amédée. C’est un vrai deuil de famille: on ne voit que pavillons en
berne, magasins à demi fermés, avec
des placards portant ces mots douloureusement stéréotypés: « Per lutto
nazionale » ; une population silencieuse stationnant aux abords, du
palais de la Cisterna et se découvrant,
avec un regard de sympathie, au passage de quelque membre de la famille royale, dont nous avons aujourd’hui tous les représentants, excepté
la reine Maria Pia de Portugal à
qui le Roi a télégraphié de ne pas
s’exposer, après le coup qui l’a frappée récemment, aux inconvénients
d’un si long voyage. Pauvre Roi!
Il a vieilli de dix ans ces jours-ci,
car si, avec un tact plus unique que
rare, l’ex-roi d’Espagne ne se mêlait
pas de faire de la politique pour-son
usage particulier, il était un précieux
conseiller pour notre souverain, qui
a souvent confié à son frère des
missions très délicates à remplir.
Et puis c’était un peu l’idole de sa
ville natale, à qui la présence du
duc d’Aoste rappelait les temps où la
cour de Sardaigne y-avait-sa résidence: il restait à 'Turin encore un
reflet de son ancienne grandeur;
maintenant elle va devenir une ville
de province quelconque. Matériellement aussi, c’est une grave perte:
le duc d’Aoste dépensait près de deux
millions par an pour ses réceptions
officielles ou privées. C’était autant
d’argent qui alimentait le commerce,
et, par les temps qui courent, le
besoin s’en faisait sentir d’autant
plus ! ' ,
Les funérailles auront lieu demain
matin, en forme purement privée,
avec accomps^çpment militaire, d’a-
3
- 27
près le désir exprimé par le prince
lui-même. S’il en avait été autrement, je ne doute pas gue les Vaudois n’eussent été admis a témoigner,
en cette occasion, leur .reconnaissance et leur sympathie à la maison
de Savoie ; mais, tout en me déclarant
que rien n’eût pu être plus agréable
au cœur du souverain, si les circonstances l’avaient permis, le comra.
Rattazzi, avec qui, j’eus le plaisir de
m’entretenir un instant, me fit comprendre qu’il n’y avait pas lieu pour
une démonstration officielle de ce
genre, tout en me chargeant de remercier cordialement le Modérateur
pour l’intention aimable qu’il avait
exprimée dans le télégramme que
je me fis un devoir de communiquer au secrétaire particulier de
S. M. Ce que l'on ne peut pas faire
officiellement, peut toutefois se faire
et se fera privément.
Les Vaudois ne furent pas, en effet, représentés officiellement, pas
plus que lesinnombrables députations
de municipes, « d’enti morali » d’universités etc. mais ils le furent au
même titre qu’elles, et cela par MM.
J. P. Pons Modérateur et MM. H. et
W. Meille pasteurs.
• XX,
La mort fait, du reste, bien d’autres
victimes parmi nous. Nous sommes
en pleine influenza : elle se présenta
t/Mif rv-i n n i àr’n fnr»t nO
tout d’abord d’une manière fort bénigne; et peut-être la prit-on trop
en riant. Le fait est que quand elle
eut pris pied, elle commença à frapper à droite et à gauche, grâce
aux nombreu.ses bronchites et pulmonites auxquelles elle a donné
origine. Pendant une semaine, au
lieu de la moyenne ordinaire de
22-25 décès journaliers, nous en
comptions 44-48. Je suis heureux
de pouvoir constater qu’aucun membre de la congrégation évangélique
n’a été sérieusement atteint: nous
avons eu et nous avons encore notre
hôpital bondé et avec des lits surnumérairesT un seul de nos 32 Artigianelli y a échappé, mais tout le
monde est en voie de guérison, et
si l’on ne commet pas d’imprudences
dans notre royaume des brouillards,
l’influence ne sera bientôt plus quun
souvenir.... de la fragilité humaine et
de la bonté de Dieu.
X X
Ce contre quoi notre congrégation'7
a eu à se prémunir pendant ces "
derniers temps, c’est de fréquents
attentats à sa propriété. Les troncs
de notre temple en ont été les premières victimes. Nous les avons
trouvés un matin complètement
brisés..., et vidés. Les visiteurs nocturnes ne se sont pas donné la peine
de les forcer, comme ils ..l'ont fait
pour la porte d’entrée; ils ont vandalisé.... et pour un maigre résultat,
car on venait d’enlever^ trois jours
avant, les collectes du mois qui chiffraient à plus de 200 francs : ils durent se contenter d’une 30.® et je
suppose qu’ils partirent de là en
trouvant que les Protestants sont
terriblement Juifs. Mais là où l’industrie du vol eut plus de succès,
ce fut dans les visites faites à domicile chez plusieurs membres de 1*
congrégation, par deux messires exhibant des lettres de recommandation
signées tantôt par moi, tantôt par
mon collègue M. Josué Tron.
Ils devaient être très au courant
des choses, car ils ne se présentaient
jamais avec ma signature chez des
membres de la paroisse qui auraient
pu démasquer la fraude. M. Tron.
étant ici depuis peu de temps, il
était plus facile qu’on s’y laissât
prendre. Et de fait, la recette était
abondante.... mais les deVniers pris
furent ceux qui y pensaient le moins.
Mise sur ses gardes au moyen des
journaux, une fafnille de l’Eglise sut
arranger des choses de manière à ce
qu’au lieu d’une pièce blanche, ces
chevaliers d’industrie trouvassent à
sa porte des gardes de police qui
les mirent à fabri de pareilles tentations. Ils n’étaient pas nouveaux au
métier, car à Venise, un de ces individus avait exhibé un certificat du
4
— 28 —
■r "
pasteur de Rome, « con tanto di firma e di bollo I » Qu’on y veille !
X X
Le dernier attentat a été d’un tout
a^tre genre et nous en remercions
¿Sincèrement les auteurs. Ce sont des
""membres de la Société del Pra del
Torno, qui sont venus nous intéresser
à l'œuvre des Missions et nous demander un coup de main qui leur
permette de boucler leur budget
annuel, que les mauvaises récoltes
dans les Vallées ont réduit à de
moindres proportions. Nous n’oublierons pas de si tôt la parole vibrante avec laquelle ces deux jeunes
étudiants ont plaidé devant nous leur
cause, ou plutôt celle du Maître, et
nous espérons qu’ils aurpnt été satisfaits de la réponse qui a été donnée à leur appel si chaleureux.
X X
Un écho du bicentenaire pour finir: Le Cercle des Artistes a ouvert
:^s salles pour l’exposition annuelle
de peinture et de sculpture ; et dans
ce dernier département un bozzetto
du sculpteur Calandra a particulièrement attiré mon attention. C’est
le projet d’une statue à Henri Arnaud. Le pasteur-colonel, avec cuirasse et' rabat, est représenté au
moment où sur le sommet de la
montagne, il salue les vallées qu’il
vient d’apercevoir; de la main droite
il tient son épée, de la gauche son
chapeau qu'il vient d’enlever. Son
attitude est noble et martiale: exprimant peut-être plus de sentiments
belliqueux que de reconnaissance.
La statue resfera-t-elle à l’état de
projet ou deviendra-t-elle une réalité?
Ce serait à souhaiter; et la piazzetta
qui se trouve devant la Maison Vaudoise me paraîtrait l’emplacement le
plus indiqué pour ériger ce monument au défenseur de la Balsille, au
chef de la Glorieuse Rentrée.
W. M.
Que votre lumière luise devant les hommes
Matth. V, 10.
Ce n'est pas sans quelque but
important que nos pères ont été
conservés à travers de si cruelles
persécutions, et que le Seigneur a
ramené son peuple dans le pays de
son héritage. Nos ancêtres ne sont
pas retournés de la Suisse seulement
pour cultiver leurs champs, habiter
leurs maisons et revoir leurs belles
montagnes.
Ils sont revenus pour rallumer le
flambeau de l’Evangile dans le lieu
de leur naissance, comme le leur
disait .Janavel. Ils ont affronté les
dangers sans nombre d’une expédition héroïque à travers la Savoie et
les Alpes pour rétablir la sainte religion du Seigneur dans le sanctuaire
de leurs aïeux, comme le leur disait
Franz Thorman.
Notre Eglise a donc une mission
à accomplir, et cette mission consiste
à faire luire la lumière de la vérité
devant nos semblables, à les édifier
par nos bonnes oeuvres et à les amener à glorifier notre Père qui est
dans les cieux.
Que votre lumière luise devant
les hommes! dit le Seigneur à ses
disciples.
Une lumière dans chaque maison
cela serait déjà bien beau, un chrétien au sein de chaque famille; mais
combien nos églises seraient-elles
plus éclairées, plus vivantes et plus
actives, si chacun de ses membres
était une de ses lumières mentionnées dans notre texte 1 si dans chaque famille il y avait plusieurs cœurs
craignant Dieu; que dis-je, si tous
étaient de ces flambeaux qui portent
devant eux la Parole de vie. (Phil.
II, 15).
Pour que la lampe puisse donner
une lumière intense, agréable et
bienfaisante, il faut d’abord qu’elle
soit bien placée. Nous n'irons donc
pas la mettre sous le boisseau; ce
serait nous priver de sa lumière et
5
— 29
nous trouver à l’obscur, au grand
danger de noua heurter contre quelque meuble et de ne plus pouvoir
travailler.
Nous n’irons pas davantage ensevelir le talent que le Seigneur a
bien voulu nous confier. Nous avons
en nos maisons ce beau Livre, qui
est une lampe à nos pieds et une
lumière à nos sentiers, nous n’allons
pas l’envelopper soigneusement et
le serrer dans une garderobe. Nous
donnerons au Livre Saint la place
d’honneur dans nos maisons en y
lisant avec notre famille, dans nos
écoles, en en faisant la base de l'enseignement, en nous donnant garde
des innovations qui mettraient la
chandelle sous le boisseau. Nous
continuerons à puiser dans ce trésor
des choses vieilles et des choses
nouvelles qui, mieux que tout autre
livre, feront, des enfants qui nous
sont confiés de bons citoyens du
royaume d’Humbert I et de fidèles
bourgeois des deux.
Dans le temple nous mettrons ce
Livre plus haut que le pasteur, et
nous donnerons à la Parole de Dieu
beaucoup plus de considération qu’à
celle de l’homme. Nous n’irons pas
seulement au sermon, mais au culte,
nous ne serons pas simplement des
auditeurs, mais des adorateurs en
esprit et en vérité.
Nous mettrons ainsi la lumière
devant les hommes, devant leurs
yeux, de manière qu’ils n’aient pas
d’excuse, de sorte que si quelqu’un
se perd, ce soit parce qu’il n’a pas
voulu être sauvé, mais jamais par
faute de lumière pour éclairer ses
pas.
Convenablement placée, cette lumière éclairera tous ceux qui sont
dans la maison, dans la paroisse, le
pasteur, les anciens, les maîtres et
maîtresses d’école, tous ceux qui
sont dans la maison. Et la maison
s’étend depuis Massel jusqu'à Rorà,
depuis Pral'jusqu’à Pignerol, depuis
Boby jusqu’à Prarustin, depuis les
Alpes jusqu’à la Sicile et jusqu’aux
lointains rivages de l'Amérique.
Placée en un lieu élevé, la lumière sera nécessairement observée;
nos semblables ont les yeux sur
nous pour voir ce que nous disons,
ce que nous faisons, ce q^ue nous
lisons et ce que nous écrivons. Il
n’en saurait être autrement, car une
ville située sur une montagne ne
saurait être cachée; le voyageur la
voit de loin pensant qu’il y logera
le soir. Bien qu’il y ait les mêmes
commandements et la même morale
pour tous, les pasteurs, les anciens,
les maîtres et les maîtresses d’école,
sont plus observés que les autres;
observés et parfois critiqués. Que
cela ne nous déplaise, c’est pour
notre bien, cela nous tient dans l’humilité et dans le chemin du devoir.
Nous serions bien plus à plaindre
si l’on nous donnait des louanges,
si l’on tendait un piège devant nos
pas en nous flattant. L’encens a une
odeur pénétrante, il monte à la tête
de celui dont on ferait une idole,
et le ferait tomber de l’autel sur
lequel il aurait été imprudemment
placé. E. Bonnet.
LE NOUVEAU TEIVIPLE DE CATANE
D’après une lettre de M. Lissolo (*)
à r Italia Evangelica, tout se serait
admirablement bien passé. Dimanche
dernier, à Catane; le temple plein
matin et soir d’un auditoire tranquille , sympathique, écoutant la prédication fidèle et captivante à la fois
de MM. J. Pons et M. Prochet; ordre parfait au dedans et au dehors;
pas trace, visible du moins, de police;
et il s’agit d’une ville où deux fois
par an on crie dans les rues et sur
les places : « Vive S.te Agathe 1 » avec
le même fanatisme avec lequel on
criait jadis en Orient: « Grande est
(*) Nous venons de recevoir une lettre de M. J. Pons
de Naples, sur le môme sujet, que nous publierons
dans notre prochain N.**
. 4
6
^iv
-So
f
ia Diane des Ephésiens s. -Ce que
peuvent pourtant 20 années de liberté, d’instruction, et, nous n’hésitons pas à le dire, de prédication
de l’Evangile! Tout cela n’a pas
encore abattu le culte idolâtre, si
cher aux Catanais, mais que de préjug^uela a fait disparaître! Comme
les’yeux.j:Se sont ouverts; comme
les cœurs 'sont devenus plus larges,
plus tolérants, plus bienveillants!
Dieu soit béni pour l’événement
du 12 Janvier. Quelle joie pour nos
frères et nos sœurs de là-bas qui
se trouvaient si à l’étroit dans leur
petite salle, à un premier, au fond
d’un jardin; et qui surtout souffraient
de ce que si peu de personnes étrangères à leur foi, pouvaient trouver
la porte de la chapelle évangélique.
Dieu soit béni pour cette nouvelle
forteresse de son royaume, érigée
sur le splendide littoral oriental de
la Sicile! Dieu soit béni pour le
bien que cela nous fait ici aux Vallées, fgotre foi en est fortifiée, notre
courage en est redoublé; il nous
semble entendre monter à nous, du
fond de notre patrie, le cri des Vaudois à Salbertrand, qui, suivant la
relation attribuée à Hugues, aurait
été: «Avance l’arrière-garde». Oui,
nous sommes l’arrière-garde, mais
n’envoyons nous pas constamment du
monde qpx avant-postes? Oui, nous
sommes l’arrière-garde, mais nous
voulons faire plus que de conserver à
notre Roi les positions que nous ont
transmises intactes nos pères, nous
voulons avancer en corps, et animés de
l’esprit de toute l’armée, c’est-à-dire
de l’esprit de notre Chef, nous voulons prendre une part toujours plus
active à la lutte., et, en tous cas, être
toujours à portée de soutenir, de secourir ceux qui sont au fort de la
mêlée et qui pourraient, à tout instant, avoir besoin de la vieille et fidèle landwehr.
Qu’il nous soit permis, en terminant, de présenter nos félicitations
sincères et cordiales à notre Comité
d’Evangélisation et d’une manière
toute spéciale à son Président, pour
la grande joie que Dieu vient de leur
accorder en couronnant d'un nouveaq succès leurs efforts, Qu'Il
veuille toujours plus bénir, confirmer r œuvre de leurs mains : tel est
notre souhait, telle est notre prière,
H. M.
COEEESPONBANCE
LwsernD St Jean, le 15 Janvier 1890.
Monsieur le Rédacteur
Quoique rien d’extraordinaire n’ait
eu lieu dans notre paroisse, je voudrais cependant répondre au désir
exprimé dans le Témoin, en vous
envoyant quelques lignes pour vous
dire comment nous avons répondu
à l’appel contenu dans la lettre-circulaire du mois de novembre dernier. Cette lettre a été distribuée
dans la paroisse et a fait le sujet de
nos examens de quartier. Les réunions
ont été, en général, bien fréquentées
et ont eu pour résultat d’augmenter
le nombre des communiants aux
fêtes de Noël; nous avons eu la joie
de voir à la Sainte Table des personnes qui ne s’en étaient plus approchées depuis longtemps.
Nos arbres de Noël ont eu lieu,
cette année, dans plusieurs des écoles
de quartier et ont remplacé celui
de la grande école. Dans l’école des
Dannes par lés soins de M. et M."
A. Peyrot, ancien ; dans celle des
Peyrots par les parents de la maîtresse M, H. Cüïsson, la famille
Serveltaz de Savone, qui a fourni
tout ce qui pouvait contribuer à la
bonne réussite de la fête; au fond
de Saint Jean M.° Olivet a fait, de
concert avec la maîtresse, une collecte dans le quartier, pour offrir
aussi aux enfants qui fréquentent
cette école leur fête de Noël. Enfin,
la Société de jeunes filles « le Prin-
7
31 —
temps, » qui travaille pour les missions, a eu aussi son arbre de Noël.
Cet arbre avait été préparé par les
dames Muston et Malan chez elles,
où se réunit la société chaque semaine. Nous remercions ces dames
de tout ce qu'elles font pour la prospérité de cette société, qui a remis
déjà au Consistoire, pour l’œuvre des
Missions, la somme de 150 frs.
Nos fêtes de Noël et du nouvelan ont été suivies des réunions de
prière de la première semaine de
Janvier. Ces rénions ont eu lieu,
comme les années précédentes, dans
la grande Ecole et dans celles des
quartiers. Favorisées par le beau
temp.s, elles ont été nombreuses.
Elles ont eu cette année, tout particulièrement, le caractère de réunions
de prière; plusieurs membres de l'Eglise ayant pris la parole, chaque
soir, soit pour adresser quelques
mots d’exhortation, soit pour prier.
La bonne semence a été répandue abondamment; prions le maître
de la moisson de faire descendre sur
elle la rosée céleste, qui seule peut
la faire germer et lui faire porter
du fruit.
Votre tout dévoué frère en Christ.
A. Gay, pasteur.
X X
Ecosie, 2 Janvier 1890.
Cher Monsieur
J’ai lu avec beaucoup d’attention
et d’intérêt la lettre de M. Peyrot,
ir\pérée dans le dernier numéro de
votre admirable (1) petit journal, au
sujet du musée vaudois. L’appel de
M. Peyrot en vue d’enrichir le musée de vieux documents, etc.,* est
très opportun, et les vaudois, j’en
suis sùr/’y répondront avec empressement. A ce propos, voudriez-vous
permettre à un étranger qui eut le
plaisir de visiter votre musée, de
suggérer l’idée suivante: Vous avez
un catalogue très exact du musée,
mais hélas ! jpn n’y trouve que des
noms .... et rien que des noms.
(1) Qui ne s’abonnerait à un c^dmirable petit Journal ?
Et avec cela, si vous désirez faire
la connaissance des intéressants objets exposés, il vous faut avoir avec
vous quelque bon connaisseur, autrement vous n’y comprenez rien.
Or cela n’est pas toujours possible;
pour ma part, j’ai été assez fortuné,
mais plusieurs personnes que nous
y rencontrâmes n’eurent pas cette
chance et n’emportèrent pas tout le .
profit, les impressions bienfaisantes^
et l’inspiration que ces anciens et pré-"
cieux objets sont destinés à produire.
Il serait donc désirable, je dirai ■
même nécessaire, d’ajouter dans le
catalogue, après le nom de chaque
objet, une courte annotation expli
cative (quand, où, à quoi servait tel
et tel objet etc.) Ceci est un point
très essentiel pour le visiteur. Il
pourra alors comprendre ce que ces
intéressantes vitrines contiennent et
en ^retirer, non seulement une connaissance plus étendue, mais partir
de là, j’en suis sûr, avec une foi
plus vigoureuse.
Excusez ma liberté, en présentant
ce desideratum à M. D. Peyrot et
à ses collaborateurs, et agréez, cher
Monsieur, les salutations cordiales
d’un ami Vat-idois Ecossais.
X X
UtiocM, le 13 JaDvier 1B90.
[Extrait d’une lettre particulière/.
... La collecte de M. X^ong dans
notre pays a été satisfaisante. Ceux
qui s’intéressent aux œuvres religieuses chez nous ont assez d’occasions de
donner; il n’ont pas.à être inquiets
touchant la manière dont ils seront
soulagés de leurs épargnes, Si les
Vaudois pouvaient nous donner, en
échange de nos florins, des pasteur»!
Dans l’église réformée nationale,’il'%a maintenant 350 places de pasteur
vacantes et personne pour les remplir.
C’est bien triste! Et ce qu'il y a de
plus triste encore c'est que l’église
romaine dispose de toutes les forces
nécessaires pour propager ses doctrines et fortifier sa position. Il y a.
■ ■
- ■-
8
- —
dans notre pays, un grand nombre de
protestants, qui, mécontents du régime libéral, se sont associés aux
catholiques-romains pour obtenir
une majorité dans le parlement.
Grâce à cette majorité, nous avons
obtenu une modification de la loi
sur l’instruction primaire, de sorte
que les écoles privées recevront du
.Gouvernement les mêmes subsides
_j^i^ue les écoles publiques. C'est
..^J^ste et dans l’intérêt des écoles
privées Chrétiennes, qui existent
depuis 40 années à peu-prés. Mais
ce qui est déplorable, c’est que cela
ait été obtenu par une alliance de
ceux qui veulent être considérés
comme des confesseurs du nom de
Christ, des Calvinistes, assez sévères
pour la plupart, et des catholiquesromains qui exercent une grande
influence même sur plusieurs raerabres de ce « parti du Dieu vivant »,
' . comme leur organe les nomme. Ils
croient ou se donnent l’air de croire,
que Rome est un allié contre l’incrédulité. Chez nous les adhérents
de Rome ont toujours la bouche
remplie de liberté pour tous; ils
parlent des protestants orthodoxes
comme de leurs alliés, mais dans
, les provinces presque totalement
catholiques (le Limbourg et le Brabant Septentrional) de notre pays,
les protestants n’oseraient pas parler
en publiic de l'Eglise de Rome, comme
on en parle en Italie.,..
G. A. H.
Nouvelles Religieuses
M. Théophile Jousse, missionnaire. — L'Eglise Libre nous apteend la nouvelle du décès de ce
' jpaéltant serviteur de Dieu, survenu
â Menton, à la suite d’une attaque
à'influenza, tombant malheureusement sur des poumons trés-fatigués.
Rentré en France depuis 8 ans,
* après 32 années passées au Sud de
l’Afrique, à Morija et à Thaba-Bossiou, il a consacré ses quelques an
nées de repos .au travail énorme
dont il a donné, le fruit dans les
deux gros volumes sur le Lessouto,
puis dans un troisième sur la mission au Zambèze. Il s’était rendu à
Menton depuis près de deux mois,
avec sa vaillante compagne, pour
demander à ce beau séjour ensoleillé,
un peu de santé et de force; et c’est
là qu’au milieu d’un noyau de chrétiens qui étaient venus se grouper
autour de lui, pour profiter de ses
cultes de chaque jour, il a achevé
sa course à la clarté de l’amour et
de la paix de son Sauveur.
M. le Sénateur E. de Fressensé.
— Dans sa séance du 11 janvier
l’Académie des sciences morales et
politiques de France, a procédé à la
repourvue de la place laissée vacante
dans la section de morale par le
décès de M. de Beaussire. Sur 32
votants, M. le pasteur et sénateur
E. de Pressensé de Paris a obtenu
20 voix. Sa nomination sera soumise
à l’approbation de M. le président
de la république, mais cette approbation n’est pas douteuse.
PUBBLICAZIONE DI CONCOBSO
È aperto il Concorso a tre posti
di professore nelle classi ginnasiali
e quello ad un posto di professore
di scienze naturali e fisiche, nelle
classi superiori del Collegio Valdese
di Torre-Pellice.
I Candidati devono essere muniti
dei titoli universitari richiesti dalla
Legge sull’insegnamento secondario.
Il’concorso ha luogo per titoli e
per esami, a norma delì’art. 80, paragrafi, 4.“ 2.“ e 5.“ del Méglement
du Collège Vaudois de lei Tour.
Per maggiori informazioni rivolgersi al Moderatore sottoscritto.
Torre Pellice, li 21 Gennaio 1890.
Per la Tavola Valdese: G. P. Pons.
Ernest Robert, Gerani.
Torre Pellice, Imprimerie Alpina.