1
Compte-courant avec la Poete
PRIX D ABONNEMENT P A.R AN
Itiüle........... L. 3
Tous les pays de rUaloa
de posle ...... i 6
Amérique du Sud . ...» 9
Od s’abonne;
Au bureau d'ÀdmìnistratìoA;
Chez MM. les Pasteurs;
Chez M. Ernest Robert (Pignerol)
et % rimprimorie Alpina A
Torre PelliOe.
L'abonnement part du 1. Janvier
et 80 paye d'avance.
Annéb XX. N. 31
8 Août 1894.
Naméros »éparés demandés avant
le tirage, 10 centimes chaeun.
Annoncet; 30 centimes par ligne
pour une seule fois — 16 centimes de 2 à 5 fois et 10 centimes pourOfois et au dessus
S'adresser pour la Bédsctlon à M.
le Past. E. Bonnet Angrogne,
(Torre PelUoe), et pour l'Administration à M. Jean Jalla,
prof,, Torre Pelfiee.
Tout changemeDt d’adresse est
,payé 0.25 certtimee.
LE TEMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VATJD0Ï8ES
Paraissant chaque Jeudi
Vous ms serez témoius. Aot. L Se Suivant la vérité avec la cbarité. Eph» IV» 15. Que ton règne vienne. Maltb. VI» 10
ire*
O ni lit a
Un fardeau partagé. — Une huitième question. — ,Uii meeting d’un nouveau
genre- —' Sir Henry Layard. — L’Evangiie en Grèce. — Petites industries
vaudoises. — Chronique Vaudoise.
Variétés. — Revue politique. — Annonces.
UN FARDEAU PARTAGE I
Jette ton fardeau sur l’Eternol et
il te soudiendra.
(Ps. IV. 23)
Il est des êtres dans l’univers qui
n’ont jamais GQtinu de fardeau: ce
sont les anges qui n’ont jamais
souillé leur première origine. Il en
est d’autres qui portent des fardeaux
dont ils ne seront jamais délivrés:
ce sont les démons, que leur révolte
a banni pour toujours des demeures
célestes. Il en est d’autres encore qui
ont eu des fardeaux dont ils ont été
complètement déchargé.^ : ce sont les
rachetés dans le ciel. Il y en a enfin
de ceux qui gémissent sous le poids
de leur fardeau, mais qui en seraient
soulagés, s’ils voulaient permettre à
Dieu de le porter avec eux.
Mais quels sont les fardeaux que le
Seigneur est disposé à prendre de
moitié avec nous? Pas les/‘ardeq-uæ
imaginaires, ces appréhensions noq
justifiées et injustifiables, ces soucis
pour des choses qui ne sont pas
encore arrivées et qui n’arriveront
probablement! jamais,i cet esprit inquiet pour tout et partout, et qui n’est
autre chose qu^une incrédulité déguisée. Pas les fardeauao volontaires,
ceux que nous nous imposons à nous
mêmes par notre imprévoyance, ou
njO.tre. téméidté, -mpus’'pMgHffliî^ suite que notre épreuve est plus
lourde que nous ne pouvons porter.
Mais II nous invite à jeter sur Iqi
les fardeaux salutaires que sa bonne
Providence a cru, sage de nous donner à porter, qu’ils s’appellent échardes dans la chair ou responsabilité pénible; qu’ils doivent servir
comme de lest dans notre baj-que
pour l’empêcher de chavirer ou de
frein à un tempérament trop emporté qui .nous ferait dévoyer.
Ces fardeaux-là, nous pouvons et
nous devons les remettre au Seigneur,
non pour nous en décharger complètement sur Liii, en les oubliant
et en négligeant le but pour lequel
ils nous ont été donnés, mais pour
écraser par leur
ne pas nous laisser
poids. La promesse n’est pas: et
Il enlèvera ton fardeau, oui bien:
lite soutiendra foi : pour que tu
puisses soutenir ton fardeau, qui,
s’il: était trop vite enlevé, ne pro,duirait plus que des fruits éph^mè
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— 242
res. Il ne permettra pas que le juste
tombe. C’est là pour nous l’essentiel,
W. M.
UNE HUITIEME QUESTION
Que sigiiilie pour vous cet usage?
Exode xii, 26
Il s’agit ici de la Pâque, que les
enfants d’Israël sacrifiaient, alors,
pour la première fois et qui devait
être epsuite célébrée, chaque année,
en l’honneur de l’Eternel qui avait
fait sortir son peuple du pays d’Egypte, de la maison de servitude.
La Pâque devait être, comme la
Circoncision, une cérémonie symbolique, un signe de l’alliance que Dieu
avait traitée avec Abraham et sa
postérité, car aucun incirconcis ne
pouvait en manger,(Gen. xvii, 11;
Ex. xu, 48).
Ce que la Circoncision et la Pâque étaient pour l’ancien peuple de
Dieu, le Baptême et la Sainte Gène
le sont maintenant pour FEglise
chrétienne. Ce sont cfes cérémonies
destinées à nous rendre sensibles
les grands faits de la rédemption par
Jésus-Christ, en représentant par des
actions, comprises par les plus simples, l’œuvre intérieure de la grâce
de Dieu.
Le danger constant pour ceux qui
pi'atiquent ces cérémonies est précisément celui de s’arrêter aux symboles et d’en négliger la signification
spirituelle. Aussi est-il toujours avantageux de leur adresser à chacun
cette question: Que signifie pour
vous cet usage?
Le Baptême chrétien est le signe
et le sceau du pardon des péchés
et du don du Saint-Esprit (Actes il,
38; IX, 17 18; XXII, 10). — 11 indique
que le croyant est entré dans une
communion vivante avec Lieu le
Père qui l'a aimé, le Fils qui l’a
racheté, l’Esprit qui l’a régénéré
(Matth. xxYiir, 19), — L’homme
baptisé au nom de Jésus, déclare,
par cet acte, qu’il est mort à son
ancienne vie mondaine et qu’il est
ressuscité à une vie nouvelle, qui
n’est autre que la vie de Christ en
lui ( Kom. VI, 3, 4).
Dieu ne nous donne pas des signes
vides. La vraie circoncision n’est pas
celle qui paraît dans la chair, mais
celle du cœur, selon l’esprit. Aux
yeux de l’Eternel il n’y a de réellement circoncis que celui qui pratique sa loi et se glorifie en JésusChrist ( Rom. Il, 25-29; Philip, iii,3).
De même le baptême d’eau qui
n’aurait pas été accompagné de
l’engagement d’une bon ne conscience
envers Dieu, de la justification par
sa grâce et du renouvellement du
Saint-Esprit, reste une vaine cérémonie qui n’empêche pas celui qui
l’a reçu d’être éternellement perdu
(1 Pier. III, 21;Tile iii, 4-7).
Veuillez donc, frères et sœurs,
prendre en sérieuse considération
la question que nous plaçons devant
vous ; Quelle signification le rite du
baptême a-t-il pour vous?
La Sainte Cène est le signe du
sacrifice expiatoire de Jésus, par
lequel le salut est annoncé au monde.
Le pain représente la communication
de la vie de Christ, le vin le don du
pardon-(Matlh. xxvi;l Cor. xi ).
La Sainte Cène est aussi l’image
de la communion vivante qui unit
tous les rachetés à Jésus leur Sauveur
et Seigneur et qui les unit les uns
aux autres comme membres d’un
même corps (1 Cor. x, 16, 17).
Celui ([ui participe à la Sainte
Cène déclare donc par cet acte,
qu’il doit son salut à la mort sanglante de Jésus, que c’est par elle
qu’il a été réconcilié avec Dieu,
qu’il a été crucifié avec Christ et
qu’il vit maintenant de la vie de
(ihrist, qu’il aime le Seigneur Jésus
et tous ceux qui lui appartiennent.
Toute personne qui ne possède
jras effectivement les grâces que la
Sainte Cène représente :1e pardon
de ses péchés, la délivrance de
3
— 243 —
Feselavage du péché, le courage de
confesser le nom de son glorieux
Libérateur, bien loin d’être en état
de retirer quelque bienfait de cette
cérémonie sacrée, mange et boit,
à la Table du Seigneur, sa propre
condamnation (1 Cor. lî, 27'29).
Nous craignons vivement que le
Seigneur Jésus ne doive dire un jour,
à plusieurs de ceux qui ont mangé
et bu à la table dressée en son nom,
ces terribles paroles ;/e né saisd’oû
vous êtes, retirez-vous de moi. G^est
pourquoi nous nous sentons pressés
de crier à chacun : Frère, s<Mur que
signifie pour vous la participation
Cl la Sainte Cène?
Nous parlons des usages sacrés et,
en vérité, ils méritent d'attirer notre
attention, â cause de la large place
qu'ils tiennent dans l'entretien et les
manifestations de la vie spirituelle.
C’est pour sa gloire et pour le bien
de ses enfants que le Seigneur a
établi les sacrements et les autres
pratiques et cérémonies religieuses
que nous observons. Sans doute
ceux qui observent ces usages sacrés
n’entreront pas tous dans le royaume des deux. Mais c’est, sans contredit, dans leurs rangs que se trouvent leè héritiers de la gloire. Dieu
rejettera tous les hypocrites, mais
cela ne veut pas dire qu'il recevra,
à leur place, ceux qui ont méprisé
les signes de son alliance de grâce.
Ne négligeons aucune des cérémonies du culte Chrétien, mais
assurons-nous constamment que,sous
le signe, il y a la réalité et que les
formes ne sont que l’enveloppe des
grâces dont nous sommes remplis.
Dès maintenant nous sommes les
rachetés du Seigneur Jésus. Nous
glorifions son nom parce qu’il nous
a délivrés, par son sang, de l’esclavage du péché et de la perdition.
Nous le bénissons parce que nous
savons qu’il nous introduira bientôt
dans la Canaan céleste. Ne nous
lassons pas, chemin faisant, de crain
te de nous endormir dans le formalisme et disons-nous les uns aux
autres: Que signifient pour nous
les usages du culte chrétien?
nr.
lllt HEETING D'UN NOUVEAU DENNE
C’est en effet un meeting d’un
genie bien nouveau qüe celui par
lequel on a célébré dernièrement,
à Londres, le 248.me anniversaire
des célébrés Homes du D.r Barnatdo. Dans l’immense salle de VAlbert
Hall se pressaient ce jour là plusieurs milliers de personnes.
Au lieu de longs discours qui disent presque toujours la même chose, et que l’on écoute avec plus ou
moins d’attention, on vit défiler sur
la grande plate - forme des scènes
joliment arrangées, qui représentent les divers aspects de cette œuvre aussi variée qu’elle est Vaste et
utile. Ce furent d’abord un certain
nombre d’Arctées de la rue^ comme
on appelle à Londres les enfants
abandonnés, qui n'ont d’autre demeure que le pavé, d’autre pain
que ce qu’ils peuvent mendier ou
voler, d’autre éducation que les exemples de vice qui abondent sous
lenrs yeux. Ces pauvres malheureux sont, pour ainsi dire, la matière première, que le D.r Barnardo
depuis tantôt trente ans, recueille
et travaille; et dont U réussit à faire des ouvriers, des femmes de
chambre, des matelots et surtout
des émigrants, qui iront cultiver
les immenses territoires du Cânada.
ou d’autres colonies anglaises. ’
L’on vit donc arriver tout d’abord
la grande plate - forme, une
sur
trentaine de ces pauvres malheureux, recueillis de la veille, encore
couverts de crasse et de haillons, auquel» on jeta des oranges qu’ils se
disputaient, faisant ainsi connaissance avec la méthode initiale du D'^
Barnardo, qui consiste à leur persuader qu’on les aime et qu’on yeut
leur faire du bien. '
t- m'.'
m
M
• . ,
4
1
fMSt
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Le second tableau représentait les
ateliers dans lesquels ces mêmes
enfants apprendront à gagner un jour
leur vie! On y voyait à l’œuvre des
ebarpenüers, des lorgerons, des boulangers etc., tout jeunes encore, et
qui cependant se tiraient déjà fort
bien d’affaire, dans leurs différentes
occupations.
Puis vint le tour du /tome.que le
D” Barnardo a établi dans Je village d’Ilford, pour y préparer les jeunes filles aux occupations par les
quelles elles pourront un jour gagner leur pain. Les unes faisaient
la cuisine, d’autres repassaient, ou
cousaient; et leur propreté, leur entrain, leur bonne mine faisaient ie
contraste le plus remarquable avec
ce que ces mêmes jeunes filles seraient devenues si elfes n’avaient pas
été tirées de la rue, de ses privations et de ses tentations sans nombre.
Mais ce qui intéressa le plus vivement l’assemblée ce fut le «Baby’s
Castle» (chateau des>liébés.’) L’on
vil arriver sur la scène, d’abord
une vingtaine de, petits lits d’enfants,
délicieusement propres et'de l’aspect
le plus confortable; puis, les iils
mis en place, arrivèrent tout courants une troupe de bébés de deux
à trois ans* blancs et roses, aux clieveux bouclés, dont les uns, s’emparèrent avec empressement des jouets
qui avaient été distribués ça et là;
tandis que d’autres, plus philosophes,
se fourraient tranquillement sous les
couvertures. Ce fut }e «clou» du
meeting ; les dames sortaient de
leurs places pour aller embrasser
les chers petits,.qui sansle D.r Bernardo seraient peut-être morts de
froid et de faim au coirn d’une rue
ou sous l’arche d’un pont.
11 faudrait trop de temps pour
décrire tous les tableaux qui passèrent successi\ement sous les yeux
des spectateurs pendant ¡es Irpis
heures que dura le meeting. Mentionnons toutefois le dernier: un
détachement des élèves les plus
avancés, dans leur équipement d’émigrants prêts à partir pour le Canada.
Dans un an, le D.r Bernardo, a ainsi
enrichi la grande colonie de l’Amérique Septentrionale de 834 nouveaux habitants tous jeunes, travailleurs et pleins d’avenir. Le nombre
total d’émigrants sorti des Homes
est de 6.571.
Entre un tableau et l’autre, quelques discours brefs et sentis, ou bien
un chœur exécuté par les élèves,
voire même des solos d'une canLaIrice célèbre, faisaient prendre patience aux spectateurs.
Rien ne peut donner une idée
plus juste des travaux du D.r Bernardo que de savoir que l’année
dernière, malgré la dépression
commerciale, il a reçu en souscripteurs volontaires frs. 3.350.000. Un
inspecteur de police assure que,grâce
à son œuvre et à d’autreS semblables,
le nombre des enfants abandonnés
dans les rues de Londres a diminué
du 90 pour 100.
A. Meillé.
Sir Hciirj Layard
Jœs journaux d’Angleterre nous
annoncent la mort de Sir Henry
J.ayard, qui venait de quitter son,
séjoui’ d’hiver à Venise pour reprendre sa résidence d’été à Londres.
11 nous semble le voir encore, ce
beau vieillard, l'année du bicentenaire, perché sur un char à banc
des plus primitifs, horriblement caboté par le gros gravier de la nouvelle roule provinciale, se rendant
à Bobi pour y prendre part à la
fête commémorative de Sibaud. Et
cette noble tête blanche se dessinait
d’une manière frappante au milieu
des centaines de personnes accourues à la môme époque dans la Salle
du Synode, pour assister à la séance de la Société d’Hisloire Vaudoise dont il était membre hononaire.
C’est que ces fêtes de patriotisme
5
- 245 —
religieux parlaient à son cœur de
huguenot, et comme tel, en sa qualité de président de la Société Huguenote de Londres, il avait voulu
signer le parchemin d’honneur ofl'ert en souvenir de la Glorieuse
Rentrée.
Descendant d’une famille française,
réfugiée en Angleterre lors de la
l’évocation de l’Edit de Nantes, Henry Austin Layard naquit à Paris
le 5 Mars 1S17 et passa sa jeunesse
en Italie. En 1833 il se rendit à
Londres pour y exercer le droit,
mais s’étant aperçu que cette vie
sédentaire n’était pas faite pour lui,
il se mit d’accord avec un ami qui
possédait le même goût d’exploration et, en 1839, il enti-eprit un
voyage de découveHe dans 1 Asie
Mineure et dans l’Assyrie. Ce fut là
qu’il rencontra le consul Botta qui
lui donna maint conseil archéologique, tandisque Sir Strafford Canning,
ambassadeur à Constantinople, lui
fournissait les moyens de poursuivre
ses recherches. Un livre intilulé
Ninive^ publié e^n 4849 en faisait
con.naîli’ê íes résuilàts et était bientôt suivi, en 4851, par un autre ouvrage: Ñinive et Babylone.ll y raconte les fouilles opérées dans quatre palais, dont un construit par
Sardanapale, et dont les murailles
étaient incrustées de larges plaques
d’albâtre portant des bas reliefs et
desinscription&cuneiformes.Plusieurs
de ces plaques ont été envoyées en
Angleterre avec des taureaux et des
lions ailés et d’autres divinités avec
une tête d’aigle et enrichissent actuellement le British Muséum Ae
Tmndres. , ,
En 4849, Layard était envoyé a
Constantinople en qualité d’attaché
d’ambassade, mais les affaires d’Orient excitant son intérêt au plus
haut degré, il préféra retourner en
Angleterre et se lancer dans la polilique militante. En 4852 il était
élu député pour le Comté de Ayle.sbury et appelé en même temps
au sous-secrétariat des affaires étran
gères, poste qu’il reprit en 4864,
après avoir suivi, en amateur, l’expédition de Crimée. La voie lui était
ouverte pour entrer dans la diplomatie : ministre plénipotentiaire a
Madrid en 4869, il passa, en 4877, pour
une mission spéciale, à Constantinople, où il resta, en qualité d’ambassadeur, jusqu’en 4880.
Rentré dans la vie pivée, il continua ses études favorites et publia
en 4887 ses Premières aventures en
Perse, Babylone et Suse. La reine
l’avait o’éé baronet et nommé grandcroix de l’Ordre du Bain. Il avait
fixé son séjour d’hiver en Italie, à
Venise, ville qu’il affectionnait
particulièrement et dont la prèsse
déplore, dans les termes les jplus
élogieux, la grande perte qua faite
la ville dans la personne de cet
homme éminent. Nous désirons
qu’un mot aussi vienne des Vallées
pour dire à Lady Layard notre respectueuse sympathie, et le souvenir
vénéré que nous gardons de celui
qui a voulu nous donner des preuves si pi’écieuses de sa bienveillance,
W. MeiIle.
L’Evangile en Grèce
« Il y a environ cinquante ans,
écrit M. Scaramanga, il n’ÿ avait pas
un seul protestant grec : c’est vers
1840 qu’un courageux missionnaire
américain. Monsieur King, dont la
mémoire sera à jamais bénie, vint
se fixer à Athènes et se mit à prêcher l’Evangile et à répandre, non
sans de grandes difficultés, les Saintes
Ecritures. Le premier converti a
été Monsieur Kalopothakis, actuellement pasteur consacré et président
des églises protestantes grecques.
Depuis 30 ans il travaille à l’évangélisation des grecs et, avec cette for
qui transporte les montagnes, il a
réussi à créer une œuvre ferme et
durable, malgré les difficultés et
même les persécutions, car il y a
6
246
troia ans des fanatiques ont tenté
de brûler l’Eglise protestante du
Pirée.
Aujourd’hui l'Eglise protestante
Grecque est définitivement fondée.
11 y a une Eglise à Athènes, au
Pirée et à Vole. Mais il y a aussi
des fidèles dans d’autres villes, et il
est à espérer que leur nombre augmeutéra et qu’ils pourront construire
des Eglises...
L'Eglise protestante grecque dépendait, depuis son origine, de
l’Eglise Presbytérienne d’Amérique,
Mais depuis 3 ans environ, pour
conserver son caratère national et
éviter le reproche d’être subventionnée par l’étranger, elle s’en est
détrônée, et s’est constituée comme
Eglise nationale, ne dépendant que
d’elleraême; elle cherche maintenant
à se faire reconnaître par 1’Etat.
Il y a aussi en Grèce 8 colpolteurs
entretenus par la Société Biblique
Britannique et qui répandent les
Ecritures Saintes. »
(Le Refuge.)
iv C’est sans résejve que (nous féli
f ; citons l’Union Chrétienne de la Tour
d’e.voir su prendre courageusement
r initiative d’unie Exposition des petites industriés Vaudoises. Une exposition à la Tour ! vous figurez-vous
cela, et est-ce assez fin de siècle?
Malheureusement lé cërcle en sera
très restreint, car nos industries, à
nous peuple essentiellement agriculteur, sont vite comptées; les quelques articles de ménage, cueillers, pochons, rouets etc., qui sont le produit
des veilles d’hiver, et les rateaux et
î®® fourches dont on aura besoin
pendant l’été. Et encore, pour, que
■ . cela devînt une véritable ressource,
ep produire, en assez grand
i.%v*^d®t)re et à un prix assez bas pour
l’én pût soutenir avantageuseW concurrence avec d’autres
-if^l^l^JÎpcleurs. Et puis, une fois que
l’on aura exposé ce que l’on sait
faire... pas toujours très bien, serat-on beaucoup plus avancé? Pour
que l’exposition ait un but pratique
d’utilité durable, ne serait-il pas
opportun de mettre devant les yeux
et devant l’esprit de notre population, quelque chose de nouveau, de
facile à exécuter, de bon rapport et
qui constitue en même temps une
spécialité.
Car c’est là ce qui nous manque.
Sainte-Croix et la Chaux de Fonds
ont leurs boîtes de montre et les
boîtes à musique qui occupent pendant l’hiver des centaines de familles^
grands et petits; Berne a ses sculptures, Nürenberg ses jouets, la presqu'île de Shetland ses fameux châles
(et la laine de nos moutons ne pourrait-elle pas donner un produit spécial). Mais aux Vallées? On moment
on avait introduit à l’Orphelinat
riudustrie de la paille, et puis ça
s’est perdu comme tant d’autres
choses. Où est l’esprit inventif, ingénieux, pratique, qui nous fera
trouver cet article Vaudois par excellence, qui ouvrira à notre pays
un débouché abondant et fructueux
et qui remplacera avec avantage
les causeries légères, quand elles ne
sont pas immorales, des veillées d’hiver? Il serait digne d’une récompense, et nous proposerions pour
notre part que, sur les fonds de
l’Exposition, ou moyennant une collecte spéciale à laquelle nous nous
serons heureux de souscrire, un prix
de cent francs fût décerné à celui
ou à celle qui donnerait, non seulement l’idée,mais aussi un spécimen
en action, d'une nouvelle industrie,
pour laquelle l’Union pourrait dans
la suite fonder une petite école professionnelle, afin de répandre au plus
tôt ce bienfait dans tout le pays. Elle
s’en serait rendue alors certainement
la benemerital
W. M.
7
247
CHRONIQUE VAÜDOISE
RODORET,
On nous écrit que Dimanche,
iS Août, à 2 h. de l’après midi,
aura lieu, D. V., sur le Col des Fontaines, une réunion d’édification sur
ie sujet indiqué dans Rom. i3 versets Id à 14'
LA TOUR. —Examens de licence
gymnasiale. Enfin le commissaire
ministériel est venu et du 25 au 27
six étudiants ont sulù les épreuvespour les matières dans lesquelles ils
n’avaient pas obtenu la promotion
par la moyenne de l’année. Cinq
ont obtenu leur licence; un n’a que
l’examen d’italien à refaire. C’est un
résultat fort encourageant pour élèves et professeurs.
— NuptiaUa. Hier, premier Août,
a eu lieu le mariage de M*' Ernest
Gianpiccoli, pasteur à Rome, avec
Henriette Rostagno, fille du reregretlé François Roslagno, évangéliste à Livourne.
Nous, unissons nos meilleurs vœux
à ceux de leurs nombreux amis.
SAINT JEAN. — Un accident des
pins tristes vient d’ariiver dans cette
Commune à Pierre Rivoire des Chabriols, âgé de 20 ans. Pendant qu’il
aidait à mettre les gerbes dans une
batteuse à vapeur, son pied glissa
et il tomba entre les deux cylindres
du van, qui lui broyèrent la jambe.
Une hémorragie abondante s’en suivit, et comme il fut nécessaire de
démonter la machine pour dégager
le pied, on peut penser dans quel
état se trouvait le pauvre garçon à
son arrivée à l’hôpital de la Tour,
où on le transporta en voiture.
Aussi, malgré les soins qui lui furent prodigués, il succombait deux
jours après ■ Nous sommes heureux
d’ajouter que sa patience an milieu
d’atroce.s souifrances, les exhortations
et les consolations qu’il adressa aux
membres de sa famille et sa mort
parfaitement sereine furent en édification à tout son entourage.
— Temple du Ciabas. Ce' vieux
temple tout délal>ré, malgré les réparations faites en 4868, a trouvé de
nouveaux amis, et grâces à leur
initiative et à leur zèle infatigable,
il va voir de meilleurs jours et s’ouvrir à un culte régulier pour les
habitants de ces deux fractions des
paroisses de S.t Jean et d’Angrogne
si éloignés du chef-lieu. J^e toit a
été repa.ssé et calfeutré de manière
à ce qu’il n’y ait plus de gouttières;
le plafond, qui tombait par plaques
(le deux mètres carrés, va. être remplacé par des poutrelles en. fer et
des voûtes aussi légères que solides;
un fossé a été creusé tout autour
du temple pour l’écoulement deseaux et l’aération, et un mur de
soutennernent permettra de transformer les abords escarpêS; du temple
en une jolie esplanade.
Ce qu’il y a de douloureux à constater, c’est, que le temple avait été
réduit dans ce pileux état par des
actes successifs de vandalisme qui
ne font pas honneur aux Vaudois
qui les ont commis, et que, nous
voulons l’espérer, on h’aüra plus à
déplorer à l'avenir. Pendant le cours
des réparations, les cultes commencés il y a quelque temps sous la
direction de M. Henri Meille, pourront être faits en plein air, â l’ombre
des chataîgners; mais dès Septembre,
le Ciabas pourra rouvrir ses portes
chaque Dimanche et être un moyen
de bénédiction pour un grand nombre.
VARIÉTÉS
UH’E EÜICI^UIIE,
'»i
U
-ï'ï
de r Histoire
Sur le frontispice . ----------------
vaudoise de Léger (édition de Lcyije,',^'
4669) l’on remarque, entr’autres
blêmes, une enclume sur laqu
frappent successivement les gEC'S
marteaux de trois personnag<is,truù'iqÿ
8
248
í&?
'M'.
roi, un évéquê et un moine. L’un
de ces marteaux est déjà brisé et les
autres ne tiendront pas longtemps.
Au bas de la page on lit ces mots:
Tritantur mcàle% remanet incus.
{Les marteaux se brisent, mais l’enclume reste) Il sera bon de rappeler
pour ceux qui l’auraient oubliée
l’origine de celte emblème.
Après le massacre de Vassy (!''
mars 1562, c’est-à-dire ¡1 y a tout
juste 332 ans) l’Eglise Réformée de
Paris envoya Théodore de Bèze à
la Cour pour protester. Antoine de
Bourbon cherchait à excuser le Duc
de Guise, et De Béze, lé regardant
fixement, lui répondit:
— Sire, c’est voirement (à la vérité) à l’Eglise de Dieu, au nom de
laquelle je parle, d’endurer les coups
et non pas d’en donner; mais aussi
vous plaira t-il de vous souvenir que
l’Eglise est une enclume qui a usé
bien des marteaux.
E. B.
Gonfi
essears e í
cot^essês
Le cardinal Bonaparte a une si
grande peur de mourir sans être
en état de grâce qu’il amène partout
avec lui son confesseur prêt à recevoir ses derniers aveux. Il ne fait
du reste que ce que font les prélats
romains qui ont chacun son confesseur.
Si c’était là un exemple à suivre,
il faudrait que chaque chrétien eût
avec lui son confesseur. Et alors il
arriverait qu’une moitié de la chrétienté confesserait l’autre... Mais
, dans ce cas qui est-ce qui confesserait la première moitié?
Nous n'0fi sommes point là, par
la grâce de Dieu, car nous savons
y a un seul médiateur entre
et les hommes, savoir Jésusilga>risl, homme. (I Tim IL 5).
if' E. B.
Revue Poliliqiie
Halte. — Tanlongo, le fameux directeur de la Banque Romaine, en
prison depuis tantôt deux ans après
avoir risqué d’être nommé sénateur,
a été absous par les jurés de Rome,
ainsi que tous ses co-accusés. C’est
la grande nouvelle du jour ; elle fait
peu d'honneur au sens moral de
noire pays; elle montre combien la
politique peut envahir le sanctuaire
de la justice, et qui deviendra un
nouveau prétexte à des représailles
des socialistes et anarchistes, dont
on condanne les partisans sans pitié.
A peine délivré, Tanlongo a été
s’acquitter d’un vœu fait en prison
à la « Madonna delle grazie » de
Pompeï.
— On est entrain de fortifier le
nouveau presidio de Kassala, car il
ne serait pas improbable que les
derviches, si honteusement battus,
tentent un coup de main pour reprendre, en même temps que leur
preslige, leur centre d’activité. Chose
curieuse! le général Baralieri a trouvé
dans les mains de l’ennemi des fusils
du modéle adopté pour l’armée italienne: on va faire une enquête à
cet égard.
Avis important
La squadra des garçons retournera D. V. le mercredi 8 Août par
le train qui arrive à Turin à 17, 25 h.
et à Torre-Peilice à 21 h.
EXPOSITION
des Petites Industries Alpines
Afin de faciliter au Comitéle travail
dô dctâB@m@nt, éüqustagê, etc. .. le»
personnes qui ont des objets prêts
sont priées de les consigner Je plus
tôt possible.
Le Comité,
J. P. Malan, Gérant
Torre Pellica — Imprimerie Alpina