1
Année XXXVin.
20 Novembre 1903.
N. 47.
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L’ÉCHO DES VALLÉES
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Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables... dignes de louange, occupent vos pensées. (Phil. IV, 8).
SOMMAIRE :
51.e Conférence du Val Pélis — « Cette
nuit-Ià le roi ne put pas dormir —
Echos de la presse — Orientations
nouvelles — Missions — Feuilleton —
Variétés— Revue Politique.
ZZZÆZZZZZZZZZZZZZZZÆZZZZZZZZ
Conférence libre
des Eglises du Yal Pélis
I.a 51.me Conférence libre du Val
Pélis s’est tenue à Angrogne, le 12 c.
La veille, trois réunions préparatoires
avaient eu lieu dans les principaux centres de la paroisse : au Martel (MM.
Gardiol et Balmas), au Serre (M. H.
Tron) et au Pra-du-tour (MM. Falchi,
A. Jahier et Bertinat).
Le lendemain, Jeudi, à 9 h. du matin,
les membres de la Conférence se réunissaient dans la Grande Ecole de S.
Laurent. Toutes les paroisses de la Vallée étaient représentées, sauf Rorà dont
le pasteur, M. Hugon, est absent depuis
quelques semaines, ayant été appelé à
remplacer, à Lugano, M. Calvino en
tournée de collectes en Allemagne.
Malheureusement, le temps était beau,
et le public peu nombreux. — La Conférence du Val St. Martin est représentée par M. le past. Micol, de Villesèche, et celle du Val Pérouse par M.
le past. Gay, de Prarustin.
La Conférence est présidée par M.
le pasteur Balmas qui, après le chant
des trois premières strophes du cant.
158.me «Saint-Esprit, viens dans nos
âmes », et les prières de quelques membres de l’assemblée, lit une portion des
chapitres 35.me et 36.me du livre de
l’Exode et le chap. g.me de la 2.de
Ep. aux Corinthiens, sur lesquels il
prononce une courte et bonne allocution développant les points suivants :
I® C’est un ordre de Dieu et un
besoin de la concience humaine que de
donner ;
2<> A qui destinons-nous nos dons ?
30 Dans quel esprit donnons-nous ?
4® Dieu récompense toujours des
etiorts qui sont faits pour sa cause.
Le chant de deux strophes du cant.
39.me: «Oui, je bénirai Dieu» et la
prière de M. le past. Th. Gay terminent
la première partie de la séance.
M. Hugon, secrétaire perpétuel de
la Conférence étant absent, il n’y a
point de procès-verbal à lire.
M. Balmas, chargé du rapport, lit un
travail intéressant et complet sur Les
contributions dans l’Eglise. — Dans
la première partie consacrée au Devoir,
pour tout vrai chrétien, de donner, l’Auteur examine les trois points suivants:
La valeur des objections que quelques personnes avancent contre le devoir de donner ; 2® le devoir de donner
est un ordre de Dieu qui ressort de
nombreux passages de sa sainte Parole ;
3® il est nécessaire de donner, si nous
voulons continuer à exister comme Eglise, et pour soutenir un grand nombre d’œuvres chrétiennes.
2.de partie: Comment devons-nous donner? M. Balmas répond: i® prompte
ment ; 2® joyeusement ; 3® avec con
naissance de cause ; 4® selon nos moyens
et ce que nous avons de mieux ; 5®
régulièrement.
Conclusion : Voulons-nous pratiquer le
devoir de donner comme le veut le Seigneur ? Commençons par nous donner
à Dieu nous-mêmes. Souvenons-nous de
tout ce qu’il a fait pour nous ; nous
ferons alors aussi quelque chose pour lui.
La discussion est ouverte sur ce travail. Nous la résumons, en indiquant le
changement d’orateur par un alinée.
Pour donner, il faut que nous nous soyons d’abord donnés nous-mêmes à Dieu.
C’est là ce qu’avaient fait les chrétiens
des Eglises de la Macédoine (2 Cor. 815).
Si nous appartenons à Dieu, notre bourse
s’ouvrira. Il nous faut donc, avant tout,
poser à tous les membres de nos Eglises
des Vallées la question : Vous êtes-vous
donnés à Dieu ?
Pour remplir ce devoir de contribuer, il faut que nous ayons compris
que tout ce que nous possédons est à
Dieu, que nous ne sommes pas les
propriétaires, mais les administrateurs
des biens dont nous jouissons.
Que faire pour avoir de meilleures
contributions ? Voici une idée : que les
membres de nos Eglises donnent toutes
leurs offrandes aux Consistoires, qui sont
plus à même de connaître les besoins de
l’Eglise et des œuvres auxquelles elle
s’intéresse que les chrétiens individuellement, et qui, après avoir pourvu aux
frais de culte, partageront ce qui reste
entre les différentes œuvres chrétiennes :
Evangélisation, Missions, bienfaisance,
etc. — Pas de crainte que l’argent donné
soit gaspillé chez nous ; il est très bien
employé, comme chacun peut s’en convaincre en lisant les rapports annuels
publiés par nos administrations.
Il est une œuvre en faveur de
laquelle l’Eglise Vaudoise doit tout
spécialement contribuer avec générosité :
l’Evangélisation de l’Italie. C’est pour
l’accomplissement de cette œuvre que
Dieu l’a miraculeusement conservée dans
ces Vallées, à travers des siècles de
persécutions. — Il y a de vrais chrétiens
qui ne donnent pas assez pour le Seigneur ; il faut leur faire comprendre
qu’ il manque quelque chose à leur
Christianisme. — Que d’argent gaspillé !
p. ex. que d’argent qui s’en va en
fumée, et qui serait bien mieux employé s’il était consacré à la bienfaisance ou à la Mission !
Si nous jetons un coup d’œil en arrière
nous devons nous réjouir des grands progrès que notre Eglise a faits pour ce qui
concerne les contributions. Il y a 50 ans,
les Vaudois, habitués à tout recevoir, ne
donnaient rien, si ce n’ est quelques
francs pour les Missions. Nos Eglises
donnent maintenant plusieurs milliers
de francs. Nous sommes en bon chemin:
poursuivons. Seulement, perfectionnons
notre système de collectes : qu’ elles
soient plus fréquentes et faites par un
plus grand nombre de collecteurs : notre collecte annuelle gagnerait énormément à devenir mensuelle. Les collecteurs doivent être les membres des
Consistoires, aidés par quelques personnes portées de bonne volonté, jamais
les pasteurs, comme cela se fait dans
quelques paroisses.
Efforçons-nous de faire comprendre aux membres de nos Eglises qu’ il
est de leur devoir à tous de contribuer
quelque chose, chacun selon ses moyens,
pour les différentes œuvres de l’Eglise.
Persuadons aussi à notre population qu’elle n’est pas si pauvre qu’elle
le pense, en fait de biens de ce monde
et que, d’autre part, elle est plus pauvre spirituellement parlant qu’elle ne
le croit.
Si les membres de nos Eglises sont
convertis, leur bourse aussi sera convertie ; ils donneront joyeusement et
libéralement ; ils faciliteront la tâche
assez ingrate du collecteur, en lui apportant eux-même leur contribution. Le
Soldo Evangelico en usage dans l’Evangélisation donne d’excellents résultats:
introduisons cette méthode, qui est après
tout la méthode apostolique (i Cor.
i6p), dans les Vallées, et nous nous
en trouverons bien.
Je recommande à tous les pasteurs
d’instituer dans leur Eglise — si cela
ne se fait pas encore, — la collecte à
l’issue du culte principal. — Il nous
faut faire l’éducation de notre peuple,
qui n’est pas encore habitué à donner,
il nous faut insister auprès des grands
et des petits, des riches et des pauvres ;
il nous faut surtout prêcher d’exemple.
Que les membres des Consistoires : pasteurs, anciens et diacres, soient toujours les premiers à donner et à donner
généreusement : les membres du troupeau imiteront leur exemple.
MM. Micol et Gay présentent les
salutations fraternelles de leurs conférences respectives. Le président les
en remercie et les prie de vouloir
être les interprètes de nos sentiments
affectueux auprès de leurs amis et collègues du Val St. Martin et du Val
Pérouse.
M. le past. Pons, modérateur, annonce
que la Table n’enverra pas, cette année,
la Circulaire qu’elle a l’habitude d’adresser, à cette époque, aux paroisses
des Vallées, et prie la Conférence de
choisir elle-même le sujet à traiter dans
les examens de quartier. Le sujet est
tout indiqué, — répond-on : — la Constitution et les nouveaux Réglements, l’art.
6-me de la Constitution surtout, qui concerne les devoirs à remplir pour être
membre de l’Eglise. Ce sera une bonne
occasion pour insister auprès de nos
paroissiens sur le devoir de donner,
dont s’est occupée la Conférence
On propose comme livres de la Bible à lire pendant cet hiver : Amos, St.
Matthieu et la 2.de Ep. aux Corinthiens.
Les Eglises du Val Pélis continueront-elles à avoir leurs Conférences libres ? La dernière Conférence, tenue au
Villar en Mai dernier, a répondu: oui.
Seulement, comme celle du printemps
serait trop rapprochée de la Conférence
officielle instituée par les nouveaux Réglements, on décide de la supprimer,
et de garder celle de l’automne.
La prochaine Conférence aura lieu,
D. V. à Rora. — M. Aug. Jahier est
nommé rapporteur.
La fête du 15 Août de 1904 se fera,
D. V. aux Barioles d’Angrogne.
Le chant de trois strophes du cant.
94.me : « O Seigneur, o Sauveur, que
nos lèvres te louent » et la prière de
M. le past. Pons terminent la 51.me
Conférence des Eglises du Val Pélis.
A. J.
“ Cette nait-là le roi ne put pas dormir,,
Passer une nuit sans dormir ne semble pas être un évènement si important, même quand il s’ agit d’un roi,
qu’il vaille la peine de le mentionner
dans une histoire qui sera lue par des
peuples nombreux et à travers plusieurs
siècles.
Une petite indisposition corporelle,
un ennui, quelque légère contrariété
suffisent pour, éloigner le sommeil. —
Nous avons tous passé une ou plusieurs
nuits sans dormir sans que cela apportât
un grand changement dans la marche
ordinaire de notre vie.
Il n’en est pas toujours ainsi. Un
prince qui se réjouissait avec ses amis
reçut un soir une lettre contenant la
révélation d’un complot qu’ on avait
formé contre lui, il la jeta de côté sans
l’ouvrir en disant. A demain les choses
sérieuses —et pendant la nuit il fut frappé
à mort. Il eût été bon pour lui qu’il n’eût
pas dormi cette nuit-là.
Assuérus était arrivé à un moment
important et critique de son règne.
2
Dans le temps, deux eunuques du
roi, d’entre les gardes du seuil avaient
tenté de porter la main sur Assuérus;
le Juif Mardochée avait fait connaître
le danger qui menaçait le roi, mais le
roi n’ avait rien fait pour montrer sa
gratitude envers celui qui lui avait
sauvé la vie.
De plus, à r instigation de Haman
que le roi avait élevé au dessus de
tous les princes du royaume, des lettres,
scellées de l’anneau du roi, avaient été
envoyées par des courriers, à toutes
les provinces du roi pour qu’on exterminât, qu’on égorgeât et qu’on détruisît
tous les Juifs, depuis l’enfant jusqu’au
vieillard, les petits enfants et les femmes en un seul jour, le treizième jour
du douzième mois. — Ce décret sanguinaire avait été inspiré à Haman par
la haine mortelle qu’il nourrissait dans
son cœur contre Mardochée le Juif qui
seul ne fléchissait pas le genou et ne
se prosternait pas devant lui. Et Assuérus, sans le savoir, avait signé la
sentence de mort de son sauveur.
Mais dans la journée qui venait de
s’écouler la reine Esther, au prix de
sa vie, avait paru devant le roi sans
avoir été appelée par lui. Elle avait
une grave communication à faire au
roi, mais le roi ignorait encore de quoi
il s’agissait. Ce n’est que le lendemain
que le douloureux mystère devait lui
être dévoilé.
Un trouble vague, une crainte inconsciente s’étaient emparés du cœur
d’Assuérus et il ne put pas dormir
cette nuit-là. Cette nuit sans sommeil
a été son salut. Le lendemain le roi
répara ses torts, l’injuste Haman fut
pendu, Mardochée le sauveur du roi
fut récompensé et la vie de la reine
Esther fut préservée. Il a été bon pour
Assuérus de ne pas dormir cette nuit-là.
*
* *
Il y a plusieurs siècles qu’ un cri
d’alarme s’est fait entendre dans une
ville de l’Asie mineure : Eéveilles-toi
toi qui dors. Et pourquoi voudrait-on
nous empêcher de dormir ? le sommeil
est si doux ! Voici la raison : Belève-toi
d ’ entre les morts. Si tu ne te réveilles
pas ta vie est en danger, tu seras bientôt
compté au nombre des morts.
Si vous trouvez un homme endormi
sur les rails du chemin de fer ne le
réveilleriez-vous pas sous prétexte qu’il
se réveillera assez de lui-même quand
il entendra le bruit du train qui s’avance ?
Si les membres d’une famille dorment paisiblement dans une maison
envahie par les flammes vous feriezvous un scrupule de les réveiller parce
qu’ il faudrait le faire d’une manière
pas trop brusque ?
Pierre dormait dans sa prison entre
deux soldats, mais un ange de Dieu
survint et il réveilla l’apôtre en le frappant au côté, et en lui disant : Lèvetoi promptement. Il n’y avait en effet
pas de temps a perdre car la mort s’approchait à grands pas.
Nous croyons qu’il est permis de réveiller, même en usant d’une certaine
violence, les personnes qui sont en danger de périr si elles continuent à dormir et qu’on serait responsable de leur
mort si on ne le faisait pas.
Le danger de mort n’est pas imaginaire. Jésus a dit: «Vous êtes d’en
bas; moi je suis d’en haut. Vous êtes
de ce monde; moi je ne suis pas de
ce monde. C’ est pourquoi je vous ai
dit que vous mourrez dans vos péchés j
car si vous ne croyez pas ce que je
suis, vous mourrez dans vos péchés-».
— 2 —
Un grand nombre de personnes ont
passé une nuit et même plus d’une
nuit sans dormir à cause de leurs péchés
et le résultat de ce réveil de leur âme
a ete le pardon du péché, la réconciliation avec Dieu par Jésus-Christ, la
paix véritable, l’assurance de la vie
éternelle.
Assuérus ne pouvant pas dormir ordonna d’apporter le livre des chroniques de son royaume et on en fit la
lecture devant lui et par ce qu’on trouva
écrit il reconnut son ingratitude envers
celui qui lui avait sauvé la vie. Il tranquillisa son cœur en donnant immédiatement les ordres pour réparer sa faute
et par là même il évita de nouvelles
iniquités entr’autres la mort de la reine,
qui 1 auraient plongé dans des douleurs
mortelles.
Il y a un livre, le livre des chroniques du royaume de Dieu, auquel les
hommes dans leur admiration ont donné
le nom de Bible, qu’il est bon de consulter — Il dévoilera à chacun l’ingratitude de son cœur à l’égard du Sauveur
de r homme perdu, mais aussi il fera
naître dans le cœur la repentance, la
reconnaissance envers le Sauveur délai.ssé et la résolution de lui rendre
r honneur qui lui est dû — Ce livre
contient la parole de vie — Mais il
faut chasser le sommeil de l’âme pour
le consulter avec fruit. Il faut y chercher la paix qui ne peut nous venir
d’aucun autre côté.
On rappellera toujours avec joie cette
époque de trouble, de crainte, cette nuit
sans sommeil dans laquelle on est passé
de la mort à la vie.
*
Si Assuérus a passé une nuit sans
dormir c’est parceque d’autres avant lui
avaient souffert et veillé.
Mardochée avait pris au sérieux le
décret de destruction promulgué contre
son peuple. Il ne s’ est pas bercé d’illusion en pensant que lui personnellement pourrait échapper en qualité de
proche parent de la reine. Il prit le
sac et la cendre et parcourut la ville
et il poussa de grands cris, des cris de
douleur amère.
La reine Esther ayant lu le texte
du décret d’extermination, jeûna ,elle
et ses servantes pendant trois jours et
trois nuits et ensuite elle entra auprès
du roi au péril de sa vie.
La reine Esther réveillée par Mardochée jettera à son tour le trouble
dans le cœur du roi par son apparition
inattendue et par ses paroles mystérieuses.
Prendre au sérieux, et avant qu’ il
soit trop tard, le danger dont on est
menacé c’ est être sage. Mardochée,
Esther, Assuérus se sont réveillés à
temps et ils ont été sauvés de la mort
et ont été les instruments de salut de
tout un peuple.
Nous ne pouvons pas dormir tranquilles quand on veille auprès de nous
et qu’ on pousse des cris de douleur.
Et quand nous entendons retentir le
le cri : Béveille-toi, répétons-le à notre
tour jusqu’à ce que toutes les personnes
qui sont en danger soient sauvées.
Echos de la Presse
Fête de la Raison.
On sait qu’à Pari.s, les libres penseurs du vingtième siècle, imitant leurs
ancêtres de 1793, ont institué une fête
de la Raison. On vient de la célébrer.
le 10 Novembre, au palais du Trocadéro,
sous la présidence de M. Berthelot, qui
a parlé d’ailleurs avec beaucoup de modération et de respect pour les croyances d’autrui, ce qu’on ne peut pas
dire de tous les orateurs qui y ont pris
la parole. Ce n’est pas l’esprit de tolérance et le respect de la liberté de
conscience qui domine d’habitude dans
ces sortes de réunions. Le Journal de
Genève conclut comme suit un article
sur ce sujet ;
Ils (les sectaires de la Raison) font
croire au bon peuple d’abord que la
raison nous fait percer tous les mystères, et peut, sinon nous rendre compte
de l’origine et de la fin des choses, du
moins nous permettre de nous passer
de toute recherche sur ces sujets inaccessibles ; ils estiment que la raison, à
elle toute seule, nous explique notre
destinée, et nous donne un motif suffisant de vivre — hélas ! que tous ces
ratiocinateurs sont petits garçons devant la souffrance et la mort! — enfin,
ils n’hésitent pas à nous promettre le
règne de la bonté, de la beauté et de
l’amour, alors que c’est la raison précisément qui noü's montre l’absurdité
de ces rêves d’avenir, et l’impossibilité
de changer la nature morale de l’homme.
Il n’est pas besoin d’avoir étudié la
Critique de la raison pure pour savoir
que, nos connaissances ne nous étant
données que par nos sens, la raison ne
peut travailler que sur ce que lui fournit notre expérience bornée. Elle est
excellente comme instrument de critique, et à Dieu ne plaise que nous niions
un instant les bienfaits du rationalisme ;
mais elle ne peut être un mobile suffisant pour nous déterminer dans toute
notre vie. La raison, chez l’homme, se
complète par la conscience morale, ou
si l’on préfère, la raison pure se complète par la raison pratique. Mais de
celle-là, nos grands laïcisateurs ne veulent pas entendre parler, parce qu’ils
savent qu’elle les mène tout droit sur
un terrain détesté.
M. Berthelot est un savant austère,
qui ne se confie qu’en sa raison et qui
accepte de s’ab.stenir de ' toute spéculation métaphysique. C’est un positiviste conséquent. Mais il n’entend pas
interdire aux autres de croire ou d’espérer ce qu’ils veulent. Au contraire,
ceux qui l’applaudissaient hier font du
culte de la raison ‘une sorte d’athéisme
obligatoire, dont ils ont le front d’attendre, pour le monde, une félicité infinie. Ou plutôt ils ne l’attendent pas,
ils sont trop intelligents pour cela, mais
ils le laissent vaguement entrevoir à
leurs auditeurs, qui, eux, veulent des
réalités, et qui se figurent, comme Ravachol, qu’il suffit, pour être heureux,
de mettre le bon Dieu au rancart (euphémisme) et de « couper les curés en
deux ».
Tant qu’on n’aura à opposer au christianisme qu’une phraséologie aussi vague, aussi notoirement dépourvue de
contenu, je crois que le christianisme
peut être tranquille. La nouvelle fête
de la Raison ne lui nuira pas plus que
l’ancienne.
Orientations nouvelles
Nous avons publié la semaine dernière un compte rendu du Synode des
Eglises Libres de Erance. Une des résolutions les plus dignes de remarque a été
l’adoption de l’ordre du jour dont nous
donnons ci-dessous le texte. Mais pour
en apprécier toute la portée dans la
pensée de ceux qui l’ont proposé, U
convient d’en |connaître 1’ histoire. M.
Wilfred Monod avait fait distribuer aux
membres du Synode des feuilles imprimées où il faisait diverses propositions dont quelques-unes auraient paru
d’une hardiesse inouïe il y a quelques
années. Qu’ on en juge par les deux
suivantes.
«...En ce qui regarde la réforme ec
clésiastique, écrit-il lui-même dans la
Vie NoMi;«ZZ«,j’indiquais trois actes: prendre l’initiative de la Eédération des
Eglises protestantes-, lancer de Clairac
un appel aux chrétiens évangéliques;
adhérer à la Ligue pour l’Union des
églises chrétiennes (presbytérienne, congrégationaliste, anglicane, grecque, romaine, etc); entrer dans l’association
de prières entre protestants, catholiques
et juifs.
« En ce qui regarde la réforme dogmatique, voici la proposition : formation
de groupes indépendants, admis dans
la communion de l’Eglise universelle,
mais ouverts à tous les hommes droits
qui s’engagent à vouloir pour euxmêmes, et à propager autour d’eux,
la justice et la vérité, sur les traces
et dans 1’ esprit de Jésus-Christ.
«De cet ensemble, ajoute-t-il, un
seul mot fut retenu, dans la discussion
subséquente, celui de Fédération. Et
comme l’assemblée ne paraissait pas
très empressée à s’aventurer sur ce
terrain, quelques membres du synode
se réunirent, spontanément, pour élaborer un ordre du jour précis et qui
constituât un appel formel à toutes les
églises évangéliques, en faveur d’une
fédération que les circonstances rendront bientôt tragiquement nécessaire.
«Même dans ce groupe restreint, l’entente n’était pas complète sur le sens
et la portée d’une pareille alliance
inter-ecclésiastique. C’est alors que M.
le professeur Allier rédigea un ordre
du jour, ou le mot de Eédération est
absent, mais qui ré.sumait admirablement nos troubles de conscience et
nos ambitions sacrées. Il fut d’ailleurs
entendu, parmi les co-rédacteurs, que
cet ordre du jour serait adressé officiellement aux conseils ecclésiastiques de
nos diverses dénominations religieuses,
avec prière de donner une réponse
avant une date déterminée.....»
Voici maintenant l’ordre du jour tel
qu’il a été voté à mains levées et sans
discussion :
Le Synode, après s’être interrogé sur
les devoirs des disciples du Christ à
l’égard du monde ; convaincu qu’ aucune
des Eglises chrétiennes n’a sa fin en
elle-même; poursuivi par l’idée du royaume
de Dieu : déclare que la place de tout
chrétien est partout où l’on fait un effort
quelconque en faveur de la justice, de
la fraternité ou de la liberté, pense avec
une sympathie cordiale à tous ceux qui
en dehors de tout groupement ecclésiastique et même en dehors de toute foi
religieuse ont faim et soif de justice, et
en attendant le jour où tous les hommes
de bonne volonté, sans abdiquer aucune
de leurs convictions particulières, pourront se tendre la main d’association, s’adresse aux chrétiens qui se réclament
de la réforme et leur demande de préparer les mesures qui abaisseront les
barrières entre leurs Eglises et faciliteront la collaboration fraternelle au service
de Dieu dans l’humanité.
Comme on le voit, cet ordre du
jour est rédigé dans des termes prudemment mesurés mais, si l’on tient
3
— 3 —
compte dss circonstances qui l’ont préparé, on doit y reconnaître l’indice
d’une orientation nouvelle qui s’impose
à l’attention des chrétiens de tout pays.
Í
î
ETAT ACTUEL
; des missions éYangéliques. en Abyssinie
Nous extrayons ce qui suit du récit
très intéressant fait par M. Ganguin,
dans le Journal des Missions de novembre, des travaux de la mission suédoise
en Abyssinie et dans la Colonie Erythrée. Cette mission, maintenant prospère, a aussi connu les déboires, les
deuils, les ruines, les reculs. Sa persévérance à travers de nombreuses et
sérieuses difficultés a commencé à être
couronnée de succès.
Elle compte deux champs de travail
distincts : l’Abyssinie proprement dite
et le Tigré. La première station fondée,,,
dont Massaoua est devenue une annexe,
a été celle de MonkouUo, aujourd’hui
petite communauté de 14 chrétiens sous
la direction d’évangélistes indigènes.
Pendant la guerre entre l’Italie et Ménélik,
l’école fut florissante; le Gouvernement y
envoyait une partie des enfants esclaves
qu’il libérait. En 1886, la Mission eut
à s’occuper de 30 enfants gallas dont
plusieurs ont été baptisés depuis. C’est
à MonkouUo qu’a travaillé, pendant
quelques années, M. Philippe Grill, de
Pral, maintenant pasteur à Sienne.
Aïlet, abandonnée, a été remplacée
par Ghéleb, dans le pays de Mensa, Une
nouvelle chapelle y a été inaugurée en
1899 et son missionnaire, M. Rodèn,
voit chaque année son troupeau s’accroître ; cela est d’autant plus réjouissant que l’Islam fait une active propagande dans le pays.
Voilà pour le Tigré. Dans l’Abyssinie propre, les trois stations principales
sont Zaghéga, Bélésa et l’Asmara. Zaghéga, fondée grâce à l’appui des autorités italiennes, est devenue assez importante ; elle compte près de 150 communiants. Il s’y poursuit une œuvre
d’évangélisation parmi les chrétiens abyssins en même temps qu’un travail missionnaire au sein des païens.
Bélésa compte un important personnel
européen. A côté du médecin. Monsieur
Winqwist, qui a la direction de la station, se trouvent un missionnaire marié, une institutrice et une diaconesse.
Bélésa est le vrai centre de l’œuvre
d’évangélisation.
UAsmara^ la plus importante localité
de la contrée, avec garnison italienne
et une mission catholique qui possède
une église magnifique. Cependant les
Suédois, avec quatre missionnaires, y
ont réuni une importante communauté.
Le temple a été, il y a peu d’années,
détruit par la foudre qui tua une diaconesse et rendit sourd le missionnaire
Ivarson. Le lieu de culte a été reconstruit. C’est là aussi qMa été transférée
l’imprimerie de MonkouUo, qui a déjà
livré aux indigènes d’importants travaux littéraires.
Ces trois stations avaient, en 1897,
200 chrétiens; en 1901, 375: — en
1897, 3 écoles avec 40 élèves; en 1901,
11 écoles avec 230 élèves.
Ces dernières années, les missionnaires suédois ont jeté les yeux vers le
pays des Kounama, d’où les guerres
les avaient chassés en 1869. M. Nilson
a fondé, sur la frontière de cette région,
la station d’Agordat, sous la protection
bienveillante des troupes italiennes.
Dans um voyage aux anciennes stations
de Koullouko et Tendar, il a retrouvé
des traces du travail de ses prédécesseurs, et il lui fut aisé de rétablir le
poste de Koullouko où les missionnaires
sont accueillis comme d’anciens amis.
Le même Journal des Missions promet
de raconter prochainement l’histoire de
la mission suédoise parmi les Gallas.
Le vieux revendeur de livres a l’air
fort affairé, c’ est le moment où les
ateliers chôment et de tous côtés voilà
de jeunes ouvrières plus ou moins bien
mises qui arrivent chez lui à la sortie
de l’ouvrage. Y en a-t-il ! Elles viennent chercher ou rendre un livre : toutes
quelque roman que le vieux vend ou
prête, quelque vilain feuilleton qui les
intéresse si fort qu’elles en lisent même
en route les feuilles ordurières, souillées
de taches. AhI s’ils n’étaient que déchirés et crasseux les livres que vous
lisez, jeunes couturières, jeunes employés, vous en seriez quittes pour
bien peu, mais la boue dont ils souillent votre esprit, la poix tenace et
noire qui s’ attache à votre âme et la
ternit, celle-là ne partira pas facilement.
Et c’ est ainsi qu’ aujourd’ hui dans
plusieurs endroits des grandes villes
vous voyez ces jeunes filles retourner
avec leur roman feuilleton chez elles,
où elles le dévorent fiévreusement.
Ah ! si l’on pouvait leur crier que
ces livres leur faussent le jugement,
leur inspirent du dégoût pour leurs
occupations journalières, souvent si monotones, si fatigantes, leur donnent une
soif envieuse de luxe.... les mûrissent
pour le vice. Pauvres filles! Le jour
où le vent de la tentation passera, il
n’ aura pas beaucoup de peine à vous
emporter comme de pauvres feuilles
sèches que l’orage enlève et fait tourbillonner en r air jusqu’ à ce qu’ il les
laisse tomber doucement dans la boue.
Je n’ inculpe pas les seuls vilains
romans de ces désastres ; ils sont une
des causes qui préparent le terrain,
avec tant d’autres circonstances, qui
déterminent les jeunes filles (et les
jeunes gens) à suivre la voie d’abord
fleurie de la débauche, si triste oh ! si
triste après, qui en conduit tant aux
hôpitaux et fournit tant de victimes
aux maladies les plus honteuses et les
plus hideuses.
Comment voulez-vous qu’elles résistent ces jeunes filles quand elles voient
tous ces livres aux titres biscornus et
alléchants, qui les attirent comme les
liqueurs brillantes et multicolores tentent r ivrogne qui les contemple aux
devantures ?
Aussi n’est-ce pas à elles que je jetterai la pierre, c’est à ceux qui distillent tant de poison agréable dans les
feuilletons qu’ils écrivent ; eux ont la
culture raffinée et mesurent la portée
du mal qu’ils font.
Et je veux que nous fassions la
guerre aux sales romans, qui n’ont souvent pas même le mérite d’un bon style.
Nous sommes à cet endroit singulièrement relâchés ; il faut que nous
avertissions les jeunes personnes qui
s’excitent avec ce venin subtil, qu’il
produit de graves conséquences, comme
ces germes qui pénètrent et se développent en nous d’une façon insidieuse :
il est souvent trop tard quand on en
découvre les ravages. Mg.
POUR LE LIT WILLIAM MEILLE
Listes précédentes L. 5113,50
M. Louis Rostan, pasteur 20
» Giov. Romano et famille 10
Par M.me Am. Prochet :
M.me Susette Bérard 10
M. Dotta Giov., capo mastro io
M.lle L. G. 5 ■
En souvenir de M. W. Meille :
Armand-Bosc, S.te Marguerite 10
M. B. Léger, pasteur 10
» D. Stalé, père 2
M. et M.me Turin-Jalla 10
M.me la Comtesse de Quincenet 5
» Elise Lantaret-Gay (Pérouse) 5
Une fleur sur la tombe de M.
J
Meille (S. Jean) 10
M.e E. P. (Pignerol) 5
M. G. Enrico Bertetto 2
M.lle E. Meynier (Pignerol) 5
Union des jeunes filles (St. Jean) 35
M.me Pronat (St. Jean) 2
Riconoscenza in memoria del Venerabile Fondatore del Rifugio C. A. (M. R.) IO
Famille Muston-Malan (St. Jean) io
Une malade du Refuge 2
M. et M.me Davyt (Nazerots) 10
M.lle Suzette Revel (St. Jean) i
M. et M.me Chauvie (Biella) 10
M. le past. et M.me Th. Gay
(St. Jean) 10
M. et M.me Ayassot (Ayrals) 25
M. Auguste Pasquet (St. Jean) i
Une amie des pauvres infirmes
C. M. (Turin) 10
M. Auguste et M.me Emilie
Heuking (Bergame) 50
M. Cam. et M.me Rina Frizzoni
(Bergame) 50
M. le prof. J. D. Prochet (Turin) 10
M. J. D. Jouvenal (Turin) 2
Par M. le pasteur Gardiol :
M. et M.me Gardiol, pasteur 15
M.lle H. Gardiol 5
M. S. 10
M. Jules Sappé 3
» J. J. Geymonat 5
» J. Catalin 5
» J. P. Massel 3
» P.l Negrin feu Et. 3
» P.l Geymonat feu D.d 2
» Et. Reynaudin 2
■a J. Geymonat, ancien 2
» P. Bonjour i
» Lausarot-Gay i
» P. Negrin de P.l i
Réunion des mères de famille 10
Total L. 5533,50
NB. Le Comité tient à la disposition des collecteurs des feuilles de souscription. S’adresser
à M. le prof. Tourn.
Le guerre, le insurrezioni e la pace
nel secolo decimonono.
Sous ce titre, M. E. T. Moneta, présid.
de la Société de la Paix L’Unione Lombarda et directeur de la bonne Revue La
Vita Internazionale vient de réunir en
un beau volume de 355 pages, plusieurs articles déjà parus dans cette
Revue.
L’auteur examine au point de vue
pacifiste, les guerres, les révolutions
et les troubles, qui agitèrent le monde
entier, pendant la première moitié du
siècle dernier.
M. Moneta parle aussi des premières manifestations pacifistes et des premiers apôtres de cette noble cause :
Kant, Channing, Julie de Krüdener,
Châteaubriand, De Constant, De Staël,
Saint-Simon, etc.
Le dernier chapitre de ce volume
contient d’intéressantes données sur le
Congrès pour la Paix universelle, inau
guré à Bruxelles le 20 Septembre 1848.
La lecture de cet ouvrage est attrayante et nous lui souhaitons beaucoup
de lecteurs, qui certainement désireront
la prochaine impression du second volume.
Ce livre, imprimé par la Società tipografica editrice popolare est mis en vente
à L. 2,50, mais il est donné comme
prime aux abonnés de la Revue La
Vita Internazionale. E.
Vaudois de Marseille.
Mouvement du 26 septembre au 25 octobre.
Baptêmes. Germaine Breuzia, Daniel
Bouchard, Paule Sautier, Victor Charbonnier, Emma Forneron, Thérèse Costei, Marie Guillemet, Rose Guillemet,
Marguerite Forneron ; Arthur Avondet à Marignane (C. d. R.)
Mariages. Alphonse Serchi et Joséphine Guigou, Arthur Bohler et Emilie
Reymond, Jean Grand et Marie Tron,
Décès. Jeanne Tessere, 10 mois ;
David Rabaud, 88 ans, Henri Bertalmio, 16 ans ; Marthe Gardiol épouse
Eyssaura, 67 ans ; Marie Favat épouse
Cattaruzza, 6« ans.
Revue Politique
La question de la démission du Cabinet, à la suite de la fin tragique de
M. Rosano et des attaques violentes et
reitérées du parti socialiste; a été momentanément posée ; les amis de M.
Giolitti ont même été jusqu’ à lui conseiller de renoncer au pouvoir. Mais,
après une longue entrevue avec le Roi,
à San Rossore, le président du Conseil
à décidé de demeurer à son poste avec
tous ses collègues et d’affronter le vote
de la Chambre. La nomination des soussecrétaires d’état a été aussitôt complétée
et ainsi que nous l’avions annoncé sous
réserve, dans notre dernier numéro, M.
le député Facta a été élu sotto eccellenza
au ministère de Grâce et Justice. Nos
félicitations et nos bons vœux au plus
jeune membre du Gouvernement. Le
Cabinet sera bientôt complété par la
nomination d’un successeur à M. Rosano
aux Finances.
Complété, mais plutôt mal assis sur
ses bases et jouissant de peu de crédit
à en juger par 1’ attitude de la presse
en général et de la socialiste en particulier. L’E. Gauche se prépare à livrer
bataille dès les premières séances sur
les questions morales, et on se demande
sur quels appuis M. Giolitti va pouvoir
compter. Malgré le programme libéral
démocratique qu’il va exposer à l’ouverture du Parlement, il n’ aura probablement l’appui d’un seul socialiste. Quant
à celui du Centre droit et de la Droite,
tout dépendra de l’attitude des chefs,
Sonnino et Di Rudini. Les journaux
officieux toujours optimistes prétendent
que ces messieurs veulent voir venir le
Ministère ‘et qu’ ils vont être plutôt favorables, au moins au début. C’ est ce
que nous saurons dans une dizaine de
jours, lorsque le Parlement sera réuni.
Le cœur de l’Italie est à Londres en
ce moment-ci. Tous les Italiens, sans
distinction de parti considèrent le Roi
comme le représentant de la patrie, et
les réceptions cordiales dont nos souveverains sont actuellement 1’ objet en Angleterre, sont considérées comme une marque de sympathie et d’estime sincère
pour notre peuple tout entier. C’ est la
jeune Italie que l’Angleterre acclame
dans la personne de notre Roi, et que
la France saluait hier encore avec tant
4
— 4 —
d’enthousiasme. Nous ignorons si la visite
actuelle va préluder à une nouvelle alliance italo francü-anglaise. Mais ce qui
ne fait pas de doute c’est qu’elle va contribuer au maintien de la paix et que
V. Emmanuel ne manquera pas d’affirmer
hautement comme il l’a fait à Paris, que
son plus grand désir de souverain est de
s’employer à l’établissement et au maintien des rapports pacifiques entre son
royaume et les autres nations. La presse
anglaise ne pourrait pas se montrer plus
bienveillante à notre endroit ; et si notre
modestie ne nous permet pas d’accepter
tous les éloges qu’ elle nous décerne,
nous ne lui en savons pas moins gré et
nous voudrions que notre peuple s’efforçât
de les mériter. C’ est aussi le moment,
ou jamais, de rappeler ce que l’Angleterre a fait pour notre patrie ; ce que
notre unité doit au principe de non inter
vention qu’elle a si fermement et si noblement défendu; ce que la sympathie
de ses grands hommes politiques nous
a valu aux jours de l’épreuve.
La discussion du procès, intenté par
l’amiral Bettolo, ex-ministre de la Marine
contre M. Ferri et V âvanti, a commencé
lundi au tribunal de Rome et nous en
aurons évidemment pour quelques semaines. M. Bettolo ayant accordé à M.
Ferri la faculté de prouver le bien-fondé
des accusations publiées dans plusieurs
numéros de VAvanti, les témoins dont
plusieurs ministres, députés et sénateurs,
défileront par douzaines. Au cours des
premières séances, M. Ferri, assisté d’une
légion d’avocats, a réitéré toutes les accusations attaquant la probité de M.
Bettolo en tant que ininistre, et ce dernier les a naturellement confutées. A
procès fini nous saurons.... peut-être quelque chose de positif.
— Au parlement hongrois les désordres ont recommencé de plus belle dès
la première séance. A peine le nouveau
président du Conseil a-t-il eu demandé
qu’ on remît en discussion le projet sur
le contingent militaire (projet qui a déjà
failli coûter une révolution parlementaire
et dynastique) de violentes protestations
ont couvert la voix de l’orateur. Les
protestations ont bientôt été suivies de
cris, de coups de sifflet et de chants
plus ou moins harmonieux. Le vacarme
n’a pas duré moins de 13 h. au bout
desquelles M. Tisza a pu obtenir à grand
peine de remettre la discussion du projet
à l’ordre du jour d’une prochaine séance.
— La cicatrisation de la plaie aux
cordes vocales de Guillaume II suit son
cours normal. Depuis samedi l’Empereur
peut parler à voix basse sans danger
de complications ultérieures, à ce qu’on
dit. Le bruit qu’il aurait fait faire des
préparatif pour venir s’établir pendant
l’hiver dans une grande villa de S, Remo
est donc formellement démenti.
— Les sujets du roi Christian de Danemark, ont célébré dimanche, par des
pavoisements, des illuminations, des adresses d’hommage etc, le 40.me anniversaire de l’avènement au trône de leur
bien-aimé souverain, âgé maintenant de
85 ans. On dit que le bon roi avait
exprimé le désir que toutes ces réjouissances publiques fussent ajournées au
50.me anniversaire de son règne. En voilà
un à qui le métier ne semble pas trop
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5.42
5.49
6.7
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8.39 12.24 16.40 19.15
8.49 12.34 15.48 19.26
9.1 12.44 16.54 19.40
9.6 12.49 19.45
9.13 12.66 19.52
9.31 13.16 16.12 20,12
7.30 10.65 14.35 17.30 21.35
Turin
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7.16
7.23
7.80
7.39
7.49
7.66
9.15
10.45
10.56
11.3
11.10
11.19
11.29
11.36
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12.55
14.2
14.28
14.38
14.48
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16 —
17.31
17.42
17.49
17.57
18.7
18.18
18.25
19.40
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21.22
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