1
ànnée XXXVIII.
1 Mai 1903.
N. 18.
L’E«H0 DES VALLÉES
OHÀQUE> VENIVOJKE>OI
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Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables.... dignes de louange, occupent vos pensées, (PMI. IV, 8).
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l:, SOMMAIRE :
ti" Conférence du Yal Pélis — Une profes• sien de foi et une tendance de
Afc.f l’esprit — Les maisons des Yeuves
— L’Irlande d’aujourd’ liui — Du
champ de l’évangélisation — A l’Hô'?%•. pital — Chronique — Yariétés —■
Bibliographie — Nouvelles et faits
■ i'/ divers — Revue Politique — Annonces.
ZZZZS’ZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZ
shcoiFtlHCE
¥IL
■ •
l“?*- La conférence
|'''•'Voquée Jeudi 14
i ‘ matin
):în»
du Val Pélis est conMai à g heures du
dans le temple du Villar.
^ Sujet à l’ordre du jour : Le discours
1',''* de Jésus sur le mont des Oliviers.
||îi0d Rapporteur : M. le pasteur H. Tron.
^ ■' La veille, il y aura au Villar des
ÿ‘‘ réunions pour lesquelles on compte sur
tf^es pasteurs et autres amis de la 'Va^
|l’^‘''lée. Sujet : la parabole des dix marcs
r® (Luc 19). I-e président
TEOFILO GAY.
• ^;üne profession de foi
et une tendance de l’esprit
è-m •
(fin, V. N® précèdent)
Quand le résultat d’un travail syn
' fl
i thétique est quelque chose qui ne peut
r‘, avoir notre approbation, il convient
’ • - d’examiner, en meme temps que les
approbation,
en même
;.',j.,jConclusions, les argumentations qui y
y,., ont conduit, car si le but auquel on
est arrivé est faux, cela ne veut pas
p..,j.dire qu’on se le fût proposé dès le
commencement ; souvent c’ est parce
qu’on a pris de fausses voies.
Le premier pas que je ne saurais
approuver dans le chemin parcouru
par la pensée de M. Mariano, et qui
est peut-être le point de départ de tout
le raisonnement qui suit, je le trouve
dans l’expression qu’il emploie pour
montrer comment il s’est persuade que
toute la vérité chrétienne n’était pas dans
le protestantisme et qu’il en était resté
une partie non indifférente' Bans le catholicisme. Il se fonde sur des « méditations portées tant sur l’essence du
Christianisme que sur les conditions et
nécessités inhérentes à son existence
concrète et historique ».
Ils sont nombreux ceux qui regardent à la doctrine du Christ comme a
tout autre principe humain quel qu’il
’soit, philosophique, juridique ou politique. Comme celui-ci, si elle veut avoir
une valeur historique et ne pas deiheurer res riuïlius, elle doit se présenter comme uii système organisé, lie
dans ses parties extérieures, formulé
dans ses principes. Dans ce cas il est
de la plus haute importance que, celui
qui a lancé le système venant à manquer, ses disciples immédiats sentent
la nécessité, en même temps que d’établir leur propre conviction, de faire
triompher ces idées autour d’eux par
les mêmes moyens, par les mêmes voies
qu’ils ont toujours vu suivre pour assurer le triomphe d’une doctrine. Si
ceux qui pensent ainsi avaient vécu au
lendemain de l’ascension, ils auraient
fait ce raisonnement, sauf le respect
dû au Christ : C’est vrai, dans l’ardeur
de la foi et de l’amour qui le dévoraient, il a pu soutenir que l’autorité
est en chacun de nous, dans ce témoignage de notre expérience auquel il a
pu faire appel en affirmant que « si
quelqu’un veut faire sa volonté il connaîtra si cette doctrine est de Dieu ».
Mais ceux qui n’ont pas sa force, et
c’est le cas des chrétiens dans le monde,
ne peuvent pas faire abstraction des
moyens que la raison suggère. Des colosses de faux systèmes religieux les
entourent, l’âme religieuse s’effondre
sous l’action envahissante du scepticisme. Il est donc nécessaire de se présenter avec un Credo bien précis, net
et impérieux, avec un organisme, discutable dans sa forme et sa constitution, mais indispensable pour que la
vérité évangélique reçoive sa sanction
d’une autorité sensible que l’on puisse
voir et toucher.
C’est là, si je ne me trompe, la pensée qui paraît à chaque instant dans
l’écrit de M. Mariano, d’où son désir
d’une vérité encadrée dans des articles
de credo, et le principe, professé de
fait s’il n’est formulé en paroles, que
c’est la foi en ces articles qui sauve :
tandis que le Christ n’a rien affirmé de
tout cela, ou plutôt, il a bien affirmé
quelque chose, mais quelque chose qui
s’adresse plus à la conscience et au
cœur qu’à la raison : « Crois en moi ».
Il n’a jamais laissé entendre que lorsqu’il n’y serait plus on dût établir une
autorité extérieure, résidant dans une
personne ou dans une assemblée ou
dans la majesté d’une institution quelle
quelle fût, pour donner de la force à la
vérité. Pour lui, c’était l’action visible
de la partie vivante de l’ensemble des
croyants qui devait être la colonne et
l’appui de la vérité. Tout le reste, autorité d’un homme ou d’un concile, ou
de tout autre organisme que l’on voudrait imaginer même à l’avenir, subtiles
argumentations scientifiques ou poids
de traditions séculaires, tout cela n’entrait pas en compte.
Ce n’est pas la Réforme qui a livré
la Parole de Dieu au libre examen individuel, c’est là une opinion que M.
Mariano doit à l’influence du milieu.
C’est Christ lui-même qui a fait cela,
et Luther n’a fait que s’en appeler au
Maître. Si ce libre accès de tous aux
sources, et l’absence de toute préoccupation de cet organe d’autorité que
l’auteur invoque avec anxiété paraissent
un défaut du protestantisme, ce serait
en réalité un défaut de l’œuvre de
Christ, Reste à savoir si dans sa pensée la diffusion du christianisme devait
se faire, comme nous le disions en commençant, de la même manière que celle
d’une doctrine politique, sociale ou juridique.
Je ne nie pas qu’une partie de la
vérité évangélique ne soit restée dans
le catholicisme — on la chercherait
cependant en vain, aujourd’hui dans la
masse d’un peuple élevé à l’école du
romanisme, mais c’est une trace qui
reste dans les livres, confinée dans les
doctrines officielles, dans le credo, dans
la bibliothèque et non réalisée dans la
vie. — Mais cette partie de la vérité
ne me parait pas être là, dans cette
direction vers laquelle est orienté le
désir du professeur Mariano, quand il
invoque à grands cris: «Une autorité!
— Laquelle ? —- Je ne sais, mais une
autorité I »
On comprend cependant, en un certain sens, r inquiétude du savant professeur de Naples, en face d’une critique
tendancieuse, subjective, arbitraire, qui
lui paraît le signe d’un émiettement
extrême du monde protestant. Il répète,
sous une forme moderne, et peut-être
sans s’en apercevoir, l’accusation faite
depuis des siècles au protestantisme. Il
y a des siècles qu’il est censé « se décomposer en atomes », selon son expression, quoique jusqu’ ici 1’ étrange
phénomène ne se soit pas encore produit. C’ est ainsi que dans un autre
domaine, les progrès des idées démocratiques devaient amener la dissolution
de toute saine institution, et ces institutions sont plus solides qu’auparavant.
Combien de terribles ouragans dont on
peut dire comme Athanase : Nubecula
est, transibit : c’est un petit nuage, cela
passera. A chaque nouvelle menace
l’observateur qui n’a pas été sous l’action directe des attaques passées croit
que celle-ci est beaucoup plus grave et
que tout va s’écrouler. Mais si l’on
regarde à la force d’action du protestantisme telle qu’elle se manifeste dans
les œuvres de relèvement social et de
missions, on a l’indice d’une vitalité
qu’on n’avait jamais connue depuis les
temps de la Réforme.
Jamais le protestantisme n’a été si
rapproché qu’aujourd? hui de la pensée
intégrale du Christ. L’esprit critique et
scientifique peut se lancer à son aise
dans des conclusions où 1’ imagination
a souvent une trop grande part ; quand
le thermomètre de la vie monte, on est
bien obligé de dire du monde évangélique que ces prétendus atomes près
de se détacher les uns des autres ont
manifesté une puissance inexplicable.
« La théologie moderne allemande
est l’effort pour détruire la conscience
protestante ». Cela étant qu’est-ce qu’on
voudrait y opposer ? quel principe d’autorité établir ? Est-ce le poids inerte
d’une tradition dont on peut dire que
plus on la cherche moins on la trouve,
et que, comme une personne couverte
de vêtements déchirés, plus elle essaye
de couvrir les déchirures plus elle montre sa misère.
Le protestantisme, à son apparition,
ne s’est pas annoncé comme un système
opposé à un autre système ; il est apparu comme une nouvelle orientation
de r âme, dirigée, non plus vers un
homme ou vers des édifices humains,
mais vers Christ. Rien d’étonnant donc,
si la préoccupation dogmatique cède
aujourd’ hui le pas à celle qui a trait
au contenu social du christianisme. Les
âmes qui se tournaient vers Lui sentaient qu’ il fallait abandonner le rêve
du moyen-âge, de constituer une société chrétienne d’aspect seulement, un
édifice ayant la charpente construite
sur un type chrétien ; ils sentaient qu’il
fallait abandonner cela et tourner ses
efforts vers un édifice dont Christ fût
la matière première.
C’est une idée humaine que celle
d’agir du dehors au dedans, pour exercer une plus grande action sur les
masses ; Christ a toujours parlé d’action du dedans au dehors.
Certes le catholicisme a servi dans
les siècles, mais nous ne voyons pas
pour cela que son action soit nécessaire. Si Dieu, malgré la prévarication
de l’Eglise, a maintenu la lumière de
la vérité, je ne comprends pas comment
on peut dire que, cette prévarication
est nécessaire ou seulement utile à la
vérité elle-même.
C’est bien le catholicisme, avec le
principe d’autorité qui séduit l’esprit
de M. Mariano, avec l’histoire et la
tradition dont il est le dépositaire
comme il l’affirme, qui aboutit non pas
seulement à un dogmatisme hiérarchique,
mais à un travail de démolition bien
plus grand au sujet de la Parole de
Dieu. Une des personnalités les plus
en vue et les plus cultivées de son
clergé écrivait il n’y a pas longtemps :
« Plus j’étudie, moins je me persuade
que la Bible soit le moyen, 1’ organe
auquel Jésus ait voulu coijfier toute sa
pensée ». Ce n’est pas là l’opinion d’un
esprit isolé, c’est le résultat d’un système. Entre ce système, qui a à sa base
le principe d’autorité séculaire, et l’es-
2
prit critique, rongeant comme un acide,
de Harnack, je ne saurais vraiment lequel choisir,
M. FALCHI.
Les maisons des Veuves
Malheur à vous.... vous dévorez
les maisons des veuves...
Matthieu AX/JJ, 14.
Vous dévorez les maisons des veuves !
Mais comment cela est-il possible ? Je
me figure les choses ainsi: les pauvres
veuves s’approchaient des Scribes et
des Pharisiens, leur piété leur permettait de jouir de l’estime du peuple,
et leur disaient : Ah ! Messieurs nos
affaires vont mal. — Et les hommes
pieux répondaient : nous vous ferions
bien crédit si notre argent était sûr. —
Et les veuves répliquaient : nous avons
encore nos maisons. — C’ était donc
contre hypothèque sur leurs maisons,
qu’on leur prêtait l’argent nécessaire ;
et lorsque les pauvres veuves ne pouvaient plus payer le loyer, elles étaient
chassées de leurs demeures. — La religion était ce qui avait donné aux
Scribes et aux Pharisiens la patience
nécessaire pour supporter la lenteur
des veuves, mais à la fin, leur négligence était trop forte pour aller plus
loin ; il fallait à tout prix récupérer
l’argent prêté. — Et lorsqu’ils étaient
en possession de l’argent ou des maisons
des veuves, ils s’en allaient dans le
Temple et faisaient de longues prières
en disant : O Dieu ! je te rends grâces
de ce que je ne suis pas comme le reste
des hommes.
Que veut nous enseigner Jésus, par
ce reproche qu’ il fait à la piété des
hommes de son temps ? Ce qu’il veut
nous semble-t-il, c’est briser la fausse
notion de la piété. — Qu’ est-ce que
c’est qu’être pieux ? Est-ce peut-être
réciter la Bible comme les Scribes, ou
faire de longues prières comme les
Pharisiens ? — La connaissance de la
parole de Dieu et les prières sont de
bonnes choses, mais un homme qui,
malgré ses connaissances et ses prières,
reste froid et insensible est pire et
plus coupable que celui qui n’a jamais
joint les mains pour prier, car ses prières
ne sont que de l’hypocri.sie. — 11 parle
de Dieu, et prononce son Nom, mais
il ne le connaît pas, car s’il le connaissait il agirait autrement. — Il a de
beaux sentiments et de magnifiques
dispositions, mais il n’est pas véritablement pieux. Car les hommes pieux
ne sont que ceux qui ne dévorent pas
les maisons des veuves.
Mais comment une telle piété peut
elle s’accorder avec les exigences de
la lutte pour la vie ? Quoi ! n’ est-ce
pas une loi de la nature que ce qui
est petit soit englouti par ce qui est
grand ? que celui qui est faible soit
écrasé par celui qui est fort ? Et qui
est-ce qui pourrait changer cette loi ?
— Si les Pharisiens et les Scribes, ne
leur avaient pas prêté eux de l’argent
la petite propriété n’aurait-elle pas été
bien plus vite enlevée aux pauvres
veuves? — Oui tout cela est vrai ; la
loi naturelle est inexorable et cruelle,
mais ce que Jésus réclame des âmes
vraiment pieuses, c’est qu’elles luttent
contre cette loi. — Elles ne doivent
pas regarder avec indifférence leur prochain lorsqu’il tombe sous la roue de
r adversité, et jamais elle ne doivent
chercher à s’excuser lorsqu’elles sont
sans cœur.
_____________________________________— 2
Il y a aussi encore de nos jours une
espèce de piété qui dévore les maisons
des veuves. —■ Et ici je vois ces messieurs qui disent que la foi et les affaires
sont deux choses différentes, dont l’une
ne peut avoir de l’influence sur l’autre.
— Je vois ces bienfaiteurs et bienfaitrices qui, comme l’on dit bâtissent
des chapelles et payent mal leurs ouvriers. — Je vois encore ces pauvres
chrétiens qui ont une place, distinguée
même, dans les unions chrétiennes et
puis, lorsque l’occasion se présente,
trompent et volent. — Je vois encore
ces pasteurs qui sont éloquents, mais
qui n’ont aucune pensée pour le bien
matériel de leurs Eglises et qui peut
être dans les affaires de la vie matérielle ont une conduite équivoque. Par
ce reproche aux Pharisiens de son
temps le Seigneur fait un avertissement
sérieux à toute âme qui s’appelle chrétienne; il ne veut pas que l’on fasse
de long'ues et belles prières et que l’on
dévore en même temps les maisons des
veuves. — Dieu contemple du ciel les
enfants des hommes ; Il n’a pas seulement des oreilles pour entendre nos
chants, nos prières et nos sermons,
mais il a aussi des yeux pour voir nos
livres de comptes, nos obligations, les
lettres pour exiger un crédit et les
saisies; c’est lui qui voit si une âme
est véritablement pieuse.
{Gütteshilfe) P. Giraud.
LIrlande d’aujourd’hui
Il est un pays qui mérite d’être
connu et qui a fait beaucoup parler de
lui ; ce pays c’est l’Irlande ou l’île
sœur. Quiconque visite the green Ireland est frappé par la beauté du pays
et par la fertilité du terrain. Il y a
quelque chose qui vous attire, une nature qui vous parle, un attrait magnétique et cependant c’est cette île qui
jusqu’ici a été une épine dans la chair
d’Angleterre. L’Irlande est peuplée en
grande majorité par des catholiques
ignorants, fanatiques, superstitieux et
idolâtres, comme en général, tous ceux
qui ont le malheur de dépendre directement de Rome. En arrivant à Kingstown on s’ aperçoit immédiatement
qu’on se trouve en face de la misère
produite par le catholicisme ; c’est la
mendicité, le déguenillement, le vol,
l’ivrognerie. Quel contraste avec l’Angleterre et l’Ecosse : c’est le contraste
qui existe entre le jour et la nuit. La
population de l’île décroit chaque année
et on calcule que depuis loo ans quatre millions d’Irlandais ont pris la direction des Etats-Unis. Pourquoi ? On
attribue ce courant d’émigration à la
haine des Irlandais pour les Anglais
qui possèdent le pays et qui sait que
au fond il n’y ait pas la griffe du Jésuite qui tâche par ce courant d’exercer
son influence aux Etats-Unis ? Le gouvernement présidé par M. Balfour va
probablement changer l’état actuel des
choses et vient de proposer à la maison des Communes un bill favorisant
la vente des terrains en expropriant
graduellement les landlords et en prêtant l’argent à un tarif minime aux
petits propriétaires. On parle aussi d’un
home ride, c’est à dire, d’une loi autorisant les Irlandais à diriger leurs
propres affaires. Dans ce dernier cas
la minorité repré.sentée par les protestants qui forme le quart de la population serait sacrifiée et abandonnée à
la haine des prêtres. M. Gladstone a
sacrifié l’Eglise protestante d’Irlande
qui vit quand même, Balfour va sacrifier la propriété et jeter probablement le pays dans une lutte qui .sera
une agonie perpétuelle.
Les Protestants forment une minorité exerçant une grande influence soit
à Dublin soit surtout à Belfast. Dans
cette dernière ville on y sent la prospérité et l’influence de l’Evangile, l’activité, et le bien-être régnent partout.
Dublin et Belfast forment la vie de
l’Irlande, la première comme capitale
avec de beaux palais et un parc unique en Europe et la seconde par son
commerce et son protestantisme ou
orangisine. La partie protestante de
l’Irlande est d’un attrait charmant et
la vie religieuse coule à grands flots.
La mission protestante Irlandaise prospère et l’Eglise protestante d’Irlande
a une -vitalité surprenante. Que Dieu
bénisse cette île et que la paix puisse
bientôt y régner à toujours.
C. A. Tron.
flu champ de rivangélisatioii
Cher IJiredenr,
C’est dans les colonnes de 1’ « Echo »
que le public Vaudois a pu lire, il y
a quelque temps, une intéressante lettre
de M. le pasteur C. A. Buffa sur l’œuvre qu’il avait si bien commencée à
Felónica Po (prov. de Mantoue). Malheureusement une maladie plutôt grave
est venue arrêter notre cher collègue.
Et puisque c’est à moi que le Comité
a bien voulu confier temporairement
cet avant-poste, je me permets de vous
adresser quelques autres petits détedls
qui seront lus avec plaisir, j’ose l’espérer, par tous ceux qui s’intéressent
à notre Mission.
Le grand intérêt, disons mieux, l’enthousiasme avec lequel les habitants
de Felónica écoutèrent dès le début la
prédication de l’Evangile n’a fait qu’augmenter, et au moment où je trace ces
lignes, il semble avoir atteint son maximum d’intensité. Le local qui a été
mis à notre disposition peut contenir
environ 500 personnes debout, mais on
a pu observer qu’à l’occasion des deux
ou trois dernières conférences, non
moins de 100 auditeurs s’entassaient
aux deux entrées, incapables d’en franchir le seuil. Que peut-on désirer de
plus pour un petit pays d’à peine 2000
âmes ?
Tout ne marche pas comme sur des
roulettes, cependant. A Felónica Po,
comme partout ailleurs du reste, il y
a les ennemis de la vérité ; et il est
aisé de voir que nous aurons à lutter
beaucoup pour remporter la victoire.
L’opposition a éclaté à la suite d’un
ensevelissement que je dus jirésider
lors de ma première vLite, il y a deux
mois. M. le curé s’aperçut alors que
notre œuvre était plus sérieuse qu’il
ne l’avait pensé, et il se hâta de crier
au secours. Depuis nombre d’années
scs ouailles n’avaient plus eu le plaisir
d’entendre un prédicateur de carême,
mais cette année l’évêque s’empressa
d’en envoyer un pour « anéantir l’œuvre diabolique » (style de sacristie ! )
des protestants, et les obliger à plier
bagages. Le bon apôtre aura sans doute
été fidèle à la consigne. Je sais de
source certaine qu’il n’a pas prononcé
un seul discours sans décocher quelques flèches empoisonnées contre les
protestants et ceux qui viennent les
écouter. Qu’a-t-il obtenu ? Rien, si ce
n’est de nous faire un peu de réclamece qui a joliment contribué à augmenter le nombre de nos auditeurs.
Ce coup manqué, nos adversaires en
tentèrent un autre. Ils imaginèrent
de formuler une pétition au Préfet de
la province pour le prier de faire suspendre nos conférences, et tandis que
les chefs du parti clérical recueillaient
avec peine leurs signatures, M. le curé
ne restait pas inactif. Il appelait à
Felónica trois de ses collègues pour
l’aider à confesser... ceux qui ne veulent plus se confesser. Non content de
cela, il envoyait quérir un autre moine
prédicateur pour chanter les gloires
de la papauté et déblatérer les plus
vulgaires insultes contre les évangéliques. Ce dernier aura-t-il plus de succès que son Rev. confrère? Nous avons
de bonnes raisons pour en douter.
Quant à la fameuse pétition M. le
Préfet, pour toute réponse, se contenta
de donner des ordres au Syndic et au
Commissaire de police afin que la loi
qui nous garantit la liberté de conscience
ne fût pas violée par quelques fanatiques. En effet, un peu avant l’heure
fixée pour ma dernière conférence (il
s’agit de Mardi 21 courant), on vit
arriver un « Delegato di Pubblica Sicurezza » accompagné d’un Brigadier
et de quatre gendarmes. Tout le pays
était en émoi, car nos ennemis s’étaient
déjà vantés que je n’aurais plus mis le
pieds à Felónica. Vers 8 h. p. m. le
vaste local était littéralement bondé :
pour gagner de la place on emporta
même quelques bancs, généralement
occupés par les femmes, qui ce soir là
durent se contenter de rester debout
comme les hommes. Dieu me donna la
force de parler « avec hardiesse », pendant une heure et demi, à cette foule
d’au moins 60Ó personnes, sur «les
points principaux qui distinguent la
Religion Evangélique de celle Catholique Romaine». Jamais je n’ai eu un
auditoire plus attentif et plus sympathique. Détail intéressant: parmi | les
auditeurs qui ne purent ou ne voulourent pas entrer dans la salle, on observa
deux prêtres qui me firent l’honneur de
m’écouter du commencement à la fin.
Une cinquantaine de personnes m’accompagnèrent ensuite à l’auberge afin
d’avoir une occasion de me serrer la
main, de m’adresser une parole d’encouragement et de m’assurer qu’ils
étaient toujouîfs plus vivement intéressés.
Voilà cher! Directeur, à quel point
nous en sommes à Felónica Po, Dieu
veuille bénir ^ Parole afin que bientôt
nous ayons la joie de vous annoncer
une abondante moisson dans ce beau
champ de travail.
Eevere, 24 Avril 1903.
Votre dévoué
Barth. Soulier.
À l’Hôpital
Matin entre les lits à l’hôpital je passe,
A travers les vitraux pénètre le Suleil,
Un Suleil de printemps qui rit et vous délasse
Et jette sur les lits de longs rayons vermeils.
Chavirés de douleur, des yeux fiévreux,
Se tournent fatigués par l’éclat du Soleil ,
Et je les sens peser sur moi tons ces regards
De visages défaits par les nuits sans sommeil
Je vais dans la clarté radieuse du jour '
Et je sens dans mon cœur comme une honte amère
D’étaler eu passant dans ce triste séjour,
Ma force et ma jeunesse aux yeux de la misère.
Mg.
3
C ïî !{ o ]\i I Q IJ l'i
La Tour. Caisse de crédit Mutuel. l.a
^'société de ce nom a eu mardi .soir sa
lôv
!
A.
séance annuelle. Le mouvement de ca.. Ipitaux a été pendant l’année de 4700
francs; depuis la fondation de la société
||dl a atteint le chiffre de 8076 francs. Ce
^. n’est pas encore très considérable mais
U y a cependant progrès et fa société
if* a rendu service à bien des personnes.
|,* ..Un nouveau membre a été. accepte,
' portant à 22 le nombre des sociétaires
i Le bureau a été réélu savoir MM. le
'C' prof. Coïsson président, B. Goss v. p.,
P Em. Eynard secrétaire et B. Peyrot
: ' caissier.
Bourse Peyrot. Le Conseil municipal
' ,a pris dans une récente séance une
délibération qu’il faut signaler au public
vaudois et aux habitants de la Tour
I J en particulier. Il a voté un réglement
'de la bourse Peyrot, ce qui était bien,
mais il a donné au testament une interprétation à laquelle feu M. le Com^ mandeur Daniel Peyrot n’ eût certes
. jamais songé, nous pouvons le garantir.
D’après le testament, peuvent concourir
à la bourse les étudiants de la Tour
ou originaires {orimuli) de la Pour, protestants, et inscrits à certaines facultés
universitaires qu’il spécifie. Or d’après
l’interprétation ingénieuse du Conseil,
ou plus exactement de la majorité de
ses membres, être d’une commune cela
* veut dire être fils de parents nés dans
J cette commune, même être fils d'un père
' né dans cette commune ou seulement
' d'uue mère née dans la commune ; le
lieu de naissance du concourant n’a
qu’une importance non pas secondaire,
mais septimaire, car des sept catégories
que le réglement distingue les étudiants
■ nés à la Tour de parents qui ne sont
pas eux mêmes nés à la Tour n’occupent
que la septième.
On ne saurait imaginer quelque chose
de plus ingénieusement conçu. Quelqu’un né à la Tour (où ses parents, sa
mère seule même, se trouvaient peut-être
simplement de passage) peut avoir quitté
la commune dès l’enfance et n’y avoir
aucun lien ni aucune affaire quelconque
— ses enfants, où qu’ils naissent, seront
■ de la Tour. Par contre quelqu’un, un
jeune pasteur par exemple, un maître
d’école, un professeur est appelé a la
Tour; un artisan, un commerçant vient
s-y établir pour exercer sa profession;
il s’y marie, y .élève sa famille et y
passe le reste de sa vie ; il y a tous ses
intérêts et toutes ses charges. Vous
croyez que ses enfants soient de la
Xour! — Du tout — Et d’où sont-ils?
— Cela, je ne saurais vous le dire;
ce qui est certain c’est que pour la
majorité du Conseil ils ne sont pas de
la Tour. Tout au plus peut-on les considérer comme or hindi.
Voici du reste les sept catégories
dont chacune a la préséance sur celle
qui la suit. Citons textuellement : i° i nati
nel comune di T. P. da parenti entrambi
del comune (cela serait ^ |usceptible de
plus d’une interprétation si les articles
^ suivants ne le rendaient parfaitement
f’iiclair); 2° i nati da padre nativo di J. ti",
■ 3O i nati da madre nativa di T. P. ; 4°
i nati altrove da padre e madre nalivi di
T. P.\ 50 i nati altrove da padre nativo
di T. P. ; 6« i nati cdtrove da madre nativa
di T. P. ; 7° i nati in T. P. da geuitori
estranei at comune (comme on le voit
par tous les articles qui precedent, estranei al comune cela veut dire qui ne sont
pas nés dans la commune).
Nous croyqijs savoir qu’un recours
va être adressé à l’autorité provinciale
pour demander l’invalidation de ce chefd’œuvre de délibération.
Les Missionnaires Coïsson et leur
famille sont au milieu de nous depuis
quelques jours. Nous leur souhaitons
cordialement la bienvenue.
Saint Jean. — Dimanche dernier
la chaire a été occupée par M. le pasteur Luigi Rostagno de Livourne, qui
à son retour d’une saison de collectes
en Ecosse, nous a donné un très intéressant discours sur notre œuvre d’évangélisation.
Un de nos catéchumènes reçus l’an
dernier, Albert Canton, vient de passer
de fort beaux examens à l’Ecole Commerciale Erica de Zurich. Nos félicitations à lui et à sa famille.
Les examens de nos écoles de quartier qui viennent de se terminer, ont
dénoté parci par là de vrais progrès
dont nous bénissons le Seigneur.
Praly. Monsieur le pasteur J. J.
Ribet, que la Table avait envoyé pendant six mois aider le pasteur malade,
a fait ses adieux à la Paroisse le Dimanche 26 Avril. — Il est appelé depuis le I .er Mai à exercer son ministère
dans la diaspora Mantovana. — Nos
vœux l’accompagnent dans son nouveau
champ de travail.
V À R I
Le canal de Panama.
Voici quelques détails, empruntés à
la Nation de New-York sur l’œuvre
colossale qui dans quelques années d’ici,
on l’espère, unira l’Atlantique au Grand
Océan par un canal de dimensions suffisantes pour permettre le passage aux
plus gros navires.
On sait que les Etats-Unis ont acheté
pour 200 millions de francs tous les
droits qui appartenaient à l’ancienne
compagnie française.
La commission technique internationale de 1898 a publié dans son rapport que la Compagnie de Lesseps avait
touché de la vente de ses titres un milliard 300 millions de francs, et qu’il
avait été dépensé pour les travaux de
l’isthme proprement dits 782 millions,
dont 443 pour les fouilles et digues.
La différence entre ces deux dernières
sommes représente l’achat du chemin
de fer de Panama et d’autres dépenses
qui, si elles n’étaient point absolument
nécessaires, étaient pourtant inévitables à l’origine d’une si vaste entreprise.
La longueur totale du canal sera de
46 milles (le mille vaut 1609 mètres),
dont près de la moitié seront à niveau.
Dix-huit milles sont déjà achevés et
les hauts terrains, qui créent un obstacle au tracé, ont été en fait coupés. I.a
commission internationale estimait que
les deux cinquièmes du travail entier
étaient déjà effectués. L’intention de
Lesseps à l’origine était d’avoir un
canal à niveau, mais ce projet fut abandonné à cause de son coût. Un système d’écluses fut adopté. C’est celui
qui sera appliqué dans la suite. D’après
ce plan, il J aura huit écluses entre
Colon et Panama. La commission a
exprimé l’avis qu’il n’y avait rien dans
les conditions physiques de l’isthme
qui fût de nature à empêcher de substituer le canal à niveau au système des
écluses, s’il y avait une raison de le
faire.
Les seuls problèmes de génie civil
d’une grande importance sur la route
du Panama sont la coupe du Culebra
et les inondations de la rivière Chagres.
I^a coupe supérieure du Culebra aura
près de huit milles de long et, au point
le plus élevé, le fond du canal sera à
286 pieds au-dessous de la surface naturelle du terrain. Une partie considérable de ce travail a été faite avant
la chute de la compagnie de Lesseps.
La matière à creuser est de l’argile
durcie. Les ingénieurs français ont
rencontré des difficultés nombreuses du
fait du glissement de la terre du bord
du canal à mesure qu’avançait le creusement. On croit que la cause s’en
trouve dans la manière dont le sol est
saturé d’eau et que, une fois drainé,
il restera en place. Quant aux inondations du Chagres, le rapport de la commission américaine dit qu’il peut y
être obvié par une digue à Bohio, et
que l’eau retenue par cette digue servira pendant les mois de secheresse
aux travaux d’exploitation du canal.
Les frais d’achèvement du canal sont
évalués par la commission, à 721.166.790
francs, ce qui demanderait dix ans de
travaux. En supposant que le gouvernement colombien ratifie promptement
le traité, le creusement pourrait, dans
dix-huit mois environ, être repris au
point où l’a laissé la compagnie française.
NonYelles et faits divers
,V I
Le doute des croyants. — Conférence prononcée à Strasbourg par Benjamin Couve, pasteur de l’Eglise Réformée de Paris; broch. in-12, 26 p.
Strasbourg, Librairie Evangélique. Prix
50 cent.
Ces mots, doute des croyants, jurent
de se trouver unis. Les faits nous apprennent cependant que beaucoup de
croyants, dans les milieux cultivés, ont
des convictions chancelantes et ne parviennent point à s’établir fermement
dans la vérité.
Quelles sont les causes du doute des
croyants ? Quels sont les remedes que
l’on peut indiquer pour combattre cette
étrange maladie spirituelle ? C’est ce
que M. Benjamin Couve expose avec
une bienveillance éclairée et avec une
grande franchise dans la conférence
dont nous rendons compte.
Le doute des croyants ne porte pas
heureusement, toujours à la fois, sur
tous les points de la doctrine chrétienne ; il est d’ordre philosophique ou
théologique plus que d’ordre religieux
ou moral. Le dernier conseil de M. Couve
aux douteurs : « tiens ferme ce que tu
as», nous paraît résumer et contenir
tous les autres conseils.
Eh, oui ! croyants douteurs, vous
n’avez pas que des doutes car vous ne
seriez plus croyants à aucun titre, vous
avez aussi quelques certitudes d’experience ou de foi ; tenez ferme ce que
vous avez ; vivez de ces certitudes, vivez par elles, maintenez-vous toujours
dans cet espace qu’elles éclairent et
vous trouverez le secret de raffermir
peu à peu les croyances ébranlées ;
persévérez dans la vérité qui vous a
été révélée, persévérez-y dans un esprit d’obéissance et de prière et vous
parviendrez à une plus grande vérité,
à la plénitude de la vérité ; car dans
ce domaine aussi se vérifie la foi évangélique des rétributions : à celui qui a
on donnera davantage.
E. R.
France. Le cardinal Richard, archevêque de Paris a adressé à M. Combes
président du Conseil des Ministres, en
réponse à deux circulaires de celui-ci,
une lettre de protestation contre l’ingérance du gouvernement dans les affaires qui concernent le culte et la prédication . Les circulaires du Ministre
ordonnaient la fermeture immédiate des
lieux de culte qui ne pouvaient justifier
d’un décret d’autorisation ; dans l’autre
il interdisait la prédication aux membres
des congrégations non autorisées. C’est
à l’évêque seul, répond le Cardinal qu’il
appartient de juger l’aptitude des prêtres
à la prédication et de leur accorder le
pouvoir de l’exercer. Le Gouvernement
sous prétexte de retour aux règles fondamentales du culte catholique, risque
par ces mesures de soulever les passions
antireligieuses (peut-être aussi les passions religieuses, faudrait-il ajouter) et
de provoquer un trouble dont il s’efforcera en vain d’écarter la responsabilité.
D’un autre côté M. Francis de Pressensé à déposé à la Chambre un projet
de loi pour l’abolition du Concordat,
projet dont plusieurs dispositions sont
moins libérales qu’anti-cléricales.
— L’abbé Marcel Hébert ancien professeur et directeur de VEcole Fénelon
adresse au Chrétien Français une lettre
qui aura sans doute quelque retentissement. Magré la hardiesse de ses articles publiés dans la Bevue de Métaphysique
et de Morale, l’abbé Hébert n’avait pas
été formellement condamné et n’était
pas officiellement sorti de l’Eglise. I.a
lettre mentionnée ne laisse subsister
aucune équivoque. Marcel Hébert est
désormais un évadé. Ce n’est pourtant
pas un prosélyte du protestantisme,
car tout en professant « une foi profonde en la valeur objective de la conscience, de la raison, du sentiment religieux », il trouve dans « l’insoluble
objection de l’existenCe du mal » un
écueil où « se brise l’hypothèse d’une
personnalité divine » A ses yeux « l’Evangile, le Christ doivent être considérés
comme des idéalisations par la conscience
humaine de réalités historiques fort différentes de ce qu’ elles sont devenues
grâce à cette bienveillante transformation » S’il n’est pas un libre penseur
au sens courant du mot, du moins il
cesse d’appartenir à une religion positive.
En tout cas la rupture avec Rome est
définitive.
Missions. M. Adolphe Jalla s’est embarqué samedi à Southampton, avec M.
et Mme Béguin, qui rejoignent leur
poste ; M. Victor Ellenberger , qui va
passer un an au Lessouto, auprès de
son père, et ira, en 1904» Zambeze;
M. et Mme Berger; M. Huguenin, artisan missionnaire; M.lle Amez-Droz,
institutrice, et Mlle Kleinhaus, fiancée
de M. Champod.
M. Coillard est arrivé au Cap, pour
se faire soigner. Il ne viendra pas en
Europe.
A la dernière communication faite par
le Comité aux journaux, le déficit pour
Madagascar était réduit à 17.500 frs. ;
l’œuvre générale avait un encaisse de
39.644 fr. ; et le Zambèze de 9.642.
Algérie. A l’occasion du voyage que
M. Loubet vient de faire en Algérie,
le Courrier du Dimanche donnait aux
pasteurs qui seraient appelés à lui exprimer leurs vœux ces conseils fort judi-
4
deux invitez les interminables longueurs
des discours officiels ; le Président aura
à subir des centaines de discours pareils
et il répondra à tous avec cette courtoisie qu’ il apporte dans toutes les
relations de cette nature ; ce sera un
gros surcroit de fatigue pour lui ; ayons
le bon goût de le ménager en ne nous
laissant pas emporter par la [fougue
immodérée de notre éloquence. Il nous
trouvera d’autant plus éloquents que
nous serons plus courts. Contentons-nous
de lui exprimer, en termes simples et
brefs, nos vœux, notre sympathie et
notre dévouement.
On ne saurait dire plus vrai. Quelle
corvée pour les chefs d’état qui voyagent que d’entendre, ces centaines de
discours officiels où il y a presque
toujours plus de rhétorique que de
sentiments vrais et sincères, et d’y
répondre. A’m pias poc poc, disait le roi
Humbert. C’est ce que doivent souvent
penser en eux-mêmes les rois et les
présidents qui ont à subir, c’est le mot,
tant de morceaux oratoires.
Allemagne. Le chapelain Dasbach,
membre du Parlement allemand, au
cours d’une assemblée catholique tenue
le 31 mars à Rixdorf, a déclaré publiquement qu’il était prêt à verser
2000 florins entre les mains de quiconque démontrerait que la thèse : « la
fin justifie les moyens » se rencontre
dans l’ouvrage d’un membre de la
Compagnie de Jésus. — Le gant a été
relevé par le comte de Hœnsbrœch,
historien distingué et ancien membre
de la Société de Jésus. Dans une lettre
ouverte au député du Centre, il déclare
lui laisser le soin de fixer la manière
de faire connaître la démonstration,
mais il pose ces deux conditions indispensables. I® que la discussion, qu’elle
soit écrite ou verbale, ait lieu publiquement; 2® que les six arbitres, dont
la nomination appartiendra au chapelain soient tous titulaires d’une chaire
universitaire allemande, trois protestants
et trois catholiques ; en cas d’égalité
de voix, le jugement sera déféré à un
surarbitre, aussi professeur universitaire
et de religion israélite. — On voit que
M. de Hœnsbrœch connaît ses anciens
confrères et sait qu’ avec eux il faut
prendre ses précautions. Nous verrons
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Prix modérés.
S’adresser à l’administration du journal.
Maria Travers
AIA UMBERTO I, N. 4 (Casa Besson)
T©E11Ì PILLIGI
OAR'X'OIvEÌRIÀ
E ARTICOLI DI CANCELLERIA
OGGETTI D’OTTICA
Placche in ferro smaltato per insegne ecc.
MAGLIERIA.
4 —
quel accueil l’auteur du défi fera à cette
réponse.
Finlande. — Le gouvernement du
Czar poursuit son œuvre d’oppression
avec une cruauté digne du moyen-âge.
Les journaux officiels publiaient dernièrement une « ordonnance relative à
des mesures pour le maintien de l’ordre
établi et de la tranquillité publique en
Finlande », par laquelle le gouverneur
général est investi, entre autres, du
pouvoir « de fermer, pour un certain
temps (de sa propre autorité ! ) les hôtels, dépôts de livres, librairies, entreprises commerciales et industrielles, d’interdire les réunions publiques et privées
de tout genre, de dissoudre des sociétés et leurs sections, d’interdire enfin
le séjour en Finlande aux personnes
que le gouverneur général considère
comme nuisibles à l’ordre établi ou à
la tranquillité publique. Sauf dans les
cas urgents (tout peut passer par cette
apparente restriction), le gouverneur général ne prendra qu’avec le consentement suprême (de l’empereur, c’est-àdire du ministre) cette mesure qui pourra
être suivie par la déportation de ces
personnes dans un lieu déterminé de
l’empire (en Sibérie, donc, ou au Caucase!) — Cette ordonnance sera en vigueur pendant trois ans à dater du jour
de sa publication dans le Recueil des
lois constitutionnelles ».
Voilà donc, dit le Journal de Genève,
tout un peuple livré pour trois ans —
c’est le temps qu’on juge nécessaire
pour le réduire, on l’avoue cyniquement
— au bon plaisir d’un gouverneur général dont l’absence de sci-upules et la
violence ont déjà fait leurs tristes preuves.
Barcelone. Ckristliche Volksbote :
Dimanche, le 15 mars, a été posée
la première pierre d’une chapelle évangélique. Pour bien apprécier la signification de cet évènement, il faut se rappeler que les protestants ne sont que
tollérés en Espagne, que leurs lieux de
culte ne peuvent avoir ni clochers ni
cloches, et que, d’une manière générale,
leur destination ne doit pas être reconnaissable.
La cérémonie a été présidée par M.
le pasteur Steinike, au milieu du concours de la colonie suisse et allemande
de Barcelone. On espère fêter en automne l’inauguration de l’édifice. Puissent
bientôt un grand nombre d ’ autres
s’élever sur le sol de l’Espagne.
Itevue Politique
Au jour fixé, c’est à dire le mardi 28
c. a eu lieu l’ouverture de la Chambre.
Par un petit discours vivement applaudi
de ses collègues, M. le Président annonce
officiellement à 1’ assemblée 1’ arrivée à
Rome de S. M. Edouard VII, auquel il
souhaite au nom des représentants de
la nation la plus cordiale bienvenue. Suit
un deuxième discours de M. Biancheri
destiné à commémorer le regretté député
républicain Giovanni Bovio décédé à JNaples la semaine dernière. Après avoir
repoussé la proposition de reprendre les
vacances jusqu’au 7 mai, soit jusqu’ au
départ des souverains d’Angleterre et
d’Allemagne, la Chambre commence régulièrement ses travaux par l’examen
de quelques propositions et de deux motions dont la plus importante est celle
de l’hon. Bernabei relative à la loi pourla conservation des monuments.
Les conventions des chemins de fer
ayant été ou allant être officiellement
dénoncées, le Parlement discutera dans
quelques jours le problème important
de leur renouvellement, et sitôt après
commencera la discussion de la loi des
dégrèvements pour laquelle non moins de
trente orateurs sont déjà inscrits.
Après avoir séjourné de cinq à six
jours, Edouard YII a quitté Naples, où
on l’avait comblé de gentillesses, pour
Rome qui l’attendait avec impatience.
Le Roi Victor Emmanuel, accompagné
de tous les princes de la maison de Savoie
réunis pour la circonstance, l’attendait à
la gare. Nous ferons grâce à nos lecteurs
des détails concernant les réceptions, les
défilés des voitures, les revues, les dîners
de gala. Ce sont toujours les mêmes
spectacles, les mêmes décorations, la
même foule de badauds et les mêmes
descriptions de la presse pour qui une
visite de souverain est une si bonne
aubaine. N’empêche que nous n’unissions
notre petite voix à celle de tous les
Italiens souhaitant la bienvenue au souverain d’une nation amie qui nous a
donné tant de marques de franche amitié.
Et si la visite actuelle doit contribuer à
resserrer les liens qui nous unissent à
l’Angleterre, nous ne regretterons pag
les sommes folles que la pauvre capitale
aura dépensées en fêtes et décorations.
Le 25 c. a eu lieu la cérémonie solennelle de la pose de la première pierre
du nouveau campanile de S.t Marc. Autre
prétexte à de nouvelles fêtes où le Roi
s’est fait représenter par le comte de
Turin. Le discours de circonstance a été
tenu par M. Nasi, et le ministre français
de l’instruction, publique, M. Chaumié,
présent à la cérémonie, a prononcé à
son tour des paroles fort aimables à l’a.,
dresse de Vénise et de l’Italie.
— Il ne se passe pas de semaine,
depuis qu’on a commencé à appliquer,
en France, la loi sur les congrégations,
sans qu’on signale de ci ou de là des
actes de rébellion ou de résistance à
l’occasion de la fermeture des couvents.
Au cours de la dernière huitaine ce sont
surtout les moines de la Grande Chartreuse près de Grenoble et ceux du couvent de la Roche-sur Foron (Savoie) qui
se sont particulièrement distingués. A
voir comment les populations fanatisées
des deux localités sus-mentionnées prennent fait et cause pour ces martyrs à
bon marché, on se croirait revenus aux
fameuses guerres de Vendée.
M. Francis de Pressensé vient de
déposer à la Chambre un projet de loi
en 95 articles, signé par 56 députés,
pour la séparation de l’Eglise et de l’Etat.
—Les élections législatives de dimanche dernier en Espagne ont donné
les résultats que voici. Elus: 232 ministériels, 70 libéraux, 28 républicains et
48 de différentes nuances ; roblédistes,
carlistes, catalanistes, indépendants. Dans
les principales localités on a eu à déplorer de vrais conflits entre catalanistes
et républicains. Ce dernier parti a triomphé à Madrid.
— Les Anglais viennent d’être battus
en Somalie. Une colonne de 200 h. aux
ordres dü, colonel Plunkett a été entièrement détruite par les troupes du Mad
Mullah. Ce nouveau revers n’ébranle nullement la confiance des Anglais qui ne
doutent pas de la victoire finale, ne regardant ni aux sacrifices d’hommes ni
surtout aux sacrifices d’argent, pourvu
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