1
Neuvième année
N. 14.
vendradi 10 Avril 1874.
L'ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
'I'
Spécialement consacrée aux intérêts matériels et spirituels t ^
de la Famille Vandoise.
Hf
Que touten les choses qui sont véritables.....oocupei.t
vos pensées — ( Philippitm., IV. 8.)
PRIX D ABONNSMERT 1
Italie,hdomiciie^una7i)Pr. 3
Suisse..................» 5
France..................* 6
Allemagne...............» 6
Angleterre . Pays-Bas . • 8
Un numéro séparé : 5 cent.
ün numéro arriére : 10 cent.
BUREAUX d'aBOMHEMENT
PiONEROL : C\\oz Chiantore et
Mascarelli Imprimeurs.
Florence : JDiftrerta' E'oangelica, via ¿eTanzani;., ‘
ANNONCES: EO cent. la ligne
ou portion de ligne.
Lettrés et envois frfmco. S'adresser pour l’adminrstration
et la rédaction a la Direction
de VEcho des Vallées, Torre
Pellice.
Soinnriai i?e
lustructioD religieuse dans les écoles.
— Quelques conseils du pasteur Oberlin
à ses paroissiens. — Evangélisation. —
Chronique vaudoise. — Chronique politique.
INS'CBUGTION RELIGIEUSE
dans les écoles
.. Il faut, dit-on, donner aux enfants de nos écoles une instruction
religieuse. On est généralement
d’accord sur ce point et l'on souscrirait , sans peine , à ces belles
paroles du célèbre pédagogue
Henri Pestalozzi ; «Nous sommes
appelés à mettre en œuvre tous
les moyens pour faire comprendre
aux enfants ce que veut dire ce
mot plein de bénédiction: l’homme
a été créé à l’image de Dieu. Il doit
donc vivre et mourir comme un
enfant de Dieu, ne point se borner à s’instruire mécaniquement,
mais parvenir au développement
de ses facultés morales, de^f^bf.ce
de Dieq en lui, force qi^J’méve
non seujütepient .au dessusHî^ÎiCBuf
qui creuse le sillon, mais de l’homme vêtu de pourpre et de soie qui
végète misérablement au dessous
de sa destination primitive».
En quoi consiste cette instruction religieuse? Pour répondre à
cette demande, et puisque la question maintenant à l’ordre du jour
parmi les instituteurs âé notre
patrie , de notre église surtout,
est celle des conférences pédagogiques, nous rappellerons aujourd’hui les principales idées développées, au sujet de l’élément religieux dans l’école, par les régent.'i
de Neuchâtel lors d’une conférencequi eut lieu l’an 1833. Apprenon.s
à faire notre profit du travail et
de l’expérience de ceux qui, avant
nous , se sont consacrés à la même
œuvre.
On a d’abord reconnu que l’enfant est une fleur délicate et fraîche
qui plaît et attire, mais dans laquelle on aperçoit bientôt l’indice
venin caché ; il porte dans
le péché qu’il faut coin.i^elâche. Cette déclarants de Neuchâtel nous
n'(." I., [1
•V
O
2
-106.
semble très-naturelle ; on l’oublie
cependant aisément, volontairement même, ce qui a permis a
Sainte-Beuve de dire avec beaucoup de justice : « tout en croyant
à la chute en théorie, on a d'ordinaire agi dans l’éducation comme si l’on n’y croyait pas, et
comme s’il n’y avait qu’à aider la
nature. Les trois quarts des chrétiens sontpéiagiens en fait d’éducation , presque autant que le Vicaire
de l’Emile » (1). Ce péché, ott ne
peut le combattre que par la religion. Le but des régents est de
contribuer de tout leur pouvoir
au salut des enfants en leur donnant une instruction religieuse.
Une chose me frappe dans Ces conférences , disait M. l’instituteur
Bonjour, c’est le besoin généralement senti de prendre pour base
de toute l’éducation la religion
chrétienne telle que le Sauveur et
les apôtres l’ont enseignée. D’où
peut venir sur un point aussi important un tel accord de sentiments
et de pensées? Sans doute que plusieurs d’entre nous, après avoir
employé toutes sortes de moyens
pour triompher des obstacles et
arriver à d’heureux résultats dans
l’art difficile de l’enseignement,
se sont dit, en voyant leurs travaux n’aboutir à rien de satisfaisant : il faut qu’il y ait dans notre
système quelque défaut capital...
Nous sommes tous d’accord sur
ce point, qu’«ne éducation sans
religion est une éducation manquée , est un arbre sans racines
que le, moindre oïagje ébranle.
i / ' I) ' P*: ' a: •
{!) Port-Royal, Tom»,iu, page 482.
Quelle instruction religieuse fautil donner aux enfants, quelle religion faut-il leur enseigner? Celle
de la Bible, la Bible. Point de
cours imprimés ou écrits ; tout
ouvrage humain est trop étroit et
porte le cachet du caractère de
son auteur, de ses besoins et ceux
du siècle; et puisque Dieu nous
a parlé, ne mettons pas quelqu’un
entre lui et les enfants. — Comment enseigner la religion à des
enfants si jeunes? Elevons-disait
un autre membre de cette conférence , élevons les enfants comme
Dieu a élevé l’humanité ; commençons par des faits, par l’histoire
de la Bible. Ces faits sont à peu
près tous à leur portée, se gravent dans leur mémoire, frappent
leur imagination, ne peuvent être
oubliés , et deviennent le sujet de
leurs petites méditations qui grandissent avec eux. Un enfant, ainsi
élevé , est un catéchurtiène distingué sous le double rapport de l’intelligence et de la piété. Plusieurs
instituteurs insistèrent particulièrement sur la convenance et la nécessité de présenter la religion aux
enfants sous sa forme historique,
qui est la plus propre à leur en
rendrfe l’étude attrayante et à en
faire pénétrer les préceptes dans
leur cœur. — Mais faut-il raconter
toutes leB histoires de la Bible ?
11 en est qu’il faut passer sous silence,-sans vouloir les cacher.
Presque tous les enfants ont une
Bible à la maison; prenons garde
d’éyeülér léür petite et dangereuse
cuHosité. S'ils nous interrogent
sur’ces faits, racontons-les leurs
chA^tément et «impleraent, sans
3
-107
rien omettre de ce quç le texte
dit. — Nous aimons à rappeler à
cesujet une expérience de M. Jules
Paroz, directeur de l'Ecole Normale de Grandchamp. Lui même
nous raconte (1) qu’il a lu toute
la Bible avec ses aînés , de la première à la dernière page, en la leur
expliquant quand il croyait la
chose nécessaire et utile. C’étaient
des enfants de huit à douze ans.
Les passages que certaines personnes auraient redoutés, ont été pour
eux parmi les plus sérieux.
Cette expérience de M, Paroz
nous amène naturellement à l’examen d’une question importante
traitée aussi par les régents de
Neuchâtel. Nous voulons parler de
cet enseignement indirect que l’instituteur donne par l’exemple. Si,
reconnurent-ils, l’instituteur n’a
pas l’esprit de sanctification, il
vaudrait mieux qu’il ne s’occupât
pas de la religion , car la religion
est une chose pratique : qui ne la
pratique pas, ne la connaît pas
et ne peut l’enseigner. Si l’exemple ne répond pas aux instructions,
on détruit d’une main ce qu’on
veut édifier de l’autre. Mais si l’on
n’estpas chrétien, que faire î Abandonner son poste et quitter son
état. C’est une obligation que prescrit le simple honneur. Et que faire
pour vivre? Mais • est-il nécessaire de vivre», a dit Bossuet.
Faut-il vivre et mentir à Dieu et
aux hommes ? Il y a d’ailleurs d’autres moyens d’existence que la condition de régent.
(1) La Bible en éducation, page 37.
L’école basée sur la Bible et dirigée par des institutrices et des
instituteurs chrétiens, voilà notre
conclusion pratique.
QUELQIËS CONSEILS
du pasteur Oberlin à ses paroissiens.
Assistez-vous régulièrement avec
toute votre famille au service
divin ? — Ne laissez-vous passer
aucun dimanche sans avoir accompli quelqu’ œuvre de charité ?.
—N’êtes vous pas allé, vous, votre
femme , ou vos enfans cueillir des
fraises, des framboises, ou des
myrtilles, des mûres ou des noisettes au lieu d’aller à 1’ Eglise?.
Et si cela est arrivé , permettezvous devant Dieu de ne plus le
faire?. — .\vez-vou.s eu soin de
vous procurer les vêtements indispensables pour assister le dimanche au service divin ? Ceux
qui en ont, mettent-ils à part
une portion de leur revenu pour
en procurer à ceux qui n’ont pas
encore, ou pour subvenir à d’autres besoins pressants du prochain? — Vos supérieurs civils
et écclesiastiques ont-ils sujet
d’être contents de vous et de
tous les membres de votre famille ? — Aimez-vous et honorez ■
vous assez notre Seigneur et Sauveur Jesus-Christ pour vous sentir
pressés d’établir et de maintenir
autant qu’il est en vous, la paix
entre vos voisins, afin que tous
ne forment qu’un troupeau dont
il soit le Berger ? — Votre bétail
ne cause-t-il aucun dommage et
aucun désagrément aux autres
4
-108
habitants du lieu? —» Prenez-ygarde, car ce serait de l’huile
sur le feu, et vous-vous causeriez
par là, à vous-même, beaucoup de
souci. Vos créanciers peuvent-ils
être satisfaits de votre bonne-foi
et de votre ponctualité, ou bien
doit-on dire de vous que vous
aimez mieux-vous acheterdebeaux
habits inutiles que de payer vos
dettes? — Avez-vous payé toutes
leurs échéances à ceux qui donnent leurs soins matériels à l’é
glise à l’école, à la maison corn
munale etc. Contribuez-vous cons
ciencieusement à l’entretien des
chemins ? — Avez-vous planté pour
le bien commun dans une pro
priété communale au moins autant
d’arbres qu’il y a de personnes dans
votre famille ? — Lorsque le Maire
assemble la commune ne manquezvous jamais de vous y rendre, ou
bien de l’avertir et de vous ex.
cuser si vous ne pouvez y aller.
Vos enfants vont-ils régulièrement
soit à l’école du dimanche, soit
à celle de la semaine?—Exercezvous sur eux une surveillance telle
que Dieu la demande de vous?
Avez-vous soin de vous abstenir
devant eux de toute mauvaise ou
sale parole qui leur ferait un mal
terrible dont vous auriez à répondre devant Dieu; leur apprenezvous à respecter leurs supérieurs
civils et ecclésiastiques , leurs
maîtres et maîtresses d’école, à
être polis avec 'les passants* bons
et aimable entre eux ; ' compatissants avec Iles animaux * à ne pas
aller sans nécessité dénicher les
pauvres petits oiseaux, si'utiles
à la campagne parcequ’ils détrui*
sent une quantité d’insectes nuisibles aux arbres et autres plantes.
Avez-vous pris des mesures pour
épargner le bois et ne laissez-vous
pas la chaleur se perdre. Ne gardez-vous pas de chien sans une
urgente nécessité? —] Savez-vous
utiliser vos heures de loisir, afin
de ne pas perdre un instant?
(Strangilb^tton
IVIessine. — Voici un fait de plus
pour prouver que la cendre des martyrs
est véritablement la semence de l’Eglise,
disions-nous, eu peusaut que dans la
ville de Messine l’on venait d’inaugurer
un temple évangélique, dont la façade porte
le chandelier de l’Eglise vaudoise, entouré
des 7 étoiles et posé sur la Bible. En effet
en 1360, un vaudois, un pasteur, Jacob
Bovet, était arrêté en Calabre , conduit à
Messine et brûlé dans celte ville par
ordre des papistes, ennemis irréconciliables de cette lumière divine qui luit dans
les ténèbres, et qui offusque ceux qui
préfèrent les ténèbres à la lumière. Alors
l’Eglise de Rome pouvait commauder sans
crainte de voir discuter ses ordres, car
partout on courbait la tête devant un
bref du pape, et on exécutait ponctuellement ses volontés, quand même il se
serait agi de traîner au supplice une personne innocente, ou coupable seulement
d’avoir annoncé rien autre que Christ et
Christ crucifié, comme c’était le cas de
Jacob Bovet. — Maintenant que les temps
sont changés '• Si les prêtres ne peuvent
plus fermer la bouche aux disciples du
Seigneur, ce n’est pas l’envie qui leur
manque , ce sont lès moyens d’exécuter
leur pieux’désirs, toujours‘les mômes.
Preuve eu'isoieot les faits suivants. Le
chandelier de l’Eglise vaudoise peint sur
la façade du temple évangélique a été à
plusieurs reprises, sali (imbrattatoj par des
substances que l’on ne nomme pas. que
Pou ue reocontra que dans les imains de
5
-109
persoQDes qui ont choisi la unit pour
exécuter leurs projets.
Profitaiil eusuite d’une absence de M.
Malan , le delegué de la questure manda
M. Bonnet, et lui demanda s’il ne serait
pas disposé à supposer que le vendredi
saint pftt tomber cette année ( 1874) le
Jeudi ou le samedi do la semaine sainte,
et à donner les ordres necessaires pour
célébrer l’anniversaire de la mort de notre
Sauveur un jour quelconque de la semaine
le vendredi excepté. M. Bonnet s’excuse,
allègue le calendrier et attend l’arrivée
de M. Malan, qui déclare ((u’il y aura un
culte le vendredi coûte que coûte. Le jeudi
la façade du temple était de nouveau couverte d’ordures parmi lesquelles figurait
une aiTico contenant des insolences à l’adresse des évangéliques et que l’on n’avait
pas certes ainsi encadrée, sans motifs.
Pendant la journée un membre de l’Eglise
reçut quelques coups de bâtous devant
le temple, tandis que M. Bonnet et un
autre mortibre de l’Eglise, qui avaient été
s’assurer de l’etat des choses, s’en tiraient
sans autre dommage que quelques coups
de sifflets et (juelques impertinences. Le
vendredi matin, les nouvelles les plus
étranges circulaient de bouche en bouche.
Selon les uns, l’on devait avoir adressé
une supplique à M. le Préfet pour le prier
d’inlerdiro à M. Malan d’ouvrir le temple;
selon d’autres, lo Ministère lui-même aurait par télégraphe enjoint à M. Malan
pareille chose ; selon d’autres enfin, l’ordre aurait été donné par M. le Préfet,
mais M. Malan aurait protesté et télégraphié au ministre de l’intérieur son intentioD de résister. Le fait est que le culte
du vendredi saint eut lieu, non sans difficultés pourtant, car partout on ne voyait
que carabiniers, gardes de sûreté publique et infanterie; même l’on dut une fois
menacer la foule de faire feu, si elle essayait, comme elle en avait, paraît-il,
l’intention, de délivrer par la force une
dizaine des plus turbulents que l’on avait
arrêtés. L’on cite l’exemple d’un garde de
sûreté publique qui ne se fit pas scrupule
de se joindre à la foule pour insulter les
évangéliques ; c’est une exception que
nous signalons, parceque tous les autres
agents de la force ont accompli leur devoir
= 1. - tü”.':; - ‘i.'qt
malgré le danger. Sans doute pour détourner la colère de la madone et des
saints, si oll'ensés par les évangéliques ,
une procession publique avait eu lieu
le jeudi. Lu douanier fut fort maltraité
par ces honnêtes cléricaux, parcequ’il
avait refusé d’ùter son chapeau, au passage do la processioo. Comme les temps
de Jacob Bovel reviendraient vile, si les
pa(iistes liisposaient encore aujourd'hui
de la force publique I Heurousemeut Messine compte un grand nombre do gens
éclairés et amis de la liberté qui réprouvent ces désordres et encouragent les autorités dans l’accomplissement de leurs
pénibles devoirs. D. .4. lî.
— Luc lucel in tenebris. Sous ce titre,
M. Auguste Malau vient de publier une
réponse à certaines attaques dirigées
contre l'Eglise vaudoise de Messine par
un journal catholique do celte ville. Les
rédateurs de la Parola, le journal en
question, avaient trouvé fort peu de leur
goût les armoiries placées sur la façade
du nouvel! temple vaudois, armoiries qui
consislenl eu une Bible sur laijuelJe est
posé un chandelier avec sept étoiles et
entouré de la devise : « Lux lucel in tenebris ». Aussi conseillaient-ils à M. Malan
d’enlever ces armoiries. Mais celui-ci leur
dit qu’il ne peut, pour deux motifs, répondre à leur désir. D’abord, ce sont les
membres do l’Eglise évangélique de Messine (jui ont fait placer ce qui offusque
tellement la vue des rédacteurs de la Parola. En outre, la devise qui entoure le
candelier est trop honorable pour que
M. Malan soit disposé à l’effacer. C’est une
une vieille et ancienne bannière qu’un
peuple petit par le nombre, mais grand
par la, foi, a portée avec courage, au sein
de douloureuses luttes, sans l’abaisser
jamais devant ses ennemis. Ce peuple a
été fort, car il a cherché sa force en celui
qui a dit'; * Je suis la lumière du monde ».
Pour prouver la vérité de ce qu’il avance,
m'. Ualan esquisse l’histoire du peuple
vaüdois'à l'aide surtout de citations empruntées à notre historien national Botta.
Cet opuscule , irès-întlressant, est non
seulement une'solide^réponse, faite aux
adversaires catholiques de notre -œuvre
i.’ l , ' il ' >it - ■■
6
-rio.
d’évangélisation à Messine, mais il fait,
du môme eovip, sans le vouloir sans doute,
toucher du doigt la fausseté de certains
articles d’un journal de Pise qui se plaisait,
il y a quelque temps, de couvrir, si possible, d’opprobre l’Eglise Vaudoise.
— Nous sommes heureux d’apprendre
que l’Evangile prêché dans le nouveau
temple évangélique attire beaucoup de
personnes. Non seulement toutes les places sont occupées, mais tes couloirs même
sont remplis.
Rome. — Les journaux de Home
contiennent plusieurs détails sur la seconde assemblée de la Société biblique
italienne qui eut lieu le SO Jmars, sous
la présidence de l’amiral Fishbourne,
dans la chapelle écossaise. D’après le rapport lu par le secrétaire M. James Wall,
ou a, pendant la deruière année, vendu
3000 e.xemplaires du Nouveau Testament.
La Société a maintenaut en caisse 40.000
francs. — MM. Sciarelli, Ravi, Duni, Gay
et Gavazzi’prononcèrent, à cette occasion,
des discours très applaudis par le nombreux public qui les écoutait. M. Gavazzi
fut, ce nous semble, trop violent et fort
peu biblique lorsqu’il lança contre le
pape l’épithète do reltile incoronato. Ces
deux mots que le Diritto a relevés ne se
trouvent pourtant pas das la Roma Evangelica qui rapporte tout au long le discours de M. Gavazzi. L’orateur termina
son discours en adressant une prière à
qui? à l’ange d’Italie. La voici telle que
nous la donne la Roma Evangelica: <0
•» angiol d’Italia, il bellissimo soprg tutti
» gli angioli ministra,tori al trono di Dio
» per la felicità d’Italia, - p angiol d’Italia,
» compi per ess^a la tua opera rigenera» trice, distruggi ed affranca ed ipghirlan» data colle stelle,j^eir^more di Dio. Cada
» il fulmine apocàjittico, e qvjapdo il Co*
» tosso djjpagaaesùao non presenterà che
» ijip, masso di api^enta cenere, angipl d’I» talia prenjdi di smto aUo svenato agnello
» il suo suggellato libro, dispiegalo seduto
»sopra i suoi sette polli,, e tulli vi lega gauo parola di vita in breve motto : la
»Bibbia, tutta la Bibbia, e solo la Bib» bia, ed il ciel per essa a tutti abitanti
» d’Italia ».
Nous sommes grandement étonnés qu’il
y ait eu, dans cette circonstance, un ministre pour faire une prière si païenne,
un public pour l’applaudir avec enthousiasme , et un journal évangélique pour
la rapporter textuellenaent sans l’accompagner d’une parole de blâme. — Voici,
à ce propos, le jugement du Diritto.
« Davvero , quelle frasi smodate, quei
» pensieri selvaggi, queU’entusiasmo vul» gare non ci consolarono. Al sig. Gavazzi
»un po’ piii di convenienza di linguaggio
» non farebbe male. Ci perderebbe in ap» plausi, ma i suoi discorsi guadagnereb» bero in efficacia e in dignità ».
Oastelnuovo. — Dernièrement
un des nos évangélistes se trouvant à
Castelnuovo remit à un ex-militaire quelques traités religieux afin qu’il les vendît.
Le brave homme était sacristain l’église
catholique, mais comme il assistait régulièrement aux réunions évangéliques il fut
congédié par les prêtres qui voulaient
même forcer son vieux père mourant à
le chasser de la maison, s’il ne voulait
pas mourir sans les secours de la religion. — Notre nouveau colporteur expose ses livres en public un jour de
marché. Vient à passer le Syndic qui
fait séquestrer et sceller les livres et les
envoie à Reggio chez le Préfet. L’évangéliste en appelle, alors, au Préfet qui Ipi
déclare que le Syndic a abqsé de son autorité , m^is qhé le procès-verbal étant
dressé, l’affaire a été remise au procureur
du roi qui répond à nulrejévaijgélista :
c II faudra,voir cp qua.contiennept ces
livres; vous,pourrez eqsuite,,IPSIrepF9Udre »./l'M 51 -U,. ;li d’-t> ■ , ■)< ••
i ‘ ‘l’' ' ' ' ■ .
.■*, m ' ■■ ■
^Florçtjqtce. -^^L*a Commission d’^vangélisalion a provisoire,ment. dit-on,
uoipmé M. E. cpmbe^ prot- théologie,
en remplacement de l',éyan€éliste
Meille, démissionaire. M. Lala, napolitain,
7
-lll
aidera H. Combe dans ses nouyelles fon
CtiODS.
Nous euga$;eoos nos lecteurs à lire la
belle poésie que M. T. P. Rosselli a publiée dans le (lernier n* de La Rivista cristiana. Celle poésie: Rostagno, a pour
épigraphe les mots ; « avanti ! avanti, »
prouoiicés par notre ami quelques instants avant de quitter les siens.
Chronique Cauhoioe
r*omar*3t. Voici uu fait qui prouve que la proposition, faite par VEcho
des Vallées, de s’adresser aux parents pour
obtenir une augmentation du traitement
des régents de quartier, peut se réaliser.
Dernièrement, sans aucune difficulté,
dans le quartier de la Pérouse l’on a recueilli la somme nécessaire pour prolonger l’école d’un mois au delà du terme
fixé, et augmenter du quart le traitement
mensuel du régent, pendant le dernier
mois d’école. L’on ne s’est adressé qu’aux
parents qui ont des enfants qui fréquentent l’école; la somme aurait ôté bien plus
considérable, si l’on avait prié tous les
habitants du quartier de contribuer.
'Vlllesèclae. — Malheureusement
c’est un fait d’un genre tout opposé que
nous devons enregistrer. L’Echo des Vallées avait annoncé, en son temps, qu’àprès
une conférence, l’on avait souscrit la
somme nécessaire pour continuer l’école
subsidiaire pendant quelque temps encore
et éviter ainsi l’encombrement de la grande
école. Les parents sont revenus sur leurs
promesses, et ont décidé d’envoyer pèle
mêle à la grande école tous leurs enfants,
de sorte que l'on verra maintenant assis
côte à côte un enfant 'V|ui ne sait pas
distinguer les lettres de l’alphabet et un
enfant qui sait lire couramment en français et en italien. Ainsi entendue, l’instruction ne peut que faire des progrès
sensibles, les parents, nous u’en doutoins
pas, s’en apercevrorfl sans peine à la fin
de l’année jü
F*érier*. — L’école du chef-lieu là
aussi est envahie par une foule d’enfants,
venant des écoles de quartier, trop tôt
fermées. Le pasteur qui voit qu’avec une
foule si disparate, il y a dans l'écob^
mince profit pour les enfants et peine
insupportable pour le maître, renvoie les
plus petits à leus mères; mais celles-ci
n’entendent pas les choses de cette oreille,
et n’osant s’eu prendre au pasteur insultent le pauvre régent, sans penser ipi’iiii
prolongement d’un mois d’école aurait
remédié au mal. D. A. U.
Collecte pour la famille Grill
Liste precedente Fr. 84
M. Amédée Vertu % 4
N. N. de Florence » 20
Un cultivateur vaudois » 50
Miss Menzies » 25 en or
M. J. Malan > 50
M“' Mylius de Turin » 25
M. Mei lie pasteur 5
Total Fr. 268
La Table nous prie de publier le paragraphe qui suit d’une lettre officielle du
vén. Comité do Hollande, concernant les
honoraires des régents de quartier:
« HONORAIRES DES RÉCENTS
» Permettez-nous de vous rappeler ce
» que nous vous écrivîmes, il y a un an,
» au sujet des honoraires des régents des
* quartiers. Dans quarante-cinq quartiers
» la Commune se borne au minimum c.
* à-d. à une petite somme égale à notre
r subside. Dans trente cinq autres elle
» ne donne pas même Vallerum tantum,
» ou l’équivalent. Nous tenons absolument
» A ce qu’on aille au moins jusque là. Et
8
»nous vous prions‘de le rappeler aux
» retardataires. Vous avez bien voulu
» nous répondre le 12 mars, que vousfe
> riez bon usage de notre recommanda
> tion auprès des rétardalaires, soit con
> sistoires, soit Conseils communaux. —
> L’eftet, à ce (ju’il paraît, a été nul. Nous
» lisons, du moins , dans votre dernier
> rapport : « Honoraire des Régents. Pas de
> changement dignes d’être mentionnés
> depuis l’année dernière ». Veuillez in
> viter les Consistoires ou les Conseils
> municipaux que cela concerne, à vous
> mettre an état, a vaut, votre prochain
' Synode, de faire connaître au Comité
> en Hollande qu’ils ont élevé leur part
■ à la paie des régents de quartier pour
> le moins jusqu’à Vallerum tantum de la
> somme fournie par le Comité de Hollande,
■ pour que celni-cine soit pas obligé de reti
> rer ce subside ainsi qu’il a résolu de le
> faire, à partir de cette année, dans toutes
> les dépendances des Conseils et des Consis‘ loires, ou pour toutes les écoles de quar' lier où la dite condition continuerait à
■ ne pas se remplir ».
A TRAVERS LES JOURNAUX
-112
Revne politique
Rien de nouveau dans le champs de la
politique proprement dite. Le professeur
d’astronomie Filopanti, en homme qui a
longtemps vécu dans la lune, se propose
de faire une tournée de... comment di
rons nous ? de moralisation par toute
l’Italie et même au dehors au besoin. Il
a commence par un discours aux Bolonais, et s'est ensuite adressé aux romains,
dans l’ex-mausolée d’Auguste, où chacun
a pu crier en toute liberté vive Mazzini,
et même.... vive Brutus I Cette allusion,
a attiré plus de sifflets que d’applaudissements à son auteur, et la police a levé
philosophiquement les épaules. Sonpazzi!
■ nr,
fl
Il est parfaitement avéré que Rochefort, Pascal Grousset et consorts, ont dit
adieu à la Nouvelle Calédpnio ; cette évasion s’est accomplie avec l’aide d’un bâtiment anglais qui se trouva là fort à
propos, et d’apr^ un plan très probable
ment combiné à l’avance. Le ministère
Broglie, aussi surpris que furieux, compte,
dit-on, s’en prendre à Victor Hugo et à
Edmond Adam qui ont envoyé de l’argent
aux fugitifs.
C’est que ce ministère a plus d’une
raison d^être exaspéré. La dernière élection, dans la Gironde, a montré que les
électeurs font à peuprès le même cas du
du gouvernement que s’il n’existait pas.
La lutte électorale s’est circonscripte entre
républicains et bonapartistes, à l’avantage
cependant des premiers.
On prépare un projet de loi pour la
constitution d’une chambre haute ,-une
espèce de Sénat; mais les légitimistes protestent d’avance contre cette ébauche
d’une constitution définitive de la république et il est improbable que la gauche
porte à un ministère, qui lui est aussi peu
sympathique, l’appoint des voix qui pourront lui manquer à droite, et le projet
pourrait bien échouer.
Il est mort à Paris M. Beulé, député,
ex-ministre, et surtout ce qui valait mieux,
orientaliste et écrivain distingué.
On se souvient d’une lettre adressée
avec beaucoup do sans gêne par Pie IX
à l’empereur d’Autriche. Cette épître ayant
comme de juste , été passée au ministre
des affaires étrangères, comte Paar, celui-ci
fit faire à Rome une répon.se fort nette,
qui proclame la complète indépendance
de l’état à l’égard de l’église. Cette lettre
sera probablement le signal d’une rupture
complète des relations diplomatiques entre
l’Autriche et le Vatican. Tout va bien.
Il n’y a qu’en Espagne que cela ne va
guère. Carlistes et républicains piétinent
sur place, autour de ce village de San
Pedro de Abanlo, sans que l’on puisse
encore prévoir le dénouement. Il_ paraîtrait cependanti, à travers les dépêches
parfaitement contradictoires que les deux
partis envoient au reste du monde, que les
Carlistes n’ont plus guère de munitions, que
les républicains en sont au contraire bien
pourvus, ce qui pourrait finir par trancher la question , le combat cessant faute
de poudre, au moins d’un côté. Une dépêche particulière de la Gazzetta di Torino annonce même que Don Carlos, aurait couru jusqu’à Pau, pour y abriter
sa' jjirécieuse personne, ce qui n’aurait
rie* d’étonnant de sa part. ReUita refera.
Direçtqur-Gérant.
Pignerol Impr.”Chiantore et i Mafcirelli.