1
Année XiV®
PRIX D’ABONNEMENT PAR AN
IUlie..................L. 3
Tous les pays de rüuion de
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Au l)iu*0îiu d’Aduihiistration;
lUiea MM. les Pasteurs;
Ohü/ M, Ernest Robert fPlijuerol)
iM, à Librairie Cbiautore et
MascarelU j'Piguerol ).
[/abonnement part du X- Janvier
et se paie d’avance. i
N. 42.
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le tirage 10 eeiitimes chacun.
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times pour 3 fois et an dessus.
S'adresser pour la RédActioii et
l'idniinistration à M. le Pasteur H.Bosîo — Saint OêrmainCluson ('Pînerolo ) Italie.
19 Octobre 1888
Tout cbaiigGuient d'adresse est
payé 0^25 centimes.
LE TEMOIN
ËCHO DES VALLEES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
lue lierez tèmoiuH. Aci’îtfl l,
Soin maix*©.
Le jubilé du Doct. Lantaret. — Val Bregaglia. — Nouvelles religieuses. — Chronique vandoise. — Revue politique. —- Annonces.
Le jubilé du Doct. Lantarèt
Le demi siècle qui s’est écoulé
de 1838 à 1888 n’est pas de ceux
qui pourront passeï’ inaperçus dans
l'histoire de l’Eglise Vandoise. Si
l'on regarde à sa position au sein
de la'société civile, on la voit
passer de l’état de tolérance soupçonneuse et d’infériorité, à celui
de l’émancipation et de la jouissance pleine et entière de la liberté.
Si l’on regarde à la culture intellectuelle, on assiste au progrès
constant des écoles primaires, au
développement considérable du
Collège, de l’Ecole Latine et de
l’Ecole Supérieure, comme aussi à
la fondation et au développement
de l’Ecole de Théologie. Au point
de vue de la vie ecclésiastique, ou
voit la discipline de 1839 remplacée
Siêimnt la vérité nr.ee ïa chdrité. Bpii. îv^ 13,
CaBia
an
B*S
par la Constitution de 1855, modifiée à son tour et développée
dans une série de réglements. Les
synodes deviennent annuels etl’esprit qui les anime se perfectionne
à mesure que s’accroît l’importance de ces assemblée.s.
La vie religieuse aussi, alimentée
par une prédication devenue'partout évangélique, se développe ,
quoique lentement; les écoles du
dimanche, les réunions de quartier,
les contributions pour les œuvres
chrétiennes, s'établissent etse multiplient dans toutes les paroisses,
A mesure que les provinces italiennes s’ouvrent è la liberté, l’œuvre d’évangélisation va s’étendant
d’année on année, tandis que l’église apprend è faire aussi, des
sacrifices d’argent et d’hommes
pour les missions lointaines.
A cette œuvre de relèvement et
de progrès. Dieu seul sait, an juste,
combien d’instriimeut.s humains il
a employés et la part que chacun
d’eux y a prise.
2
.330,,
¥ ¥
*
Ce qui est certain c’est qu'il
existe, à cet égard, une grande
diversité. Suivant qu’un homme a
reçu plus ou moins de dons, suivant qu’il lui a été accordé un
temps plus ou moins long pour
les faire valoir, suivant qu’il a déployé au service du Maître, plus
ouîjmoins de fidélité et de dévouement, le sillon qu’il creuse peut
être plus ou moins profond, l’influence qu’il exerce plus ou moins
étendue et bienfaisante.
L’Eglise qui sait être reconnaissante envers Dieu des dons spéciaux qu’il di-stribue à certains
hommes pour l’utilité commune,
ne manquera pas de témoigner à
l’occasion sa reconnaissance et son
estime h ceux qui ne s’épargnent
pas en travaillant à son service
avec persévérance.
¡f
■à ★
Chacun sait que parmi les hommes qui ont porté, pendant les
dernières cinquante .années, les
responsabilités les plus lourdes, et
exercé la plus vaste influence sur
la marche 'de l’Eglise, le Docteur
IJntaret occupe une place éminente. Par le travail qu'il a accompli comme pasteur, comme
modérateur ou membre de la Table
et|de la Commission des Hôpitaux
pendant de longues années, comme
publiciste ou éditeur de différents
ouvrages fort utiles, comme citoyen influent etéclairé, il amontré
le vif intérêt qu’il portait et porte
encore à la prospérité de sou église
et de sa patrie.
Aussi l’idée de lui donner, à
l’occasion du 50’"® anniversaire de
sa consécration au St. Ministère,
un témoignage particulier d'affection et d’estime, a-t-elle été accueillie avec empressement par ses
collègues et par ses nombreux
amis.
La distance et les occupations
n’ont pas permis à un grand nombre de ceux qui l'auraient désiré
de se trouver, lundi dernier, 15
courant, au Pomaret, mais une
cinquantaine au moins représentant le corps pastoral, les professeurs, le.s administration-s de
l'Eglise, la paroisse de Pomaret,
les amis, y sont accourus des trois
Vallées, de Pignerol, de Turin et
même de Gènes. Deux députés du
collège de Pignerol : Mr. le comui.
Tégas et Mr. le général Geymet
ont pris part à la fête. Mr. le coram.
Peyrot, M. le Doct. Prochet, Mr.
D. Pellegrin, et d’autres encore, ont
envoyé des télégrammes ou des
lettres. La journée splendide cadrait bien avec la gaîté des coeurs.
¥■
* *
Vers midi on se réunit à l’Ecole
Latine, où M, le prof.Trou, au nom
des présents et des absents, offrit
à Mr. le pasteur Doct. Lantaret
une coupe d'honneur accompagnée
d’un parchemin. Prenant en main
la coupe: «Elle est petite, dit-il,
beaucoup trop petite, si elle doit
contenir la vive et sincère affection
que nous avon.s tou,s pour vous, la
reconnaissance que nous vous devons pour tout ce que vous avez
fait pour votre Eglise en cinquante
années d’activité incessante, et les
vœux que nous formons pour que
Dieu vous conserve encore long-
3
331
temps et vous coutimie et multiplie ses bénédictions et ses grâces».
Le Doct. Lantaret remercie avec
émotion tous ceux qui ont bien
voulu lui donner ce témoignage
d'estime et d'aifection. tll vaut la
peine, dit-il, de travailler 50 années
pour jouir d’une heure comme
celle-ci.— Je souhaite une pareille
bénénédiction à chacun de vous.
11 est vrai qu’en regardanten arrière
sur une silongue périoded'àctivité,
on se sent profondément liumilié
à la pensée de tout ce qu’on aurait dû et pu faire et que l’on n’a
pas fait.
»Cependant je bénis Dieu pour le
peu qu'il m’a permis de faire et
je vous remercie des sentiments
que vous me témoignez. Nous n’ignorons pas, au reste, que la reconnaissance humaine, si précieuse
qu'elle soit, ne saurait suffire;
aussi, que vous l'obteniez ou non,
en servant le Seigneur, travaillez
toujours pour Lui, pour Lui.».
La coupe d’honneur offsrie au Dr.
Lanlarel est en argent et sort des
ateliers de Mr. C. Balbino, orfèvres de
S. M. à Turin.
Elle mesure 24 cenlim. de hauleiir
et repose sur quatre petites volutes
habilement exécutées et qui, parlant
de la base, aussi large que le calice
lui-mêrne, viennent finir en deux têtes
de lion, reliées entre elles par un
travail de ciselure et de repoussage
au marteau, des plus finis; de là part
le calice, soulenu par des feuilles d’olivier en relief, et orné de deux médaillons réunis enir’eux par des guirlandes de fleurs et de fruits. L’intérieur
de la coupe est en vermeil. Sur te premier médaillon est gravée celle inscription :
Al Commendatore
PIETRO LANTARET
Pastore FaideSB
DoUoi'e in Teologia
Sur raiilrefacc se trouvcntcesparoles:
In occasione
del
cinquantenario
del suo
ministerio
I
Colleghi
Sur la base, se trouvent inscrites
les deux dates; 7 octobre {838 (consécration) et 2 décembre {838 (installation àRodoret). La coupe repose
dans un écrin de maroquin rouge à
l’extérieur, revêtu à l’intérieur d’un
bouillonné de peluche bleue,
L’éxéculion de la pergamena est due
au travail, admirable à tous égards,
de l’ingénieur A. Dalbesio, qui s’y
est consacré con amore et a lait preuve
du goût le plus exquis. Le parchemin
mesure 48 cenlim. de longueur par
34 de largeur. 11 est recouvert d’un
cristal taillé à biseaux et monté dans
un cadre en peluche grenat sortant
de la maison Vezzosi.
La lettre initiale A est formée par
’écusson de l’Eglise Vaudoise: l’é
crilurede l’adresse est en gothique et les
ornements style renaissance. Au centré
d’un grand P., initiale du nom dè baptême de M. Lanlarel, ori aperçoit un
paysage de la haute montagne; cirhes
neigeuses, roches et sapins, rappçlanl
d'une manière allégorique ta première
paroisse qii’il a occupée, celle de Rodorel. — Plus bas l’Ecole Latine et le
temple du Pomaiël, reproduits d’après
des photographies, ci tout au fond,dans
le lointain, la rade de Montevideo :où
Mr. Lanlarel aborda, lors de sa visite
(aileaux Vaudoisde l’Üruguay en'1869.
Tout cela peint avec une finesse et
une fraîcheur incomparables, et qui
font de ce travail une œuvre des plus
artistiques et des plus dignes d’éloge.
Voici ce qu’on lit sur le parchemin:
^ A Monsieur le Pasteur
PIERRE LANTARET
Docteur en Théologie.
4
332
Vénéré Frère,
Le 7 octobre 1838 a marqué le commencement d'une activité bénie pour
notre chère Eglise. Vous l’avez servie,
depuis lors, pendant un demi-siècle,
comme Pasteur de deux de ses paroisses, comme Recteur de l’Ecole
Latine et comme Président ou membre
de ses diverses administrations, en
apportant dans l’accomplissement de
toutes ces ciiarges autanldedislinction
que de fidélité.
Aussi, vos Collègues se sentent-ils
pressés de venir, dans ce beau jour,
50”'‘ anniversaire de votre consécration,
vous entourer comme un Père en
Israël, et vous exprimer, en leur nom,
et en celui de l’Église Vaudoise toute
entière, leur désir fervent que Dieu
vous conserve encore, pendant de
longues années, à leur affection respectueuse, et leur ardente prière que
vous soyez, jusqu’à votre blanche
vieillesse, comblé des plus riches bénédictions de celui qui a dit: iJ’honorerai ceux qui m’honorent», (i
Sam. II. 30).
* . * *
A midi et demi, dans la cure habitée pendant tant d’années par le
Doct. Lantarel ( qui vient de se transsporler dans sa propre habitation),
un banquet fraternel réunissait près
de soixante personnes. La salle était
ornée de portraits et de bannières, et
la fanfare de Pérouse, qui vint se placer
sous les fenêtres!, nous fit entendre
quelques beaux airs.
Au dessert, Mr. le Coinm. Lantaret
porta le premier toast au Roi et à son
hôte illustre, l’Empereur d’Allemagne.
Mr. le député Tégas se leva ensuite.
€Je n’ai pasassisté, dit-il, aux banquets
plus ou moins olïiciels quit)nleu lieu
ces derniers temps dans notre province;
mais j’aurais cru manquer à un devoir,
en n’acceptant pas l'invitation qui me
conviait à la fêle d’un ami auquel je
sois lié depuis quarante ans d’une affection que n’ont pas altérée les évènements s1 divers qui se sont succédés
pendant cette péi’iode. Je me rappelle
encore le joui', oi!i, en 1853, monsieur
Lantaret vint, avec quelques autres
amis, m’offrir à Pignerol, alors que
j’étais un simple et modeste avocat,
la candidature du Collège de Pérouse.
Je me défendis d’un pareil honneur,
mais une fois élu, je considérai comme
un devoir dene pasrefusercetlecharge.
Depuis lors, j’ai été sept fois honoré
delà confiance de mes concitoyens et,
selon mes forces, j’ai léché de servir
consciencieusement la patrie. Désormais l'âge se fait sentir aussi pour,
moi, et d’autres seront appelés à travaillera la conservation de cet édifice
national qui a coûté tant de sacrifices.
Laissez-moi vous dire combien je suis
heureux de me Irouverau milieu d’une
assemblée, avec laquelle je me sens
pleinement d’accord, non seulement
quand il s’agit du maintien des libertés
fondamentales, mais môme lorsqu’ils
s’agit de la question sociale. Je suis
persuadé, comme vous, que la loi ne
peut, à elle seule, résoudre ce problème. Seul le sentiment religieux pur
et élevé, dont voiis-êlesles représentants, peut mettre une digue aux passions et arrêter les efforts, soit des
socialistes, soit du prétendant au pouvoir temporel, lesquels sont également
ennemis de la pairie. Je bois à la santé
de mon vieil ami et à ta prospérité de
tout notre arrondissement».
Mr. le Général Geymet s’unit à son
collègue pour confirmer les sentiments
qu’il a exprimés à l’égard des principes
religieux qui, dégagés de toute hypocrisie et superstition, s’allient si bien
au vrai patriotisme. Il boit à la prospérité de ces Vallées qui ont donné
dans le passé et donneront encore à
la patrie de bons soldats et de fidèles
citoyens.
Mr. G. A. Tron, membre du Comité
d’Evangélisation, exprime, au nom du
Président du Comité retenu à Rome,
et des évangélistes, les sentiments
d’affectueuse estime que l’évangélisation éprouve pour celui qui a non seulement prié pour les combaUanls,mais
a travaillé à les préparer dans les établissements des vallées, et a même été
appelé avec ses collègues de la Table
à diriger les premiers travaux entrepris hors des Vallées.
5
Mr, le past. Ilugon porte un toast
à la modeste et fidèle compagne du
Doct. Lantaret, que les pauvres et les
malades connaissent si bien.
Mr. E. Coslabel, au nom de.s nombreux laïques présents est heureux d’assurer Mr. Lantaret que ses collègues
ne sont pas seuls à avoir pour lui
des sentiments de reconnaissance et
d’affection et termine en portant un
toast au Corps pastoral Vaudois pour
sa fidélité à l'Evangile de Christ.
Mr. Pons Modérateur indique trois
qualités qui lui paraissent avoir tout
parliciilièremetil distingué l’activité de
Mr. Lantaret. 1! a travaillé avec^oic,
avec une inépuisable bonne huineur,
ce qui rend le travail plus facile et
fait aimer le travailleur; il a travaillé
persévérance, avec ténacité même;
et avec un entier désinléressement.
Mr. le prof. Tron est lieiireiix de
pouvoir considérer Mr. Lantaret comme
son collègue dans le prolés-soral, quoiqu’il ne l’ait pas été longtemps. 11 ne
faut pas oublier en effet, comme le
rappelait Cavourà trois éludianl.s qui
avaient quitté leurs éludes pour lui
offrir leur épée, que nous avons bésoiri
de têtes, tout autant et plus encore
que de bras.
Le Doci. Lantaret remercie Ions ceux
qui ont voulu lui procurer celle belle
journée et tout spécialement les honorables députés Tégas et Geyrnet;
mais il doit ajouter que le portrait
qu'ont tracé de lui les amis qui ont
parlé lui a fait l’effet d’une pbolograpbie où il ne s’élail pas reconnu, tellement elle était plus belle que la
réalité.
C’esI un don précieux que celui de
pouvoir travailler joyeusement et comme en souriant. Cependant le fardeau
d’une administration est bien lourd,
à certains moments, et nous devons apprendre à porter les fardeaux les uns
les autres en sonlenaut nos administrations de nos prières et de notre
sympathie.
L’heure du départ du tramway pour
Pigrierol approchant, la salle se vide
333.
et après les bonnes poignées de main
d’adieu, chacun reprend la route qui
le ramène-à son champ de travail, en
se disant que ceux qui ont le privilège
de travailler un demi siècle sont fort
rares et que le temps est d’ordinaire
beaucoup plus court.
Val Breg-aglia
Tel est le nom d’une vallée, dont
les eaux, parle canal du torrentMera,
se versentdansun ileuve ilaiien, l’Adda;
dont la population porte, dans sa grande
majorité, des noms italiens, dont la
langue est italienne aussi; et qui cependant appartient à la Suisse. En
outre, avec le val Poschiavino, qui
possède les mêmes caractères géographiques et ethnographiques, et se
trouve dans le même canton des Grisons, elle est le siège des seules paroisses évangéliques de langueilatienne
que Ton connaisse. C'est donc à un
double litre que ces églises sœurs sont
dignes d’intéresser les lecteurs du Témoin.
Celle contrée, et surtout la paroisse
de Sogliû, n’est pas nouvelle pour les
Vaudois, et particulièrement pourceux
qui ont lu notre petite feuille pendant
ces- deux dernières années. 'Des personnes bien connues, MM. AmédéeBerl,
DesanctJs, J. P. Meille, Gavazzi, Bruschi,
Donald Miller, Emile Combe, l'ont visitée et en ont parlé à plusieurs reprises parmi nousi En remontant à
l’origine du protestantisme dans ce.s
paroisses, on y découvre un troisième
lien de parenté avec nous. En effet,
la première personne qui y apporta
l’Evangile fut un certain Bartolomèo
Maluro de Saluce, où nous savons que
nos pères professaient le pur Evangile,
trois siècles avant Luther. La première
église évangélique du val Bregaglia,
celle de Vicosoprano, fut pareillement
fondée par un père de la Réforme
italienne, Pier Paolo Vergerio cxévêque de Capo d’Jstria.
La paroisse deSoglio fut la dernière
de la Vallée à adopter les idées nouvelles. C’était Vers 1560, loixs de la ter-
6
„.334...
rible persécution dirigée par le comte
de la Trinité contre les Vaudois du
Piémont, et lors de l’extermination de
leur colonie de Calabre par les ordres
du cardinal Caraffa, évêque de Cosenza.
Tandis que nos pères étaient livrés à
toutes sortes de tortures par les prêtres
et tes moines, qui les voulaient obliger
d’embrasser le catholicisme, les habitants de la vallée grisonne, en question, chassaient leurs prêtres et moines,
sans toutefois leur faire de mal, et
passaient en masse à la foi réformée.
Le curé de Soglio, depuis longtemps,
ne tenait plus uneconduile exemplaire;
plusieurs fois ses ouailles l’avaient
menacé de l’abandonner, comme ses
collègues des pays voisins l’avaient
été, s’il ne s’amendait lionorablernent.
Enfin, comme il employait un langage toujours plus libre dans l’insIruction religieuse de la jeunesse, un
dimanche après midi, pendant le catéchisme, les femmes cl les enfants,
n’y pouvant plus tenir, chassèrent de
l’église l’indigne prédicateur, et se
retirèrent dans leurs maisons décidés
à obtenir publiquement ce que beaucoup désii'aient en secret depuis des
années. Après avoir demandé l’autorisation des seigneurs du lieu, la noble
famille de Salis-Soglio, qui leur répondirent qu’ils n'avaienl jamais prétendu lier la conscience de personne,
on remit le choix de la religion à
suivre au jugement des jeunes gens.
Ceux-ci sè réunirent dans le grand
pré où ils avaient l’habitude d’aller
prendre leurs ébats, les jours de fête,
et proclamèrent à l’unanimité l’adoption de la religion évangélique pour
eux et leurs familles. Le prêtre dut
s’éloigner, sans espoir de retour; et
depuis lors, loiile celle paroisse, comme
les cinq autres du va! Bregaglia, n’ont
plus eu de personnes catholiques dans
leur sein en dehors de quelques domestiques ou journaliers. >
Nous en avons dilassez, nous semblet-il, pour éveiller l’attention et l’intérêt des Vaudois du Piémont pour
ces frères si rapprochés, et cependant
si peu connus parmi nous. Si nos lecteurs désirent de plus amples détails
sur ces vallées, nous ne saurions leur.
%.
indiquer un livre plus à propos, que
celui du prof. Doct. Emile Combe,
intitulé ; Visita ai Grigioni riformali
italiani. — Firenze, stamperia Claudiana. — L. 1,50.
JiouDeUe» IBcUgteu0e0
Le nombre des étudiants en théologie
en Allemagne a triplé depuis une douzaine d’années. En effet, en 1876 les
17 facultés en théologie proleslanle
complaient ensemble 1.595 èlève.s ;
aclueilemenlelles en ont 4.695. D’après
le journal Le monde chrétien qui
fournit ces données, le nombre de 3000
étudiants serait suiïïsant en temps
ordinaire, pour !e.s besoins de l’Eglise
évangélique. Mais comme il y a beaucoup de lacunes à combler en ce moment, on n’aura pas à craindre de sitôt
le trop plein qui s’est produit depuis
quelques années dans d’autres carrières. Ce sont surtout les universités
prussiennes qui ont vu augmenter le
chiffre de leurs étudiants en théologie,
et parmi elles, Berlin, Greifswald,
Marbôurgel Koenigsbergsonl tout particulièrement favorisées.
Ces données démontrent au moins
que le proleslanlisme en Allemagne
est bien loin de reculer, soit devant
le rationalisme, soit devant les efforts
inouis du papisme.
L’empereur Guillaume II et la foi
évangélique — La ligue protestante
réunie à Duisbourg, du 12 au 14 août,
sous la présidence du comte Wintzigerode a envoyé à l’empereur Guillaume II une adresse, à laquelle ce
monarque a répondu en ces termes,
par l’entremise d’un de ses sécrélaires,
le conseiller de cabinet'
« S. M. approuve toul-à-fait les
efforts que la Ligue a entrepris pour
maintenir et vivifier la vraie foi évangélique, pour éliminer de l'Eglise les
querelles de parti, pour édifier et développer la vie religieu.se et ecclésiastique sur le fondement de la foi
déclarée en la Parole éternelle de Dieu
7
. 335
el en la raédialion unique de Christ.
Mais S. M. a confiance que dans leurs
discours les personnes qui agiront au
nom de la Ligue ne refuseront pas
leur respect aux convictions adverses
el ne porteront pas atteinte à la tolérance qui doit résulter de ce respect».
Celte dernière phrase fait évidemment allusion au mode d’action du
jeune pasteur Thùmmel el de ses amis,
parceque la presse catholique la souligne de ses applaudissements.
(ÎPKronique Sl^ubotee
Nous avons appris avec plaisir que
le conseil municipal de La Tour s’est
prononcé pour l’abolition du marché
qui se tenait encore, le dimanche,
dans les rues et dans les places publiques. 11 est vrai qu’il a délibéré
d’ouvrir aux vendeurs et aux acheteurs
du dimanche les nouveaux hangars
militaires. La cause de l’observation
du jour du repos peut cependant, à
bon droit, enregistrer celte délibération, presque unanime, comme un
progrès et une victoire.
Grâce à l’initiative charitable d’un
Comité de Lyon, dix ou douze familles
de Vandois des Hantes-Alpes (surtout
de Dormillouse) ont été envoyées en
Algérie pour former la colonie des
Trois-Marabouls.
Il paraît que d’autres doivent les
suivre et s’établir à Terga. La Société
Vaudoise leur avance les fonds pour
construire leurs maisons, défricher
Cl semer leurs terres.
Le remboursement de ces avances
Se fait petit à petit et sans intérêt.
A mesure que ces remboursements
s’effectuent ils servent à aider d’autres
Colons. «Ces immigrants vaudois, dit
' Echo d'Oran sont très laborieux, très
économes el très sobres».
iftemue pUttque
Comme nous l'annoncions, ilyaSjours,
c’esl le 10 c. que S. M. l’Empereur d’Allemagne taisait son entrée à Rome.
Voici un résumé succinct de la visite dont
il a bien voulu honorer notre patrie:
A 4,10 h. de l’après raidi, le train impérial s’arrête à la Gare centrale. Le roi Humbert s’avance et salue militairement l’empereur resté debout sur la plate-forme du
wagon. Le canon du Macao gronde, la cloche du Campidoglio résonne, la musique
du 5® infanterie entonne l’hymne prussien.
Guillaume II descend, les souverains s’embrassent à plusieurs reprises, se serrent ¡a
main et échangent quelques mots affectueux.
Suivent quelques présentations, elles souverains, montés en voiture, sortent de la
gare et se dirigent vers le Qulrinal, au milieu d’une double rangée de troupes, et
d’une foule énorme, accueillis partout par
des applaudis-semenis sans fin.
Ils passent sous l’arc de triomphe en style
de Moyen-âge, et traversent la place de Termini, admirablement ornée pour l’occasion.
La voilure se couvre d'une pluie de fleurs
et de petits écriteaux portant des inscriptions patriotiques, et quelques autres aussi
inspirés dans un sens irrédentiste.
Les applaudissoraeius redoublent sur la
place du palais royal el obligent les souverains à se présenter et à remercier.
Plus tard, visite de l’empereur au palais
de la Consulta et à l'hôlel Bristol où sont
logés les divers princes de la famille de Savoie, et remerciments au syndic de Rome,
marquis Guiccioli, pour le chaleureux accueil de la population romaine.
jow'ttec, Visite à l’ambassadeur Prussien, comte de Solms, déjeuner au palais
Capranica, siège de l’ambassade auprès du
Vatican, en compagnie du cardinal, secrétaire, Rampolla et de quelques autres prélats; visite à Léon XllI auquel, à ce que
disent les journaux, il exprime sa haute
satisfaction pour la liberté el le respect dmî
U est l'olget.
A 8 h, grand dîner de gala au Quirinal;
les souverains boivent à la santé des d'eux
familles royales, à la prospérllé des deux
vaillantes armées, et Guitlaurnell, en outre,
à X'uniU d'ilalié.
3«« journée. Grande revue sur la place
d’armes de Ceniocelle; 100.000 spectateurs.
L’empereur exprime son admiration pour
les troupes italiennes. — Vers 11 h. du soir,
réception de Guillaume II au Campidoglio,
illumination, et entrevue de Herbert Bismark avec Léon Xlil auquel, assure-t-on,
s
8
336
il ôte ionie illasion toiichnni le rélablissement du. pouvoir temporel.
pno journée. L'einpèrenr, et les personnages do sa suite, prend pan au culte divin
dans la chapelle de l’Ambassade.
Déjeuner au palais Caffarelli chez le comte
de Solms, visite au Panthéon, déposition
d’une couronne sur la tombe de Victor
Emanuel.
Sue jniivnée. Entrevue des deux, souverains, visite au Colysée et au Palatin.
d'oe jouTOfie.. Arrivée'à Naples vers les 2
h. p., foule immense, accuoil plus qu’enthousiaste, quoique ici aussi se répète la
même scène des écriteaux avec ^ Vira la
Erancia, abbasso la triplice Alleanza ». Vers
6 h. illumination splendide devant le palais
royal et concert inonslre.
1 me journée. A 10,10 le départ, parchemin de fer, de Guillaume II et de Humbert
pour Castellamare, lancement du vaisseau
Re Umberto, béni par l’évèque de la ville,
baptisé, pour la première fois avec du champagne italien, par M.lle Aclon, ülle du
Vice-amiral et commandant de la flotte; opération très-bien réussie.
Déjeuner sur le S«uoia, visite h Capri et
Ischia, retour sur le même à Naples, revue
de la flotte composée de 21 grands vaisseaux
et 21 torpilles.
Le soir, de nouveau, splendide illumination.
/\ iinonioes
ÉGOLlì DE MÉTHODE
Les régents et les maîtresses des
écoles de quartier sont instamment
priés d’arriver à l’iicole de méthode
de Torre Pellice et de Pomaret à 8 h.
précises, le matin du 29 courant, et
d’y apporter leur Bible, leurs livres
de lecture italien et français et de
quoi écrire. I.a gralificalion accordée
îi ceux qui fréqueirtent l’école tout en
ayant le droit d’en être dispensés,
será de 5 fr. au lieu de 4.
Lés pasteurs sont priés d’envoyer,
comme d’habitude, dès l’ouverture de
l’ÈcoIe dè méthode la lis,t,e des régents
ou maîtresses, leur âge, le nom de l’école où ils devront enseigner et les
années de service qu’ils comptent.
Les Commissio-ns.
La Conférence du Val Saint
Martin se tiendra à Rodorel, le mardi
23 courant, à 9 heures du malin.
Sujet: La vie d'église.
La Conférence du Val Pélis aura
lieu D. V. à Bobi le 6 novembre prochain. Elle s’ouvrira à 9 h. du malin.
Sujet: Préparation des Catéchumènes.
Il y aura réunion d’édification le 5
nov. à 7 h. du soir.
COMUNE 1)1 LUSERNA S. GIOVANN
Concorso pella nomina d'Insegnanti
È aperto il concorso per titoli ai
seguenti posti:
1. Maestra per la elementare mista
con uno stipendio di L. 640.
2. Maestra per la l“' elementare mista
/ con uno stipendio di L.,560.
,3. Maestro per la 2” e 3'’- maschile '
con uno stipendio di L. 700. j
4. Maestro per la 2^ e 3’^ mista valdese j
con uno stipendio di L. 560. i
È pure concesso ad ogni insegnante f
un conveniente alloggio. Le nomine
si faranno a termini delle vigenti leggi.
I documenti che dovranno presentarsi,
non oltre ¡1 25 ottobre corrente, sono
quelli prescritti dal Regolamento 16
febbraio 1888. , |
Il Sindaco
G. B. Olivet.
Le Çon,sÎsloire de l’Eglise * de Pi'
gnerol cherche un régent pour l’école
de> la Gioiella.. Sa durée de l’école
est de 3 mois‘et lé salaire de
francs. S’adresser a.n Paslenr.
Ernest Robert . Gérant.
Pigaerol, lmp. Chiantore-Masoarelli.