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Année XXXIX.
9 T>éeoi\îbr<^ 1904.
N. 50
L’ECHO DE8 VALLÉES
Oîî A-OI "i3ï VK;JVJ3JteE>r>I
Prix d’abonnement par an:
Italie ......................................Fr. 2,00
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S’adresser pour la Rédaction à M N. Touru, prof., T(srre Pellice,
etponrrAdministration à M. Alex. Rivoir, iustit., Torre Pellice.
Tout cbangemeut d’adresse coûte 15 centimes, sauf ceux du oommeuceuieut de l’année.
Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables
enes de louange, occupent vos pensées. (Phil. IV, 8).
SOMMAIRE :
Aux lecteurs de Vlùiho — L’ invocation
de Jésus — Missions — Echos de la,
presse — Questions morales et sociales;
la misère à Londres — Devoir do
citoyen — Correspondance — Bibliophie — hfouvellos et faits divers —
Revue politique.
Aux lecteurs de F ÉCHO
Deux ans se sont écoulés depuis que
le Comité de rédaction de VEcho des
Vallées, après avoir doublé le format du
journal, décida d’;ibai.sser le prix d’abonnement de 3 fr. à 2,50 pour l’intérieur et de 6 fr. à 5 fr. pour l’étranger, dans l’espoir que l’augmentation
énorme de frais qui en résulterait serait bientôt compensée par une augmentation proportionnée du nombre des
abonnés et des acheteurs au numéro.
Cet espoir ne s’est pas réalisé, l.e
tirage a bien augmenté, mais pas autant qu’il aurait fallu pour compenser
le surcroît de dépenses amené par la
double mesure que nous venons de
rappeler, et le résultat de cet essai de
deux ans est que nous nous trouvons
en présence d’un gros déficit.
Il est dur pour nous, autant que pour
vous, chers lecteurs, de revenir en arrière après avoir fait courageusement
un tel pas en avant. Mais on ne vit
pas de dettes, et le déficit par lequel
nous terminons l’armée est assez fort
pour qu’il nous soit impossible de prolonger l’essai.
De nouvelles mesures s’imposent donc
impérieusement. Lesquelles ? C’ est ce
que nous vous demanderions volontiers,
et nous n’hésiterions pas à ouvrir une
consultation générale si une certaine
connaissance — acquise en bonne partie
à nos dé[)ens — des habitudes de notre
peuple ne nous faisait fortement douter
du résultat. Quoiqu’il en soit, nous recevrons avec reconnaissance tout conseil
ou avis qu’on voudra bien nous donner,
très heureux si vous pouvez nous indiquer une issue jrlus satisfaisante que
celles qui ont pu se présenter à notre
esprit.
En attendant, voici ce que peuvent
faire de suite bon nombre d’entre vous.
C’est de se mettre en règle sans retard
avec l’administration du journal. Ceux
qui ont l’habitude d’être ponctuels —
il y en a, grâce à Dieu — seraient étonnés s’ils voyaient la liste des abonnements qui n’ont pas encore été payés,
et cela malgré des avis réitérés. Plus
de retard ! L’administrateur a absolumonts bo.soin d(> rccmivrer tous les abonnements arriérés. Hâiez-vous de les
lui faire parvenir.
Nous vous dirons, si possible, dès la
semaine prochaine ce qni aura été décidé pour l’avenir du journal, en tenant
compte dos avis que voudront bien nous
donner tous ceux qui s’intéressout à
notre feuille. Personne sans doute ii<'
songe à la laisser mourir; elli' même
ne demantle qu’à vivre. Et elle vivra
si ses amis veulent 'oien lui resL’er fulèles lors même qu’elle serait oblig'ée de
revenir à un formai plus modie-tc.
L’invocation de Jésus
La Revue bimensuelle Foi d rie, a
pris d’ une conférence du professeur
Barth de Berne, un article sur l’invocation de Jésus, qui mérite d'être c:onur:.
Nous prions Dieu au nom de. jési;s,
mais il y a des chrétiens qui se font
scrupule de prier Jésus lui même. 11
est utile d’examiner ce qu’en .pensaient
les premiers chrétiens.
Dès r origine du christianisme, h.s
chrétiens ont invoqué le seigneur Jésus,
et ont encouru, de ce fait, les re|)roches
des Juifs, des païens, et plus tard de.s
Mahornétans. Blasphème ! ont crié les
Juifs. Folie ! ont crié les païens.
Le professeur Barlb commence pir
faire aux adversaires de l’invocaliw!; d<Jésus toute.s l(\s concessions ,
même des concessions qui peiiveiil p.e
raître exagérées à de simples iei. leuie
de la Bible, et à certains théologiens.
Il concède que Jésus n’a jamais dit de
le prier, lui. Il concède que, même 1rs
récits où il est dit que tel v't t(d s’esl
prosterné devant Jésus, 11e prouvent
rien, et il ne veut faire appel à aïK'iei
texte proclamant la divinité de JésusChrist. I.a question qu’ il sc pose est
celle-ci: tout cela concédé (à tort on :'i
raison) comnu'iit le.s pnuuicrs disciples
de Jésus en sont-ils arrivés à invoquer
Jésus comme leur Seigneur ?
Il répond; l.,es premiers disciph-s de
Jésus en sont arrivés à le prier, à eaii.-e
de l’impression qu’ils avaient reçu,. (J,■
Jésus en vivant avec lui. Natiirellemcn 1
les disciples de Jésus ont conmi leur
maître, comme un homme, le fils itu
charpentier, le ])révliealeur qui n'avait
pas un lit'ii ou reptist-r sa tête. Milîv
cet homme accordait le pardon des pé'chés. Il disait au paralytique: « V^a,
mon fils, tes péchés te sont ]vaithinnés », il disait au brigand sur la
croix: «Aujourd’hui tu seras avec moi
dans le paradis. « Pour les jibarisiens.
c'était un blasphème, aucun propbèti'
n’avait jamais ainsi parlé. Mais Jésu.s
prétendait avoir ce droit, et, à l’a|i]mi
d(* son droit, il invoquait des faits ,su,,i
significatifs que ses paroles : les gué
risons qu’ il opérait. Il ne recherchait
p,:i.s 1 a ré'putation de faiseur de miran uis sou action était cependant
or.’ ’li'iise sur l’homme, quelquefois
:,o i nature. Les discijiles ne compre■ i' as I lus que nous, mais ils sc réi s o iit de cette juiissance surhuui.;i’ e mise au service de l’amour con
S !;Oc: 1-.
Ic’ d -ais ne se contentait jias do pardon ! les péchés, il condamnait le
11 parlait d’un jugement à venir,
nnii. :: ne jiarlait pas comme quelqu’un
, ,1 (,'ig-e la condition de ses audi/n : -. : se séparait d'eux; eux étaient
péi : . lui était exempt de péché. Au
cou I; î’cemcnt, celte attitude de Jésus
fiio' ■ ait s(-s disciples. Pierre lui crie:
«K. .iri-toi de moi, je suis un homme
¡.•de' 1 : i-, et le centenier de Capernaüm
i ni ;. i. dire : «Je ne suis pas digne que
tu ont!. Sons mon toit ». Mais en même
itooiis les di--ciples sont de. plus en
plu.s : ■ s.si's à obéir à un homme qui
:■(' ih'fs ,di devant eux à une hauteur
mi'i-ale i inacce.ssihle. Et peu à peu
ils app:. ;.riieiit à connaître les relations
(finis 1( OUI Ifi s Jésus vivait avec Dieu.
.Ils oh.-.! ; v.iient qu’il se distinguait complètcnu ni (les prophètes, même de Jean
.BaiitisP ; (lue, d’après lui, avec son
ap'pari:'’’U, fi- royaume de Dieu avait
<eé i,i:i i. u;.''; qu’il parlait do Dieu, de
-a veil ev'oc une autorité qui fai
fi ’Md’or contraste a.vi e l’attiu: -i s, .-¡1,,,.;^ |-c])rési’i!tants of
li d i , Eerilures ; qu’il témoignait
lie fl ' i;,„]>le familiarité avec Dieu,
,0)11 IV fti, dans rabandon à sa di
ii etio:', if. trouvaient le cliemin qui
niï iie à ' tien, le chemin du bonheur.
Jte s'.i: ropiiant ses piaroles, ils dc-ve
rail .;t < rlaius de l'arnour de Dieu et
de finir .-ahit.
lù I ifim vint la erneifixion et la résurreeîi ; 1. j ésus é| iron va une opposition
sails pn'i c'drnt. Il la subit, considérant
(| l'ille (iiitril.Miait à, I’achcvement de
ai (X'ii\ l e. l'V en cfft't, Dieu lia ressus( .a il 1” inonlra ressuscité à ses disI' ef a. .V' iï-,:’, les prophètes. Jean BajiI le ('i.e i,i iiioits et ne vivaient ])lus
ipie daii’ f 'ir œuvrr'; et pour cette
lie Ile ii ’idfisait des récits écrits, ou
liaaiMiiis par la tradition. Tandis que
re que ée|.,s avait accompli dans s;i
\ i' it (Lus sa, mort, était si unique, si
rouifiim ulal, si central (pie Un sinil
poilva.il ie eommuni(pier à l'humanité.
sel discipli'S le virent ressusciter
l>,ii 1,1. ¡elis.’-aiKje (1(- Dieu; ils le virent
inor.loi 1.1 ciel, et désnrm.ais ils surent
(pi'ii élaii assis à la droite de Dieu,
e’(’i.l à dire éf'vé au-dessus des fiarrièi'es
tf' la vil- ti rrestre, et dans un état de
p.oire c'i du [inissaneo où il pouvait
, "'1 ; iii.e (p.fil n'avait agi ju.squ’ici. Jale ;,s le-, tiinidt's pêcheurs et péager.s
de (lalilee ii’auraiunt entrepris la tâche
gigantesque, qui consistait à prêcher
l’Evangile au monde, s’ils n’avaient eu
cette certitude ; nous sommes seulement
les serviteurs, les disciples, nous ne
sommes que les outils ; lui, Jésus est
le Seigneur, le Maître, l’ouvrier (operatore). C’est lui qui arrête le persécuteur sur le chemin de Damas. C’est lui
qui guérit le paralytique à la porte du
temple. C’est lui qui se manifeste à S.
Paul dans Corinthe, à S. Jean dans
l’île de Patmos ; il est avec les siens
jusqu’à la fin du monde. Jésus vit, Jésus
est le Seigneur 1 Mystère ! Mais malgré
le mystère, l’expérience se produit. «Ce,
n’est pas moi qui vis, c’est le Christ
qui vit en moi». Et voilà la foi qui
tout naturellement s’est manifestée par
la pr-ière.
Les disciples persévèrent dans la
prière, dès le début. Il n’est pas nécessaire de dire que cette prière s’adresse à Dieu. Seulement ils prient
Dieu «au nom de Jésus». Au nom de
Jésus ils prient sur les malades, ils obtiennent des guérisons. Et finalement
ils prient Jésus directement. C’est à tort
qu’on a dit que nous n’avons aucune
prière, datant du i.r siècle, et adressée
à Jésus. Lorsqu’Etienne voit les cieux
ouverts, il voit le Fils de l’homme et
il prie : « Seigneur Jésus reçois mon
Esprit ». S. Paul déclare que trois fois
i! a invoqué le Seigneur. Ici c’est le
Christ. Malgré certaines contestations,
c’est bien de l’invocation (au sens dont
nous en parlons dans ce moment) qu’il
s’agit dans les nombreux passages où
S. Paul et les Actes des Apôtres parlent des chrétiens comme des hommes
cjui invoquent le nom de Jésus-Christ.
En effet S. Paul s’exprime très nettement, quand il dit : « Dieu a donné à
Jésus-Christ un nom qui est au-dessus
de tous les noms pour que au nom de
Jésus tous les genoux se ploient».
On peut encore invoquer le témoignage de l’Apocalypse, le témoignage
(lu martyr Carpus, au second siècle, le
témoignage des juifs après la mort de
Polycarpe, le témoignage du Voltairien
Lucien de Sainosate. Tous ces témoignages concordent avec la caricature
du palais sur le mont Palatin, caricature qui représente un homme à tête
d’âne, cloué sur une croix avec l’inscription «Alcxamène (un chrétien) prie
son Dieu ».
(La fin au prochain numéro).
I.a Société (les Missions de Paris
a reçu jusqu’à ce jour 45.900 francs
en moins que l’an dernier à la même
date. Cette diminution de recettes est
de 28.400 pour l’œuvre Générale, de
2
— 2
I5.QOO pour Madagascar et de 1.514
pour le Zambèze.
Les missionnaires méthodistes des
nouveaux protectorats anglais se sont
réunis à Livingstone, près de la station
de M. Coïsson. L’un deux, M. Stones
est chargé de la cure d’âmes des Anglais, de cette ville naissante, et il
trouve que le terrain est bien dur dans
ces cœurs que l’appât du gain a attirés
si loin de leurs homes.
En se rendant à la Conférence,
MM. Coïsson et Burnier ont traversé
à cheval une partie du royaume de
Léoanika où aucun blanc n’avait encore
été vu et où la sorcellerie a encore
beau jeu. Leur récit est à lire dans
le N° de décembre du Journal. A lire
aussi le récit ému et émouvant que fait
M. Ellenberger, le patriarche de Massitissi, au Lessouto, des derniers temps
de son ministère dans sa station, que
sa santé et son âge l’obligent à quitter.
Est-ce par le fait que de nouvelles
œuvres viennent sans cesse solliciter
de nouvelles contributions, ou bien estce la libéralité chrétienne qui est en
défaut ? Parmi les nombreuses Sociétés
qui accusent un déficit, il faut compter
aussi désormais les Missions Moraves,
œuvre colossale, surtout si on la compare à la petitesse de l’Eglise qui l’a
fondée et soutenue avec une foi vaillante. Les Moraves ont, dans leurs
champs de missions, la spécialité des
races déshéritées de la nature, les Esquimaux du Labrador, l’Alaska, la Californie méridionale, les parages fiévreux
de la Côte des Mosquitos, les Antilles,
la Guyane, le Pays des Hottentots, la
Cafrerie, le lac Nyassa, l’Himalaya, les
Papous de Victoria et du Queensland,
race destinée à disparaître dans une
vingtaine d’années. C’est un total de
137 stations, 200 missionnaires, 189
dames, 95.000 chrétiens indigènes 24.576
écoliers.
Malgré leurs déboires financiers, qui
les ont obligés à quelques coupures
douloureuses, les directeurs de l’œuvre
se sentent pressés de fonder une nouvelle station au Labrador, une parmi
les glaces de l’Alaska et une en Queensland.
Echos de la presse
Plusieurs journaux français publient le compte
rendu (rédigé par un catholique) d'une réunion
tenue le 13 novembre à Lyon, sons la présidence
de l’abbé Samuel, promoteur de l'Association de
prière pour TUniou chrétienne de toutes les Eglises, et de M. le pasteur Léopold Monod. Nous
en reproduisons les passages les plus importants.
La séance a été ouverte, après quelques instants de prière silencieuse, par
la lecture de divers messages adressés
pour la circonstance à l’Association, de
différents points du monde religieux.
Suit l’énumération plutôt longue de ceux qui
ont envoyé leur adhésion à l’assemblée, un nombre considérable de personnes influentes appartenant à diverses églises protestantes, au catholicisme romain, à l’orthodoxie grecque et même
an judaïsme.
M. le pasteur Léopold Monod transmet d’abord à l’assemblée les félicitations et les vœux de M. Ernest Naville,
de Genève, qui a tant travaillé pour le
rapprochement des chrétiens, ainsi qu’un
message très fraternel du vénéré président du Consistoire de l’Eglise réformée de Baris. M. le pasteur L. Vernes.
Il exprime ensuite personnellement
la joie profonde que lui cause cette
réunion et en précise la signification et
le but. C’est, dit-il en substance, dans
la liberté, dans le respect absolu des
convictions individuelles que nous nous
unissons. On ne saurait demander à
l’Eglise catholique de renoncer à se
considérer comme « l’Eglise » pour se
confondre parmi « les Eglises » ; ce serait exiger d’elle une abdicatiorf. De
même il ne peut être question de réclamer des autres chrétiens qui, sans
faire partie du corps de l’Eglise peuvent pourtant, d’après la croyance catholique, appartenir à son âme, l’abandon d’une parcelle quelconque de ce
qu’ils regardent comme la vérité. Le
point de départ de notre union, il faut
donc le voir dans une orientation d’âme
très droite et très sincère. Voici, tous
nous pouvons dire : « Notre Père » et
tous nous nous rencontrons sur le terrain béni des expériences religieuses.
Aussi, sans rien exclure pour l’avenir,
sans renoncer à l’idée d’une unité plus
visible et plus complète, déjà nous faisons ce qui est en notre pouvoir dans
l’état présent des choses. Si l’on nous
a appris autrefois de part et d’autre
l’art de la polémique, si l’on nous a
dressés pour la bataille, nous voulons
maintenant goûter la douceur bienfaisante de la paix ; nous nous unissons
pour la prière et l’action religieuse,
dans un même esprit de charité, dans
un même désir de fraternelle entente,
sous le regard et pour la gloire de
notre Père commun.
Il est impossible de rendre l’heureuse
impression produite sur l’assistance par
ce discours plein de sagesse et de sentiments élevés.
Le promoteur de l’Association, M,
l’abbé Samuel, se lève à son tour et
expose que, pendant de longues années
il a gémi dans le silence en songeant
à l’état de division delà chrétienté, jusqu’au jour où, par un enchaînement
de circonstances providentielles il a été
amené à travailler à une union dont
tous sentent aujourd’hui l’impérieux
besoin. Si le mouvement pour la paix
internationale se dessine dans tous les
pays et constitue l’un des plus remarquables événements du monde contemporain, il est nécessaire que des efforts
non moins généreux soient tentés en
faveur de la paix interconfessionnelle,
la religion seule pouvant inspirer et
assurer aux sociétés une véritable civilisation. Il développe alors son plan
d’organisation de l’Association: des
groupements seraient établis dans les
différentes viljes et ces sections particulières seraient rattachées à un siège
central et reliées entre elles par un
bulletin.
Au cours de la discussion il est proposé qu’ aucune base dogmatique ne
soit posée, que chaque groupe demeure
libre de s’organiser selon les nécessités
du milieu, et que l’Association soit ouverte à nos frères israélites et à tous
ceux qui, sans se rattacher à aucune
Eglise particulière, consentiront néanmoins à prier et à travailler avec nous.
— Cette proposition, combattue par
quelques assistants, est soutenue par
M. le pasteur C. Corbière de Lyon,
qui, s’inspirant de deux mots empruntés au message de M. le rabbin de
Dijon, soutient que l’Association interconfessionnielle doit être une union
«d’adorateurs et de serviteurs » ; adorateurs, nous nous rapprochons tous, sans
distinction de noms et de croyances,
dans le culte du Dieu vivant, le Dieu
de toute justice et de toute sainteté ;
serviteurs, nous nous unissons pour travailler de concert à l’avancement de
son règne sur la terre, et combien vaste
est le champ qui s’ouvre devant nous!
La proposition, mise aux voix, est
adoptée à une très forte majorité.
Il est enfin demandé que le nom
même de l’Association soit changé, car
il ne faut pas que, pour un mot, une
seule âme sincèrement religieuse, mais
n’appartenant à aucune confession chrétienne, soit tenue à l’écart. Un des
prêtres catholiques présents à la réunion propose que l’Association soit appelée : Union pour l'Action religieuse et
morale. Cette nouvelle désignation et le
plan d’organisation tel qu’il a été présenté, avec le maintien de la prière
hebdomadaire pour l’union sont également adoptés. Le siège central provisoire demeure fixé à Grenoble, 11 Montée Ste-Marie, où sera publié le bulletin
de l’Association.
QUESTIONS MORALES ET SOCIALES
La misère à Londres.
Désireux de se renseigner au sujet
de la véritable situation de ceux qui
forment la grande aimée des miséreux
de la grande capitale anglaise. M. Jack
London se grima de manière à se rendre méconnaissable, .se fit la tête d’un
miséreux du East-End, se rendit dans
ce quartier, l’un des plus pauvres de
la métropole et entra en contact direct
et personnel avec ses habitants. Il a
rapporté récemment de ce voyage d’exploration un livre dont le titre à lui
seul en dit long sur les résultats de
cette enquête : Le peuple de Vabîme.
« Partout, — laissons-le parler luimême — s’étendant sur un espace de
plusieurs lieues, des maisons en brique
d’une repoussante saleté, des ruelles et
des allées sombres, avec des échappées
soudaines sur de misérables intérieurs;
ici, un marché où des hommes et des
femmes à la démarche chancelante cherchent à déterrer au milieu des amas
de détritus des pommes de terre rôties,
des haricots et autres légumes, tandis
que des enfants, tourbillonnant comme
des mouches autour des fruits d’une
fraîcheur douteuse, y enfoncent leurs
petits bras jusqu’au coude, pour en retirer quelques morceaux qu’ils dévorent
à belles dents. De quelque côté qu’on
regarde, on n’aperçoit que des gens
en haillons aux figures ravagées et
bestiales ».
Puis, après trois jours et trois nuits
pas.sés dans la rue, M. London se rend
à la Maison de travail. Et ce qu’il voit
dans ce repaire de vagabonds, ce qu’il
entend et ce qu’il raconte dans son
livre, ce sont de navrantes histoires de
gens que la maladie, la malechance et
les mille accidents du commerce ont
contraints à aller chercher là un asile;
et quand il en sort, il emporte avec
lui comme le cauchemar d’une vision
dantesque.
Ce qui rend le .spectacle de la misère, dans ce quartier de Londres, encore plus repoussant, c’est le spectre
hideux de l’alcoolisme. Partout des bars
et des débits : on en rencontre à chaque coin, et les femmes s’y ruent aussi
bien que les hommes.
Une première cause de la grande
misère à Londres, c’est le chômage résultant de l’intermittence du travail. Il
y a quantité d’honnêtes ouvriers condamnés à l’inaction, parce qu’ils sont
victimes des «saisons mortes», ou des
fluctuations du commerce qui a ses
époques de stagnation et de marasme,
comme aussi ses jours de prospérité.
Pour ces travailleurs-là le salaire fait
défaut dans certains moments de l’année, et alors c’est la faim à brève
échéance, le gouffre de la pauvreté se
creusant soudain sous les pas de celui
qui ne travaillant plus se trouve dans
l’impossibilité de pourvoir à son existence et à celle de sa famille.
Plusieurs essais ont été tentés récemment, en Angleterre, dans le but d’arriver à donner une assistance momentanée et efficace à cette catégorie spéciale de sans-travail, dignes au plus haut
degré de l’intérêt et de la sollicitude
et des chrétiens. Plusieurs quartiers de
la capitale ont été pourvus d’un Comité
d assistance et d’un Bureau d’inscription,
qui remettent a chaque solliciteur dont
l’indigence est due au manque d’ouvrage un bon de travail, valable pour
six jours consécutifs, à raison de 5 fr. 75
par journée, renouvelable au bout de
quelque temps, et l’emploient dans le
bourg où il réside à des travaux de
voirie ou de réfection de routes.
On a es.sayé encore autre chose :
l’envoi à la campagne d’escouades de
ces victimes du chômage. Les sans-travail reçoivent, à leur départ, une somme
d’argent suffisante pour qu’ils puissent
se loger, et entretenir leur famille pendant leur absence, puis on les transporte sur le territoire d’une grande
ferme, où on les occupe à des travaux
de terrassement. Les compagnies de
chemins de fer leurs fournissent des
billets à des prix très réduits, grâce
auxquels ils peuvent retourner souvent
chez eux et aller voir leur femme et
leurs enfants. — Par ces divers essais
d’assistance par le travail on a réussi
à sauver de la misère, pendant les époques de chômage, des milliers de malheureux.
Une seconde cause de la misère et
de l’abjection de certains quartiers de
Londres, c’est l'abaissement des salaires
dans un grand nombre d’industries. Il
y a beaucoup de travaux pour lesquels
on paie un prix dérisoire ; c’est le cas
en particulier pour les femmes employées
à des ouvrages de couture. Il y a à
l^ondres des couturières qui ne sont
payées qu’en raison de quinze centimes
l’heure. Comment vivre avec ces « salaires de misère » et ne pas succomber
aux suggestions du vol ou de l’inconduite ?
Pour supprimer, ou du moins pour
atténuer ce scandale d’un travail consciencieux et honnête, en dépit duquel
on est condamné à mourir de faim,
quelques chrétiens sociaux de notre
temps ont imaginé une théorie nouvelle,
celle du juste prix, d’après laquelle, le
salaire serait évalué, non plus comme
aujourd’hui d’après la loi draconienne
de l’offre et de la demande, mais d’après la valeur réelle du travail effectué.
L’ouvrier habile et consciencieux recevrait un salaire en rapport avec la qualité du travail qu’il a fourni. .Si l’on
pouvait faire adopter cette ^théorie, on
supprimerait du coup une des suites
du paupérisme.
Il est encore une cause qui explique
l’état de dégradation dans lequel croupissent des milliers de malheureux, ce
sont les habitations insalubres et inhabitables, les taudis infects où s’entassent
les pauvres gens. Il y a à Londres des
soi-disant logements, où la lumière du
jour ne pénètre jamais, où l’humidité
est telle que les bronchites et les maladies de poitrine sont le lot inévitable
de ceux qui sont condamnés à y demeurer.
Pour remédier à ce mal il faudrait
tout bonnement démolir ces habitations
3
3 —
malsaines, ces bourgs dont on ne voudrait pas pour y loger un chien. La
municipalité est autorisée par un acte
du Parlement à racheter ces bicoques à
leurs propriétaires, dans le but de les
démolir, et d’y construire des maisons
neuves bien aérées et bien ensoleillées ;
malheureusement elle use rarement de
ce droit.
En attendant, la Commission ecclésiastique des logements de Londres, dépendante de l’Eglise Anglicane, vient de
faire construire dans le domaine de
Walworth de petites maisons à bon
marché, dont chacune est pourvue d’un
carré de jardin. D'après le projet en
exécution, on pourra disposer de 2447
chambres, et loger pour un prix très
modique et dans des conditions hygiéniques excellentes une population
de Soo familles d’ouvriers. Il est expressément stipulé dans le contrat que
dans la vaste enceinte de ce domaine,
aucun débit de boisson ne pourra s’ouvrir ; de plus il y aura là à l’œuvre
tout un bataillon de femmes dévouées
qui, chargées de s’occuper du bien-être
matériel et moral des locataires de ces
cottages s’efforceront d’élever leur niveau par une éducation bien comprise.
C’est là une entreprise des plus heureuses qui, nous voulons l’espérer trouvera partout des imitateurs.
(Résumé d’uu artic.le de la Revue du Christianisme Social, U** 8, p. 445-454).
A. J.
Devoir de citoyen
Dans un pays comme le nôtre où
le peuple ne prend part au gouvernement que par l’élection des députés,
tout citoyen doit se faire un devoir de
remplir les conditions requises pour
exercer Ce droit. En est-il ainsi aux
Vallées ? Nous n’hésitons pas à répondre
non. Un grand nombre d’hommes de
tout âge qui pourraient être électeurs
ne sont pas inscrits sur les listes électorales parce qu’ ils ont négligé d’accomplir à temps les formalités nécessaires. Nous croyons même pouvoir dire
que la plaine nous a devancés. I.e
nombre des inscrits, dans certaines
communes, s’est accru d’un quart, d’un
tiers même, des élections de 1900 à
celles du 1904, tandis que chez nous
il est resté à peu près stationnaire; s’il
a augmenté dans quelques communes
mixtes, à la Tour, à Lu.serne St. Jean,
ce n’est pas dans l’élément vaudois que
l’augmentation s’est produite.
On dira que cela est dû à la propagande intéressée de quelques-uns.
C’est peut-être vrai, mais le fait est
que ceux qui spontanément ou poussés
par d’autres se sont mis en mesure
d’exercer leur droit en temps opportun
ont fait leur devoir, tandis qu’ une
bonne partie de la population des Vallées ne l’a pas fait.
Or il n’est pas tolérable que la partie
du Collège où le niveau de l’instruction est relativement plus élevé que
dans les autres — il est encore permis
de le dire, malgré les progrès faits dans
ces dernières — se laisse ainsi devancer
par pure négligence et apathie.
Nous engageons donc vivement nos
lecteurs qui ne sont pas encore électeurs à faire sans retard les démarches
néce.ssaires pour le devenir. Ceux qui
ont obtenu le certificat de proscioglimeuto
et qui ont atteint l’âge de 21 ans n’ont
qu’à faire leur demande à la junte communale. Ceux qui ne possèdent pas ce
certificat seront également inscrits moyennant un examen à passer devant
une commission présidée par le Juge
(Pretore), mais il faut se hâter d’en
faire la demande car l’examen est fixé,
pour le Val Pélis, au 18 courant.
Les électeurs qui ont quelque influence dans leur quartier feront œuvre
méritoire (ou plutôt accompliront un
devoir) en engageant les hommes de
leur connaissance, jeunes et vieux, à
remplir sans retard les formalités indiquées ci-dessus pour être inscrits dans
les listes électorales. Ce n’est pas une
propagande de parti que nous voulons
faire. Nous désirons simplement que
chacun se mette en mesure d’accomplir le devoir le plus important qui lui
incombe comme citoyen d ’ un pays
libre.
Florence, le 3 Décembre 1904.
Cher Directeur,
A ce moment de l’année, chacun songe
à s’abonner ou à se réabonner à quelque journal intéressant. Permettez moi
de recommander à vos lecteurs le petit
Messager des Messagers
journal mensuel des Colporteurs et des
amis de la Bible et bulletin de la Société Biblique Britannique et Etrangère,
publié à Paris par l’agent de la Société
pour la France, M. le Pasteur D. Lortsch.
Ce petit journal est excellent. Il a
ceci de particulier qu’il ne s’occupe que
de la Bible et sur la Bible il raconte
une foule de nouvelles intéressantes
qu’aucun autre journal ne connaît. Il
accompagne les nouvelles de l’œuvre
biblique dans tous les pays d’articles
intéressants sur la Bible. En un mot
c’est un journal tout-à-fait Sui generis
et dont les lecteurs ne pourront s’empêcher d’être satisfaits.
Le prix en est minime, un franc cinquante par an pour l’Union postale,
donc pour l’Italie aussi. S’adresser au
soussigné, ou au colporteur Joseph
Malan aux Voile S.t Jean.
Votre dévoué
A. Meille
51, Via Serragli Florence.
Florence, 3 Décembre 1904.
Cher Directeur,
Vos lecteurs seront heureux d’apprendre que l’exemple donné par un
de nos collègues a été suivi et avec
une grande générosité. Un autre pasteur
Vaudois, qui ne veut pas encore que
son nom soit connu a souscrit pour
cinq cents francs en accompagnant
son offre de ces paroles : « contribuzione
d'un ministro della nostra chiesa desideroso
che sia perpetuato lo studio salutare del
gran mistero di pietà, latente nelle Scritture
dell’Antico Testamento, patente nel Nuovo.
J’ai reçu aussi trois souscriptions de
50 francs et j’espère publier à la fin
de l’année, si vous me le permettez, une
première liste déjà un peu longue.
Votre dévoué
A. Meille
Caissier de l’Ecole de Théologie.
C It ïj O I Q li R
— La section de la Tour de la S. V.
d’Utilité Publique est convoquée à S.te
Marguerite, lundi soir 12 c., à 8 heures.
Ordre du jour :
Rapport du Bureau de location.
2° De l’écoulement de nos produits d’exportation.
NB. La séance est publique et les
agriculteurs y sont particulièrement invités. Le président
J. C O ï S S O II.
Pour le 17 Février 1905 !
La Société d’Histoite Vaudoise, encouragée par l’accueil qui a été fait
à l’opuscule qu’elle publiait l’an dernier
et portant le titre : « Pierre Valdo »,
se propose de faire, cette année aussi,
en vue du prochain anniversaire de
notre Emancipation une publication du
même genre ne dépassant pas le prix
de 8 centimes l’exemplaire, mais à la
condition qu’il y ait les demandes suffisantes.
Aussi, les personnes ou les Consistoires qui aimeraient se procurer cet
opuscule soit pour le distribuer à leurs
familles soit pour le répandre dans les
écoles, sont-elles priées de bien vouloir
envoyer leurs commandes à M. le chev.
Jean Maggiore, trésorier de la Société,
à Torre Pellice, et cela avant le 15
Décembre courant.
S’il y a des commandes suffisantes
pour qu’elle puisse donner aussi sa
publication en langue italienne, la Société est prête à le faire.
d’une riche expérience chrétienne, propre à encourager et stimuler les fidèles,
que la lutte contre le mal décourage.
Puisse-t-il faire en Italie tout le bien
qu’il a fait en France, et surtout dans
les pays de langue anglaise.
G. Ronzone. Il 2“ Comandamento.
Dialogo tra un Cattolico ed un Evangelico. Firenze, Claud. 1604. Traité de
40 p. 16O.
Exposition vive et spirituelle de la
question de l’adoration des images, et
du culte des saints et de la vierge.
Nouvelles et faits divers
E. Bosio. L’Epistola agli Ebrei,
versione e commento. Firenze, Claudiana
1904, 112 p. 8*^ gr.
Continuant la série de commentaires,
entreprise par M. Stewart et poursuivie
par M. Luzzi et par lui-même, le professeur d’exégèse de notre Faculté théologique de Florence vient d’enrichir
les églises évangéliques de langue italienne d’un nouvel ouvrage, pondéré,
en même temps qu’ouvert à tous les
progrès de la bonne critique, qui dans
l’étude des sources du christianisme
cherche à établir la vérité, et non à
démolir et dissoudre. L’Introduction
examine d’une façon claire et complète
les différentes questions qu’a provoquées cette Epître ; quant à l’Auteur,
M. Bosio penche pour ceux qui, avec
Tertullien, l’ont attribuée à Barnabas.
Outre la version Diodati, l’A. donne
la sienne, moderne et plus exacte, qu’il
accompagne de copieuses explications
exégétiques et linguistiques, ainsi que
d’observations et applications pratiques,
comme celles que nous avons déjà pu
goûter dans ses ouvrages sur les épîtres aux Romains et aux Corinthiens.
Les nombreuses prophéties citées par
l’A. de l’épître, sont aussi placées sous
un jour particulier, auquel nous ne sommes guère habitués, mais qui nous semble être le vrai.
Ce nouveau témoignage du travail,
des connaissances scientifiques et de la
piété de l’A. fait le plus grand honneur à la Faculté que la mort a privée
récemment de son doyen, le regretté
E. Comba.
Dott. Torrey. Corne pregare? ovvero
Preghiera e risveglio. Firenze, Claudiana, 1904, 94 p. i6®.
C’est la traduction italienne de l’ouvrage suggestif dont nous présentions
à nos lecteurs, il y a quelques mois, la
traduction française. Les miracles que
la parole de M. Torrey accomplit, avec
la bénédiction d’En Haut, partout sur
son passage, oiit aussi été en quelque
mesure le fruit de ce petit livre, plein
Nous extrayons les données suivantes
d’un intéressant article que le Protestant
consacre au Protestantisme en Allemagne en 1904. L’empire Allemand
comptait, en 1871, 25.581.685 protestants, 14.869.292 catholiques, 82.158
autres chrétiens, 512.153 juifs. On y
trouve actuellement 35.231.104 protestants, 20.327,913 catholiques, 203.793
autres chrétiens, 586.833 juifs. La
Prusse compte 21.817.577 protestants
et 12.113.670 catholiques. Berlin y est
pour 1.590,115 protestants et 188.440
catholiques ; la Bavière 1.749.206 et
4.363. 178; la Saxe 3.972.063 et 198.265 ;
le Wurtemberg 1.497.299 et 650.392 ;
Bade 704.058 et 1.131.639; VAlsaceLorraine 372.078 et 1.310.450. Les Juifs
sont en diminution en Wurtemberg,
et surtout en Alsace-Lorraine, où leur
nombre est descendu de 40.918 à
32.264.
En 1900, 669 protestants sont devenus catholiques, et 6.104 catholiques
devenus protestants ; 31 protestants se
sont faits juifs, probablement par des
mariages mixtes, et 486 juifs sont devenus protestants.
Dans les unions mixtes, très nombreuses, le 56 op des enfants ont été
élevés protestants, le 44 op catholiques.
Une des forces du protestantisme
allemand c’est la Société GustaveAdolphe, qui recueille en un faisceau
les bonnes volontés des Eglises, morcelées entre les différents Etats de
l’Empire. Elle s’occupe de soutenir les
minorités évangéliques en pays romain,
en Allemagne et à l’étranger. Elle
comprend 1.943 association de dames
et quelques associations universitaires.
Fondée en 1832 en mémoire du noble roi de Suède, mort pour le cause
de l’Evangile en Allemagne, en 1632,
cette Société reçut alors, entre autres
dons encourageants, 200.000 goulden
de la comtesse Firmian, en réparation
des persécutions que son grand oncle,
l’archevêque de Salzbourg, avait exercées en 1731 contre les protestants de
son diocèse.
L’Union Valdense qui, nous ne savons
pourquoi, ne nous parvient plus depuis
des mois rapporte une discussion tenue
le 12 octobre, à l’assemblée d’église de
Colonia Valdense au sujet du vote
des femmes. La majorité semblait se
décider en faveur du vote lorsqu’on
remarqua que cela irait contre le réglement de l’Eglise tel qu’ il a été
déposé auprès du Gouvernement de
l’Uruguay. On décida donc d’attendre
quelque temps pour voir l’application
de la réforme dans d’autres églises ;
après quoi, le cas échéant, on modifiera
le Règlement.
4
4 —
San Remo — Italie
Via Vittorio Emaniiele 40.
Le bruit s’étant répandu de divers
côtés que l’Asile Heimat pour institutrices et jeunes filles avait cessé d’exister,
nous croyons utile d’avertir qu’ il n’a
jamais été question de le fermer.
■Notre nouvelle directrice M.lle Heidersdorf s’occupe avec affection des
jeunes personnes qui viennent chercher
des places à la Riviera, cherchant à
leur être utile, soit par ses conseils
soit en les aidant à se placer.
L’Asile Heimat peut aussi recevoir
des'demoiselles de Magasins comme pensionnaires leur offrant ainsi une vie
de famille.
L’Asile est sous le patronage des
« Amies » de la jeune fille.
Via Vittorio Emanuele 40.
Revue Politique
Nous ne revenons sur la séance d’inauguration du Parlement, du 30 nov. dernier,
que pour confirmer les prévisions des
cercles politiques à l’endroit du discours
du Trône. Nous disions il y a huit jours
qu’on ne mettrait pas le Roi en demeure
de faire de grandes promesses, ni de
prendre des engagements téméraires, et
c’est ce qui a eu lieu. Le discours s’est
borné aux lignes générales, sans créer
d’illusions, quoiqu’il ait annoncé l’étude
de lois destinées à conjurer à l’avenir
les conflits entre le capital et le travail.
Le passage particulièrement remarqué et
souligné par les applaudissements unanimes de l’assemblée est celui où le
souverain a résolument affirmé la plus
parfaite confiance dans une politique de
liberté absolue. La prospérité économique
du pays et l’état florissant de nos finances
ont également été mis en relief.
Le candidat ministériel à la présidence
de lù Chambre, M. Marcora a été élu
par 292 voix sur 445 votants ; 29 socialistes, ont voté pour M. Costa et 113
députés qui ne sont certes pas tous de
l’opposition, mais qui n’ont pu se résou
dre à accorder leurs suffrages à un
radical, ont déposé dans l’urne leur bulletin blanc en guise de protestation. MM.
Fortis, Le Eiseis, Gorio et Torripiani
sont élus V. Présidents ; et Jes députés
Ceriana-Mayneri, Morando, Cirmeui, Podestà, Pavia, Lucifero, Scalini, et Sanarelli,
secrétaires. Enfin, sont élus questeurs :
MM. Giordano-Apostoli et Le Asarta.
Il n’y a pas graud’chose d’important à
signalera l’égard de ces premières séances,
employées aux commémorations, aux élections des Bureaux, aux validations etc.
Nous ne voulons cependant pas passer
sous silence le remarquable discours du
ministre de l’Instruction, en réponse à
une interrogation relative aux désordres
qui viennent de se produire dans les
écoles secondaires. M. Orlando déclare
bien haut que le nouveau règlement
mis en vigueur est un mauvais prétexte
et non pas une cause plausible pour
une pareille agitation ; qu’il ne tiendra
aucun compte des vœux manifestes pour
l’abrogation d’une loi qu’il juge avantageuse pour les étudiants ; et qu’enfiu il
est feruieineut décidé à faire respecter
coûte que coûte l’ordre et la discipline
dans les écoles. Si les faits vont confirmer les paroles, voilà un ministre, de
l’Instruction qui aura bien mérité de la
patrie. Au cours de la même séance de
mardi, à une interrogation de M. Brunialti
touchant les intentions du Gouvernement
à l’égard du droit d’entrée sur les blés,
le nouveau ministre des Finances, M.
Maiorana, répond qu’on n’a pas, pour
le quart d’heure, la moindre intention de
réduire le droit d’octroi et moins encore
de le supprimer, vu que, affirme-t-il, la
suppression ne profiterait qu’aux spéculateurs, et que cet impôt protectionniste
est une juste compensation à nos agriculteurs écrasés d’impôts. Tel ne sera
pas, nous l’espérons du moins, l’avis de
la majorité de l’assemblée, comme il
n’est certes pas celui des consommateurs.
Mais l’attention de la presse et du
public italien est plutôt tournée ces
derniers jours vers le Sénat où une
discussion fort animée au sujet de la
grève générale de septembre dernier, a
lieu. M. Pellonx, qui a introduit le sujet
fait une charge a fond contre M. Gioiitti
à qui il reproche sou impiii.ssaiice ainsi
que son imprévoyance, mi déplorant que
le Gouvernement n’ait pas bu mirux
sauvegarder la liberté de tous, sans toutefois enfreindre les libertés statutaires.
Les sénateurs Guariieri, A^itelleschi, Eisa
et Municchi parlent dans le môme sons.
Le l’avis de tout le monde, la réponse
de M. Gioiitti n’a é é ni habile, ni persuasive. En usant de violence, dit-il à
plusieurs reprises, j’aurais reirdn le plus
mauvais service à la cause de l’ordre et
à la Monarchie. Lu rest»;, ajoute-t-il nous
n’avions pas sur les lieux des troiqies
suffisantes et nous n’aurions pas eu le
temps matériel de rappeler de nouveaux
contingents sous les drapeaux. Heureusement pour lui que ses maigres excuses
sont faites au Sénat où l’affaire n’aura
probablement pas d'autres suites ; juais
nous ne regrettons jias que des voix se
soient élevées [tour déplorei’ l’attitude
de soumission du Gouveriienieiit (U. fpi’on
l’exhorte à avoir plus de claii voyuuce,
de prudence et d'énergie à l’avenir.
Le baptême du Prince de Piénioiit,
célébré au Quii'inal dimanche deinier, a
fourni à plusieurs re[)rés(;ntauta de puissances amies l’occasion de se trouvci' à
Rome, et à deux d’entre (uix, lu prince
Albert de Prusse et le duc de (Jennauglit,
délégués de rAlleinagnu et de l’Angleterre protestantes, l’opportunité de bai.uula pantoufle du Pape ! Dites encitrc,
après cela, qu’on ne court [tas deux
lièvres à la fois.
— L’arrivée du géuéi'al Gripenberg
est signalée à Karbin. Diqtuis quelques
jours les escarmouches se multiplient en
Mandchourie et on dit qmt le 3 c., un
assaut des Japonais a été repous'^é par
les Russes. Port-Arthur tient, toujours,
mais il paraît que s(‘s 32.()()() défensi ara
sont désormais presque tous iittrdnts du
surdité, grâce aux confiinndhís détonations. Le Japon vient d(^ voter un cr-dit
d’environ un milliard île yens pour la
continuation de la guerrr' en 19ü.â !
Torre Pellice
BORSA PEYROT
E aperto il concorso alla Borsa di
studio Peyrot.
I concorrenti dovranno presentare le
loro domande su carta da bollo da L.
o,6o con tutti i titoli voluti al Sindaco
Presidente della Commissione, entro il
31 corrente mese.
Per ulteriori schiarimenti rivolgersi
alla Segreteria Comunale nelle ore d’ufficio.
Torre Pellice^ 1 dicembre 1904.
Il Sindaco
Boiir.
Horaire d’hiver
CHKMirv r»Ei
TURIK-PIGNEROL-LA TOUR
8.3012.15 1T32II9.IO
8.39 12.24'l5.40 19.18
8.49 12.34 15.48 19.29
5.10
5.17
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5.34
fja Tour
Lns. S. Jean
Bubiaiie
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S. Second 5.49
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Pignerol
8.5G 12.41115.54
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9.23 13.0G
19.36
19.46
19.53
16.12:20.03
9.31 13.13 16.20 20.12
Uirin 7.2G 10.55,14.32il7.32j21.28
Turin 5.35 9.15 iTsó 16.—119.40
Pio-m,ri fa- B-5G 10.36 14. 2 17.2121. 2
5 10.45 14.1017.3121.11
S. Second 7.17 10.57 :i7.4221.23
Oh. (1. Mourer 7.24 11. 4 17.49 21.30
Briquénis 7.27|ll. 7 14.28 17.53'21.33
Bibiaue Ì7.39 11.19 14.38:18. 7 21.48
Lus. S. Jean '7.49 11.29 14,48 18.18 21.59
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