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Compte-courant avec la Poste
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Italie L, 3
Tous les pays de l'üpson
I poste ..........» 6
Amérique du Sud . ...» 9
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Chez M. Ernest Robert (Pignerol)
et à l’imprimerie Alpina à
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Année XVI.
N. 45.
Numéros séparés demandés avant
le tirage, 10 centimes chacun.
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pour une seule fois — 15 centimes de 2 à 6 fois et 10 centimes pour 6 lois et au dessus.
S’adresser pour la Redaction kJA.
lePasl.H. Meille, Torre Pellice
et pour l’Administration à M
Elisée Costabel, TorrcPeUice.
6 Novembre 1890
Tout changement d’ad^ss© est
j payé 0,25 centimes.
LE TEMOIN
ECHO DES VALLÉES VATJDOD^ES
Paraissant chaque Jeudi
Vous me serez tôinoms. A(ît. 1,8 Suivant la vérité avec la charité. Eph. IV, 15. Que ton règne vienne. Matth.VI,10
O in lu a 11'e :
Pensées sur la prière — Trop tari — Un
peu de chronique inédite des temps d’autrefois — Le D.r Gustave Monod —
Glamires daus-le champ d’évangélisation
__ Chronique Vandoise — Bibliographie
__ Revue" Politique — Annonces.
PENSÉES SUR LA PRIERE
La prière s’étend à toute la vie.
Il n’y a pas de pensée, de sentiment,
de soupir, de désir, pour humble,
peu important ou vulgaire qu’il nous
semble, que, s’il est en rapport avec
nos intérêts réels et notre vrai bonheur, nous ne puissions placer devant
Dieu, sûrs de sa sympathie. Sa nature est telle que nos appels fréquents ne l’indisposent pas, Le fardeau entier de la vie entière de tout
homme peut être roulé jusqu’en la
présence de Dieu et ne point le
fatiguer, bien qu’il ait fatigué celui
qqi le portait.
« Soyez persévérants dans la prière », et le seul moyen de l’être
c’est d’aller à Lui dans toute disposition d’esprit; dans la joie et dans
la tristesse, dans l’abattement et
dans la gaieté, dans l’espoir et clans
la crainte; avec tout ce qui est en
vous ou qui vous touche. Confiezvous au Seigneur; faites de Lui
vôtre ami intime. Garde? libre le
sentier qui mène de votre cœur à
celui de Dieu, et que des pieds
aériens foulent constamment ce ch©'min invisible.
Il y a telle prière qui e.«t trop
profonde pour s’exprimer en paroles
ou même en gémissements. Ne vous
êtes-vous jamais trouvé prosterné
devant" Dieu avec le sentiment que
Son œil pouvait lire topt ce que
vous ne pouviez pas lui dire?
Nul besoin d’expliquer à Dieu
comme nous devons expliquer môme à un tendre ami. Nul risque
qu’il révéle ce que nous versons
dans son oreille.Venez hardiment et
joyeusement à ses pieds; qulll soit
pour vous comme le rayon de soleil
sur les montagnes qui attire et
réchauffe, et non pas comme l’om
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bre de ces montagaes qui n’infîpire
que de la crainte.
Il y a des extases dans la prière,
quand l'âme tressaille de joie comme les oiseaux par une belle matinée
de printemps; il y a aussi des agonies dans la prière lorsque l’âme ne
peut pas même gémir sous le poids
qu’elle porte. Nous devons porter le
fardeau de Christ, le fardeau des âmes. Il le permet et quand nous sommes devant Dieu, luttant pour le
frère, pour l’enfant, pour l’ami; lorsque ndus pensons à cette chère âme
resplendissant au milieu de la lumière éternelle, ou se lamentant au
milieu des ombres éternelles, que
peuvent les paroles pour nous soulager ?
Ce n’est pas parler en vérité, et
ce n’est pas faire de la bonne philosophie que de dire que les lois de
la nature étant établies d’uhé manière irrévocable, nos supplications ne
peuvent rien y changer. Les lois de
la nature ont été fixées dans le but
qu’elles puissent être employées pour
l’exaucement de la prière. — Tout
homme peut se servir des lois de
la nature pour donner à son enfant
ce qu’il demande. Et cet homme
dira-t-il que Dieu, l’auteur de ces
lois, ne peut en disposer au moins
autant qu’il en dispose?
Nous demandons la spontanéité
dans la prière, comme ce qui nous
est le plus naturel; mais loin do nous
de condamner les prières lues et
ceux qui aè trouvent bien de cette
méthode. Que personne ne lie ni
n’ enchaîne la conscience de son
frère ou ne s’efforce de marcher à
la lumière d’un autre. Que chacun
soit vi'ai vis-à-vis de soi-même. Oh!
laissez l’âme tranquille, respectez ses
impulsions. Ne vous jugez pas run
l'autre. Que chaque pécheur prie,
le mieux qu’il peut; qu’il vienne à
Dieu de la manière qu’il sait; mais
qu'il vienne!
L’âme de l’homme ondoie ça et
là comme la mer, agitée par des
désirs, des passions et des craintes
irrésistibles; et il n’y a pas d’autre
rivage contre le quel elle puisse
venir se briser et sur lequel elle
puisse trouver son repos, que le sein
de son Dieu.
Beeghër.
TROP TARD
Voici, d’après rOsitervaiore/fomano, ^
le programme politique élaboré
par les principaux persorrnages du '-^
parti olérical en Italie : - ^ ,
1. Replacer le pape dans l’état
exigé par sa dignité, son autorité,
sa liberté et son indépendance.
2. Cet état ne"peut être séparé
d’une souveraineté civile, réelle,
effective.
3. Cette souveraineté ne peut
exister que lorsque le pape aura uu
territoire, un peuple et un gouvernement à lui.
4. Au pape revient la détermination du mode et de l'étendue
de cette souveraineté civile.
5. Réconeilier et coordonner la
souveraineté civile du pape avec
Vassetlo politique définitif de l’Italie,
a.ssetto conforme à son génie, à ses'
traditions, à ses conditions topographiques etc,
6. Garder tout ce qui s’est produit de juste, de bon, d’utile, à la
suite des faits accomplis et par l’effet
des circonstances actuelles, en tenant
compte des. besoins sociaux, des in
■
3
■ ' ' - 355
térêts politiques, des aspirations nationales.
7. Réformer la députation nationale, de telle sorte qu’elle soit le
résultat de délégations légitimes de
toutes les classes sociales qui concourent au gouvernement de la nation avec l’autorité sociale qui émane
de Dieu.
8. Coordonner les libertés, raisonnables en matière politique, avec
le respect dû à la religion, aux institutions nationales, et aux rapports
internationaux avec les autres gouvernements et les autres peuples.
9. Réformer le système des
impôts.
10. Accordei' l’autonomie administrative aux provinces et aux communes.
11. Conserver de bons rapports
avec toutes les puissances; ne pas
rester isolés, mais se maintenir libres.
' ■ Trop tard, avons-nous dit. L’idole
du pouvoir temporel est. trop vermoulue, trop rongée à sa base pour
qu’elle puisse rester debout sur ce
nouveau piédestal. Même, si on l’y
iixdit au moyen de grands clous,
elle ne tarderait pas, entraînée par
.son propre poids, à pencher d’une
manière aussi comique qu’inquiétante. Nous sommes bien loin de
penser que la génération moderne
ne serve plus à aucune idole. Elle
n’en encense que trop! Mais de celle-là elle n’en veut plus, elle en a
horreur. Elle se rend compte, en
effet, que lorsque déjà l’Eglise d’Occidenl, entraînée par l’orgueil de sa
hiérarchie, descendait à grands pas
la pente de la décadence, ce qui la
jeta tout à coup au fond d’un
précipice, ce fut l’institution du pouvoir temporel. Elle se rend compte
aussi de combien des crimes qui ont
souillé l’histoire des papes, le maintien et l’accrois.sement de ce pouvoir
' temporel a été la cause. Elle se rend
(Compte enfin par une expérienée de
20 années, que . jamais l'action dés
papes ne s’est exercée d’une manière
aussi libre et indépendante que depuis que ce pouvoir temporel n’existe
plus.
Ahl si le pape, connaissait assez son intérêt pour laisser son
idole ensevelie , il y aurait à
craindre de voir son autorité spirituelle se raffermir et s’étendre, et
ce serait un malheur incalculable
pour la Chrétienté. Mais non; par
une disposition que nous ne pouvons pas ne pas croire providentielle,
il est toujours occupé à creuser pour
déterrer son idole. Lorsqu’il l’aura
saisie par les pieds ou par la tète
et lorsqu’il l’aura amenée tout au
bord de la fosse, ne pourra-t-il pas
arriver qu’il soit entraîné lui-même par son poids et que pouvoir
temporel et autorité spirituelle roulent ensemble dans le sépulcre?
H. M.
UN PEU DE CHRONIQUE INÉDITE
DBS TEMPS d’autrefois
Le professeur Spalla, éléve du célèbi'G Ganova, directeur de l’école de
sculpture à l’Université de Turin,
alla offrir ses services au Roi (Vic-^
tor Emmanuel I.®’') peu de temps
après son retour de Sardaigne. Le
roi lui dit en piémontais; « Elou nen
voi chi l’eve fait ’1 büst d’Bonaparte
për la Court d’ Munich? » — « Si,
■Maeslà. » — «L’eve nen fait d’cô
coul d’Ia vice regina d’Italia?» —
(( Si, Maestà. » — « E coul dël sedieént re ri’Roma? » — « Si, Maestà. » — « Eben ! i m’ peuli nen servi,
andevne pura.
En 1822 une femme de l’Eglise
de Rorà mariée avec un catholique
romain, mais dont l’union avait été
bénie par un pasteur, fut citée devant le juge et sollicitée à embrasser la religion de son mari ou. à
s’en séparer comme vivant en concubinage. Apré.s beaucoup de dé
î '(■;
m
4
I:
— 356
Vi. V
marches, elle obtint du pape la permission de rester dans sa religion
à la condition: !® que son mariage
fût béni par un prêtre; 2“ que tous
les enfants nés et à naître fussent
catholiques; 3® que le mari prêtât
serment de solliciter souvent sa
femme à se faire catholique.
En 1822, après mille démarches
et bien des dépenses (environ 160
fr.) on obtint du Gouvernement la
permission de transporter le cimetière de Rorà, devenu trop petit (il
était dans le village) avec défense
de l’entourer d’un mur ou d’une
cloison quelconque. En 1833, après
de nouVèlIes démarches, dd nouvelles
dépenses (100 fr.) grâce à la protection de S. E. l’ambassadeur de
Prusse, ort obtint la permission de
l’entourer d’ün mur et de le fermer
à clef, à la condition de déposer une
clef entre les inaains d’un conseiller
catholique et de n’y avoir aucune
espèce de toit ni aucune marque
de culte, ,
En 1824, lé prêtre Viliaret muni
d’une lettre de l’Eyéque de Pignerol
voulut, mais vainement, obliger les
Vaudois'à sortir du temple à 10
he'ures, c’ést-à-dire à l'heure ou d’habitude ils entraient pour le culte du
matin.
LE 0.” GUSTAVE IIIIONOD
Le Protestantisme français vient de .
faire une grande perle : le D’’ Gustave
Monod est mort il y a environ quinze jouré.
Il a été rappelé à l’âge de 87 ans.
Sa longue carrière a été laborieuse
jusqu’au bout. Comme médecin et
chirurgien, le D’’ Monod avait été
l’un des hommés les plus occupés
de Paris. Quand l’âge de la retraite
arriva, il ne fit qhe changer d’occupations. Nos Sociétés trouvèrent
en lui un ami dévoué, aussi éclairé
que généreux. Il a collaboré à pres
que toutes nos œuvres, même aux
plus récentes qui concernent la moralité publique, la ternpéi'ance, l’assistance par le travail, la colonisation protestante.... Il restera de sa
belle activité plus qu’un souvenir;
nous lui devons deux de nos principaux établissements: la Maison de
santé, pour les hommes, de Neuilly
et la Maison îles Missions. G’esl son
initiative qui, il y a dix an.s, persuada au Comité de la Maison de
santé d’acheter l’immeuble du boulevard Bineau, au lieu de continuer
le système des locations. De môme,
il y a quatre ans, c’est lui qui mit
en train la grande souscription à
laquelle est due la magnifique maisoti du boulevard Arago. Dans, ces
deux circonstances, il ne se contenta pas de s’inscrire en tète de la
liste pour une très forte somme, il
se fit collecteur et visita, pour oljtenir
leur concours, tous ses auciens clients, c’est-à-dire à peu près toute
la société protësLante de* Paris.
Lé D''Monod était bon, d’ün'èWnlé
vraie, d’une bonté affectueuse qui
së manifestait toujours plus à mesure qu’il avançait en âge. Que de
gens, à tous les degrés de l’éc.helle
sociale, ont eu des raisons spéciales
de l’aimer et de le regretter!
Depuis longtemps il vivait avec
la pensée quesesjours étaient comptés.
Il était pi'êt et il s’en est allé soutenu par la foi en Christ et plein
d’espérance.
Nous remercions Dieu de cette vie
dont le souvenir restera comme Une
preuve indiscutable de l’excellence
de la piété chrétienne.
, (Le Témoignage).
GLANURES
dans le ctiamp de l’évanoélisation
De belles écoles — Le Comité qui
dirige les écoles évangéliques de
Florence (Salviati) a l’ambition' d’en
5
■ r-ii '
357
faire des écoles modèles. Son espoir
est fondé sur ces deux faits
importants: a) la concui’rence victorieuse que nos écoles font à celles
qui les entourent et qui sont gratuites, tandis que l’on paie pour être
admis dans les nôtres une taxe qui
a produit l’année passée fr. 732,85;
b) le plaisir évident que les enfants
éprouvent à les fréquenter. Au cœur
de l’hiver, une mère qui venait nous
prévenir que sa fillette ne pouvait
venir à l'école à cause d’engelures qui ne lui permettaient pas de
marcher, ajoutait que son enfant
l’avait instamment priée de la porter
dans ses bras!.... Un jour la maî
tresse annonce que le lendemain il
y aura vacance ... Silence profond
dans la classe. — «Gomment?» s’écria la maîtresse, «je croyais vous
donner une bonne nouvelle. » —
« Non, non », répondirent les bambins, « nous aimons mieux rester
à l’école». — Un père obligé par
ses occultations de quitter Florence
exprima un jour son grand regret à
notre'rAgent de devoir retirer son
fils. « .l’ai été », ajOuta-t-il, « dans
plusieurs villes et j’ai essayé de
mainte école, mais je n’en ai point
trouvé où les enfants alla.ssent si
volontiers qu’aux vôtres. C’est une
belle institution et je suis heureux
d'y envoyer mes enfants , car
outre qu’ils s’y instruisent ils y
deviennent bons. Et ce que je viens
de vous dire je l’ai dit ouvertement
à mes compagnons de bureau qui
s’étonnaient de me voir envoyer mes
enlants à une école évangélique ».
A Pise les écoles évangéliques
ont 175 enfants; elles eu auraient
davantage si on savait où les mettre. — A Livourne elles eu ont
243. Qu’il nous soit permis de féli*
citer en passant, M.'’ Stewart, la fondatrice de ces écoles pour ces fruits
non interrompus et toujours aussi
abondants que Dieu lui permet de
recueillir de son travail. ' ,
Une île qui attend.—^ ah. Tempio
Pausania (Sai'daigne) » écrit M.
Quatlrini, « je retrouvai les mêmes
dispositions qu’il y a 6-ans. On me
reconnaît, on me salue, on m’embrasse, on m’invite à parler. A l’aubsrge où je loge je reçois beaucoup
de visites et tous expriment le même désir. Venez, envoyez quelqu’un
qui sache parler et vous verrez la
foule.... nous nous sommes déta
chés du catholicisme.... nous attendons quelque chose de mieux que
celte religion à laquelle nous ne
pouvons pki,s croii'e. Un prêtre vint
me voir à l’auberge.,., il ne peut pas
jeter sa robe car il serait chassé de
la maison; son frèi'e est chanoine.
Je l’invite à étudiée la Bible et je
lui en donne une avec un manuel
de controverse. Que de fois cette
parole adressée à l’Ange de Philadelphie m’est venue à l’esprit: J’ai
ouvert une porte devant toi. »
Que Dieu, nous dit le Comité d’Evangélisaton (et nous nous unissons
de cœur à lui), manifeste sa volonté
en nous envoyant l’homme et les
moyens
€hroiii([iie Vaudoise
La Conférence du Val Pérouse
s’est réunie Lundi 3 courant au Poraaret. Etaient présents, outre les représentants des diverses paroisses
de la Vallée et de Turin, MM, A.
Gay de S.t Jean, J. P. Micol de
Villesôche et P. Rostan du Périer.
M. Pascal, pasteur à Pignerol présida, et ouvrit la séance devant un
bon auditoire assemblé <lans le temple, par la lecture de Actes 2. Le
dernier verset de ce chapitre servit
de texte à une édifiante méditation.
L’importance de l’admission des catéchumènes dans l’église, qui ne doit
pas être un hôpital, mais une société de rachetés par le sang de
Christ; le droit exclusif du Seigneur
d’adreiettre de nouveaux membres
dans son église, telles furent les idées
développées par notre frère,
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V. . v^.r-v-v/v!- - '
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- 3S8
Vint ensuite la lecture d’un bon
rap po rt fai t par M, A .Ga y d e Pra rust i n,
sur le même sujet ': «1/admission des
catéchumènes dans l’église». —Le
rapporteur commence par im court
exposé historique de la question, duquel il résulte que les conditions
d'admission dans l’église primitive
étaient :
1® Une préparation sérieuse à
cet acte inportant.
2“ Un temps d’épreuve plus ou
moins long.
3® L’adhésion pehsonelle aux véritésde l’évangile.--Les choses changèrent quand l’église Piomaine monta
sur le trône des Césars. Nos ancêtres
et les réformateurs ont protesté jusqu’au sang contre le formalisme introduit à cette époque dans l’église,
mais hélasl en examinant avec attention les rapports des paroisses,
il semble qu’actuellement le nombre
des catéchumènes dont on peut dire:
lis ont des convictions bien arrêtées
en entrant dans l’église ». est bien
petit.
Le Synode sentit le besoin de
chercher un remède a'cet état de
choses, et il chargea M..Hugon, pas-'
teur à Rorà de présenter un rapport
sur Ja question.
A nous maintenant de chercher
les moyens pratiques de la résoudre.
M. G. en propose quelques-uns à
ses collègues:
1. Perfectionner notre méthode
catéchétique et les rpanueis dont
nous nous servons. Notre enseignement est peut-être trop aride; il faut
qu’il soit nourri davantage de faits
bibliques. Or ces faits les élèves ne
les connaissent pas suffisamment. Il
y a là une lacune qui nous semble
pouvoir être réparée par l’introduction dans nos écoles d’un bon manuel d’histoire biblique.
2. Entourer' nos chers catéchuthènes de plus d’affection, les suivre
de plus près.
3. Etre plus sévères dans l’examen
d'admission, ne tenant pas seulement
compte de rinstruction, mais surtout
des dispositions des catéchumènes.
4. Tendre à l’abolition de l’admission en masse:
a) en retardant l’instruction spéciale et demandant qu’un certain
âge soit atteint par le catéchumène;
b) en demandant au moins deux
années de fréquentation du catéchisme;
c) en plaçant un certain espace
de temps entre l’examen et l’admission dans l’église;
d) en exigeant de chaque candidat
une demande formelle et motivée
pour son admission.
Tout cela, conclut le rapporteur,
ne servirait cependant à rien si nous
oubliions que le Seigneur seul peut
admettre de nouveaux membres
dans son église. . ■ - '
Nous ne pouvons/ résumer ici la
discussiort qui suivit cet Intéressant
rapport. Nous ne saurions cependant
passer sous silence le conseil d’un
noble vieillard, que nous eûmes le
bonheur de voir au milieu de nous,
conseil d’autant plus précieux qu’il
fut inspiré par une longue expérience dans le saint ministère: a Tous
les manuels, toutes les dispositions
prises pour le catéehuménat ne serviraient à rien, s’il n’y avait pas avant
tout le moyen suprême de gagner
les cœurs à Christ: la prière du
pasteur pour' ses catéchumènes. Ne
priez pas seulement d’une manière
générale pour eux; mais pour chacun en particulier.
La conclusion de la discussion fut
qu’on proposa d’inviter les conférences sœurs à une conférence générale qui se tieiidi'ait,au printemps,
à PrarusÜn, dans le but d’étudier ehsemble, sous le regai-d du Sèigneur,
une question si importante pour
l’avenir de nos églises.
Comme d’habitude, une agape
fraternelle fit suite aux discussions.
7
- 359
Avant de quitter le Pomaret, nous
eûmes le plaisir de visiter à fond,
l’Hôpital, sous la conduite de l’excellente sœur L. R. — Voilà, nous
sommes-nous dit, en sortant, un
établissement qui fait lionneur d’abord à la Commission qui le dirige
avec tant de sagessse et d’affection,
puis aux chères sœurs de St. Loup,
qui le tiennent aussi propre que
le pont d’un navire de guerre, si la
comparaison est permise!
D. P.
BIBLIOGRAPHIE
Nous venons de recevoir le 52e
rapport de la Société Evangélique
ou Eglise Chrétienne Missionnaire
Belge. Cette petite mais vaillante
Eglise accomplit, en un pays aussi
catholique que l’italie, üne œuvre
fort ressemblante à celje de notre
Mi.ssion Vaudoise. Elle possède 27
églises et stations, visite régulièremen165 localités, emploie 28 pasteurs
et évangélistes, 11 colporteurs et
lecteurs de la Bible. Elle compte
4,812 membres adultes. Ses écoles
sur semaine sont fréquées par 3,068
enfants et ses écoles du Dimanche
par 2,283 enfants. Il a été collecté
au sein des églises pour la caisse
centrale fr. 38,005.52 et pour d’autres
œuvres fr, 11709, ce qui donne une
moyenne de fr. 11,10 pour chaque
membre. L’œuvre de la mission a
coûté, pour le dernier exercice, fr.
137.814.22 qui ont été plus que couverts par les recettes qui ont atteint
le chiffre de fr. 151.278.23,
Le Rapport est fort bien fait et
contient mainte anecdote interessante. Nous citons les suivantes;
Les.diables ne parlent pas de Jésus
Christ. — « N’allez pas entendre ces
gens, ce sont des diables, » disait
La charité couvre une multitude
un vicaire à une femme, aux environs de Lize, — « Oh! » repliqua-telle, «les diables n’aiment pas à
parler de .lésus-Christ, ni à prier
comme ces hommes savent le faire ».
de péchés. — C’était en temps de
grève, alors que nos ouvriers étaient
divisés en deux camps et fort excités les uns contre les autres. Deux
hommes pris de boisson, sortant à
onze heures du soir d’un estaminet
en prononçant des menaces de mort,
rencontrent un membre d’une de
nos Eglise qui n’était nullement
mêlé à la grève. Le prenant pour
un houilleur, « un de ces lâches qui
vont encore travailler », ils l’assaillent et lui donnent en pleine figure
un tel coup de poing qu’il en dut
garder la maison pendant quinze
jours. Peu après, les deux coupables
se rendent chez notre frère pour le
supplier de ne pas les traduire en
justice. Il les assure de son pardon
et profite de cette occasion unique
pour leur parler de l’amour du Sauveur. L’un d’eux fut touché, promit
de renoncer à son genre de vie, et
il a tenu parole. On l’a vu dès lors jjk
chaque dimanche assis à côté de ■
celui dont il a failli être le meurtrier.
Un départ triomphant. — Un hom-me, jeune encore, de Flémalle-Haute,
marié et père de quatre enfants,
voyait sans crainte approcher sa fin.
Il nous a réjouis par sa piété courageuse, par l’assurance joyeuse avec
laquelle il rendait grâce au Seigneur
Jésus pour son salut. — « Je vais à
une fête, disait-il. Dieu veilleça sur
ma famille. Christ a porté mon far- ,
deau !»
8
■ ?i'.
360 —
Mi' ■ ' >
mr/
òr ' '■
f-V- .■; ^
^ -'. • ■ .
■ -l- V < >;•
Revue Politique
Italie; — La luite électorale a
commencé iin peu partout mais assez modérément. Les adversaires les
plus décidés du gouvernement seront les radicaux, qui s’ils ne sont
pas en liés grand nombre, savent
au moins faire beaucoup de bruit.
Cavallotti qui a prononcé un discours
à Florence, pour répondre à celui
de Crispi, se propose de faire de
même à Turin après le banquet qui
sera offert au premier ministre et
le discours-programme que celui-ci
prononcera. Il a également manifesté l’intention de faire entendre
sa voix à Milan, à l’occasion de la
venue de Caprivi, pour protester
contre la politique du cabinet, mais
on espère qu’il ne persistera pas
à vouloir faire ce qui paraîtrait un
manque d’égards envers un hôte illustre. , '
L’opposition modérée aura probablement de moindres proportions.
L’Associazione Costituzionale de Naples a publié, par l’organe de Bonghi,
un programme où elle se prononce
contre la politique du Ministère sur
plusieurs points, mais il n’est pas
probable que l’ex-député de Droite
soit>.suivi par un grand nombre d’électeurs ni qu’il réussisse à organiser
une opposition sérieuse.
Quant à notre IV Collège de Turin,
nous ne pouvons encore rien dire
de bien positif. On donne comme
une chose tout-à-fait sûre que le
Général Geymet va être nommé
Sénateur. Le comte de Balme, ancien député de Vjgone, s’est décidé
à .se représenter à ses électeurs,
nous ignorons avec quelle chance
de réussite. On parle d’autres caii.didatures, mais elles ne nous paraissent pas, jusqu’à présent, assez> sérieuses pour que nous croyions
devoir en entretenir les lecteurs du
Témoin. Le banquet électoral qui a
lieu aujourd’hui même (5 novembre)
à jdriquéras contribuera peut être à
éclaircir un peu la situation.
AVIS
On cherche pour un Monsieur
anglais, seul et d'un âge avancé, une
Vaudoise de 25 à 40 ans, connaissant
a.ssez le français pour le parler et le
lire, pouvant prendre la direction d’un
ménage, tout en prêtant les services
d’une première femme de chambre,
ayant quelque aptitude, en cas de
besoin, pour soigner un malade.
Le gage est élevé; un mois de vacance est assuré chaque année et les
frais de voyage aller et retour pour
se rendre chez elle.
S’adresser à M. le pasteur A. Muston,
casa Naccari, via Principé-Belmonte,
.Palermo.,.
AVI
Samedi 15 Novembre à 9 h. V2
a. m. aura lieu au Clos la conférence ordinaire des instiluteims^ des
deux Vallées de S.t Martin et de
Pérouse. On y traitera de la part
à faire, dans le programme de nos
écoles élémentaires, à renseignement
de la langue française.
Nous prions les abonnés en retard de
paiement de bien vouloir nous faire parvenir au plus tôt le montant de leur
abonnement; la ebose est si facile maintenant avec les cartoline-vaglia.
U Administrateur E. Gosïabel,
Ernest Robert, Gérant.
Torre Pellice, Imprimerie Alpina.
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