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s eptlèxKLe année.
IV. 46.
J 5 I GAI mire
L’ECHO DES VALLEES
FKUILLlî HEBDOMADAIRE
Spécialeinenl consacrée aux inléréls matériels et spirituels
(le la Famille Yaudoise.
Que toutes les choses qui sont véritables.oceupeot
vos pensées — ( Philippiens.,\y. 8.)
PRIX d’abommikert :
Italie, Ik domicile ('un an) Kr. 3
Suisse.................» 5
France....................»6
Allemagne..............*6
Angleterre , Pays-Bas » 8
Vn numéro séparé : 5 cent.
tin numéro arriéré : 10 cent.
BUBEA0X D AB0NMEMENT
Torre-Pbm.ice : Via Maestra,
N. 48, (Agenzia bibliografica)
PioNERoL : J. Ckianiore impr.
Tcrin :J.J. Tron, via Lagrange
près le N. 22.
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ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S'adresser pour l'administration
au Bureau a Torr.e~Pellice,
via Maestra N. 42 — pour la
rédaction .* A Mr. E. Malan
Prof • h Torre-Pelice.
iSoin maire.
Dps écoles (lu (limanc.hc. — Nouvelles
(les Missions. — Ce (|u’est la foi. — Extrail (le la Chambre haute — tSoiicellcs
religmisea. — Oiters. — Chronique Vaudoisc. — Chronique Politique. — Annonces.
DES ECOLES Dl DIHAYCHE
Nous avons publié en entier le
rapport de M. .Jaulmes sur sa dernière visite à nos écoles du dimanche. Nous croyons devoir faire
aujourd’hui quelques observations
sur ce travail. Nous sommes d’accord avec M. Jaulmes sur la plupart des points. Ce qu’il dit de
l’état d’infériorité du .plus grand
nombre de nos écoles du dimanche
est parfaitement juste. Non seulement il n’a rien exagéré, mais
comme le lui a déjà dit le président de notre dernier Synode , il
n’a pas tout vu, il ne connaît pas
tout le mal. Mais pour être vrai,
il faut direi aussi qu’il ne connaît
pas non plus tout le bien. Le moment était des plus défavorables
pour visiter nos écoles. Ce n'est
pas en deux dimanches et à une
époque où la plupart des enfants
sont dispensés dans les montagnes depuis quelques mois et où
les pasteurs sont occupés ou préoccupés des travaux du Synode
que l'on peut vraiment se faire une
idee exacte de ce que sont nos
écoles.
M. Jaulmes nous a parlé ensuite
du personnel enseignant dans nos
écoles du dimanche; il le trouve
avec raison insuffisant, car en dehors des pasteurs , des ministres
et des instituteurs, il n’y a en effet
que très peu de personnes dans
la plupart de nos paroisses qui
prennent une part active à l’instruction religieuse des petits enfants. Nous appelons l’attention de
nos lecteurs sur ce fait incontestable et en même temps sur les
moyens excellents que M. Jaulmes suggère pour remédier à ce
mal , avec le secours de Dieu.
Mais dans la plupart de nos paroisses, et pour longtemps encore
pent-«tre, ce sont les pasteurs et
les instituteurs qui devront diriger
les écoles du dimanche et avoir
2
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la part principale dans renseignement. C’est pour cette raison que
le système des groupes ou le système américain, essayé déjà, n’a
pas donné bonne réussite. Cependant même avec le système actuel,
il serait à désirer qu’il y eût partout un bon nombre de moniteurs
intelligents, instruits et zèles,
comme il y en a déjà dans quelques paroisses, et c’est à quoi devraient viser surtout, dans ce moment, les directeurs de nos différentes écoles.
Ce que M. Jaulmes dit des
élèves, de leur petit nombre, de
leur irrégularité, de leur lenteur
à répondre, de leur peu d’activité
en général , mérite aussi toute
notre attention. Nous sommes toutefois bien persuadé que si M.
Jaulmes dirigeait seulement deux
ou trois fois une de nos écoles,
il trouverait nos enfants aussi
causeurs et aussi disposés à répondre que partout ailleurs, habitués qu’ils seraient à sa manière
de poser les questions. — Nous
espérons que la Table et les Consistoires auront pris note du conseil que M. Jaulmes leur donne
en faveur des enfants obligés de
passer la plus grande partie de la
belle saison à la montagne , sans
école et sans culte.
L’enseignement donné dans les
écoles du dimanche a paru à M.
Jaulmes généralement faible. Il y
a des exceptions dit-il; nous savons qu’il y en a en effet de très
honorables et que nous avons parmi
nous, mais en petit nombre , des
écoles que l’on pourrait proposer
pour modèles. Les conseils qu’il
donne pour la division des élèves
en groupes, en deux groupes au
moins, ceux qui savent lire et ceux
qui ne savent pas lire, pour donner
au chant plus d’entrain et plus de
vie, sont tout-à fait pratiques et
mériteraient d’être immédiatement
suivis.
Nous sommes aussi généralement de l'avis de M. Jaulmes à
l’égard de ce qu’il dit de l’usage
du Messager et des questions bibliques, sans toutefois vouloir astreindre absolument tous les directeurs à les suivre. 11 y en a
qui sont trop prime-sautiers, trop
indépendants, dont les habitudes
sont trop enracinées pour pouvoir
prendre sur eux de suivre un autre
guide quelconque qn’eux-mêmes.
11 ne faut pas le leur demander.
Du reste il y a aussi certainement
un avantage réel pour les enfants
à apprendre à connaître sous leur
direction , d’une manière suivie ,
un livre de la Parole de Dieu. —
Mais là où nous sommes entièrement et sans restriction de l'avis
de M. Jaulmes, c’est sur le mode
d’abonnement et sur le mode de
distribution du Messager. Nous
avons toujours été d’avis qu’il ne
fallait pas abonner les enfants.
mais qu’il fallait faire une collecte
dans l’école, dans le temple ou
auprès des parents; de plus nous
pensons aussi que le Messager
doit être distribué à tons les enfants de l’école , sans exception ,
et que ce doit être la récompense
de leur régularité. Nous avons
entendu dire à quelqu’un, qui était
très compétent sur cette matière,
à M. Louis Bridel, que le Messager lui était précieux tout d’abord en ceci (quoiqu’il ne s'y tînt
pas entièrement dans l'enseignement), c'est que depuis qu'il l’avait
3
363
introduit dans son école, il avait
obtenu beaucoup plus de régularité dans la fréquentation des enfants. — Nous croyons aussi que
le Messager doit être donné aux
plus pauvres, puisque la Société
des Ecoles du dimanche paie le
tiers de raboniiement, la Table
le second tiers , et qu’on ne demande aux écoles que le troisième
tiers, c'est-à-dire 20 centimes par
an pour les 52 numéros de l’année.
Enfin nous insistons, après M.
Jaulmes, pour que la distribution
ait lieu chaque dimanche et non
point une fois par mois seulement,
afin d’introduire chaque dimanche
une petite feuille dans les familles
et d’habituer par elle, enfants et
parents à la lecture de la parole
de Dieu.
En terminant nous remercions
nos collègues de la Table de nous
avoir autorisé à publier le rapport
de M. Jaulmes et nous exprimons
notre sincère et vive reconnaissance à ce dernier de nous avoir
fait part de ses observations et
des fruits de son expérience.
NOUVEI.IES m NISSKHS
Emplr-e TTuro. Chaque dimandie,
l’Evangile est annoncé, en Turquie, dans
120 lieux de culte, é un nombre d’auditeurs qu’on évalue é huit ou dix mille,
et dont 2.104 sont communianls. Cinquante
Eglises sont régulièreniont organisées;
cinq mille enfants suivent les écoles du
dimanche. La Bible, imprimée en sept
langues différentes, circule librement dans
tout l’empire. Des recueils de cantiques
et toute une littérature chrétienne sont
en circulation et le nombre s’en accroît
de jour en jour. Les congrégations déjà
formées sont animées, par l’Esprit de
Dieu, d’un zèle missionnaire remarquable,
elles se montrent disposées à s’imposer,
dans la mesure de leurs forces, des sacrifices d’argent ou de travail en faveur
de la foi. Un grand nombre d’entre elles
entretiennent leurs pasteurs et leurs instituteurs en tout ou on partie. Plusieurs
donnent en outre pour l’oiuvre des missions en général.
Ohlne. On écrit de Pékin (luo huit
Sociétés, tlüül cinq américaines et trois
anglaises, eniretiennent, dans la ()rovinco
dont celte capilalo fait partie , vingl-siv
inissioiiiiairos. Pékin a seul seize de ces
missionnaires. Partout l’Evangile est prêché sans entraves, et plusieurs converlis
oDt reçu le baptême.
F*aris. Un nouveau missionnaire ,
qui va partir pour le sud do r.\frii|no ,
M. Frédéric llohler do Moolhéliard, le
seul élève qu’il y eût dans la Maison des
missions do Paris, vient do recevoir l’imposition des mains à Hérimoncourt (l)oiihs).
— Monsieur le pasteur Cuvier do Beaucourt. qui a présidé coite solennité, était
assisté de M. Paul Germond, missiouuairo
à Thabaua Moréna, et de cinq pasteurs
des environs.
M. Cuvier avait choisi pour texte de
sou discours ce beau passage des Ecritures (1 COR. XV, 57 58): grâces à Dieu
qui nous a donné la victoire par noire
Seigneur Jésus Christ etc. Il a montré
d’abord que le devoir de toute Eglise est
d’étre missionnaire et ensuite que l’obligation de tout missionnaire, est de
s’appuyer sans cesse sur Christ ressuscité.
« La fondation do l’Eglise par les apôtres
dit-il, et sa perpétuité à travers les siècles, en dépit de toutes ses défaillauces
passées et présentes, no s’expliquent <|uo
par la résurrection de Jésus-Christ. Qu’on
lui enlève Christ mort et ressuscité, tout
l’édifice s’écroule: plus do fondement,
partant plus de foi, plus d’amour, plus
d’Eglise, plus de missionnaires, mais midez-lui le Christ des Evangiles, et (jne les
fidèles s’approprient par la repeulance et
pac la foi leur glorieux Sauveur, et vous
verrez comme l’Egli.se comprend la plus
belle, la plus sainte de toutes les œuvres
de l’activité chrétienne, l’œuvre des missions ».
4
-364
Après le discours émouvant de M. Cuvier, eut lieu la consécration solennelle
de M. Hohler. La main droite sur la Bible, il promit de se consacrer à l’Evangélisation des païens, prêchant la parole
de Dieu avec pureté et fidélité, après quoi,
il reçut l’imposition des mains de tous
les pasteurs présents. M. Germond adresse,
ensuite, à son futur collègue des paroles
d’encouragement, il l’exhorte à l’humilité,
et termine par un chaleureux appel aux
jeunes gens à se consacrer à l’œuvre
de l’évangélisation des païens. Se défendre d’y entrer par la raison qu’on n’a
pas de vocation, lui semble un véritable
sophisme de la conscience. La vocation
chrétienne serait-elle donc ce qui plaît,
ce pour quoi l’on a du goût, des aptitudes? Singulier abus de langage, dit-il,
qui montre bien avec quelle facilité les
chrétiens de nos Jours confondent les
choses du ciel avec celles de la terre. La
vocation vient de Dieu et de nul autre ;
elle est un appel à marcher ou Dieu vous
envoie; et fût-on moins disposé que Moïse
à obéir, encore faut-il obéir è cet appel
quand on se dit chrétien, disciple de.lésusChrist. — Une prière fervente a terminé
cette belle fête.
(Journal des missions écangéliques >.
— Le comité de la Société des missions
de Paris a reçu de quatre jeunes français,
la demande de se préparer sous sa direction, à l’œuvre missionnaire. M. Hohler
dont nous avons raconté la consécration
était le seul et le dernier élève de la
Maison dos missions.
Deux jeunes noirs, une jeune fille, Salimata, et un jeune homme, Raïmbo,
tous deux natifs de Sodhiou ( Sénégambie
française). Agés de 16 à 17 ans, amenés
en France, il y a quelques années, par
M. Audrault, alors missionnaire à Sedbiou,
ont reçu le baptême dans le temple de
Passy à Paris. Cette cérémonie était présidée par M. Casalis. Ces jeune.s gens
sont, dit le Journal des missions, les prémices de la mission du Sénégal qui a
déjà coûté la vie à deux missionnaires ;
c’est le commencement d’une moisson
qui, avec la bénédiction de Dieu, deviendra
de plus en plus abondante.
Trois missionnaires se disposenllà partir pour le sud de l’AMqne, ce sont
Cochet qui était en congé, M, Hohler et
le second missionnaire envoyé cbe* les
Bassoutos par l’Egli.se libre du Canton de
Vaud , M. Berthoud , accompagné de sa
femme.
Ce qu’est la loi
Un enfant traversait un pays inconnu,
conduit par son père. Celui-ci lui avait
montré au loin la demeure vers laquelle
ils se dirigeaient; mais l’esprit de l’enfant
était troublé, car il lui semblait que .le
chemin qu’ils suivaient menait d’un tout
autre côté.
— Sommes-nous bien dans le bon chemin? demandait-il souvent.
Mais la seule réponse de son père était:
— Aie confinée en moi.
De nouveau le petit questionneur reprenait :
— Je ne comprends pas comment nous
arriverons en gravissant cette rude montagne.
Et le père répondit:
— Ne quitte] pas ma main et ne crains
rien.
Le père et le fils continuèrent ainsi jusqu’à ce que les petits pieds do l’enfant
fussent si fatigués qu’ils ne pouvaient plus
aller, mais alors la roule, par un subit
détour, leur montra leur demeure'qu’ils
venaient d’atteindre.
f C’est ainsi que Dieu conduit souvent
ses enfants. — Nous sommes semblables
à ce petit qui s’effrayaitjdu chemin où le
menait son père. — « Que deviendronsnous ? Qu’arrivera-t-il demain ? demandons-nous sans cesse. Que'se passera-t-il
l’année prochaine ou dans vingt ans? ».
A cette question, il n’y a qu’une réponse
à vous faire, celle du père à son enfant:
— Aie confiance, accomplis ton devoir
aujourd’hui, et quand demain arrivera ,
tu reconnaîtras que Dieu a tonjours été'
là, veiffant suT'tcd; et quTÎ n'a pas éessé
un instant de te soutenir au travers des
périls et des difficultés de la mute.
5
----------------------------------------385
Nous lisons dans la Chambre
haute:
Chers lecteurs, ce n’est pas le moment
(le dormir. Bien des personnes ont le
pressentiment que nous touchons à do
graves évènements; il faut (|ue l’église
s'y prépare l Certains catholiques ouxinômes s’attendent à des ébranlements
prochains, et considèrent la crise religieuse actuelle comme très imminente.
Nous n’avons pas été (lou surpris en lisant, dans VEchn de. notre Darne de Fourrières les strophes suivantes d’une poésie
intilulée: Super Fluinina Babylonis
Seraient-ils donc prés de s'ouvrir
Les temps prédits par le prophète.
Üû partout devra s’établir
Le règne odieux de la Béie?
De nombreux fronts sont abaissés
Son signe infernal les baptise ,
El Ih9 peuples h îlots pre-ssés
S'éloignent des bras de I Fglise
Nous voyous éeoles sans Dieu,
Funérailles sans espéranee ,
Le vide se fait au saint Heu
Le ma! prend le nom de science.
Mais, d autre part , l'œil elfrayé
Par la profondeur de l'abîme ,
Cherche le chemin oublié
Qui mène à la céleste cime,
La fui , dans les cœurs généreux ,
A travers Forage s’atiise.
Le danger rend plus valeureux
Les champions de Hi Sainie Eglise.
Ne scmble-l-il pas que de loulos parts,
on sent que l’on marche sur le sable
mouvant ? L’Eglise Réformée.est toujours
profondément troublée et no cessera de
. l'étre tant 'qu’elle renfermera dans son
sein deux partis qui n'nuraieni jamais dû
se trouver réunis. Los Eglises indépendantes se ressentent de raffaissemenl général et ne font pas grand progrès. Toutes
i^ont besoin d’un ienouvellemeut do vie et
du baplémo du Saint Esprit.
fiouaellce rcUjjteueea
Belgique. La 34* Kapport de t’EI glise évangélique de Belgique couelate
que l’œuvre do celle Eglise s’étend
progresse. Dans presque toutes les stations,
on signale des conversions (rindividus
ou de familles.
Oonôv'o. Dernière page du Testament de M. Merle d'Auhigné:
«Je ne puis terminer cel acte sans me
souvenir de Genève. Celle ville m’;est
chère, pareoipie Dieu l’a aimée eu en faisant un foyer de. la Réformalion ; parcequ’ellc a recueilli mes pèros, obligés do
quitter la Fraiieo h cause de leur foi ;
paree()u’elle, a été ma patrie. Je demande
è Dieu do la bénir do nouveau. Je suis
vivement affligé de voir quelques-uns de.
ses ministres cesser de professer Christ,
comme étant Id Fils unique, éternel, du
Père, mort pour nos offenses, ressuscité
pour notre justification ; une partie de la
population manifester ouvertement sou
opposition è toute iiitluence religieuse,
et uü alliéismo avilissant pour fhomme,
se montrer dans cette ville dont le christianisme a été la force et la gloire.
Je demande instamment au Seigneur
de sauver ma patrie «le ces funestes doctrines , et d’y multiplier par sou Esprit
cette ,foi et celle justice qui sauve les
âmes et élève les nations.
Semaine religieuse.
Halle. Dans la dernière séance du
Kirchenlag de Halle, M. Schneider, directeur d’un séminaire à Berlin, a présenté
un rapport sur la question suivante : Le
manque d'instituleurs et le danger que
cet état de choses constitue pour l'Allemagne. Le rapporteur montre la vraie disette
qui règne à cet égard dans la patrie des
maîtres d’école, en Allemagne. En Prusse
seulement, 595 places sont vacantes,
1 792 sont occupées par «les remplaçants.
Dans lo grand-duché de Badeu, il y a
148 places îDoccupées. Les classes sont
trop uombreuses; il manque, dans la seule
Silésie prussienne , 700 instituteurs pour
que chacuu n’ait que 100 enfanis à dinger; il en raadrait 361 de plus daiit la
6
-m
grand-duché de Baden , pour obtenir ce
résultat.
Les deux seuls moyens stiggérés par le
bapportour et adoptés par l’assemblée
pour être recommandés aux gouvernements et aux conseils communaux, sont,
d’un côté , d’augmenter le nombre des
écoles normales , séminaires , et autres
établissements oîi se préparent les instituteurs , et, do l’autre , de donner aux
instituteurs une paie plus élevée, un salaire plus en rapport avec les fonctions
importantes dont ils sont chargés. Il
appartient à la ;dignité de leur charge
qu’ils n’aient pas à lutter contre la misère.
(¡rhront(|ue @înubot0c
Nous extrayons d’une notice sur VHôpital
écangélique de Turin par M. le pasteur
Meille les quelques détails qui suivent sur
cet établissement de charité:
« La première idée de cette utile fondation remonte à l’année 1839, et c’est au
pasteur d’alors, chapelain des légations
protestantes, M. Am. Bert, que revient
l’honneur de l’avoir conçue, et en grande
partie réalisée. — La première délibération relative à cet objet n'est cependant
pas antérieure au 14 ottobre 1842, et porte
la signature de MM. Bert pasteur , Louis
Long et Joseph Malau, membres du Comité directeur de la Congrégation à c('lle
époque. L’objet de cette délibération est
la fondation d'un petit Refuge, à Turin.
pour les malades protestants qui y demeurent, ou n'y sont que de passage, dans
le double but de les soigner physiquement
et spirituelleinent. — Malheureusement,
en l’an de grftcc 1842, l’acte de recueillir
un certain nombre de malades protestants,
était non seulement une afl'aire très grave,
mais une affaire grosse de tracasseries de
toutes sortes pour qui osait l’entreprendre.
En effet un hôpital protestant, reconnu
et toléré, comme tel, n’était-ce pas (quoique d’une manière très indirecte, il est
vrai), le protestantisme reconnu et toléré
là oii, à aucun prix et sous aucun semblant, il ue devait l’étre? — Et si déjà,
à cette époque, la prédication de rEv^n
gile était tolérée à Turin, elle ne l’était
pourtant que dans un hôtel d’ambassade,
c’est-à-dire que ce n’était pas à Turin
proprement qu’elle était censée avoir lieu
mais en Angleterre, en Prusse, ou en
Hollande, un hôpital protestant, s’il venait à s’établir, ne serait-il pas la preuve
la plus palpable que la charité envers les
êtres souffrants peut s’exciter ailleurs, —
contrairement à ce qu’on avait toujours
enseigné, — que dans l’Eglise catholique,
apostolique et romaine? et faciliter cette
démonstration , n’impnrte parquet moyen,
n’était-ce pas faire, à l’égard de cette
église un acte d’hostilité impardonnable?
D’ailleurs, avec un hôpital à Turin,
les conversions opérées in extremis, à
l’article de la mort, sur de pauvres malheureux physiquement et moralement incapables de résister aux obsessions dont
ils étaient les objets, ne seraient plus possibles; et alors que d’âmes i)ui, grâces à
ces obsessions, auraient été sauvées, pensait-on, seraient irrévocablement perdues !
Favoriser, même de loin, une pareille
éventualité, n’était-ce pas la dernière chose
que l’on pût attendre de la part d’autorité.s
se faisant un titre de gloire de leur entière
soumission aux décisions de la sainte
Eglise ?
Pour toutes ces raisons donc, demander
à l’autorité politique la faculté d’ouvrir
un hôpital protestant dans la ville de Turin,
ç’aurait été, aux temps dont nous parlons,
demander l'impossible ».
Après cette page d’histoire, non seulement vaudoise, mais d’histoire nationale
de trente ans passés, l’auteur raconte les
humbles commencements du Refuge de
Turin , dans la maison habitée par le pasteur, maison Bellone. l,o nombre des malades ne fut d’abord jusqu’en 1846 que de
15 à 20 par an ; do 40 en 1832, après que
le Consistoire eût obtenu de la bienveillance de M. le pasteur Germond une de
ses diaconesses ; après l’établissement de
l’œuvrq^ d’évangélisation le nombre dos
malades augmenta et oscilla entre 35 et
75; il s’éleva même une annéte (1868) jusqu’à 90. — « En résumé,’dans l’Intervalle
qui s’est écoulé du 1" janvier 1843 au 31
décembre 1870, lé Refuge a recueilU. et
soigné 15721 malades et dépensé k somma
7
367
<1e fr. 92,096 , 26 ceutimes, proveuaut enlièremeiil de dons de la charité, et en
très grande partie de l’Eglise même de
Turin
Quand la maison paroissiale du Turin,
eût été bâtie, l’hôpital y fut transporté à
•soti premier étage, mais la mauvaise distribution des pièces , le défaut do moyens
convenables iraéralion, la situalion do
ce local an dessus des écoles et sur uue
cour , où deux cent enfants prennent
leurs ébats, pendant qucli|ues heures de
la journée, toutes cos cinmnstances faisaient sentir le besoin d’un local exclusivement affecté à l’usage d’hôpital.
Ce fut en avril 1869 qu’un membre vénéré lie l’Eglise de Turin, M. Louis Long*
ancien banquier, conçut la généreuse idée
d’assurer uu abri convenable à nu certain nombre de vieillards pauvres, incapables de Iravailler, et sans famille (|ui
pût en prendre soin , affectant à cet objet
la somme considérable do 50,000 francs.
— M, Long, après des pourparlers entre
lui et le Consistoire de Turin, consentit à
ce que son don fût affecté à la construction d'un llâpiial ou Kofiine évangélique,
à la condition de réserver dans le nouvel
établissement quatre postes gratuits, pour
autant de vieillards, deux hommes et deux
femmes, satisfaisant aux condictions suivantes, imposées par le donateur:
1) D’fêtre hors d’état de travailler, et
sans famille pouvant prendre soin d’eux;
S) D’être nés proteslauls et de n’avoir
jamais renié leur foi;
S! ü’êire domiciliés é Turin depuis une
vingtaine d’années au moins.
Maintenant le nouvel hôpital est bûti et
a été inauguré dès le 6 mai 1871 et peut
donner asyle à 20 malades.
Le coût de rédificc se monte à la somme
de. fr. 57,773 13 centimes.
Le déficit de 7,773, 13 centimes pour la
bâtisse a déjà été diminué par des dons
considérables de 5 personnes de fr. 4000.
Le déficit actuel ajoulé à un déficit antérieur de fr. 3286 est de 7,0.59, 13. — Il
sera, nous en sommes certains, bientôt
comblé par l’esprit do saciifice auquel
nos frères de Turin nous ont habitués depuis quelques années.
■ ï*ol>y. En suite de la démission que
f M. le pasteur D. Davyt a donnée à la parofsse de Boby pour des motifs de santé,
l’Assemblée paroissiale a procédé , diman
I
che dernier, à la votation pour son remplacement. Nous apprenons que M. Aug.
Malan. évangéliste à Messine, a été nommé
par 40 voix sur 56 volants. Nous apprenons aussi qu’en ce mémo jour, la paroisse, par l’organe du Consistoire, a exprimé a M. le pasteur Davyt, dans une
adresse simple et très convenable, sa
sympathie pour son état de santé, son affection , sa reconnaissance pour les services rendus et son regret de .sa retraite
[irématurée.
Clironique politique.
Italie. I.a Gazelle. 0(Jicidle a annoncé
l’ouverture du Parlement pour le 20 novembre, ainsi que nous l'avons dit d’après
d’autres journaux.
— Depuis plus d’un mois, il n’est question dans les journaux de notre pays que
d’inondations. Ce fléau, qui nous "a déjà
visités le printemps dernier, s’est promené
d’une extrémité à l’antre de l’Italie, mais
a fait surtout des ravages dans les provinces de l’arme, de Mantoue et de Ferrare, dans la Toscane et en Sicile où un
gros bourg a été détruit et plus de cent
personnes ont péri. Dans le bas Pô bien
des villes et des villages ont vu leurs
maisons s’écrouler par centaines, et tout
parliculièrement Mirandola, Casalmaggiore
et Finale. D’immenses étendues de terrains
(plus de mille kilomètres) dont qoebpies
unes cn.semencées sont submergées et des
milliers d’habitants ont dû émigrer. Les
dommages sont incalculables et la misère
(|ue le fléau laisse afirès lui très grande.
Le Gouvernement, les municipalilés , la
bienfaisance publiuue et privée s’efforcent
à l’envi d’alléger les souffrances et les
perles, mais pourra-t-on sufTire à tant de
besoins? !
— Les journaux ont publié une lettre
intéressanle du marquis George Pallavicino-TrivuIzio sur le sufl'rage universel
(|ue quelques personnes appartenant au
parti avancé voudraient introduire eu
Italie. L’auteur de la lettre, dont le libéralisme n’est pas suspect, se prononce
avec force contre le snttrage uuiversel
pour l’Italie. Ses arguments sont ceux
d’un homme do bon sens et d’un vrai
patriote. Donner le suffrage universel à
17 millions d’illélirés serait une vraie folie. Il est vrai qu’on pourrait le refuser,
dit-il, à ceux qui ne savent pas écrire, à
ceux qui ne peuvent pas faire leur nom.
Mais alors , serait-ce encore le suffrage
universel ? Et d’ailleurs suffît-il de savoir
faire son nom pour avoir un vrai critère
électoral et un vote indépendant? Nou
8
certes. Le suffrage universel mettrait l’Ilalie entre les mains du parti clérical et
serait bientôt suivi de la perle de nos libertés et de notre indépeudance. Qu’on
élargisse le cercle autaut que faire se
peut ; que notre loi électorale soit toujours plus libérale, toujours plus universelle, à mesure que l’instruction se répand.
Qu’on tende au but eu commençant par
demander et obtenir l’instruction primaire
et obligatoire.
— Il y a ou à Montana , l'anniversaire
du fait d’armes do ce nom, une démonstration dans la(|uelle ont élé prononcés
des discours contre l’Empire, contre la
France et contre Je gouvernement actuel
de l’Italie.
— VOpinionc assure, conirairement aux
bruits répandus par d’autres journaux ,
que le Ministère est parfaitement d’accord
sur les termes de la loi des corporations
religieuses, et même que la relation est
déjà prèle. Lo Gouvernement de la Franco,
assure-t-on encore, ne prendra pas, dans
cette question, une attitude contraire à
l’Italie. 11 se bornera a veiller à ce que
les intérêts do ses nationaux ne soient
[las compromis. sans s immiscer do défendre les droits prétendus du pape ot dos
maisons religieuses eu général.
Ktiils-tJirlss. Le général Grant a
été réélu président à une très forte majorité. il l’a emporté sur son compélilèur
.M. Greolydans 30 états sur 37.
fr'atioo. Lo 17 novembre sera un
jour de prières nationales. Comme c’eSt le
jour qui précède l’octave de la fête de S.
Martin'’, VUnken anuonce qu’un grand
pèlerinage aura lieu, en ce jour, au sépulcre du Saint à Tours. « Saint Martin
sauvera la France, est-il dit. Il a fait
triompher Clovis, dans sa lutte contre les
Wisigoths, parceque, avant d'engager la
bataille décisive, ce roi avait envoyé des
messagers pour adorer le corps du Saint
dans celle même ville, de laquelle Crérnieux et Gambetta ont fui devant les
Prussiens». Voilà en qui les cléricaux et
les légitimistes se donnent l’air de mettre,
dans ce moment, leur espoir et leur conliance.
Axxti^lolie. Le choléra a fait son
apparition en Pologne et en Hongrie et
dans ce dernier pays, il a sévi tout particulièrement à Huda-Pest. D’après les dernières nouvelles, il est en décroissance.
Le Gouvernement autrichien a ordonné
les mesures hygiéniques de propreté et
de désinfection les plus sévère.«^
Allema$c;i\e. — Lo Gouvernement
pru.ssien a subi un échecidans la Chambre des Seigneurs qui a repoussé à «ne
forte majorité sa loi sur la nouvelle cir
conscriptioD des cerctc.«. Mais le .ministère
ne se tient pas pour battu. 11 va présenter cette même loi, légèrement modifiéç.,
à la Chambre des députés qui l’avait déjà
volée. Ellj». reviendra ensuite à la Chambre des Seigneurs dans laquelle on aura
en attendant introduit des éléments libéraux tirés de la classe industrielle et commerçante.
Su-lsse, La lutte entre les Gouvernements et l’Eglise Catholi<)ue prend en
Suisse les mêmes proportions qu’on Allemagne, non seulement à Genève, mais
aussi dans le canton de Soleure et dans
celui de Bâle.
ANNONCES.
La Tour Pélis le 31 octobre 1872.
Monsieur le Rédacteur,
La Commission des hôpitaux
vaudois ayant été autorisée par le
Synode, à procéder à la vente de
la ferme des Airals Blancs , j’ai
recours à votre obligeance, pour
vous prier. Monsieur, de bien vouloir prévenir vos abonnés que, dès
que la Commission aura obtenu
r autorisation supérieure , elle
compte donner suite à son projet,
et vendre par lois cette ferme.
Que ceux donc qui désirent
prendre connaissance des plans et
de la répartition des lots composant cette belle propriété veuillent
s’adresser au soussigné, qui se fera
un plaisir de donner tous les renseignements possibles à cet égard.
Vous présentant. Monsieur, mes
remercîments anticipés, je vous
prie d’agréer également mes salutations bien cordiales.
Pour la Commission
D. Pelleoiun Président.
E. Malan Directeur-Gérant.
Pigoerol, Impr. Cbianfore.