1
Année XIV*
PRIX D’ABOMKMEtîT PAR AN
Italie....................L. 3
Tous les pays de rUnion do
poste . . , . » (î
Amérique du Sud . * ft
On s’abonne :
A.U bureau d’Adminiatratiou’,
Chez MH. les Pasteurs;
Chez M. Ernest Hobert ^ Piguerolj
et A la Librairie Chiantore ot
Maccarelli i^Pîguorol).
L’abonnement part du 1* Janvier
et se paie d’avance.
2 novembre 1888
iN. 44
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le tirage 10 centimes chaeun.
A*inçnt$s: SO centimes par ligne
pour nne senle foia> —15 centimes do 2 à 5 fois et 10 ceu
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S'adresser pour la Bédaotlon et
ridiniuistTAtioii à K. le Pasteur H. Bosio — Sai^t Gérmain^
Cluson ('Pineroloj Italie.
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paye 0,25 centimes.
LE T
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Ton* n>ê sM'&z iémùtnx. Aotrs 1, 3.
Som malï'o
Communication officielle. — Conférence
du Val Saint Mattin. — Réveil au rebours
— Bonnets blancs. — Nouvelles religieuses.
— Chronique vaudoise. — Annonces.
.yrn'iirtni Za vérité avêê la chtiriU. Ei»u. iv, 15.
Communication Officiélle
Lettre circulaire de la table
ACIX fidèles DBS fiSLISES DÈS VALLÉks
ET À LEURS CONDUCTEURS
Bien aimés frères,
Le Synode n’ayant pas fait usage
du droit qu’il s’est réservé par
l’art. 26 des actes de sa dernière
session, c’est à la Table que revient
le devoir d’indiquer aux Eglises
le sujet spécial sur lequel elles
devront concentrer pendantTannée
courante 1888-1889 leur étude et
leur travail.
Quel sera ce sujet ?
Pour répondre à cette demande,
nous avons passé en revue. Tune
après l’autre, les questions qui,
depuis plus ou moins longtemps,
font l’objet des discussions de nos
assemblées synodales et des entretiens de nos conférences libres.
Nous n’avons cependant pas pu
fixer notre choix sur un de ces
importants sujets, car nous avions
l’impression qu’aucun d’eux ne
répondait pleinement aux préoccupations dominantes du moment.
Ce que nous attendons et ce que
nous recherchons c’est plus que
lasolution de telle ou telle question
particulière, c’est la vie en Christ,
c’est le développement de la vie
spirituelle. Si cette vie anime nos
Eglises, nous verrons aussitôt les
difficultés contre lesquelles nous
luttons, se fondre, comme la neige
au souffle du printemps.
Le sujet que nous proposons n’est
pas facile à formuler, car il est
complexe ; mais il trouve son unité
dans nne date: 1889, commémora^
tion de 1689. La préparation de la
célébration du 2™‘ centenaire de la
Rentrée renferme en effet tout un
programme 'et nous n’avons pas
2
346.
trop de tout notre tempis et de
toutes les forces vives que nous
possédons pour le réaliser.
* *
Le 30 janvier 1888 la Table et
le Comité d'évangélisation adressaient aux Frères Vaudois de tous
pays une circulaire pour les inviter
à prendre part k la souscription
d'actions de grâces qui se fait en
vue de perpétuer, par des monuments durables et utiles, le souvenir
de la glorieuse délivrance de 1689.
Il est moralement très important
que tous les membres der notre
peuple concourent, par leurs dons, ^
à cette manifestation de reconnaissance envers Dieu, Dans les Vallées
c'est tout naturellement aux Consistoires que revient l'initiative et
la direction de ce travail; mais i!
ne leur sera pas difficile de s’assurer le concours efficace d'un certain nombre de membres de l'Eglise
capables et dévoués.
Les 412.000 juifs récliappés, dont
Néhémie fit le dénombremeiit, 92'
ams après le retour de la captivité,
n’étaiept certes pas riches; et cependant ils ont volontairement
donné pour l’œuvre de Dieu une
somme qui dépasse 800.000 francs.
Il nous faut surtout apporter
dans nos dons les seutimenls exprimés par David à la vue de l'empressement et de la générosité avec
laquelle le peuple répondait à l'invitation qu'il lui avait adressée de
contribuer pour l'érectiou du temple de Jéru.salem.
« Maintenant donc, à notre Dieu,,
nous te célébrons et nous louons
ton nom glorieux. Mais qui si;i.s-je,
et qui est mon peuple, que nous
ayons assez de pouvoir pour offrir
ces choses volontairement T Car
toutes choses viennent de toi, et les
ayant reçues de ta main, nous te les
présentons. Et même nous sommes
étrangers et forains chez toi, comme
ont été tous nos pères ï, i Chho29, 13-16,
¥
¥ *
Il sera convenable aussi de profiter du 200® anniver.saire de la
Rentrée pour faire un nouveau
recensement de la population vaudoise. Le recensement fait en 1844
par ordre de la Table donnait un
chiffre de 21.833 âmes.
Depuis lors, ce travail il’a plus
été fait que d'une manière partielle
et incomplète; le recensement nous
parlera aussi ;’i .sa manière de la
bonté de notre Dieu qui nous a
fait multiplier et prospérer dans
ces Vallées, témoins des souffrances
séculaires de notre peuple, et qui
a effacé de nos cœurs tout ce que
le souvenir du pas.sé pouvait avoir
de pénible, par l'aboridancé et l'a
variété des biens dont il nous
comble dans le temps présent; et
surtout par le privilège d'être les
libres citoyens de'la grande patrie
italienne, à laquelle nous pouvons
apporter la lumière de l’Evangile
du salut.
*
* ¥
L’année 1889 doit être l’année
des grandes et fortes décisions.
Nous faisons tous profession
d’être, ici-bas, des étrangers et
voyageur* qui sont à la recherche
d’une meilleure patrie. Le temps
de l'action est Venu; il ne faut pliui
noms contenter de soupirer aprè.s
la patrie céleste, il faut nou.s mettre
3
-3i7
éfîolument en marche. Il ne faut
plus se limiter à dire avec une
douce émotion : «Heureux celui qui
mangera du pain dans le royaume
des deux f> ; il faut accepter immédiatement et avec une foi ferme et
vivante l’invitation du Seigneur
Jésus : « Venez, car tout est déjà
prêt » .
Il ne suffit pas de nous entretenir
de la conversion et de la sanctification, il faut entrer par la porte
étroite et marcher sur le chemin
étroit qui mène à la vie.
Il ne .suffit pas d'accourir nombreux à toutes les réunions, il faut
servir le Seigneur Jésus en toute
réalité par une obéissance constante:
Il ne faut pas nous contenter
d’avoir des sentiments religieux
plus ou moins profonds. Car les
personnes reJigieuses peuvent être
perdues comme les autres, si elles
n’ont pas reçu l’Esprit de Christ
qui change le cœur et qui sanctifie la vie.
Nous connaissons les devoirs du.
chrétien, mais n’oublions jamais
que le bonheur est assuré, non à
ceux qui connaissent ce.s cho»e*,
mais, à ceux qui les font.
Comme les juifs au retour de la
captivité, comme nos père.s après
le Rentrée, nous devons renouveler
notre alliance avec l’Eternel notre
Dieu, en faisant porter nos engagements tout particulièrement sur
les points les plus défectueux de'
la vie de notre Eglise.
L’année 1689 nous fait assister à
la résurrection temporelle de notre
peuple, opérée par la toute puissance de Dieu, en qui nos pères
avaient mis leur confiance. L’année
1889 doit nous faire assister à la.
résurrection de uos Eglises à une
nouvelle vie de foi, de fidélité et
d'activité chrétiennes. Si nous croyon.s, si nous le voulons, ce désir
suprême de notre cœur sera bientôt un fait accompli, car notre
grand Dieu et Père le veut.
*
■k »
Nous n’entrons pas ici dans des
détails: nous ne relevons pas les
point.s faibles sur lesquels devront
surtout se porter nos efforts, nous
n’indiqtjons pas non plus le.« moyens à employer pour atteindre le
but proposé. Cela a été fait, dans
une certaine mesure, par la circulaire de la Table adres.sée «aux
fidèles des .Eglises des Vallées et
à leurs conducteurs, sons la date
du \ï novembre 1887 ».
Cette même circulaire faisait
mention de l’initiative des hommes
de bonne volonté; c’est à eux: pasteurs, anciens, diacres, instituteurs, membres de l’église, que nous
faisons appel maintenant pour que
chacun se lève et en conduise un
grand nombre d'autres au travail.
Il y en a pour tons, jeunes et vieux,
hommes et femmes. Que chacun
commence par sa personne, par le*
membres de sa famille,-on s'occupera ensuite à relever les murs
de la foi et de la sainteté, chacun
devant sa maison.
Commençons à travailler chacun
dans les limites de la paroisse à
laquelle nous appartenons, encouragés par le fait que nos frères
travaillent à côté de nous, à la
même œuvre de rélèvement moral
et d’édification spirituelle. Après
4
.3i8.
cela, nous nous concerterons pour
nous apporter du secours les uns
au3E autres. Les Eglises seront averties, en temps, opportun, sur ce
qui sera plus tard décidé.
Prenons pour mot d’ordre les
paroles que Néhémie prononça en
réponse aux ennemis du peuple de
Dieu qui se moquaient des juifs
et les méprisaient parcequ’ils voulaient. relever les murs de Jérusalem et en rebâtir les portes';
«Nous nous lèverons et nous bâtirons»
«Le Dieu des cieuxnous donnera le succès»,
Ü
★ *
Lorsque Néhémie apprit que.sus.
frères les juifs réchappé.?, de la
captivité se trouvaient dans leur
ancienne patrie «au comble du
malheur et de l'opprobre», il s’assit,
il pleura, il fat,plusieurs jours dans
la désolation, iljedna, il pria; et
au roi qui lui demandait: Pourquoi, as-tu mapvai.s v,isag.,e? il répondit.: Comment n'aurais-je par
mauvais visage, Iprsquc la vill« où
sont 1(^3 sépulcres de mes pères est
détruite et que ses portes sont consumées par le feu?
Nous parlons d’une fête à célé-brer au mois d’août 1889., maisiil
est évident que nous ne. saurions
ouvrir nos cœurs à la.joie tandis
qu’un grand nornbre de nos frères
vivent dans l’incrédulité, dans la
mondanité, dans l’esclavage honteux du péché, ou fondent leur
espérance, de salut sur leur ho.n-:
nèteté, sur raçcomplissement extérieur des cérémonies du culte et
non pas sur la foi en Jésus-Christ,
seul et parfait Sauveur.
Nous désirons vivement célébrer
une fête nationale vaudoise, nous
espérons que dans quelques mois
les cris de joie des enfant» de ces
Vallées, seront entendus au loin,
mais pour cela il faut que Dieu
lui-même, donne àmotre peuple un
grand sujet de joie. (Nkh. xn 43).
Un sujet de joie comme celui du
geôlier de Philippes qui « se réjouit
de ce qu’il avait cru en Dieu, avec
toute sa famille» un sujet de joie,
comme celui du père de famille
qui a retrouvé, son fils perdu.
Lajoie que nous recherchons c'est
la joie du salut. Alors nous pourrons inviter aussi les autres membres de la famille, nos amis et nos
voisins, en leur disant: Réjouisr
se.z-vo,us avec nous.
«Or, à Celui qui par la puissance
qui agit, enjnous peut(faire infiniment plus que tout«ce que.nous
demandons et que nous pensons;
à lui soit rendue la gloire dans
rriglise, par Jésus-Christ, dans tous
les âges, aux siècles des siècles,I
Amen !
La Tour, octobre -1888.
LES MEMBRES DE LA TABLE
J. P. Pons Modérateur.
H. Bosio Mod. Adjoint.
H. Tbon Secrétaire.
J. B. Olivet Membre laïque.
Paul Meille id. id.
Conférence du Val Si, ¡Hartin
Le lundi 22 octobre, eurent lieu,
dans la paroisse de Rodoret, deux réunions, l’une dansl’Ecoledes Fontaines
et ¡'autre dans celle des Rimà.
Le lendemain, à 9 ¡heures et demi
du malin, les membres de la confé-
5
.349^
renca, au nombre de quatorze, y compris un délégué du Val-Pélis, venu de
Boby el un autre frère du Pomaret,
se réunissaient dans le temple, avec
une 50® de membres de la paroisse.
Après le culte, la conférence s’est ouverte, sous la présidence de Mr. B; Pons
pasteur de Rodorel, qui a introduit
le sujet à l’ordre du jour: La vied'Eglise. Une 10® de membres ont pris
une part active à la discussion sur
les points suivants: L’Eglise, son activité dedans et'au dehors.
L’Eglise est une famillé dans laquelle chaque membre a sa part de
privilèges et de devoirs. Elle est ap
pelée un corps, ce qui indique quelle
doit être son unité'el l’activité de ses
membres. Une Egli.se modèle, quoique
imparfaite encore, c’est celle de Jérusalem, dont les membres persévéraient d’un accord dans la doctrine
des apôtres, dans la communion, dans
la fraction du pain, et dans les prières,
se rendant agréables è tout le peuple
i A'ctèS' Il 42). Nos Eglises se sont
éloignées de ce modèle de vie spirituelle. Ce qui noms manque c’est l’Esprit de foi et de vie. .Si l’on ne vit
pasi l’on' n’agit pas.
2® Activité .au dedans.! Le défaut ¡général est de s’occuper le moins possible de son Eglise. On laisse faire
lés autres. Dans les assemblées d’Eglise on laisse parler les autres, à
moins que les passions ne s’en môlènt.
Dans les cultes, le.s membres ne
prennent pas une part suffisante. On
laissera même aux autres le chant des
louanges de Dieu.
Le nombre des indifférents, qui ne
font rien et qui ne donnent rien, est
considérable.
Celui qui donne s’intéresse. Nous
avons donc besoin de développer.dans
notre population la libéralité chrétienne en faveur des oeuvres de l’E‘glise. Le pasteuridoit chercher à s’entourer da plus grand nombre d’aides
possible.
Les sociétés chrétiennes de jeunes
gens, d’hommes et de femmes, favorisent également l'activité dans l’Eglise,
Il est bon aussi d^avoir des réunions
familières, entre chrétiens qui sentent
les mêmes besoins pour s’édifier et
prier ensemble.
3“ Activité au dehors. — La vie
d’fine église est en proportion de son
activité missionnaire. ILs’agil.d’abord
d’exercer une influence chrétienne sur
ceux qui nous entourent. Combien qui
sont un obstacle aux progrès de DEvangile autour de nou.s ! El parmi les
plus fidêle.ii, que de timidité!
Ensuite, nous avons besoin de développer l'intérêt pour l’œuvre d’Evangélisation dans notre patrie, et pour
t’œuvre des missions païennes'. Nous
avons des journanx et d'autres publications traitant de ces œuvres, qu'il
s’agit dé faire circuler davantage dans
nos paroisses. I! faut profilei' des réunions dans les quartiers et de l’Ecole dû Dimanche, poui-tenir grands
et petits au courant des progrès de
l’Evangile dans temonde. Des reunions
spéciales d’évangélitation et de mission, sont également indispensables:
Même il serait bon d'avoir dans toutesi
nos églises un Dimanche mis è part
pour cet objet: Les sociétés qui tra^
vaillent pour Févangéltsalion et lès
missions sont aussi un excellent moyen
de développer l’activité chrétienne.
Nous devons surtout apprendre à prier
davantage et avec plus de foi, pour
l’évangélisation du monde et pour lés
ouvriers que Dieu y emploie.
La Conférence propose, comme lecture de la Bible, pendant cet hiver,
les Livres A'Esdras et de Néhémie,
l’Evangile de St. Luc et l’Èpitre aux
Philippiens. Elle propose que l’on
tienne, le printemps prochain, une
conférence générale des 3 vallées dans
une de nos paroisses les plus cenlrale.s. ,
La prochaine conférence du Val St.
Martin aura lieu D. V dans le courant
de l’automne 1889, à Massel. Sujet
à traiter: Les œuvres chrétiennes.
J. P. M.
Bonnots, blancs
Nous ayons eu occasion d’examiner,
à l’exposition: et dans maints tableaux,
la coiffure vaudoise de nos Vallées.
6
350'
Le pelil bonnet noir la j eune
fille est bien joli, pour peu qu’il soit
confectionné avec goût, mais le bonnet
blanc que porte la femme et. même
la marioira (jeune fille à marier), depuis le jour de sa réception, est bien
plus caractéristique à notre avis. .
La paysanne vaudoise ne recherche
pas les couleurs voyantes dont se parent les catholiques de la plaine ; elle
préfère des couleurs plus modestes où
le bleu domine. Cela lui donne un
air de simplicité austère, relevé encore par la candeur du, bonnet blanc
qui vient encadrer agréablement son
visage et mettre en relief les belles
couleurs de son teint. L’ensemble de
celle mise donne l’idée du caractère
de celle qui la revêt, la modestie et
la pureté. De-Amicis a trouvé que le
bonnet blanc, allié avec des couleurs
foncées du reste de l’accoutreraenl
donne à la paysanne vaudoise quelque
chose de monacal dans l’aspect, sans
que cela soit incompatible pourtant
avec la gaîté iialurelle aux montagnardes, tout aussi bien qu’aux habi-,
tanls de la ville.
Hélas ! trois fois hélas 1 les bonnets
blancs s’en vont avec tant d’autres
choses belles et bonnes qui caractérisent les vaudois. C’est avec un vrai
regret que nous en voyons diminuer
le nombre dans les assemblées, et cela,
non pas que nous nous préoccupions
outre mesure de la toilette des gens,
mais pareeque le bonnet blanc, qui
tend à disparaître, emporte avec lui
tant de choses qui sont précieuses aux
vaudois et que nous aimerions tant
pouvoir garder.
La simplicité de la mise s’en va
avec le bonnet blanc, et vous voyez
celui-ci l’emplacé par des capelines,
par des chapeaux de formes indéfinissables, impossibles, parfois même
grotesques, sous lesquels nos vaiidoises sont moins belles qu'avec leur
incomparable bonnet blanc.
Ce qu’il y a de plus grave c’est
qu’avec le bonnet blanc s’en va aussi
la modestie chez mainte jeune fille qui
semble vouloir paraître et attirer tes
regards, si l’on en juge par la mise
attrayante et tapageuse qu’elle endosse.
Elle a gagné quelques sous en service et au lieu de les mettre à la caisse
d’épargne, ou de les donner à ses vieux
parents qui sont dans Iç besoin, elle
se croit belle comme un astre, bien
qu’elle le soit beaucoup moins que si
elle avait gardé sa simplicité vaudoise.
El alors les regards des personnes
sérieuses se détournent de ces poupées
de salon pour se porter de préférence
vers les filles réservées qui ne courent
pas après le luxe, et qui savent garder,
avec la modestie de la mise, la simplicité et la pureté des mœurs. Dieu
merci, if en est encore de celles-ci
parmi nous, en bon nombre, et surtout dans les localités où les rapports
avec les habitants de la plaine ne sont
pas trop fréquents.
Mais il y a plus. Dans quelques, cas
{très rares heureusement) le bonnet
blanc qui s’en est allé a fait place
à...... rien du tout. Telle jeune fille
laissant de côté la réserve qui lui sied
si bien, ose paraître avec la tête découverte. Cela répugne au sentiment
de personnes comme il faut, surtout
quand la coiffure simple a été remplacée par l’horrible frange, qui est
connue en France sous un nom trop
cynique pour que nous osions le répéter ici. Celte mode hideuse nous est
aussi venue de Paris, d’où viennent
tant de choses. Mai si notre jeunesse
aux mœurs pures savait que ce sont
les filles légères et les femmes sans
rémilalion qui ont été les premières
à Paris, à porter cette coiffure, il ne
devrait plus y avoir parmi nous une
seule fille honnête qui osât paraître
avec une coiffure dont l’origine est si
peu présentable.
Ce qui fait partir de chez nous le
bonnet blanc ce sont, entre au trechoaes,
lesrapjports plu» fréquents avec l’étranger, ou nos jeune* filles vont gagner
leur pain et d’où elles reviennent sans
bonnet blanc,sauf quelques exceptions.
C’est aussi celte assimilation lente
mais progressive avec les autres habitanis de l’Italie, l’envahis.semenl de
nos vallées par des catholiques romains
qui viennent chez nous au nom de la
même liberté qui nous permet d’aller
à Piome. ,
7
J51_
Ces rapports,plus fréquents avec nos
concitoyens ont certes leui’bon côté;
ils nous mettent en contact avec eux
et nous permettent de les évangéliser,
à la condition pourtant que tout vaudois soit en bon exemple, et que sa
lumière luise ainsi devant les hommes
afin qu’ils voient ses bonnes œuvres et
qu’ils glorifient notre père qui est
dans les cieux ( Matth. v. 16)
Mais il y a aussi des dangers. C’est
que cet envahissement et cette assimilation avec les éléments non vaudois
nous apporte des vices inconnus à
nos pères, comme ils nous ont déjà
apporté le marché du Dimanche et ta
multipiicalion des cabarets, qui est une
véritableplaie pour notre peuple, C’est
à nous de veiller et de n’avoir aucune
part aux œuvres infructueuses des ténèbres (Ephés. V. 11.)
Il est de toute nécessité pour la
conservation des bonnes mœurs, pour
l’honneur de l’Eglise et pour le progrès
de la cause de Christ, que l’on ne voie
aucun bonnet blanc au marché, le dimanche, ni sur les bals, ni dans les
gargottes. El d’un aulie côté il faut
que partout où le bonnet blanc peut
pénétrer, sans s’exposer à tacher son
admirable candeur, il porte avec soi
la bonne odeur de l’Evangile et l’exemple d’une vie pure toute consacrée au
Seigneur. e. b.
Réveil au rebours
Verser quelques larmes et, dans un
moment d’émotion, s’écrier: «Je suis
réveillé)!, —est chose vite l'aile. Mais
le vrai réveil, celui que l’Esprit de
Dieu prépare et'produit, se manifeste
par de bons fruits. Un ami nous a
raconté dernièrement l’histoire d’une
jeune vaudoise soi-disant réveillée,
mais dont ta conduite ne répondait
pas la «bpnne odeur de Gbrist» dans
la famille catholique où elle avait été
appelée à servir comme domestique.
«La famille, écrit notre correspondant, désirait qu’elle s’occupât un peu
, des enfants et leur parlât français;
mais on eut beau dire et beau faire,
jamais on ne put obtenir qu’elle leur
adressât seulement la parole. Avec ses
maîtres c’était la même chose, ne
voulant pas avoir, disait-elle, de commerce avec des infidèles. Quand on
lui commandait quelque chose, ou bien
elle se révoltait, ou bien elle ne le
faisait pas, sous prétexte qu’elle devait obéir seulement à Jésus! Etait-ce
vraiment là le moyen d’amener ses
maîtres à Lui et de convertir ces infidèles?
Comme c’est le cas partout, souvent
ou avait besoin d’elle; on l’appelait:
point de réponse; cherdhe de ci, cherche de là, à la fin ou la trouvait agénouillée dans sa chambre! Y avait-il
de la besogne à faire? elle ne se perdait
pas à ces petitesses, mais passait son
temps à prier. Ses maîtres étaient des
gens si vulgaires qu’ils prétendaient
que la soupe fût prèle pour le dîner
et que le rôti ne fut pas brûlé; quand
l’heure approchait de se mettre à table
la dame allait voir à la cuisine, trou
vail le feu éteint et la domestique
avec les mains sur les genoux, ou bien
dans sa chambre ravie en extase!
Enfin, ils eurent patience pendant
trois mois, espérant toujours que ça
changerait, mais en vain. Après avoir
essayé de lont, il furent obligés de
la lenvoyer.
» N’esl-il pas triste de penser comment l’on peut rendre l'a religion
ridicule, et combien de mal l’on peut
faire aux non croyants avec une fausse
piété’.' J’estime qu’une domestique
chrétienne doit tout d’abord obéir à
ses maîtres selon la chair et accomplir fidèlement ses devoirs journaliers;
et en cela je suis d’accord avec St.
Paul.
La religion ne saurait consister
dans une surexcitation mentale ou
nerveuse». *
fiouwelles ffieltigicusee
Beaux fruits de l'Evangile : L’île de
Ceylan, écrit ['Eglise chrétienne, possède un important collège fondé en
1872 à Jalfa par des chrétiens indi-
8
gènes en laveur de leurs compatriotes.
Ce collège si récent a déjà fourni des
catéchistes, des instituteurs et même j
des pasteurs, non seulement à Ceylan, '
mais encore aux Indes. Plusieurs de
ces jeunes gens qui pouvaient gagner
deux-cents et quatre cents francs par
mois dans les affaires, se contentent
de cent et même de quarante frs. en
prêchant l’Evangile ou en dirigeant
des écoles missionnaires. Leur plus
vif désir était de servir Jésus et
c’est l’amour du Sauveur qui a inspiré
leur choix.
Mandalay, ila capitale de la Birmanie, a célébré le centenaire de la
naissance de son premier missionnaire
A. ludson, en posant les fondations
d’un temple qui portera son nom. Une
des néophytes, baptisée par Judson
lui-même, une vieille femme birmane,
a donné sept-mille-einq-cents francs
pour cette construction.
Le pasteur méthodiste Ep. de Rome
écrit au Semeur Yaudois, que tout
dernièrement un 4™® personnage du
Vatican, un Monseigneur, * camérier
secret » du pape vient d’être admis au
nombre des membres de l’église de
Piazza Poli, et que parfois il va même
tenir l’harmonium si l’organiste vient
à manquer.
Le Bulletin Evangélique de l’Ouest
annorrce que après de longues discussions scientiiiques et religieuses avec
M. César Pascal, un professer distingué
de l’Académie des sciences de Lyon,
et sa dame se sont déclarés convaincus et touchés par l’évidence de la
vérité chrétienne et ont été admis
comme membres de l’église évangélique; leurs deux enfants ont été baptisés le dimanche précèdent dans la
même église, et deux jeunes époux
catholiques, qui abandonnaient eux
aussi la religion romaine, onlfaitbénir
leurs mariages.
CKrontque
Uhelettreadressée àMr. Barth. Revel
ei-devant évangéliste à Gênes et con
tenant 16-4 noms de personnes se rattachant à cette Eglise, lui exprime
les regrets qu’a fait naître son transfert
à Como et les meilleurs vœux pour
que la bénédiction de Dieu repose sur
l’œuvre à laquelle le Comité l’a appelé.
Mr. Etienne Matan régent à Praraol
ayant donné sa démission pour des
raisons de famille, Mr. l’instituteur
Barth. Long ci-devant à ta Spezia, a
été nommé pour lui succéder.
Le Docl. Wendelin Foerster, professeur de langues romanes à Bonn, a
publié une étude criliuiie de la dernière édition de la Nobla Leyezon par
le Dr. Montet.
Le savant professeur de Bonn contrairement à l’opinion de Mr. Montet,
attribue à cet intéressant poème une
date assez ancienne; il estime que le
fameux vers: « Ben a mil e cent an
compli enlierament », est bien authentique sous celte forme, et que la leçon
mtl e quatre œntan est une correction
postérieure.
Avis
Ceux qui désireraient recevoir, pour '
les distribuer, des exemplaîires du
présent Rl° du vémni»* contenant
la Lettre Circulaire de la Table, pourront en obtenir, au prix réduit de
frs. 2,50 le cent, pourvu qu’ils les
demandent à l’Administration du journal avant le mercredi 7 courant.
La Conférence' du Val Gluson
aura lieu, D. V., à Pignerol, le Mardi
13 Novembre, et s’ouvrira à 9 heures
du matin. Sujet à traiter. Les moyens
de produire un réveil dans nos Vallées.
Le lundi 19 au soir auront lieu, à 7
heures, deux réunions d’édification
dont l’une à Pignerol, l’autre à Saint
Second.
Ernest Robert , Gérant.
Pignerol, lmp, Ghiantore-Mascarelli.