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Année XXXVII
12 Décembre 1902.
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L’ECHO DES VALLEES
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et pour 1 Administration à M. Jean Jalla, prof., Tm've Pellice,
Tout changement d’adresse coûte 15 centimes, sauf ceux du commencement de Tannée.
Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables..... dignes de louange, occupent vos pensées. (Phil. IV, 8).
SOMMAIRE
Avis
Questions du jour — Des conversions comme il y en a beaucoup
— Echos des journaux — Pour les
agriculteurs — A propos des ventes
de charité — Dernières nouvelles du
Zambèze — Pour la Paix — Bibliographie — Chronique — Nouvelles et faits
divers — Kevuo Politique — Annonces.
Les nouveaux abonnés pour 1903
recevront gratis les N.“’* qui paraîtront
en décembre.
Questions du Jour
Nous nous plaignons, avec raison,
croyons-nous, du peu de progrès de
la cause év,angélique dans notre
patrie. Tel n’ est pas, à ce qu’ il
paraît, l’avis du pape ou, si l’on veut,
de ceux qui inspirent la politique du
Vatican. Les «progrès de la propagande évangélique » sont l’objet de
préoccupations assez sérieuses pour
qu’on ait jugé nécessaire de charger
une commission de cinq cardinaux
de diriger l’œuvre de préservation de
la foi et d’arrêter le progrès du protestantisme. C’est un symptôme encourageant dont le Comité d’évangélisation et tous les ouvriers qui
travaillent à la propagation de l’Evangile doivent prendre bonne note
pour redoubler de zèle et d’activité.
Il y a de l’espoir quand un adversaire aussi puissant montre ouvertement de telles préoccupations.
•X
* *
Il n’y a donc pas lieu de se décourager en voyant certaines manifestations en apparence formidables
de la puissance du catholicisme sur
notre peuple, et dont nous venons
d’avoir un nouvel exemple.
On sait que le gouvernement a
soumis à la Chambre des députés un
projet de loi qu’ il intitulé de « l’ordre
de la famille » et qui admet le divorce
dans certains cas bien spécifiés. C’est,
le projet le plus modeste et le plus
conciliant qu’ on pût imaginer. Le
divorce ne peut être prononcé que
pour adultère, abandon volontaire,
excès, sévices, menaces et injures
graves, ou bien condamnation au
bagne ou à la réclusion pendant plus
de vingt ans. L’époux coupable ne
peut en aucun cas intenter une action en divorce ; ce droit n’appartient
qu’à la victime ; et le divorce ne peut
être accordé que s’il y a eu sépara
tion effective et complète depuis un
an au moins s’il n’y a pas d’enfants,
de trois ans au moins s’il y en a.
Nous sommes donc bien loin de la
« destruction de la famille » dont on
ne cesse de crier que nous sommes
menacés par tout projet de loi admettant la possibilité du divorce.
C’est bien plutôt à une protection
plus efficace de la famille et de la
sainte institution du mariage, que
l’on vise.
Eh bien, jamais l’opposition cléricale n’a été plus formidable. Un pétitionnement monstre a été organisé
contre cette loi, et l’on vient de présenter à la Chambre un des 177 volumes que remplissent les signatures,
dont on évalue le total à trois millions et demi. Et ce n’est pas fini,
dit-on.
Trois millions et demi de signatures dans un pays comme lê nôtre,
dont la moitié en’viron des habitants
ne savent pas faire leur nom, cela
impressionne. Il est vrai que des
journaux qui doivent être bien informés affirment que l’immense majorité des signatures sont...des croix
et perdent par là même beaucoup
de leur valeur, car il serait au moins
curieux que, dans un pays à institutions libérales et en plein XX.e
siècle, ce fussent les illettrés qui font
fopinion. On ajoute que d’innombrables signatures sont illisibles, que
des milliers et des milliers, de suite,
sont écrites de la même main et,
chose plus grave, qu’on a des indices
que beaucoup de noms sont inventés
de toute pièce et que beaucoup de
signatures ont été extorquées par la
fraude, la violence ou de graves menaces ; de sorte que la pétition, au
lieu d’être remise à la Commission
de la chambre, pourrait bien aller
finir entre les mains du procureur
du Roi.
Cela n’empêche pas que la majorité de la Commission ne se prononce
contre le projet de loi, se souvenant
sans doute de ce mot célèbre d’un
ministre français : «Pensez à vos circonscriptions ». Ce qui prouve — pour
revenir à notre point de départ —
que, comme le dit un journal étranger, «cette nation élevée depuis des
siècles sur les genoux de l’Eglise, est
encore bien plus catholique qu’elle
ne le croit».
La question de l’électorat des femmes est à Tordre du jour dans beaucoup d’églises. Une pétition a été
organisée parmi les dames genevoises pour demander au Consistoire
l’étude de cette question. En Hollande
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on voudrait mieux encore. Le dernier Synode de l’Eglise nationale réformée a été saisi d’une demande
tendant à prononcer l’admission des
femmes aux fonctions pastorales.
Deux professeurs de théologie appuyaient cette requête, qui n’a été
repoussée qu’à une voix de majorité.
Ces exemples doivent être encourageants pour les nombreux chrétiens qui, par pur conservatisme, ne
veulent pas entendre parler d’une
réforme qui tôt ou tard s’imposera
à nos Eglises.
Des conversions
comme il y en a beaucoup
Jérémie XXXIV
«
L%n demandait un jour à une femme
si fëeTlëmênt son mari (catholique) avait
changé de religion. Ce n’ est pas mon
mari, repondit-elle, qui a changé de religion, mais c’est la religion qui a
changé mon mari.
Se convertir ne signifie pas nécessairement, ni surtout, changer de religion
mais changer de cœur et de conduite.
Comprises dans ce sens, comme elles
sont rares les conversions ! Que de conversions qui ne sont qu’ apparentes,
partielles, provisoires, seulement ! C’est
bien le cas de celles dont nous parle
le chap. XXXIV du livre de Jérémie.
I. D' abord qui sont ces convertis ?
C’est de convertis qu’il sagit en effet
(v. 15) et ces convertis se comptent,
probablement, par centaines ; ce sont, si
ce n’est pas tous, du moins, la grande
masse des Juifs qui possèdent des esclaves Juifs aussi.
Grâces à Dieu, chacune de nos églises
posssède quelques convertis, peut-être
plus qu’elle ne pense quoique la conversion ne s’affirme et ne se manifeste
que bien rarement comme nous le voudrions, mais comme le nombre en est
petit!. C’est triste,humiliant à constater!
Cela ferait presque croire que l’Evangile a perdu de sa primitive efficacité,
ou bien que les cœurs sont plus endurcis que jadis, ou encore, que nos
Pasteurs ne sont pas à la hauteur de
leur noble mission. Une église sans,
ou presque sans, conversions est évidemment une pauvre église!
Ces convertis sont pour la plupart
riches, ou du moins à leur aise, puisqu’ils possèdent tous des esclaves.
Sans doute, l’âme d’un pauvre homme
qui gagne péniblement son pain quotidien, a, aux yeux de Dieu, autant
de valeur que celle du riche, mais soit
pareeque la conversion de ce dernier
est plus difficile et plus rare à cause
des nombreuses tentations qui accompagnent la richesse, (i.re Timothée VI)
soit a cause des bienfaits qui en résultent pour la cause de Dieu, les conversions des riches sont doublement
précieuses.
Un riche converti, c’est aussi une
bourse convertie c. à d. ouverte aux
nombreuses œuvres de bienfaisance, à
toutes les Missions qui ont pour but
l’avancement du règne de Dieu ; c’est
une puissante influence mise tout entière au service du Maître.
Que de larmes séchées, que d’âmes
conduites à la foi, à la vertu, si nos
riches se convertissaient à Dieu ! Que
Dieu nous en accorde beaucoup de ces
riches convertis ! Mais hélas ! qu’il sont
rares ! Nos rapports annuels sont là
pour le prouver.
II. En quoi consistent ces conversions ?
Se rappelant, tout à coup, la loi
de Moïse qui prescrivait aux propriétaires d’esclaves de renvoyer tous leurs
coreligionnaires qui les avaient servis
pendant 6 ans, et en suite d’une promesse solennelle prêtée en la présence
de Dieu, dans son temple, les principaux du peuple (v. 10 et 15) avaient
affranchi leurs esclaves qui étaient dans
les conditions voulues ponr l’être (Exode
XXI, 2.)
Pour la plupart de ces maîtres d’esclaves, c’ était un réel sacrifice qu’ ils
s’étalent imposé.
La conversion de la bourse, le sacrifice des intérêts matériels en vue du
bien-être de nos semblables est généralement un bon thermomètre de la sincérité de la conversion. Là où la bourse
reste fermée, par l’avarice, aux misères
du pauvre et aux besoins divers de
l’œuvre de Dieu, il n’y a pas de conversion véritable et radicale.
III. Ce qu’il manquait à ces conversions.
Beaucoup il y manquait.
D’ abord, ces conversions n’ étaient
que partielles. Ces riches avaient, il est
vrai, renvoyé leurs esclaves que la loi
Mosaïque les obligeait à renvoyer, mais
ils avaient retenu les autres en aggravant peut-être leur service pour compen.ser la perte subie ; ils conservaient,
du reste, leurs péchés et vices habituels, continuant à profaner le sabbat,
à adorer le soleil, la lune et le Dieu
du feu, à mépriser la Parole de Dieu
et les appels de sa grâce, et à opprimer
leur prochain et à vivre' dans l’adultère
et la fornication. Ainsi agissons nous
trop souvent sacrifiant quelque chose
à l’œuvre de Dieu et à la bienfaisance
envers le prochain, pour nous repayer
sous une autre forme et par des moyens
peu honnêtes, nous démontrant généreux tout en restant plus que jamais attachés à Mammon, changeant d’idoles,
les brisant toutes sauf une, l’idole fa-
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vorite, pour la servir d’autant mieux.
Ces conversions, Satan ne les empêche
pas, il les encourage même parcequ’il
sait combien elles servent à aveugler
ses victimes, leur faisant croire qu’elles
sont converties tandis qu’elles le sont
moins que jamais, et parcequ’elles persuadent au monde que ce que l’on
appelle conversion n’est dans la plupart
des cas qu’une pure hypocrisie.' C’est
la conversion entière, le renoncement
à tout péché connu, le brisement de
toutes les idoles, la consécration de
toute la vie au service que Dieu exige.
De ces conversions il s’ en produit,
mais elles se comptent sur le bout des
doigts.
Ces conversions, d’ailleurs, étaient inspirées par des motifs bien peu louables.
Il n’y a pas ombre ici, de repentance.
C’est la peur qui a converti ces Juifs,
la peur produite par l’armée Assyrienne
qui assiège Jérusalem.
Par le renvoi de leurs esclaves, par
une feinte repentence, ils espèrent désarmer la colère de Dieu et éviter ainsi
les châtiments menacés par le prophète.
Aussi, à peine le siège est-il levé, à
peine ont-ils appris que le roi d’Egypte
marche à leur secours, ne faisant aucun
cas de leurs promesses solennelles, ils
obligent leurs esclaves, libérés peu auparavant, à se plier de nouveau à la
servitude, à une servitude, sans doute,
plus dure encore. Leur conversion n’avait
été qu’une conversion forcée, feinte et
passagère.
Combien de conversions semblables !
Quand l’épreuve, sous une de ses multiples formes s’abat sur nous, l’on reprend sa Bible, l’on recommence à prier
ou bien l’on prie comme on n’ avait
jamais prié, l’on verse des larmes qui
voudraient être des larmes de repentance, l’on se recommande aux prières
de son Pasteur, l’on promet à Dieu de
changer de vie, et quand le danger est
passé, trop souvent l’on retourne à son
train habituel de vie.
(2.me Pierre II, 22, Eccles. VIII, ii
Rom. II, 4.)
IV. Fatales conséquences de ces fausses
conversions.
Par cette feinte repentance Sédécias et les principaux de son peuple,
se sont moqués de Dieu et au lieu de
calmer sa juste indignation ils la rendent plus inexorable encore. Aussi,
fait-il annoncer que le siège de Jérusalem va être repris, que la peste, la
famine et l’épée s’abattront en même
temps, sur le peuple, et ce qui avancera
de reste sera, avec son roi entrainé
captif vers la terre de 1’ exil.
Amis lecteurs, notre péché nous trouvera. Ne nous abusons point : l’on ne
se moque point de Dieu, car ce que
l’homme aura semé c’est ce qu’il moissonnera aussi. (Galates IV, 7).
Ce n’est que par une repentance sincère et profonde, par un sincère retour
à Dieu, que l’Esprit de Dieu seul peut
opérer que l’on désarme la sainte colère du Juge céleste et que l’on s’assure sa délivrance et ses bénédictions.
Amis lecteurs, votre conversion estelle sincère, complète et durable ou
bien ressemble-t-elle à la conversion
de Sédécias et de ces hommes de Juda ?
Examinez sous le regard de Dieu et
répondez.
X.
Echos des journaux
M. le pasteur Allégret, du Havre,
président de la Société “ Les Amis de
la Paix » publie dans 1’ Universel un
appel en faveur du Dimanche de la Faix
qui sera célébré en France lé 21 courant.
Nous en extrayons :
Je suis de plus en plus préoccupé
de ce fait ; c’ est qu’ il est bien temps
d’agir si nous, chrétiens, nous voulons
sauver la gloire de Dieu. Oui, la
gloire de Dieu.,, qui ne se sauvera pas
toute seule comme le disent spirituellement certains excellents chrétiens,
qui seraient extrêmement fâchés si on
leur faisait observer qu’ au fond ils ne
sont que des égoïstes et des sceptiques.
Je ne veux donc pas me lasser de le
répéter : pour la gloire de Dieu et de son
Christ, dont nous allons pieusement célébrer la naissance, il faut qu’ enfin le
parti pacifique chrétien parle, et qu’ il
parle de façon à se faire entendre. Ne
trouvez-vous pas qu’ il a assez duré le
scandale qui fait rejaillir sur notre
Maître la responsabilité des guerres
qui ensanglantèrent la chrétienté? Ne
trouvez-vous pas qu’ il y a assez longtemps que les chrétiens sont obligés
de courber honteusement la tête quand
les athées leur disent: «Votre religion
d’amour, qu’ a-t-elle donc fait depuis
20 siècles pour empêcher les hommes
de s’entre-déchirer et de s’entre-tuer?
Et celui que vous appelez entre vous,
avec une dévote extase, le Prince de la
Paix, a-t-il donc supprimé, même parmi
ceux qui se réclament de son nom, la
haine et la guerre ? »
— Allons, mes amis, il en est temps:
ôtons enfin de 1’ Eglise du Christ cet
interdit qui nous gêne, et de la route
radieuse du royaume de Dieu ce scandale qui r obstrue.
Autrefois, je pouvais célébrer Xoël
sans avoir prié et parlé pour la paix entre
nations. Il me semblait que c’était
bien suffisant, et en même temps très
bon et très doux, de parler de la paix
de l’âme pardonnée. Aujourd’hui, je
ne le puis plus : mon adoration me
ferait l’effet d’un égoïsme antichrétien
et presque blasphématoire. Je ne demande pas à tous mes lecteurs de frémir,
comme moi, d’indignation et de douleur
devant l’état actuel de paix armée
dont l’Europe chrétienne donne le triste
spectacle au monde païen. Je leur demande simplement de se recueillir devant la figure de Celui dont nous allons
de nouveau bégayer la louange. Je
leur demande de se faire des cœurs
d’enfants pour célébrer comme des enfants le mystère de Noël ; je leur demande d’écouter comme une chose
nouvelle, une chose vraie, qui ne serait
plus une chanson berceuse, ce cantique
des anges : Paix sur la terre.
D’une Circulaire de la Commisson
Permanente « aux Pasteurs et aux Fidèles des Eglises Réformées Synodales»:
L’Eglise se perdrait si elle se désintéressait des préoccupations économiques et sociales ; elle se perdrait aussi
si elle se compromettait dans les luttes
économiques et sociales, qui dégénèrent en simples luttes politiques. Le
Synode a donc voulu dire à 1’ Eglise :
prudence et sagesse ; mais en même
temps : résolution et ardeur ! De quoi
r Eglise a-t-elle le plus besoin à l’heure
actuelle ?
La société est arrivée à une conscience vive de son désordre, à un sentiment aigu de ses maux. Aussi tous
les sauveurs se précipitent vers elle,
lui apportant leurs solutions prétendues
infaillibles. En particulier l’incrédulité,
qui s’intitule si faussement la I.ibre
pensée, redouble d’ardeur pour démontrer à notre génération qu’elle n’a
rien à attendre du Christianisme, qu’on
reconnait l’absurdité des principes chrétiens à leur impuissance, et que seul
r athéisme a les paroles du présent
comme celles de 1’ avenir.
Certes, contre cette propagande antireligieuse la lutte par la parole est
nécessaire. L’ apologiste doit faire son
œuvre de démonstration scientifique,
et surtout 1’ évangélisation proprement
dite est plus importante que jamais.
Loin de diminuer, son rôle grandit : il
devient primordial. Il ne faut pas se le
dissimuler toutefois : le danger actuel
consiste précisément en ce fait, que les
yeux de beaucoup de nos contemporains sont devenus aveugles à la lumière de la vérité, et leurs oreilles
sourdes à sa voix.
C’est l’heure de l’action.
Qui possède les solutions sociales les
plus pratiques ? Qui a le plus l’intelligence des temps présents ? Qui a le
cœur le plus sensible aux misères de
son prochain ? Qui sent le plus ? Qui
peut le plus ? — Voilà ce qui est, non
pas à démontrer par des discours, mais
à montrer par des actes.
Que la foi se hâte donc de produire
ses œuvres, pour que les œuvres .fortifient la foi.
Dans cette grande confusion et dans
cette grande misère du XX.e siècle,
l’Eglise réformée fait appel à tous ses
fidèles, hommes et femmes (les femmes
peuvent plus encore que les hommes
dans la lutte contre l’alcoolisme et la
tuberculose), à ses diaconats, à ses
sociétés de bienfaisance, à ses écoles
du dimanche, à ses unions de jeunes
gens et de jeunes filles, à toutes ses
sociétés d’activité chrétienne, de quelque nom qu’elles s’appellent, et elle
crie à son tour : à l’œuvre :
Pas de fièvre ! pas de désordre ! ce
serait la déperdition des forces. Mais
sous l’impulsion des Synodes particuliers que toutes les activités s’organisent. Et s’inspirant des nécessités les
plus actuelles, les plus urgentes, que
tout le monde s’attaque aux deux grands
fléaux les plus menaçants : l’alcoolisme
et la tuberculose. En dehors de toute
politique, même de tout système économique, ce sera se placer au centre
de l’angoisse humaine actuelle, au cœur
douloureux de l’organisme social, d’où
partent et aboutissent les erreurs et
les fautes de notre peuple.
Oui, voilà la plaie sur laquelle le
bon Samaritain doit se pencher aujourd’hui. En la bandant, il comprendra chrétiennement toute la question
sociale. Et surtout il comprendra, et
pourra faire comprendre, qu’une plaie
pareille ne peut être vraiment bandée
que par un seul bon .Samaritain, celui
qui est capable de rendrè la vue aux
aveugles, la force aux paralytiques, la
santé aux malades et d’annoncer à
tous ce que tous désirent confusément,
mais passionnément ; l’an favorable du
Seigneur.
•
POÜB LES IBRICULTIUBS
Nous traduisons de la Stanipa du 8
courant :
Tenons le bétail propre.
Rien ne coûte moins que de tenir
propres les étables et les outils qui y
sont contenus, et rien n’exerce une influence plus bienfaisante sur la conservation de la santé des animaux.
Les bêtes bovines n’évitent pas de
se coucher dans leurs excréments,
comme le font assez proprement, par
exemple, les porcs, injustement calomniés comme animaux malpropres ; aussi
leurs corps, les jambes, les cuisses
sont-ils souvent couverts de larges couches de saleté au grand détriment de
la santé non moins que de la décence.
Pourquoi ces bêtes ne pourraient-elles
pas être tenues propres. Elles y gagneraient immensément, par le fait
que les fonctions de la respiration, de
la transpiration et de la circulation du
sang s’accompliraient plus, parfaitement.
Le long séjour du fumier dans l’éta. ble, la stagnation des urines sont également nuisibles aux bovines, en tant
qu’ils peuvent produire des crevasses
au pis et ramollir la matière cornée.
Si les urines ne peuvent s’écouler, la
litière est pénétrée d’humidité et les
animaux en s’y couchant contractent
des fluxions de poitrine et d’autres
graves maladies. La poussière qui tombe
des fenils placés parfois au-dessus des
étables, formés d’un simple plancher,
occasionne des maladies aux yeux et
à la peau ; les moisissures et le salpêtre
détériorent les murs ; l’air corrompu
par l’effet de ces diverses causes réunies affaiblit les animaux et ronge les
outils.
Il serait donc nécessaire, non seulement de tenir propres les bêtes, mais
encore de faire en sorte que le milieu
où elle vivent soit aussi propre, autant
que possible.
Il est bon de blanchir de temps en
temps les parois de l’étable avec du
lait de chaux et d’empêcher que les
rats ne s’y établissent, parce qu’ils répandraient une mauvaise odeur et amasseraient dans leur refuge des débris
qui contiennent parfois des germes d’infection.
Les toiles d’araignée et les moisissures devraient être ôtées de temps en
temps, le sol lavé chaque fois qu’on
enlève le fumier, les crèches et la voûte
soigneusement balayées.
Çes soins de propreté exigent un
peu de temps et un peu de travail,
mais en revanche les animaux se portent mieux, leur poil est lisse et luisant, ils sont vigoureux et prospères et
constituent toujours pour l’agriculteur
une source de gain sûre.
Pourquoi et comment pratiquer
la propreté sur les vaches à lait?
Les avantages de la propreté sont
assez évidents dans les vaches à lait.
Le lait des vaches malpropres a toujours une odeur d’étable ou de fumier
bien prononcée, qui ne disparaît pas
même par l’ébullition. On peut en dire
autant du beurre, même lorsqu’il est
fait avec le plus grand soin. Pour avoir
une production de lait abondante et
de bonne qualité il est donc nécessaire
de tenir les vaches toujours propres.
Chaque jour on râcle et nettoie le
corps des vaches avec une étrille à
dents très émoussées, puis avec une
brosse, que l’on passe doucement et
sans frapper les bêtes pour les rendre
dociles pendant l’opération.
Riisticus.
A propos des ventes de charité
#
-O-O-O
M.lle J. de Mestral Cambremont a
publié, il y a quelque mois déjà, dans
la Revue du Finjer domestique, un article sur ce sujet, qui a été reproduit
3
^ar plusieurs journaux. Nous en trans. Clivons à notre tour la partie principale
'parce que plusieurs des choses qui y
' joftt dites sont vraies de beaucoup de
ventes de charité. Mais nous nous hâtons
lé^’reconnaître que la plupart ne le sont
pas de celles qui se font chez nous :
¿3^,. les personnes qui les préparent y
mettent tant de dévouement, un si joyeux
entrain et un soin si scrupuleux d’éviter toute dépense qui ne soit absolument nécessaire que la plupart des
• inconvénients signalés par 1’ auteur de
■ cét article en sont éliminés.... sauf la
fatigue, les soucis et souvent de grands
sacrifices qu’ elles occasionnent à ces
dignes sœurs, auxquelles nous devons
toute notre reconnaissance.
0
— 3
me à r œuvre pour laquelle s’ est organisée la vente ? Pour les pauvres,
il y aurait un gain incontestable; pour
nous-mêmes il y aurait une économie
non moins incontestable de temps, de
peine et d’ennui; sans compter que
nous ne serions plus forcées, pour écouler
les marchandises de nos comptoirs, d’user
d’intimidation à 1’ égard de nos amies,
ou de faire appel à leur vanité. Chacun
y gagnerait, il me semble.... Je soumets
cette idée aux lectrices du Foi/er domestique. »
J. DE MESTRAL-CAMBREMO'NT.
«....En premie’" lieu, une perte de
temps considérable. Que d’heures passées à fabriquer ces petits riens: pelotes, écrans, voiles de fauteuils, dont
la mélancolique destinée est de se
promener d’une vente a 1 autre sans
jamais servir à personne! La charité
bien entendue aurait eu pour ces heures
un emploi autrement utile.
« Il faut ensuite trôner pendant deux
jours derrière un comptoir, ou bien, si
.l’on n’est pas dame vendeuse, prendre
un tramway et s’ en aller à une heure
de chez soi pour acheter quelques-unes
des petites inutilités dont je viens de
vous parler et qu’ on a peut-être confectionnées soi-même, ô ironie!
« Si r on est vendeuse, c’ est bien
pire: il s’agit alors de vendre, absolument, n’importe par quel moyen, bon
ou mauvais. On expédie des cartes à
toutes ses amies ou simples connaissances ■— voilà bien des timbres dépensés au profit de l’Etat et gare
à celles qui auraient l’aplonb de ne
pas se trouver au rendez-vous ! On leur
‘ pardonnera difficilement, car elles causent à notre amour-propre une sensible
blessure. Un comptoir qui reste garni,
en effet, cela a quelque chose d humiliant ; il témoigne, ce comptoir, du peu
¡1 de relations que 1’ on a su se faire, ou
bien il atteste que nous ne fréquentons pas
le beau monde où 1’ on a de l’or plein
- les mains. Aussi la carte de vente est
en quelque sorte la carte forcée. En
maugréant intérieurement, mais le visage éclairé d’un sourire de convention,
nos amies se rendent a notre sommation
impérieuse. Elles n’ essaient pas de se
dérober, sachant bien qu’ a la première
occasion nous les paierions de meme
monnaie, et que leurs marchandises leur
resteraient pour compte. Chacune d elles
nous donne donc sa pièces de dix ou
de vingt francs, dont une bonne part
servira à payer la salle, 1’ éclairage, le
buffet.... le reste ira aux pauvres.
« On prétend, je le sais que sans
r emploi de ces regrettables moyens,
les œuvres charitables périraient toutes,
faute d’argent. Mais je ne parviens
pas à le croire. Un peu de réflexion,
un peu de bonne volonté suffiraient,
me semble-t-il, à opérer ^une reforme
salutaire dans notre manière d’envisager
la charité. Et en ce temps de ligues
où nous vivons, n’y aurait-il pas lieud’en faire une dont les membres s engageraient à renoncer aux trucs de la
charité, et à employer intégralement à
des œuvres utiles les sommes que 1 on
gaspille pour faire face aux exigences
de cette charité mal entendue ? Ne
pourrions-nous pas calculer ce que nous
coûte une vente, par exemple, en frais
de transports, en achats, en objets
confectionnés sans profit pour personne,
en timbres-postes, et envoyer cette som
Dernières nouvelles du Zambèze.
(courriers du Bas du 17-X, au 1-XI.)
La santé des missionnaires était bonne.
Cependant M. Coillard continuait à souffrir des yeux et de la gorge. M.lles
Glauser et Nicole qui avaient été passer
les vacances chez les Coïsson, rentrèrent à Sesheke au commencement de
novembre. Les Lageard ne purent quitter
Seoma que le 6 octobre. Ils avaient été
retardés par le vent. Le roi Lewanika
était attendu à Kazungula pour les
premiers jours de novembre. Tous les
principaux chefs de Lealui et de Nalolo,
étaient descendus à Sesheke, à sa rencontre.
POUR LA PAIX
La propagande pacifique fait des progrès remarquables en Allmagne et
surtout en France, ce qui donne lieu
à croire que les paroles de Michelet :
« Au XX siècle la France déclarera la
Paix au monde » sont en train de se
réaliser.
En Italie la propagande, au grand
tort du parti monarchique, est laissée
de préférence aux partis avancés. Les
Sociétés de la Paix, y compris celle de
Torrepellice, cependant, continuent leur
œuvre et tout dernièrement elles ont
adressé à tous les Sénateurs et Députés
une circulaire pour leur recommander
de soumettre toute question internationale à la Cour d’Arbitrage de la
Haye et d’étudier sérieusement les réformes militaires nécessaires et réclamées par tout le peuple, à savoir : la
réduction du service militaire à un an
pour infanterie et artillerie — l’instruction militaire — complément de l’éducation civile dans toutes les écoles ;
l’exercice du tir obligatoire à toute la
jeunesse. De telles réformes seraient d’un
grand avantage matériel et moral pour
r Italie et un bon exemple pour les
autres nations.
Le prix Nobel pour la Paix vient
d’être décerné à M. Elie Ducommun,
secrétaire du Bureau international de
la Paix, assez connu aux Vallées, où il
compte plusieurs amis, et à ÙI. Albert
Gobât, secrétaire du Bureau de l’Union
interpsirlementaire pour la Paix, siégeant aussi à Berne.
E.
leurs forces, auxquels la plupart finissent par succomber, soit en les envoyant mendier dans les rues et leur
faisant subir toutes sortes de cruautés
s’ils ne rapportent à leur maître une
certaine somme d’argent.
Giuseppe Eiorelli a le bonheur de
rencontrer un homme de cœur, un
jeune négociant qui, frappe de son intelligence et de la droiture qu’il découvre en lui malgré le triste métier
de mendiant qu’il est contraint de faire,
s’intéresse à lui, le protèg'e et en fait
bientôt son employé, tandis qu’un chrétien, ami de ce négociant, lui fait connaître l’amour du Sauveur auquel le
petit Italien donne aussitôt tout son
cœur. Excellente lecture pour nos garçons, dont les plus petits mêmes n’auront pas de peine à comprendre ce livre et suivront avec un intérêt passionné
l’histoire du petit «Gossip».
B. Sautter : Gazouillcmeuls des
Nids. Recueils pour les Grand’mères
et les bonnes Tantes. Genève, J. H.
Jeheber, Editeur. Prix : 2 fr. 50.
Charmantes petites pièces de vers
qui reflètent les « gazouillements » non
pas, on le comprend bien, des habitants de l’air, mais de ces petits êtres
pour lesquels les « grand’ mères » et
les « bonnes tantes » éprouvent un si
tendre intérêt. Ces délicieuses saillies
que nous trouvons si amusantes dans
la bouche de nos tout petits y sont
reproduites en un langage charmant
de naturel et de naïveté, qui fera apprécier ces petites poésies non seulement des grand’ mères et des tantes,
mais des papas et des mamans..'...
Edition de luxe, adaptée pour cadeau.
Calendrier avec lectures bibliques
et courtes méditations pour chaque jour
par Frank Thomas. 1903. Genève, Jeheber éditeur. Prix : i fr. 50 ; par la
poste (étranger), i fr. 90.
Edelweiss : Récits pour jeunes
et vieux. Publication de la lùbrairie
évangélique de Genève.
Aux 8 publications de cette série déjà
annoncées précédemment viennent de
s’ajouter quatre nouveaux Récits :
N« 9. Antoine le petit abandonné.
N° 10. La baguette magique.
N» II. Le rouge-gorg;e.
N“ 12. Le bon berger.
Voir le prospectus uni à ce numéro
du journal.
C H îl O y IQ tf k
Un Enfant de Cæur. Traduit par
M.lle Marie Tabai'ié. Sixième édition.
Genève, Jeheber. Prix : 2 fr. 50.
L’ « Enfant de cœur » est un de ces
petits Italiens que d’ignobles spéculateurs amènent à l’étranger pour les
exploiter indignement, soit en les soumettant à des travaux au-dessus de
Conférences. — Nous arrivons un
peu tard — sans qu’il y ait de notre
faute du reste — pour parler de la
belle conférence, la première de la série, que ]\I. le professeur Jahier a donnée dans VAula inagna du Collège le
soir du 28 novembre sur la célèbre
formule de Cavour : « Libéra Cliiesa in
libero Stafo». Comme nous le disions
il y a 15 jours, M. Jahier a traité ce
sujet dans la thèse de doctorat en jurisprudence qu’il a soutenue dernièrement à l’imiversité de Turin. C’est donc
une étude sérieuse et profonde du sujet
dont il nous donne la substance dans
cette série de conférences. Dans la
première il a introduit le sujet en faisant l’historique des rapports entre
l'Eglise et l’Etat et montrant que la
question, qui parut nouvelle lorsque le
grand Ministre de Victor Emmanuel
prononça la célèbre formule, était en
réalité, aussi ancienne que le christianisme et aurait dû trouver sa solution
naturelle dans les paroles du Christ;
« Mon règne n’est pas de ce monde »
et « rendez à César ce qui est à César
et à Dieu ce qui est à Dieu »
La salle était comble, et si nous
n’oserions affirmer que tous les auditeurs aient pu suivre le conférencier
dans son exposition serrée, où tout était
substantiel et réclamait une attention
soutenue, nous pouvons affirmer que la
partie la plus cultivée de l’auditoire a
profondément goûté cette première conférence et attend avec impatience celles
qui suivront.
La seconde aura lieu vendredi 12
courant dans la même salle. Ce sera,
si nous ne nous trompons, la plus importante de la série, puisque l’orateur
y traitera de la signification de la formule aux points de vue juridique, politique et moral.
On espère que d’autres conférenciers
suivront 1’ exemple de M. Jahier et
qu’il y aura pendant l’hiver tout un
cours de conférences sur divers sujets.
Saint Jean. — Noces d'or. Lundi
dernier la famille Revel des Bevels fêtait
le cinquantième anniversaire du mariage
de son chef M.r Paul Revel avec Marie
Combe. Les enfants de ces heureux
époux, Mes.rs Onésime Revel directeur
du Collège, Théophile et David et M.lle
Revel, avec les belles-filles et les petits
enfants, formaient autour des deux vieillards une couronne de joie et d’affection. Le pasteur de Saint Jean fit dans
cette réunion de famille le service d’occasion. On chanta, on pria, on fit des
vœux bien sincères pour toute cette
chère famille. Dieu veuille les exaucer.
Sœur Laure Cuany. On nous écrit:
« La mort des bien-aimés de l’Eternel est précieuse devant, ses yeux»,
telle est la pensée qui nous est montée
au cœur, lorsque nous avons appris
que le 21 Novembre dernier. Dieu rappelait à lui cette chère amie qui a
passé deux ans à notre hôpital faisant
peu de bruit et beaucoup de bien.
Avec quel amour et quel dévouement elle a soigné nos malades, ceux
qui l’ont vue à l’œuvre de près , peuvent le dire ; et les malades qui pleuraient en la voyant partir sentaient ce
qu’ils perdaient en elle. Elle avait alors
déjà le germe de la maladie qui l’a
emportée et personne ne s’en serait
douté tant elle se dépensait pour les
autres. Elle servait le Maître avec joie
et elle apportait avec elle comme un
rayon de soleil qui égayait ceux que
la souffrance aigrit souvent.
Que son souvenir soit béni !
Nous désirons exprimer à sa famille
et à la maison des diaconesses de St.
Loup toute notre sympathie pour le
deuil qui les a frappés.
Les nombreux amis et connaissances
de M. le professeur émérite Jean Daniel
Rivoir apprendront avec douleur le
départ de son épouse bien aimée, Ma(laine JENNY RIVOIR née MONNET,
décédée ce matin (jeudi ii) à 5 heures.
Ils sympathiseront de tout leur cœur
avec le vénéré frère, privé de la compagne avec laquelle il a partagé toutes
les joies et les éprenves de la vie pendant plus de cinquante ans.
L’ensevelissement aura lieu samedi
à 2 heures, en partant des Mustons
(Saint Jean).
L
4
- 4
Dftuil. Le Vaudois a déjà annoncé
la douloureuse épreuve dont la famille
de M. le pasteur J. Pons, de Corne,
vient d’être frappée par la mort de
M. Ernesto Pons, docteur en droit,
décédé à Nervi le 25 novembre, un
mois après son mariage avec M.lle de
Perregaux, de Neuchâtel. Un ami donnera la semaine prochaine dans ce
journal quelques détails sur sa vie et
sur sa fin.
Nous renouvelons aux familles affligées l’expression de notre sympathie.
Nonyelles et faits divers
Afrique Portugaise. Le gouvernement portugais vient d’accorder une
concession à un sujet anglais, M. Williams, pour construire une voie ferrée
de Lobito, baie près de Benguela,
dans l’Afrique portugaise occidentale,
à l’extrême est de la colonie. Cette
ligne aboutira par conséquent non loin
de Lealui, la capitale du roi Lewanika,
protégé par l’Angleterre. La concession
est donnée pour une période de gg
ans. La compagnie aura une majorité
d’administrateurs de nationalité portugaise. La ligne aura un parcours de
120 kilomètres. Lobito est à quatre
journées de navigation de Capetown.
En comptant quatre j ournées aussi pour
le voyage en chemin de fer de Lobito
au Zambèze, il s’en faudra peu qu’on
atteigne, d’Europe, la capitale de Lewanika dans le même temps que l’on irait
au Cap. Bonne nouvelle pour les missions et les missionnaires ; bonne nouvelle pour nous Vaudois.
Russie. La nouvelle de la retraite
du farouche président du Saint Synode
n’est pas hélas ! confirmée. Le Tsar
aurait fait pression sur lui afin qu’il
continue son œuvre... de tyrannie et
d’intolerance ! Le clergé lui serait favorable. Nous plaignons sincèrement les
malheureux persécutés et le temps se
chargera de dire quelle lourde responsabilité assument ceux qui retiennent
un tel homme au pouvoir.
Angleterre. Une autre grande perte!
Il y a quelques semaines, c’était Hugh
Price Hugues, un Wesleyen qui dis
paraissait inopinément à l’âge de 55
ans, aujourd’hui c’est le roi des prédicateurs, le docteur Parker, un con
gregationaliste. Nous le mettons sans
hésiter à côté des Spurgeon, desBeecher,
des Moody et de tous ceux qui ont
agité les masses en les invitant à aller
à Christ. C’est un géant qui est tombé.
Jamais homme n’a été capable de réunir
pendant 33 ans, à midi, le jeudi, dans
une ville comme Londres, un aussi
nombreux auditoire bariolé, composé
de tout ce qu’il y a de plus riche, de
plus bourgeois et de plus pauvre. Le
Dr. Parker avait un talent à lui comme
orateur, d’une originalité sans pareille,
d’une richesse anecdotique merveilleuse
et d’une charité digne d’être admirée
Ce n’était pas un érudit dans le sens
theologique, c’était un homme qui parlait simplement, prêchant fidèlement
Christ, connaissant sa Bible et sachant
s’adapter a son auditoire en se tenant
toujours a la hauteur des temps.
Le Dr. Parker ne laisse pas après
lui des monuments de philanthropie, ni
orphelinats, ni hôpitaux, ni collèges,
ni organisations ecclésiastiques, mais
il laisse des traces bénies d’un ministère long et fidèle dans une ville telle
que Londres. Nous comprenons que
tous aujourd’hui parlent de lui avec
éloge et Dieu veuille lui susciter des
successeurs nombreux. Le Dr. Joseph
Parker est mort à 72 ans.
France. Le Conseil d’Etat a blâmé
les Evêques de s’être adressés au parlement par le moyen d’un manifeste,
ce qui est contraire au Concordat, et
le gouvernement en suite de cette décision a supprimé le traitement aux
évêques de Besançon, Orléans, Amiens,
Séez et Nice.
C. A. Tron.
Uevue Politique
M. Giolitti n’a pas eu trop de peine
à faire approuver son projet de municipalisation des services publics, tels que
gaz, eaux, tramways, éclairage électrique etc. Une discussion qui n’a duré
que quelques séances, et deux ou trois
discours persuasifs du ministre de l’Intérieur ont suffi à rassurer les timorés
qui voyaient dans la municipalisation une
atteinte à la propriété individuelle et un
danger de tout subordonner au droit de
l’état, comme le voudraient les socialistes. Le projet a donc été approuvé
avec quelques modifications sauvegardant
les intérêts des sociétés par actions actuellement existantes.
Il fallait s’attendre à ce que le fameux projet du divorce eût un accueil
moins encourageant pour le gouvernement. Il est vrai que la Chambre ne se
prononcera là-dessus qu’après les vacances de Noël ; mais à en juger par
l’attitude des bureaux, qui s’y sont déclarés en grande majorité contraires, il
y a gros à parier, que le projet, sera
encore repoussé. Plusieurs députés ministériels qui songent à leurs électeurs
plus qu’à leur cohérence politique- et à
l’intérêt de la collectivité, voteront contre, malgré les nombreuses et prudentes
précautions qui entourent le divorce et ne
le rendent possible que dans un nombre
de cas fort limité. Mais M. Zanardelli
tient à son projet et ce premier échec
n’est pas pour le décourager.
Le ministre de l’Intérieur va présenter,
dans la session parlementaire en cours,
un projet de loi modifiant les circonscriptions électorales d’après le dernier
recensement. Le nombre des députés
reste fixé à 508, mais telle province dont
la population aurait considérablement
augmenté aurait un ou deux députés de
plus, au détriment de telle autre, celle
de Turin par exemple, qui aurait vu diminuer le nombre de ses habitants.
— La séance de samedi dernier à la
Chambre française a été un peu plus
que mouvementée. On a cru un moment
assister aux pugilats qui ont longtemps
caractérisé les séances du Parlement de
Tienne, et peu s’en est fallu qu’ou n’eût
à déplorer un corps à corps entre le
Ministre Vallé et M. Syveton assistés de
leurs amis respectifs. Et tout cela parce
que, dans un langage des plus violents,
les députés Gauthier, Binder et Constant
ont tour à tour reproché au garde des
sceaux M. Talles et à son prédécesseur
M. Monis d’avoir indirectement favorisé
la fuite des Humbert et d’avoir mystifié
le pays en ne les laissant pas arrêter ce
en quoi ils ont peut-être raison, malgré
le vote de confiance approuvant l’attitude et la conduite du Gouvernement
dans toute cette vilaine affaire. La Chambre a en outre appliqué son règlement
aux auteurs des désordres, MM. Constant
et Syveton, qui sont exclus des trente
séances successives et dont l’indemnité
est réduite de moitié pendant la durée
de deux mois.
— En recevant à Breslau une dépu
tation d’ouvriers venus pour le complimenter, Guillaume II les a mis en garde
contre les meneurs socialistes qu’il dit
être leurs pires ennemis. Il les a, en
outre, engagés à ne pas choisir leurs
représentauts au Parlement parmi les
« agitateurs professionnels déguisés en ouvriers », mais parmi les vrais travailleurs.
Les mêmes exhortations pourraient être
faites au parti ouvrier italien.... peut-être
avec les mêmes résultats.
— Sous le futile prétexte que le Gouvernement espagnol avait passé un contrat relatif à la construction de deux
navires sans l’autorisation du Parlement,
le ministère Sagasta a été définitivement
renversé. M. Silvela a recueilli sa peu
enviable succession et a déjà formé un
nouveau ministère. Avant Noël, le président publiera le décret de dissolution
des Chambres ; les électeurs ne seront
convoqués qu’en avril prochain.
— Par un inotu proprio le pape vient
de nommer une Comission de cinq cardinaux chargée de diriger l’œuvre de la
préservation de la foi dans le but d’enrayer les progrès de la propagande protestante à Home.
— Chose inouïe, le gouvernement
russe vient, pour la première fois, de premettre aux ouvriers de se grouper en
associations, et cela le 30 nov, dernier
à la suite d’une pétition respectueuse,
pensez donc, des ouvriers de St. Pétersbourg. Ne dirait-on pas que c’est là un
premier bon résultat de la démission du
fameux Pobedonotzew ? Dommage que
Nicolas II ait jugé à propos de le prier
de la retirer !
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La Tour — Imprimerie Besson.