1
Année Dixième.
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Italie . . , . •. L. 3
Tona les pa>s de TUnion
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Oû s'Abciune :
Pour VJntérienr chez MM. lem
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Torre Pellice.
Pour VEcotérieîtr&xi Bureau d'AdministratioQ.
N. 52.
26 Décembre 1884
Un ou plusieurs numéros sép»"
rés, demaDcléa avant le. ti*rage 10 cent, chacun.
Annonces; 25 centimes par ligne.
Les envois d'civ'ffent se font par
letive reco'ííifnctndée ou par
înauânis sur le Bureau de PeI fosa .iVjjeniTna.
Pour la RÉDACTION s’adresser
ainsi: A laDirection àn^Témoin,
Poniaretto (Pinerolo) Italie*
Pour r administration adresser ainsi; A l’Administration du
3’émoin, PomarettO' (Pineroloj
Italie.
C*3
c*a
LE TEMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VAUOOISES
Paraissant chaque Vendredi
Vous me sei'eè témoins. Actbs 1, S.
Suivani la vérilè avec, iti chaYiié. Bph. iv , 15
26 Décembrej Aux lecteurs du Témoin.
__ Correupj^fidtàn^cc. rr' germon dun nioiiie
sur la jusiification. ,'La montagne qui
rit. — Variétés. — Annonce.
I>éoemlbr*e
Aux lecteurs du Témoin
Nous avions d’abord écrit un
dernier mot d nos lecteurs par où
nous entendions le dernier de
l’année qui va finir. Mais on aurait
pu croire que nous prenions congé
du public très-restreint avec lequel nous nous sommes entretenus
pendant dix ans.
■ Or telle n’est pas notre pensée,
car si Dieu le permet, nous continuerons encore cette oeuvre trèsmodeste, mais très-nécessaire, entreprise par le premier Echo des
Vallées développée dans le second
Echo et dont nous avons dû nous
charger il y a dix ans.
On nous rendra cette justice
que nous avons été très sobres
de promesses f et . que nous avons
fait de no^re mieux pour maintenir
celles que nous avons indiquées
dans notre programme de 1875.
Nous n’avons jamais essayé de
faire ce que l’on appelle de la
réclame, nous bornant à admirer
■ ceux qui savent la faire noblement
et spirituellement. Si nos amis
s’en étaient chargés à notre place,
nous leur en aurions été reconnaissant. Mais ils avaient, comme
nous, autre chose à faire, pensant
peut-être que cela n’était nullement
nécessaire, qu’un petit journal
comme le nôtre, si nécessaire à
notre Eglise, devait marcher tout
seul, — ce qui n’ést possible îiii
ici, ni ailleurs.
Ì
2
i/^AAAAA/WVJV»'V»«J
lAAAi^AJ^I^y^.,V\AAJW^Artí
410^.
Au reproche qu’on nous a fait
souvent de ne pas donner assez
de nouvelles des Vallées, ce à quoi
notre sous-titre nous obligeait,
nous n’avons toujours que la môme
réponse ¿i faire : qu’on nous en
donne; nous n’avons garde de les
fabriquer et nous n’avons pas le
moyen de les aller chercher.
Pour dire toute notre pensée,
nous ne tenons nullement à ce
qui se passe parmi nous, beaucoup de ces choses qui font du
bruit et que l'on colporte volontiers. Les nouvelles du royaume
de Dieu ne sont pas de cette nature et nous aurions raison de
nous en défier si elles se produisaient avec éclat. On nous demandera peut-être, s’il ne se passe
absolument rien dans nos paroisses
qui soit de nature à réjouir les
enfants de. Dieu. Au contraire,
répondrons-nous, avec une j oyeuse
reconnaissance ; il s’y passe un
bon nombre de petites choses, dont
le monde se moquerait .si nous
les racontions, et dont nous ne
voulons pas compromettre la croissance en les publiant. Laissez
croître à l’ombre protectrice les
plantes très délicates et ne les
esposez au soleil que lorsqu’elles
seront mieux enracinées. —Mais
il y a longtemps que nous attendons, sans rien voir venir! —
Attendez encore, priez, et souve
nez-vous que notre heure n’est
pas celle du Seignear.
Il y a bien passablement de
misères qui se sont manifestées
un peu partout dans nos Vallées,
dont nous avons eu connaissance
et dont nous aurions pu parler,
car, disent certaines gens que l’intérêt de l’Eglise touche peu , il
ne faut pas nous faire plus beaux
que nous ne le sommes. C’est
parfaitement vrai, aussi croyons
nous ne pas mériter le reproche
d’avoir fait les Vaudois plus beaux
et meilleurs qu'ils ne le sont.
Mais nous nous demandons quel
profit nos lecteurs retireraient
d’une chronique scandaleuse, pour
laquelle toutes les populations petites ou grandes fournissent surabondamment de la matière à
quiconque est à l’affût des choses
scandaleuses,— les inventant [au
besoin, s’il n’en, trouve, pas assez.
— Et d’ailleurs nos amis chrétiens
sont trop intelligents pour ne pas
avoir dé,couvert nos grandes misères., s’ils ont passé quelque
temps au milieu de nous et pour
ne pas les deviner, s’ils ne nous
connaissent que de loin.
Ainsi dans le Témoin pas d’articles à sensation, ce qui serait
en opposition avec ce que l’on
nous permettra d’appeler le génie
Vaudois, qui est tout ce qu’il y a
de moins enthousiaste et de moins
3
poétique (une ou âeux exceptions
confirment It règle). Mais aussi
pas de nouvelles, plus ou moins
tragiques, de rixes, de vols, de
blessures, ou de prison, de suicides ou de meurtres, car tout
cela s’est déjà vu. — C’est l’affaire des autorités civiles de réprimer, et celle des pasteurs de
prévenir, par tous les moyens
en leur pouvoir, les désordres
de cette nature. S'il nous arrive
de nous en occuper, ce à quoi
nous ne voilions pas renoncer,
ce ne sera que très exceptionnellement.
En dehors des questions constitutionnelles ecclésiastiques et
doctrinales qui ne cesseront jamais d’être à l’ordre du jour
dans notre journal, nous nous
sommes, dès le commencement,
représenté notre service comme
celui d’une sentinelle qui, sans
avoir reçu un mandat officiel du
Synode, s’est donné pour mission
de veillej à ce que l’Eglise ne
souffre aucun dommage sans avoir
été par nous avertie du danger.
Or , aussi longtemps que la sentinelle ne voit aucun signe de
l’approche de l’ennemi, elle se
gardera bien de troubler le repos
de ceux sur qui elle veille ; mais
au moment du péril elle ne manquera pas do faire entendre le cri
. d'alarme.
Sur cette promesse, nous prenons
pour quelques jours congé de nos
lecteurs eu leur souhaitant, pour
l’année qui va commencer, une
abondance de paix et de joie de
la part du Seigneur avec toute la
prospérité matérielle compatible
avec la vie de leurs âmes.
Nous avons dit en commençant
que le Témoin avait reçu peu
d’encouragements de la part des
Vaudois ; mais peu ne veut pas
dire point. Car outre les quelques
amis membres du Comité de rédaction qui ont épargné au Directeur une partie souvent considérable du travail, il y a au moins
un vaudois qui est souvent venu
à notre aide pour couvrir le déficit
annuel, et nous avons reçu dernièrement la lettre ci-après que nous
n’avons pas demandóla permission
de publier.
Honoré .Monsietir,
Mon mari, mes enfants et moi,
assidus lecteurs du Témoin dès sa
naissance, avons relevé avec plaisir
dans l’Avis important du dernier numéro de la semaine passée, que votre
bon petit journal, loin de mourir,
sent le besoin de vivre, plus que
jamais; et, cela, pour défendre les
intérêts de notre chère Eglise; et il
a raison!
Pour notre part, habitués depuis
10 ans à celte intéressante lecture,
nous ne saurions si facilement y
renoncer; aussi est-ce de tout notre
4
cœur, que nous souhaitons au Témoin
et à son digne Directeur une longue
et heureuse vie.
Pénétrés de l’incontestable utilité
de votre feuille, nous désirons vous
aider, bien que faiblement, à couvrir
le déficit; et à cet eifetfnous vous
envoyons L. 5.
Avec l’espoir que d’autres vous
aideront bien mieux que nous, j’unis
aux meilleurs sentiments de ma famille, l’expression de] ma parfaite
estime.
Votre dévouée
PS. Noire abonnement 1885 a déjà été
payé.
(ÎTorreôfonbattce
Monsieur le Directeur,
Votre serviteur a engagé, au temps
jadis, plus d’une discussion pour
combattre la polémique ou tout au
moins, la manière de la traiter; c’est
vous dire qu’il ne la cherche pas,
mais, le cas échéant, il ne voudrait
pas non plus s’y soustraire. Si vous
le permettez, il aimerait fort, dans
vos colonnes, croiser le fer avec un
honorable correspondant de VItalia
Evangelica dont les affirmations lui
paraissent mériter qu’on s’y arrête
un instant.
C’est de Mons. Rdbert Walker qu’il
s’agit, ou, mieux encore, de sa réplique à mon excellent ami Mr. G. A.
Tron à propos des distributions de
traités et d’évangiles qui ont eu lieu,
tout le monde le sait, sur une si
vaste échelle, à l’exposition de Turin.
Naturellement M. Tron n’a pas besoin
d’avOcat et s’il croit devoir répondre,
les bonnes raisons ne lui manqueront
pas, c’est donc pour moi que je
parle.
Je serais enchanté de savoir comment M. Walker a pu s’y prendre
pour faire distribuer, gratis, c’est
entendu, 2000 évangiles sans porter
dommage à la vente des colporteurs
de la Société biblique; c’est pourtant
là ce qu’il dit.
....«Abbiamo pure distribuiti, in
» modo da non nuocere alla vendita
» fatta dai colportori, 2000 vangeli
» gentilmente mandati dalla Trini» tarian Bible Society di Londra per
» questo scopo». V. Italia Ev. du 13
déc. dernier.
Personne ne mettra en doute la
parfaite bonne foi de M. Walker, la
droiture de’ses intentions; mais, tout
cela ne nous empêchera pas de lui
dire — c’est fâcheux pour tout le
monde — qu’il se trompe étrangement Je dis nous pour cause, car
j’ai la conviction que mes collègues
comme moi en contact avec des colporteurs, constatent le contraire.
Pas plus loin que ce dernier dimanche un colporteur me disait :
«Ah! ces distributions gratuites! C’est
notre ruine. J’offrais tout récemment
un N. T. à de jeunes soldats. Tenez,
à vous mes amis le T. de N. S. J. C.
pour 25 centimes, à moitié prix pour
les militaires. — 25 centimes! s’écrie
un sergent, mais si un monsieur voulait pour rien nous en bourrer nos
poches... c’est gratis que vous devez
le donner, ces 25 centimes vous les
« arrangez » (expression militaire qui
veut dire: vous les volez). Le colporteur proteste, il sue et se tourmente pour prouver quoi....? qu’il
5
existe un douloureux dualisme, dea
déplorables dispersions de forces.
Conclusion: point deTestaraentvendu.
Les colporteurs épuisent leurs forces,
les agents se plaignent, la vente ne
marche pas. Ah ! Monsieur le correspondant,
Le chemin esl assez mauvais
Sans nous jeter encor des pierres! ..
C’est pis encore s’il s’agit de la
distribution des traites.
«Sappiamo, nous dit M. Walker,
» di parecchi casi di benedizioni rice» vute dalla lettura dei trattati... »
Cela est bel et bon, mais le revers
de la médaille? N’a-t-on pas bien
souvent exposé l’Evangile au mépris,
n’est-il pas devenu un sujet de moqueries et de risée? N’avez-vous pas
aussi éloigné de lui à jamais des personnes qu’il aurait pu atteindre et
gagner plus tard s’il n’était devenu
ainsi l’objet de leur méfiance et peutêtre de leur aversion?
«Ma solo nell’eternità potremo sa» pere tutto il bene che avranno fallo
» colia benedizione del Signore...»
•Personne n’en doute, seulement
pas n’est besoin d’attendre l’éternité
pour savoir le mal qu’on aura aussi
produit, le temps présent ne nous le
montre que trop et nous en savons
quelque chose.
Mons. Walker paraît se féliciter
des résultats obtenus, nous les lui
souhaitons de grand cœur les meilleurs possibles; quant aux moyens,
nous faisons les plus expresses réserves.
Pour ma part, s’il le faut, en
méchant français, (pas si méchant!)
je proteste énergiquement.
Guastalla, 15 décembre 1884.
Votre dévoué serviteur
JuLKS Bonnet Ev.
Sermon d’nn moine sur la justilicaüon
Un jour, raconte le Rev. S. Eardley
dans ses Souvenirs de l’Engadine et
d’Italie, ayant aperçu un invita sacro
annonçant un sermon sur la justification dans une des églises du sud
de l’Italie, je résolus d’aller l’entendre.
J’étais curieux de voir ce sujet traité
par un prêtre. C’était un service du
soir; l’église était remplie surtout
de femmes de la classe inférieure. ^
Un moine fit bientôt son apparition
dans la chaire. Quelle présence! Quel
regard! quelle voix magnifique, sonore et douce! Et quel sermon! Je
ne l’oublierai jamais.
Le sujet était la justification et
j’entrai dans l’église en réfléchissant
au moyen par lequel un pécheur peut
passer de l’état de condamnation à
la paix avec Dieu. Le moine commença:
«Mes frères, vous êtes ici pour
savoir, qui sont les justi/icati, oui,
qui ils sont. Ecoutez-moi et je m’en
vais vous le dire. Qui sont les justifiés? Ecoulez: les justifiés sont ceux
qui ont brisé leur volonté et qui l’ont
placée humblement aux pieds de
l’Eglise. Eccoli!
Maintenant que vous savez qui sont
les justifiés, attendez un instant et
je vous dirai qui sont les sanctificati.
Je vous ai dit qui sont les justifiés:
ce sont ceux qui ont placé leur volonté aux pieds de l’Eglise; et qui
sont les sanctifiés? Ecoutez bien: ce‘
sont ceux dont la volonté est immolée
et morte aux pieds de l’Eglise. Eccoli!
A part cela, le moine ne fit plus
la moindre allusion àjla justification,
mais commença une lugubre lamentation sur la profanation des fêtes.
6
-iU.
A un moment donné, il cessa de
parler, J’éraotion semblait le vaincre,
son attitude était ce qu’il y a de plus
pathétique, la fin, sa voix pleine
de tendresse rompit le profond silence
qui régnait dans l’assemblée. « Oh !
est-il possible? Marie, Marie! très
douce, très chère, très divine Marie!
Que vois-je sur cet adorable visage?
Un nuage de tristesse... et même, oh
mon Dieu, une larme!» Et le moine
,fi?:iiit en silence la vision qui l’absorbait.
*' Après une pause, ses yeux redescendirent sur l’assemblée, son regard
devint flamboyant, sa voix devint un
tonnerre, pour foudroyer les misérables qui étaient là devant lui et qui
savaient bien, disait-il, pourquoi les
larmes voilaient le visage de Marie.
. «Dans ma jeunesse, toutes ses fêtes
étaient observées; les jeunes gens et
les jeunes filles mettaient leurs plus
beaux habits, les oflrandes ne cessaiendpas à ses autels. Maintenant, la
mère de Dieu est déshonorée et négligée, ses sanctuaires sont abandonnés. 0 pécheurs, repentez-vous b
Puis, après une pause nouvelle, il
paiml comme en extase, contemplant
avec un ravissement céleste une scène
qui remplissait son cœur d’une joie
inattendue.
Et bientôt, d’une voix presque timide et tremblante d’émotion, il raconta qu’il avait vu sur le visage de
Marie un sourire! « Vous savez pourquoi ce sourire illumine ce visage
• divin? Marie voit"vos cœurs, votre
oonfusionj votre repentance, et prévoyant que vous célébrerez convenablement sa fête demain, ...ellesourit».
Ainsi finit le sermon du moine si
solennellement annoncé, sur la justification.
Je quittai l’église dans une tristesse,
n’osant pas même me demander,landis
que je m’acheminais à la maison,
comment Saint Paul aurait prêché
sur ce sujet s’il avait été là devant
ces trois mille personnes. C’était bien
là une église qui professe d’être chrétienne: et cependant la mention du
grand apôtre, en connection avec le
sermon du moine, me semblait presque sacrilège.
La montagne qui rit.
Lorsque les voyageurs gravissent
les flancs de la montagne, celle-ci les
observe depuis son sommet, car elle
les voit venir de loin.
Si elle a devant soi quelqu'un qui
a la tête haute, le pas leste et la
démarche empressée, la montagne rit
en elle-même et se dit qu’un tel
voyageur ne parviendra point à son
sommet, mais que la fatigue le forcera bientôt à suspendre sa marche
et à redescendre pour se reposer.''
Mais si, au contraire, le voyageur
va lentement et se contente d’avancer
un peu à la fois, en se reposant de
temps à autre, la montagne ne rit
plus, car elle sait bien que celui-ci
lui ravira sa couronne, vu que, avec
le temps et avec la constance, il atteindra ses plus hauts sommets.
Il en est de même en bien d’autres
choses, et ce n’est pas pour rien que.
nous disons : chi va piano, va sano e
va lontano, et que les anciens disaient:
festina lente, hâte-toi lentement.
Le faucheur qui veut abattre beaucoup d’herbe, ne s’y mettra pas avec
cette ardeur fiévreuse qui lui ferait
bientôt chercher une retraite forcée,
7
415
mais il avancera sans se presser et il*
aiguisera souvent sa Taux.
Le charretier qui veut atteindre
avant la nuit la ville qui se trouve
encore à quelques milips de distance,
ne devra pas trop fouetter son cheval,
car ce dernier serait bientôt sur ses
dents, si on l’obligeait à une inai’che
forcée avec une lourde charge à traîner.
L’homme prudent qui veut imiter
la fourmi et s’assurer quelque grain
pour subsister lorsque l’hiver de la
vie sera venu, ne se tracassera pas
plus qu’il ne faut, car il serait bientôt
à bout de forces. Il travaillera selon
ses aptitudes, se reposant régulièrement pendant qu’il mange, cherchant
dans le sommeil réparateur les forces
nécessaires au travail de chaque jour
et ne vendant son dimanche à personne.
Quant à celui qui se laisse posséder
par le démon de l’avarice, et se laisse
tourmenter par la rage de s'enrichir,
il se donnera force tracasseries le
jour, la nuit, le dimanche; il n’a pas
le temps d’être heureux ni de jouir
de la vie, et il est plus malheureux
que les pauvres eux-mêmes. Il achète
des terres, il se soumet à un travail
de forçat pour payer des intérêts qui
engloutissent ses économies, et les
dures privations auxquelles il soumet
sa famille ne lui ôtent pas les inquiétudes au sujet du capital de sa dette.
Il ne trouve plus le temps de servir
Dieu, sa place reste déserte au jpmple
et sa poche est vide, dit-il, lorsqu’on
lui rappelle le devoir de donner selon
ses ressources pour l’œuvre du Seigneur. Ne vaudrait-il pas mieux se
contenter d’une propriété moins vaste?
11 pourrait la cultiver plus soigneusement et en retirer unprofit au moins
égal sans se tourmenter au point d’en
souffrir en son corps et. en son
esprit. ^ •
E. B.
©arteté©
En 4883, l’impôt foncier payé à
l’Etat s’est élevé, , en Italie, à la
somme de 425 596.000 francs, dont
près de 29 millions représentent les
trois dixièmes dit de guerre et qui
se prolongent pendant la paix, depuis #
longtemps. L’impôt provincial et communal suB la propriété foncière a
atteint, en 4883, le chiffre de francs
426.880.000. En sorte que les terrains
ont payé en tout la somme.de francs
252.447.000.
lïomïeUe©
Italie. — La Rivista Cristiana nous
arrive en avance de quelques jours
puisque c’est le premier numéro de
4885 qui a déjà paru. Elle contient,
entr’autres, les articles suivants; Se
la fede e la scienza siano incompatibili; Socrate e Gesù Cristo; analogie
e contrasti, di Giulio Bonetti; un
sinodo Anabattista a Venezia anno
4550, di E. Comba; C. IL Spurgeon,
di G. Lazzi; la lettura pubblica della
Bibbia, di R. de S.
Le 6 décembre est morte'à Londres
la veuve du regretté doct. Désanctis.
Elle était fille d’un officier anglais
qui était gouverneur de l’île de Gozzo,
près de Malte. Son mariage avec le
doct; Désanctis avait été célébré le 7
juin 4849 dans l’église anglai«-'
Ì0
8
--M
A'»;*'* -* '
a été, pendant plus de vîftgt dns; la
ctinpagn^ fidèle et courageuse du
célèbre contrdyersisle, et l’a suivi è
travers toüteè''*j§fes vicissitudes de sa
carrière, à Genève, à Turin, à Gènes
et à Florence. Après là mort du docteur en décembre 1869, elle s’était
retirée â Londres où elle vivait dans
une modeste maison près du palais
de Crystal. Elle a été entourée des
soins affectueux de sa fille jusqu’à son
dernier jour.
: France. — La Chambre des députés
fait Chaque année quelque*¥éduction
au budget des cultes. Geüè année,
elle a voté la suppression des bourses
accordées aux étudiants dès séminaires
catholiques et protestants. Ces der-'
nièrs atteignent une somme d’environ
30000 francs que les églises devront
penser à fournir si tant est que le
Sénat ne rétablisse pas les sommes
supprimées par la Chambre. Les facultés de théologie catholique, à peu
près inutiles,ont été supprimées aussi,
tandis que celles de théologie protestante ont été conservées sans contestation, , '
Le chiffre adopté par la Chambre
pour le personne] des cultes protestants s’élève à 1.520.000 francs.
^ ün sénateur, d’origine protestante,
.et dont la vie publique a eu un certain éclat, M. Eugène Pelletan, est
mort d’un coup ,d’apoplexie.
FSt
Le 18 décatnbre a.eu lieu, à Paris,
la consécration de M. Jean Morin en
, qualité de médecin-missionnaire pour
le Sénégal, et de MM. Bèrtsehy et
Ernest Mabille pour le Lessoüto. ' .
^ JT.
r
•aT'-.' ■ . . \
Une assemblée des- -r
ASfiLETBRREi
tinée à cêlébrèr le 500™® anniversaire
de Wiclef doit Se tenir ' à Edimbourg
dans la grande'salle des Synodes de
l’Eglise Libre dlEcosse.
A. V I- S
Le soussigné annonce à ceux qui
désireraient se procurer des; « P.aroles
et Textes » pour l’année 1885, qu’il
en a déposé un certain nombre d’exemplaires :
1 La Tour chez mademoiselle Marie
Meille (via d’Üliva) — et à Turin chez
monsieur Henri Peyrot (via Carlo
Alberto, M).
David Peyrot, pasteur.
Les livres suivants sont en dépôt
chez le libraire Gilles à La Tour, à.
la typographie Chiantore et Mascarelli
à Pignerol, et chez le pasteur de
Pomaret.
1. P. GiLhvs, Histoire des Eglises Vau
doîses. 2 vbl. prix L. 5.
2. La glorieuse rentrée par Arnaud.
1 vol. prix L. 1,60.
3. Second livre de lecture française.
1 vol. prix cent. 50; le cent L. -40,
4. Choix des: cantiques pour les Ecoles
4^ dimanche. Prix: cent. 40; les
cent L. 30.,
5. Poésies françaises, premier degré.
Cent. 15; L- 12 le cent. i
6. Poésies françaises, second degré.
‘ Cent. :?5; L 20 le ceifl. '
Ernest Robert, êérant et Administrateur.
Pignerol, Impri)Ti.’’,Chiântore et Mascarelli
■ - 4:
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