1
Annéb Cinquième.
29 Aoûl 1879
N, 35
LE TÉMOIN
ECHO’ DES VALLEES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Vous me serez i«»ioirvs. Actes 1, 8, la vérité avec la charité. Ep. ], Ifj
PRIXD'ÀBBONNEMENTpar ah Halimi - ■ ' , L. 3 Toua les pays de rUuion. de poste . , , » 6 Amérique . . . . . ■ 9 Oû s*i)bônne i Pour Vlniêrieur clïez MM. les pasteurs et les libraires de Torre Pellice, Pour l’.EiTiéj'ietit’au Bureau d‘Ad- ntinistration. Uu ou plusieurs numéroK sépa- rés, demandés avant le ti- rage 10 cent, chacun. Annonces: 25 centime.s par ligne. Les envois d'argent se font par lettre reccmmhndèa ou par mandais sur le Bureau de po- rosa Argentina.
Polir la RÉDACTION adrésser ainsi: A la Directii^n du Témoin* Poinaretto (Pinerolo) Italie, j Pour 1'administration adresser ai nsi : Al'AdmiriHtraiion du Témoin, Pomaretto ( Piiierolo; Italie,
Somuiaîire*^
Lé sérieux daus l’œuvre du Seigneur.
— Le Synode de 1879. — La respiration
de l’Aoiei -r lH^mestiques. vaudoisés, — La
question :du dimanche à la Chambre des
Lords, — Conseil aux non mariés. — JVomcelles, ireligimm^ ei fai^ dicsrit. — /Îecîii
poiiiîgto. - Aniéuce.s.
Le sérieux (lans rœuvre ilu Seigoeur.
II.
Voilà bientôt un demi-siècle
que, dans nos Valides, une vigoureuse impulsion a été donnée à
l’instruction et à. la prédication
de l’Evangile, et il y a un quart
de siècle que notre Eglise a repris l’œuvre de l'évaugélisation de
l’Italie, interrompue depuis plusieurs centaines,...d’années. Même
ceuxrqui savent que les meilleurs
fruits sont ceux qui mûrissent
lentement et jque, le règne de
Dieu ne vient pas avec éclat,
même les moins impatients et les
moins ambitieux se demandent
depuis longtemps, non sans quelque, inquiétude : où sont les fruits
de tout le travail qui s’est déjà
fait? Le nombre des personimil
qui lisent avec intelligence et*
écrivent d’une manière iqtei^V!
gible s'est-t-il accru en proportion
des . sacrifices qui. cée. sont, faits
partout pour amélmTer-l’enseignement? La prédication fidèle de
l’Evangile, l’instruction plus prolongée et probablement aussi meilleure , donnée aux catéchumènes,
la multiplication des écoles du
dimanche, ces services extraordinaires parfaitement inconnus
autrefois et si nombreux aujourd’hui , ces livres instructifs et
édifiants mis à la portée de tous
dans les bibliothèques paroissiales,
tous ces moyens réunis ont-ils
abouti à ce réveil religieux après
lequel nous soupirons ? La piété
véritable, celle qui a les promesses
de la vie présente aussi bien que
celles de la vie à venir est-elle
devenue le trésor caché, en même
temps que le caractère distinctif
d’un plus grand nombre de familles et d’individus?
I Et à l’égard de ce qui devraitêtre le privilège et la gloire de
2
notre Eglise, c’est-à*dire, de son
oeuvre missionnaire, qui oserait
affirmer que les résultats obtenías
sont proportionnés à la somme de
forces et d’argent dépensée pendant ces 25 années ?
Nous n’ignorons pas plus que
personne quel est aux yeux de
Dieu , et quel doit être aux nôtres',
le prix d’une seule âme, et nous
estimons extrêmement heureux
l’homme qui, dans le cours de
sa vie, en a pu sauver une de
la mort, Jacq. v, 20. Nous savons
que la conversion d’un pécheur
est l’œuvre du Seigneur et non
celle de l’homme , que l’heure de
Dieu est rarement la-nôtre, que
l^un sème et que l’autre moissoh»e, que le premier doit se soumettre humblement à cette épreuve
souvent douloureuse de sa foij
tandis que le second doit se garder
de la présomption et deiTorgueili
puisque le fruit qu’il recueille ne
lui appartient pas. Nous savons
tout cela , et cependant nous ne
pouvons que nous unir à ceux
qui s’étonnent et s’affligent en se
demandant s’il n’y aurait pas à
cette extrême lenteur dans les
progrès de notre mission quelque
cause humaine que l’on pût i signaler pour la ; combattre et la
vaincre,
L’ignorance du grand nombre,
les préjugés, les superstitions, Je
matérialisme , l’abaissement pour
ne pas dire“ l’anéantissement du
sens moral chez ceux auxquels il
s’agit de faire comprendre et accepter l’Evangile, ce sont là, nous
le reconnaissons sanas peine , de
très-graves obstacles à surmonter
et des causes très naturelles de
lenteur dans la marche de cette
œuvre glorieuse. Mais ces causes
sqpt loin de tou^- ^pliqu^f. Au
siècle apostolique ebliés exijiaient
bien plus encore quet-de qos^ours,
et une poignée d’ouvriers à suffi
pourifondnr.-.eft J udée? ,à|ins l'Asie
mineure, dans la Grèce, dans la
Mâcédôniè et-jusqu’à Rome même,
des églises considérables par le,
nombre comme par-lesndons spirituels dont elles étaient enrichies
et les fruits dé charité, qn’ellés
portaient en abondance.
En parlant de l’ûn de , ces. ouvriers du siècle apostolique^ du
plus distingué de cette petite
iphalange de conquérants paciûquesk (ivoir n-otre derniei;; numéro),' nous iavons indiiquié' déjà,.da
¡cause humaine de> leurs raerveiDlieux succès ; ils étaient tèut'enj-.
itiers à la mission qu'ils, avaiént’
reçue de leur Sauveur, et maître ;.
jiis n’avaient autre” chose à-faire
ique de parler de Lui, ils ne voulaient' savoirr antre chpsft qneis
Jésus-Christ cjiucifié. Ils ne se
bornaient pas à le prêcher, à inviter payens et juifs à se convertir
à lui ; ils les priaient; ils lesisuppliaient de se- laisser réconeilieri'
avec Dieu ’par-'lui. En des^' voyant :
et en les entendant ces< témoins ‘
et cesi ambassadeurs'idei-Ohk'istt,
il ne venait à l’esprit de personne
quUls ne fussent ; pas) parfaitemen t (
sérieux Iet* profondément monvadd-cus. S’agissait-iL de*'leurs per*
sonnes, de< leurs intérêts partiouK.
liers , de * leur j bonne • réputation,
de* leur tranquillitéi ils i étaientî
toujours disposés à i en faire*» lé»
sacriice, toujours prêts à renoncer '
auxmhoses permises pour ne faire»
de la peine à personne.^ à^se- faire»
tout tous aflaid'enigagney quels
3
WvVWS/W^A/Vs>^rf•l
S75.
iqaes* uns. Gagner des âmes à Christ
-lëlle iétait d'ô’iit 'grande, ’’leur 'unique UiFaire. Oh pouvait bien se
moquer d’eux., les dire hors de
sens , mais on était forcé de convenir qu’ils n’étaient ni des roseaux agités 'du 'vent, ni des
Wttibitieu'x, mais pilutôt des homhiëS inébranlubies dans leurs conTictions et d’un desintéressement
itout'à'ifait inconnu avant eux.
■Plus nous nous comparons à
tses hom'mes qui nous sont proposés pour 'modèles et qui nous
invitent à être leurs imitateurs
comme ils .rétaient eux-mêmes de
Christ, plus nous devons nous
'humilier â la pensée de ri'mthense
di'startce qui n'o.Us séparé de ces
glor'iéux modèles, et plus aussi
nous devons reconnaître dans ce
fait la cause principale de notre
faiblesse et de notre peu de succès
au dedans ¡et au dèhocs.
Stipérieurs peut-être â plusienrs
d’èhtr’è'ùi quant à la sciehce et
à la culture générale, il nous
ni.anqùé beâucoüp trop ce sérieux
constant qu’ils montraient à tous
les mornenits dè leur vie, cet oubli
d’eux mômes, ne zèle ardent pour
la gloire de leur Dieu sâuVeur,
ee mépris des biens de la gloire
terrestre qui les faisaient luire
comme de nambeauxdans le monde
anquei ils apportaient la parole
de 'liérité.
Certes nous vôüdriens que tous
cenx aü'iqnels nous prêchons l’Evangrie le reçussent à salut ; nous
»e falsifions pas, en la leur présentant, la parole de Dieu dotit
hotiS è'Ota'raes Ifes portèurs. Mais
qne de brêocbupâtionô fort peu
spirituelfes Se' partagent avec le
souci des! âmeSt nos pensées et
nos affections! Que de considérations d’intérêt personnel, que de
calculs d’ambition, ou de vanité
se mêlent a nos désirs d’amener
les pécheurs à Jésus-Christ!
Que de reüherches de bien-être,
de repos prématuré ou excessif,
nous 'trahissons souvent par nos
discours ! Notre travail vaut plus
qu’on ne le rémunère; notre talent
mériterait un champ d’activité
bien plus considérable que celui
qu’on nous assigne ! Telles sont les
pensées secrètes elles griefs de plus
d’un, ou bien encore parceque l’on
ne se croit pas assez apprécié ,
assez honoré, parceque l'on est
trop peu en évidence, no seraitil pas arrivé que l’on s’est insensiblement laissé aller à l'indolence
et à un accomplissement facile de
devoirs extrêmement réduilsL
Ce qui nous manque d’une '
nière générale (nous ne demanderions pas mieux que de faire
de nombreuses exceptions j c’est
le sérieux dans l’accomplissement
dé l’œuvre que nous disons vouloir faire pour le Seigneur et non
pas pour les hommes, dé l'œuvre
spiritnelle avant tout, laquelle ne
peut jamais se faire que par des
instruments spirituels aussi.
LE SYNODE DE i87D
Nous croyons mile à la veille de
l’ouverture du Synode do donner à
ceux qui y prendront part, le tableau
succinct des matières mises par le Synode de l’année dernière, à l’ordre
du jour de celui-ci.
Ce sera, pensons nous, en même
temps qu’une excitation ît la Vénérable
Assemblée à procéder un peu moins
diffusément qu’elle ne le fait d’ordinaire il ses opérations de vérification
4
^276
de gestions, un memento à plus d’un
orateur, à mettre quelque peu la sourdine à sa trop verbeuse éloquence, et
à ne pas faire perdre au Synode un
temps qui, utilement employé , sera
d’un si grand profit pour l’Eglise.
Ces matières sont donc:
L’examen de la gestion des trois
administrations principales; Table, Commission d’Evangé!i.sation, Commission
des Hôpitaux.
2® Examen d’un projet de règlement
préparé par une Commission ad hoc
sur les objets ci après; Ecole latine
de Pomaret; éméritation des pasteurs
et ministres nu service de l’église, pension des veuves et orphelins des pasteurs,
mariofies, corps des pasteurs.
3® Rapport de la même Commission sur le sens à donner au | 3, k,
5, (lu Règlement sur les Ministres de
l’Eglise.
4® Rapport de la Commission cbargée de la compilation d’une liturgie
■iY ^pouvant servir aux anciennes et nouIf vè|j^s, églises.
• Ra^ort de la Commission nom
spree pour étudier la double question
“’’"du pareggiamento de notre ,Collège à
ceux de l’étal et de la citirée des études
au collège de La Tour.
6® Rapport de la Société des public£|lions religieuses, sur la Typographie
Claudienne et ses conditions matérielles.
7® Rayiport de M. le pasteur Bosio
de S. ûwmain, sur l'exercice de la
discipline au sein de l'Eglise Vaudoise.
Tout cela indépendamment des questions très-graves peut-être que feront
surgir, ou bien l’examen de la gestion
de nos administrations diverses, ou
bien les propositions présentées soit
collectivement par ces dernières, soit
individuellement, par des membres
du Synodel
La respiration de l’dme
Parmi toutes le.s définitions crue
nous avons déjà entendues de la prière
celle qui nous a le plus frappé est la
suivante; « La prière est la respiration de l’âme •.
11 n’y a qu’à entendre celle définition pour nous persuader, non seulement de la grande utilité, mais encore
de la néce.ssité de la prière. Celle-ci
est tout aussi indispensable à notre
âme que la respiration Test à riolre
corps.
Vous avez observé avec un regard
inquiet les progrès de la maladie
chez une personne qui vous est chère,
mais quand vous voyez qu’elle ne respire pins, vous dites que c’est fini;
elle a perdu la respiration , donc elle
est morte. Il en est de même pour
l’âme qui ne respire pas, elle est morte
dans ses fautes et dans ses péchés;
elle ne respire pas, la vie n’est point
en elle. Nous ne disons point qu’elle ne
puisse pas y venir. Dieu nous en garde
mais dès que la vie circulera dans
notre âme, elle s’y manifestera par
la respiration, qui dans noire, comparaison n’est autre chose que la
prière.
J’ai rencontré il n’y a pas longtemps
un vieillard qui marchait' avec peine
et ne pouvait plus travailler.
— Je ne suis plus bon à rien, me
dit-il, et bientôt il faudra me porter
au cimetière; j’ai la respiration gênée
et je suis malade.
— Avez-vous songé, mon ami, que
si la respiration de votre âme était
aussi gênée que celle de votre corps,
vous seriez en grand danger quant à
votre salut? Une âme dont la respiration est courte ou gênée est une âme
qui prie peu, ou si elle prie elle demande mal, et ne reçoit point. C’est
très grave lorsque la respiration manque, mais ce l’est encore d’avantage
(jiiand la prière ne monte plus vers
l’Auteur de toute grâce excellente et
de don parfait.
Les médecins ont Tbabilude de conseiller à leurs malades le changement
d’air, et il les envoyent respirer l’air
pur et balsamique des montagnes ou
l’air ioduré des bords de la mer. Veuxtu, cher lecteur, que je l’indique un
endroit où lu peux respirer Tair frais
et pur qui le fera un grand bien ?
— Entre dans ton cabinet, et ayant
fermé ta porte, prie ton Père qui te
5
---^,.^7-.
voit dans ce lieu secrel, et Ion Père
qui, le voit dans ce lieu fsecret le le
rendra, publiquement,, (Matt. yi. 6).
'Domestiques vaudoises
Voilà un sujet aussi actuel qu’imporlanl et sur lequel notre frère, M.
Wèitzecker, évangéliste à Nice, vient
d'entretenir là nombreuse assemblée
du' 15 août. Les conseils que notre
ami donne aux jeunes filles vaudoises
qui vont prendre du s,ervicé à l’étranger
et surtout à Nice, sont d’un caractère
si pratique et d’une si baute importance que nous’ désirerions en avoir
un résumé plus complet pour le placer
devant le public de nos Vallées. ^
M. Weitzéeker admet que le besoin
de gagner un peu plus de pain qu’on
n’en peut manger au sein de certaines
familles vaudoises peut déterminer un
certain nombre de nos jeunes filles à
prendre du service à Nice , à Marseille
et ailleurs pendant l’hiver , sauf à retourner au milieu de nous pour les
travaux de la, bonne saison. Mais à
touleis celles (^ui n’y sont pas contraintes'par ce puissant motif , ou par tel
autre tout aussi plausible, M. Weitzecker dit : N’allez pas. El il le dit avec
connaissance de cause, lui qui vient de
Nice, et qui sait à combien de dangers
s’exposent des jeunes filles sans expérience qui auraient pu vivre heureusement et purement dans leur pays
natal, et s’en vont bien souvent se
perdre dans l’abîme de la corruption,
ir y à'sans doute des exceptions fort
louables, mais d'un autre côté c’est une
une chose vraiment navrante que de
voir des jeunes filles qui parlent pures
et retournent souillées. Elles ont gagné
quelques sous, il est vrai, si tant est
qu’elles aient toutes trouvé-une bonne
place. Mais qu’est cela au prix de leur
âme immortelle qui est exposée à de si
grands dangers? Que servirait-il à un
homme de gagner tout le monde s’il
faisait la perle de son âme?
11 vaut beaucoup mieux se contenter
d’une nourriture simple, de poulente
et de pommes de terre, que d’ambi
tionner tes mets riche? qui ne sont
pas même aussi sains que ceux auxquels nous sommes habitués. Combien
de personnes qui sont allées perdre
la sanlè au lieu de l’améliorerI Notre
frère nous cite l’exemple d’une pauvre
jeune fille qui a, rencontré une de ces
familles qui n’ont aucun soin de la
santé de leurs domestiques, qui les
font (Coucher dans la chambre humide
du linge sale. La pauvre enfant est
alleinlc de celle maladie qui ne pardonne guère , elle est ,poitrinaire , el
peul-êlre déjà mprle à Tlieure qu’il
est. Que n’est-ellè restée dans notre
beau pays respirant l’air salubre, Iravaillanl sans ambiiion et se contentant
d’une nourriture aussi saine que simple
plutôt que d’aller chercher fortune dans
un hôtel de ce misérable Monaco, qui
a été appelé le, vestibule de l’enfer à
cause des abominations qui s’y commellenl. Des; vêlements simples el modestes ne valent-ils pas bien mieux
que des vêlements de luxe dont elles
se font une parure fort peu convenable
pour leur rang ?
Si absolument, vous devez quitter le
toit paternel pour gagner volre pain ,
écoulez les conseils qui suivent: Laissez
en arrière les prétentions exagérées
d’après lesquelles plus d’une jeune
fille inexpérimentée qui ne sait guère
faire que la poulente ou traire ses
chèvres, s’imagine se: trouver à sa
place dans les plus beaux salons. Il
arrive souvent à ces jeunes filles de
ne pas trouver de place ou de se placer
mai, d'avoir, peu de gain et beaucoup
de risques.'!'.,,
Que votre bagage moral soit abondant, tout autant que l’autre bagage
que vous n’avez garde d’oublier à la
maison. Revêlez-vous d’honnêteté , et
puisque les domestiques vaudoises sont
recberebés précisément à cause de leur
honnêteté cl de la religion qu’on leur
suppose, n’oubliez jamais ce que l’on
attend de vous. Soyez fidèles en toutes
choses el ne permettez pas qu’on dise
que tes vaudoises ne valent pas mieux
que les autres. Soyez sincères à toute
épreuve el si l’on veut vous apprendrejà
mentir el à dire que Monsieur n’y est
pas, quand il serait plus vrai de dirn
6
Monsieur ne peut pas ■ recevoir, n’y. consentez point. Soyez obéissantes, soyez
modestes et ¡ne vous imaginez pas
d’être devenues tout-à-coup.de grandes
demoiselles parceqttc vous habitez chez
des dames.
N’oubliez jamais votre Bible. Ne
vous contentez'pas de l’apporter'avec
vous, mais ne»laissez pas passer une
seule journée sans en liremne portion
en invoquant sur vous la bénédiction
du Seigneur.
Dans le but de 'faire vôtre voyage
■de la'manière la plus convenable ¡que
possible, ayez soin de partir assez tôt
Çour prendre à Pignerol le train de
heuies el 14 minutes du malin. Vous
pourrez alors arriver le soir même à
Nioe, et ne serez plus obligées de passer ia nuit dans quelque mauvais trou
de Savone ou d’ailleurs, où vous pourriez rencontrer dO mauvaises compagnies qui oon'otnpraient vos bonnes
mcenrs.
En arrivaiHl à Nice «’allez pas descendre dans quelque gargotte,'où l’on
vous offre un mauvais "lit pour peu
d’argenit. Défiez vous de'ces tanières
où gilenl quelquefois des loups de la
pire espèce. Demandez où est le temple
vaudois , tout le monde sait vous l’indiquer .©t vous trouverez là tout près
'la Mamn hospilctUére qui est précisément ouverte pour les jeunes filles
sans place. Le prix de pension tout
compris y est de fr. 4,25 par jour ,
c'est-â-dire qu’il est très minime. Là
vous trouverez «ne dame respectable
pour voos reeevoir, vous aurez un lit
propre, une bonne nourritore, des
soins médicaux si vous en avez besoin,
et i’on vous aidera à vous placer si
vous ne f’êles pas. Même on vient vous
attendre à Id' gare du chenîin de fer.
Profitez de ces excellents avantages et
bénissez ceux qui vous les procurent.
La qoeslion du Dimaoche
à la dhapibre des Lards
Lord Thnrlow ayant fait à la Chambre
la proposition que les Musées fussent
ouverts le dimanche, a vu rejeter sa
proposition par 67 voix contre 59. Le
fragment ci-après du discours prononcé
par Lord Bmconsfield mér'û& d’èlre médité par chacun :
• Le premier ministre acquiesce à
toutes les raisons des promoteurs de
la mesure. Ce n’est pas une question
de bigotisme religieux, ce n'.est pas
l’indifférence d’une classe qui peut disposer des jours de la semaine pour
une visite aux musées, ce n’csl pas .'la
mauvaise volonté de l’Etat qui .feront
repousser ta demande acluélle,, mais
uniquement une haute considération
sociale, une impérieuse nécessité de
bien-être raalériél et moral à conserver
à la classe ouvrière.
»Sans vouloir retirer au dimanche
son caractère religieux, l’Etat, qui n’a
pas à entrer dans ces considérations,
reconnaît la nécessité d’un jour de
repos pour la classe laborieuse qui
compose l’immense racjoritê des, citoyens. Ce jour de repos est aujourd’hui universellement reconnu et observé ; le pli'est pris, il n’y a ¡pas de
réclamàiions. fout le monde ou ,du
moins la très grande majorité est satisfaite. Déjà, pour aller au-devant des
vœux des promoteurs de la motion actuelle., le Parlement a, voté quatre
congés annuels en faveur des ouvriers
les «Bank-Holidays». De plus, la loi
et l’usage ont aussi donné au iravaiïleur cinquante-deux demi-congés en
interrompant leur iravail le samedi à
une heure auprès midi.
» Et c’est dans ces circonstances que
vous voudriez venir ouvrir la porte à
celle plaie des nations du continent,
le travail du dinjanche, sous liequel
les populations ouvrières et surtout la
nombreuse classe des employés des
deux sexes s’étiolent avec les résultats
que l’on sait pour la marche progressive de l’augmentalion de la pôpulàlion !
» Les musées ouverts le dimanche,
ce seront les employés condamnés à
un surcroît de travail et privés de la
joie de passer un jour par semaine au
milieu de leur famille, Encore ce sont
là des employés de l’Èlat, et ce dernier est assez riche et assez libéral
7
-279^
pour leur doimetiun joüf férié àilaii
place id& leur dimanche.
• Mais si les musées sont ouverts,
on demandera J’ouverlure des théâtres
et des cafés-concerts ;■ puis celle des
magasins^ puis cell-é'des atel'férS', sous'i
prélexlèi.de' libertéi et ta^vieillê Anglev
terre' en,viendra, à voir la majorité de
ses classes, travailleuses, exploitées par
un petit nombre dé gens avides dé
fortunes* rapidès , ¡auxquels là motion'
actneUè' rendrait , par son.'adoptiotv:,
un service qu’ils attenclent depuis Jongr
temps; Us se verraient débarrassés de
la loi du dimanche, qui protège ceux
qu’ils emploient contre leurs exigences.
• Si jenvoua ai longuement rapporté
les raisons qui militent en faveur du
maintien rigoureux du dimanche anglais, c'est'uniquérnenl'pour répondre
eni quelqueomeaureuauXiTepnoches iré«
quenisqu^.son observai^, légaleisug:,
gère aux étrangers qui visitent f Angleterre, ’ ' "
Si Ton' ‘ posait' en ' ces termes Id
question ' au« le m ptoyés de^grands :
gasina de',¡Paris, etiioes¡autres:capitales;
de.l’Europe, aux, modistes et aux cour; ■
turières, aux fem,mes que l’atelier .prive
le ditnanché dd'leurs niaris, sans qu’il
en'rééiîite uirBénéfibe ponr le niéiiage,
il-y'àigpos à'parier 'que tons.ices^gens-i
là ne trouveraient pas,de dimanche an>t
glais,aussi’,ridicule »qulon ,veut.bien de
dire,»..
CODseil 'aax non'mariés
— Es-,tu.,marié, .cher lecteur?
— Oui., ,
Alors ces lignes ne sont pas pour
toi. Passe outre.
11 n’est pas. race de voin.\deg époux
dépenser de jolies sommes d’argent
pour fêter bruyamment leur mariage
et sa trouver f bienléf ■. après dîins la
gêne ¡faute,de,ressauroespoiir aller en
avant.
Est-ce là de la sagesse? Est-ce là
une manière .d’entrer en ménage avec
quelque garantie pour le bien-être
Il est possible que nous, prêchions
aü dfeert pour une bo’ttno' paHià^'dé
nos lecteurs qui sont déjà mariés.
Mais s’il en est quelques uns pour
les quels notre conseil arrive encore
à. temps; le yoici tel que nous le
trouvons dans' \è'ChHslîm‘'H4f‘nlâi
!i y>a quelques mois qu’une jeune
fille dOtBoston qui appartenait à'I’àmoi
'desiplus ricltes iàmilleside.celle- ville,
laméricaine, demanda, à son père de
■permettre que ses noces qui allaient
avoir lieu sé fissent l.e plus li-afiquillemeni et lé plus respeGiâblemenit'pOB-'
sible:: EU'é; demanda ¡en ; ont ré; qu’il > lui '
fût permis .ld’avoir, à sa disposition
l’argent qqe. Il’on aurait dépensé , en
üeurs, rubans, musique, et aulrés '
choses de ce genre dont elle se passait
.'volontiers.,,
I On ne, refuse, guère anx,, épouses; et.
|sa ,'demande fut accordée,
j —Savez VOUS;ce qu’éile fitde l’iàrIgent?'
— Elle le distribua aux pauvres des
vill'és'et des'viItageá'’.qti’eHÍB' traversa'
enffaisadt dn’modèsie voyage’de'noctés.'
Aanlieuid’unipeui de lapageyde québ;quesrfleurs; arti^ialles et de., choses'
len .général peu profitables, elle attira
jsur elle les bénédictions des afftmês',.
¡et'des nêeéssilëüx. Stifi'* bonbbutfvil"
icertes'plus'grand 'que celui 'dé' cetix-"
Iqui permettent qu’un acte si isolemnel
.et si sérieux du qqel déppnd quelques
fois leur félicité de toüie la vie soit
accompli au milieu de délonalion.s,
de cris,,et. de.clameurs.
Ce bel acte ne ppuvait rester inconnu;
et U eut une suite, lrè,S: intéressaHle..
Tout dernièfemeni un' gràiid cátífra' liste'dé New Yô'rii, voulut' célebfef'
son mariage''• en' cherebifBt'dains lesü
environs !une centaine ;de pauvres or,phe-lins. qu’il fil.entrer à ses frais, dansun orpheliimt de garçons le jour même ,
dé ses noces. Tô'us n’en peuvent pas '
faire autant'; màis'il'est"irès"sage dé
faire'du bteni; plutôt que ;du¡ mal,
pendant le jour; solemnel du mariage^,
8
-.280
J{ou0elk0 teUigteu0€0
et faits divers j
Eté St^no<Ve Wawdoi» de 1879
s’ouvrira ù La Tokur Lundi 1' sepjienibre à 2 heures de l’après midi par uHi
service présidé par Mf 1. P. Pons,
pasteur et qui sera en même temps
un service de consécration, ÜI,' i le
Candidat Bosio (Beux) de Pramol dont
Pexamén deifoi et le sermon d’épreuve
ont été admis par le Corps des pasteurs,
recevra l’imposition des mains.
Le Prince Albert de Prusse s’est opposé récemment é ce qu’un rassemblempnt,de troupes, appelé «Assemblée
de edntrSfe » eût lieu dans le Hanovre,
un jour de fêle „religieuse. Jl a annulé
la convocation ifiçià publiée par. Tau,lorité militaire du district et a déclaré,
qü’en faisant respecter , dans l’armée
le dimanche et les joitrÿfériés, il agissait non seulement selon ses propres
intentions, mais se conformait aussi
aux ordres donnés par S. M. l’Empereur d’Allemagne.
( Bulletin Dominical ).
t ■
Quand verrons-nous quelque chose
de pareil eh Italie? Ici l’on a fait du
dimjfjche, dp jour du Seigneur ce que
l’on n’oserait pas faire des grandes
fêles d’institution purement humaine,
comme la naissance, la purification,
l’a|sompiion de"la Madone, la fêteDieu; élecliobs administratives, élections politiques, revues militaires, parades, manœuvres, surtout les grands
banquets, tout cela a trouvé sa place
naturelle dans les jours de dimanche.'Ce
qui continue à nous surprendre et à
nous affliger profondément c’est que
dans nos vallées mêmes où les‘Conseils
administrai ifs se composent souvent :
en grande majorité ou en presque lolalité de .Vaudois, l’on s’obstine à peu
près partout à fixer au dimanche.la
convocation des électeurs communaux.
On se demande si môme quant à là
prospérité matérielle, tes communes
qui se souviennent du jour du repos,
mais non pas pour le sanctifier, ont
sujet de s’en l'éliciler.
Mtalie. — ¡1 n’y a pas de faits importants à mentionner. Le roi Humbert
travaille beaucoup dans son châleàli'dç
Monza. La reine Marguerite a visité
Venise. Cairpli est de retour de l’Allemagne, il se rejadra ,ài Romea-après
avoiri rendir visite au' roi É'Monza. —
Les grandes ipanceuvres qqi 'tdevaifinl
avoir lieii sur le Nüpoîitaîri/sbni suspendues à cause des fièyres malignes
qui. régnent dans les plaines où elles
devaient avoir lieu. . .. ;
, |r . .
Laphiloxera cléziasiainVk décidément
fait son apparition en Italie. Elle a
infecté plusieurs vignobles de la province de , Goîboî Le Qqiivernenient a
ordonné les mesures les plus radicales
afin d’arrêter, si possible, le fléau.
La politique est aussi 'en 'vacances
dans les autres Etals de l’Europe.
• Annonoe
La place de maîtresse d’école à Pramol est vacante.'S’adresser pottr Offréde
services à M. Muslon, pasteur. ’ ‘
Ernbst Robbrt, Gérant ét Aâministratmr.
Pignerol, Impr. Chiantore et Mascarellii