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Première Année.
11 Juin 1375.
N. 23.
LE TEMOIN
«Jo^i^nal de F Église ■Évang'élîque Vaudoîse
Paraissant chaque Vendredi
Tous me serez témoins. Actes I. 8.
Suivant la vérité avec la charité.
Prix ds 1,'xBonNRsxnT i>.ir xk
Intérieur . . . . I. 3
Suisse................ » 5
France, AlJenugne >6
Grande-Bretagne et Hollande » 8
On s'abonne; i Pignerol-au Buresa de l'adminislra'ion Mtinnn Vtael.
A La Tour che? M. Cilu libraire.
A Turin ebcz M. Goas, via Pi» Qu into, a. IS.
A Pomaretc.hez M. LaNTaaiT Past. Dirêcttvr.
Pour la France les abnnnvments se font t la
Ltbr. BdaeooaB, N.47, ftie de Lille, Paria.
Un Numéro séparé; lü centimes.
Annonces ii la 4.e page 35 centimes par ligne.
On reçoit pour abounemenls et
insertions des timbres-poste de
tout paye.
Sommai re.
L’Eglise Vandnise et l'Evangélisation.
— Où .serait le remède. — Heureux relui
qui ouvre! — Veilleï sur vos élèves. —
Un mot aux jeunes gens. — Deux quatrains. — Correspondance. — hoiitelles religieuses. — Revue Politique.
L'EGLISE VAUDOISE
el rEvafl^éiisati«»
Nous insérons avec d’anthiil plus
d’empressement l,t côrresjitjndanc©
suîvaiilë” que nous tio us uisposîons
à protester nous-iuètne contre les
assertions et le J ugemenl, injuste
à force d’être sévère, dont l'Eglise
Vaudoise vient d’être l’objet de la
part de notre confrère le Cristiano
Evangelico.
y
M. le Direcleur,
Ce n’est pas sans élonnement que
j’ai lu dans le N. 27 du Témoin, h
l’arlicle intitulé : Aux jeunes gens des
Vallées, des assertions qui ne peuvent
donner aux lecteurs du journal qu’une
idée inexacte et fausse de ce qui se
üiit parmi nous en faveur de l’œuvre
des naissions et de celle de l’Evangélisation italienne. Malgré cela, je n'aurais pas pris la décision de vous demander l’uospilalité pour ces quelques
lignes écrites à la hâte, si le Crishano
Evangelico, N. li , 1° giiigno 1875,
n’avait pas été plus loin encore, en répétant ces mêmes assertions. en les
exagérant el les revêtant d’une foinie
qui, pour le coup, est un peu trop
provocante.
(jue l’on nous dise simplement, comme l’a fait le Témoin, dans le n° déjà
cité que : « nos sacrifices en argent en
faveur de l’évangélisation italienne, n’ont
pas été, jusqu’ici, il s’en faut de beaucoup, ce qu’ils auraient pu el dû être, »
nous courberons la tôle, sans mol dire,
parccque nous savons que ce reproche
est mérité. Mais non%’ne Mtivons admettre que les prétendus ^.000 vaudois de.s Vallées ne {Jonnent que 650
fr. par an, comme ua de vos uollaboraleurs, ou correspoqdanls, M. le üi*
recteur, voudrait nou^ le faire croire.
De même nous pouvons dire avec assurance au Cristiano tvangeliço que la
• misérable pejile sotijme de Irois centime.s par tôle i qu# donne chaque
vaudois n’existe nulle .part ailleurs que
dans ses colonnes, piareeque en realiié la contribulion chaque membre
de l’Eglise Vaudoise eit, en proportion,
de beaucoup supérieu^.
Les preuves de raon.tlire je les trouve
dans le dernier rapport de la Table
et dans teS' r.’tppprts wifEvangélisalion en commençant par celui
de 1871 Je suppose que le Cristinno
Evangelico n'aura pas de ditliculié à
admettre comme exacts les chiffres
contenus dans ces derniers rapports.
— Sauf erreur dans les additions, en
l87l, l’on a recueilli.pour l'Evangélisation italienne, dans rétroile enceinte
des Vallées, la somme de fr. 921 70.
En 1872, il y a eu progrès notable
fmisque l’on a reeueilli pour cet obûjl
r. 05. Mais c’est surtout en I8ZS
que le progrès est sensible, puisque
je trouve dans les rapports que fr.
i6l350 ont été versés directement dans
les mains du Comité, landisque M.
Malan évangéliste a reçu; 250 Ir. poulie temple de Messine, sans compter
les collectes qu’il a faites lui-même
pour cet objet et dont j’ignore le montant. En 1874 je ne trouve que fr.
1600 environ, mais c’est an moins deux
fois el demi la sonmie qu'ont découverte les auteurs des articles déjà cités
qui ne tiennent compte que de cerlainc.s coiilribulions et eu négligent
d’autres, pour arriver à uii résultat
plus écrasant mais faux. — Dans ces
sommes ne sont pa.« compris certains
dons, un peu plus considérables , de
certains membres de l’Eglise Vaudoise
qui ont souscrit (je cite la somme la
plus petite) en 1871 pour plus de lOOO
fr. Je n’ai pas tenu compte non plus
des quelques mille francs que donne
annuellement la sci/ième paroi.«se vaudoi
pai
IIAI LI1>1 L 1(4 C'y I V* •jy««» w«.
Oise , qui jusqu’à nouvel ordre fait
artie de l’Eglise Evanjiéliqiie Vaudoise.
Ainsi, Messieurs, il faut refaire vos
calculs en tenant compte .de tout et
vous arriverez à un résultat vrai qui
vous donnera plus de 3 centimes par
tête.
D'un autre cêlé l’on évalue la po<pulation vaudoise à 22.000 âmes, et
I cette fois-ci je suis sûr que l’on fait
{ entrer dans ce chiffre In population de
. la seizième paroisse dont on oubliait
l’exislence lorsqu’il s'agissait de tenir
I compte des contributions. 11 se peut
en ciret que la popnialiou vaudoise at; teigne ce cliiffre, si l’on tient compte
i même des enfants à la mammelle, mais
I je ne crois pas que ceux-ci éprouvent
J le besoin de contribuer pour les œuvres
J de l’Eglise en général, ni pmtr l’Evnn' gélisalion en particulier. Les enfants
vaudoi.s, même les plus grands, .sauf
I quelques exceptions, se trouvent dans
rimpossibililé de donner pour n’importe quelle œuvre jiarceqn’ils ii’onl
pas d’argent à eux. S’ils contribuent,
I ils le font à la place do leurs parents.
Ceux qui connaissent les conditions
dans lesquelles se trouve la population de plusieurs parties de.s Vallées savent que nombre de jeunes gens, surtout de jeunes filles, membres de l’Eglise, ne peuvent pas apporter la plus
petite offrande, n’ayant pas d’argent
leur appartenant. C'est donc tout au
plus si I on est en droit de tenir compte
pour ces calculs des membres des seize
Earoi.«sesvaudoises qui s’élèvent non pas
22000, mais seulement an chiffre de
13343. Et dans ce nombre que de personnes qui n’ont pas plus de vaœur
qu’un zéro placé avant un chiffre significatif, surtout lorsqu’il s’agit de
contribuer! Que de vaudois (au moins
2000) qui sont à l’étranger! Le dernier rapport de la Table ne parle en
effet que de 5700 cominuni.anls.
Les auteurs des deux articles susmentionnés sont priés de refaire leurs
calculs en tenant compte de tous ces
éléments et ils ne tarderont pas à
découvrir que, malgré letirs misères,
les membres de notre Eglise, donnent
annuellement en moyenne une assez
jolie somme Le Cristiano Evangelico,
répandu parmi les congrégations italiennes, est tenu de le faire, puisque
ses lecleurs, n’ayant pas les moyens
2
90
LB* TÉMOIN
de contrôler ses assertions,. pouiT^ntr
se faire de l’ERlise qui les évantélise
une idée peu flatteuse et Jiu* plus est
complètement fausse. %
Une chose ni’a frappé pendant que
je parcourais les rapports de l’Evangélisation. En 1873 l’on a recueilli au
moins 2000 francs somme que l'on n’a
pas alieinle en 1874 11 est peut-être
important d’indiquer la cause probable
de ce fait. En 4873 les Vallées ont été
visitées par des évangélistes qui ont
convoque des réunions spéciales, à la
fin desquelles l’on faisait une collecte.
Les sommes recueillies de cette manière ne sont pas très fortes, il est vrai,
mais ajoutées les unes aux autres, elles
finissent par arriver à quelques centaines de francs, que l’on pourrait recueillir annuellement, sans frais, sans
déranger personne Faut-il dii e que ces
apparitions ont été plus que rares et
qu’il est souvent arrivé à la seule Société, vaudoise d’évangélisation existant
parmi nous de se réunir, sans qu’un
seul des évangélistes ou même des
membres du Comité, présents dans la
localité, daignât l’honorer de sa présence et l’encourager par des communications verbales ? De pareils faits pas
plus que certains articles de journaux
ne sont pi opres ni à encourager les faibles, ni à exciter à la générosité ceux
qui ne se décident que difficilement
à se séparer de leur argent. L’Angleterre. l’Ecosse, l’Allemagne, voire même l’Amérique , voient arriver des visiteurs, tandis que, parmi nous, peu
de paroisses ont l’honneur d’ètre mises
au courant de ce qui se fait en Italie,
peu d’évangélistes ont la bonté de nous
faire connaître les progrès et les besoins de l’œuvre. Est-ce parceque ailleurs les livres steiiings, les dollars
ou les ilialers arrivent avec plus de
facilité que parmi nous les pièces de
5 centimes? Cela est impossible puisque chacun sait que très souvent, dans
le royaume des cieux une petite offrande a plus de valeur qu’un don
magnifique. S’il m’était permis d’exprimer un vœu en finissant, je dirais
Faites parmi nous ce que l’on fait pour
d’autres pays. C’est la meilleure manière de faire disparaître certaines préventions et d’obtenir que l’F.glise Vaiidoise, après avoir donné aux congrégations italiennes la fleur de sa jeunesse,
délie les cordons de sa bourse, laquelle,
sans être bien garnie, peu parlant fournir une somme plus considérable que
celle qui en est sortie jusqu’à présent
en faveur de l’Evangélisation de notre
patrie.
Si vous me le penneliez, M. le Directeur, dans une prochaine lettre je
discuterai certaines appréciations du
CrislicmoEvangelico toujours à l'adresse
de l’Eglise Vaudoise et tout aussi exagérées que les précédentes. Excusez,
Monsieur, la liberté que j’ai prise.
ÜN Lacédémonien.
^
-i ■■ ■ - - ■
Tel'est le 'artiole- du
journal le Secoh de Milan, que
noussommes ’^d'autant plus heur
reux de reproduire qu’il est une
première réponse à la plainte que
nous avons sdûvent entendu formuler et qui peut se résumer dans
ces paroles; Le journalisme libéral, les hommes politiques amis
de la liberté et ennemis du cléricalisme détruisent, mais ils ne
mettent rien de positif à la place
devenue vide.
Voici l’artiéle remarquable du
Secolo.
..... « Nous savons très bien
que beaucoup de personnes, même
parmi les démocrates, croient qu’il
suffit de l’instruction et de l’indifférence publiques pour affaiblir
et détruire la puissance cléricale.
» Cette maxime étaitforten vogue
déjà le siècle dernier au temps de
Verri et de Filangeri; mais l’expérience qui dès lors en fut faite,
nous a prouvé que l’instruclion
seule ne suffit pas pour donner
aux hommes un caractère ferme
et intègre qui les rende inaccessibles aux superstitions, et que l’indifférence d’une partie du public
à l’égard de la question religieusé
n’a fait que rendre le parti clérical
plus effronté dans ses-efforts pour
étendre, en tous lieux, sa funeste
propagande.
» Quoiqu’en disent les savants
superficiels, il est de fait qu’il
existe au fond du cœur humain
une aspiration à quelque chose de
grand dont les méchants ont horreur, et qui maintient la foi au
triomphe de la ve'rite' et de la
justice.
» Cette aspiration universelle est
le fondement de toute religion et
elle constitue une force immense;
car lorsqu’un homme est animé
par la foi, il supporte avec joie
les plus grands sacrifices et il
affronte tout péril pour la faire
triompher.
> Ils le savaient bien les anciens
fondateurs de Républiques., qui ont
toujours cherché à greffer l’amour
de la patrie sur le sentiment reliI gieux, de telle sorte qu’au jour
I du péril les héros surgissaient par
milliers.
■ Bien différente est la conduite
du libérafiéme moderne qui, ne
tenant aucun compte de cette
aspiration’à la foi d^ la suprême
justice, ou bien la combattant
comme une chose vaine et superstitieuse, donne au catholicisme
papal libre ca^fière pour dominer
à son gré les âmes des multitudes.
. Ce n’est point ainsi qu’agirent
les grands hommes de la Réforme
qui, voulant abattre le catholicisme de Rome, lui opposèrent
la doctrine des textes sacrés. Ce
n’est point ainsi non plus qu’agissent aujourd’hui l’Allemagne et
la Suisse qui, voulant écraser l’hydre terrible, cherchent non seulement à opposer à l’influence de la
curie romaine le principe de la
suprématie des lois de l’Etal, mais
aussi les armes spirituelles du
vieux catholicisme. '
» La bataille ne peut être livrée
autrement, et l’on ne fera pas un
pas en avant aussi longtemps que
l’école libérale et démocratique
ne saura opposer à une religion
qui a déclaré la guerre à tout ce
qui honore et grandit la civilisation moderne, une autre religion
qui sanctifie l'œuvre de la patrie ,
qui glorifie les sciences et qui
donne une sanction * à la loi du
progrès.
A cette ,seule condition, le catholicisme du Vatican pourra être
vaincu ; sinon , toutes les lois
I qu’on voudra créer contre lui ne
serviront qu'à lui donner une plus
grande importance et à accroître
le nombre de ses dévots •.
Henreox celai qoi oovre!
I J entrerai chez lui etjir
! souper-i av'ôc lui. et
I lui avec moi.
Aioc. .tiîO.
I
I Tu ouvrirais immédiatement à .
I Dieu la porte de ton cœur si tu te
disais bien sérieusement une fois
que celui qui ferme attire sur lui
la colère divine et que celui qui
ouvre goûtera des jouissances ineffables et éternelles auprès du Père.
Maintenant c’est Dieu qui se
tient à la porte de ton cœur et y
frappe avec amour, mais au jour
solennel et terrible, où Dieu jugera les vivants et les morts, ceux
là même qui refusent d’ouvrir^
3
9Í
frapperont : à leur, tour avec une
grande insist^-nce. Ils frapperont
avec angpisse et s'écrieront disant:
« Seigneur,Seigneur, ouvre-nous!
Et Jui, leur répondant, dira: Je ne
sais d’où, vous êtes . . . retirezvous de moi, vous tous qui faites
le métier d’iniquité. Là il y aura
des pleurs,,et des pincements de
dents » (Ldc. 13^25-28). I)is-toi
bien, cher lecteur, que si tu fermes
à Dieu la porte de ton cœur et si
tu persistes à ne pas vouloir ouvrir, il te fermera la porte de son;
ciel et tu ne pourras occuper aucune des places que Jésus est allé
préparer à ceux qui le reçoivent
comme Sauveur.
Bien heureux mille fois celui
qui aura reçu Jésus dans son
cœur! J'entrerai chez lui, dit le
Seigneur. Oh divine bonté! Il daigne entrer chez toi ! Pourquoi ne
cours-tu pas à sa rencontre , humilié et plein d’espoir? Que ne te
prosternes-tu devant lui en t’écriant: Je ne suis pas digne, oh
Seigneur! je ne suis pas digne que
tu entres sous mon toit, mais ne
regarde point à mon. péché, à ma
corruption; tu es miséricordieux,
fais moi la grâce d’entrer dans
mon cœur, d’en chasser le malin,
d’en ôter la corruption , oh Seigneur entre chez moi! Sois-y le
bienvenu !
Une fois entré chez nous, le Seigneur n'y fait pas seulement une
courte visite; s’il y est bien reçu,
il s’y fixera; si nous lui sommes
fidèles , il demeurera avec nous.
“ Si quelqu’un m’aime, dit Jésus,
il gardera ma parole, et mon Père
l’aimera; et nous viendrons à lui
et nous ferons notre demeure chez
lui (Jean 14[23). Ainsi tu jouiras
de la présence de Dieu qui sera
pour toi une source de gloire, de
bonheur et de douce consolation.
Tel est son amour pour quiconque lui ouvre son cœur, que non
seulement il entre, mais qu’il daigne
aussi souper avec lui. Souper avec
Dieu! N’est-ce pas un grand honneur, un précieux privilège? En
sa sainte compagnie, dans sa douce
intimité, dans sa bienfaisante communion, quelles bénédictions te
sont réservées! Le monde entier
ne saurait t’offrir rien de plus
doux. Il ne te considère plus désormais comme un enfant de colère, mais il t’accorde en Christ le
droit d'être fait enfant de Dieu.
Tn es réconcilié' avWiltii, tes péchés sont effacés, il te couvre de
l’habrt de noces; uqe longuë robe
blanche lavée dans son sang enveloppe toute ta personne; il place
sur ta tête une couronne, oui une
cuurohne ; il te reçoit à bras ouverts dans sa maison, dans sa famille, à sa table saiqté. Quel bonheur pour toi si tu, lui ouvres ton
cœur! 11 y aura de la joie jusque
dans le ciel. j,^
En entrant chez, toi, il acceptera
.volontiers ce que tu pourrais
avoir de bon à lui offrir . bien
que tu ne puisses rien avoir de bon
si ce n’est ce que lui-même aurait
mis en toi. 11 goûtera volontiers les
fruits que son Saint Esprit aura
produits dans ton cœur,«la charité, la joie, la paix, un esprit patient , la bonté, la bénéficence, lu
fidélité, la douceur, la tempérance »
(Oal. i’>{22j. Mais s’il ne venait
pas lui même subvenir à tes besoins, U serait bien pauvre le souper que tu aqrais à lui offrir. Il
porte avec soi la partie la plus
exquise de ce souper, pour ne pas
dire qu’il enfaitiüi même, tous les
frais. L’Agneau a été rais à mort,
il t'offre sa chair et son sang, c’est
à dire, l'efficace de sa mort expiatoire sous les symboles du pain et
du vin. Il le rassasie de biens, il
nourrit ton âme des bonnes paroles
qui sortent de sa bouche. "Voilà le
délicieux souper, voilà la communion ineffable que t’offre le Seigneur! Ouvre lui tou cœur, toi qui
lis ces lignes, Jésus entrera chez
toi, il soupera avec toi. et tu seras
éternellement aveé lui
\eillez sur vos élèves.
Un directeur d’école du dimanche s’aperçut un jour qu’il manquait un élève dans une. classe
de garçons. Allant aussitôt aux
informations , il trouva dans le
régistre que à côté du nom de
l’enfant on avait écrit au crayon
le mot « abandonné ». 11 comprit
que l’élève avait quitté l’école et
le moniteur ne sut donner aucune
explication, si ce u’est que l’enfant manquait depuis plusieurs
dimanches. A peine la leçon futelle terminée, le directeur se hâta
de se rendre à la maison de l’élève
qu’il trouva dans une mansftrde et
presque mourant à la suite d'une
fracture du crâne qu'il s'était
faite en tombant quelques semaines
auparavant. De retour de cette visite, on ne peut plus opfiortune«le directeur ajouta au mot: * aban~‘
donné » (sur la marge du régistre
et-vis à vis du nom de l’enfant)
• 'par un moniteur négligent e#
mort avec un troii dans la tête ».
Les moniteurs de nos écplès da
dimanche visitent-ils régulière»
ment les élèves de leur classe qui
se sont absentés, ou bien les négligent-ils'et les laissent-ils mburir
loin du Sauveur?
(Intern. Lesson Monthly).
Va mot aoK jeuoes gm.
M' Spurgeon a dit d’excellentes
choses assurément, mais rien de
plus à propos qu3 l’avis suivant
donné à la jeunesse.
Que vous dirai-je, jeunes gens?
J’entends dire que vous vous
croyez trop âgés pour fréquenter
l’école du dimanche. maintenant.
que vous avez de 15 à 16 ans.
Vous n’avez plus besoin,sansdoùie.'
d’apprendre les mêmes choses que
lorsque vous étiez tout à faits petits. Vous vous sentez arriver un
bout de moustache, vous avez le
sentiment d'être, dans peu, des
jeunes hommes et vous ne voulez
plus par conséquent être traités
comme de tout petits enfants.
Vous avez quelque raison en
cela, mais peut-être pas autant que
vous le pensez. Plusieurs jeunes
gens font d’eux mêmes de gros
ânes en prenant les allures d’hommes sans l’être réellement. J’en
ai ri en moi même, et je mesáis
demandé comment on peut être si
absurde. Avec leur chapeau sur
l’oreille et leur sigarre à la bouche.ils réussissent à être des niais
et des nigauds, mais pas du tout des
hommes. Ils pourraient être des
garçons de première classe, mais
voulant à tout prix figurer comme
hommes,ils sont tout à fait à l’arrière ban : César préférait être le
premier dans un village que le
second à Rome. Je vous conseillerais d’être les premiers parmi
les garçons, plutôt que de n'être
ni garçon, ni homme.
[Eccaminer and Chronicle).
4
n
LE TÊMOm
DEUX au ATR AINS
Un jour,’ en proie à un dlhaUèftient
profond, nn jeune homme iîlihalnit sa
tristesse dans celte prière pleine dV
merlu me;
O Tiens rendre la paix à mon Ame troublée.
Viens dissiperla nuit dontelle est accablée;
Obt viens me relever; obi viens me secourir
Carje sttis lasdetivrd et j'ai peur de mourir.
Quelques années plus tard retrouvant parmi ses papiers cette feuille
Sobliee, il écrivit sur la page restée
biancbe :
O grtcV, O Sauveur, 6 pleine délivrance^
Ittin’aadonnélapaix.l'ainouret l'espérance;
Racheté par ton sang, soutenu per ta main
Pour moi, vivre, c’eat Christ, et mourir c'est
. [un gain.
(Chambre Baute)
Correaponbance
Très cher el honoré hfoitsiewr.
Nous vous apportons aussi noi re obole.
Ce n’esl qu’une obole à la vérité,
mais vous savez que l’Eglise de Sa
Bartolomeo est peu nombreuse. Appor1er une pierre pour la bâtisse de Pradel-Torno, voilà notre modeste désir.
Vous y voudrez bien reconnaître aussi
notre attachement pour l’Eglise Vaudoise notre mère spirituelle.
A^rréez les salutations respectueuses
de l’Eglise de San Bartolomeo et en
particulier des soussignés :
Sig. Giovanni Tomasini L. 1 15
Sig® Carmela Tomasini » 2 —
> Teresina Tomasini • 2 —
» Chiara Tomasini • 2 —
» Giuseppina Tomasini » 2 —
» Pasqualina Tomasini » 2 —
Sig. LncaTomasiiiiex-prele » 2 —
> E. Jahier . . » 2 50
» Cav. Pasq. Colatniglio » 2 —
Sig® Peppina Colatrugiio » 1 —
Sig. Vincenzo Bianchi >1 —
> Michele Paradiso t 0 50
Totale . L. 20 15
S. Bartolomeo Galdo 1“ juin 1875.
Votre aff.
E. Jahier Min. Ev.
^ouüeUe0 reitgtcu0e0
AmértQue. — D’après le correspondant du Journal de Genève les
visées du Vatican à la domination universelle. el absolue sont loin de rencontrer au sein du clergé catholique
des Etats Unis, l’accueil qu’on espérait
â Rome, et ce correspondant pense
que si les circonstances conduisaient
le père Hyacynthe à renouveler sa vi.sile de l’autre côté de l’Atlantique, il
trouverait dans le champ religieux le
tcrraia oathèlique beaucoup raieux préparé que la première fois^ou les preuves
de sympathie et de eoucordaneede vues
lui sont presque exclusivement venues
des prolesianLs.
— Les troubles provoqués à Buenos
Ayres par un mandement de l’Archevêque et qui ont eu les triste^ con-'
séquences que l’on sait, viennent d’être
suivis d’un mouvement vieux catholique dépassant même de beaucoup ,
parait-il, au point de vue doctrinal,
celui qui s’est produit en Europe.
En effet, non seulement l’autorilé du
Pape et des Cardinaux y serait formellement repoussée par les partisans
delà nouvelle Eglise, mais ils renonceraient à la doctrine de la transnbstantiation, communieraient sous les
deux espèces; recommanderaient la
lecture ae l’Ecriture Sainte, autoriseraient le mariage des prêtres el ne
conserveraient de la hiérarchie ecclésiastique que les trois ordres primitifs des évêques, des prêtres et des
diacres.
— Par contre les nouvelles de la
crise religieuse, qui sévit au Mexique,
sont de plus en plus inquiétantes.
Rien n’y est épargné de la part des
prêtres pour fanatiser ces populations
Ignorantes contre les protestants dont
plusieurs riches industriels et donnant
du travail et du pain à des centaines
de familles,sont nominalement désignés
aux vengeances populaires. Jusqu’ici ces
masses habituées de longue main à
obéir aveuglement aux prêtres ont été
plus ou moins contenues par la main
du gouvernement; mais d'un moment
à l’autre celui-ci peut se trouver impuissant à conjurer l’qrage, et alors, .
ce qui arrivera, chacun jieiit aisément
¡’imaginer, après les scènes sanglantes
dont Ahualulco el Acapulco ont déjà
été naguère le théâtre.
IftcDuc politique
JEfévIto. — Le Sénat a adopté la
loi de recrutement, telle que la Chambre des députés la lui a envoyée, sans
modifications importantes. Les séminaristes et les étudiants en Ihëolugie
sont astreints â faire le service militaire. Toutefois ils jouissent des avantage.s accordés par la loi aux autres
étudiants el le ministère s’est engagé
à ne requérir d'eux . en temps de
guerre, que les services les plus compatibles avec leur profession.
La Chambre discute, dans ce moment, le projet de lois des mesures
exceptionnelles pour rétablir la sûreté
publique en Sicile. La publication de
certains documents de la part du ministère a fourni aux opposants une
oecasütm de l’attaquer avec violence.
— On peut dire que la discussion est
non seailement vive, mais plus enve^
nimée qu’ob n’aurait pü s'y attendreï
Une partie de là Chambre ne veut pas
entendre parler iJa mesures exceptionnelles, même pour des situations exceptiontiidles. Elle craint de donner air
pouvoir une arme dont il pourrait abu
ser;peut-être aussi n’est-de qu’une occasion qu’on croit propice pour renverser
le ministère lui-même. — Ce qu’il
importe â la nation ce n’est pas que
tels ou tels hommes soient au pouvoir. mais c’est que le gouvernement
nous assure, avec la liberté, l’ordre
et la prospérité que nous souhaitons
pour nos concitoyens de la Sicile
comme pour nous.
Miemnee.—Les journanx français
sont remplis d’arlic)e.s nécrologiques
sur le comte de Rëmusat, l’ami et le
collègue de M. Thiers, le défenseur
éloquent et convaincu des idées libérales.
L’Assemblée nationale , sur la proposition de Mgr. Oupanloup, discute
en seconde lecture la loi sur la liberté de renseignement supérieur et
a adopté, â la majorité de 339 voix
contre 300, d’autoriser les séminaires
A introduire dans leurs programmes
des cours d’enseignementuniversitaire.
iifIrtMtfsrM«. — Les armements
de la France auraient réellement excité
la susceptibilité des cercles militaires
allemands et peut-être de Bismark luimême. On se serait demandé s'il n’y
aurait pas lieu de les arrêter, et en
cas de refus de s’y opposer même par
les armes. La Russie et l'Angleterre
seraient intervenues en faveur de la
France et pour la continuation de la
paix. .>ious ne pensons pas que le
danger fut aussi imminent. Les journaux officieux, organes du Chancelier
de l’Empire ont fait du zèle et ont par
lâ accrédité un bruit de guerre de la
manière la plus inopportune.
On assure que le gouvernement
prussien, convaincu que la loi de la
suppression des ordres religieux ne
sera réellement efficace et utile pour
l’Allemagne que ai elle est adoptée
par les autres étals de l'Empire, insiste pour que celte mesure devienne
générale Les plus grandes difficultés
viendront de la Bavière.
Ernest Robert, Gérant et Administrateur.
Pignerol, Impr. Chiantore et Ma.scarelli,