1
sixième année.
ly. 3T.
15 Septembre ISTI.
ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMAnAIRE
Spécialement consacrée aux intérêts matériels et spirituels
de la Famille \audoise.
Que toutes les choses qui sont véritables.occupent
vos pensées — ( Philippiens., IV. 8.)
PBIX D IBORNBMEIfT 1
Italie, a domicile [un an) Fr, 3
Suisse..................* 5
France..................» 6
Allemaprne..............» 6
Angleterre , Pays-Bas . » 8
tn numéro séparé : 5 cent.
Un numéro arriéré : 10 cent.
BQRCAUX D ABORMCHENT
Torrb-Pbu.ice : Via Maestra,
N. 42. (Agenzia bibliografira)
PiGNRRoL : J. Chìantore Impr.
TorimiJ.J. Tron, via Lagrange
pr^s le N. 22.
Florence : Libreria Evangelica. via de'PanEani.
ANNONt’ES : 5 cent, la ligne
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S’adresser pourl'adrainistration
au Bureau <i Torr.e-Pellice,
via Maestra N. 43 — pour la
rédaction ; â Mr, E. Malan
Prof * à Torre-Pelice.
S O m TU al r'o.
Evangélisation. — Correspondance. — Le
coin des poètes : Le retour à la santé. —
Nouvelles religieuses. — Chronique vaudoise. —
Chronique politique. — Annonces.
0iTangéU0atton.
STATION DE GÊNES
L’œuvre d’évangélisation a été
commencée à Gênes à la fin de
1851. A la date du 23 janvier
1852, M. G. écrit à la Table :
« Sur votre invitation je me suis
rendu à Gênes pour voir s’il y
aurait quelqae possibilité d’y entreprendre une mission. Je partis
de Turin le 2 de ce mois, et dès
le lendemain au soir je présidais
la petite réunion que M' P. tient,
déjà depuis quelque temps, dans
sa maison ». Cette petite réunion
était composée de 12 personnes
toutes étrangères à Gènes, ce qui
déconcerta un peu notre évangé-*
liste; mais bientôt il vint un génois, puis 5 autres, puis d’autres
encore. « 11 y a, diti’M' G., dé
quoi commencer une œuvre, sans
rien pouvoir affirmer quant à sa
réussite , ni même sur l’existence
de besoins religieux parmi les
gens du pays; mais l’évangélisation rencontrera beaucoup d’obstacles , et l’un des plus grands,
c’est qu’il ne pourra y avoir de
culte public. En effet les Suisses
craignaient trop toute innovation,
dont les conséquences, pensaientils , ne pouvaient qu’être funestes
à leur congrégation ; ils avaient
fait, disaient-ils, trop de sacrifices
pour avoir un culte pour ne pas
le compromettre; du reste la plupart des membres de ce troupeau,
ennemis de tout prosélytisme, et les
plus pieux le considéraient tout au
moins comme une imprudence. C’était du reste là la manière de voir
du plus grand nombre des protestants de naissance, non seulement
à Gênes, mais dans presque toutes
les villes d’Italie. Quelles qu’en
soient les causes, timidité, indifférence , crainte de compromettre
leurs intérêts matériels, nous les
comprenons, mais nous ne les excusons pas; et nous sommes heureux
2
^290
de constater presque partout aussi
un progrès dans l’opinion à cet
égard.
Le même évangéliste fit quelque temps après un second voyage
missionnaire à Gênes et il paraît
s’y être arrêté assez longtemps
puisqu'il lut et expliqua, dans des
réunions qui eurent lieu dans son
habitation, l’Épitre aux Hébreux
toute entière, et qu’il eut ainsi
l’occasion d’annoncer à un assez
grand nombre de personnes toutes
les doctrines évangéliques. Ces
réunions étaient fréquentées par
une moyenne de 15 personnes, et
par un maximum de 27. — « Je
n’ai invité personne à entrer dans
notre Eglise, dit M"" G-, ou à faire
une déclaration de foi quelconque;
mais quelques-uns de mes auditeurs ayant manifesté , à diverses
reprises, leur désir de se rattacher à l’Eglise vaudoise, je n’ai
pas cru devoir le leur refuser.
Voici les principes que je leur ai
posés et qu’ils ont signés :
« 1 ) Nous considérons l’Ecriture Sainte, c’est-à-dire, l’Ancien
et le Nouveau Testament comme
notre unique règle de foi et de
vie et, ainsi que le dit S‘ Paul,
comme divinement inspirée, et
utile pour enseigner , pour con vaincre, pour corriger, et pour
instruire selon ¡la justice ;
2) Nous croyons en Dieu, Père,
Fils et Saint-Esprit, un seul Dieu,
Punique objet de notre adoration
et de notre culte;
3) Nous croyons que, en suite
du péché d’Adam, tous les hommes sont déchus de d’état d’innocence et de pureté primitive et
sont sujets à la condamnation et
à la mort; mais que Christ, par
son sacrifice expiatoire , a accompli une rédemption parfaite, à laquelle nos œuvres ne peuvent rien
ajouter ; et nous ne reconnaissons
d’autres mérites devant le Dieu
saint et juste que les mérites infinis du divin Rédempteur.
4) Nous croyons que pour avoir
part à cette rédemption la foi est
nécessaire.. que cette foi est la
condition du pardon comme aussi
un principe de régénération.
5) Nous croyons que la foi est
un don de la grâce de Dieu, qui
nous a élus et adoptés en J. C....
6) Nous croyons que la lecture
et la prédication de la parole de
Dieu, comme aussi les sacrements,
le baptême et la Sainte-Cène, sont
(les moyens voulus de Dieu pour
communiquer la foi et l’accroître
dans les croyants ...
Les personnes qui adhérèrent,
les premières, à ces principes, furent au nombre de quatre. — M.
G. ayant dû retourner à Turin ,
M'' B. M. fut envoyé par la Table
pour continuer l’œuvre commencée.
Le culte était encore toujours célébré dans des maisons particulières. Mais à la date du 28 juillet
1852 plus de 50 personnes, dont
sept vaudoises de naissance , toutes les autres sorties du catholicisme, adressèrent à la Table une
demande pour un culte public en
ces termes :
« Les soussignés, désireux de
rendre en commun au Très-haut
un culte en esprit et en vérité,
selon l’Evangile, la règle unique
de la foi ; pleinement convaincus
que, en mêmej:temps qu’ils accompUssent un devoir sacré de
chrétiét), ils exercent le plus précieux’des b|iî<fits de citoyen dans
3
-291
un état libre. s’adressent avec
confiance à la Table, en la suppliant de vouloir s’employer pour
qu’ils puissent jouir du bienfait
d’un culte évangélique public dans
celte ville , avec le ministère d'un
pasteur de l’Eglise Vaudoise «.
L’on n’était pas sans inquiétude
sur l’accueil que le Gouvernement
ferait à une telle demande, tellement on était encore, de divers
côtés, novice dans l’exercice de
la liberté.
Le vœu des pétitionnaires ne
put être exaucé immédiatement
pour plus d’un motif; on eut même
pendant longtemps assez de peine
à trouver un local un peu vaste
pour des réunions d’un caractère
privé. De là des murmures , des
soupçons , lorsque M'' G. que nous
retrouvons à Gênes, comme évangéliste de cette station , dès le
commencement de septembre 1852,
ne put donner à ce sujet des renseignements satisfaisants. Cependant une lettre de G. du 19
octobre annonce à la Table qu’on
ne parle plus du culte public,
mais qu’on cherche un local suffisant pour le grand nombre d’auditeurs.
(Îrorrcs|)onbance.
Prarustin, le 23 août 1871.
Monsieur le Rédacteur,
S’il y a une chose dans nos Vallées qui
ait besoin de réformes, c’est sans contredit le mode d’enseignement dans les deux
premières années du Collège, Aussi est-ce
avec un véritable plaisir que j’ai vu la
discussion s’engager à cet égard. Toutefois je regrette de ne partager en plein
ni l’idée de M. le Directeur du CoÎlége,
ni celle de M. A. Revel. Je ne partage pas
la première, parceque, malgré les apparences, elle ne sauvera certes ni la chèvre
ni le chou et qu’après un an d’expériences, tout sera remis en question. — Je ne
partage pas non plus l’idée de M. Revel,
parceque je verrais dans sa réalisation
un véritable danger pour notre Collège,
celui de l’appauvrir encore une fois de
plus. — En cessant d’enseigner le latin
et le grec, dans les deux premières années , on détacherait simplement cette
classe du Collège pour en faire une école
paroissiale . très-nombreuse sans doute ,
d’une utilité incontestable, mais qui, si
l'on lient compte des préjugés qui n’existent que trop parmi nous contre les études classiques, et do la tendance toujours
plus prononcée à émigrer pour se faire
de l’argent, ne donnerait plus que des
élèves à l'Ecole Normale et des précepteurs à l’étranger. Et le but du Collège,
à moins que je ne me trompe , est bien
différent. Outre cela, et ici je suis parfaitement de l’avis de M. le Directeur, six
ans de latin et de grec sont bien loin de
suffire pour donner une connaissance
quelque peu solide do ces deux langues,
surtout si l’on tient compte du temps immense que l’élève doit consacrer è l’étude
des autres branches. On sait combien nos
programmes du Collège supérieur sont
chargés. Tout au plus, si cela pourrait
suffire pour les élèves passionnés pour lo
grec et le latin; et ils sont rares parmi
nous ceux qui savent .se passionner pour
ces deux langues, — voire même qui se
passionnent pour quelque chose.
Cela dit, je me permettrai de faire aussi
une proposition, que je désire faire depuis
près d’une année, sans avoir jamais osé.
Mais aujourd’hui l’occasion me semble
trop belle pour que je la laisse échapper.
C’est de continuer à enseigner le latin et
le grec dans les deux premières années,
mais de rendre beaucoup plus sévères les
examens d’admission. Cela est d’une absolue nécessité, si l’on sait avoir pitié de
l’extrême faiblesse corporelle et intellectuelle de la plupart des élèves qui entrent
.anouellement au Collège. Au lieu d’un
maximum {de 15 fautes dans une dictée
4
-298
françaiso très facile, iTuoe demi-page,
fixons un maximum de 5 fautes dans une
dictée un peu difficile et'd’une page eij-'
Mère. Puis exigeons l’analyse grammaticale et un peu d’analyse logique,( la distinction du sujet et des divers compléments
du verbe, par exemple). Enfin à la connaissance des quatre règles simples, ajoutons celle des fractions. Alors, et seulement alors, il pourra être sérieusement
(juestion d’enseigner le grec et le latin.
Comment voulez-vous enseigner ces deux
langues à des élèves qui ne possèdent,
après tout, qu’un pauvre patois, ne savent
pas môme toujours écrire leur nom correctement , prenneut chaque instant leur
main gauche pour leur main droite et un
article pour un substantif, vous disent
que deux et deux font sept, sans compter
le reste, comme cela arrivait cent fois à
tel ou tel de mes élèves de l’année dernière ! C’est une absurdité, ni plus ni
moins. Aussi', à tout prendre, préféreraisje me ranger d’emblée à la proposition
de M' A. Revel. On sait pourquoi, je ne
le veux pas.
Mais ici, je vois venir l’objection ; où
et comment préparerons-nous des élèves
capables de subir le terrible examen en
question? La réponse est bien simple:
dans nos écoles paroissiales et par nos
instituteurs. Mais, dira-t-on, cela est impossible , et impossible pour cent et une
raisons, dont la première est que, que...
(j'attends de voir ce que ce sera). Comment? Nos écoles paroissiales sont-elles
décidément si mauvaises ?
Nos instituteurs brévetés ne seraient-ils
pas capables eux-mêmes de passer l’examen d’admission dont je parle? Et s’ils
en sont capables, pourquoi ne pourraientils pas en rendre leurs élèves capables
tout comme eux ? Encore ici, il ne s'agit
que de vouloir, de vouloir toujours et de
vouloir fermement.'Sans doute qu’il faudra pour cela faire comprendre la chose
aux parents, souvent trop impatients d’avoir un fils au Collège, f Que''il. Michelin
se tranquillise I Les parents dont il parkf
sont aux Vallées presque aussi rares que
les corbeaux bUmesJ. Ils devront se résigner [il ne faudra pas beaucoup de peine J
à laisser aller leurs enfants deux bu trois
ans de plus dans une simple école et, si
cela ne suffit pas, à leur faire donner
quelques leçons particulières. Je suis sûr
d’ailleurs qu’aucun de nos pasteurs, quelles que soient ses occupations, ne se refusera à donner quelques directions à des
enfants se destinant aux études classiques,
dût il même le faire gratis et amore. Saiton combien il est difficile d’entrer dans
un Collège en Suisse ou en Allemagne?
On le voit, mon projet de réformes porterait beaucoup moins sur le Collège , qui
doit rester une Ecole latine, que sur les
écoles paroissiales ; et c’est sur ces dernières, à mon avis, que Table, pasteurs
et Echo devraient avant tout fixer leur
attention. Pour étudier le grec et le latin
il faut des jeunes gens forts de corps et
d’esprit, et nous les aurons, si l’on se
décide à ne les recevoir au Collège que
lorsqu’ils seront vraiment dignes de porter
le nom de collégiens. Que de labeurs stériles , que de tourments, que de frais et
d’années perdues on évitera par là à ces
pauvres enfants! Quel bien en outre, indirectement mais réellement, cela ferait
aux écoles paroissiales elles-mêmes, aussi
bien qu’à l’Ecole Normale, où , d’après ce
que j’apprends, les élèves entrent presque aussi faibles qu’au Collège. ( Et cependant ils ne sont admis qu’à 15 ans
révolus et ils suivent les écoles paroissiales jusqu’à cet âge). Enfin, il faut bien
se dire que quand nous en serons revenus là, il sera beaucoup plus facile de
trouver des professeurs pour les classes
inférieures du Collège.
N’y aura-t-il pas dans toutes nos Vallées quelqu’un qui m’appréciera?
Agréez , M. le Rédacteur, mes salutations respectueuses.
C. Michelin Pasteur.
Nous ne ferons que quelques
observations sur la lettre de M.
Michelin : La Table n’avait à sauver ni la chèvre ni le chou; elle
a ‘adopté, pour un essai de trois
ans, le programme proposé par
la Commission, et impliquant la
suppression de l’enseignement des
éléments des langues classiques
5
--29a
■dans les deux premières années
du Collég’p. ; toutefois elle a établi
que les élèves de la seconde année devaient se familiariser, en
dehors des leçons, sur les langues
modernes qu’ils doivent suivre
avec les élèves de première année,
avec les formes régulières de la
grammaire latine et de la grammaire grecque, afin de pouvoir
suivre en 3® année avec fruit les
leçons avec les élèves de 4® année.
Venons-en maintenant à la proposition de notre correspondant.
Elle soulève la grosse question de
notre instruction primaire. Nous
la mettons à l’ordre du jour dans
VEcho. Mais nous pouvons assurer
dès aujourd'hui à notre correspondant que si l’on adoptait son
plan, la Table n’aurait plus le
soin de chercher un professeur
pour les premières années du College ; et ensuite ceux qui donnent
les leçons dans les autres classes
pourront être successivement dispensés de leur charge et envoyés
dans l’Evangélisation, — et, après
nous, le déluge.
Si M. Michelin nous garantissait une introduction annuelle de
10 à 15 élèves de 12 à 13 ans
préparés , comme il le demande ,
nous accepterions, pour ce qui
nous concerne, de grand cœur,
sa proposition. Mais c’est là un
idéal dont nous sommes fort éloignés. Nos écoles primaires , subsidiaires et supérieures, ne sont
pas organisées en vue de préparer
des élèves pour nos écoles latines;
leur programme beaucoup trop
étendu, selon nous, ne permet
pas aux instituteurs les plus capables , de soigner suffisamment
le langage, soit français soit ita
lien , et particulièrement l’orthographe. H faudrait instituer, pour
que le but pût être atteint, des
écoles préparatoires spéciales, ou
bien il faudrait que nos écoles
primaires fussent considérablement
modifiées. Sans doute que dans
bien des écoles le degré de développement exigé par M. Michelin
pour l’entrée au Collège , est atteint , mais beaucoup trop tard
pour que les jeunes gens songent
encore à venir à l’Ecole latine
apprendre les rudiments des langues anciennes. Du reste la question vaut la peine d’être étudiée
et, ainsi que nous l'avons dit, nous
la mettons à l’ordre du jour.
La Tour Pélis, le 8 septembre 18ÌI.
Monsieur le Rédacteur,
Veuillez donner une petite place dans
votre journal à ceâ lignes qui ont pour
objet de faire connaître à vos lecteurs la
fête de la distribution des prix aux Instituteurs primaires ruraux. Cette fête a
eu lieu à Turin le 31 août dernier.
Vous savez sans doute déjà que par la
noble et vive sollicitude de la Société des
enseignants, il s’est constitué un Comité
composé de 28 à 30 personnes, d’entre
les plus distinguées de notre royaume.
Ce Comité présidé par le Comm. Berti,
ancien ministre de l’instruction publique
et député au Parlement, a recueilli, en
quelque mois, la somme de 3600 francs,
avec lesquels il a formé 49 prix d’encouragement pour autant de maîtres et de
maîtresses élémentaires de la campagne,
dlune conduite exemplaire et qui auront
montré le plus de zèle et obtenu le plus
de succès dans l’instruction, et surtout
dans l’éducation. Ces prix sont, le plus
souvent, assignés par les donateurs euxmêmes aux maîtres et aux maîtresses do
tel ou tel arrondissement. Le plus élevé,
de 160 francs, a été institué par feu le
ministre de l’Instruction publique, le ba-
6
-294
roD Natoli, et il doit être assené, chaque
année, alternativement au maître ou à la
maîtresse qui s’en sera rendu digne plus
que tout autre. Il a été destiné, cette
année, h la meilleure maîtresse de l’arrondissement de Naples.
Quatre de ces prix do 100 francs effectifs , ont été donnés par le Conseil provincial de Turin, deux pour un maître et
une maîtresse de l’arrondissement d’Ivrée,
et deux pour un maître et une maîtresse
de celui de Pignerol. Les 44 autres ont
consisté, chacun en une cédule de la
dette publique italienne de 5 francs de
rente. Des mentions honorables ont été
en outre accordées à 56 maîtres et maîtresses du royaume, auxquels le Comité,
ainsi qu’il l’a déclaré, aurait été heureux
d’assigner aussi un prix, si ses ressources le lui avaient permis.
Le soussigné avait été gracieusement
invité par le présiiient de la Société à assister à la solennelle distribution des prix
dont un lui avait été destiné.
La fête a été égayée par la musique
de la Garde nationale de Turin, et honorée
par la présence du Préfet de la province
le comte Zoppi, du Comm. Abbé Bernardi,
du vénérable Professeur Cpmm. Troya,
des députés > Mazza et Boucompagni, du
Directeur de la Société des Enseignants,
du Prof. Bianchi, du chevalier Garibaldi,
et de plusieurs autres personnages de
distinction.
« Pour de vieux et dignes instituteurs
qui se sont sacrifiés pour le bien de la
patrie, c’est une bien pauvre récompense»
disait quelqu’un au soussigné ; — « C’est
peut-être vrai, répondit-i), si l’on considère la valeur du pris ; c’est pourtant
déjà quelque chose , et nous avons lieu
d’espérer qu’avec le temps, le Gouvernement et les Communes se montreront de
plus en plus généreux».
Ce fait ne signale-l-il pas un progrès
très encourageant, pour nous Vaudois
particulièrement, en ce qu’il nous montre
encore une fois qu’on ne fait plus de différence entre catholiques et non-eatholiques, puisque le seul prix, auquel pussent
aspirer les maîtres de notre arrondissement a été assigné, cette année, à un
Vaudois.
Agréez, M. le Bédacteur, mes salutations
respectueuses.
Céàmbeàud Régent.
Le coin des Poètes.
LE RETOUR À. LA SANTÉ
Imitation d'une poésie anglaise.
La mort avait empreint ses traits sur ma paupière.
Et mon œil s’offensait de la moindre lueur;
Maintenant mon regard se repaît de lumière.
Et de Tardent soleil j’admire la splendeur.
Ma voix, près de s’éteindre, exprimait avec peine
Les soins que réclamait mon misérable état;
Je chante maintenant la boùté souveraine
Qui, pour moi, vint briller d’un si nouvel éclat.
Qu’il est doux à mon pied de fouler la prairie.
Où l’insecte léger se joue avec la fleur:
Avec quel doux transport mon oreille ravie
Entend du clair ruisseau le murmure enchanteur !
Oh! combien, me ravit,le souffje de la brise
Qui revient caresser me? tempes et mon front.
Et le bruit harmonieux que mon âme surprise
Saisit dans le lointain et que rien n’interrompt!
J’admire avec bonheur les perles de rosée
Qui parent à Tenvi de leur brillant cristal.
Et le moindre brin d'herbe et la fleur courtisée
En réflétant les feux du spleil matinal.
7
-295
^ouvellee reltjgteuaca
L'Union des Eglises évangéliques de France
a adressé à la Table une circulaire lithographiée, conçue dans les termes qui
suivent :
« Le 12* Synode de l’ünion des Eglises
évangéliques de France, doit se réunir.
Dieu voulant, à Mazamct, (Tarn) dans
ta Chapelle évangélique, le 19 octobre
prochain.... Nous venons demanderà votre
Eglise de nous envoyer une députation
aussi nombreuse que possible. Nous voudrions que ce Synode fût une vaste conférence de ceux qu’on peut appeler les
plus vrais amis de la France, de ceux qui
comprennent d’une part qu’elle ne peut
renaître que par l’Evangile, et de l’autre
que l’action de la vérité ne saurait être
vraiment efficace que si elle est libre de
tous liens. Si nous avons été toujours
heureux de voir au milieu de nous des
députés des églises sœurs, si leur présence et leurs conseils nous ont puissamment encouragés et fortiflés, leur visite
nous est bien- plus nécessaire encore,
après les événements inouïs que nous
venons de traverser. — Venez donc, frères bien aimés, conférer avec nous des
moyens de relever notre peuple, vous qui
sentez qu’il s’agit là de l’un des sujets qui
intéressent au plus haut point l’avancement du règne de Dieu et le bien de l’humanité.
Le Président G. Fisch,
Le Secrétaire Ch. Metrueis.
nome. Le 4 courant a été ouvert à
Rome un nouveau lieu de culte pour la
prédication de l’Evangile. Il est situé au
premier étage du palais historique du
Governo vecchio, rue Governo vecchio, 39,
scala della Torre. Là, oh dans les siècles
passés, tant de cruautés ordonnées par
les papes furent commises, on prêchera
maintenant l’Evangile de pardon et de
paix, dans sa pureté primitive.
L’assembléed’ioaugurationcomptaitplus
de 140 personnes appartenant à toutes les
petites églises évangéliques de Rome. M'
W. Nelson Cote, ministre de l’église Baptiste d'Amérique, en qualité de président,
lut d’abord la prière de Salomon pour la
dédicace du temple de Jérusalem (Rois VIII).
M' J. P. Pons ministre de l’église vaudoise
fit la prière de dédicace. Prirent ensuite
la parole plusieurs orateurs, MM. Sciarelli
de l’église wesleyenne, Conti et Ravi.
M' Duni termina la belle cérémonie par
une fervente prière. Le nouveau lieu de
culte appartient à l’Eglise libre, et c’est
M' Ravi, si nous ne nous trompons, qui
doitfy prêcher. fEco délia VeritàJ.
— Rôxinloti delà Société de Pie IX
f Pius VereinJ. Les journaux suisses sont
remplis de discours prononcés, iiou i>as à la
gloire de Dieu.mais à celle du pape infaillible
par divers orateurs et surtout par Marilley, évêque de Fribourg, et par .M' Mermillod de Genève. On assure que 1500
personnes environ assistèrent aux délibérations qui eurent lieu au Lycée de cetteville.
— Le bruit court à Munich que Dôllinger
sera nommé évêque par le congrès des
vieux catholiques.
(Chronique ®auboi0e
IVécrologlo.
M"* Rével née Ricca. Jeudi dernier a
eu lieu à Briquéras l’enterrement de M'"*
Revel, ci-devant maîtresse d’école à Rora
et à Rio-Marina. Pendant sa longue maladie, et surtout les derniers jours de
son pèlerinage terrestre, elle a édifié et
surpris ses alentours catholiques par sou
calme, sa résignation et sa piété. Environ
300 personnes assistaient à ses funérailles,
deux cents de Saint Jean et de la Tour
et cent et plus de Briquéras, entr’autres
M. le Syndic. L’oraison funèbre prononcée
en langue italienne par le pasteur Ant.
Gay sur le cimetière, et le chant du cantique; Pourquoi des cœurs chrétiens... ont
été écoutés avec respect. C’est là uu progrès dont nous félicitons nos concitoyens
de Briquéras et dont nous sommes redevables à nos libres institutions. Puissionsnous nous rendre toujours plus dignes de
l’affection et de la sympathie de nos voisins catholiques, en rendant ainsi un bon
témoignage à l’Evangile et en glorifiant
le nom de notre unique Seigneur et Saureur Jôsuà-Christ. '
8
-296
'Chrontique
A défaut d’événements politiiiues à consigner, nous extrayons d’tin article de
M' Hudry-Menos, dans le Journal de Genève, quelques données sur les finances
italiennes:
< L’Italie a franchi avec un bonheur
inouï tous les obstacles, tous les dangers
qui la séparaient de son entière indépendance; il s’agit maintenant pour elle de
porter le fardeau avec le moins de fatigue
possible, de payer les intérêts de la dette
contractée pour le rachat de la nation,
et ce n’est pas chose facile, comme on
le verra par une rapide inspection de ses
budgets depuis 1860 jusqu’au moment oU
nous écrivons.
Ce qui frappe d’abord dans cette période
financière décennale, c’est l’écart constant,
obstiné, que l’on remarque entre les dépenses et les recettes ordinaires provenant de la perception des impôts. Les unes
sont toïgours en avant des autres, le passif dépasse toujours l’actif d’une ou plusieurs centaines de millions. Les recettes
montent, le chiffre s’élève d’année en
année, soit par la création des impôts
nouveaux, soit par l’accroissement de la
force productrice des anciens; de 471 millions en I860, elles passent par 512 en
1863 ; 605 en 1864 ; 637 en 1865, et arrivent enfin en 1870 à 880 millions, avec
une augmentation de 409 millions en 10
ans.
Mais les dépenses courent encore plus
vite, laissant toujours un vide à combler,
un déficit qui est la grande plaie des finances italiennes.
On prévoit encore pour la fin de cette
année un déficit de 70 millions.
Ces déficits accumulés pendant .10 ans
ont chargé la dette publique de près de
4 milliards qu’il a fallu trouver dans des
ressources extraordinaires. Les divers eair
prunts ont obéré l'Italie d’une dette c annuelle de'658imillions, à laquelle on. ne
peut rien retrancher et qui pouri cela
porte la dénomination d’intangible dans
le budget italien.
Ce chiffre, auquel on ne peut toucher/
réduit dans d’étroites limüqs la faculté
des retranchements et tîes économies. Il
ne reste que peu de chose pour se mouvoir dans les dépenses d’administration
qui s’élèvent au budget de la même année
1870 à 378 millions. C’est avec cette somme
que ritatie, un royaume de 25 millions
d’habitants, pourvoit à tous ses services
publies, guerre et marine, intérieur et
travaux publics, instruction et justice.—
Assurément il n’est pas en Europe de
gouvernement à meilleur marché, eu
égard à sa population, et c’est un véritable tour de force que de suffire avec
378 millions à l’administration d’un grand
train militaire et maritime. Aussi l’Ilalie
ne donne-t-elle pas le spectacle de ces
gros appointements oui sont dans d’autres
pays un scandale public et une excitation
permanente aux appétits révolutionnaires,
mais elle tombe peut-être dans l’excès
contraire.Lesadministrationssontchargées
d’employés trop peu payés et trop nombreux. Le travail fourni se ressent de l’insuffisance du salaire.
658 millions pour le service des dettes
consolidées ou rachetables sur un budget
général de 1,111 millions, c’est beaucoup,,
c’est exhorbitant. Si les forces productives
du pays devaient rester stationnaires, il
y aurait de quoi s’alarmer pour l’avenir
financier de l’Italie. Mais, quand nous examinons les budgets des recettes, le mouvement ascendant des perceptions des impôts, l’élasticVté croissante que l’on remarque dans les ressorts de la production
et du travail, nous voyons diminuer les
points noirs et se dissiper les craintes.
Pour le moment il s’agit des dépenses qui
ne peuvent être réduites que par le rachat et l’amortissement de la dette, et
leur énormité est bien faite pour stimuler
l’energie des financiers italiens, afin d’en,
arrêter la progression alarmante.
ANNONCES.
F*enslon. pour jeuiieîs
gens à 8 minutes du Collège, — Surveillance soignée, — Leçons de répétition. —
S’adresser à M. Charbonnier,, instituteur
à Torre-Pellice.
I^eoons d.e franoa^se»* cl’allexnaad par M' L. Bert.
S’adresser ä M. L. Bert , Cafe restau- ,
rant Jaime, La Tour.
E. Malan Directeur-Gérant.
Pignerol,' Impr. Chiantoro.