1
Année XIV*
FBI K D’IBONtiEMBNT PAR AS
Itali«! . . L. S
Toda loB pairs do rüaiou do
posta . . . , « 6
Amóvíqno du Sud . . » 9
0« «'abonna ;
Au lüîr'oau d’AdinlnieirTatioii;
OUiM Kir. ÏOB P.'iflrriirB;
iS'A»/, K. El’hobî. Bobort i'Pi^niirolj
et à la Libraivio (jhlantoro ot
k^ficarelli ('Pi^norol),
L'aboimôment part du !• Janyior
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Numéros séparés demandés avant
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S'adresser pour la Bédaetion et
r Administration à K, le Pasteur U. Bosio — Safnt Germain^
ClnsQn (Piuorolo} Italie,
Tout ehaugemont d'adresse est
payé 0,25 centimes.
STS
LE
rii
ECHO DES VALLEES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Y«us mg seret tèimùtii. Acte» I, S.
Suinml la viriti aut ta chariti. Bps. it, 15.
iSommalro.
Les anciens à terme. — Nouvelles du
Zambèze. — Souscription. — Clos, 20 novembre 1888. — Divers. - Chronique vaudoise. — Revue politique.
Les anciens a terme
Cher Monsieur,
Comme je vous l’avais promis dans
ma précédente lettre, ,je_ viens examiner avec vous les objections que
l’on pourrait élever contre la modification à l’art. 4-1 de la Consiiuilion,
telle que l’ont proposée V. T. P. et
votre ami Jean Daniel.
1. Si cette mesure est adoptée par
le Synode, dit on, nos Eglises se trouvero'nt immanquablement aux prises
avec les plus sérieuses difficullés. Nombreux, en effet, seront les anciens qui
y verront ni plus ni moins qu’un vote
de défiance venant les frapper en pleine
poitrine et qui se hiteront de donner
leur démission. Voilà certes un mal
assez grave. Mais le pire est qu’il
entraîne à sa suite un fjroblème apparemment insoluble: où irouver, en
effet, des personnes en assez grand
nombre, po.ssédanl les qualités requises, assez dévouées, assez oublieuses d’elies-mêmes pour vouloir prendre
une position que ceux qui l’occupaient
ont quittée a regret et uniquement
parce-que leur dignité ne leur permettait pas de la conserver?
A ceci je remarque que le danger
signalé est peut-être beaucoup moins
grand qu’il ne le semble à première
vue. Sans doute, il y aura des anciens
dont r,amour propre sera froissé, mais
ce seront ceux qui considèrent leur
office plus comme un honneur que
comme une lourde charge et quieont
disposés à .sacrifier à leur vanité la
prospérité de l’église. Les autres, et
c’est sans doute de beaucoup le plus
grand nombre, suivront l’une ou l’autre
de ce.s deux lignes de conduite: ou
bien, convaincus que le système actuel
est préférable à tout autre, et dans
la persuasion humble mais ferme que
leur activité est et sera en bénédiction
pour leur quartier, ils conserveront,
aussi longtemps que leur santé le leur
permettra, la charge qu’une niesure
synodale, n’ayant pas effel rétroactif,
ne pourra leur ôter; ou bien, appréciant à leur juste valeur les raisons
exposées dans les lettres précédentes
sur ce sujet, raisons scellées d’ailleurs
de l’autorité d’une décision synodale,
ils déposeront leur mandat, décidés à
ne le reprendre qu’à ia suite d’une
nouvelle élection.
Ces derniers, toutefois,aimeronttrop
leur église pour lui faire traverser, en
2
___310.
donnant leur démission tous ensemble,
une crise par (rop violente; et comme
il n’y a aucun danger en la demeure;
comme, d’autre part, personne ne
pourra trouver à redire à ce qu’ils restent en charge des mois encore et même des années, ils ne se retireront que
lorsque le temps et les circonstances
leur paraîtront favorables pour qu’une
élection se fasse sans troubler l’ordre
et la paix de la paroisse. Nous aurions
ainsi pendant quelque temps, des consistoires composés d’anciens décidés,par
conscience, à conserver leur charge
jusqu’au bout; d’autres prêts à la déposer dès que le moment leur semblera
venu ; d’autres enfin nommés à terme.
Mais il ne restera probablement plus
un seul ancien qui, ne se sentant pas
à la hauteur de sa charge, veuille la
conserver indéfiniment en présence
d’électeurs que le Synode a mis à môme de choisir, pour les surveiller et
les paître, un homme valant plus que
lui. A tout cela nous ne voyons, pour
notre part aucun mal; nous y voyons
au contraire le commencement d’un
état de choses plus conforme au bienêtre réel de nos églises.
2. Faites attention, nous dit-on encore, à Parme que vous maniez, car
elle est à double tranchant. Si nous
sommes prêts h vous concéder que
les élections à terme jiermeltent de
remplacer des hommes ineptes ou peu
sérieux par d’autres plus capables et
dont la conduite est non seulement
irrépréhensible mais exemplaire, nous
redoutons d’autre part que ces mêmes
élections 'ne permettent aussi de substituer à tel ancien qui/'a%Meses voisins
par son austérité, ses exhortations,
ses rêpréhensions, ses demandes réitérées d’argent pour diverses œuvres
religieuses, un autre qui possédera
cette qualité admirable entre toutes
de Divre et de laisser vivre.
Je réponds que le danger aurait été
très sérieux en d’autres temps; il ne
l’est plus qu’à un faible degré de nos
jours. Certes nous sommes loin d’avoir
atteint dans nos Vallées le degré de
vie spirituelle et de consécration au
service de Dieu qui serait désirable;
mais le sens moral de notre population
s’est pourtant assez développé pour
q^ue les quartiers soient fort rares,
SI même il en existe un seul, où l’on
fût disposé à changer un ancien ^rave,
ayant à cœur sa lâche, avec un ancien
léger et qui laisse tout aller à la dérive. Qu’on se souvienne, du reste,
que par une disposition fort sage de
thm de nosSynodes, disposition qu’aucune autre Assemblée ne rappelera,
je l’espére, l’élection de l’ancien n’est
pas laissée aux membres de son quartier, mais est dévolue à l’asseiublee de
l’église. Les choses étant ainsi, est-il
à croire que le corps tout entier des
électeurs d’une paroisse se laissera
séduire par les menées, et cédera aux
pressions de quelques électeurs ayant
intérêt à ce que leur conduite ne soit
pas surveillée de trop près, au point
de mettre à la porte ce qui est bon,
pour faire entrer ce qui est moins
bon ou même mauvais? Non; ma conviction qui, j’en suis sûr, ne sera pas
démentie par les événements, c’est
qu’un bon ancien ayant fait ses preuves
pendant cinq ans, sera réélu aussi longtemps qu’il voudra bien accepter celle
charge.
J’ai encore devant les yeux deux ou
trois objections que l’on pourrait faire
à la mesure proposée, mais elles ne
me semblent pas assez sérieuses pour
en entretenir vos lecteurs. Au surplus,
je me réserve d’y répondre si je les
rencontre dans les colonnes de votre
journal. Ce que je tiens à dire, avant
de vous quitter, c’e.st que je suis loin
de méconnaître le bien qu’a pu faire
l’institution des anciens à vie, et je
prévois même qu’à certains égards,
elle se fera regretter. D’autre pan, je
je ne ras fais aucune illusion sur les
meritiintpareggiabiliâe la réforme que
nous proposons, car ce qui importe
avant tout pour le bien dé nos églises,
ce n’est pas le temps que nos anciens
demeurent en charge, mais la piété
qu’ils possèdent et lés dons dont ils
sont revêtus. Ce qui m*a poussé à vous
écrire ces lignes c’est le sentiment que
si, dans ce pauvre monde, nous devons
renoncer, soit pour les personnes soit
pour les institutions, à la perfection
absolue, nous devons contimieliemenl
3
.su
viser à marcher vers Ifi pevrecUoh;, et
c’est lit conviction, qwe j’espère avoir
fait partager à vps lecteurs, que cette
réforme est vraiment un pas en avant,
di bene in meglio.
Jean Daniel.
Novivelles du ?îarobè?!e
Les dernières nouvelles de nos chers
missionnaires étaient si tristes, que
nous nous empressons de réjouir le
cœur de leurs nombreux amis, en leur
faisant parvenir par l’organe sympathique du Términ, i'exlrait suivant du
courrier qui vient d’arriver.
El). J.
Séshéké, 26 juin 1888,
Voilà une journée bien intére?sanle
qui est venue rompre la demi-^mono^
tonie des autres jours. Depuis quelque
temps on attendait les chefs d’ici et
leurs gens, de retour de leur fameuse
guerre. Hier enfin, un messager vint
nous annonoftr qu’ils arriveraient çe
matin... Ce matin à 9 h.-des coups
de fusil nous prévinrent que la troupe
guerrière arrivait. Peu après, de la
■station, nous vîmes une longue file
noire sortir du village (tu sais que
les indigènes marchent toujours Pun
derrière l’autre, jamais deux de front).
Dieniôt celte ligne se rompit pour
former une espèce de carré, vide an
milieu, Gomme cela se passait à 300 on
300 mètres de nous, nous ne pouvioms
Sas bien distinguer ce qui se passait,
e temps en temps, des guerriers
armés de lances et de boucliers entraient dans le carré, faisaient quelques sauts, et en sortaient au milieu
de chants et de cris, accompagnés de
coups de fusil. Peu après, la file se
reforma et rentra au village. Dès lors,
les chants et les cris seuls continuèrent, mais nous eûmes de suite
de nombreux visiteurs.
Vers 11 heures, Jeanmairet, Léfi et
moi, nous pensâmes qu’il était temps
d’aller nous aussi souhaiter la bienvenue à nos héros. En approchant du
Lekolhla (place publique), une pre
mière scène m’amuga : une quarantaine
de femmes, en plein soleil, formèrent
un grand cercle très serré. Toutes
claquaient continuellement des mains,
très fort, et chantaient en s’entrerépondant, criaient en se frappant la bouche, et se prosternaient. Pendant çe
temps, quelques femmes de chefs dansaient au milieu du cercle. Elles firent
celte musique pendant des heures. Je
pense qu’e||es célèbrent ainsi les louanges de leurs seigneurs, plus pa.r
devoir que par plaisir.
Arrives au Lekothla, nous trouvâmes
Moyantsiané assis, enlouré de tous
les chefs et d’une foule d’hommes.
Moranlsiané était aifubié d’un mouchoir sur la tête, et d’une longue
chemise bariolée. Autour dç nous, les
costumes les plus étranges; les uns
n’avaient que leurs peau;c de tigre, de
singe, etc,; d’autres éiaienl eii chemise, ou bien couverts d’un habît,
ou d’un morceau de calicot. Genx-ci
porlaienl de longues plumes dans les
cheveux, une tresse d’herbe au,tour de
la tête, une calotte, un bout d’étoiFe
drôlenienl arrangé, ou bien quelques
coquilles dans les cheveux, une couronne de dents, et mille autres ornements. Ceux là s’étaient noirci les
yeux, le front; d’autres avaient autour
d’un œil une raie blanche, faite comme à la craie. On nous dit que ces
derniers étaient ceux qui avaient tué
un homme à la guerre. Tous semblaient avoir beaucoup d’entrain, à
commencer par Moranl.siané,
Les chefs nous accueUlireni tous
très gentiment, Moranlsiané eut Pair
heureux de nous revoir. Il nous fit
apporter des «allas, et nous nous accroupîmes à côté de lui, abrités du
soleil par un petit toit, .supporté par
quelques pieux. Nous causâmes pendant plus d’une heure, mais de banalités seulemetU,,..
De temps en temps, une femme de
chef venait saluer Moranlsiané. Arrivée
à quelques pa.s de Iqi, elle se prosternait, frappant la terre avec le côté
droit de sa tête, puis ,avec le gauche.
Se relevant ensuite, elle venait danser
en chantant devant lui;- puis, .s’agenouillant, elle lui baisait à plusieurs re-
4
.372.
prises les paumes des mains, y crachait
dedans, et s’en aliàil. — Lorsque deux
chefs se retrouvaient, ou même deux
simples connaissances, ils se saisissaient mutuellement les deux mains, se
les serraient pendant un bon moment
en se regardant, puis chacun baisait la
paume de la main droite de l’autre.
Pendant que nous étions là, des
gens bâtissaient une petite hutte près
de nous. Nous demandâmes pour qui
elle était. — Pour moi, dit Morantsiané. — Mais, pourquoi ne vas-tu
pas dans une de tes nombreuses maisons?—-Pas le premier soir, dit-il.
— 11 paraît qu’en retournant de la
guerre, personne ne passe le premier
jourdans sa propre maison, par crainte
de quelque chose.
De retour chez nous, le roi nous
envoyait, par un des chefs d'ici, un
cadeau de dix vaches à partager entre
Jeanmairet, Léfî et nous. Que faire?
Faut-il accepter ou refuser? Car nous
avons fortement désapprouvé leur expédition de pillage chez les Ma.shikofoumbos, et ces vaches étaient du butin
enlevé à ces pauvres gens. Si nous
savions ce que fera Mr. Coillard, nous
ne ferions que suivre son exempte.
Enfin nous tûmes d’avis de ne pas les
accepter. Sur ce, nous retournâmes au
Lekothla les remercier d’avoir pen.sé à
nous, el leur expliquer que nous ne
pouvions^pas accepter ce bétail. Grand
étonnement. El voilà quelques chefs
qui se mettent à chanter nos louanges ;
mais nous déguerpîmes. Jeanmairet éçrivit ensuite an roi pour le remercier.... L’attention nous a fait un vif
plaisir; el notre fermeté à maintenir
notre principe, tout en leur faisant
dire que nous sommes des sots, leur
montrera que nous sommes désintéressés.
Une autre chose nous a fait plaisir:
nous avons appris que le roi, pendant
tout le temps du voyage, avait beaucoup de zèle pour apprendre à lire
sous les soins de Léadjika. Mais surtout, un certain jour, il assembla tous
les chefs de Sesh'éké, leur fit une verte
semonce de ce qu’aucun ne venait se
faire instruire par nous; puis il leur
dit: De retour chez vous, votre devoir,
surtout ^ux plus jeunes, est d’aller
vous faire enseigner par les baruti, el
si Morantsiané ne vous en donne pas
l’exemple, c’est à vous de le pousser.
Allons-nous enfin avoir cette école,
pour laquelle nous prions depuis si
longtemps, el que nous avons si souvent demandée aux chefs?.,. Quel
bonheur lorsque le jour viendra où le
premier Morolsé nous dira qu'il a lui
aussi quelque chose sur le cœur, qu’il
cherche la paix avec sonDieu !.. Comme
nous sentons le besoin que nos amis
des Vallées nous soutiennent toujours
plus assidûment de leurs prières ; car
que sommes-nous pour accomplir la
glorieuse tâche qui est devant nous ?
29 juin. — Le travail ne manque
pas; mes bâtisses avancent petit à
petit; la semaine prochaine on pourra
y mettre l’herbe du toit. C’est le plus
long el le plus fastidieux. J’ai enfin
pu écrire tout mon sermon en sessouto, sans passer par le français. Sans
la fièvre qui m’a terni de si longs mois,
je pourrais faire davantage. —Ce qui
fait notre joie, c’est que nous avons
enfin pu commencer hier notre école.
À 3 heures après midi la cloche avertissait les gens. Peu après, Morantsiané
arrivait avec une quarantaine d’hommes. Nous nous établîmes sous un
arbre. Après un chant et la prière, on
leur fit un peu d’histoire biblique,
finis vint l’a b c, puis les notes; et
le chant termina la leçon qui dura un.
peu plus d’une heure. Nous nous attendons à ce que le nombre de nos
élèves diminue, mais quelques-uns
semblent avoir envie d’apprendre. Mol'antsiané, malgré ses belles paroles,
n’a guère changé. Il a vraiment agi
en enfant mal élevé, se-moquant de
ceux qui se trompaient, voulant parfois enseigner à notre place, etc... Aussi
hier soir avons-nous décidé de l’instruire à part.
Ce matin il nous fil dire que ses
affaires l’empêchaient de venir, nous
sonnâmes la cloche quand même, el
nous eûmes une trentaine de jeunes
gens... Dès que l’un d’eux sait une
lettre, il en est tout fier; impossible
de l’empêcher de répondre, — Le récit
5
-^373^
biblique esi. ce qui les intéresse le
plus.
Il semble vraiment qu’une certaine
crainte de Dieu les a accompagnés tout
le temps de leur expédition. Pendant
leur voyage, qui a duré près de trois
mois, ils n’ont jamais marché le Dimanche. Karumba et Léadiika faisaient
une espèce de culte en priant et leur
racontant de traits bibliques; on chantait, puis l’école avait lieu, llss’exersaient même à lire à chaque étape, le
soir autour du feu. N’est-ce pas encourageant? Ces deux jeunes Zambéziens ont passé deux ou trois ans à
Morija. Depuis leur retour, ils sont
retombés dans le paganisme. Il y a
dix mois, le roi désirant beaucoup
s’instruire, et Mr. Coiltard étant trop
éloigné de Léaluy, les fit appeler,
garda Lèadijka auprès de lui, et envoya Karumba chez sa sœur Mokuaë.
Tu vois quel besoin nous aurions de
missionnaires !
Voici un autre fait: Makaha, un
chef qui demeure près de Kazungula,
est venu exprès pour nous dire: «Sache bien, moruti, que je n’ai pas tué
un seul homme, ni mes gens non plus.
Mon fils s’était emparé d’une femme
Mashikoiurnfao; alors je lui ai dit : laissela s’enfuir; et il l'a fait. Tous les prisonniers de mes hommes ont aussi pu
s’enfuir sans être poursuivis». Nous
croyons que plusieurs autres chefs
ont agi comme lui, car leurs prisonniers de guerre sont excessivement peu
nombreux.
Jusqu’ici, l’unique don reçu de nos
amis des Vallées a été de cent francs
aue Mr. W. Meille nous a destinés,
ela nous a fait un vif plaisir; c’est
la valeur d’un sac de blé ici.
Dimanche i5 juillet. — IVécole continue... mais malheureusement lorsqu’on boit de la bière au village, nous
avons beau sonner la cloche, nos élèves bouchent leu'rs oreilles.., Nous en
avons cependant d’assez réguliers, f^a
classe plus avancée se compose de 2
jeunes chefs èt de 3 ou 4 garçons.
C’est ma classe. Ils savent maintenant
les grandes lettre.?, et une partie des
petites. Mais' quelle peine!
Louis Jalla.
Sonscriplion it’aclioDS (ic grAces
pour 1« BicenUnttr« dt la Reatrée
EGLISE DE TORRE-PELLICE
2“ liste, voir N. 30 première liste
se montant à..............fr. 7800
Mr. et M'"^ Louis Durando (2*
souscription égale à la
première................» 200
Mr. le pasteur Jean Romano » 250
M.”® Marie Monaslier . , » 100
M"'® Clothilde veuve Turin née
. Combe . . . . . » 100
Mr, le pasteur et M“'® Edouard
Jalla...................» 50
M"'® Aline veuve Jal la-Biolley » 20
MM. le missionnaire Louis Jalla » 20
le missionnaire Adolphe
Jalla...................» 20
Théophile Jalla ...» 20
Jean Jalla................» 20
Le professeur H. Rollier » 50
Bino Trossarelli ...» 5
Georges Trossarelli . » 5
Le miss. J. Weilzecker
(premier don) . . » 25
Jean Daniel Jourdan past.
(Fleurier) .... » 10
Jean Monney (Pension
Suisse).................» 25'
Miss Harris (Avranches par
M"' Octavié Fraehe) . . » 25
Mr. Barthélemy Peyrot . . » 5
M““ Marie Ricca veuveOllanier » 6
Total fr. 956
ToltiI avec première liste fr. 8756
EGLISE DE FLORENCE
( i ^ liste ).
Mr. le chev. docl. Monnet fr. 1000
Miss. Martin...................» 100
MM. le ministre A. Meille . » 500
prof. doct. Geymonat » 8u0
prof. doct. E. Comba » 250
pi'of. doct. A. Revel » 200
ministre B. Pons . » 120 '
pasteur G. Luzzi . » 100
Total fr. 2570
6
.374.
Clos 20 novembre 1888
Nous sommes encose dans la saison
des conférences. Celle qui s’est tenue
samedi 17 aiix Clos, a eu son vrai
intérêt. ÎiHe réunissait une 1,5® de
membres, effectifs et honoraires, de
la Société de.s instituteurs évangéli,.
ques, appartenant aux % Vallées de
gt. Martin et de Pérousq, avec plii, sien rs régçpls de nps écol-es de quartier.
Après le chant et la prière, M. Jacob Trou, président, litlechap. iv de
la l’'e ép. de St. Jean. Suivent quelques
reflexionp : d’aliprd, sur l’exemple que
nous donne l’Apôtre du Seigneur, par
sa tendre aifqetion, à l’égard de ceux
qui ont été ses élèves en la foi et
auxquels il écrit sop épitre. Avec une
affection semblable, l’instituteur trouve
sa tâche plus douce et s’attache facilement ses élèves. Ensuite, s.nr le devpir que le même Apôfre recommande
à l’ouvrier fidèle de confesser J. Ch.
dans son école, dans sop église et
partout.
Suit la lecture du procès verbal de
la séance d’avril dernier; après quoi
Iq président introduit le sujet, à l’ordre
du jour: Iqs examens dans nos écoles
élémentaires; la conférence s’arrête
particulièrement sur les points suivants: il serait bon qu’aux examens
des écoles de quartier, il fut fait,
chaque.année, une liste des élèves qui
peuvent être promus à la grande école.
Quant aux élèves qui ont été retirés
de l’école avant l’examen, on serait
d’accord de considérer comme promus
d’une classe dans l’autre, tous ceux
dont la moyenne des succès de l’année arrive à 7?1Q.
On fait ressortir encore l’utilité pratique de petits certificats qui serviraient â l’élève de recommandation,
soit qu’il veuille se présenter pour
l’examen d’introduction au colîèige,
soit, plus lard, pour son inscription
d’électeur civil.
ha prochaine conférenee traitera du
chant et se tiendra D. V, â la Balsille,
dans le courant du printemps prochain.
Après la prière, le président cède
sa place â M, le prof. Tourn, qui psi
venu de l.a Tour pour nous initier dans
les, çhanls qui ont été choisis pour la
celebration de. la Glorieuse Rentrée.
Cette 2® partie a admirablement com,
S télé la conCérence et nous remercions
r. Tourn de son agréable visite.
J. P.
JUtïïeir©
A propos de la phrase de Thiers
rapportée dans Tavanudernier N"' du
Témoin, VEglise Libre qui ôst à même
de connaître l’opinion publique en
France, écrit: «Que nos monarchistes
soient « papistes >, cela va de soi;
ceux là même qui ne le sont pas, sont
obligés de le paraître. Pour ce qui
est des républicains, c’est »juste l’opposé. Tous, sans exception à nous
connue, des plus modérés aux plus
radicaux, sont anti papistes,c’est à dire
adversaires déclarés du pouvoir lem’porel du pape».
A cela s’accordent assez bien les
déclarations faites à la Chambre par
Mr. Goblet, ministre des affaires étrangères.
Cltconique
Lusernk s. Jean. — Le Conseil
Communal a été appelé a discuter récemment une question assez curieuse.
Un électeur avait demandé la déchéance de M- le Syndic J, B. OUvei de
la charge de Conseiller par la raison
que, étant ancien et membre laïque
de la Table, il devait être considéré
comme ayant cuie d’âmea et par conséquent inéligible. Le Conseil a eu la
satisfaction d’entendre un ses membres, M. l'avocat Perrero de Luserne,
soutenir cette pétition avec force citations de la Gonsliuuion vaudoise de
1855 D’autres raembre.s du Conseil,
6armi lesquels MM. le Doct. Malan,
. Pellegrin et l’av. Vola, n’ont cependant pas eu de peine à démontrer
7
375
que la loi Gornmuïiâle ne déclare inéligibles que les ministres du Culte
ayant cure d’âmes, et que notre Constitution ne regarde pas les anciens
comme ministres du cuite, mais comme
des membres de l’Eglise appelés à
prendre part à l’administration de leur
paroisse et à exercer une surveillSnce
spéciale sur un quartier.
Le Con.seil à la majorité de voix
contre 2 a rejeté la pétition.
Si la théorie soutenue par l’avocat
Perrero et consorts était admise, les
"120 citoyens de nos Vallées qui revêtent la charge d’anciens seraient pri
vés d’un droit dont ils ont toujours
joui jLisquhci.
Que cela puisse plaire à M. Perrero,
nous le comprenons sans peine; mais
qu’à obtenir ce magnifique résultat
travaille un homme qui porte le nom
de vaudois, c’est ce qui nous étoiine
et nous afflige.
•
PiGNEROL. — M. Michel Pasquet a
versé dernièrement à la caisse du
Ricovero di Mendiùità de cette ville,
la somme de frs. 1000 de la part de
feu M- Long Jean Pierre et de sa sœur
M"® Marguerite Long.
'v . ■»
Milan. —- Le compte-rendu financier
de l’église vaudoiso de Milan 1887-88,
montre que les membres savent s’imposer des sacrifices. Ils ont donné
l’année dernière fr. 5212,65, dont francs
1M2 ont été dépensés pour la Bienfaisance, fr. lyOÆ pour frais de culte
et divers, et fr. 1989, versés à la caisse
centrale avec fr. 238 collectés parMr.
P. Long. L’église cependant, se propose « d’envoyer une somme toujouis
plus élevée à la caisse centrale et de
foire nn pas en avant pour conquérir
son indépendance,» c’est à dire le
droit d’élire son propre pasteur.
« A cet égard, dit le Conseil d’église,
nous devons signaler l’exemple donné
par j’égli.se (italienne) de Turin, qui
quoique pauu’e, a pu récemment, en
s’imposant des sacrifices, se rendre
indépendante et s’acquérir le droit de
nommer son pasteur».
Florence. —Nous avons appris avec
une vive douleur que'Mr. le prof. Alb.
Revel a été atteint dés la semaine
dernière d’une grave maladie qualifiée
de cérébrite ou inflammation de l'enveloppe du cerveau, par les médecins,
11 paraît cependant qu’une légère améUoraiion s’est déclarée dans l’étal du
malade. Nos lecteurs demanderont avec
nous à Dieu qu’il daigne rétablir les
forces de notre cher professeur.
îJemie i>oltttque
— La menace du Président
du Ministère de retirer son projet de
loi sur la Sûreté publique a hâté la
discussion de celui-ci qui vient, en
effet, d’être volé par une majorité de
165 députés contre 58.
Un des articles du dit projet, tout
en accordant le droit à l’autorité de
Sûreté publique de permettre les collectes et questue ayant un but philantrophique ou religieux, sauf à en
déterminer le mode et la durée, défend,
sons peine de prison, toute autre collecte ou questua, ayant un caractère
religieux et foile en dehors des locaux
affectés au culte.
Un autre article autorise le Ministre de l’inféi-ieur à expulser du royaume les étrangers de pas,sage, ou
ayant leur résidence dans l’État, toutes
les fois que des motifs d’ordre public
le requièrent.
L’article du projet qui a suscité la
plus grande opposition a été celui
qui permet Vammonizione des individus jugés dangereux pour le bon
ordre punlic.
Le 15 c. le Sénat a épuisé, à son
tour, la discussion du Gode pénal.
Malgré les craintes conçues àu sujet
de la votation, et malgré une lüO'’
de pétitions provenant du clergé et
rédigées dans l’esprit que l’on peut
bien deviner, le nouveau Gode a obtenu une majorité, très flatteuse pour
son auteur, ItH vole.s favorables contre
33 contraire,?.
8
-376
Des discours très patriotiques ont
èlé prononcés durant le cours de la
discussion; celui du Min. Zanardelli,
qui a précédé la votation, a été accueilli avec de chaud.s applaudissements, et la votation elle-même en a
provoqué de plus chaleureux encore.
Le Sénat discute maintenant le projet
de Réforme communale et provinciale,
et tout laisse croira qu’il sera également adopté, quoique peut-être avec
de plus importantes modifications.
Le Conseil des Ministres s’est réuni
une autre fois, un de ces derniers
jours, pour s’occuper surtout de la
question financière. Quelque journal
prétend savoir que Magliani a déclaré
d’être à même de répondre aux exigences des Ministres de la guerre et
de la marine sans devoir recourir à
de nouveaux impôts. Nous hésitons
un peu à le croire si habile.
Le duc et la duchesse d’Aôste en
suite d’une invitation de Guillaume II
à intervenir à une partie de chasse,
viennent de partir pour Berlin.
Le 18 c. le député romagnol et exMin. Baccarini a honoré de sa présence un banquet, et prononcé un
discours politique à Faenza. La plupart des journaux trouvent ce discours
un peu ambigu, peut-être à c,ause de
ta crainte du député de s’aliéner l’un
ou l’autre des partis politiques représentés au banquet.
L’on. Baccarini quoique ami de Crispi,
n’est pas pleinement satisfait de la
[»olilique dn ministère, mais se montre
surtout alarmé du triste étal de nos
finances.
Le capitaine Cecchi, représentant
extraordinaire de notre Gouvernement
au Zanzibar, vient, paraît-il, de concerter avec le Sultan, une espèce de
réparation morale, due <à l’Italie en
suite du refus de ce souveiain de recevoir les lettres à lui adressées par
notre roi Humbert.
Léon XIII a expédié une nouvelle
note aux évêques d’Irlande, dan.s le
but de calmer les esprits trop échauffés contre l’autorité politique et contre
les propriétaires du sol.
Il a fait tenir à Monseigneur Lavigerie une petite obole de 300.000 frs.
pour aider é relfectualion de l’extravagant projet du prélat.
Que ne ferait-il s’il n’était pas si
pauvre!
Firanve. — Des scènes honteuses,
provoquées par le violent champion
du bonapartisme, Cassagnac, ont eu
lieu 'ît la Chambre des députés. Des
injures, des menaces'se.sont échangées
dans l’enceinte du Parlement; des
coups,'des duels en dehors.
Le fameiix procès intenté par le
député Andrienx, boulangisle, à son
collègue Numa Gilly, syndic de Nimes,
qui avait osé affirmer dans un discours
public que, d’entre les 36 membres de
la Commission financière, plus de 20
ne valaient pas mieux que le fameux
Wilson, gendre de l’ex PrésidentGrévy,
et auraient repu en cadeaux de la
part des Sociétés de chemins de fer
pas /noins de 14 millions de francs,
dans le but de faire passer quelques
projets a tourné en comédie
Le tribunal de Nimes a empéchél’accusé de présenter sesftémoins, et celuici ayant déclarénepouvoirainsi justifier
ses accusations et, du reste, n’avoir
point eu en vue le député Aridrieux.
ce dernier a dû retirer sa querelle et
Gilly a été par conséquent absous.
Tout..n’est pas fini pourtant, et les
journaux annoncent que’ce grand vengeur de la moralité publique(?) va publier un opuscule rempli de documents
compromettants pour ses collègues et
qui lui sont fournis par Wilson, qui
prétend en posséder la bagatelle de
22.000!
AUetnaffne et Hwtaie — Pendant que le Gouvernement italien discute les moyens de trouver les millions
exigés par le Min. de la guerre et de
la marine, le Conseil fédéral de l’Allemagne discute un projet d^emprunl
■pour fournir aux nécessités de son
armée et de sd flotte, et la Russie
négocie dans lé même but un emprunt
de 500.000.OOOl Ce n’est pas de bon
augure pour la tranquillité de l’Europe !
Ernest Rodert , Gérant.
Pignerol, lmp. Chiantore-Masoarelli.