1
Septième année.
IV. as.
12 Juillet isva.
L’ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialemeiil consacrée aux inléréts matériels cl spirituels
de la Famille Yaudoise.
Que toutes les choses*qui sont véritables........ occupent
vos pensées — ( Philipy>iens., IV. 8.)
PRIX d'aboinehent :
Ualie, il Homicile O/w rt»») ■I*’*'. ^
’"•Misse........................
Krarw-i»................* ti
Mlemapne «
Hglelerre , Pays-Bas » S
T'n numéro séparé : 5 ceiil.
Fn tiv.méro arriéré : lOcent.
BUREAU! D ABONNEMERT
Torrk*Pbm,icf : Via. Maestra,
N. 42. (Anemia l»it/io<7Va/ìc<i)
PiiiiNERoL : J- ClìlniUore iinpr.
Tdkin :J.J. Tron, via I.agrange
près le kS. 22.
Fi-obknck : Libreria Evangelica. via de’Panzani.
ANNONCES : 5 cent, la ligne
ou portion de ligne.
Lettre» et envois franco. S'a*
dresser pour Tadniinistration
au Btireau à Torr.e-Pelllee,
via Maestra N. 42 — pour la
rédaction : â Mr. E. Matan
Prof • k Torre-Pelice.
Sommair'e.
Hncore nos éducateurs. — Le Psautier
lrau(,ais. — Calonririor a|)icole. — .%«celles religieuses. — Chrunifjuc taudoise.
— Chronique politique. — Annonces.
ENCORE NOS EDUCATEURS
( Suite, voir N. S3 ).
III.
Nous n’avions pas l’intention de
faire un traité sur le sujet qui
nous occupe. Aussi n’hésitons-nous
pas à mettre un frein à notre
plume.
Quelques mots encore pour conclure d’une façon pratique, après
quoi,-nous la passerons à qui la
voudra.
L'école est nécessaire à l’église.
Elle devra donc s'inspirer de l’esprit qui règne dans l’Eglise. Ses
maîtres devront être des chrétiens
vivants, des anciens de fait,.en. attendant que l’église confère le nom,
j car ils paissent les agneanx.
Voilà pour le côté religieux.
Nos écoles devraient, en outre,
présenter l’avantage d’une instrucI tioD solide et .élevée, et ne pas sé
îi
laisser devancer par celles de la
commune, qui, dans certaines villes, comme Âlilan, Turin, Florence,
Guastalla, font des progrès remarquables.
Pour cela que nous faut-il ?
1° Des maîtres capables. Ici abordons franchement une question que
nous nous proposons d’ailleurs de
■ soumettre au prochain Synode.
La voici :
L’école normale de la Tour suftit-elle? On nous connaîtrait mal
si on allait nous attribuer la moindre pensée fâcheuse ou indélicate.
Nous honorons autant que personne
le directeur de cette école et nous
savons en apprécier les qualités
excellentes. Cela est si vrai , que
nous comptons sur son appui pour
ce qui va suivre. Il sera aussi persuadé que nous, si ce n’est davantage, que, par le temps qui court
et avec les conditions d’admission
que l’on sait, on ne saurait former
en trois ans des maîtres d’école
capables de remplir rondement
leur tâche. i
On nous dira que nous avons
néanmoins d’excellents maîtres sor-
2
-218
tÍ5 de l’école dont je parle: nous
le savons aussi, mais nous savons
en outre qu’ils signeraient tous ce
que nous affirmons ici, savoir que
trois ans à la Tour ne suffisent
pas.
Pourquoi a-t-on transféré de la
Tour à Florence l’école de théologie ?
Pour des raisons si plausibles
qu’on voudra bien nous dispenser
de les énumérer.
Or ces mêmes raisons s’appliquent à l’école normale.
Faisons donc pour elle quelquechose de semblable, et voici notre
proposition ;
Que tout élève, ayant terminé
ses études à l’école normale de la
Tour et muni du brevet du Gouvernement, puisse avoir droit à une
bourse spéciale durant une année
à passer à Florence, Dans cette
ville il aurait à fréquenter l'école
normale, —on sait que le Gouvernement y en a une, — et suivrait
dans quelque autre institut et particulièrement à l’école de théologie
certains cours pouvant l’intéresser.
Un évangéliste ou un professeur
serait chargé de veiller sur ces
jeunes gens.
11 va sans dire qu’il ne serait
ici question que de ceux qui auraient l’intention d’embrasser la
carrière de l’enseignement au bénéfice de l’Eglise.
Voilà, selon nous, une condition sine qua non pour nous lancer
un peu.
2^ Que les maîtres soient plus
convenablement rétribués, surtout
les maîtres dévoués. Nous ne le disons pas pour répondre à des plaintes, qui d’ailleurs ne se sont guère
/ait entendre, mais parceque ce
n’est que justice et que l’intérêt
des écoles le veut.
Je sais bien que, tandisque nous
parlons d’augmenter l’honoraire des
maîtres d’école, tel pasteur, aux
Vallées, pourrait bien se demander
pourquoi son honoraire est toujours le même. 11 aurait raison,
mais que cela ne nous arrête pas.
En travaillant pour nos maîtres
nous travaillons pour l’église. 11
est si beau d’ailleurs de sympathiser les uns pour les autres !
Au reste, certaines plaintes nous
touchent peu. Qu’on ne vienne pas
nous inviter à suivre l’exemple de
la commune. Celle-ci donne de 153
à 1500 fr. annuels. Et encore ce
maximum n’est-il accordé qu’au
maestro superiore, généralement
parlant. (Y. Dei miglioramenti da
introdursi nelle scuole municipali,
par M. Nicolosi, 1872).
3“ Que les maîtres d’école s’associent , tous , si possible ; qu’ils
aient leur caisse, une pension assurée.... et appelons à leur secours
quelque bienfaiteur.
Je m’arrête ici.
D’autres réformes sont également nécessaires. Ainsi, pour ce
qui concerne la matière de l’enseignement, l’unité, la méthode, l’indépendance des classes etc. Mais
ceci est particulièrement du ressort
des commissions.
Pour répondre à des doutes suscités naguère dans ces colonnes ,
j’ajoute que laCommission d’évangélisation a pris sérieusement en considération l’œuvre des écoles et a
chargé depuis quelques mois un
de ses membres de leur consacrer
tout le temps qu’il peut donner à
l’administration.
Unissons nos efforts et nos prié-
3
-«18
res. A l’œuvre tous! Car les besoins sont grands etle temps presse.
Veuillez, cher Directeur, agréer
mes sincères reraercîraents pour votre hospitalité et excuser, ainsi que
vos lecteurs , la décousu de ces
proposilions que je n’ai pas eu le
temps d’ordonner, ni de développer.
Puis-je espérer qu’on ne les laissera
pas tomber ? e. c.
L'HISTOIRE
du Psautier des Eglises réformées
Tel est le litre du nouvel ouvrage de
M. Félix Bovel, l’auteur du Voyage en Palestine et de la Biographie du comte de
Zinzendorf. Dans l’impossibilité où nous
sommes de suivre le savant auteur dans
les recberches minutieuses auxquelles i|
s’est livré et de montrer avec quelle science
et quel amour, avec quelle élégance de
style, <1 laquelle il nous a accoutumés, il
traite un sujet d’érudition ; nous nous contentons pour aujourd’hui de relever quelques points et d’extraire de son ouvrage
quelques citations que nous croyons propres à intéresser nos lecteurs. « Le chaut
des psaumes, dit-il, n’était point (au 16*
siècle) un simple ornement du culte, un
hors d’œuvre, pour ainsi dire, destiné à
délasser les auditeurs et à laisser prendre
haleine au ministre entre la prière et la
prédication. Il formait au contraire une
partie considérable du culte, c’était le
culte proprement dit, c’était ce qui avait
remplacé la messe à laquelle ou avait
été habitué. Ce chant des psaumes par
l’assemblée entière, et non plus par le
prêtre seul, était aux yeux des réformés
un glorieux privilège de leur Eglise; ils
tenaient à ce que chacun pût y prendre
part et évitaient, comme une innovation
dangereuse, tout ce qui eût pu le rendre
plus difficile et risqué d’en exclure une
partie quelconque de l’assemblée. Cette
crainte n’était point chimérique; car, une
fois que l’on eut renoncé à cette sage
précaution, il y eut telle Eglise où les
femmes seules chantèrent les paroles
pendant que les ténors et les basses s’évertuaient à solfier, et il y en a telle autre
où, de nos jours encore, la paroisse craignant de ne pas chanter assez bien, renonce à chanter elle-même et s’édifie à
entendre des cantiques exécutés par un
chœur dans une tribune ».
« Il faut remarquer, dit ailleurs M. Bovet,
que dans le siècle de la réformation, et
môme pendant le 17* siècle, on ne se bornait pas à chanter les psaumes à petites doses et par versets choisis, comme on le fait
de nos jours. On les chantait par ordre,
ce qui veut dire qu’on les avait distribués
de manière à les chanter tous et dans leur
entier, au culte public, dans l’espace de
six mois environ. On voit encore dans
beaucoup de vieilles éditions une table do
cette distribution des psaumes. Aussi les
versets ne sont-ils jamais numérotés, car
on ne chantait pas moins d’un psaume à
la fois, à moins qu’il no fût très long.
Dans ce cas on le divisait, et c’est là l’origine de ces pauses qui figurent encore
dans les éditions modernes, bien qu’elles
aient dès longtemps perdu toute signification ».
On sent à chaque page de l’ouvrage la
grande prédilection de M. Bovet pour son
sujet. « En terminant, dit-il, ce travail,
je regrette de l’avoir traité d’une manière
trop aride et sans avoir suffisamment laissé
voir tout l’amour que m’inspire le livre
qui en est l’objet. On s’apercevra trop que
ce monument élevé à noire Psautier est
un monument funéraire. Pourtant, si notre
traduction des psaumes peut être considérée comme morte, les psaumes euxmêmes continueront d’âge en âge à instruire, à consoler, à donner à la prière
et aux soupirs les plus intimes de l’âme
leur expression la plus simple et la plus
vraie; ils continueront à vivre et à faire
vivre. C’est à eux que l’on peut appliquer
sans réserve la devise que Marot aimait
à in.scrire à la fin de ses ouvrages : La
mort n'y mord ».
M. Bovet voulant montrer l’importance
des Psaumes, cite les paroles de Calvin
qui pensait qu’aucun cantique n’est comparable à ceux que nous fournit l’Ecriture
Sainte elle-même et que c’est è ceux là
[ qu’il faut s’en tenir: « Ce que dit S* Au-
4
gustiu est vrai, qtie nul nô peut chanter
chose digne de Dieu, sinon qu’il l’ail reçue
d’iceluy, par quoy quand nous aurons bien
tourné partout pour chercher çà et là,
nous no trouverons meilleures chansons,
ni plus propres pour ce faire, que les
psaumes de David, lesquels le Saioct Esprit
lui a dictés et faits. Et pourtant quand
nous les chantons, nous sommes certains
que Dieu nous met en la bouche les paroles, comme si luy-même chantait en
nous pour exalter sa gloire ».
Nous comprenons ce jugement do Calvin
et nous apprécions le sentiment qui l’a
dicté, sans pouvoir y souscrire en plein.
Mais nous donnons une entière adhésion à cette autre pensée de Calvin que
nous trouvons dans son InsliliUion chrétienne: « Le'chant d’Eglise sert puissamiqent à l’édification, pourvu toulefois que
l’on se donne garde que les oreilles ne
soient plus attentives à l’harmonie du
chant, que les esprits au sens spirituel
des paroles ».
La partie la plus intéressante du livre
de M. Bovel est le chapitre sixième qui
traite de la popularité du Psautier français
au XVf* siècle. Il se trouve, dit l’auteur,
mêlé à tous les événements des guerres
do religion, et illumine comme d’un rayou
les plus sombres journées de cettetragique
histoire ». fà mivrej.
C4LË^DRIER 4nCRLE
J ixlllet.
Les mois d'avril et de mai n’ont
pas été cette année fiivorables aux
abeilles en Italie; le froid, les longues pluies les ont retenues captives
et en ont retardé l.a multiplication
et la prospérité, et il en est résulté
un petit noffibré d’essaims; toutefois le miel peut également être
abondant et les ruches qui n’ont
point envoyé de oolonie en l’air,
par suite de leur misère et de leur
faible populati'Oni vont S'etïric'hir, et
Si nos apicultétirs les laissent vivre
elles idoünéioiït l'ariftée prochaiae
de forts essaims au commenfeement
de mai.
Nous aurons encore des essaims
durant le mois de juillet; ils arrivent un peu tard il est vrai, mais
s’ils sont du poids de 3 à 4 kilog.
et qu’ils se présentent avant le 15,
on peut les recevoir et leur assigner une demeure peu spacieuse;
ils pourront réussir encore à récolter du miel en suffisance pour hiverner.
Si un second essaim se présente
en juillet, fût-ce pendant les tout
premiers jours du mois , il faut le
réunir à une autre ruche eu tâchant , si possible, de le priver de
sa reine, vu que la ruche où il va
entrer en a une, fécondée déjà, et
mère de beaucoup de jeune couvain.
Une fois la floraison et la production du miel épuisée par les
abeilles dans le bas des vallées ,
l’on ferait fort bien de transporter les ruches faibles et les essaims tardifs à la pâture sur les
hauteurs du pays à côté de l’habitation du berger; celui qui écritces
lignes a pratiqué lui-même cette
apiculture nomade avec succès. —
Il faut se' mettre en voyage avec
les abeilles le soir ou le matin
avant jour; — les ruches doivent
être transportées à dos d’homme
et disposées de telle manière,
qùe les constructions, qoi sont
honvelles et par conséquent fragiles, se trouvent verticales.
II faut surveiller les ruches qui
viennent de donner plusieurs essaims; elles se sont aflaiblies et la
fausse-teigne a prise sur les édifices mis à découvert pat; les abeilles '
qui sont parties pour aller fonder
ailleurs d’autres colonies.
lis ApjGCtTfiOR.
5
ilouüetks reltjjkueee
Genève. — Assemblée de la Sociilé
Ecangélique. La Société Evangélique a eu
sa réunion générale le 20 juin à l’Oratoire.
.M. Th. Neker, qui la présidait, a prononcé
le discours d’ouverture.
Les recettes de la Sociélé se sont élevées h 175,769 Ir., mais les dépenses ont
été plus fortes; de là un déficit do plus
de 12,000 fr. qui en s’ajoulant àu déficit
antérieur, l’élève à 24.000 fr.— On peut
espérer une augmentation de cooirihutions
de, la pari de quelques cantons suisses,
de la Hollande, île l’Allemagne et de l’Amérique.
M. le professeur Pronier a présenté le rapport sur l’Ecole de théologie. Six élèves
ont achevé le cours de leurs éludes; plusieurs thèses remarquahles ont été soutenues par eux dans leurs dernières
épreuves, en particulier sur l’histoire des
dogmes à l’époque d’Athanase, sur l’œuvre
de la Kédemption, sur les temps qui précédèrent la réformation.
F*arls. — Synode de l’Eglise de F rance.
K l’occasion dos débats du Synode, la Pairie,
Journal politique, s’exprime ainsi par la
plume d’un écrivain <iui se déclare catholique :
« Si l’association religieuse n’a pas plus
de droit que telle autre association, elle
n’en a pas moins. De même qu’une société littéraire, politique, scientifique,
repose sur une communauté de principes,
de croyances, de but, de travail scientifique, politique, littéraire; ainsi dans sa
plus simple et sa plus modeste expression
la société religieuse repose sur une même
foi religieu.se ; et si, par convention , on
supporte certaines diversités, encore faudra-t-il réserver certains points essentiels,
qui sont comme les piliers dont la ruine
entraîne, l’écroulement de l’édifice: par
exemple les différences d’opinion sur certains actes de la vie de Jésus-Christ peuvent ne constituer que des diversités tolérables; mais la négation de l’existence
de Jésus-Christ ou de sa mission rédemptrice, ruine d'un même coup l’unité et la
divenité d’opinioo, en supprimant le faut
fondamental, la raison même de l’association. — C’est le bon sens qui le dit:
quand une société r-eligieuse ne réclame
plus les attributions qui jettent sur l’Eglise
catholique tant de splendeur et de prestige,
quand elle ne lient plus les clefs du ciel
et de l’enfer, nu elle n’existe pas, ou il
lui reste une seule base: la communauté
de foi gui unit ses membres librement associés. -- L’individu qui ne croit plus est
libre de faire ce que fait l’essaim détaché
de la ruche, savoir, do sorlir et d’aller
fonder un nouveau groii[)e à célé de la
ruche abandonnée. Ce .système do la division à l’infini est prati(|ué en Amérique
sur une vaste échelle et porto un nom
caractéristi(iue : celui do congrégationalisme, on système de congrégations isolées
et souveraines, chacune, dans scs limites.
Si au conlraire , les Eglises se groupent
en une association .se gouvernant ellemême, au moyen d’assemblées superposées
et couronnées par une assemblée générale
supérieure, on a le système presbylériensynodal. Il est seulement une chose qu'on
ne comprendrait ni dans l’un , ni dans
l’autre .système: c’est qu’une minorité
voulêt imposera une société soit la forme
de son gouvernement, soit sa foi, soit le
silence sur sa foi, soit ses lois organiques.
— line telle prétention serait visiblement
énorme et constituerait un acte de pur
radicalisme; ce serait la négation du droit
social.
La Sociélé. des .Missions de Bâle a reçu
plus de 900,000 fr. pendant le dernier
exercice.
La Sociélé des Missions de Genève a tenu
son assemblée générale le 19 juin, sous
la présidence de M. le pasteur Barde. Le
total des dons et des souscriptions qu’elle
a recueillis a été de 38,700 fr. qui ont été
distribués entre la Société des Missions
de Bâle (la plus grosse part) et celle de
Paris.
L’amertume ne se chasse pas par l’amertume , c’est-à-dire le Diable par le
Diable ; mais le doux dissipe l’amer, c’està-dire le doigt de Dieu chasse les Démons.
LDrOBit.
6
-322
(Khronijque ®aub^obi
Nous lisons dans le Journal de Genève:
Synode de l'Eglise réformée de France.
( Séance du mercredi 3 juillet).
Après la lecture du procès-verbal, le
modérateur donne la parole à M. le pasteur Prochet, délégué de l’Rglise vaudoise.
M. Prochet. - L’Eglise vaudoise qui
in’a délégué auprès de ce Synode arrive
ici la dernière; c’est la place qu’elle doit
avoir, si l’on ne regarde, qu’au nombre,
car elle est très certainement l’une dos
églises les plus petites de la chrétienté ;
mais au point de vue du cœur, j’en réclame une autre , une des premières ;
( Très bien ) nos origines sont étroitement
liées; nos pères habitaient sur les deux
versants des Alpes en France et en Italie,
d’un côté, comme do l’autre, ils ont été
victimes des persécutions, les plus atroces;
pourtant nous sommes aujourd’hui patriotes eu Italie, comme vous l’ctes en
France; nous aimons notre pays comme
vous aimez le vôtre, mais au dessus de
nos patries terrestres , nous on reconnaissons une meilleure, il n’y a pas d’Alpes
entre des cœurs chrétiens. ( applaudissements ).
Une même tâche nous est imposée; eu
Italie comme en France nous avons à lutter
contre la superstition et l’Incrédulité. On
nous a attaqués autrefois avec l’épée;
aujourd’hui voici notre épee {Vorateur
montre la Bible); ou a mis le feu dans
nos demeures, aujourd’hui nous avons
dans nos cœurs le feu de l’amour. On nous
a apporté la mort; nous apportons la vie
à DOS deux patries. {Très bien).
Je ne veux point empiéter sur les travaux de votre Synode; je considère comme
un grand privilège d’avoir pu vous apporter l'hommage de notre sympathie daus
votre première réunion, et j’ose vous demander de bien vouloir nous envoyer un
délégué à la prochaine assemblée de notre
église; il pourra se convaincre de l’amour
profond que nous'vous portons. {Applaudissements).
M. Bastie, modérateur. — Je vous remercie au nom de ce Synode, des sentiments que vous venez de lui exprimer.
Votre Eglise peut être petite parle nombre,
mais sa gloire est grande; elle est la plus
ancienne des Eglises protestantes, elle a
été l’une des plus persécutées, l’une des
plus héroïques et des plus vivaces, elle
mérite de concentrer sur elle nos sentiments d’admiration et de respect. Nous
connaissons sa belle devise: « Lux lucet
in tenebris » ; elle la réalisée dans les
étroites vallées des alpes; elle est appelée
aujourd’hui à la réaliser dans l’Italie tout
entière, et les vœux que nous formons
pour elle, c’est que, dans le nouvel avenir
qui s’ouvre devant elle, elle soit digne
de son passé. {Applaudissements).
Amériqxxe. Le P. Gavazzi parait
perdre le sentiment de la réalité et de la
vérité , dès qu’il a mis les pieds hors d’Italie; nous n’avons pas oublié les 10,000
communiants et les 100,010 auditeurs de
sfes discours en Ecosse; ce même sentiment de la vérité diminue en raison des
distances; c’est ainsi qu’en Amérique et
dans des assemblées comme celle de Princeton , où il pouvait espérer de ne pas
trouver de contradicteurs, il a dit que les
évangélistes vaudois parlent, au lieu de
l’italien, une espèce de français et que les
vaudois ne sont presque pas connus en
Italie. Voilà ce qu’on lit dans un de ses
discours publié par le Neic-Jork Observer.
— Il est impossible i|ue‘ le Seigneur bénisse une œ.Livre faite par de tels hommes
et poursuivie par de semblables moyens.
Le Dieu de vérité a le mensonge, l’hypocrisie et la calomnie plus en horreur encore que l’erreur et la superstition. Il n’y
a ni vraie piété, ni vrai zèle, sans la
droiture et sans l’honnêteté.
La Tour*. Industrie des Coppiers.
— On nous demande de faire connaître ,
pour compléter l’annonce que nous avons
publiée sur ce nouvel établissement dans
un précédent numéro, que M. Appia paie
déjà pour trois enfants fr. 10 par mois,
de sorte qu’il ne reste' que fr. 10 à la
charge de leurs parents et de leurs protecteurs. M“' Molyneux-lVilliams, connue
parmi nous, par ses œuvres de bienfaisance, de quelques personnes seulement,
parcequ’elle ne veut pas que .sa gauche
sache ce que fait sa droite, s’est chargée
de la pension d’un quatrième apprenti. Il
y a encore place pour deux élèves et l’on
ne doute pas que des amis du dehors ne
consentent à fournir la moitié de la pension , qui se trouverait ainsi réduite,
comme dans la maison des Artigianelii
de Turin, à fr. 10 par mois.
Examens da Collège, de l’Ecole Normale
et de l’Ecole supérieure de jeunes filles.
Les examens annuels de promotion ont
eu lieu, dans ces trois établissements, du
17 juin au 6 juillet.
Des 84 élèves qui ont suivi régulièrement les leçons du Collège, 78 se sont
présentés pour subir leurs examens et 51
ont été promus , 18 avec distinction ou
complète satisfaction ; 18 ont un ou deux
examens à refaire en automne et 9 ont
échoué.
Tout nous fait espérer qu’un bon nombre
7
-223
de ces 18 qui ont des'examons à refaire,
et quelques-uns à faire pour cause do
maladie, réussiront au mois d’octobre.
Deux élèves seulement ont achevé leur
cours d’études préparatoires.
Des 40 et quelques élèves qui ont suivi
plus au moins régulièrement et longtemps
les leçons de l’Ecole Normale, 25 seulement se sont présentés aux examens. —
Sept élèves de 3” année ont été promus
et ont achevé leur Iricnuium, trois de 2*
année et 7 do première année, en tout
17. Trois n’ont manqué t|u’uu examen et
quatre ont entièrement échoue. — Il serait à désirer que l’Ecole Normale no tilt
réellement et do fait destinée qu’aux futurs
régents et que les élèves y fussent tous
admis par un examen au commencement
de l’année et dans les conditions du réglement Nous no faisons à cet égard de
reproche à personne en particulier. Car
nous savons que c’est uniquement dans le
désir d’être utile aux jeunes gens (jui auraient été plus à leur place dans une
école lcchni()uo ou professionnelle que
l’on s’est permis trop souvent do divers
côtés des infractions à la règle. Quoii|u’on en tlise, ce personnel d’élèves amateurs ([ui n’ont pas un but déterminé est
nuisible à l’établissement pour lequel il
est un élément de désordre, de faiblesse
et d’indiscipline.
EcoleSupÉRiEUHE des .Iel.nes Eilles. Cette
école a été fréquentée par environ 70
élèves, dont plusieurs ont (|uilté l’établissement dans le courant de l’année, c|ueli|ues-unes, pour entrer en place, d’autres
pour cause de maladie, d’autres, sans
motif connu; 53 élèves se sont présentées
aux examens et 31 ont obtenu la promotiou ; 10 ont un examen à refaire, ou à
faire pour cause de maladie, en automne,
11 ont échoué.
Les promotions ont ou lieu publiquement pour tous ces établissements dans
le temple neuf de la Tour samedi dernier
à 4 heures de l'après midi. 11. Niccolini,
professeur de langue et de littérature italienne, a fait le discours dit den promotions sur l’origine et le déeeloppement de
la langue italienne.
Trois élèves oubliés de 4“ et do 3“ année ont élé pour les succès obtenus, jugés
digues d’un petit prix , ce sont Paul Pon's,
.\dam Maoelli et Alfred Cay.
Une erreur d'addition s’est glissée dans
l’appréciation des succès obtenus par la
jeune Berthe Bastie. Elle se trouve être
la 6' de sa classe, au lieu do la 12*. —
Voici le résultat exact: N. S. 90, S. E. 89,
R. A. 82, H. B. 80, Or. B. 80, Berthe
Bastie SOjlOO au lieu de 71.
Nous formons le voeu que les promotions ne soient plus à l’avenir publiques,
pour l’Ecole supérieure au moins. Nos
motifs sont faciles à devenir. Nous parlerons prochainement des examens de l’Ecole du Pomaret.
Chronique politique.
Italio. Le Séuat s’est aussi ajourné.
Les miui^res voyagent, tiennent conseil
pour voir s’il y a queb|uc réponse à faire
à la circulaire diplomatique du pape. Il
paraît (|ue, tout bien considéré, et à cause
do la nature do ce document qui n’est
qu’un tissu d’exagérations et de niousongos, ou a pris la sage résolution do l’ignorer complètement et de ne lui répliquer
que par le silence. — Le roi est à Turin.
Pendant (juo la politiipio dort, les soldats
dans les camps de S. .Maurice et de Somma
grillent au soleil — A Rome, d’après une
relation du Cercle Cavour, environ 20,000
élèves reçoivent l’éducation dos prêtres,
dos moines et des religieuses , ipii nous
préparent une génération de cuccialcpri.
Six ou sept mille élèves seulement fréquentent les écoles du Gouvernement ou
de la Commune.
Allomagiio. La presse allemande
est indignée du discours prononcé récemment par le pape contre l’empire et le
prince de Bismark. La Correspondance
provinciale fait observer que ce discours
est, pour le gouvernement allemand, un
nouvel avis que, dans les questions ecclésiastiques , il n’est pas question des opinions et des actes de quelques évêques
isolés, mais d’une lutte soutenue unanimément par l’ultramontanisme contre
l’empire. — La Gazette nationale de Berliu
dit « qu’après cet accès de hainç et de colère du pontife, il est impossible d’être à
la fois partisan du pape et patriote allemand. Pie IX a exprimé ouvertement l’espérance que l’Allemagne sera mise eu
pièces. Puisque le pape engage ses fidèles en Allemagne à prêter main forte aux
ennemis de la patrie, le devoir de tout
catholique allemand est de briser tous les
liens qui l’unissent au pape ». — Ou assure que le Gouvernement renonce à envoyer un ambassadeur pour le représenter
au Vatican.
8
-224
Oenève. La question de l’Alabama
entre les Elats-Uuis et l’Angleterre a fait enfin un pas décisif. Le tribunal arbitral, présidé par le comte Sclopis, après avoir refusé (le s’ajourner, a écarté du débat les
réclamations do l’Amérique pour dommages indirects. Les Etats-Unis ont accepté
cette sentence; et il est à espérer que,
ilésormais, le procès pourra suivre une
marche facile.
Ffaiioe. — L’assemblée nationale
s'occupe do questions d’impôtS; Le Gouvernement lui a communii|ué le traité
conclu avec l’.^llemaguo pour la libération
du territoire. Le grand point obtenu et le
seul, nous scrnble-t-il, c’est que la France
a le droit il’abrégcr l’occupation, en anticipant sur la date des payements. On espère arriver à la libération dès le commencement de 1874, peul-ôtro à la lin de
1873.
■M. Tbiers , dans son discours au sujet
do l’impôt sur les matières premières,
parlant de l'Italie a dit; «Eu Italie nous
avons alfaire à des lioiumes de bon sons
dont tous les actes correspondent à leurs
lions sentiments. Nous leur avons fait
connaître notre position.... En Italie, en
ottet, nous devions soutenir une politique
nationale française qui était la suivante;
maintenir intacts les droits de l’église universelle calholi(|ue ; nous avons toujours
dit à l’Italie et nous le lui disons toujours,
d'avoir pour la situation que les événements ont faite au chef de l’Eglise catholiijue, non seulement le respect, mais tous
les égards qui lui sont dus; et surtout de
ne rien faire qui pui.sse léser la liberté
religieuse du pontife. Mais en môme temps
nous nous sommes conduits et nous nous
conduisons à l’égard de l’Italie, comme
on doit le faire envers une nation amie ,
avec la(|uelle nous voulons conserver des
rapports de bon voisinage et nous nous
sommes abstenus de tonte, attitude hostile
envers ellej> [Murmurer à droite], Tbiers
s’excuse (il n’en avait pas besoin) et répli()ue : « ce n’est pas moi qui a fait cette
grande puissance. Elle existe (hélas), c’ets
un fait qu’il faut respecter, si nous voulons
la paix. — Nous nous trouvons donc avec
l’Ilatie dans les meilleurs rapports, et c’est
d’elle, je dois le dire, que nous attendons la plus grande intelligence de
notre situation financière et les concessions que nous avons le droit de demander». - Nos ministres n’ont que trop
suivi les conseils de M. Tbiers, mieux
qu’il ne les aurait suivis lui-même dans
de semblables circonstances, et nous savons quel gré en saitlç pape qui n’hésitq
pas à invoquer l’intervention étrangère
contre l’Italie. — Du reste rien de plus
étrange que d’entendre le président Tbiers
et le protestant Guizot soutenir la aéces
silé du pouvoir (temporel du pape pour
le libre exercice de son pouvoir spiritnej.
Mais l’étonnement cesse quand on se souvient deices paroles de Guizot ; « la France
au dehors c’est le catholicisme »,*^et quand
on entend Tbiers répéter que la politique
nationale françaiee consiste à maintenir
intacts les droits de l’Eglise universelle catholique (lisez, de la papauté temporelle).
Et les Italiens? Tel est le cri de plusieurs
membres du Synode à l’ouïe, de M. Guiz.ol
répétant ses anciens errements. A cetic
question M. Tbiers aurait répondu que la
faiblesse et la division do l’Italie sont nécessaires à i’équilibre européen, et le protestant Guizot que ces parias de Romains
devraient .s’estimer heureux de renoncer à
leur indépendance, à leur liberté, à leur
patrie afin de conserver un pouvoir temporel au prétendu vicaire deGelui qui a dit ;
«mon règne n’est pas de ce monde». —
Heureusement que tons les Français et
dans la Chambre et dans le Synode et
dehors ne pensent pas ainsi ! Nous ne demanderions pas mieux, eux cl nous, de
vivre, dans de bons rapports non seulement officiels et officieux, mais dans des
rapports de vraie atVection ; car nous n’avons pas oublié, quoi qu’on en ilise, la
reconnaissance i|uo, nous devons à la
France et le, sang que ses fils ont versé
sur le champ de bataille do l’indépendance. italienne.
PETITE C0BRESP0ND4NCE.
M J. D. F. Mitan. — Reçu lettre et 61 fis.
M. J. Pon« Guastalla. — Id. 28 1rs.
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