1
Année Neuvième.
PRIX d'abronnement par an
Italie . . .. L. 3
Tous les pays lie TUniou
(le poste ... * 6
f i
Amérique ^ . » P
.
On s'nbônne :
l’our r/îUâfïdii»* che7, li'lM. le«
pasteurs et les libraires de
Torre Feliice.
t'iMir l'fi’jîierf’eîD'uki Bureau ri’Arîmiiiistraiion.
N. 8.
38 Février 1883
Un ou plusieurs numéros séparés, demauclès avabi le.ti**
raÿre 10 cent chacun. .
Annonces: “25 éentihiés par-ligne,
Les envoie ^'urgent /npt pur
lettre recommandée ou 'p&t
mandate sur le Bureau de
rosa Ai'p^nitnö.
^'our, la RÉFACTION adresser
ainsi : A la Direction du Témpin^
Pomaretto fPinetolo) Hafte.
Pour l’ADMimStttATl'Olîladiéé'#
ser ainsi : A. \’Aiîminfatraijon,dju
Témoin, Pômaretto' {Pinkromj
Italie, ^ I>
ECHO DES VALLEES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
: :in
,;e , :;i
Vous me nerez témoins. Actiîs 1, 8
‘ Suivant la vérité avee la charité, E**'! 1', );f
.S 01 jn oi a i r* e> ♦
23 Pôvrinr. Non plus moi ni pourtant
moi. — Albert C^xà,let. — IJiio fois n’est
pas coutume./^^'Là'charilô qui oonvro
les póohós. — iHi'üiiarap de l’Evangiliquelques obseriKifîqui'té^ifl-s V.-iudois d’api'bs
tetis manuscrits, suite. — A'om!é!i.se.s. ■ ■
*;'* F*ôvi“l©r*
i\0Pi PLUS noi ET l*0VRTA!\T NOI
c’est le titre d’un bon, même
d'un excellent livre, qui vient de
paraître, saïis nom d’auteur, à la
librtû^ie^onhoure à Pari.s, portant'po^sêfjî^raphê cette parole
djÇ; r.Sti|^^l : «Je vis, non 'plus
moi-a||pe , mais Christ vit en
moi Avant de vivre il faut
naître; .oii saisir la vie véritable
que Diep a préparée et que Christ
offre à la seule condition qu'elle
soit acceptée avec foi. La vie,nouvelle ou la délivrance de la condamnation, ne dépepd ni de celui
qui veut ni de celui qui court mais
de Dieu qui fait miséricorde. Mais
TfT
si Dieu veut sauver,
et parfaitement le peçheufi Î'pjinerai des âmes ne lè veut pa-V,,'^
l’homme naturel ne le'v&ut, giièhé
d’avantage. Son orgueil sé réifpl'ié
à la pensée de ne rien pdùvpîr
ajouter à l’œuvre de Dipu.j^p '
La jir'lciication de' la. çrpiïi.pst
un scandale à celui qui; ■\fep^ ipéT
riter, et une folie jà.,ceia:if,q,ui .se
confie en sa sagesse et qui a pne
haute opinion de son' lùtelligeupe.
L'homme animal (qui n'est pas nè
de l’Esprit) ne comprend point les
choses qui sont de Dieu. Mais
aussitôt que Qhrist entre dans un
cœur qui lui a ouvert la parié,
un homme nouveau, nait en lui ,
cet homme qui prend plaisir à la
loi de son Dieu, qui savoure com,bien il est bon, mais qui ¿rpucontre, à chaque pas, desjdi^cultës
et des obstacles par le^quefe'^atw
espère encore le^ regàgnpri,^) Ipi ^
mais aussi par lé tnoyea ^ssqùeis
son Sauveur veut l’afféroiir et le
préparer pour la gloire.
.ÎLa volonté de Dieu à l'égard .du
salut des pécheurs eét clairement
manifestée, même avec sern3.ént!,
dans sa parole ; de Son côté ¡lu-vor
lonté de l'homme a un rôle prérpondérant dans la conversion.
#•
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2
^^»W^Vw^Vv^rwwVWW>VWWVWV^I^WWW/VWW^<^.^AA^^A/^A^^J^A^^/>/■A/V^J»J^^
« Vous ne voulez pas venir à moi
pour avoir la vie, disait Jésus aux
juifs qu’il aurait voulu sauver ».
«Veux-tu être guéri,» dit-il au
paralytique, et à un aveugle : « que
veux-tu que je te fasse ?» — Lorsqu’on entend sortir de la bouche
de gens plus ou moins sincères
des plaintes comme celle-ci : « je
voudrais croire, je voudrais être
sauvé », on, peut hardiment y répondre par ce reproche; «Vous
ne voulez pas, ou vous n’avez pas
jusqu'ici voulu sincèrement le
salut qui vous était offert; la
preuve c’est que vous ne l’avez
pas saisi». En ceci, et comme
nous connaissons la volonté miséricordieuse du Seigneur: vouloir
c'est pouvoir.
Et les bonnes œuvres qui sont
partout recommandées ne faut-il
pas les faire et marcher en elles?
Certes il le faut, il faut même y
abonder, mais elles sont les fruits
de la foi, la manifestation de la
vie. Un mort n’en fait pas. Même
après avoir reçu Christ, l’homme
est de lui-même incapable de les
accomplir; c’est Christ en lui qui
les produit, ensorte que le racheté n’a pas de quoi se glorifier.
Renoncer à soi-même pour se charger de la croix de Christ, dépouiller et crucifier de jour en jour le
vieil homme, c’est le combat dans
le quel il faut résister même jusqu’au sang; c’est la carrière dans
laquelle le racheté doit s’avancer
en rejetant tout fardeau et le péché qui l’enveloppe si aisément.
— Il peut tout en Christ qui le
fortifie et qui est toujours avec
lui. Comment? Par le St, Esprit qui
a fait naître l'hoimne nouveau,
qui le nourrit de vérité, lui explique la parole, le console dans
ses afflictions, le guérit de ses
soucis, le délivre de ses inquiétudes, illumine sa voie même à
travers la vallée de l’ombre de la
mort.
58
✓UVVVVVvvvvwvVV'V'%A/S>VVVVVVVViVVVVV\A/VVVVV»/WVNA«/V'AA/VWVWVVWV>i'‘
L’auteur a laissé entièrement de
côté les questions qui ne se rattachent pas nécessairement k la
seule chose néce.ssaire, le salut
de .l’âme. L’élection, les peines
éternelles, le baptême, la meilleure forme d’église, le millénium,
le sort à venir des payens, sont,
dit-il, des choses qu’il sera utile
d’étudier en leur temps, mais qui
sont tout-â-fait hors de saison tant
que l’àme n’a- pas encore trouvé
la paix. Nous ajoutons que' ces
questions étudiées avant le temps
font beaucoup plus de mal que
du bien.
C’est un livre d’édification du
meilleur aloi que nous venons d’analyser très rapidement et imparfaitement. C’est surtout un manuel
que nous recommandons sans réserve à quiconque a commencé â
s’occuper de son âme.
Il se recommande lui-même par
son caractère très distinct et par
un bon marché exceptionnel (2
francs) pour les livres qui nous
viennent de France. Comme cet
ouvrage aura plus d’une édition,
nous nous permettons d’engager
l’auteur à faire disparaître, dès la
plus prochaine réimpression, les
expressions suivantes: indulger(le
péché), canceller, amertumer et
insuffler.
Albert Cazalet
Tous les Vaudois qui, de 1833 à
1883, ont séjourné plus .nu moins
longtemps à Berlin pour y |0|nplèter
leurs études, ont connu d||uî) dont
la mort soudaine a plongé'dans le
deuil sa chère épouse, ses collègues
et ses nombreux amis. Quelques uns
de nous l’ont revu encor, l’automne
dernier, lorsqu’il put infin réaliser
en partie un vœu qu’il avait formé
depuis longtemps, et faire une courte
apparition dans nos Vallées.
3
Nous nous sommes dit, plus d’une
fois, en pensant à notre ami, entré
maintenant dans son repos, qu’il
avait reçu du Seigneur, comme un
don très rare chez les hommes, ce
que l’apolre Pierre recommande à
la femme chrétienne comme son plus
précieux ornement, savoir fiwcon’wntibüité d’un eqyrit doux et paisible.
Homme du devoir, il semblait n’avoir d’énergie que pour l’accomplir;
nous doutons qu’il en ait jamais
beaucoup montré pour la défense de
ses propres intérêts. Pasteur de la
colonie française, il avait, comme la
plupart de ses collègues , cessé depuis bien des années de prêcher dans
cette langue que les descendants des
anciens émigres ne comprenaient pres
3ue plus. Sans être éloquente, sa préica tion était biblique et substantielle ;
son enseignement catéchétique soigneusement préparé et bien nourri.
Mais ce qui donnait une efficace particulière à ses instructions et à se.s
exhortations c’était sa bonté, son humilité et son inaltérable douceur. Qui
aurait pu être sourd aux accents de
cette voix si affectueuse et si tendre?
Sa mémoire sera en bénédiction pour
plusieurs, et nous qui savons apprécier la grandeur de la perte momentanée que vient de faire sa fidèle
compagne, nous lui offrons l’expression
de notre plus vive sympathie, en demandant au Seigneur qu’il daigne la
soutenir dans son épreuve et la consoler dans son deuil.
Albert Cazalet, pasteur et assesseur
du Consistoire, est mort le 42 février
à l’âge, croyons-nous, de 66 ans.
Ijae fftis n’est pas canlunie
Aussi nous promettons-nous bien
de ne pas y revenir sans la plus absolue nécessité ; nos lecteurs ordinaires ne nous le permettraient pas.
Ce que nous allons placer sous leurs
-yeux est quelque chose de si ignoble
que lorsqu’un ami nous y a rendu
attentif et nous l’a même transcrit
pour le Témoin, nous avons eu de la
■ 59
peine à croire que ce fût quelque
chose de réel. Mais alors, pourquoi
le publiez-vous ? C’est ce que vous
allez voir.
Nous traduisons de l’italien, car il
s’agit de deux articles, ou fragments
d’articles publiés par le journal II
Yeneto GrisHano du 3 et du 10 février
courant.
« Les Vaudois, avec l’or des étrangers, sont sortis de leurs grottes',
devenues maintenant des palaife/par
la vertu du martyre. Les pauvres
pasteurs étaient, et ils sont fourbes ■
('rusés) et non savants; ils ne savaient
rien de l’italien, ils étaient' et sont
français. Ils étaient incapables de se
communiquer aux italiens. En effet,
ils n’ont en Piémont que très peu
d’églises missionnaires... —Les Vaur
dois se servirent des italiens pour
prêcher et ils les traitèrent si bien
qu’un soir ils se virent (les italiens)
contraints de crier aux Vaudois: ours,
ramoneurs, retournez dans vos cavernes, vous n’êtes que des sectaires
qui voulez vous imposer ».
« Ce nom de sectaires inquiétait
{dava fastidio) les diverses communions étrangères, et les Vaudois étaient
anxieux de recevoir de toutes. C’est
pourquoi ils feignirent d’être larges,
mais, sous-main, ils érigeaient la
secte, le vaudoisisme, ce dont nous
devrons parler un jour, et plus au
long ».
« Les Baptistes ne donnent pas leur
argent aux Vaudois, et voilà la raison pour laquelle les Vaudois insinuent que les Baptistes sont sectaires.
En même temps les Vaudois continuent à se faire appeler par ces têtes
bigolles anglaises et américaines;
VIsraël d’Italie ». '
«Nous croyons véritablement que les
Vaudois sont italiens, comme le sont
les juifs; nous croyons même qu’ils
sont les juifs d’Italie.
«Avec cela, nous avons en Italie
différentes communions chrétiennes,
et les Lévites vaudois désœuvrés,
comme le Lévite du Livre des Juges
(VII, viii), pénètrent, soit coraîdé' ministres, soit comme maîtres'd’école,
dans les différentes églises. La presse
4
- 60 ...
'/s ^ iK. A A A#
vaudoise reçoit les écrits de ces ministres et elle les loue; mais malheur
à la mission étrangère qui a dans
son, sein de ces ministres! Qu’elle
s’attende à des surprises et à des
trahisons ! »
Tout ce qui précède est contenu
dans l’article de fond du numéro du
3 février ayant pour titre : Honneur
YaudAois.
Ce qui suit est tiré de l’article intitulé Les Cendres, et publié sous la
date du dS courant.
ccTu as été tiré de la terre et tu
retourneras à la terre. Sur ces paroles les hornn^^qs formèrent la religion de la mort et le commerce immonde des .saints ministres de la
religion, les auels pour trafiquer ont
besoin de péchés, comme les marchands ont besoin de marchandises;
c’est pour celk qii’ils ont favorisé le
carnaval, au point que les évêques
eux-mêmes commençaient, ou, comme
l’pn dit, ouvraient te bal dans les
églises. Les Vaudois, frères germains
des prêtres, faisaient la même chose,
et comme si Dieu sauvait par le
moyen des viandes , à la crapule (cmpula), on a fait suivre le jeûne; les
Vaudois aussi dans leurs tahnières où
ils sont une secte (car pour tromper
ils font parmi nous comme les jésuites, ils sacrifient k tous les Dieux),
dans leurs tannières ils ont le jeûne
officiel au soi-disant Vendredi-saint ».
Il nous a'fallu quelque' coui^age
pour traduire littéralement mais fidèlement, les infamies qui sc publient
sur le compte des Vaudois dans une
feuille qui s’appelle le Chrétien de la
Vénétie. Nous demandons pardon à
noslecteiirs de leur en avoir, en quelque sorte, imposé 1» lecture, et ils
comprendront sans peine que nous
ne nous abaissions pas à réfuter des
invectives. Quoique nous ne la réclamions nullement pour nous-mêmes,
nous laissons à quiconque s’y. sent
appelé, la liberté de prodiguer les
injures., Mais il y a une chose qui
dépassé notre compréhension, c’est
que les directeurs responsables de la
mission italienne, de quelque déno
mination qu’ils dépendent, permettent
à leurs agents de recourir à des arguments pareils à ceux dont se sert
la feuille vénitienne, pour combattre
une Eglise qu’elle n’aime pas et qu’elle
ne connaît pas. Le Directeur du Vetieio
Crisliano est un ouvrier au service
d’une église baplisle épiscopale, nous
ne savons pas bien si elle est large
ou étroite, ce qui ne nous inquiète
nullement. Ce que nous savons c’est
3ue cette mission est soutenue .par
es chrétiens des Etats-Unis, ,el qu’il
y a en Italie un surintendant qui la
dirige et la surveille.
Or nous croirions faire injure aux
chrétiens baptist.es ép'iscopaux d’Amérique en supposant qu’ils s’imposent
des sacrifices considérables pour entretenir des ouvriers tels que l’auteur
de l’article ou des articles dont nous
avons donné quelques extraits. Jusqu’à preuve du contraire nous croyons
qu’ils ignorent parfaitement et que
leur délégué responsable, ignore comme eux ce qui se fait en leur; nom
et avec leur argent.
La charité qui couvre les péchés
Deux regards, l’un au dedans et
l’autre autour de nous, suffisent pour
nous convaincre <^ue nous sommes
enveloppés par le»peché< par ce péché
qui nous éloigne de Dieu et nous
prive du boiilieur.
Il faut à tout prix qu’il ,soit effacé,
pour que nous puissions vivre en
communion avec Dieu.
— Mais comment l’effacer?
— La charité couvrira une multitude de péchés (1. Pier iv. 8.) nous
répond la Parole de Dieu.
Et c’est la charité de Dieu seulç
qui les couvre; ce ne sont pas nos
prétendues bonnes œuvres, ni nos,
souffrances, ni nos pratiques religieuses. Celà ne vient point de nous,
c’est un don de Dieu, afin que personne ne se glorifie. Dieu ne couvre
pas seulement nos péchés, il les
efface, il les Jette au fond de la mer.
Il sont donc bien couverts puisqu’il
5
61-,..
3:
y a far eux les vagues de l’Océan ;
et l’Océan est plus profond que nos
montagnes ne sont élevées.
— Mais comment Dieu efface-t-il
nos péchés*?
— C’est par le sacrifice expiatoire
de Jésus Christ qui a porté nos
péchés en son corps sur le bois.
Son sang seul a ce pouvoir, car
sans effusion de sang il ne se fait
point de rémission. Il jette sur nous
son manteau éclatant de justice, et
il couvre 'parfaitement toutes nos
fautes. Il les éloigne même de nous
comme l’Orient est éloigné de l’Occident, deux régions qui ne se touchent
jamais. La dette est donc effacée,
l’obligation est anéantie, et le débiteur, c’est-à-dire le pécheur ~~ est
absous — Oh miséricorde de Dieu I
La charité de Dieu est si efficace
u’elle efface une multitude de péchés,
it S. Pierre; tous'les forfaits, dit
Salomon (Proverbes x. 12). Il est
donc disposé à nous pardonner 70
fois 7 fois en un jour — ce qui fait
plus que 490, mais un nombre infini
de fois, pu qu’il nous ordonne^d’en
agir ainsi avec nos semblables.
— Crois-tu cela, cher lecteur?
— Si tu le crois, tes péchés sont
effacés, et sinon ils restent et tu
devras en rougir de honte devant
l’univers entier réuni devant le trôné.
Oh! crois celà, et tu seras rendu
let, et ton âme vivra. Voilà, cher
rère, ce qtle fait la charité de Dieu.
Maintenant que fera la nôtre?
Si nous voulons être de vrais disciples, imitons le Maître et faisons
ensorte que 'notre charité couvre les
fautes de notre prochain ; qu’elle les
couvre, puisque nous ne pouvons les
effacer comme le Seigneur efface les
nôtres.
Comme Dieu a le mal en horreur,
nous devons être peinés à la vue du
péché. — Qu’ils sont misérables ceux
qui s’y plâisent!.. Ils ressemblent à
ces insectes vils et immondes qui se
plaisent dans les plaies d’un corps
malade. N’exagérons jamais les fautes
de nos semblables, cherchons plutôt
à les atténuer — s’il y a moyen — ôu
à mettre en évidence le côté favorable
de l’action commise. Le Seigneur
nous en donne l’exemple quand il
s’écrie du haut de sa croix ensanglantée; Père, pardonne km, car ils
ne savent ce qu’ils font. 'Voyant ses
créatures endormies à cause de leur
faiblesse, il jette sur elles l’épais
voile de la nuit — puis quand* les
forces nous sont revenues par'* lé
repos et par le sommeil répárateffp,
voilà la lumière du jour qui enlêVè
le yoite qui cachait notre faiblesse ét
qui vient mettre en évidence notre
activité. Soyons les avocats de nos
semblables — plutôt que leurs juges,
et ne soyons pas trop sévères, car
de la même mesure que nOus mesurons les autres nous mesurera
aussi. iu',.,.
Lorsque nous ne pouvons excuèét'
les fautes, au moins ne les divul'gUbn's
pas, n’allons pas les colpotter, ce
serait manquer de charité. N’attirdns
pas sur nous la malédiction de Cham,
qui mettait en évidence les fautes de
son père; imitons plutôt la respectueuse charité de Sem et de Japhet
qui marchant à reculons, pour ne
pas voir combien leur père s’êtaît
dégradé, jetèrent leur'manteau -sur
lui pour couvrir sa honte'. Un peintré
qui aurait mission de reproduire íes
traits d’un borgne, le prendrait de
profil pour ne pas mettre en évidence
ce défaut physique.
~ Et quand nous ne pouvons ni
atténuer , ni taire les fautes de notre
prochain, que ferons nous?
— Vous les pardonnerez! Voilà un
remède efficace quand les autres
auraient manqué. Voilà ce que la
charité impose. Voilà ce que Dieu
fait et voilà ce que nous devons faire
tous. C’est là le moyen le plus sûr,
en même temps que le plus noble.
Pour atténuer, pour taire et pardonner, nous avons besoin de charité,
de charité ardente, sincère, forte et
durable.
— Qui nous la donnera?
Celui dont la charité couvre nos
nombreux péchés, demandons-Ia lui
au nom de Jésus Christ! E. B.
6
^.62.
Du champ de l’Evangélisation
SOÜVENIR D’un évangéliste.
On était à la saison des fruits et
je causais agréablement avec un évangéliste que je n’avais plus revu depuis deux ans. 11 me confiait ses
déceptions et ses difficultés; il me
parlait aussi des fruits que le Seigneur lui avait donné de cueillir. ~
Laissez-moi vous raconter, lecteurs,
un des souvenirs qu’il déroula devant
moi.
«C’était en automne, me disaitdl,
il y a de cela quelques années; une
famille allemande nous avait été recommandée. Le mari était atteint de
•phthisie et venait chercher quelque
soulagement sous le ciel de notre
beau pays; sa femme et un enfant
raccompagnaient.
ji) Je le visitai chaque semaine, comme ami plutôt que comme pasteur.
C’était un homme instruit; il avait
beaucoup voyagé et sa conversation
était fort agréable. Avec celà, trèspoli. — Au bout de quelques semaines,
il me dit: l’intérêt et l’affeclion que
vous me témoignez m’obligent à vous
féire l’aveu sincère de ma manière
de voir en matière religieuse. Je me
sentirai ainsi dans une position plus
franche à votre égard.
î 11 me dit alors qu’il croyait en
Dieu, à la vie à venir, à la rétribution du bien et du mal faits par chacun, qu’il espérait dans la bonté de
Dieu; mais qu’il ne voyait en JésusChrist qu’un grand homme. 11 me raconta comment il avait été éloigné de
l’Eglise par l’étroitesse des pasteurs
qu’il avait connue dans sa jeunesse,
comme aussi par l’autorité surhumaine qu’ils s’attribuaient. II ajoutait
que les pasteurs vaudois qu’il avait
eu le plaisir de connaître, ne ressemblaient nullement aux pasteurs
orthodoxes allemands dans leur manière de faire et d’enseigner.
Nous eûmes à diverses reprises,
une conversation sur les points qu’H
n’admettait pas, en particulier sur
la divinité de Christ et son œuvre
expiatoire. Je lui prêtai les conférences apologétiques de Godet, mais
il ne parut en rien ébranlé. Une année
s’écoula ; je continuai irés-régulièrement mes visites, ne touchant que
rarement aux doctrines en question.
» Quand l’automne revint, il me
pria de donner l’instruction religieuse
a sa femme d’origine autrichienne,
qui le désirait. Elle avait, en effet,
toujours fréquenté le culte et je l’avais d’abord crue évangélique. Il voulut assister aux leçons que je donnais à sa femme et il les suivait avec
un visible intérêt. L’assiduité avec
laquelle je l’avais visité avait détruit
chez lui quelques préjugés au sujet
des pasteurs et ma manière tout
autre qu’autoritaire d’expliquer l’Evangile à sa femme lui plaisait.
Quelques semaines plus tard, au
moment de prendre congé, il me dit
en me serrant la main : « Vous aurez
bientôt deux catéchumènes » — « Et
qui sera le deuxième? » lui demandaje. — « Moi-même, dit-il en se
montrant du doigt, et vous pouvez
être sûr, quand je vous dis cela,
qu’il y a quelque chose de nouveau
en moi. » — Lorsque j’eus expliqué
à sa femme — d’une manière un peu
plus complète et soignée, à cause de
lui, la nature et l’œuvre dé Christ,
il médit: Je suis presque convaincu.
Je sens l’importance, la nécessité
d’arriver à la certitude. Je vois
maintenant, comme je ne l’ai jamaîg
vu, que si Christ est le Fils de Dieu,
il u’esl pas possible d’être sauvé hors
de Lui ; que toutes nos bonnes
œuvres, tous nos efforts pour devenir
meilleurs , ne peuvent nous sauver ;
autrement, Dieu aurait épargné son
Fils. Il me faut y songer sérieusement,
je n’ai pas de temps à perdre.
Son mal allait en qmpirant. Bientôt
il ne put plus quitter le lit et cependant il voulut que je continuasse
mes leçons dans sa chambre aussi
longtemps qu’il put le supporter. Il
déclinait toujours; je donnai mes
dernières leçons à sa femme dans
une chambre voisine. Quant à lui,
son instruction était achevée. Il m’avait dit quelque temps auparavant,
7
-63
hénissant Dieu et me l'i^merciant moi
aussi: «Maintenant Christ est mon
Sauveur. Je l’ai connu tard, mais à
temps toute fois, t Le dernier Dimanche qu’il passa sur la terre, je
l’allai voir avant de me rendre au
temple; il ne pouvait plus parier;
et quand je pris congé de lui, il
joignit les mains pour me recommander de prier pour lui à l’église.
Il s’endormit doucement dans la paix
du Seigneur. Sa femme avait été
admise à la S. Gène depuis peu , et
ce fut pour elle une consolation
précieuse d’avoir connu la vérité et
d’avoir vu son mari mourir dans la
foi au Seigneur Jésus. »
Abeille (1).
{]) üufi erreur du prote m’a fait usurper, dans Je
N, 6 ia signature Meille; ii faut^ sans doute, i'attrîbuer îî récriture de la petite Abeille, un peu
pressée.
a propos de qucipes observations
snr raotiqnité des Vandois,
d'après leurs anciens mannscrits
■' fSuite, VOÎ7- N. 7J.
Les faits dont l’hypothèse précédente ne saurait rendre compte et
aux quels il faut que la nôtre puisse
répondre, sont donc; les défectuosités
prosodiques qui se reproduisent dans
tous les manuscrits connus de la
Noble Leçon, avec une uniformité qui
n’aurait pas eu lied, si ces manuscrits
avaient été faits à des époques différentes et copiés sur différents modèles; puis le caractère graphique
de ces MSS. que les paléographes
s’accordent à reconnaître pour appartenir au même temps.
Comme nous l’avons vu, en parlant
des ateliers de copistes, plusieurs
manuscrits exécutés sous Iq même
dictée, reproduisent uniformément
les qualités et les défauts de cette
dictée. Mais ici précisément nous
avons deux manuscrits qui portent
la date de mil-cent, et deux celles
dé mil-qmire cents; pour le restant
du texte les quatre manuscrits sont
d’accord, jusques dans les omissions
faites par négligence et les adjonctions, dues soit à des accidents de
dictée, soit à des notes marginales,
introduites par elle dans le texte.
Je suppose donc que ces quatre
copies, ayant été faites sous la même
dictée, l’un des copistes arrivé à ce
vers: il y a mil et cent ans, se soit
dit: mais, non; nous sommes en
quatorze cent, il faut mettre ; il y
a mil et quutre cents ans; et il aura
ajouté cccc. Celà est certainement
dans l’ordre des choses possibles.
Le copiste voisin frappé de la
justesse de cette observation, mais
ayant déjà écrit son vers :
Bèn ha mi! è cènt an,...
Aura ajouté le chiffre 4, après
mil è„ en le plaçant un peu au dessus
du niveau des caractères qui composent la ligne; comme en effet c’est
dans cette situation, qu’on reconnait
la trace du chiffre effacé sur le manuscrit: ce qui semble bien indiquer
que ce chiffre a été une adjonction,
mise après que la ligne avait déjà
été écrite. Et si, plus tard, le propriétaire de ce manuscrit, regrettant
qu’il ne fût pas conforme à celui
dont on s’était servi pour la dictée,
avait voulu faire disparaître du sien
ce chiifre supplémentaire, ne serait-il
pas plus naturel et plus juste d’en
conclure, et de dire: qu’il l’a fait
pour rectifier son MS. plutôt que
pour le falsifier?
Ce n’est là qu’une simple hypothèse:
mais tout aussi admissible, il me
semble, que celle d’une altération
frauduleuse, de la part du Vaudois
à qui ce MS. avait appartenu.
Dans l’état actuel ae nos connaissances, rien ne prouve absolument
que l’une de ces hypothèses doive
être admise à l’exclusion de l’autre;
mais en les écartant toutes deux, on
peut se demander si dans la texture
même de l’ouvrage, dans ses tendances, son esprit, ses pensées dominantes; et peut-être aans quelques
détails de mœurs, révélant un genre
de vie particulier, ou reflétant le
caractère général d’une époque connue, on ne trouverait pas quelques
8
.64
indices du temps où cet ouvrage
a pris naissance.
Il est clair que cette méthode ne
saurait permettre, que très exceptionnellement, d’arriver à une date
précise; mais elle a souvent réussi à
préciser nettement une époque, en
dehors de laquelle l’œuvre ainsi
étudiée n’aurait pu se produire.
Voyons si elle est applicable aux
manuscrits qui nous occupent.
(Suite).
Jlouïïellca reUgUuscs
Italie. — Voici ' d’après VAnnuario
Evangelico pour 1883 un tableau, en
raccourci, des Eglises évangéliques
en Italie:
Commu- Elèves ContribuDÎaDts desËcol. cioBS
Kgliso Vaudoise <ünmo.
• itos Vallées . 12.156 3.400 60.525,26
lili iil. lie la Mission 3.421 1.973 56.516,39
lii. ÇhrétiPimo libro (l'Iymonlhislnsi manquent les inciicatioiis.
I(i. Libre . . . 1 750 657
1(1. MéthûrtisleWesl.1.451 653
Iil.- iii. Episeop. 707 3S1
Iil. Baptiste, entre
laryes et étroites 593 342 1.0'K)
Comme on le voit les Eglises essentiellement composées d’etrangers,
ne figurent pas dans ce tableau.
Suisse. — La brochure de M“® la
comtesse Agénor de Gasparin, sur
['Armée du Salut et ses ordres et règlemenls, en quelques jours, est arrivée à sa 3® éditJôn. Que ceux qui
veulent se faire ' une idée de cette
secte se la procurent et la lisent ;
ils resteront, comme nous stupéfaits
de ce qu’ils y liront.
France. Onlitdansl’EvangféiîSiîe qu’un
ami, jusqu’ici ignoré des Asiles, John
Bost à la Force vient de leur léguer
une somme de 100.000 francs.
— Une réunion de controverse religieuse organisée par , la Fédération de
la libre pensée, a eu lieu à Paris,
salle Lévis, le 21 janvier. Voici, d’après le Christianisme, un compterendu sommaire de cette discussion:
17 000
(?)
(?)
« MM. Freppel évêque d’Angers et
Monsabré, célébré prédicateur jésuite
avaient été invités à y prendre part
en même temps que MM. les pasteurs
de Pressensé, Hollard etc. Les représentants du catholicisme ne se sont
pas présentés ; par contre MM. Ed.
de Pressensé, Hollard et Puaux père
étaient présents. 1500 personnes au
moins se pressaient dans la salle.
Les représentants de la libre pensée
ont exposé leurs idées avec un grand
aplomb, donnant à certains passages
bibliques les interprétations les plus
étonnantes et affirmant le matérialisme comme un dogme. Naturellement ils ont été très-applaudis. L’assemblée n’a pas marchandé non plus
ses bravos aux représentants de ta
cause protestante toutes les fois qu’ils
portaient un coup direct à leurs adversaires.
» M. Puaux père a eu un franc succès avec un petit discours vif et incisif où il a rectifié les interprétations
fantaisistes des textes cités et rap
Eelé avec à propos les camisardsfqfti,
ien avant la libre pensée d’aujourd’hui, ont combattu pour la lioert%,
au nom de l’Evangile de Christ. ^ '
» M. de Pressensé,*^a'ccueilii âvéq, ^
sympathie et écouté avec une at^én-’
tion soutenue, a suivi ses adversaires
sur leur terrain. Il a netteriient ex-'
posé les motifs de sa ofoyance, fai- *
sant ressortir l’impuissance de, la
science quand il s’agit de déterminer
la cause première 'àe la vie et de la
pensée.
» M. Hollard, dans un discours trèsferme et très-chrétien, s’est attaché
à faire ressortir les bienfaits de la
morale et de l’Evangile; mais de fréquentes interruptions ont fait perdre
à l’auditoire la plus grande partie de
ses paroles et l’ont forcé d’écourter
son discours. Néanmoins la journ-éf’
du 21 janvier n’aura pas été sans rei
sultat pour lia cause de l’Evangile
ErnbstRoiikht, Géi'iinlet Adoiinistraleu.r
■ Pignerol, Inp). Chiaulore et Mascarelli.