1
Slx.ièine axrnée.
N. 11.
17 Mars ISTI.
L'ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialemonl consacrée aux intérêts matériels et spirituels
de la Famille Vandoise.
Qud toutes les choses <;iii sont véritaljles..
vos pensées — ( Phiiippiens., IV. 8.)
occupent
PBIX D’âBONHEHEaT :
Italie, à domicile (un an] Kr. 3
Suisse....................*5
France.................» 6
Allemagne . . , • 6
Angleteri-e, Pays-Bas . • 8
Ün numéro séparé : 5 cent.
ün numéro arriéré : 10 cent.
BDREABX D'aBONHEMENT
ToRRE-PEr.r.icB : Via Maestra,
N. 42. (Agenzia hibliogrnfira)
PiGNERoL : J. Chlantore Impr.
Turin:/.J. Troii, via Lagrange
près le iS. 22.
Fr.ORENCK : Libreria Evangelica, via deTanzani.
ANNONCES : 5 cent, la ligne
üu portion de ligne,
r^ettres et envois franco. S'adresser pour l'administration
au Bureau d Torre-PeUlce ,
via Maestra N. 42. — pour la
rédaction : & Mr. E. Malan
Prof. St Torre-PelUce.
Somimialre.
Notre correspondance avec Prarustin. —
Correspondance. — Nouvelles religieuses. —
Varia. — Chronique vaudoise. — Chronique
politique. — Souscription pour les blessés. —
Id pour le portrait Beckwith. — Petite cor-*
respondance.
NOTRE GORRËSPONDtNCË
avec Prarustin.
i Voir le N. 40 J.
Toutes les pièces que nous avons
eues sous les yeux, provenant de
Prarustin, nous ont fait connaître,
ce que du reste nous savions déjà,
c’est qu’on y a l’esprit assez éveillé,
que c’est une paroisse où il y a
certainement de l’étoflFe; mais aussi,
reconnaissons-le , où régnent malheureusement les divisions et l’esprit de parti. 11 suffit que quelques
personnes s’entendent pour dire
noir, pour que d’autres, en nombre à peu près égal, disent liane.
Plusieurs de ces lettres et d’autres
informations que "nous avons eues,
dans ces derniers temps, nous ont
aussi fait voir qu’il n'est peut-être
pas sans importance de rappeler à
plusieurs de nos frères, non seulement à Prarustin mais aussi ailleurs, que, s’ils sont vaudois, ils
doivent se souvenir qu’ils sont
tenus d’observer la Constitution de
l'Eglise Vandoise et particulièrement l’art. 32 conçu en ces termes:
Les fonctions des pasteurs sont
celles que leur attribue la Parole
de Dieu, notamment dans les passages suivants: I Pierre V. 2. 3;
II Cor. V , 20 ; Actes XX. 28 ;
Hebr. VllI, 17; II Tm. IV, 5.
Ils sont ’particulièrement chargés de la prédication de la Parole
et de l'enseignement religieux de
la jeunesse. Ils président au culte
public de l’Eglise; administrent le
baptême; distribuent la S‘" Cène;
bénissent les mariages, et, généralement, veillent sur tous les intérêts spirituels du troupeau qui
leur est confié. Et l’art. 35, non
seulement le commencement, mais
aussi la fin: Ces fonctions sont
remplies, pour Vordinaire, par des
ministres de la Parole. Toutefois
elles peuvent l’être, en dehors de
l’administration du baptême et de
la distribution de la Sf Cène, par
2
482)
de simples fidèles , jugés par la
Table et le Corps des pasteurs, posséder les connaissances et Vaptitude suffisantes pour s'acquitter avec
fruit de ce genre de fonctions.
En terminant cet article nous
croyons nécessaire d’ajouter, en
réponse à M. le régent Jourdan,
que c’est nous qui avons employé
l’expression d’imputation grave
qui lui a fait de la peine; et c’était en effet une accusation d’une
certaine gravité que celle d’empressement à baptiser qui était
faite par nos premiers correspondants à quelqu’un qui, d’après la
Constitution, n’a pas le droit d’accomplir cette fonction. Nous avions
eu soin d’ajouter que nous n’y
ajoutions pas foi, précisément à
cause de la bonne opinion et de
la connaissance personnelle que
nous avons du régent de Prarustin.
Il y a imputation et imputation ,
ou si M. Jourdan aime mieux, il
y a accusation et accusation; il
nous paraît impossible que nos
lecteurs aient pu donner à nos paroles une signification aussi sinistre que celle que M. Jourdan
a redoutée.
Réduit aux termes de sa lettre,
le fait du baptême qu'il a administré , est un fait isolé ; il n’indique ni une tendance ni un parti
pris; mais il n’en reste pas moins
un fait regrettable , aux yeux de
M. Jourdan lui-même, au point
de vue de nos principes ecclésiastiques et de notre loi fondamentale.
9
(ffomofcmbrancci
Nous avions déjà rédigé les
différents articles de notre petit
journal, lorsque nous reçûmes de
Rome la lettre suivante de notre
ami M"" Ribet, laquelle nous fit
un si grand plaisir que nous désirons le faire partager tout de
suite à nos lecteurs;
Rome / le 10 mars 1871.
Cher Monsieur,
Vous savez sans doute que, il y a quelques années, je détruisis un théâtre, à
Livourne, et le transformai en église évangélique et en école. J’ai fait exactement
ta même chose ici. — Il y a, à cela, deux
avantages : T La destruction d’une source
de corruption, et l’assainissement, pour
ainsi dire, de l’atmosphère morale; 2' l’implantation , dans l’endroit même où régnait
la corruption, des deux institutions qui,
seules, ont le pouvoir de la détruire,
c’est-à-dire, de l’église et de l’école, qui
deviennent, pour les grands et pour les
petits, une source d’instruction, de moralité et de vie chrétienne. Je suis convaincu que, bien souvent, mes collègues
pourraient faire ailleurs, ce que j’ai fait
à Livourne et à Rome, car les théâtres
abondent dans les villes italiennes; et,
avec les loyers que nous payohs, pour
des salles relativement petites, nous pourrions, dans beaucoup de cas, avoir des
théâtres qu’on peut très facilment transformer en églises. :
Pendant le carnaval, mon auditoire
n’était que d’une cinquantaine de personnes
le dimanche, et d’une trentaine le mercredi .soir. Maintenant,' grâces à Dieu*
nous avons des assemblées plus nombreuses. Mercredi dernier* la salle était
comble, et beaucoup de personpes se tenaient debout contre les murailles et à
la porte. Mon auditoire es^ composé, en
|randè partie, de personnes instrùUes.
^ tin prince allemand, qui s*idtérèsse beaucoup à notre œuvre, y vient parfois avec
3
-(83)
quelques uns de ses amis dq la noblesse
romaine.
Pour éviter l’impression désagréable
que produit ordinairement, soit sur les
prédicateurs, soit sur les auditeurs, une
salle presque vide, j’avais laissé le théâtre
à sa place. Mais puisque, heureusement,
l’auditoire augmente avec rapidité, j’ai
vendu le théâtre pour la somme de 200
fr.,,eu priant les acquéreurs d’en débarrasser notre local aussi vite que possible.
Nous avons ouvert, dimanche dernier,
notre petite école du dimanche (la 1' à
Rome ) avec quatre enfants. On nous en
enverra, probablement, deux autres, dimanche prochain. M' Modon , libraire
évangélique, s’est chargé de la direction
de cette école.
Madame Gould, qui s’intéresse à nos
enfants des Vallées, ne pouvait manquer
de s’occuper aussi, avec affeotion, des
enfants, qui sont, en si grand nombre,
privés d’instruction à Rome, où elle habite.
Elle m’a, en effet, demandé la permission
d’occuper notre local, pendant la semaine
et, dès le 20 courant, elle y ouvrira une
école enfantine.
Nous jouissons ici d’une liberté complète. Les garanties accordées au pape,
ne nous nuisent en rien. Deux journaux,
La Libertà, Gazzetta del Popolo, et La
Cnpitóíc ont annoncé dans leurs Cronache
ciuadine mes conférences.
Quoique nous soyons maintenant parvenus au centre du guêpier romain , et
que nous travaillions de notre mieux
pour le détruire, les guêpes ne nous piquent pas. Je sais bien que ce n’est pas
la volonté qui leur manque, mais, heureusement , avec la chute du pouvoir
temporel, leurs aiguillons furent émoussés.
Sans doute les journaux cléricaux et
les prédicateurs du carême ne nous épargnent pas. Ils s’efforcent, il est vrai,
d’exciter la haine du peuple contre nous.
Un prêtre ameuta même, un dimanche,
devant la porte de notre local, dans la
via dei Pontefici, une troupe de pauvres
femmes qui, sous sa direction, récitèrent
en chœur, contre nous, tout leur chapelet d’injures et de blasphèmes. Quelques
bigots éteignent, le soir, leis lampes dans
les corridors qui conduisent à notre salle,
et volent les écriteaux suspendus aux
murailles; mais ce sont là des niaiseries cléricales auxquelles il faut s’attendre partout; et, grâces à Dieu, jusqu’ici, aucune persécution sérieuse n'a
été dirigée contre nous. — Cependant,
comme disait dernièrement, d’une voix
de stentor, M' Gavazzi, dans l’église écossaise, au milieu des éclats de rire de son
auditoire, et en se tournant vers le Vatican, avec un geste fort expressif: —
« Nous prêchons sous le nez du pape ! »
Vraiment, le .Seigneur a fait, pendant
ces derniers temps, en faveur de l’Italie,
des choses admirables ! Supplion.s-le d’achever lui-même sou œuvre, et d’ouvrir
maintenant les cœurs de nos concitoyens
à la prédication de l’Evangile.
J. Ribet.
|{ouüdle0 reltjguudeô
Un réveil à Vivario, en Corse. » Hier dans la journée , écrit
M' M. pasteur à Bastia , j’ai visité les divers amis auxquels S.
( le colporteur instrument de ce
réveil ) m’a présenté. Nous nous
sommes promenés dans le village
de Vivario pour prendre connaissance des lieux et de la disposition des habitants ; tout paraissait calme , tranquille. Nous avons
rencontré le maire et l’adjoint.
Ces deux fonctionnaires ont été
fort aimables. Le soir , vers 7
heures , toute la population était
en mouvement et attendait avec
impatience que les portes d’une
vaste salle qui avait été préparée
pour la réunion fussent ouvertes.
Quand elles s’ouvrirent , 5 à 600
personnes, avides d’entendre la
Parole, se précipitèrent dans la
salle. Maire , adjoint, gendarmes,
femmes , enfants, pères de famille.
4
~(84>
tout y était. J’ouvris le culte par
la prière, continuai par la lecture
(les 14 premiers versets du chap.
2 de la 1''® épitre de St Pierre ;
puis vint la prédication sur Apocalypse 1, V. 6, que j’expliquai ensuite en italien. S. fit la prière et je
terminai par quelques paroles de
remerciements et par la bénédiction. Le recueillement fut parfait,
et la foule s’écoula en silence,
émue , étonnée , touchée. Les poignées de mains, les éloges ne
manquèrent pas, maisjè m’effaçai
en rendant gloire à Dieu de ce qui
venait de se produire. Au milieu
de tant de désastres comme cela
est profondément réjouissant !
« Priez , prions tous , afin que
Dieu fasse croître, germer et mûrir
la semence ! Il est probable que
j'aurai à revenir bientôt ; on me le
demande instamment. . » — ( Tiré
de la 122® Circulaire de la Société
évangélique de Genève).
L’Evangile à Rome. M. Ribet
écrit à VEglise libre que l’Evangile est prêché à Rome dans cinq
locaux différents, et raconte comment il est parvenu à se procurer
le sien de la via dei Ponteßci.
« J’eus, dit-il, le bonheur de trouver dans la maison d’un capitaine
de la garde nationale, anglais
d’origine et protestant, une belle
salle qui peut contenir 250 à 300
personnes. Malheureusement, elle
était louée à une société philodrammatique , qui y avait établi
un théâtre. Après beaucoup de
pourparlers j’obtins que leur société fût dissoute. Je fis alors, avec
le propriétaire, un bail pour cinq
ans. Je prêche dans ce local qui
est dans une excellente position.
Mon auditoire est, le dimanche ,
d’une cinquantaine de personnes.
Maintenant que le carnaval, qui
fut, cette aunée , très bruyant est,
passé, j’espère que les Romains
viendront en plus grand nombre
entendre la prédication de l’Evangile. M. Gavazzi proche alternativement dans l’Eglise écossaise et
dans une salle de la via del Seminario près du Panthéon; M. Lagomarsino . dans ce même local,
et les baptistes tiennent des réunions dans la via della Croce et
près du pont S Ange ».
Missions. Nous extrayons du
Rapport de la Commission des
Missions de l'Eglise évangélique
libre du Canton de Vaud ce qui
suit: « Nous pouvons rassurer nos
amis sur la situation financière de
la mission du Lessouto ; mais ne
l’oublions pas devant le Seigneur,
car les perspectives de l’avenir
pour la Société des Missions de
Paris , sont peut-être encore plus
sombres que le moment présent ».
— Depuis notre circulaire du 17
février 1870 nous avons reçu,
est-il dit, les sommes suivantes :
1. pour l’œuvre générale de
la Commission r fr. 4464 55
2. pour la mission éventuelle
de l’Eglise libre » 3089 90
3. pour les Missions de Paris
au Lessouto » 12706 23
4. pour diverses autres sociétés
étrangères . » 5526 68
' ” Total . . fr., 25787 36
C’est certainemet un bean résultat. Car l’Eglise libre, qui compte moins de membres que notre
Bgljse se suffit à elle-même , paie
5
-(8o).
ses pasteurs et ses professeurs,
entretient ses pauvres. Mais il est
vrai de dire que, si elle a beaucoup plus de membres riches ou
à leur aise, elle se recrute aussi
autrement que par le baptême ;
c’est une Eglise de professants.
Nous restons bien loin en arrière
d’elle;
®aria.
Angleterre. Par une disposition remarquable du bill sur l’instruction voté l’année dernière en
Angleterre, le subside accordé par
l’Etat aux Eglises et aux associations pour la construction des écoles est toujours proportionnel aux
dépenses que ces églises et ces
associations font elles-mêmes pour
ce même objet.
Une sorte d’émulation s’établit
ainsi entre l’état et les institutions
particulières. Par suite de cette
disposition, l’Eglise d’Angleterre
a redoublé d’efforts pour l’éducation et l’instruction des pauvres.
Dans les quaires derniers mois
seulement elle aconsacré 1.450.000
fr. à l’appropriation de 200 locaux
pour 27.667 enfants. — Voilà du
vrai patriotisme et dans l’état et
dans l’Eglise. Cela vaut mieux
que les mesquines rivalités, que
les tristes conflits d’autorité qui
entravent tout progrès et nuisent
à la marche de l’instruction parmi
nous, 1
Allemagne. Nous lisons dans
la Nouvelle Gazette évangélique de
Berlin,, si disposée d^illeurs ' à
confondre la politiquiu et la foi :
« Une chose est nécessaire:,notre
Eglise doit être délivréerdu gou-r
vernement civil. Jamais elle n’oubliera ce qu’elle doit à la protection des princes. Mais si l’Etat,
comme on le voit assez, se détache de l’Eglise, l’Eglise ne peut
faire autre chose que se détacher
de l’Etat... La Constitution synodale, dont les fondements sont déjà
posés, est certainement la vraie
forme de notre Eglise; mais nous
craindrions de voir se perdre
toutes les bénédictions qu’une telle
Constitution nous promet, si elle
ne s’achevait et ne se consolidait
promptement. Qu’on donne donc à
l’Eglise ce qui lui appartient, à
savoir sa pleine indépendance.
Qu’elle se livre ensuite à l’accomplissement de sa tâche; qu’elle
devienne, selon la notion évangélique, la communion des croyants-,
qu’elle conserve la forme d’une
école, tout en se débarrassant, par
la discipline, de ses membres gangrenés ; qu’elle marche enfin forte
de son unité, au devant des temps
nouveaux; rassemble autour de sa
bannière toutes les forces vives
du Christianisme et combatte le
mal par la mission intérieure , et
les rougeurs qu’elle croit être
celles de son couchant seront celles
de son aurore ».
Nous voilà, dit la Liberté Chrétienne , transportés bien loin de
l’idéal de Hahl, l’Etat chrétien, à
l’idéal de Vinet, la séparation de
l’Eglise et de l’Etat.
Suisse. Nous extrayons d’un
article du Journal religieux de
Neuchâtel, sous le titre d’impression de voyage, le trait jsuivant qui
vient à l’appui ndé/'-ce, que nous
avons déjà dit ¡dans VJScho sur la
' ■ ■ -i 'iU. ■' . , i •
6
-m
réception des catéchumènes. « i Le
lendenjain matin j’arrive au terme
de mou voyage et je m’installe à
l’hôtel du village. Le soir , assis
auprès d’une tablej dans un cabinet
contigu à la chambre d’auberge ,
j’assiste, à travers la porte ouverte,
à toutes les scènes d’une vie de
cabaret. Un ivrogne débite force
sottises; des jeunes gens chantent,
au milieu de rires affreux, les
chansons les plus légères, puis
s’interrompent pour boire et pour
jurer. J’étais consterné d’un tel
degré de démoralisation. A la fin,
je me lève et je vais leur faire
un sermon sur les jurons, l’abus
du saint nom de Dieu et les paroles déshonnêtes , et je termine
en rappelant qu'ils auront un jour
à rendre compte de ce flux de paroles coupables qui coule continuellement de leur bouche , s’ils
ne s’amendent. Là dessus , grand
silence , et je retourne à mon travail. — « Voilà donc , me disaisje , des chrétiens qui, en ratifiant
le vœu de leur baptême , ont promis de renoncer au diahle et à ses
œuvres et de garder les commandements de Dieu tout le temps de
leur vie! Voilà des gens que,
légalement, je dois regarder comme
des frères, comme des membre
du corps de Christ ! Pauvre église
nationale , comme tu és ! tombée
bas ! Nos pasteurs s’abusent sur
les sentiments et. la moralité du
peuple. Quand ils paraissent, chacun envoie le diable se coucher,
et ils croient que tout va bien,
et le dimanche, à^l’église,éleurs
sermons, au lieu de> secouer les
consciences J endormieq * i souvent
les tranquillisent 1 “par des^énéralités sans force et sans actualité’ ».
Chrontque
Le Conseil Communal de S. Jean a supprimé de son budget toutes les sommes
qu’il payait encore jusqu’à présent à l’Eglise, savoir: pour frais de modérature,
pour le 'pasteur, pour les réparations de
la cure et du temple et pour les pasteurs
émérites. Réserve est faite toutefois pour
les émérites actuels qui n’ont pas renoncé
au subside communal. C’est un hommage
au principe de « l’église libre en état libre».
Cette délibération a été prise à peu près
dans les termes de celle du Conseil de la
Tour sur ce môme objet, avec cette différence cependant, que la Municipalité de
S. Jean s’est préoccupée, dès l’abord, des
moyens de faire face, au moins en partie,
aux besoins, en établissant que la Commune paierait au Consistoire, à titre de
loyer pour les écoles, une certaine somme,
qu’il pourrait ensuite affecter lui-même à
compléter les honoraires du pasteur. Cette
décision avait été prise sans consulter le
Consistoire, qui a pourtant aussi son mot
à dire , au moins pour ce qui concerne
les locaux des écoles qui lui appartiennent.
A l’occasion de la dernière visite pastorale, la question a élé naturellement mise
sur le tapis ; et une assemblée paroissiale
a été convoquée dernièrement pour s’occuper de cet objet; une Commission y a
été nommée avec charge de l'étudier, de
s’entendre a>=ec le Conseil et d’en référer.
On est en pourparler, et nous espérons
que l’on parviendra à s’entendre, et que,
sans compromettre le principe,de la sé»paration du temporel pt du spirituel, et
sans nuire aux droits acquis, les intérêts
de la paroisse et de rin.struction seront
sauvegardés. Nous tiendrons nos lecteurs
aui courant de la' marche de cette question
qui est pour toute la population vaudoise
du plus grand intérêt, pareequ’elin n’est
pus isolée elle se présentera tôt ou tard
dans toutes nos, paroisses et dans tputes
nos, Communes. La soUition radicale voudrait que la Commune t fît les^SiiBtóes dé
la' 'Cotumnné, ët rEglisn les ' aflaires dé
FBgliseç^mais conàmé' il y a des intérêts
7
-;87)
communs, nous pensons ^ue des compromis sont de saison, et doivent être acceptés , au moins comme transition, et
pour que les œuvres entreprises ne soient
pas en souffrance, par suite de changements trop sobits.
Dans cette même visite pastorale, un
membre de l’assemblée a mis en avant
une proposition qui a produit, dans le
premier moment, une pénible surprise,
c’est de supprimer complètement l’nsage
de la Bible dans nos écoles. Les raisons
données pour cette suppression, c’est que
bien souvent les régents ne savent pas
s’en servir; ils donnent, par exemple,
pour tâche de punition, d’apprendre par
cœur un psaume ou telle autre portion
de la Parole de Dieu; ils s’en servent
comme livre de lecture, et ainsi les enfants, au lieu d’apprendre à aimer les Ecritures, en viennent à les avoir en horreur.
C’est donc l’abus que l’on fait de la Bible
que l’on désapprouve, et nous le désapprouvons autant et plus que qui que ce
soit. Mais souvenons-nous de l’adage latin;
abusus non tollü usum. L’abus ne doit pas
faire supprimer l’usage. Que les régents
se servent de la Bible pour le culte, que
les enfants qui savent lire l'aient tous
entre leurs mains pour y apprendre les
faits que le Seigneur y a enseignés pour
eux et pour nous. Nous ne pouvons nous
représenter une école vaudoise sans la
Bible. Mais ce n’est pas dans cette brève
chronique que nous pouvons traiter,
comme elle le mérite, une question d’une
aussi grande importance. Nous espérons
pouvoir lui consacrer plus tard une étude
spéciale.
La Table nous éhàrge de rappeler aux
paroisses qui n’ont pas encore versé entre
les mains de son trésorier les collectes
recommandées par le Synode, de le faire
incessamment. — Dix sur seize paroisses
ont transmis leurs contributions pour les
Missions, cinq seulement pour l’Evangélisation , quatre pour les Hôpitaux, trois
pour le fonds de retraite dés régents, six
ont payé leurs abonnements au Messager
des Ecoles du dimanche.
Nous lisons dans une lettre écrite à
l’£co delta Yerilà des Vallées vaudoises
par quelqu’un qui demande que son nom
ne soit pas révélé pour le moment, que
dans une paroisse, dont le nom nous est
aussi caché, se sont passés, nous ignorons è quelle époque, trois faits contraires
à l’article 32 de notre Constitution r trois
baptêmes administrés, deux par des anciens, et un par un maître d’école, et un
quatrième qui n’a pas, bien s’en faut, la
même portée. Notre confrère désirerait
connaître là dessus l'avis de VEcho des
Vallées. Nous renvoyons, pour le principe,
à notre 1’ article, N. 10, et à la lin de
l’article Notre correspondance de Prarustin,
inséré dans ce N’. Quant aux faits euxmêmes et au silence du pasteur, à la relation de ces faits avec la participation à
la Sainte-Cène, nous attendons, pour nous
prononcer, que VEco délia VeHlà ou son
correspondant nous ait donné des renseignements plus précis.
Chronique plitique.
Italie. Le ParlemenVa repris la discussion de la seconde partie de la loi des
garanties ^papales et de la liberté de l’Eglise et a adopté, après deux jours de
discussi.tn, l’article 15 ainsi conçu : Toute
restriction à l'exercice du droit de réunion
des membres du clergé est aboli.
Le ministre de la guerre a présenté au
Sénat un projet de loi pour la réorganisation de l’armée d’après un système assez
semblablë au système prussien. D’après
ce projet, l’Italie pourrait mettre sur pied,
en cas de guerre, 750.000 hommes.
Le pape, le prétendu prisonnier du Vatican, a, dans une assemblée dite du
Consistoire, prononcé une allocution très
violente contre le Gouvernement italien ,
déclaré qp’ll repousserait loin de lui l’idée
do l’acceptation des garanties que l’Italie
veut lui donner et nommé un grand nombre d’évêques. Il ne pouvait pas donner
une meilleure preuve de son entière liberté.
8
-(88j
Pi*a.nc3ie. L’insurrection s’est fortement établie à Paris dans les quartiers
de Montmartre et de Belleville.
L’assemblée nationale de Bordeaux a
décidé, à la majorité de 446 votes contre
104, de se transférer à Versailles. L’état
d’agitation de Paris n’a pas peu contribué
à cette décision par laquelle la grande
ville est momentanément décapitée.
— On lit dans le Journal des débats-.
D’après les renseignements communiqués à là Commission de l’Assemblée Nationale , on peut estimer ainsi les frais
occasionnés par la dernière guerre :
Les dépenses générales 3 milliards
Indemnité de guerre à l’Allemagne 5 id.
Déficit des recettes pour li2
année 1 id.
Total 9 id.
Allemagne. — L’empereur Guillaume a envoyé au Czar un télégramme
par lequel il lui fait connaître les conditions de la paix. Il ajoute ces paroles: La
Prusse n’oubliera jamais qu’elle le doit à
la Russie si la guerre n’a pas pris de
plus grandes proportions. Le Czar lui répond qu’il est joyeux d’avoir pu lui prouver
sa sympatie comme son ami sincère. On
conclut naturellement de ces démonstrations d’amitié qu’une alliance existait entre
ces deux puissances, et que si l’Autriche
en particulier avait pris parti pour la
France, elle aurait eu maille à partir
avec la Russie , laquelle serait du reste
entrée dans la lice si une autre grande
puissance avait rompu la neutralité. La
paix est,célébrée en Allemagne par, des
fêtes; toutefois il y a en Prusse surtout
des germanissinds qui trouvent Bismarck
trop modéré et qui le blâment de n’avoir
pas reyèndiqué la possession de Belfort.
C’est au point que les journaux, organes
du Chancéiier fédéral, prennent à tâche de
le justifier, en montrant le peu d’impôt
tance de cette forteresse pour là . France
et pour l’Allemaghedans le cas^d’pne
nouvelle guerre,
‘Viro.’
nifolli'nn en
SOUSCRIPTION a ...nuiun
EN EAVEUa DES HIUTAIBES BLBSSàS .
DES DEUX AHHËES BELUOÉHANTBS
Ilio
Le Comité des dames vaudoises, pour
secours aux militaires blessés, a fait parvenir à l’Agence Internationale à Bâle,
son second envoi de £r. cinq-cent-dix (510)
pour être employés an soulagement des
blessés allemands et des français.
L’Agence en accusant réception de cette
somme, par l’organe de son Caissier, exprime ses plus vifs remercîments aux donateurs;»
Résumé.
Montant des deux listes
déjà publiées dans V Echo
Rqçu depuis de M' le P'
Davyt et famille
Par le même de D. Davit
de Bobi
Fr. 534 01
7 01
Total
fr. 543
Dépensé comme suit:
Envoyé à l’Agence de Bâle fr. 510
Frais d’expédition, agio,
bons, reçu etc » 28 85
Reste 3 fr. en pièces hors
de cours, plus 1,16 » 4 16
Qui seront joints àd’aütres dons destinés
au même objet.
SOUSCRIPTION'
POUR LE PORTRAIT DU GÉNÉRAL BECKWITH.
(cette souscription est close).
De M“' Marg Proche! ' Ir. 1
De M' Revel ex-régent
s"' '2
De M' le D' Rostan » t'I - 5
De M' l’Evangéliste Ribet » r, 5
Recettes précédentes ¡di. » 387
Totàî " fr. 400
Pelile Corresponda nee.
1 ) M. ï>. R. Pomaret! — h'Echo parraisons
de convenance ne publiera les souserifHtions qu’à la fin. i fî: inti!''
2) M“” Af.t (r. Florence. Reçu fin. 3-pour
les blessés. Merci<>>, j •
3) M' P.,,P. Comoi, Reçu fr., 15. —
VEcho s’abstient de publier pour des raison de convenance. - Merci.
A. RAVEL Gérant.
Pignerol, Impr. Chiantore.