1
Alinée XIII".
l’iâiï dTáboñsement pabXn~!
Itilii- . . . . L. 3 I
Tous Kos i»ayn de rUnion do 1
poste . . . » R !
Aniórlriue du Sud . . . » ’S ì
Ou s’iiboTino :
Au bureau d’AdiuiiiÎKlratieii ;
Oheï HH. les Pasteins .
Ohez Jf. Krimst Roh»i*t (Picnerol) «t
à la Lîhrajirîé UhiAutaro et
JlascîiTfllli (l'iguurol).
*-''atinmjünieut part du IrJanvîer
et HO paici d'avance.
.N. U.
ji KumeroB séparée demandés avant
I la tirage 10 centimes chacun.
Ânuoticex: 2(1 centimes par ligne
pour lino seule fois, —15 Ce^ntimes dp 2 à 5 fois et 10 cou
tlniQs pour 6 fois et au dosau«
S'adi'ossér pour la Uédaclion «t
l'AdDiiiijstrfltloii á l\r. le Pastour H. lioaio — SitÎnf Onnuriini! Viason (Pinerolo) Italie.
Tout changemont <Vadresse est
payó 0,25 centimrç.
LE TEMOIN
ECHO DES VALLEES VAUDOISES
Pai’aissant chaque Vendredi
lue acres icmoùts, .Actms 1 * R.
iilinn il'o.
hour le'[limanclio de Pâques. — Evari'
gélisfilioti, — Si. l’ani t.Ti[é de précipitaliou pur une salutiste. i.e jubilé du Rev.
Üüct, .\mlrew Thomson. — L’Egüse vaudoiseolies réunions de Réveil. — .'Voo ce/P'.sri’li/jii’iisef! — Smt.srriphiHi. — Wflntr poliliipio.
SxiU^aiU l(i>, vèriic >txce In rh’in'té. Kpir. iv, 15.
le Dinnek k
(Lire Mabo xvi)
Rends-moi, ô Seigneur, conforme à la résurrection de mon
Sauveur. Vivifie-moi et me fais
sortir de mou état de mort dans
mes fautes et dans mes péchés.
Donne-moi de connaître Christ et
de connaître par expérience le
pouvoir de sa résurrection. Que
je sois sauvé par sa vie ; parcequ’il vit, que je vive aussi; et que
du haut du trône oii il est exalté
comme Médiateur, descende sur
moi la force qui me rendra capable d’obéir cotnme ceux qui,
de morts rendus vivants, marchent eu nouveauté de vie!
Que je ne sois pas effrayé en
cherchant Jésus; que plutôt mon
cœur se réjouisse en cherchant
le Seigneur. Ce n’est pas une vaine
entreprise ; celui qui cherche
trouve, et ceux qui trouvent
Christ ont trouvé toutes choses.
Que mou cœur n'ait pas de repos
qu’il n'ait trouvé, dans le Sauveur,
la perle de grand prix.
Seigneur, je crois; viens en aide
à mou incrédulité. Chasse loin de
moi cette lenteur, cette dureté,
cette .stupidité de mon esprit;
révèle-toi à mon âme; ouvre les
yeu.x de l’homme intérieur et qu'il
voie combien tu es un Sauveur
réel et présent et adapté aux besoins de mon âme.
#■
* ♦
Rends-moi attentif à la parole
de tes témoignages. Mon sort
éternel en dépend. Quelle alternative que celle qui est placée
devant moi I « Celui qui croira
sera sauvé » — « celui qui ne croit
pas sera condamné! » Que ces pa-
2
„„„ 106.
rôles et plus spécialement la dernière, me poussent à croire. Les
menaces même me montrent avec
quelle anxiété Dieu attepd ma
foi. Puissé-je le croire sur parole,
car il est de toute évidence qu'il
ne demande pas moins. Si nous
ne croyons pas, la colère de Dieu
demeure sur nous. Que mon àme
cède constamment à la vérité de.
Dieu; que je rende hommage à
sa fidélité et qu’ainsi Dieu soit
honoré et ma con.science tranquillisée.
«
¥ ♦
Oh donne-moi de connaître par
expérience la pui.ssancë de la foi
pour vaincre ma corruption , pour
me rendre capable de ré.sister au
diable et de .surmonter les tentations d’un monde mauvais et maudit. O Sauveur béni, je voudrai.^,
par la foi, te suivre jusqu’au Îieu
élevé où tu es maintenant.
Je voudrais regarder à mon Souverain Sacrificateur dans son exaltation et considérer l’apêtre de
ma pi^ofession. Seigneur Jé.sus, je
désire maintenir avec Toi une
constante communion d’esprit.
Etends .sur moi ta main qui ¡sanctifie afin que je sois tel que tu
me veux et que je fasse ce que
tu veux ».
(De l’anglais de Ghalmers).
Evangélisation
Lettre de Sicile
Païenne, V' .avril 1887.
Cher monsieur et frère,
C’est au lendemain d’une conférence
de district que la tâche de corres
pondant est facile, car il n’a que
i’embarr.is du choix; glimanl dans
les divers rapports les plus beaux épis,
il peut, sans trop de peine, l'éunir
une belle gerbe de nouvelles. Malheureusement pour vos lecteurs, nous
.sommes à la veille (qui peut se pi'Olonger plusieurs moi.s) et non au lendemain d’une telle conférence, aussi
en vous parlant des progrès de l’œuvre
du Seigneur en Sicile, je ne snii?
guèi'Q- à même d^ vous donner une
vue d’ensemble des derniers résultats,
et je cfairis de passeï’ sous silence
bien des faits inléressanls, propre.s
à l•éjouir des cœurs chrétiens, faute
de tes connaître. q
Ce n’est pas que la Sicile d’anjourd’hui puisse offrir ces émouvants
récits, d’il y a dix à vingt ans passés;
autre est ie journal de voyage du
pionnier qui se fraie une l'oule dans
une forêt vierge, autre leJouimal de
laheur de celui qui doit défricher le
soi, ensemencer, cultiver. Lé même
accueil enthousiaste n’e.sl plus réservé
aux messagers de l’Evangile; «on
sait ce que c’est », il n’y a plus lieu
aux illusions d’autrefois.
Kn effet l’Evangile ¡lyant pénétré
dans l’ilti sons le.s auspices des libertés civiles et du sentiment national,
il a trop souvent été considéré exclusivement comme leur auxiliaire, leur
allié. Le clergé romain, étant alors
en grande,, majorilé réactionnaire ,
avait il se reprocher sa .coupahfe complicité avec la. tyrannie bourbonne;
il n’était pas bien vu et les libéraux
étaient charmés de se venger, de la
manière «qu’il.s savaient lui ¡être la
plu.s sensible, en appelant les prédicateurs évangéliques. L’Evangîle pour
eux, comme lelîorân .aurait pu l’être,
n’avait'de prix que comme une arme
de démolition; aussi dans bien des
localités, dès qu’ils s’aperçurent que
s’il consent à abattre, c’est pour
mieux édifier, que s’il brike Tesclavage de la siiperstilion et des traditions humaines c’est pour établir le
service du Dieu Saint et Juste, ils
désertèrent en masse. Ces Pompéi
3
107------
couvertes de la cendre de l’indifférence
et de la lave de la renaissante superstition, où le flambeau de l’Evangile:
et parlant de la vie est éteint, ont
fie nombreuses Hercolanum à côté
d’elles, qui partagent le même sort.
C’est offronlcrnent. rabaisser la mission de l’Evangile que de le ravaler,
au rôle d’instrument de vengeance et
d’opposition dans les mains d’un
parti; cependant nous sommes quelquefois dupes et complices involontaires en répondant à des pétitions
dûment signées, pour nous rendre
dans telle ou telle localité, où on ne
nous invite que pour concourir à
l’obtention d’un résultat, auquel le
bien des âmes et la gloire (je Dieu
sont entièrement étrangers.
Ce n’est pas seulement en Sicile
que cela se pratique. N’avons-nous
pas, Mr. W. Meille et moi, eu l’an
de grâce 1881, aux portes (ie Turin,
concouru à doter Bertolla d’un brave
curé que la population avait vainement
l'éclnmé avant notre visite, en remplacement de létir modeste chapelain ?
La seule différence c’est qu’en Sicile
nous pouvons être appelés plus .souvent â rendre de semblables service.s,
' vu que l’esprit de parti et de coterie
domine ici à un degré élonnanl. Le
moindre village est divisé, fractionné
en plusieurs paitis, qui se haïssent
de toute la force dé leur âme et chacun
d’eux lâche d’avoir la prépondérance,
dans la direction des niraires publiques
de la localité. La statistique judiciaire
prouve que les trois quarts, au moins,
des délits, .sont dus à des sicaires qui
assouvisseni les vengeances de t’une
de ces factions;' Les meneurs et les
chefs les plus autorisés ont comme
lieu de réunion les «casino de com' pagtlie », qui, si nombreux soient-ils,
n’ont rien de commun enlr’eux, cai'
i il y a celui des nobles, des riche.s
I bourgeois, des commerçants, des
Ouvriers, très-distincts, loujoiir.s rivaux, souvent hostiles. Ces tristes
Conditions sociales font le dése.spoir
et la ruine de la plupart de.s fonctionnaires publics; nés leur arrivée cha
que parti s’efforçant, par tous les
moyens, de les gagnei' à soi.
*
* *
C’est à leur existence aussi que
l’Evangile, après bien des échecs,
doit ses plus douloureuses défaites.
Une sérieuse difficulté sa présente,
ain.si, lorsque nous sommes appelés
par un groupe de citoyens, dont nous
ne connaissons ni les attaches, ni les
intentions. En acceptant l’appel, nous
risquons de servir une coterie et de
compromettre la cause du Maître auprès de toute une population; (l’autre
part, nous e.slil permis de refuser
une occasion de faire entendre la parole du salut à des âmes, que la
grâce toute puissante de notre.Sauveur
peut vaincre malgré les dispositions
les plus contraires? On ne saurait
établir une règle; mais, certes, l’expérience du passé noms enseigne que
l’autorité de l’Evangile; lui suffisant,
tout autre patronage e.'il superflu,
dangereux, allrindu que ceux qui nous
l’offrent, dans bien des cas, sont les
plus tarés et ce que nous pourrions
prendre, chez eux, pour du courage
et du zèle, n’est que de l’effronterie
et de l’amour de la contradiction. Il
en est de rarchiteclure spirituelle
comme de la maléi'ielle; pour élever
sûrement et bien haut l’édifice on ne
peut assez veiller à ce que les premières pierres posées soient de la
meilleure qualité.
¥
* ★
A côté, ou pour mieux dire, au
nombre des ces partis, il faut mettre
les loges maçonniques, d’autant plus
dégénérées de leurs principes, que
cette institution n’a plus aucune raison d'être; aussi sont-elles plus des
agences électorales, servant des intérêts personnels, patronnant des candidatures à toutes les charges, que
des associations humanitaires.
Il est facile de comprendre quel
dangereux compromis pourrait en résulter pour l’Evangile, s’il acceptait
un concours lui venant de ce côté.
Malheureusement, tout l'es messagers de l’Evangile ne s’en sont pas
persuadés; il en est même, funeste
4
-1Q8.
iîhision, qui onl cru pouvoir se servir
de l:i maçonnerie comme base d’opéraiion et l’ont proclamée: «l’alliée
nécessaire de la cause évangélique en
Sicile ». — J’ai hàfe de conslaler que,
de ce nombre, il n’y a, queje sache,
aucun des ouvriers de l’Cglise vaudoise. — Peut-il y avoir accord entre
Chi'ist et Bélial, entre l’Evangile, qui
veut la lumière, et une société qui
élit les ténèbres, sans dénatui'ei' le
caractère de notre mission et servir
des intérêts souvent inavouables! Ce
n’est pas par considéralion ou tendresse pour la vérité en elle même,
que certaines loges cherchent l’alliance avec les « protestant! », mais
parceqtie, comme leur nom l’indique,
leur seule présence est déjà une-proteslalion et ils espèrent se servir
d’eux, comme d’une arme agressive.
Un exemple l écenl confirme la justesse de l’appréciation. Vers la fin
de l’année dernière, le colporteur
Glorioso éiail vivement sollicité de se
vendre à Nicosia, petite ville de 16000
âmes, et de conduire avec lui un
pasteur, car un fort noyau de Nicosiani étaient décidés de fonder une
Eglise évangélique; c’était du moins,
ce qu’un pi'ofesseur du gymnase de
celte ville lui assurait, en l’engageant
à se mettre en roule, sans retard.
Le colporteur s’y rendit, et reçut l'orl
bon accueil de la société ouvrière et
de la loge maçonnique; mais lorsque,
à la venue d’un pasteur, il posa Jes
conditions que je lui avais suggérées,
savoÍ!‘ la location, de leur part, d’une
salle uniquement affectée à la prédication, la formation d’un fonds pour
défrayer le pasteur des dépenses de
voyage et de résidence à Nicosia, leur
zèle se refroidit considérablement.
Si j’avais posé de telles conditions,
c’est que, grâce à des informations
particulières, j’avais démêlé quelle
était l’origine et la portée de ce mouvement, Les voici: l’évêque de Nicosia,
en hommage au bref pontifical louchant lesjésuiles, avait nommé deux
de ces messieurs professeurs au séminaire de la ville. Les libéraux con.sidéi'èrenl cet acte comme une provocation qu’ils ne pouvaient tolérer
et il fut décidé dans la loge maçonnique de s’y opposer; leur protesta ion
ne servant” à rien, ils eurent recours
au remède extrême: ils appelèrent
«les proteslanis ». Le service à leur
rendre consistait simplement à oblige!'
l’évêque, par notre présence, à remplacer les deux jésuites par deux
prêtres! Au point de vue évangélique
l’avantage ri’étail pas sensible I
Quand ils s’aperçurent que nous
n’entendions pas êire de simples instruments de démolition, mais que
nous avions l’intention de faire une
oeuvre sérieuse et positive, comme
ils n’y étaient point du tout disposés,
ils se relirèrenl chacun de leur côté
et le colporieui' dut continuel', sa
route, cherchant un terrain plus
propice à de bonnes semailles.
Ma lettre s’allongeant, j’en renvoie
la suite â une autre semaine.
Agréez etc.
A. Muston.
St. Paul taxé de précipitation
par une salutiste
Puisque le Salulisme tend à prendre pied parmi nous, en Italie, il
n’est pas sans intérêt de reproduire
ici un propos tenu, à Londres, par
la soi-disant maréchale Boolh-Clibborn, le jour même de son mariage.
Nous cédons la parole au correspondant français du dernier numéro
du Chrélien Evangélique de Lausanne;
« Quand j’arriverai au ciel, a dit
la maréchale, la première chose que
je ferai sera de demander une entrevue avec l’apôtre Paul. Je lui dirai:
Vous avez écrit certaines choses sur
les femmes avec un peu trop de précipilalion,... mais je vous ai compris ». Qu’a donc dit l’apôtre qui ne
convienne pas à la maréchale? Ce
n’est sans doute pas le conseil qu’il
donne aux jeunes filles de ne pas se
marier, car M'““ Bootli-Clibborn est
d’accord avec lui sur ce point; elle
avoue ingénument qu’elle redoute le
mariage,... pour .ses officiers et oflficières.
5
_109^
« L’état de subordination où l’apôtre
des Gentils entend placer la femme
par rapport au mari, lui platt sans
doute moins, et pour cause! Le nom
même qui a été adopté par les deux
époux est toute une révélation. Mais
ce que la maréchale reproche surtout à St. Paul, c’est d’avoir contribué, malgré lui, à mettre un
sceau sur les lèvres de Ja femme
chrétienne. Ce sceau, elle se propose
de le briser et se flatte de l’avoir
déjà fait. Eli! qui donc se serait
douté, que les lèvres des femmes,
même chrétiennes, fussent jusqu'à présent scellées? Que serait-ce si elles
ne l’avaient pas été?.... Quoiqu’il
en soit, ce que nous retenons de
celte affaire, c’est un argument nouveau et original que nous recommandons à tous les hérétiques, libres
penseurs et libres pratiquants de
l’avenir. A toutes les critiques dont
ils pourront être l’objet au point de
„„û iic rfaui'ont qu’à
vue scripturaire,
répondre: «Les apôtres se sont exprimés là-dessus avec un peu trop
de précipitation. Soyez tranquilles, je
leur loucherai un mol de celte affaire,
dès que je mettrai le pied dans le
paradis: ils seront certainement de
mon avis, quand ils auront entendu
mes raisons. Si Cet argument, on le
voit, est absolument irréfutable »...
et, nous ajoutons, sans crainte de
blesser la charité, absolument sacrilège !
Heureusement les excentricités profanes de la maréchale n’ont pas fait
perdre la tête à tout le monde; et
si la manie des femmes prédicantes
tend à augmenter, il n’y a pas mal encoi’e de gens pour lesquels les écrits
des apôtres conservent toute leur
sainte et austère autorité!
Ainsi l’illustre E. Naville dans les
trois conférences qu’il vient de donner, à Genève, sur la condilion sociule de la femme, se prononce réso
lument contre le voip à accorder aux
femmes et ne leur reconnaît pas plus
le droit de siéger dans les assemblées
publiques que celui de prêcher.
Qu’on en juge plutôt par le résumé
suivant que nous empruntons aux
journaux religieux et qui rendent
la pensée de cet éminent chrétien:
On dit que, les femmes s’intéressant beaucoup aux choses religieuses
et fréquentant souvent mieux que les
hommes les assemblées du culte, il
conviendrait de leur accorder droit
de vote dans la nomination des pasteurs et des corps ecclésiastiques.
Mais il faut, dans l’ordre religieux,
distinguer le but des moyens, distinguer « la foi agissant par la chai'ité, »
des croyances secondaires et de l’administration extérieure. Or la préoccupation exagérée des moyens peut
nuire à la poursuite sérieuse du but.
Les éludes Ihéologiques ne font pas
toujours du bien: elles peuvent détourner la vie du cœur en la portant
sur l’intelligence et détourner l’attention des grandes preuves de la
vérité en la portant sur les petites
difficultés de la foi. Les affaires ecclésiastiques ne .<ont pas non plus
toujours une école de piété: elles
entraînent nécessairement des frottements de personnes et des luttes
de partis qui n’ont lien d’édiflant.
N’est-il pas bon qu’il reste dans la
société religieuse un foyer de vie
chrétienne qui demeure à l’abri de ces
causes de trouble? C’est là la vraie
vocation des femmes. Sle-Monique n’a
écrit aucune dogmatique, ni dirigé
aucun concile; elle a fait mieux que
cela; elle a donné au monde St Augustin. ■— Les membres de notre
commission synodale, qui doivent
s’occuper de cette question i rnporlan te,
feront bien de méditer ce qui précède.
En résumé, il n’y a pas entie
l’homme et la femme, dans la société, égalité ou inégalité de rang,
il y a diversité de fonctions. Une
femme général d’armée ou un pauvre
veuf forcé de se constituer mère de
famille, cela peut se reconlrer à litre
d’exception. Mais, dans la règle, il
y a deux ordres différents de fonctions
que la nature a répartis entre les
deux sexes. Or ôter quelqu’un do sa
place, c’est toujours l’abaisser. Si
vous enlevez à la femme ses devoirs
sédentaires, son influence silencieuse,
pour la jeter dans te bruyant tour-
6
410
billon de la politique ou des débats
religieux, vous lui enlèverez une bonne
partie de son charme et de sa dignité.
Que resle-l'il donc à la femme?
Il lui reste d’abord In première
éducation des enfants, qui est sa
fonction naturelle, lors même qu’elle
ne serait pas mère: un simple mol
de femme n’a-t-il pas eu souvent
l’action la plus puissante sur toute
la vie ultérieure d’un enfant?
Il reste encore aux femmes une
influence à exercer sur les hommes
adultes, qu’elles ont si souvent détournés de leurs devoirs par leur
absence de principes, et auxquels
elles pourraient inspirer les sentiment* les plus élevés si elles leur
en donnaient l’exemple.
Les femmes peuvent enfin agir sur
les institutions elles-mêmes, en se
dévouant, en dehors de toute recherche du pouvoir et de toute intrigue de parti, au triomphe de telle
ou telle grande cause. M“'“ Elisabeth
Fry a plus fait pour la réforme des
prisons en restant en dehors de la
politique que si elle eût voulu siéger
à la Chambre des Communes.
« Que chacun fasse son métier, a
dit le fabuliste, et les vaches seront
bien gardées !» j. P. P.
Le jubilé (iu Rev. Andrew Thomson
Si mes lecteurs s’étaient trouvés le
soir du 29 mars dans la magnifique
salle de l’Eglise presbytérienne unie
d’Edimbourg, ils auraient sans dotile
dit comme j’ai dit moi-même;
— C’est la plus belle assemblée que
j’aie vue de ma vie!
Repi’ésenlez-vous une vaste plateforme ornée de fleurs; au milieu de
ces fleurs, les aiilorilés civiles et
universitaires, les délégués de plnsieui's dénominations religieuses, ol,
au centre de cette couronné, la vénérable figure du docl. Andrew Thomson,
.soldat enrôlé depuis cinquante ans
dans l’armée de Jésus-Christ, père
d’une nombreuse église, arni sincère
des missions et de l’Eglise vaudoise.
Plus de 2000 personnes ont contemplé cette scène louchante en se réjouissant de celte joie, qui est le privilège des enfants de Dieu seulement.
Parmi les magnifiques cadeaux que
l’église de Droughton Place a faits à
son pasteur, mentionnons un beau
volume qui contient les différents
discours qui ont été présentés au
doot. Thomson par sa congrégation,
et par les œuvres missionnaires que
cette dernière encourage de sa sympathie et soutient de ses dôns. Âu
concert fraternel de ces voix de reconnaissance et de ces témoignages d’affection, n’a pas manqué de se joindre
l’Eglise vaudoise par la bouche de la
Table, du Comité d’Evangélisation et
(le l’Eglise de Messine.
.l’ai sous les yeux le dernier rapport
de l’église que le Seigneur a confiée
aux soins dn docl. Thomson œt de
son vaillant compagnon d’œuvre le
Rev. .1. Smith ; ce rapport, je voudrais
le voir dans les mains de mes frères
des Vallées et des églises de l’Evangélisation. Quant à moi, il m’a édifié,
il m'a donné la raison du succès de
la charrnatile soirée du 29 mars, et
m’a montré plus qu’aucun manuel de
Théologie Pastorale, quelles sont les
relations qui doivent exister entre le
pasteur et son égli.=ie. Là où ces relations existent, l’église est la photographie spirituelle de .son pasteur. El
c’est ici le cas. -- L’ordre et la solide organisation de l’église de Broughton Place sont le reflet de l’esprit de
clarté et d’ordre de son pasteur;
l’activité intérieure de celle église
est le reflet de l’activité de cel ouvrier qui jamais ne se lasse, ,parce
qu’il aime, sachant qu’il a été aimé
le premier; ce zèle qui déborde au
delà des murs d’ertceiolc d'une vaste
paroisse et qui va chercher jusque
chez les nègres de In Jamaïqué, dans
l’Inde, le Old Calabar et la Sicile,
des créatures à aimer et des âmes
à conduire à Jésus, ce zèle est aussi
le reflet du cœur apostolique du
Docl, Thomson, qui a fait de la
cause de l’Evangile sa cause, et qui;
devatil une assemblée de plus de 2000
personnes a pu dire d’une voix émue:
7
-.111____________
— En ce jour de mon jubilé, si
ma carrière au lieu d’être près de
finir pouvait recommencei', et si
l’on me demandait:
— Eh bien.... que désirez-vous
faire?
— Prêcher l’Evangile, prêcher encore l’Evangile! répondrais-je de toute
mon âme.
De tels témoignages font du bien
au cœur d’un jeune pasteur, et,
dans la belle soirée dont je viens de
donner un faible aperçu, j’eusse ardemment désiré d’être erito'ui é de tous
mes amis, pourqu’il vissent avec moi
quel est l’esprit qui garantil le plus
complet succès, et quelles sont les
fêtes qui trouvent un écho parmi
les anges de Dieu.
iTlflsgow, 2 avril K'îftT,
G. buzz).
L iSfiLISIi VlUDOiSE
et les réunions de Réveil
Dans son article SeioweHr wnælu qui! je fasse, publie dans le dernier numéro du Témoin, notre ami
M' ,). D. II., sans l’affirmer d’une
manière explicite, laisse croire, cependant, que depuis 1859 on n’aurait
rien fait, chez nous, en voie exceptionnelle et en dehors des services
ordinaires, pour réveiller les âmes
endormi.es et ranimer lafoi des fidèles.
Sans remonter bien loin et rn’en
rapportant uniquement à mes souvenirs personnels, je liens à rappeler
que, en 1875, au mois d’août, il y
a eu des réunions spéciales dan.s la
plupart de nos paroisses, auxquelles
ont pris une part active, outre les
Kasteurs, plusieurs évangélistes: MM.
. Prochet et A. Malan à St. Germain, E. Gornba à Pramol, ,1. Ribet
et J. P. Pons à La Tour etc. En
1878, 1880, 1883 et 1886, c’est-àdire de trois en trois ans, au moins,
toutes nos églises ont vu arriver, sur
l’appel de la Table, deux ou trois
frères qui ont piésidéun grand nombre de réunions extraordinaires dans
tous les quartiers. Non seulement
les pasteurs, mais des ouvriers venus
du champ de la Mission, tels que
M^ J. D. Tu ri no, ont consacré à ces
réunions une bonne partie de leur
temps et de leurs forces.
Cela dit, je suis loin de méconnaître que le besoin d’une effusion
abondante de l’Esprit Saint ne soit
celui que nous devons tous vivement
sentir à l’heure présente. Mais les
nécessités du moment et les profondes lacunes de notre vie religieuse,
ne doivent pas nous faire oublier ce
qui a été tenté ou accompli antérieurement, ni les bénédictions que
nous en avons recueillies.
Que tel pasteur parle ou écrive sur
son église particulière, de façon à
produii'e, surtout à l'étranger, rimpression que la vie chrétienne est
défaillante, si déjà elle n’est morte,
jusqu’à un certain point, cela le
regarde. Mais il me semble que quand
on louche à la marche des églises
vaudoises dans leur ensemble, et
aux actes de son administration, il
faut éviter avec un soin scrupuleux
tout ce qui tend à les présenter sous
un jour qui n’est pas le vi'ai.
Grâces .à Dieu, nous comptons dans
toutes nos paroisses un certain nombre de personnes pieuses, dont la
vie est rendue manifeste par leurs
œuvres. Il est, sans doute, telle
église où la proportion des vrais fidèles est plus réjouissante que dans
telle autre, et nous demandons à l’auteur de toutd grâce qu’il daigne bénir tous ceux qui travaillent humblement et fidèlement à ¡’édification du
corps de Christ parmi nous.
,1. P. Pons.
ItouiDclUd rcligicuecs
L’Evangile à Bethléem. —On écrit
de cette y'\We au Journal Religieux ûq
Neucbâlel qii’environ 30 personnes à
Bethléem et un nombre à pou près
éiial, dans la ville voisine de BeitDjâla ( qui compte déjà 150 chrétiens
évangéliques et po.ssêde une chapelle
lécemmenl bâtie), ont annoncé leur
intention d’entrei' dans l’Eglise pro-
8
-112
testante. Ce lìiit est d’autant plus
réjouissant que l’opposition de l’islamisme à l’Evangile est plus vive que
jamais et que la propagande catholique s’exerce avec une intensité
extraordinaire, Un terrain excellent,
dans une situation qui domine toute
¡a ville de Bethléem, a été acquis
pour y placer la chapelle évangélique
prmetee; mai.s les dons recueillis ne
sulnsent pas encore pour qu’on puisse
entreprendre la construction.
süuscKiPTm:\i
rOUR AJOUTER UN DORTOIR
ET DES LITS A L’ORFHELINAT VAUÜOIS
Maniant des listes préccd. Fr. 1921,85
Ph. Cardon ...» 5,—
M" J. J. Malan, prof.. Gênes » 10,—
Etlcore un vaudois . . » 20,—
Un ami de ce vaudois . » 5,—
Mr. B. Coucourdc ancien,
Envers-Pinache ...» 2, -
Philippe Coslabel, ancien,
La Tour................» 5,—
Total fr, 1968,85
îilcüuc politique
— Enfin nous avons un
nouveau ministère, ou plutôt un 8“
ministère Déprétis. — 11 reste dn précédent: Déprétis à la présidence et
avec le portefeuille des affaires étrangères; Magliani aux finances; Brin à
la marine, Griinaldi au commerce et
Coppino à rinslruction publique.
Les nouveaux ministres sont: Grispi
ît l’intérieur; Zanardelli, garde des
sceaux; Bertholé-Viale à la guerre;
Saracco aux travaux publics.
C’est un ministère de gauche,
mais tenant suffisamment à la droite
pour que les libéraux modérés n’ayent
pas lieu d’ appréhender un mouvement plus prononcé vers l’extrême gauche. Les homnies qui le
composent sont tous connus et ils
ont déjà donné des preuves de leur
capacité. Attendons.
AngfeteÊ've. — Le Bill pour la
répression des désordres agraires en
Irlande a éîé volé à une forte majorité à la première lecture, et il
le sera cette semaine en seconde lecture, malgré l’opposition acharnée des
Panicllisles et des Gladsloniens. 11
e.'it pi'ofondémeiU trisie de voir celui
que l’on nomme maintenant le vieux
grand homme ternir dans sa blanche <
Vieillesse la haute répulaiion qu’il
avait acquise pai' un demi siècle de
services rendus à la cause libérale,
car le premier principe du libéralisme
doit être en tout temps cl partout,
le respect, de la loi. Or ^I. Gladstone s’csl abaissé jufu|ii’à faire cause
commune avec ceux qui foulent aux
pieds les lois de son pay,s. Serait-ce
encore l’ambition et la .«oif du pouvoir qui aurait obscinci colle Dolle
intelligence?
AtieBÈtftgntf. — Quoique le vie'il
empereur n’ait prononcé aucune jiarole de nature à rasiiirer ceux qui
craignent toujours une conllagration
générale, il veut certaGieuienl, ta paix
et l’on pent compter (pie, de son
vivant, la guerre n’édate.ra pas. Mais
il a fêlé,-et l’Europe a fêlé son 91F
anniversaire.
ttuaaie. — La lutte entre les partisans de la paix et les Slavophiles
qui rêvent la domination de leur
race en Europe et en Asie parait
s’êlre momentanément décidée en faveur des premiers représentés par
M. de Giers le ministre des aiïàires
étrangères. On aui’ail cependant le
plus grand tort si on supposait que
cet état de choses durera six mois.
Il faut s’attendre à lonl, même à ce
que la Russie ne s’oppo,se pas par
la force à ce que le Prince de Ballenberg remonte sur le trône de Bulgarie, comme le bruit en court depuis
quelque temps.
La barrière qui sépare la Russie
de la France sur laquelle elle avait
cru pouvoir compter, la gêne beaucoup dans ses mouvements d’expansion au midi et à l’occident, sans
compter l’Angleterre qui veille sur
Constantinople. %
Eunest Hodert , Gerant
Piguerol, l[n[>riin. Cliianlore cl Sîascarelli.